Catégorie : Films

  • Festival de Cannes 🎬 Clap 11 : De drôles de connexions

     

     

    Plus le temps passe et plus j’écris des articles sur le Festival de Cannes, plus je trouve de connexions à la limite du conflit d’intérêt entre les personnes : forcément, le cinéma est « une grande famille ».

    Jake, Denis et Xavier = Jake Gyllenhaal, membre du jury, est l’acteur fétiche de Denis Villeneuve qui concourt pour la Palme d’or avec son film « Sicario ». Villeneuve est canadien, comme Xavier Dolan, également membre du jury.

    Guillermo et Rossy = Le réalisateur Guillermo del Toro, membre du jury, a reçu un prix à Cannes en 1993 pour son film d’horreur « Cronos ». Il eut également droit à une standing ovation de 22 minutes à Cannes, lors de la projection de son film « Le Labyrinthe de Pan » en 2006, classé depuis dans les Tops des meilleurs films de tous les temps. En 2001, son film d’horreur « L’échine du diable » est financé et produit par Pedro Almodovar et tourné en Espagne. Pedro Almodovar, dont l’actrice fétiche n’est autre que Rossy de Palma, elle aussi membre du jury cette année.

    Emmanuelle et Maïwen = Emmanuelle Bercot est actrice. Elle joue dans le film de Maïwen « Mon Roi », qui est en compétition pour la Palme ET elle concourt comme réalisatrice avec son film projeté en ouverture « La Tête Haute ». C’est son 2ème film avec Maïwen (« Polisse ») et avec Catherine Deneuve. Elle est la chouchoute du Festival : Prix du Jury à Cannes en 1997 avec son court-métrage « Les Vacances » (son film de fin d’études à la Femis), sélectionnée dans la compétition « Un Certain Regard » en 2011 avec son film « Clément », elle revient en 2015 par la grande porte.

    Dans la famille Bercot, on a aussi le fils, Nemo Schiffman : nommé aux Césars du meilleur espoir masculin en 2014 pour « Elle s’en va », où il donne la réplique à… Catherine Deneuve. Et demi-finaliste de « The Voice Kids » la même année. Le mari, Guillaume Schiffman : directeur de la photo, qui a fait trois films avec Michel Hazanavicius, en compétition à Cannes pour « The Search » en 2014.

    Vincent et Jacques = Vincent Cassel a joué dans le film « Sur mes lèvres » de Jacques Audiard. Or, Jacques Audiard est lui aussi présent à Cannes cette année avec le film « Dheepan ».

    Vincent et les autres = Vincent Cassel joue dans deux films en compétition cette année : « The Tale of Tales » de Matteo Garrone (« Gomorra » en 2008) et « Mon Roi » de Maïwen, aux côtés de… Emmanuelle Bercot. Isild le Besco, la sœur de Maïwen dans la vie, joue dans le film de sa sœur « Mon Roi » avec Vincent Cassel. Elle a aussi joué dans deux courts-métrages d’Emmanuelle Bercot : « Les Vacances » et « La Puce ». Et devinez qui lui a remis le Prix Marcello Mastroianni de la meilleure jeune actrice ?… Catherine Deneuve.

    Vincent Cassel a joué avec Jean Dujardin, qui a lui-même joué plusieurs fois dans les films de Michel Hazanavicius, dont le directeur photo (« The Artist ») est le mari d’Emmanuelle Bercot, qui joue dans le film de Maïwen, dont elle a embauché la sœur dans ses deux premiers films… Ouf !

    Vincent Cassel a également des amis communs avec les frères Coen : Georges Clooney et Brad Pitt, héros de « O’Brothers » et « Burn After Reading », mais aussi de « Ocean 12 » et « Ocean 13 ».

    Vincent Cassel a joué avec Nathalie Portman dans «Black Swan ». C’est sur ce tournage que celle-ci a rencontré son mari actuel, Benjamin Millepied. Qui a d’ailleurs monté la chorégraphie proposée en ouverture du Festival.

