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  • « Le Regard de Charles » : Le film d’une vie

     

     

    Au lendemain du premier anniversaire de la mort du chanteur, un film plein de surprises de Marc Di Domenico sort en salle cette semaine : « Le Regard de Charles ». Ce documentaire étonnant réunit des images intimes tournées par Aznavour lui-même entre 1948 et 1982, entrecoupées d’archives télévisuelles rares. 

     

    En 1948, Edith Piaf offre sa première caméra à Charles Aznavour, bien avant que le succès ne lui tombe dessus ; une Paillard, qui ne le quittera plus. Jusqu’en 1982, le chanteur impressionnera des heures de pellicules qui formeront le corpus de son journal filmé. Aznavour filme sa vie et vit comme il filme, pied au plancher, à l’instinct. Partout où il va, sa caméra est là, avec lui, à portée de main. Elle enregistre tout. Les moments de vie, les lieux qu’il traverse, ses amis, ses amours, ses emmerdes…

    Quelques années avant sa mort survenue le 1er octobre 2018, Aznavour dévoile à Marc Di Domenico son trésor : des centaines de bobines, conservées, rangées, à l’abri des regards. Le temps presse… Les deux hommes se lancent alors dans le dérushage de ces films Super 8 et le chanteur décide finalement d’en faire un film, son film.

     

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    « Le Regard de Charles » est monté par thèmes, entre voyages, amours, emmerdes et la magie opère. Aznavour sait filmer, cadrer ; il veut d’abord graver dans le marbre les preuves de sa réussite, comme s’il n’y croyait pas lui-même, puis il se met en scène, confie la caméra à quelqu’un d’autre, partout. Il filme les gens de la rue, ceux qui, comme ses ancêtres, ont connu la misère et l’exil.

     

    « Instinctivement, il place le miroir. Il n’a pas fait de psychanalyse dans sa vie. Mais justement, pour moi, ces images, ce film, cette démarche… On est sur la preuve de l’inconscient. On est dans son esprit. » (Marc Di Domenico, réalisateur)

     

    Le narrateur du « Regard de Charles » n’est autre que l’acteur Romain Duris. Au travers de ses textes et des images d’archives, les spectateurs en apprendront plus sur la vie de Charles Aznavour, de sa relation avec l’Arménie à ses liens avec ses épouses ou même ses enfants. Une manière de prolonger un peu plus les chansons d’un artiste qui a marqué l’histoire de la musique française. « Sans doute là-haut, il sera content de voir qu’il arrive encore à apporter du bonheur aux gens », avoue son fils Misha.

    Sur le tournage du « Taxi pour Tobrouk », Aznavour met sa caméra sur le capot de la jeep et on le voit aux côtés de Lino Ventura. L’été, il filme Françoise Sagan au bord d’une plage, et dans un pas de deux amoureux, il cadre sa femme Ulla qui le filme aussi. « Le Regard de Charles » revient également sur les heures sombres, la mort de son fils, les moments de vanité. Aznavour qui aurait aimé réaliser un film, nous offre celui de sa vie.

     

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    Avec « Le Regard de Charles », c’est un nouveau regard sur Charles Aznavour… par le biais de son propre regard. Celui, à la fois perçant et très humain, qu’il portait sur le monde, la vie, l’amour, sa carrière…

     

    Durant des décennies, Charles Aznavour a fait l’actualité. L’actualité musicale, cinématographique, télévisuelle… et parfois l’actualité tout court. Comme le dit malicieusement la voix de l’acteur Romain Duris au début du documentaire, l’observation ne s’est pas faite à sens unique. « Vous m’avez vu, mais ce que vous ne savez pas, c’est que moi aussi, je vous ai vus… ».

    Dans ce type de film, il faut un narrateur. C’est donc Romain Duris qui a été choisi pour incarner, via son phrasé nerveux, juvénile, direct, le grand Charles. Les textes, qui puisent dans des biographies et interviews, ont été validés par Mischa Aznavour, l’un des fils du chanteur. Ils sonnent très juste, quand on se souvient que Charles Aznavour n’était pas homme à se forcer à enjoliver artificiellement les choses ou à se complaire dans la flagornerie, fût-elle à son propre bénéfice.

    Mais revenons à ce « regard »... Dans ce film fascinant, il est pluriel. Il y a d’abord un regard presque ethnographique, avec ces images en plans larges de voyages en Afrique, en Amérique latine, en Asie… On ressent une volonté de filmer les peuples, les gens, savourant la communication silencieuse enclenchée par le seul regard d’une caméra braquée sur eux. Aznavour le dit dans le documentaire : la misère qu’il percevait en filmant des enfants dans la rue le renvoyait à celle qu’il avait connue durant sa propre jeunesse. Une misère rendue indolore par l’amour que ses parents lui portaient, à lui et à sa sœur Aïda. « On n’avait rien. On avait tout. Je me demande s’ils ont des parents comme ça ».

