Le 2 avril 2018, Serge Gainsbourg aurait eu 90 ans. À cette occasion, France 5 diffuse le documentaire « Gainsbourg, Art(s) et Essai(s) » et un coffret de 4 CD accompagnés d’un DVD propose plus de 70 chansons, dont de nombreuses ont été interprétées par d’autres artistes que lui, de Brigitte Bardot à Juliette Greco, en passant évidemment par Jane Birkin.
Serge Gainsbourg fut un artiste surdoué. Un interprète, bien-sûr, mais aussi un auteur : « A l’inverse des autres qui ont des idées que font véhiculer les mots, moi, ce sont des mots que véhiculent les idées ». Et de mots, sa tête de chou en était pleine… Avec presque 500 chansons écrites en trente ans de carrière, Serge Gainsbourg fut un auteur-compositeur prolifique. Il a écrit pour tous les grands noms de la chanson française. Pourtant, en tant qu’interprète, le jeune Lucien Ginsburg connait des débuts mitigés.
900px
is not valid900px
is not validsrc mismatch
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=eWkWCFzkOvU
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/eWkWCFzkOvU?feature=oembed&wmode=opaque&showinfo=0
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/eWkWCFzkOvU?wmode=opaque&showinfo=0
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/eWkWCFzkOvU
« Les premières expériences de scène de Gainsbourg sont désastreuses. Il a trop le trac et incarne un personnage qui ne ressemble en rien à ce qu’est un chanteur normal à l’époque. Ça commence très mal mais il va persévérer. L’enregistrement le plus remarqué du « Poinçonneur des Lilas », ça n’est pas celui de Gainsbourg mais celui des Frères Jacques. » (Bertrand Dicale, auteur de « Tout Gainsbourg » – Editions Jungle)
900px
is not valid900px
is not validsrc mismatch
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=uqnews4C0g8
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/uqnews4C0g8?feature=oembed&wmode=opaque&showinfo=0
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/uqnews4C0g8?wmode=opaque&showinfo=0
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/uqnews4C0g8
Serge Gainsbourg suit donc le parcours habituel d’un auteur-compositeur à l’époque, qui essaie de percer comme interprète, mais qui reste essentiellement chanté par les autres. Il a alors la chance d’être adoubé par Juliette Greco, qui enregistre ses chansons et le prend en première partie de ses concerts.
900px
is not valid900px
is not validsrc mismatch
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=GEpaVG3As-c
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/GEpaVG3As-c?feature=oembed&wmode=opaque&showinfo=0
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/GEpaVG3As-c?wmode=opaque&showinfo=0
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/GEpaVG3As-c
Une fois le succès obtenu en devenant la plume de Juliette Greco, il va susciter l’engouement de bien d’autres chanteuses.
900px
is not valid900px
is not validsrc mismatch
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=tMCfnLAKRl8
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/tMCfnLAKRl8?feature=oembed&wmode=opaque&showinfo=0
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/tMCfnLAKRl8?wmode=opaque&showinfo=0
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/tMCfnLAKRl8
Le désir est un thème récurrent dans les textes du grand Serge, mais ce grand timide joue à les faire chanter par des femmes.
« Il aime que des femmes chantent ses mots. C’est ce qu’il fera avec Zizi Jeanmaire, Régine ou Greco, et évidemment France Gall. Mais avant Gainsbourg, jamais un auteur n’aurait écrit ces paroles-là pour une femme. Sauf que lui a osé… Quand il fait chanter à France Gall dans « Poupée de Cire, Poupée de Son » qu’elle n’est qu’une gourde sans cervelle, car c’est ce qu’elle chante dans les faits, il trouve cela beaucoup plus intéressant. » (Bertrand Dicale, auteur de « Tout Gainsbourg » – Editions Jungle)
Gainsbourg est un parolier malin, intelligent. Il ne va pas simplement jouer sur des évidences telles que « amour, toujours, caresse, tendresse », mais il va plus exceller dans l’art de l’écriture que l’on pourrait qualifier de « piégée » : « Je choisis toujours des rimes en axe, ixe… C’est beaucoup plus difficile. Au départ, je n’ai pas d’idée, mais le mot me donne les idées ».
Gainsbourg pratique beaucoup le jeu de mots. Souvent, le mot est à double-sens, quand il n’est pas à double-sens sexuel, comme dans « Les Sucettes » en 1966. Et puis, il y a ces chansons magnifiques écrites pour Bardot ou Birkin.
900px
is not valid900px
is not validsrc mismatch
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=VPOYtC1n5bE
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/VPOYtC1n5bE?feature=oembed&wmode=opaque&showinfo=0
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/VPOYtC1n5bE?wmode=opaque&showinfo=0
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/VPOYtC1n5bE
Pour les garçons, il est en revanche moins inspiré. Il compose des chansons fortes pour Jacques Dutronc, mais ce ne sont pas des paroles qui mettent en danger l’image ou la posture culturelle de ses interprètes. Cependant, il retrouve parfois cette façon de renverser l’échiquier, avec une chanson comme « Joujou à la casse », un texte dans lequel il fait dire à Alain Chamfort que les petites fans, les filles qui sont amoureuses de lui, il n’en veut plus.
900px
is not valid900px
is not validsrc mismatch
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=nJnTP6yeH6w
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/nJnTP6yeH6w?feature=oembed&wmode=opaque&showinfo=0
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/nJnTP6yeH6w?wmode=opaque&showinfo=0
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/nJnTP6yeH6w
Gainsbourg ne rend pas les armes pour autant et persiste. En 1979, avec son album « Aux Armes et Caetera », il devient enfin un interprète reconnu. Avec le succès, ses collaborations se font de plus en plus rares, même si certaines feront date.
900px
is not valid900px
is not validsrc mismatch
provider: youtube
url: https://www.youtube.com/watch?v=yu1-ZeQ-leI
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/yu1-ZeQ-leI?feature=oembed&wmode=opaque&showinfo=0
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/yu1-ZeQ-leI?wmode=opaque&showinfo=0
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/yu1-ZeQ-leI
A ne pas rater le documentaire « Gainsbourg Art(s) et Essai(s) » dimanche 1er avril à 09h25 sur France 5.