    Vincent Cassel prête aussi sa voix au film d’animation en compétition « Le Petit Prince ».

    Vincent Cassel sera présent au casting du prochain film de Xavier Dolan (membre du jury) « Juste la fin du monde » .

    Assurément, C’est Vincent Cassel qui détient la Palme des connexions à Cannes cette année ! Ce qui, pour les pronostics, donne une bonne longueur d’avance à un film français, celui de Maïwen, avec Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot et Islid le Besco : « Mon Roi ».

     

     

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  • Festival de Cannes 🎬 Clap 10 : jeudi 24 mai 2015, ce qui va se passer aujourd’hui

     

     

    Le grand sujet du jour au Festival de Cannes sera sans nul doute Vincent Cassel, en mode « sans Monica Bellucci » pour la montée des marches, puisque divorcés après 18 ans d’idylle. L’acteur est à l’affiche de pas moins de cinq films en 2015. Si Monica avouait dans Paris-Match « s’être pris une porte dans la figure », Vincent reconnaît que « ce n’est pas un hasard si j’ai autant tourné l’année dernière ».

    Charlize Théron devant les marches à 19h30, pour la projection du film « Mad Max: Fury Road » de Georges Miller, hors compétition, avec Tom Hardy (« Inception ») et Zoe Kravitz (26 ans, fille de Lenny, et petite amie de l’acteur Michael Fassbender« Inglorious Basterds » et « X-Men ») à ses côtés. Il est projeté le même jour que sa sortie en salle, trente ans après sa première sortie qui lança la carrière de Mel Gibson.

    L’équipe du film de Matteo Garrone sur le tapis rouge pour la projection de « Tale of Tales » à 22h30. Un film fantastique et décalé, librement inspiré des contes de Giambattista Basile (qui a lui-même inspiré Perrault et Grimm), avec un roi fornicateur et une reine obsédée par son désir d’enfant. Un film étrange mais très esthétique.

    L’anecdote du jour : l’arrivée sur la Croisette de Sean Penn, qui a rencontré François Hollande à Haïti avant-hier alors que celui-ci effectuait la dernière étape de son voyage officiel dans les Caraïbes. Sean a demandé à François s’il était possible de profiter de son avion pour aller à Paris où ils sont arrivés mercredi soir. Puis il a repris ce jeudi matin un nouvel avion pour Cannes. Tout le monde s’en amuse dans les journaux. Ou quand un acteur de Hollywood voyage aux frais du contribuable français pour aller retrouver sa petite amie à Cannes (Charlize Théron).

    Salma Hayek sera attendue à double titre : comme actrice aux côtés de Vincent Cassel pour le film « Tale of Tales ». Et comme épouse aux côtés de son mari, François-Henri Pinault, pour une conférence-débat « Women in Motion » sur les femmes dans le cinema (organisée par Kering, anciennement Pinault Printemps Redoute) et à laquelle doit assister Isabella Rossellini. Deux robes donc, à trouver pour Miss Hayek.

    La journée se terminera par une soirée VIP (promo de la marque de glaces Magnum…), direction la plage, pour la version Pink & Black de la crème glacée, avec pour ambassadrice le Top Model australien Miranda Kerr.

     

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  • Festival de Cannes 🎬 Clap 09 : Le gala d’ouverture

     

     

    Hier mercredi 13 mai à 19h00, s’est ouvert le 68ème Festival de Cannes, dans la grande salle de projection Louis Lumière au Palais des Festivals, avec Lambert Wilson en Maître de Cérémonie, 2300 personnes dans la salle et pas moins de cent millions de spectateurs devant leur téléviseur, ordinateur ou smartphone.