     

     

     

    Il y a des regards plus intimes encore. Celui, plein d’amitié et d’admiration, porté sur Lino Ventura qu’il a filmé durant le tournage du film « Un Taxi pour Tobrouk ». Enfants, le petit Arménien et le petit Italien vendaient tous les deux des journaux à la criée pour gagner quelques sous. Aznavour nous offre d’autres images, lumineuses, du cinéma d’antan. La beauté de son ami Jean-Pierre Mocky et celle d’Anouk Aimée, captées en marge d’un tournage.

    Il y a le regard amoureux de Charles. Un regard ardent, puis amer, porté sur Évelyne, qui fut sa deuxième épouse, avec laquelle la belle histoire tourna court. Et, bien-sûr, les sublimes images de la femme de sa vie, Ulla, qu’il a épousée en 1967. « Tu ne vois pas mes yeux quand je te filme, ils sont brillants d’émotion », confie le narrateur.

     

     

     

    Il y a le regard de Charles en tant que fils de Mischa et Knar Aznavourian, émigrants arméniens dont il se revendiquait avec autant de fierté que d’émotion contenue. Ce père tant aimé, lui-même artiste, apparaît sur des images personnelles, mais aussi sur d’émouvantes et rares archives de l’ORTF. Et, plus bouleversant encore, il y a le regard de Charles en tant que père. Le père heureux d’une fille aînée, Seda, qu’il a eue avec sa première épouse Micheline, et des trois enfants que lui a donnés Ulla.

    Fait unique dans le documentaire, on l’entend dialoguer avec l’un de ses jeunes fils en même temps qu’il le filme. Mais aussi, le père hanté par la disparition prématurée de son fils Patrick, né d’une liaison dans les années 50, victime d’une overdose à 25 ans. « Je n’en parle pas beaucoup. À chaque fois que j’y pense, la tristesse est infinie et mes yeux pleins de larmes. Il était doux, adorable et secret ».

     

     

     

    Il y a aussi le regard de l’homme sur lui-même, sa carrière, le succès. Un regard d’une sincérité crue, sans complaisance. Presque celui d’un enfant grandi trop vite et qui retourne la caméra contre lui pour vérifier que ce qui lui arrive est bien vrai, que c’est bien lui, le petit Arménien disgracieux sur lequel personne ne misait un kopeck, qui côtoie les grandes stars de son temps… « J’existe. Je me filme, donc j’existe ». Puis le regard de l’homme qui goûte au succès et assume pleinement les plaisirs matériels qui y sont liés. « Je gagne beaucoup d’argent et ne m’en cache pas », assène le narrateur sur des images de piscine luxueuse.

    Il y a enfin les derniers mots du documentaire qui nous sont adressés, et qui nous serrent un peu le cœur quand on se souvient que Charles Aznavour n’a pas eu le temps de voir le résultat de ce travail captivant. Ce livre qui s’est refermé, c’est un peu le nôtre aussi.

    « Le Regard de Charles », un film de Charles Aznavour réalisé par Marc di Domenico, est sorti en salle le 2 octobre 2019, après avoir été projeté en avant-première lors de la clôture du Festival du Film Francophone d’Angoulême le 30 août 2019.

     

    Sources : France Info Culture / France Info

     

     

     

  • Claude Sautet ou le Romanesque concret

     

     

    En 1960, lorsque Lino Ventura pousse son ami Claude Sautet à réaliser son premier film pour le cinéma, « Classe Tous Risques », ce dernier n’est encore qu’un obscur assistant-réalisateur, avec certes quelques courts métrages à son actif, mais qui n’ose pas franchir le cap du long-métrage. Timide et discret, il aura donc fallu que ses intimes le convainquent de s’affranchir de cette fonction de subalterne.

     

    Tiré d’un roman de José Giovanni, « Classe Tous Risques » fait pourtant sensation, et les gens du métier sont étonnés tant par la maîtrise de ce jeune réalisateur que par son sens du cadre. Le film asseyant toujours un peu plus l’ancien catcheur dans le vedettariat, Lino Ventura est heureux pour son ami et lui propose d’enfoncer le clou en lui suggérant un deuxième projet, « L’Arme à Gauche », une histoire d’aventure et de machination. Là encore, le succès est au rendez-vous lorsque le film sort en salle en 1965.

    Le jeune Sautet est sous l’influence d’un cinéma de genre américain, un style de films qui plaît au public de l’époque. Mais l’homme aux cheveux poivre et sel et au phrasé saccadé a bien d’autres idées en tête… Car il veut définitivement s’émanciper et créer son propre style, même s’il ne sait pas encore précisément lequel… Il est juste convaincu qu’il se sentirait plus à l’aise avec des personnages qui lui ressemblent, avec les mêmes attentes de la vie.

