L’Amérique a toujours eu une police avec la gâchette quelque peu facile lorsqu’elle voit un homme noir dans sa ligne de mire… Et elle pratique également assidument cette autre religion qui se nomme « Hollywood ». Quel est donc le dénominateur commun entre ces deux institutions ?
Hollywood peut vous confectionner sur mesure, en prévision de la prochaine cérémonie des Oscars, des films dans lesquels on dénonce le racisme culturel ambiant, qui remonte déjà à l’époque de la sécession et des champs de coton, mais qui semble toujours autant d’actualité en 2019.
Car cette aversion qu’ont beaucoup d’Américains pour leurs compatriotes dits « de couleur » est toujours aussi prégnante et a encore de beaux jours devant elle…
Alors, tous les deux ans, un film traitant de ce sujet va désormais recevoir la statuette la plus convoitée du cinéma international, sous les applaudissements humides d’un public d’happy few qui ont probablement tous voté pour Barak Obama et Hillary Clinton aux dernières élections présidentielles américaines…
A l’aune de cette réalité, le film « Green Book : Sur les routes du Sud » n’est pas un mauvais film. Il coche d’ailleurs toutes les cases des situations qu’il faut imposer à un public en plein sevrage, entre une Marvellerie et une comédie romantique faussement irrévérencieuse. Tout est une question de timing…
Avec « Green Book », on a donc affaire au film parfait, puisqu’il manie à la perfection plusieurs genres, du film dossier à la comédie, en passant par le body movie. Nous aurions pu citer aussi le road movie, autre grand thème cher au cinéma américain. On saupoudre enfin l’histoire (attention spoiler…) d’un peu d’homosexualité et clac, L’affaire est dans le sac !
Le scénario est bien ficelé, les acteurs sont parfaits. La réalisation est léchée et le tout baigne dans une lumière qui fera très années 60 (jaune, nostalgie, jolie campagne du sud).
Sans oublier évidemment la caution indispensable, « tiré d’une histoire vraie », deux personnages principaux antagonistes qui finiront copains comme cochons et un final digne d’un film de Frank Capra.
Rien ne nous sera épargné… Balisé de bout en bout, « Green Book » de Peter Farelly, qui dans d’autres temps nous avait régalé avec des comédies géniales (« Dumb and Dumber », « Mary à Tout Prix »…), propose le film corporate ultime, propre et lisse.
On ne peut qu’être d’accord avec tout ce qui y est raconté, bien-sûr, mais à quoi bon… Car est-ce cela, le cinéma en 2019 ? Un cours de civisme…
Traiter du racisme ou de l’homosexualité aurait peut-être davantage sa place à l’école, pour commencer. Inculquer à tous ces godets d’adolescents les fondamentaux, qui ne sont d’évidence pas relayés par des parents américains en panne d’éducation.
« Green Book », à part brosser les spectateurs dans le sens du poil, n’offre malheureusement pas grand chose d’autre. C’est un film inoffensif, poli mais creux.
Ah, chère Amérique, pays des libertés, des paradoxes et de l’éternelle culpabilité…
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Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images