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Un ébranlement de la tradition. Voici comment, en 1913, un parisien aurait pu définir la naissance de ce curieux bâtiment, fruit de l’imagination des Frère Perret, qui abrite aujourd’hui le Théâtre, la Comédie et le Studio des Champs-Élysées.

 

Première structure en béton armé dans une salle de spectacle, imposante façade de marbre blanc aux lignes épurées : l’édifice, véritable incarnation de la Modernité, pare les bords de Seine d’un style résolument Art Déco. Il faut dire que les plus grands ont concouru à en faire un lieu exceptionnel : Lalique, Vuillard, Bourdelle ou encore Roussel ont marqué l’endroit de leur génie.

Moderne, la Comédie des Champs-Élysées le sera dès son inauguration en 1913 par Léon Poirier (neveu de Berthe Morisot). Elle révèle en effet son audace dès la fin de la guerre, avec le scandale de la pièce « Le Bœuf sur le Toit » de Jean Cocteau, sous la direction de Jacques Hébertot puis, sous celle de Firmin Gémier, avec la programmation d’auteurs étrangers tels que August Strindberg et sa pièce « Mademoiselle Julie ».

Symbole de l’avant-garde dès 1922 quand débute l’ère Jouvet, la Comédie continue d’offrir au public de nombreuses pièces qui ont marqué l’histoire du Théâtre : c’est ici que « La Machine Infernale » de Jean Cocteau connaît son premier grand succès. C’est également à cette même époque que naît, sous l’impulsion de Louis Jouvet, le Studio des Champs-Élysées, ancienne galerie de peinture reconvertie en salle de spectacle à vocation de théâtre d’Art et d’Essai. Ce directeur aux trente-quatre pièces, vingt-neuf rôles et vingt décors ancre alors et pour longtemps l’identité du lieu.

La Comédie se développe ensuite durant quelques années sous des directions brèves et variées (Jean Sarrus, Roger Capgras, Roland Pietri, Claude Sainval), poursuivant toujours la même mission : promouvoir et soutenir le théâtre d’essai. Cette vocation si chère à l’institution est notamment prépondérante sous la direction de Claude Sainval qui verra, dès 1948, Jean Anouilh créer nombre de ses pièces, pour la première fois, à la Comédie.

Dès 1977, la relève est assurée et la Comédie poursuit sa mission d’excellence, de créativité et d’exigence. Les années Guy Descaux sont rythmées par les performances de comédiens de renom tels que Jean-Claude Brialy, Maria Pacôme, Lambert Wilson, Robert Hirsch. La salle Art Déco sera, quelques années plus tard, sous la direction de Jacqueline Cormier, le cadre de grands succès de Théâtre, notamment « Art », de Yasmina Reza, qui remporte deux Molière en 1995 et dont la renommée est aujourd’hui internationale.

A partir de 1994, la Comédie, résolument avant-gardiste, s’anglicise sous l’impulsion de Michel Fagadau qui, en véritable connaisseur, programme et met en scène de nombreuses pièces du répertoire anglo-saxon afin de les faire connaître au grand public : Donald Margulies, Bernard Shaw, Agatha Christie, Andrew Payne ou encore Harold Pinter illustrent alors la ligne artistique de l’institution de l’avenue Montaigne. C’est en 2007 que sa fille, Stéphanie Fagadau-Mercier, directrice artistique du Studio des Champs-Élysées programme, pour la première fois, des spectacles à destination du jeune public.

Depuis le décès de Michel Fagadau en février 2011, Stéphanie Fagadau-Mercier perpétue l’héritage d’un siècle de création théâtrale au sein d’une maison engagée pour la découverte, l’originalité, l’exigence et l’affirmation d’une vraie politique en faveur du Théâtre, dans ce qu’il a de plus vivant, de plus libre et de plus essentiel, prouvant ainsi le dynamisme d’une institution privée centenaire et qui s’efforce, depuis sa naissance, de présenter au public ses propres créations.

De grands noms du théâtre s’y sont succédés tels que Jacques Hébertot, Louis Jouvet, Jean Anouilh, Jean Cocteau, Claude Sainval, Michel Fagadau, ainsi que des distributions remarquables tels que Pierre Brasseur, Jacqueline Maillan, Fabrice Lucchini, Catherine Frot, Mathilde Seigner, Robert Hirsch, Anny Duperey, Bernard Giraudeau, Jean Piat, Philippe Noiret, Jean Rochefort, Claude Rich, Michel Bouquet, ou encore plus récemment Gaspard Proust.

 

 

 

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