    Sautet souhaite en fait être le plus sincère possible et faire des films proches des gens. Il veut ainsi renouer avec un cinéma bien français à la Jacques Becker et plus particulièrement sa période après-guerre (« Antoine et Antoinette », « Rendez-Vous de Juillet », « Edouard et Caroline », « Rue de L’Estrapade »). Du romanesque, certes, mais dans la réalité et dans le concret. Paradoxalement, les deux expériences successives qu’il vient de vivre lui ont été douloureuses. Car il n’a pas aimé réaliser… Et on va d’ailleurs lui proposer bien d’autres scénarios d’intrigues policières qu’il va refuser en bloc.

    Sa rencontre avec Jean-Loup Dabadie en 1969 va pourtant être décisive et sceller ainsi une amitié professionnelle sur six films. Ce sera comme un déclic pour Sautet et peut-être enfin l’opportunité de faire ce qu’il avait en tête. Pourtant, monter « Les Choses de la Vie » ne sera pas si évident puisque les deux hommes se voient refuser d’abord le projet par de nombreuses grosses maisons de production.

    Du roman de Paul Guimard, Dabadie, le scénariste et ami d’Yves Robert, va ainsi en tirer une adaptation qu’il propose à Claude Sautet, qui aussitôt accepte de le faire. Les deux hommes collaboreront ensuite sur « Max et les Ferrailleurs », « César et Rosalie », « Vincent, François, Paul et les Autres », « Une Histoire Simple » et « Garçon ! ».

    « Les Choses de la Vie », ce film auquel personne ne croyait, avec en vedette Michel Piccoli et cette actrice allemande, Romy Schneider, connue pour avoir incarné Sissi adolescente en 1956, et qui depuis se trouve dans le creux de la vague (malgré son rôle un an plus tôt au côté d’Alain Delon dans « La Piscine » de Jacques Deray), s’avère être un énorme succès et assoit Claude Sautet comme un véritable réalisateur-auteur, avec une vision, un ton et son identité propre.

     

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    « Les Choses de la Vie » restera notamment célèbre pour la fameuse scène de l’accident de voiture. Anecdote curieuse à ce sujet, puisqu’il faut savoir que cette scène tournée avec plusieurs caméras filmant en même temps, devint une référence et un modèle pour toute une génération de réalisateurs hongkongais contemporains de John Woo, très influencés par cette idée de tourner avec plusieurs caméras, afin d’obtenir différents angles de la même scène. On a souvent prêté à tous ces réalisateurs chinois plutôt des influences de Jean-Pierre Melville. Il s’agissait peut-être de la forme et de la stylisation de ses œuvres, mais en tout cas pas de sa technicité ni de sa réalisation.

    A partir de 1970, c’est alors le début des grandes collaborations de Claude Sautet, pas seulement avec Jean loup Dabadie mais aussi avec Romy Schneider et Michel Piccoli. L’autre rencontre déterminante sera celle avec Philippe Sarde, qui ne quittera plus jamais Sautet et sera son ombre sur tous ses films, jusqu’à « Nelly et Monsieur Arnaud » (à l’exception, cela dit, d’« Un Cœur en Hiver » dont la bande originale puise dans l’œuvre de Maurice Ravel). La musique qui accompagne en les illustrant toutes ces histoires est une évidence, une pulsation, un sang qui irrigue chacun de ces corps filmiques et tellement organiques.

     

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    Claude Sautet était le sismographe des états d’âme de nos contemporains, un sociologue de son temps. Pour dépeindre la société française, qu’elle fût bourgeoise ou prolétarienne, il a tel un maître impressionniste su montrer avec tact et finesse toute l’étendue de l’âme humaine. Les récits d’amour, d’argent, les trahisons, les amitiés, les changements… François Truffaut disait même en parlant de Sautet qu’il était depuis Jean Renoir, le plus français des réalisateurs en activité en France.

    Pour son quatrième film en 1971, « Max et les Ferrailleurs », Sautet reprend le couple Piccoli-Schneider. On aurait pu croire qu’il s’agit pour le réalisateur d’un retour au polar, mais il n’en est rien. Même s’il est question d’un policier et d’une prostituée, avec en toile de fond des malfrats dans le Montrouge de ce début des années 70, on brasse ici d’autres thématiques et bien d’autres enjeux, mais toujours avec cette manière minutieuse de dépeindre l’époque. Nous n’avons pas affaire avec ce film à un drame sentimental, mais plutôt à la perversité, au double jeu et à la manipulation, qui mèneront immanquablement tous les protagonistes à la tragédie.

