Étiquette : Joanna Lumley

  • Retour sur la série anglaise mythique des 90’s : Absolutely Fabulous ou Ab-Fab

     

     

    A l’aune des années 80, les gays n’avaient pas encore vraiment trouvé leur série télé fétiche. Attention, pas l’un de ces programmes où l’on essaierait de singer cette communauté et ses représentants par le truchement d’infâmes caricatures démagogiques pour familles lyophilisées qui ne devraient surtout pas vaciller devant leurs postes, mais une série qui viendrait bousculer les codes. Et puis explosa sur nos écrans la bombe « Absolutely Fabulous »…

     

    Car dans tous ces programmes, de manière éparse et incongrue, on y secouait des ersatz d’homosexuels, tels des épouvantails, sans que l’on saisisse vraiment le but avoué de la manoeuvre. L’initiative, au bout du compte, se révélait souvent maladroite, en verrouillant toujours et encore les idées reçues par des stéréotypes éculés, rances.

    Dans les années 2000, il y eut bien quelques tentatives à la télé, pour essayer d’illustrer en image la culture « Gay » et décrypter le mode de vie de ces hommes ou ces femmes homos. Bof, bof, bof… Toujours trop lisse. Des séries anglaises ou américaines ont aussi tenté de séduire les spectateurs, mais en vain. Les plus connues, de « Queer As Folk » à « Angels in America », en passant par « The L World » ou la dernière en date, « Looking », essaient depuis une quinzaine d’années de braquer les projecteurs sur des microcosmes LGBT urbains, de petites bulles dans lesquelles frétillent des panels représentatifs de ce que serait la communauté Gay aujourd’hui. Bref, de la discrimination positive en infusion servie dans un joli service en porcelaine…

    Avec ces séries, on peut donc assister à de bien gentillets enfilages de perles et d’anecdotes sur la vie de tous les jours et les états d’âme de tous ces métrosexuels qui s’aiment entre eux. Le problème, qui rend l’exercice en général peu crédible, c’est qu’ils sont tous jeunes, beaux, blancs (avec ici et là peut être un Latino ou un Afro pour donner cette petite touche Benetton qui fait encore mouche…), parfaitement sculptés dans ce moule à fantasmes d’une représentation qui n’existe pas vraiment dans la vraie vie… Bref, tout cela sonne hélas parfaitement faux…

    Alors que ces séries conçues spécialement pour la télé et le câble, toujours plus nombreuses, accessibles et généralement de bonne facture, devraient en toute logique entacher sérieusement la crédibilité des films réalisés pour le cinéma, on constate paradoxalement que c’est plutôt au cinéma que les gays sont le mieux représentés, avec originalité, audace et le souci de s’accompagner de véritables questionnements, en tentant d’éviter le piège de la sempiternelle version gay de « Sex and the City ».

    On se souviendra ainsi de « Maurice » de James Ivory, ou vingt ans plus tôt de « Reflet dans un Œil d’Or » de John Huston, deux films qui parlaient à deux époques différentes de la difficulté d’être ou de vivre en tant qu’homosexuel dans une société aveugle et sourde, toute entière trempée dans un bain amniotique d’hypocrisie complaisante.

     

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    Plus récemment, « Moonlight » de Barry Jenkins retraçait le parcours d’un jeune garçon afro-américain dans une banlieue de Miami, à trois époques différentes de sa vie, durant lesquelles, se découvrant gay, il devra essayer d’exister tel qu’il est ; une histoire sur l’identité, sur ce que nous sommes et comment le savoir et l’accepter. Un film réalisé par un noir, avec uniquement des acteurs noirs au générique et comme sujet central la perception de l’homosexualité chez les Afro-Américains. Autant dire, une sacrée révolution…

    Mais revenons à présent au sujet premier… Car paradoxalement, et c’est probablement là où réside toute l’ingéniosité de son concept, la série anglaise « Absolutely Fabulous », diffusée sur BBC Two entre 1992 et 2004, n’a jamais mis en avant des personnages ouvertement gay ou évoluant dans cet univers.

    Avec Ab Fab (diminutif du titre de la série, employé pas les aficionados), on avait plus affaire à une ambiance, un ton, mais surtout à la fibre même, l’ADN de ce que pouvait être le gay de ces années 90 et ce à quoi il aspirait, en référence à un mode de vie, de la musique à la culture, en passant par le relationnel, le vocabulaire ou encore la situation propre à l’époque.

