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Neuf mois avant son assassinat, survenu le 1er novembre 1975, Pier Paolo Pasolini publie l’article « La disparition des Lucioles » dans le Corriere.

Ce texte désormais célèbre trouve écho à la lettre à son ami Franco Farolfi, du groupe littéraire Eredi, formé quand il vivait à Bologne 25 ans plus tôt : « Au début des années 60, à cause de la pollution atmosphérique, et surtout à la campagne, à cause de la pollution de l’eau (fleuves d’azur et canaux limpides), les lucioles ont commencé à disparaître. Cela a été un phénomène foudroyant et fulgurant. Après quelques années, il n’y avait plus de lucioles. (Aujourd’hui, c’est un souvenir quelque peu poignant du passé : un homme de naguère qui a un tel souvenir ne peut se retrouver jeune dans les nouveaux jeunes, et ne peut donc plus avoir les beaux regrets d’autrefois). Ce « quelque chose » qui est intervenu il y a une dizaine d’années, nous l’appellerons donc la « disparition des lucioles ».

Quand on relit ce texte fondateur de la culture sociale, esthétique et politique de l’Italie des années 70, les Lucioles, chères au cinéaste italien, y symbolisent les derniers résistants à l’égarement de notre société moderne, éclairant le monde tels des veilleurs de nuit. Les lucioles disparaitront bientôt, avec les derniers scintillements d’une civilisation, celle d’une culture qui, partout en Europe, allait être dévorée par la société du spectacle.

Durant les travaux d’agrandissement du lieu d’exception qui l’accueille habituellement en Avignon, La Collection Lambert, constituée de 556 oeuvres d’art contemporain léguées par Yvon Lambert à l’Etat français, investit l’ancienne prison Sainte-Anne. Dans ce lieu patrimonial datant de la fin du XVIIIe siècle, situé derrière le Palais des Papes, des oeuvres issues de la collection privée d’Enea Righi prennent place dans les couloirs, les cellules, les cours… Il y est question d’enfermement, bien sûr, mais aussi du temps qui passe, de la solitude et de l’amour !

Le texte de Pasolini imprégne le cheminement du visiteur, pas après pas, si bien que l’exposition se vit comme une expérience sensible dans laquelle les lieux si chargés de mémoire et les oeuvres s’imbriquent parfaitement. Pour que le dialogue attendu entre les œuvres et le bâtiment ait du sens, le parti pris a été de laisser en l’état la Prison Sainte-Anne. Exposée dans sa cellule, chaque oeuvre deviendra ainsi luciole, élément poétique à la douce lumière résistante, offrant au spectateur la possibilité d’un nouveau champ d’expérimentation !

Ce grand projet est complété d’une riche programmation culturelle. Vidéo projections, lectures, performances ou rencontres autour de l’histoire du lieu et de l’exposition, seront organisées pendant toute la durée de l’exposition, ainsi que des projets pédagogiques avec les scolaires, mais aussi les associations travaillant en milieu pénitentiaire.

A noter : La Collection Lambert, en partenariat avec la section cinéma du lycée Mistral, propose une balade numérique, « Le Parcours des Lucioles ». Les quinze arrêts du parcours, matérialisés chacun par un QRcode, proposent des contenus historiques sonores ainsi que de courtes vidéos sur le thème de l’enfermement.

Document disponible à l’Office de tourisme.

Du samedi 17 mai au mardi 25 novembre. En mai et juin : du mardi au dimanche de 11h à 18h. En juillet, août et septembre : tous les jours de 11h à 19h. En octobre et novembre : tous les jours de 11h à 18h.

 

 

Pour aller plus loin

 Collection Lambert

 Avignon Tourisme

 

 

 

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