     

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    Un an plus tard, « César et Rosalie » reprend le motif amoureux des « Choses De La Vie », mais cette fois-ci avec deux hommes qui aiment la même femme. Yves Montand, Romy Schneider et Sami Frey dans un triangle amoureux qui ne finira jamais. La magnifique musique de Philippe Sarde, les éclats de César, la lettre de Rosalie, le troublant David… Il s’agit probablement du film le plus emblématique et le plus romanesque de Claude Sautet. Comme avec déjà ses deux précédents opus, on peut retrouver ce goût immodéré qu’a le réalisateur pour ces ambiances de cafés, de brasseries enfumées, mais aussi pour les groupes et les atmosphères animées qui sonnent comme dans la vraie vie. Cela deviendra indéniablement l’une de ses marques de fabrique.

     

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    « Vincent, François, Paul et les Autres » sort en 1974. Certaines critiques de l’époque reprochent à Sautet de faire un cinéma de Bourgeois, où l’on ne traite uniquement que de leurs vicissitudes. Toutes ces personnes trop empêtrées dans leur morale de gauche n’auront rien compris du tout à ce que le réalisateur tend à raconter à travers tous ses films, ce qu’il y dépeint, ce qu’il cherche à nous transmettre.

    Il s’agit ici d’une histoire au coeur de laquelle des amis quinquagénaires font le constat amer de leur vie. Lâcheté, mensonge, orgueil ou renoncement, alors que tout semble leur avoir réussi… Ils font ainsi la douloureuse expérience de leur propre échec et de leurs désaveux. Montand, Piccoli, Reggiani, Depardieu… Un film chorale où l’on confronte justement divers milieux et diverses sensibilités, qui dépeint une fois encore la France à un instant précis, comme un témoignage unique et rare.

     

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    En 1976, Claude Sautet va pousser l’expérience encore plus loin avec le film « Mado » en traitant des remous sociaux de l’époque. Il creuse davantage, alors que la crise se laisse pressentir de plus en plus. Face à une société en pleine mutation, Il y parle de chômage, de prostitution et même de suicide. C’est sans doute son film le plus sombre avec le suivant, « Une Histoire Simple ». Il fait ainsi voler en éclat les persiflages de ses détracteurs qui voulaient absolument le faire rentrer dans la case des réalisateurs qui n’avaient rien à dire.

    Sans doute agacé par ce qu’il avait pu lire au sujet de ses deux précédents films, Sautet va consciencieusement retourner les éléments peut-être trop « cinéma cossu » pour les rendre sales ou dérangeants. A commencer par son égérie Romy Schneider qui tient un petit rôle secondaire et qui joue une alcoolique mal coiffée et démaquillée qui finira en cure de désintoxication. « Mado » n’est décidément pas un film aimable, mais c’est sans doute l’un de ses plus passionnants et de ses plus riches en thématiques propres à l’époque.

    En 1978, Claude Sautet continue cette cure de désacralisation de son cinéma avec « Une Histoire Simple », qui marque aussi le retour de Jean Loup Dabadie au scénario et aux dialogues. Certes moins ambitieux que « Mado », ce nouveau film continue pourtant son ouvrage sociologique, avec comme but de coller le plus possible à la réalité de l’époque et un nouveau thème fort, à savoir celui de l’avortement. Le film dresse le portrait d’une femme seule mais qui se bat, bien plus résolue que les personnages masculins dépeints comme des lâches et des vaincus.

    Sautet nous y parle aussi de renaissance, d’espoir et dresse des portraits de femmes lumineuses. Sans doute son film le plus féministe. Cette fois-ci, on est bien loin de l’image façonnée par une presse ignare et vindicative qui voulait absolument étiqueter Claude Sautet jusqu’à la fin de ses jours comme l’archétype du réalisateur de films confortables et conformistes.

    1980, « Un Mauvais Fils ». Claude Sautet rebat de nouveau les cartes. Fini, les Michel Piccoli, Romy Schneider ou Yves Montand. Place à Patrick Dewaere, Yves Robert, Brigitte Fossey et Jacques Dufilho. Toujours dans cette logique depuis trois films de désormais souligner les grands thèmes sociaux, ses bouleversements et ce qui touche vraiment les gens dans la vraie vie, il aborde le sujet de la toxicomanie. On sait que l’acteur des « Valseuses » était héroïnomane et c’est ce qui confère au film un accent encore plus âpre et plus cru.

     

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    Mais cela fait déjà trois films que Claude Sautet ne fait plus recette dans les salles. Même s’ils sont pourtant très réussis, le public, en plein tournant entre les années 70 et 80, ne veut plus voir ce genre de drames réalistes. S’il se déplace au cinéma, c’est désormais pour rêver ou rire. On entre dans l’ère des « blockbusters » et des films qui ne froissent pas l’âme…

    1983. De nouveau un grand revirement de la part de Sautet, car il doit absolument renouer avec le public s’il veut continuer à faire son métier et à raconter des histoires pour le cinéma. Ce sera le film « Garçon ! » qui semble avoir été produit autour et pour Yves Montand. L’intrigue, les dialogues, le thème, tout semble avoir été pensé dans le seul but d’attirer les foules.