    Les deux héroïnes de ce feuilleton, Patsy et Edina, ne renvoyaient pas à une image policée et constructive qui tendait à dire : « regardez, on est pareil, on veut la même chose, on souhaite être en couple, adopter des enfants et passer des week-ends à la campagne avec un gros chien pleins de poils ». On était en effet bien loin, en ce début des années 90, des sermons en camaïeu de ce simulacre de « Mariage Pour Tous » qu’on a tenté de nous vendre récemment…

     

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    Ces deux nanas, qui évoluaient dans le milieu de la mode et de l’évènementiel, étaient complètement déjantées ; des quadras bien tassées, refusant de vieillir et de se plier aux normes de la société. Elles menaient des vies totalement à rebrousse-poil du tout un chacun, égoïstes et hédonistes à souhait. Et c’est en toute désinvolture qu’elles pratiquaient l’alcoolisme, la toxicomanie, la chirurgie esthétique à toute heure de la journée… Ces deux pouffiasses hystériques ne reculaient devant aucun excès, dans le seul but de contenter leur appétit de clinquant et d’éphémère.

    Le gay, en ce début des années 90, se reconnaît immédiatement dans cette ode à la liberté et à l’individualisme. Plus qu’une série gay ou une série Queer, c’était un hymne décomplexé à la vacuité, au plaisir sous toutes ses formes, à la vulgarité et tout un tas d’autres éléments pouvant se raccrocher au chapelet de l’insouciance et ce luxe si rare que l’on tente désespérément d’enfermer dans un flacon à l’abri du temps qui passe : la jeunesse… Mais « Absolutely Fabulous » était avant tout une série ultra drôle scénarisée et produite par Jennifer Saunders, la créatrice et actrice principale de ce show, moitié du duo « French & Saunders ».

    Pourtant, l’idée d’ouvrir les esprits à un peu plus de tolérance est un combat qui pourrait même remonter aux années soixante. Cette décennie avait déjà proposé bien des programmes assez subversifs… A commencer par la série « Les Mystères de L’Ouest », dans laquelle James West arborait ses petits futals hyper moulants lui dessinant bien les fesses, ou ses vestes spencers lui arrivant au-dessus des hanches… Sans parler des rapports intrigants qu’il entretenait avec son acolyte Artemus Gordon, adepte du travestissement sous toutes ses formes… Ou à ces scènes de bagarres avec des marins musclés dans des bars uniquement fréquentés par des hommes, tout droit sortis des illustrations de « Tom of Finland ».

    Mais « Absolutely Fabulous » reste indiscutablement la série la plus proche de ce qu’était il y a encore vingt ans le mode de pensée de quiconque se revendiquait « Gay ». Comme le dernier rempart avant l’uniformisation des esprits…

     

    25 ans après la première diffusion française sur Canal+ de la série « Absolutely Fabulous », retrouvons avec délectation la VOST jusqu’alors introuvable de cet épisode culte de la saison 3 datant de juin 1996 (Canal Jimmy).

     

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  • Chapeau Melon et Bottes de Cuir de retour tout l’été sur Arte

     

     

    En 1976, Patrick Macnee reprenait du service pour de nouvelles aventures de « Chapeau Melon et Bottes de Cuir », épaulé cette fois-ci par la « so sexy » Joanna Lumley et Gareth Hunt, la caution « action » de la fine équipe. Profitons donc de la rediffusion de la seconde série « The New Avengers » sur Arte cet été, tous les jours du 09 au 25 juillet, pour nous replonger dans les arcanes de l’une des séries télévisées parmi les plus mythiques.

     

    « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » est le titre français de deux séries télévisées britanniques, « The Avengers » et « The New Avengers », mélangeant espionnage, science-fiction et action, et mettant en scène John Steed, le personnage principal (la seconde série pouvant être considérée comme la suite de la première).

    La seconde série, intitulée en anglais « The New Avengers » (Les Nouveaux Justiciers), fut créée par Brian Clemens et Albert Fennell et se compose de 26 épisodes de 52 minutes. Elle a été diffusée en Angleterre entre le 22 octobre 1976 et le 18 novembre 1977 sur ITV.

    Relancée par le producteur français Rudolf Roffi et coproduite par TF1, la série « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » renaît donc en 1976 avec, à la demande du public français, toujours l’inoxydable Patrick Macnee. Secondé par Joanna Lumley (Purdey, qui succède à la mythique Emma Peel et à Tara King), Steed peut désormais aussi compter sur un jeune et fougueux homme de main pour assurer les scènes d’action.