    « Cannes est une femme » a-t-il déclamé sur la scène, équipée d’un écran géant et habillée à la Stark, comme une freebox. Après un discours un peu long, mais bien documenté sur les femmes en général et les actrices en particulier, Lambert Wilson rend hommage à « Mademoiselle Deneuve », qui est alors ovationnée par la salle, puis à Emmanuelle Bercot, surprise et gentiment applaudie. Benjamin Millepied, Directeur de la danse à l’Opéra Garnier (et petit ami de Nathalie Portman), présente ensuite une chorégraphie sur la musique du film d’Alfred Hitchcock, « Sueurs Froides » (Vertigo), dont les images défilent sur l’écran géant en toile de fond.

    Après vingt minutes de palabres, on entre enfin dans le vif du sujet et notre attention se réveille avec l’accueil et la présentation du jury. Quelles robes ? Quelle coiffure ? On attend avec impatience de découvrir notre Sophie Marceaunationale, Jake Gyllenhaal et Xavier Dolan, plus jeune membre du jury de toute l’histoire du festival, coqueluche très applaudie du public (et aussi réalisateur de « Mommy »).

    On se régale ensuite d’une rétrospective de la carrière des Frères Coen, avec des extraits jouissifs de leurs films et des scènes cultes comme celle de « The Big Lebowsky », lorsque les deux compères jettent les cendres de leur comparse à la mer. A voir ces images, on se remet en tête tous ces gags, ces personnages incroyables, hauts en couleur, issus de leur imagination, leur mise en scène géniale et on aurait presque envie de se faire une soirée ciné Coen à la maison, pour tous les revoir. A leur arrivée sur la scène, la salle se lève pour une ovation méritée.

    Vient ensuite la présentation en avant-première des films en compétition. Bandes-annonces qui confirment mon pronostic sur les cinq films les plus susceptibles d’être choisis (bandes-annonces disponibles sur le Site officiel du Festival De Cannes) :

    ✓ Dheepan de Jacques Audiard
    ✓ Sicario de Denis Villeneuve
    ✓ Sea of Trees (La Forêt des Songes) de Gus Van Sant
    ✓ Macbeth de Justin Kurzel
    ✓ The Lobster de Yorgos Lanthimos

    Pour conclure, Julianne Moore, absolument magnifique (la plus belle tenue de la soirée : une robe Armani Privé noire et des bijoux verts Bulgari), déclare à 19h40 le 68ème Festival de Cannes ouvert. Lambert Wilson profite de sa présence à Cannes pour lui remettre le Prix d’interprétation féminine gagné en 2014 pour sa performance dans « Maps to the Stars » (Miss Moore était restée bruncher avec son mari à Long Island). Après la cérémonie, on la retrouve avec un immense plaisir sur le plateau de Canal + dans « Le Grand Journal ». Très juste dans « Still Alice », déjantée dans « The Big Lebowsky », inoubliable dans la scène de la pharmacie de « Magnolia », elle se prête avec grâce et intelligence aux questions de l’équipe d’Antoine de Caunes.

    Les retours presse sont assez mauvais ce matin : « Le clap d’ouverture fait flop » titre Le Parisien ce matin, « le plaidoyer de Lambert Wilson pour la femme divise Twitter » peut-on lire encore. D’autres journaux optent pour mettre l’accent sur la couverture de Charlie Hebdo qui caricature Catherine Deneuve sous le titre plusieurs fois repris : « Charlie Hebdo se paye Catherine Deneuve ».

    Mais la plupart des articles concernent bien sûr la montée des marches, les diaporamas des stars et le commentaire de leur tenue. Des paillettes et du glamour pour faire rêver le grand public, loin, bien loin des films et de la compétition.

     

     

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  • Festival de Cannes, J − 00 🎬 Clap 08 : Les actus de dernière minute

     

     

    Quoi de neuf à Cannes, avant le grand démarrage du Festival ce soir ?

    La Palme d’honneur sera décernée à Agnès Varda, égérie de La Nouvelle Vague (« Sans toît ni loi », « Cléo de 5 à 7 »). Elle sera la première femme à recevoir ce titre, après 46 ans de Festival. Il était temps ! Cette distinction est rare car, depuis les débuts du Festival de Cannes en 1946, seules trois Palmes d’honneur ont été décernées : Woody Allen en 2010, Clint Eastwood en 2009 et Bernardo Bertolucci en 2011. Aujourd’hui âgée de 86 ans, Agnès Varda avait été membre du Jury en 2007 et Présidente de la Caméra d’or en 2013.