    Effectivement, sans surprise, le film est un énorme succès ; sans doute le plus gros de la carrière du réalisateur. « Garçon ! » est une bulle, une parenthèse. Il ne dérange pas, il n’est le témoin de rien, si ce n’est une vitrine attractive pour un touriste qui fantasme Paris, ses célèbres brasseries et la cuisine française.

     

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    Dès lors, et ce malgré le triomphe qui accompagne le film, goûtant assez mal l’ironie, Claude Sautet va vouloir renouer avec un cinéma peut-être plus intime, à défaut d’être auteurisant. D’abord avec « Quelques Jours avec Moi » dans lequel Daniel Auteuil et Sandrine Bonnaire s’aiment, au coeur de ce qui ressemblerait à une sorte de huit clos à la Roman Polanski, mais surtout avec une façon de dépeindre la bourgeoisie provinciale en louchant sur le cinéma de Claude Chabrol.

    Car pour la première fois, Sautet raconte une histoire qui se déroule en province. Décalé, baroque, on a du mal à y retrouver ce que l’on aimait chez Sautet, mais le résultat est suffisamment intriguant pour ne pas complètement gâcher notre plaisir.

    « Un Cœur en Hiver », le film suivant, va pousser encore plus loin et de manière plus radicale cette esquisse, avec des personnages plus éthérés, conceptuels et stylisés. La musique de Ravel et ses trios pour cordes et piano ajoute à l’aspect romantique glacé. Tout devient plus abstrait, froid et les histoires qui nous sont contées cette fois, entre Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart et André Dussollier, ressemblent à des estampes japonaises. Le triangle amoureux rappelle d’abord bien-sûr celui de « César et Rosalie », mais abordé ici de manière bien plus cérébrale.

    « Nelly et Monsieur Arnaud », dernier film du cinéaste, pourrait prétendre à une certaine forme testamentaire. Le personnage joué par Michel Serrault, avec cette coupe et cette couleur de cheveux, ses costumes sombres, ses traits de caractère et ses colères froides, rappelle indéniablement Claude Sautet lui-même. Emmanuelle Béart, avec ses chignons, ses allures de femme émancipée, libre, détachée de toute contrainte, convoque bien-sûr le fantôme de Romy Schneider… Mais cette histoire ne prend absolument pas. La photographie, les décors, les seconds rôles et l’intrigue, tout semble à côté, dépassé, vide, terne, exsangue… La magie n’est plus là. On s’ennuie à mourir et un malaise indéfinissable nous envahit. Comme une gêne…

    Là aussi, le film semble expurgé de ce qui faisait toute l’humanité des films précédents. Claude Sautet ne semble désormais plus comprendre l’époque dans laquelle il vit et son romanesque laisse place à une description clinique de la mort s’avançant lentement mais sûrement. Rétrospectivement, on imagine Michael Haneke découvrant ce dernier film du réalisateur de « Max et les Ferrailleurs » et qui entrevoit déjà ce que pourrait être son futur film « Amour ».

    Claude Sautet nous quittera cinq ans plus tard, laissant un monde, une société, des gens qu’il ne reconnaît plus.

     

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  • Lino Ventura : le mythe aurait eu cent ans cette année

     

     

    Plus de trente ans après sa disparition, on célébrait le 14 juillet 2019 le centenaire de la naissance de Lino Ventura, né à Parme le 14 juillet 1919. Ancien champion d’Europe de catch, sa présence devant la caméra fascinait autant qu’elle impressionnait. Des « Tontons Flingueurs » à « L’aventure c’est l’aventure », retour sur le parcours d’un acteur unique.

     

    Pourquoi Lino Ventura est-il encore aujourd’hui un tel mythe, plus de trente ans après sa disparition ?

    Certainement déjà grâce à ses films, à commencer par la comédie culte parmi les comédies cultes, « Les Tontons Flingueurs ». Entre 1954, avec son tout premier film, « Touchez pas au Grisbi », et sa disparition en 1987, en 33 ans de carrière, Lino Ventura va tourner pas moins de 75 films, soit une moyenne de deux films par an, ce qui est considérable.

    Lino Ventura, c’est évidemment Fernand Naudin, le chef de ces « Tontons » qui flinguaient à tout va en maniant la langue d’Audiard. C’est encore le brigadier Théo Dumas, l’obstiné « con qui marche et qui va plus loin que deux intellectuels assis » (les excellents Charles Aznavour et Maurice Biraud, en l’occurrence) d’un « Taxi pour Tobrouk ». C’est toujours le Simon de Claude Lelouch dans « La Bonne Année », un braqueur de bijouteries à l’âme tendre et aux manières viriles qui séduit une très belle et très distinguée antiquaire campée par Françoise Fabian.