    A ne pas rater sur Arte, du 09 au 25 juillet. Et pour les séances de rattrapage, c’est ici !

     

    Musique : Laurie Johnson

    Production : Associated British Pictures Corp.

    Scénario : Brian Clemens

    Acteur : Patrick Macnee, Gareth Hunt, Joanna Lumley

    Pays : Royaume-Uni

    Année : 1976

     

    Quant à la première série, ayant pour titre original « The Avengers » (Les Vengeurs), elle se compose de 161 épisodes de 52 minutes, dont 104 en noir et blanc, et fut créée par Sydney Newman et Leonard White. Elle a été diffusée du 7 janvier 1961 au 21 mai 1969 sur le réseau ITV.

    Dans la première saison, Steed n’est qu’un personnage secondaire, le héros est le médecin David Keel, joué par Ian Hendry. La fiancée de Keel est tuée par des trafiquants de drogue et Steed, sorte de policier non officiel, l’aide à venger la mort de sa fiancée en faisant arrêter le coupable, d’où le titre anglais de la série, qui signifie « Les Vengeurs ».

    Steed entraîne ensuite le docteur dans d’autres missions où ils vont lutter ensemble contre le crime. On notera la présence récurrente de Carol Wilson (jouée par Ingrid Hafner), secrétaire et partenaire du médecin pour certaines de ses enquêtes. Leur relation assez ambiguë préfigure les futurs duos mythiques de la série. Un des chefs de Steed, One-Ten (1-10, joué par Douglas Muir) qui lui fournit régulièrement des missions jouera également dans la saison 2.

    A noter que seuls deux des épisodes de la première saison ont été conservés en entier (ainsi que les vingt premières minutes du pilote). En effet, la première saison était diffusée en direct à la télévision anglaise sous la forme d’un show TV entièrement tourné en plateau. C’est la raison pour laquelle cette Saison 1 n’est pas considérée comme une « vraie saison » sur le plan commercial : la commercialisation de la série en DVD l’ignore ainsi totalement. La deuxième saison est donc dénommée commercialement « Saison 1 », la troisième saison « Saison 2 » et ainsi de suite.

    Dans la deuxième saison, Ian Hendry parti, le docteur Martin King (Jon Rollason) assiste Steed durant trois épisodes, et Steed devient ensuite le héros de la série. Steed a pour partenaire féminine l’anthropologue Cathy Gale (jouée par Honor Blackman) dans 17 épisodes de la saison, et la chanteuse de cabaret Venus Smith (Julie Stevens), dans six épisodes. Cette saison est un succès grâce notamment à l’arrivée de Cathy Gale, première femme forte de l’histoire de la télévision et dont la relation avec Steed reste avant tout professionnelle même si elle produit étincelles et tension sexuelle par leurs disputes incessantes.

    Dans la troisième saison, Cathy Gale reste finalement la seule partenaire de Steed. Il est élégant, fait preuve d’un flegme inaltérable et d’un humour très britannique. Elle est belle et efficace, souvent habillée de cuir (d’où le titre français de la série). Les scénarios progressent en qualité, probablement grâce à l’arrivée de Brian Clemens. Le nom de ce scénariste-producteur reste attaché à cette série à laquelle il a donné ses lettres de noblesse. La fantaisie, marque de fabrique des saisons suivantes, fait ici son apparition.

    Ces trois premières saisons sont peu connues en France, car elles n’ont jamais été doublées.

    Pour la suite de la première série, vous pourrez toujours vous référer à la très exhaustive page Wikipedia consacrée à « Chapeau Melon et Bottes de Cuir ».

     

    Chapeau Melon et Bottes de Cuir (The Avengers) – Trailer Saison 1 & 2 (1961)

     

    Chapeau Melon et Bottes de Cuir (The Avengers) – Générique 1965-66

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    Chapeau Melon et Bottes de Cuir (The Avengers) – Générique 1967

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    Chapeau Melon et Bottes de Cuir (The Avengers) – Trailer Saison 5 (1967)

     

    La dernière apparition de la mythique Emma Peel dans la série (Saison 6, Episode 1)

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    Chapeau Melon et Bottes de Cuir (The Avengers) – Générique 1968

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    Chapeau Melon et Bottes de Cuir (The New Avengers) – Générique Série 2 (1976-1977)

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    Et pour le plaisir, la revisite du générique de « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » par Alice Mancini…

     

    Ainsi que quelques projets graphiques inspirés par la série…

    https://vimeo.com/search?q=chapeau+melon+et+bottes+de+cuir

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