    Lambert Wilson sera le Maître de Cérémonie. Lors du discours d’ouverture, il parlera des femmes, des actrices et de Catherine Deneuve. Il en profitera pour rendre hommage à toutes ces femmes victimes de violences dans le monde. « On n’est pas forcément tenu à rester dans le superficiel et les paillettes, au moment où on ouvre le Festival de Cannes » a-t-il déclaré. Son rôle de Maître de Cérémonie, il le connaît bien, puisqu’il l’a déjà tenu l’année dernière. Il avait d’ailleurs fait sensation en dansant avec Nicole Kidman. Il avoue dans une interview « avoir peur de décevoir », conscient qu’il lui appartient à nouveau de « créer la surprise ». On a hâte de voir ce qu’il nous a préparé.

    Toute l’équipe du Grand Journal de Canal + sera sur la croisette. Le festival sera à suivre sur leur site via le net.

    Le film projeté en ouverture est « La Tête Haute » d’Emmanuelle Bercot ( Prix du Court Métrage en 1997) avec Catherine DeneuveBenoît Magimel, Sabine Forestier et le jeune Rod Paradot dans le rôle principal. Il s’agit là de son 4ème film et le second avec Deneuve, qui retrouve aussi Magimel avec qui elle avait tourné « Les Voleurs » d’André Téchiné. Le film suit le parcours d’un jeune délinquant, de ses six ans à ses dix-huit ans (façon « Boyhood »), entre un juge (Catherine Deneuve) et un éducateur (Benoît Magimel) qui tentent tout pour le sauver. Le parallèle est vite fait avec les film « Mommy » de Xavier Dolanqui est membre du jury. Pour l’anecdote, Rod Paradot a été recruté par casting sauvage dans plusieurs lycées professionnels. Il est alors passé du CAP de menuiserie aux plateaux de cinéma.

    100 000 personnes sont attendues.

    En 2014, on avait eu de la pluie, en 2013 des alertes aux orages. Cette année, 21° et du beau temps sont prévus à l’ouverture puis, un temps radieux avec des températures en hausse tout le week-end. Décidément, ce 68ème Festival de Cannes s’annonce vraiment bien : un jury aux petits oignons, de bons films et une météo au top !

     

     

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  • Festival de Cannes, J − 02 🎬 Clap 07 : Et si j’y allais ?

     

     

    Le Festival de Cannes vous fait rêver. Vous vous imaginez y être, regarder les acteurs et les réalisateurs monter les marches, et fouler le tapis rouge. Vous vous imaginez visionner quatre films par jour, puis vous rendre à une soirée VIP et vous endormir dans la suite d’un Palace… Oui mais voilà. Vous n’êtes ni star, ni invité, et vous ne connaissez personne dans le milieu. Alors, vous restez devant « Le Grand Journal » de Canal +, à envier le public qui se tient là, derrière les barrières. Ils sont chanceux ces Cannois ! Habiter sur place ! Petits veinards.

    Le Festival de Cannes est une manifestation réservée aux professionnels du cinéma. Pour s’ y rendre, il faut donc présenter une carte professionnelle qui donne droit à une accréditation, soit en tant que professionnel du cinéma, soit en tant que presse (journalistes, photographes et techniciens du cinéma). Le sésame.

    Autre solution : vous inscrire en première année d’une école de cinéma, et avec votre carte étudiant, demander une accréditation « Cannes Cinéphiles », accessible aussi pour les « Associations de Cinéphiles », les « Groupes Pédagogiques »… Et les blogueurs !!! Mais attention, les places sont limitées, et les inscriptions closes longtemps avant. Il faut s’y prendre très très tôt !

