Après un Trianon et un Elysée Montmartre complets en quelques minutes en novembre 2016, Nicolas Jaar revient le 27 octobre 2017 à l’Olympia. Ce nouveau live promet encore une fois d’être sacrément hypnotique. La lenteur d’abord, pour faire entrer le public dans son univers minimaliste, puis la montée irréversible pour atteindre la transe. Nicolas Jaar prouve à chacune de ses apparitions publiques qu’il a une longueur d’avance sur la plupart des artistes électroniques actuels.
Producteur de musique électronique et DJ chilien vivant à New-York, fils du cinéaste Alfredo Jaar, Nicolas Jaar commence à se faire un nom sur la scène électronique internationale avec deux maxis sortis en 2010, « Marks & Angles » et « Time For Us ». Mais c’est en 2011 qu’il acquiert la reconnaissance de ses pairs avec son premier album, « Space Is Only Noise », devenu très rapidement incontournable. C’est à cette époque que Nicolas Jaar commence à collaborer en marge de sa carrière solo avec Dave Harrington, dans le cadre de leur duo Darkside, dont le premier album « Psychic » constitue une autre facette du style musical de Nicolas Jaar, plus acoustique et expérimentale. S’en suit une série d’EP « Nymph II, III et IV » en 2015, jusqu’à la sortie de l’immense « Sirens » publié en septembre 2016 sur son propre label Other People.
La musique de Nicolas Jaar, classée trop facilement dans le genre « House », est décrite par Mixmag comme « peuplée de transitions troublantes, d’objets sonores décalés, d’instants où une chaleur inattendue se diffuse », tandis que The Fader voit en son premier album une musique « profonde, luxuriante et longanime [où], dans un élan de séduction inconscient, les idées se dévoilent de manière charnelle ». Ses prestations live sont saluées par la critique en raison de la sensibilité qui en affleure, ce qui fait notamment dire aux Inrockuptibles qu’elles sont « de belles machines à dresser poils et chair de poule », quand Resident Advisor souligne que « Nicolas Jaar démontre qu’il n’y a pas besoin de faire sans cesse danser la foule pour rallier les fans — il met en évidence que la substance est aussi primordiale qu’une pointe de style ».
Quant à l’artiste lui-même, il met souvent en avant son influence originelle, l’album « Thé au Harem d’Archimède » du producteur germano-chilien Villalobos sorti en 2004, ainsi que le « Drukqs » d’Aphex Twin paru en 2001. Mais plus généralement, dans la musique de Nicolas Jaar se croisent et s’entremêlent les influences du jazz, de la soul, de la musique traditionnelle chilienne, du cinéma, ou encore de « Bertolucci, Antonioni, Keith Jarrett, Pink Floyd, The Doors, New Order, Manzoni, Magritte… Sur Être, le morceau d’ouverture de mon premier album, Space Is Only Noise, c’est Serge Daney qui parle avec Godard. Il y a beaucoup de références à la culture française dans ma musique. Je suis allé au lycée français à New York et Santiago et ma mère est française, donc toute ma vie, j’ai été bercé par la culture française ».
« Ma passion pour la musique m’amène à penser qu’elle est sacrée. Et il est primordial pour moi d’affirmer, dans une optique de création, qu’elle est sacrée… Mais en réalité, la musique est le bâtard de notre système économique. C’est toute la difficulté d’être musicien aujourd’hui. Comment faire de la musique pour quelqu’un dans un monde profane ? C’est là le point crucial »
A noter aussi que les deux membres de Darkside distribuent via Soundcloud un album de remixes du « Random Access Memories » de Daft Punk, qu’ils ont intitulé « Random Access Memories Memories », tout simplement…
En 2015, Nicolas Jaar signe la bande originale de Dheepan, le film de Jacques Audiard.
A ne rater sous aucun prétexte…
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