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Tout commence en Suède, dans une chambre d’adolescent de Stockholm. Des copains, un logiciel de musique (FL Studio) et de nombreuses nuits blanches plus tard, « Lazy Lace », un remix de la musique du jeu vidéo « Lazy Jones » est au point. Ce sera la toute première pierre blanche à paver le chemin vers le succès d’Avicii.

 

Tim met sa musique en ligne sous plusieurs pseudos, afin de maximiser ses chances de diffusion sur les réseaux (Timberman, Tim Berg, Tom Hangs). Il crée sa page MySpace et le succès arrive dès 2007. Dix ans plus tard, on découvre un Avicii au sommet de sa gloire, adulé tant par des centaines de milliers de fans que par des rock stars et des célébrités d’envergure planétaire telles que Madonna, David Guetta, Coldplay, Robbie Williams ou Martin Garrix.

 

« Les quatre ou cinq premières années, tout a été grandiose, reconnaît l’auteur du tube Wake Me Up ! Parce que c’était un kiff total. »

 

 

Mais très vite, le rêve vire au cauchemar. On assiste, gênés et révoltés, à la lente descente aux enfers de ce jeune adolescent trop vite entré dans une vie d’adulte adulé, et jeté sans autre ménagement dans la fosse aux fans, nuit après nuit, plongé dans un rythme infernal qui ne lui permet plus ni de se reposer, ni de penser, ni de se nourrir correctement.

 

« Les fans étaient super heureux et moi j’étais super mal. Les concerts n’en finissaient pas. Quand j’avais envie de taper dans les murs, je m’arrêtais deux mois mais je n’arrivais pas à me détendre en pensant aux nouveaux concerts qui approchaient. »

 

Pris en charge par une équipe de forcenés du succès, des fêtes, de l’argent, des belles villas et des charts, le jeune homme, fragile, happé par la machine infernale de l’industrie du disque, est broyé par les cadences physiquement insupportables des tournées dans le monde entier. On se demande de manière légitime en regardant ce reportage-vérité comment et pourquoi personne de son entourage proche ne lui a dit ou n’a insisté pour qu’il arrête tout beaucoup plus tôt…

Physiquement atteint d’une pancréatite aigüe, opéré en Australie, on le voit dans une scène totalement surréaliste sorti par ses managers de l’hôpital dès le lendemain de l’opération, faible et sans plus aucune force. Shooté par les fortes doses de médicaments anti-douleurs, le visage pâle, extrêmement amaigri, les yeux dans le vague, tenant à peine assis dans le véhicule qui est venu les chercher à la sortie de l’hôpital, on voit, médusés, un membre de son équipe tapoter sur son smartphone, indifférent à son état, lui proposant le jour même (« dans deux heures ») un rendez-vous avec des journalistes pour une interview de 30 minutes !

 

 

Malgré quelques mois de repos et une thérapie, le scénario se répète à Los Angeles suite à l’éclatement de sa vésicule biliaire. Victime de douleurs atroces au ventre comme des coups de poignard durant plus de quatre mois, bourré de médicaments à haute dose qui l’ont rendu accro, psychologiquement à bout de forces, victime de crises d’angoisse violentes, de stress intense et fragilisé par la prise d’alcool et de boissons énergisantes, c’est le burn-out.

 

« Je leur ai dit mille fois que je n’étais plus capable de jouer, que tout cela allait me tuer. » ne cesse-t-il de répéter à ses amis, à son manager, dans le bus qui l’emmène en tournée, dans les villas de luxe louées durant les périodes plus calmes, face à la caméra sans que jamais personne ne l’entende, sourds à son mal-être, avides d’argent, de succès, et de sensations fortes. 800 concerts en huit ans. Un concert tous les trois jours… Soit autant de prises d’alcool et de nuits de fêtes sans sommeil. « Ma vie est dominée par l’angoisse, se justifie-t-il. Mon ressenti, c’est que tout cela a trop duré ! Ça fait huit ans que mon corps essaye de me dire ça… »

 

Le 20 avril 2018, Avicii est retrouvé mort dans un hôtel du Sultanat d’Oman. Le 26 avril, dans une lettre ouverte, la famille évoque la thèse d’un suicide et révèle qu’Avicii luttait contre ses démons : « Notre très cher Tim était une âme artistique fragile qui cherchait des réponses à des questions existentielles. Un perfectionniste qui a voyagé et travaillé dur, à un tel point qu’il a souffert d’un stress extrême. (…) Quand il a pris sa retraite, il voulait trouver un équilibre pour être heureux dans sa vie et sa musique. Il a vraiment lutté avec ses pensées sur le sens de la vie, du bonheur. Il ne pouvait pas continuer de la sorte et voulait la paix ».

Selon Variety, un album posthume serait sur les rails, c’est en tout cas ce qu’a confirmé Neil Jacobson, le patron du label Geffen Records, qui connaissait bien le musicien. « Honnêtement, c’était sa meilleure musique depuis ces dernières années, il était très inspiré, tellement excité, a-t-il confirmé au magazine spécialisé. Nous allons essayer d’obtenir des conseils de la part de la famille, puis tout le monde mettra la main à la pâte et essaiera de faire ce que Tim aurait voulu que nous fassions… »

A découvrir le documentaire musical « True Stories » réalisé par Levan Tsikurishvilien en 2017 pour Netflix.

 

 

 

 

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