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         « FOCUS » : un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

 

 

L’année 1979 est définitivement une année-charnière, comme la fin d’un cycle. Elle scelle le sort des dernières utopies. Le monde prend une pelle et enterre à la hâte les cadavres encore fumants de nos illusions perdues. Après 1979, rien ne sera plus vraiment comme avant…

 

Coincée à la fin d’une décennie qui paraît un peu creuse, durant laquelle les dirigeants politiques semblent manquer de charisme (le pâle Carter face au cowboy médiatique Reagan, VGE après De Gaulle et Pompidou), l’année 1979 n’attire décidément pas les flashes. Et pourtant… Que d’événements considérables ont eu lieu cette année-là, qui ont marqué la face du monde et dont on sent encore les conséquences aujourd’hui.

Révolution iranienne, arrivée de Saddam Hussein au pouvoir en Irak, début de la Guerre d’Afghanistan qui mènera à la chute de l’URSS et à l’apparition du terrorisme islamiste, second choc pétrolier et crise économique mondiale, paix entre Israël et l’Egypte, fin des Khmers Rouges… Il n’est pas insensé de penser que 1979 a en réalité été l’année la plus importante de l’après-Seconde Guerre Mondiale.

Au cinéma, un film va cristalliser les peurs de l’humanité face à un avenir bien incertain qui semble lui être promis : « Mad Max ». Dans un futur dystopique, l’essence est devenue une denrée rare et des hordes motorisées terrorisent la population sur les routes et dans les campagnes. L’état a créé une force spéciale, la MFP (Main Force Patrol), afin de tenter d’endiguer ce phénomène. Max est policier au sein de la MFP. Avec son ami et collègue Goose, ainsi que quelques autres, il tente de faire respecter la loi dans un monde en proie au chaos.

Un dangereux criminel s’évade d’une prison et tue un policier avant de lui voler son véhicule. Le Nightrider met en échec ses poursuivants avant d’être pris en chasse par Max, au volant de son Interceptor. S’ensuit une course poursuite effrénée qui se terminera par la mort du criminel. Quelques jours plus tard, une bande de motards arrive pour venger le Nightrider. Ils vont s’en prendre aux amis et à la famille de Max, et dès lors ce dernier va prendre la route et les armes afin de rendre la justice.

« Mad Max », réalisé par George Miller en 1979, se positionne à la croisée de deux genres très en vogue aux USA dans les années 70 et 80 : le « Road Movie » et le « Vigilante Flick ». L’un pour son message de liberté et l’autre pour l’exorcisation des pulsions meurtrières d’une nation au bord du gouffre. Si « Mad Max » s’inspire de ses illustres prédécesseurs, comme « Easy Rider » (1969), c’est surtout au « Vanishing Point » (1971) de Richard C. Sarafian que le film de Miller emprunte le plus.

Mais si Kowalski, le héros de « Vanishing Point », est un hors-la-loi épris de liberté face à une autorité toujours plus restrictive, le héros de « Mad Max » est de l’autre côté de la barrière : un policier face à une horde sauvage motorisée. Fini le temps des gentils motards tourmentés, tels Marlon Brando dans « L‘Equipée Sauvage » (de László Benedek en 1953)… Non, les criminels de « Mad Max » sont quant à eux de véritables tueurs, violant, assassinant et pillant tout sur leur passage.

George Miller réalise donc le pendant négatif du film de Sarafian, avec un héros policier, mais surtout, il enfonce le clou avec une mise en scène totalement folle. Car « Mad Max » est filmé au ras de la route et au plus près des véhicules, monstres de puissance, dans des scènes d’action spectaculaires se terminant le plus souvent par des cascades éblouissantes.

Si la route est le personnage principal du film, le policier incarné par Mel Gibson va devenir peu à peu (aux yeux du public) ce qu’il ne souhaitait surtout pas, à savoir un héros, vengeur et implacable. C’est là que le film de Miller rejoint en partie le genre « Vigilante Flick », popularisé à partir de 1974 avec « Un Justicier dans la Ville » interprété par Charles Bronson, et quelques années plus tard dans le film de John Flynn, « Rolling Thunder » (1977). Une fois la frontière passée, Max n’aura plus qu’un seul compagnon : la route.

Les désillusions politiques dans le monde ont toujours amené le cinéma à se renouveler, à aller plus loin. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les années 70 ont été la décennie la plus riche en terme de création cinématographique (pour l’essentiel aux Etats-Unis). La guerre du Vietnam, les trahisons des chefs d’état (Nixon en tête), les crises pétrolières… Le bouleversement arrive avec des films comme « La Dernière Maison sur la Gauche » (1972), « L’Exorciste » (1973), « Massacre à la Tronçonneuse » (1974), « Taxi Driver » (1975), « Apocalypse Now » (1979) et bien sûr « Mad Max ».

Les metteurs en scène innovent et repoussent sans cesse les limites, pour accoucher d’oeuvres violentes et radicales s’attirant souvent les foudres de la censure, notamment en France. Pendant presque dix ans, certains films resteront ainsi invisibles en dehors de certains festivals, et encore étaient-ils le plus souvent projetés avec des copies tronquées. L’exemple le plus flagrant reste le film de Tobe Hooper, « Massacre à la Tronçonneuse », qui n’arrivera sur nos écrans qu’en 1982, tout comme « Mad Max ». En effet, le film de George Miller, interdit pendant trois ans dans l’hexagone, n’obtient son visa qu’en 1982. Il sortira donc sur les écrans la même année que sa suite « Mad Max 2 »…

 

 

 

Sources : unidivers.fr / Wikipedia

 

 

 

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