    Pour voir un film, il vous faut une invitation (normalement, incessible sous peine de poursuites) ou un badge. Si vous êtes chanceux, vous pouvez gagner une invitation, un peu comme le Ticket d’Or de « Charlie et la Chocolaterie », en allant sur internet lister toutes les émissions radio et tv qui vous font gagner des places. Après, il vous faudra dépenser une fortune pour téléphoner ou envoyer des sms à des numéros surtaxés. On n’a rien sans rien ! Vous pouvez également vous rendre devant le Palais des Festivals deux heures avant la séance, et sur une ardoise, écrire le nom du film pour lequel vous cherchez une invitation. Quelqu’un vous donnera alors peut-être une invitation de couleur saumon. Reste à trouver dans la queue un professionnel ayant une invitation de couleur bleue qui acceptera de dire que vous êtes venus ensemble.

    N’oubliez pas, si vous êtes un homme, de mettre un costume foncé et un nœud papillon.

    Vous pouvez lire les conseils avisés de Christo, sur son blog. Deux articles expliquant comment entrer au Festival. Il y en a beaucoup d’autres sur la toile.

    Si vous êtes Cannois, rendez-vous à la mairie, avec un justificatif de domicile, et vous serez peut-être tiré au sort…

    Seul le « Cinéma de la Plage » est ouvert au public, pour des projections en plein air, mais là, inutile de vous le dire, aucune chance de voir une vedettes égarée au milieu du peuple.

    Vous pouvez aussi vous faire embaucher, ou vous pouvez postuler pour un stage, en déposant un CV et votre candidature sur le site officiel du Festival De Cannes, à condition bien sûr, de parler anglais couramment et d’être disponible pour l’intégralité de la durée du festival (trois semaines). Manutentionnaires, hôtesses, coursiers, chauffeurs : les petits boulots sont nombreux. Pour cela, il faut s’adresser à Pôle Emploi ou à l’agence Ranstad France (HR Consultancy Partner) en février. Bonne chance !

     

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  • Festival de Cannes, J − 03 🎬 Clap 06 : Les frères Coen

     

     

    Les frères Coen font partie de ces cinéastes, comme Tarantino, qui ont rencontré leur public, un public de Fans fidèles et collectionneurs.

    Ils ont un vrai univers, reconnaissable entre tous, avec une vraie personnalité : la « Coen Touch ». Elle se définit par plusieurs critères : des personnages ultra-ordinaires, placés dans des situations extra-ordinaires, un humour potache, des décors épurés (déserts, campagnes infinies, grands horizons enneigés), des répliques cinglantes bien placées, un ton totalement décalé.

    Leur humour est particulier. Parmi les différentes formes d’humour, on en compte six, précisément, chez les Frères Coen, c’est une évidence, il s’agit avant tout d’un humour « de situation », un humour de « décalage » ou de contraste. Le film « Fargo » est celui qui l’illustre le mieux. Une femme flic, sur une scène de crime, en plein hiver et en pleine nuit, dans un décor de neige, enceinte jusqu’au cou (Frances McDormand, épouse de Joel Coen, et Oscar de la Meilleure Actrice en 1997 pour ce rôle). Ou bien la femme qui se prend les pinceaux dans le rideau de douche, et tombe dans l’escalier lors de son kidnapping.

    Chaque scène tire sa force de la distorsion entre l’intention simplissime, et le résultat totalement en décalage, prenant des allures de catastrophe planétaire, suite à un infinitésimal grain de sable qui a grippé le rouage, décalant toute la programmation. Le comique est déclenché par l’absurdité effarante des conséquences découlant d’un geste banal au possible.

    Tout cela mis en scène de manière magistrale, avec une belle photo, des paysages vides et infinis, qui renforcent bien cette idée d’absurde, en ne focalisant l’attention que sur le minuscule fait qui va tout faire déraper. Et forcément des acteurs puissants qui mettent leur talent au service de l’humour. Pas de scénario, pas de décor, rien qui puisse détourner l’attention de la caméra, et donc du spectateur, de la dualité cause absurde – conséquence exponentielle. Il y a du génie là-dedans.