    Pour tous ces films passés à la postérité, Lino Ventura fait donc encore partie aujourd’hui des acteurs français les plus iconiques, déjà car ces films étaient bons. Mais aussi parce que Lino avait une vraie gueule, une présence. Il a d’ailleurs joué dans un film qui s’appelait « Les Grandes Gueules »…

    Une petite anecdote : nous sommes en 1953 ou 54. Pour son prochain film, « Touchez pas au Grisbi », Jacques Becker cherche un acteur pour donner la réplique à l’immense Jean Gabin. Pas un acteur normal, non, mais un gros dur, un physique de tueur à gage. Un type dit à Becker qu’il connaît un gars qui pourrait faire l’affaire, un catcheur. Le parfait homme de main… Ventura, qui n’a jamais joué dans un film et qui n’a jamais pris le moindre cours de comédie, se retrouve à faire un essai, en présence de Gabin.

    Lino Ventura fait donc pour la première fois de sa vie face à une caméra. On lui demande comme dans n’importe quel essai à l’époque de dire deux ou trois phrases. Gabin, à qui on ne la raconte pas en terme de jeu, lance à Becker : « Mais qui c’est, ce gars ? T’as vu cette présence ! Quelle gueule ! ». et Lino a le rôle…

    Avec « Touchez pas au Grisbi », l’acteur commence une incroyable carrière tandis que l’inoubliable Pépé le Moko interrompt avec ce film noir sa longue traversée du désert qui avait fait sacrément pâlir son étoile après la Deuxième Guerre mondiale… Les deux taiseux tourneront six films ensemble et deviendront d’inséparables amis.

     

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    D’où lui vient cette incroyable force caractère ?

    Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura naît le 14 juillet 1919, à Parme. En 1927, il est âgé de huit ans lorsqu’il quitte l’Italie avec sa mère pour rejoindre son père parti travailler comme représentant de commerce à Paris quelques années auparavant. Mais arrivés à Montreuil le 7 juin 1927, la mère et le fils ne retrouveront jamais Giovanni. Le père a disparu dans la nature.

    A 21 ans, comme il a gardé la nationalité italienne, Lino Ventura se retrouve enrôlé dans l’armée italienne au début de la Seconde Guerre mondiale. Le jeune homme n’a pas de conviction particulière et il se tiendra toute sa vie toujours éloigné de la politique.

    Il déserte au moment de l’effondrement du régime fasciste (juillet 1943) pour rejoindre à Paris Odette qu’il a épousée le 8 janvier 1942. Redoutant d’être dénoncé, il doit se cacher dans une maison servant de grange à Baracé, dans le Maine-et-Loire, afin de ne pas être arrêté par les Allemands (il y reviendra après la guerre et achètera cette maison).

    Après la guerre, il entame une carrière de catcheur professionnel, plus rémunératrice que la lutte, et participe à des combats à la salle Wagram et au Cirque d’Hiver, où il lutte sous le nom de Lino Borrini (le nom de famille de sa mère), alias « la fusée italienne ». Sa carrière de catcheur atteint son apogée en février 1950 lorsqu’il devient champion d’Europe des poids moyens pour l’Italie.

    Mais sa carrière prend fin brutalement le 31 mars 1950, après qu’Henri Cogan le blesse en le projetant dans des chaises métalliques, lui occasionnant une double fracture ouverte à la jambe droite. Il devient alors organisateur de combats pour une vingtaine de catcheurs de son écurie.

    Lino Ventura gardera de cette expérience de catcheur, mais aussi de son enfance, une certaine aptitude à la bagarre. Car lorsqu’on était un petit immigré italien en France dans ces années-là et qu’on se faisait traiter de « macaroni », il fallait savoir jouer des coudes (et des poings) pour se faire respecter.

     

    « Ça a marqué beaucoup ma vie. C’est pour ça que je suis autant à fleur de peau dès qu’on touche à la dignité de l’homme. » (Lino Ventura)

     

    Dans nombre de ses films, et en particulier « Les Tontons Flingueurs », on sent que l’acteur sait se battre et qu’il n’a pas besoin d’être doublé pour les scènes de baston… Et c’est probablement pour toutes ces raisons que Lino Ventura se forgera cette incroyable force de caractère qui sautait aux yeux lorsqu’on le voyait jouer au cinéma.

     

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    Force de caractère mais grande sensibilité…

    Comme souvent chez ce genre de rocs, on décèle sous la carapace des failles et des blessures encore béantes. Et Lino Ventura ne fait pas exception à la règle. Certes, il était une vraie force de caractère, mais pour mieux masquer une grande sensibilité.

    D’abord, Lino Ventura s’est construit tout seul, sans la figure tutélaire du père pour l’aider à trouver sa place dans la société.

