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Tout homme a sa part d’ombre… Et aucun autre acteur que Marlon Brando n’aura à ce point magnifié et dédaigné son métier. Son histoire, c’est celle d’un acteur qui avait hérité d’une beauté diabolique, d’un génie indécent, d’un magnétisme qui aura fasciné les femmes comme les plus grands réalisateurs, et qui pourtant, n’aura eu de cesse que de contrecarrer les plans que Dieu lui-même avait échafaudés pour lui. Au lieu de ça, il finira seul, prisonnier de ses démons et de son plus mauvais rôle, son propre rôle…

En 1979 sort sur les écrans « Apocalypse Now » de Francis Ford Coppola. Marlon Brando y incarne le torturé Colonel Kurtz, et les critiques verront un parallèle troublant entre son personnage et sa propre existence, à savoir celle d’un homme solitaire et perdu. Et pourtant… Ces quelques scènes où apparait Brando, le crâne rasé, dans la semi-obscurité, ne font que confirmer l’étendue de son talent unique. Le film est remarquable, certes, mais ce sont ces scènes avec Brando qui resteront à jamais gravées dans la mémoire collective. Car on parle bien de celui qui inspirera plusieurs générations d’acteurs, de James Dean à Johnny Depp, en passant par Paul Newman, Steve Mc Queen, Robert Redford, Al Pacino, Jack Nicholson, Robert de Niro ou Dustin Hoffman…

En 1943, Marlon Brando intègre par hasard The Actor Studio de New York, et le cours de Lee Strasberg. Sous la houlette de Stella Adler, il se forme à la méthode de Konstantin Stanislavsky, à savoir une nouvelle façon d’approcher les rôles, fondée sur la vérité des sentiments, l’improvisation et l’oubli du scénario originel, pour un approfondissement psychologique du personnage, allant parfois jusqu’à l’excès. Stella Adler déclarait à son sujet : « Marlon n’a jamais réellement eu besoin d’apprendre à jouer. Il savait ».

En huit années, de « C’était des hommes » (The Men, 1951) à « L’homme à la peau de serpent » (The Fugitive Kind, 1959), Brando marquera d’une empreinte indélébile le cinema mondial, en s’imposant comme l’un des tout meilleurs acteurs de tous les temps, précipitant le déclin de la génération des acteurs shakespeariens comme Laurence Olivier. Au long de cette décennie marquée à son sceau, Marlon Brando sera nommé à cinq reprises pour l’oscar du meilleur acteur, qu’il obtiendra en 1955 pour « Sur les quais » (On The Waterfront, 1954), et il deviendra l’icône de toute une génération avec le rôle de Johnny dans « L’équipée sauvage » (The Wild One, 1953).

Cette légende, construite dans les années 50, c’est à croire que Brando s’est ensuite évertué à la détruire, et à se détruire lui-même, à petit feu, dans les décennies qui suivirent. En effet, dès le début de sa carrière, Marlon Brando montre déjà le plus profond mépris pour le métier d’acteur, comme pour le star system hollywoodien, ou plus généralement le milieu du cinéma. Il déclarait « Je trouve le métier d’acteur détestable, désagréable ». Ces derniers lui rendirent bien, lassés de son imprévisibilité, de ses caprices, de ses exigences financières astronomiques, comme de ses prises de position souvent cyniques, voire dérangeantes.

Marlon Brando aura refusé tout au long de sa carrière tellement de rôles, dont certains se seront par la suite avérés être de grands rôles, parmi lesquels Laurence d’Arabie en 1962, tout comme les récompenses qu’il ne daignera pas aller chercher… A commencer par son oscar pour Le Parrain. Embaucher Brando, c’était devenu une réelle gageure pour les réalisateurs, comme les producteurs. Ce lent suicide artistique entamé dans les années 60 sera néanmoins ponctué de quelques chefs d’oeuvre, tels que « Le Parrain » (The Godfather, 1972), « Le dernier tango à Paris » (Ultimo Tango a Parigi, 1972) ou « Apocalypse Now » (1979).

Redécouvrez absolument les multiples facettes de ce génie torturé, disparu il y a dix ans…

 

 

 

 

The Chase (1966)

 

 

Liens externes

 Marlon Brando Official

 

 

 

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