    La patte Coen, c’est enfin une équipe fidèle qui ressemble davantage à une grande famille de cinéma. D’un film à l’autre, on reconnaît le « Style Coen » : la musique (Carter Burwel, compositeur sur 14 films), la photo (Roger Deakins, directeur photo sur 11 films), les comédiens, et donc le jeu et la direction d’acteurs, les rôles de tueurs psychopathes dénués de tout sentiment qui tuent comme on lave ses chaussettes… Dans une scène de « No Country for Old Men », le Marshal, joué par Tommy Lee Jones, lit le journal du coin, et tombe sur un article qui raconte un fait divers hallucinant de violence et d’absurdité, qui prêterait à rire : c’est là tout le cinéma des frères Coen. La vie, l’actualité, les journaux, sont remplis de ces histoires et faits divers à la puissance comique, comme une alternative au premier degré dramatique.

    Parce qu’il vaut mieux en rire avec les frères Coen, que d’en pleurer.

     

     

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  • Festival de Cannes, J − 05 🎬 Clap 06 : Le tapis rouge et la montée des marches

     

     

    Le célèbre tapis rouge, qui participe grandement à la légende du Festival de Cannes, se trouve au Palais des Festivals. Fouler le tapis rouge, et monter les marches de Cannes, est devenu un véritable mythe. Ou un cauchemar pour certaines actrices ayant raté l’exercice, et qui se sont pris les pieds dans le tapis. 24 marches, foulées par 80 000 invités chaque année, 60 mètres de moquette changée trois fois par jour, pendant 10 jours !

    La montée des marches, c’est le glamour. Les stars se laissent photographier dans des tenues haute couture : robe de contes de fées, tenues décalées ou fashion faux-pas… Toutes les tenues sont scrutées à la loupe, et commentées par les plus grands magazines de mode. Plus de 4 000 journalistes, et près de 300 chaînes de télévision, sont présents. Madonna avait provoqué une émeute en 1991, avec sa brassière à cônes signée Jean-Paul Gauthier.

    Monter les marches devant des millions de spectateurs, et près de 250 photographes, est un moment rare de plaisir, mais de pression également. Les anecdotes ne manquent pas, et vous font entrer dans l’histoire du Festival de Cannes, bien malgré vous. On se rappelle tous du sein de Sophie Marceau échappé de sa robe en 2005.

    Un moment de gloire, qui peut parfois se transformer en grand moment de solitude. En 1983, la quasi totalité des photographes se sont retournés lors du passage d’Isabelle Adjani, posant leurs appareils au sol et croisant leurs bras en signe de dédain, pour lui signifier leur mécontentement face à son attitude de Diva méprisante.

    En haut des marches, se trouve le grand Auditorium Louis Lumière, pour les projections officielles. Tous les spectateurs anonymes, dont certains invités par la mairie de Cannes sur tirage au sort, montent cet escalier, en smoking et nœud papillon obligatoires. Les équipes des films présentés ferment la marche sur la musique de leur choix. Un dernier crochet par la terrasse fumoir du Palais des Festivals, pour voir les acteurs s’en « griller une », et la projection peut commencer.

     

     

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  • Festival de Cannes, J − 06 🎬 Clap 05 : Les Prix

     

     

    Au Festival de Cannes, il y a plusieurs catégories de compétition : le Prix principal, la Palme d’or du meilleur long métrage, ainsi que plusieurs autres compétitions annexes.

    ✓ La Caméra d’or récompense les réalisateurs d’un premier film. La présidente du jury cette année est l’actrice Sabine Azema. Ce jury est composé de huit personnes issues des institutions : syndicat et Société des réalisateurs. Le trophée est réalisé par le bijoutier Chopard. Il est remis lors de la cérémonie de clôture.