    Et puis, Lino Ventura, c’est aussi l’homme de cœur qui arrivera à dominer sa pudeur et sa sensibilité pour alerter à la télévision la population française, dès 1965, du peu de considération qu’avaient alors les pouvoirs publics pour les enfants souffrant d’un handicap.

    Lui qui n’aime pas beaucoup les médias et qui n’a pas forcément l’habitude de s’épancher en public, celui qui incarne l’oncle Fernand dans « Les Tontons Flingueurs » ou le flic intraitable dans « Adieu Poulet » va devoir pour la première fois se faire violence en levant le voile sur sa vie privée, et interpeller les Français sur quelque chose qui le touche au plus profond de son être.

    Avec son épouse Odette, pour sa fille Linda, « une enfant pas comme les autres », il crée en 1966 l’association Perce-Neige qui avait pour premier objectif de venir en aide à l’enfance inadaptée. Aujourd’hui, ce qu’il qualifiera de « son œuvre la plus remarquable » est plus active que jamais et gère 35 maisons qui accueillent plus de 900 enfants.

     

    R… Comme Rital…

    Luisa Borrini, la mère de Lino qui l’éleva seule, transmettra à son fils le goût des pâtes et de la cuisine : « Manger avec des amis et leur faire la cuisine, c’est pour moi un immense plaisir », dira-t-il.

    Et en bon italien, les potes, les copains, avec qui il partageait régulièrement un bon gueuleton, et les anecdotes truculentes qui vont avec, c’était forcément essentiel à l’équilibre du bonhomme…

     

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    Même s’il était très attaché à son pays d’accueil, Lino Ventura est resté un « Rital » dans l’âme et un modèle pour tous ces descendants d’immigrés italiens qui vivent aujourd’hui en France, comme la famille de Roberto Alagna.

     

    « Lino Ventura parlait Français sans aucun accent, ayant passé l’essentiel de sa vie en France, et s’exprimait en italien avec une pointe d’accent de Parme. Mais surtout, il parlait un Français châtié, lui qui avait été élevé par sa mère et qui avait commencé à faire des petits boulots à l’âge de neuf ans, pour l’aider… Exactement la vie qu’ont eue mes oncles quand ils sont arrivés en France. » (Roberto Alagna)

     

    S… Comme Secret…

    Lino Ventura n’avait pas beaucoup l’habitude d’afficher ses sentiments. Pourtant, dans « La Bonne Année » avec Françoise Fabian, il doit forcer sa nature profonde.

     

    « C’est moi qui dis ça : « qu’est-ce que c’est pour vous, une femme ? Et Lino répond « une femme ? une femme, c’est… c’est un homme qui pleure de temps en temps. Il n’aimait pas beaucoup jouer les séducteurs… Non, il voulait jouer les mecs. Les mecs honnêtes, les mecs forts, les mecs drôles. Il ne voulait surtout pas s’attendrir. » (Françoise Fabian)

     

    Bourru mais attachant, aux côtés de Gabin ou Delon, Ventura étaient un des derniers géants du cinéma français.

     

     

     

    A présent, ne boudons pas notre plaisir en nous délectant, probablement une millième fois, mais ça n’est pas grave, de la scène culte de la cuisine dans « Les Tontons Flingueurs »…

     

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    Source : « Signé Lino Ventura » de Clelia Ventura (Ed. Marque-Pages) / Wikipedia

     

     

     

  • Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait…

     

     

    « Les Tontons Flingueurs », comédie franco-germano-italienne réalisée par Georges Lautner en 1963, sur un scénario d’Albert Simonin et des dialogues de Michel Audiard, sera éreinté par la critique à sa sortie en salle avant de devenir au fil du temps un incroyable succès populaire.

     

    Albert Simonin, né à Paris en 1905 et mort en 1980, est un écrivain et scénariste français, auteur de romans policiers illustrant l’usage de l’argot dans le milieu. Sa trilogie à succès consacrée à un truand vieillissant, « Max le Menteur », a été adaptée à l’écran : « Touchez pas au Grisbi ! » réalisé par Jacques Becker en 1954, « Le Cave se Rebiffe » de Gilles Grangier sorti en 1961 et « Les Tontons Flingueurs », les deux derniers sur des dialogues du grand Michel Audiard.

    Auteur d’un dictionnaire d’argot publié en 1957, Albert Simonin reproduit dans ses romans le parler des voyous avec un grand souci d’exactitude et de précision. Si ce style est sujet aux effets de mode ainsi qu’à l’obsolescence intrinsèque du langage de la rue, il en a légitimé l’emploi en littérature et ouvert la voie à des Frédéric Dard ou Jean Vautrin.

