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Ce sont les événements picturaux incontournables de la rentrée : les deux expositions consacrées à Jean-Michel Basquiat et Egon Schiele à la Fondation Louis Vuitton. L’une des figures majeures de l’art contemporain confrontée à l’un des sommets de l’expressionnisme du début du XXème Siècle.

 

Des artistes ultra-doués, torturés, morts très jeunes… Le premier il y a trente ans, en 1988, à l’âge de 28 ans et le second en 1918, au même âge. Deux destins, deux oeuvres coups de poing…

 

 

 

Fulgurants et sans concession, l’art et la manière de Jean-Michel Basquiat ont marqué la scène artistique des années 80. Contemporain d’Andy Warhol et de Keith Haring, en dix ans de carrière, le jeune new-yorkais a coloré de sa fougue et de ses idées sombres plus de mille toiles. Trente ans après sa mort, survenue à l’âge de 28 ans, les peintures de cet autodidacte qui a fait ses débuts sur les murs de Manhattan affolent encore les marchands d’art.

La Fondation Louis Vuitton lui consacre une rétrospective exceptionnelle, l’occasion de déchiffrer son esprit ultra-contemporain à travers le regard du commissaire de l’exposition, Dieter Buchhart, de son ami le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac et de ses soeurs.

 

« Il était déterminé à laisser une trace et à devenir un grand artiste. Il y travaillait sans relâche. » (Lisane Basquiat, soeur de Jean-Michel Basquiat)

 

« Jean », comme l’appelaient ses proches, est issu de la petite bourgeoisie de Brooklyn et fréquente les musées depuis son plus jeune âge. Lorsqu’il est hospitalisé à sept ans, suite à un accident de voiture, sa mère lui offre le livre d’anatomie « Gray’s Anatomy » d’Henry Gray, illustré par des dessins de H.V. Carter, et c’est une révélation… En s’inspirant de l’ouvrage, Il fait ses premiers croquis et rêve de devenir dessinateur de cartoon.

 

« C’est certainement cet événement qui a suscité son intérêt pour le fonctionnement du corps humain, des os, des organes… » (Dieter Buchhart, commissaire de l’exposition)

 

Mais avant d’exposer ses figures écorchées dans les plus grandes galeries, c’est dans la rue que Jean-Michel Basquiat se fait connaitre. A l’âge de 17 ans, il forme avec son ami Al Diaz le duo « Samo », de l’expression « Same All Shit », en Français « toujours la même merde ». Ensemble, ils recouvrent les murs de Manhattan d’interjections enragées et réussissent à faire parler d’eux.

 

 

 

« Peu importe à quel événement culturel vous assistiez à New York, le collectif Samo était toujours passé par là juste avant vous. C’est ainsi que les membres de Samo se firent connaître. » (Dieter Buchhart, commissaire de l’exposition)

 

En 1979, le duo Samo se sépare. Jean-Michel Basquiat se consacre désormais à la peinture et New York l’inspire.

 

« Dans les années 80, New York n’est pas le New York d’aujourd’hui. La ville est beaucoup plus underground, vibrante, dangereuse. L’essence même de New York à l’époque est rythmique, comme une vibration. » (Jean-Charles de Castelbajac)

 

Portes, palissades, toiles de fortune, Basquiat recouvre tout ce qu’il peut de sa colère débordante. Car dans ses créations, explique-t-il, « il y a 80 % de rage et 20 % de mystère ». Début 1981, Bruno Bischofberger, grand marchand d’art, décèle son énorme potentiel. A l’époque, Basquiat n’a que 20 ans mais s’apprête à devenir une star.

 

« Basquiat apparaît comme un ovni aux yeux des amateurs d’art. Comme l’écriture automatique de ces médiums ou de ces sorciers vaudous qui écrivent dans la pénombre et transcrivent la parole de ceux qui sont partis. » (Jean-Charles de Castelbajac)

 

Basquiat crée à partir de mots, d’images et de pictogrammes. Un univers complètement nouveau pour l’époque. Il initie l’ère du « copier-coller ». Une méthode dont se sert Basquiat pour dénoncer racisme et inégalités, car être noir dans le new York des années 80 reste une condition difficile. Sa mère est portoricaine, son père est haïtien, et dans ses toiles, il invoque aussi le vaudou et la sorcellerie.

 

« Il y a tellement de gens que l’art néglige… parce que tout dépend finalement de celui qui tient le pinceau. Les noirs ne sont jamais représentés de façon réaliste. Ils ne sont pas suffisamment présents dans l’art moderne. » (extrait de « Jean-Michel Basquiat, la rage créative », documentaire de David Schulman, en diffusion le 19 octobre à 23h30 sur Arte)

 

 

 

« Quand on y réfléchit, il y a quelque chose de tentaculaire dans l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat… Quand on pense qu’il a peint plus de 800 toiles en l’espace de sept ou huit ans. Avec des périodes distinctes et des techniques toutes différentes. Peintures, détournements, tout y passe. A la manière de Picasso, qui crée une tête de  taureau à partir d’un guidon de bicyclette, Basquiat fait sa Chapelle Sixtine à partir d’une palissade. » (Jean-Charles de Castelbajac)

 

En 1983, Basquiat se lie d’amitié avec son idole, Andy Warhol. De cette rencontre naîtra une collaboration foisonnante. Mélange d’effervescence et de compétition, cette association donne lieu à de nombreuses toiles et photos, ainsi qu’à une exposition.

 

« Ça n’avait jamais existé auparavant, ce genre de collaboration, entre deux artistes gigantesques et de générations différentes. » (Jeffrey Deitch, conseiller en art)

 

Après presque deux ans de création commune, ils se séparent en 1985. Rattrapé par ses addictions, Jean-Michel Basquiat voit son génie décliner peu à peu. Il meurt d’une overdose en 1988, à l’âge de 27 ans. Pourtant, trois décennies après sa disparition, ses prophéties résonnent encore…

 

 

 

« Beaucoup des thèmes qu’il aborde dans ses toiles restent malheureusement aujourd’hui encore d’actualité, partout dans le monde. Nous continuons à faire face au racisme et aux discriminations. C’est pour cette raison que Jean émeut encore les gens aujourd’hui, tant son message résonne encore. » (Jeanine Basquiat, soeur de Jean-Michel Basquiat)

 

 

 

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