    ✓ Le Prix « Un Certain Regard », ou UCR, met en avant un cinéma plus original et audacieux, et récompense des réalisateurs peu connus. L’objectif est de favoriser la découverte de nouveaux talents. Le jury est formé de quatre membres et un président : Isabella Rossellini. Le prix est remis la veille de la clôture (23 mai). 20 films sont sélectionnés. L’un d’entre eux fait l’ouverture du festival. Cette année, ce sera « La Tête Haute » d’Emmanuelle Bercot qui ouvrira le Festival de Cannes mercredi 13 mai 2015, avec au casting Catherine DeneuveBenoît Magimel et Sara Forestier.

    ✓ La Palme d’or des courts métrages (de moins de 15 minutes) : 4 550 courts métrages reçus (+ 1000 par rapport à l’an dernier) venant de plus de 100 pays. Le président du jury est Abderrahmane Sissako, le réalisateur qui a reçu la Palme d’or en 2014, pour « Timbuktu ». Neuf films ont été retenus pour ce prix.

    ✓ Prix de la Cinéfondation, qui récompense un court métrage (de 15 à 60 minutes) réalisé par les étudiants d’une école de cinéma à la recherche de moyens complémentaires. 1 600 films présentés par 16 pays et 18 films retenus. Le jury est le même que pour les courts métrages.

    A ces récompenses phares s’ajoutent de très nombreuses autres (une quinzaine) plus confidentielles, comme le Prix du scénario, la Palme d’honneur, ou encore la Queer Palm (film qui traite le mieux des thématiques altersexuelles) ou la Palme Dog (meilleur chien jouant dans un film retenu).

     

     

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  • Festival de Cannes, J − 08 🎬 Clap 04 : Les Films

     

     

    Ce sont les producteurs et/ou les réalisateurs qui proposent leurs films pour le Festival de Cannes. Et pour cela, il y a certaines conditions à respecter, mais aussi un « règlement » : le film ne doit participer à aucun autre festival, il doit avoir été réalisé dans l’année, et ne pas apparaître sur internet.

    Souvent, ces films ne sont pas terminés, le tournage étant encore en cours. Ils sont ainsi soumis aux comités de sélection. Deux comités : l’un pour les films français (membres inconnus), l’autre (composé de quatre personnes) pour les films étrangers. Ceux-ci visionnent environ 4 000 films, à raison de six films par jour, et doivent n’en choisir qu’une vingtaine. Le comité peut demander à ce que le montage du film soit refait, pour correspondre exactement à l’esprit du Festival. Il peut aussi réserver un film et sa diffusion exclusive en amont.

    Le choix dépend de l’orientation, et du style du directeur artistique. Comme vous le savez maintenant (voir Clap 03), il s’agit de Thierry Frémaux, en charge de la sélection depuis 2008. C’est lui qui encadre les deux comités de sélection. Il doit présenter cette sélection (son « travail ») à l’Assemblée Nationale, devant la commission des affaires culturelles. Ce n’est qu’après cela que la sélection sera rendue publique, et présentée à la presse lors d’une conférence de presse, qui a eu lieu le 16 avril 2015 à Paris. Le 24 avril, un communiqué officiel indiquait un complément de sélection, ajoutant deux films à la liste.

    Ainsi, parmi les 19 films en compétition, cinq sont français. Et on retiendra finalement les sept suivants :

    ✓ « Mon Roi » avec Vincent Cassel, de Maïwen, Prix du Jury avec son film « Polisse » en 2011.

    ✓ « Sicario » avec Emily Blunt, de Denis Villeneuve (« Prisoners » et « Enemy »)

    ✓ « Deephan » de Jacques Audiard (« De rouille et d’os » en 2012)

    ✓ « Marguerite et Julien » de l’actrice Valérie Donzelli, 42 ans, César en 2012, réalisatrice de « La Reine des Pommes » en 2009, et « La guerre est déclarée » en 2011, sur la guerre menée par son couple contre la maladie de leur enfant.

    ✓ « Tale of Tales », avec Salma Hayek et Vincent Cassel, de Matteo Garrone, déjà Palme d’or en 2008 avec « Gomorra ».