     

     

    Dans « Les Tontons Flingueurs », le personnage récurrent de la trilogie d’Albert Simonin, « Max le Menteur », devient Fernand Naudin (incarné par Lino Ventura), un ex-truand reconverti dans le négoce de matériel de travaux publics, à Montauban. Le film qui s’ouvre sur son départ, en pleine nuit, pour Paris, donne tout de suite le ton : pastiche des films noirs américains, l’humour sculpte l’ensemble des dialogues.

     

     

    La petite vie tranquille de Fernand va basculer lorsque son ami d’enfance, Louis, dit le Mexicain, un gangster notoire, de retour à Paris, l’appelle à son chevet. Celui-ci, mourant, confie à Fernand avant de s’éteindre la gestion de ses « affaires » ainsi que l’éducation de sa petite Patricia (Sabine Sinjen), au mécontentement de ses troupes et sous la neutralité bienveillante de Maître Folace (Francis Blanche), son notaire, qui ne s’émeut pas trop de la querelle de succession à venir, pas plus que Jean (Robert Dalban), l’ancien cambrioleur reconverti en majordome.

    Fernand Naudin doit affronter les frères Volfoni – Raoul (Bernard Blier) et Paul (Jean Lefebvre) – qui ont des visées sur les affaires du Mexicain, parmi lesquelles un tripot clandestin, une distillerie tout aussi clandestine, une maison close… D’autres « vilains » vont se révéler être très intéressés par la succession, dont Théo et son ami Tomate. Pour se défendre contre ce petit monde, Fernand pourra compter sur Pascal (Venantino Venantini), fidèle première gâchette.

     

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  • Lino Ventura, une gueule de cinéma

     

     

    Lino Ventura demeure à travers ses films, 30 ans après sa mort. Le Musée des Avelines, musée d’art et d’histoire de la ville de Saint-Cloud, rend hommage à un des monuments du cinéma français, du 12 octobre 2017 au 21 janvier 2018.

     

    L’exposition s’attache ainsi à retracer le parcours atypique de Lino Ventura, dès son entrée dans la profession, et le rôle décisif qu’il joua auprès d’acteurs aujourd’hui ancrés dans l’histoire du cinéma français, comme Jean-Paul Belmondo ou encore le réalisateur Claude Sautet.

    Affiches, photographies, documents d’archives, témoignages, musiques de films, objets, scénarios et projections d’extraits jalonnent le parcours de cette rétrospective exceptionnelle, en évoquant la carrière de ce monstre sacré du cinéma français.

    Différentes salles du Musée des Avelines sont consacrées à ses amitiés avec des comédiens (Gabin notamment), et les réalisateurs avec lesquels il a tourné, de Becker à Verneuil, de Miller à Lelouch, de Pinoteau à Melville, de Malle à Lautner, de Deray à Hossein, ou encore de Sautet à de La Patellière… passant ainsi du polar à la comédie pure, du film d’aventure au drame.

    L’exposition retrace ainsi la carrière de Lino Ventura, acteur populaire et pudique, qui a joué dans plus de 70 films, dont nombre de chefs d’oeuvre et autant d’immenses succès publics. A ne pas manquer…

    Et s’il était encore besoin de vous convaincre, replongeons dans quelques-uns des grands rôles de cet acteur mythique.

     

    ✓ « Touchez pas au Grisbi » de Jacques Becker, en 1954. Lino Ventura y fait ses débuts, tandis que Gabin y achève sa traversée du désert.

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    ✓ « Ascenseur pour l’échafaud » de Louis Malle, en 1958

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    ✓ « Classe tous risques » de Claude Sautet, en 1960

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    ✓ « Un Taxi pour Tobrouk » réalisé par Denys de La Patellière, en 1961

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    ✓ « Les Tontons Flingueurs » de Georges Lautner en 1963, sur un scénario d’Albert Simonin et des dialogues de Michel Audiard, avec Lino Ventura, Bernard Blier, Jean Lefebvre et Francis Blanche…

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    ✓ « Cent mille dollars au soleil » d’Henri Verneuil, en 1964, l’adaptation au cinéma du roman de Claude Veillot, « Nous n’irons pas en Nigeria »…

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    ✓ « Les Grandes Gueules » de Robert Enrico, en 1965

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    ✓ « Les Aventuriers » de Robert Enrico, en 1967

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    ✓ « Dernier domicile connu » de José Giovanni, en 1970

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    ✓ « L’Aventure c’est l’aventure » de Claude Lelouch, en 1972

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    ✓ « La Bonne Année » de Claude Lelouch, en 1973

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    ✓ « L’Emmerdeur » d’Édouard Molinaro, avec Jacques Brel et Lino Ventura, en 1973

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    ✓ « La Gifle » de Claude Pinoteau, en 1974

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    ✓ « Adieu Poulet » de Pierre Granier-Deferre, en 1975

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    ✓ « Garde à Vue » de Claude Miller, en 1981

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    ✓ « Les Misérables » de Robert Hossein, en 1982

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