    ✓ « Macbeth » avec Marion Cotillard et Michael Fassbender (« X-Men ») de Justin Kurzel, un réalisateur australien peu connu (« Snowtown » en 2011, basé sur un fait divers dramatique et violent).

    ✓ « Sea of Trees » avec Matthew McConaughey et Naomie Watts, de Gus Van Sant (« Elephant » Palme d’or en 2003, et « Will Hunting » 1997 )

     

     

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  • Festival de Cannes, J − 09 🎬 Clap 03 : Cannes, comment ça marche ?

     

     

    Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est la place de l’Etat français dans le Festival de Cannes. Le festival n’est pas seulement la fête du cinéma, ou une compétition internationale de films du monde entier. Il est avant tout, et c’est pour cela qu’il a été créé, une vitrine du pouvoir et du rayonnement de la France. En cela, il est de très près, contrôlé et dirigé par le gouvernement, via les Affaires étrangères.

    Le Festival de Cannes est né sur une idée de Philippe Erlanger, chef du service des échanges artistiques au Ministère des Affaires étrangères, qui avait été choqué par l’ingérence des gouvernements fascistes allemands et italiens dans la sélection des films à la Mostra de Venise dans les années 1930. Il veut créer un festival politiquement indépendant, et propose donc l’idée au Ministre des Beaux Arts en France, monsieur Jean Zay.

    Celui-ci donne son accord en 1938, car tout le monde y trouve son compte : le gouvernement qui y voit son intérêt politique, et les directeurs de palaces qui y voient leur intérêt économique. Cannes est choisie parmi six villes candidates, à grands coups de participation financière et de promesses d’emplois (construction du « Palais des Festivals »).

    Aujourd’hui, le Festival de Cannes est une petite entreprise qui s’appelle officiellement : « Association Française du Festival International du Film ». Elle est gérée par un Conseil d’administration composé de 28 membres. Ceux-ci sont, pour moitié, des représentants du gouvernement. En tête, deux représentants de l’exécutif des principaux ministères intéressés (Culture et Affaires étrangères), des représentants de l’Assemblée Nationale et du Sénat, des membres des syndicats, et enfin, des professionnels du cinéma : producteurs et distributeurs (l’argent d’abord !), et en toute fin de course, des représentants de deux sociétés civiles d’auteurs – réalisateurs. Autant dire que l’artistique n’a pas toute sa place à Cannes.

    Le Président est élu par ce Conseil d’Administration. Depuis 2015, il s’agit de Pierre Lescure (69 ans), l’ancien PDG de Canal+, élu à l’unanimité sur proposition du… gouvernement ! Normalement honorifique, ce poste ne le restera pas, connaissant le parcours professionnel de l’intéressé.

    Il est secondé par un délégué général et délégué artistique à la fois, Thierry Frémaux (54 ans), nommé par l’ancien président, Gilles Jacob, en 2008. Relations avec la presse, sélection des films, organisation des projections, accueil des professionnels, tout est sous son contrôle.

    Fils d’un ingénieur EDF qui l’initie au cinéma, Thierry Frémaux démarre un DEA sur l’histoire sociale du cinéma, qu’il interrompt après son embauche à l’Institut Louis Lumière en 1983. Il est appelé au poste de directeur artistique en 2003 à Cannes pour la sélection de la 57ème édition. Depuis, il est à la fois celui qui décide du contenu artistique du Festival, et celui qui gère les ressources humaines, la logistique et l’intendance.

    Dernière chose à savoir pour mieux comprendre la sélection des films : les finances. Sur un budget de 20 millions d’euros, la moitié est de l’argent public ! Ministère de la Culture, CNC, ville de Cannes, Conseil Général et Régional PACA, tout le monde met la main à la poche. Le reste provient de sponsors, et de la vente de droits télévisuels. Bref, c’est le contribuable qui paye. Et le monde économique qui en bénéficie.

    Voilà, vous êtes à présent mieux armés et informés pour comprendre le choix artistique de la sélection des films, ainsi que les prix attribués, à l’aune du regard présidentiel.

     

     

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