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  • Oscars 2016 : Episode 2

     

     

    OSCARS 2016 – Episode 2 : Chris Rock is back, dix ans plus tard

     

    La cérémonie des Oscars sera diffusée sur Canal+ dans la nuit du 28 au 29 février 2016, année bisextile. C’est Chris Rock qui sera le maître de cérémonie. Chris Rock, 50 ans, possède plusieurs cordes à son arc : il est à la fois acteur et humoriste, mais aussi réalisateur et producteur. Découvert par Eddy Murphy, il était le gendre de Mel Gibson dans «  L’Arme Fatale 4 ». Habitué des One Man Show, notamment dans l’émission télé « Saturday Night Live », l’un des programmes comiques de la chaîne NBC les plus célèbres aux Etats-Unis, on l’a aussi remarqué grâce à ses stand-up au New-York Comedy Strip où son talent de comique a séduit. « Niggas vs Black People » (spectacle « Bring the Pain » en 1996) est son sketch le plus célèbre mais aussi le plus controversé. Il le révèle comme l’un des comiques les plus en vue dans le métier.

     

     

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    Il est qualifié d’homme « le plus drôle des Etats-Unis » par le Times et est élu l’une des 50 personnalités les plus influentes aux Etats-Unis par le New-York Times. Il a remporté trois Emmy Awards, quinze nominations pour son écriture et ses interprétations, et a été classé en 2004 par la chaîne Comedy Central 5ème sur les 100 meilleurs sketchs comiques de tous les temps.

    Chris Rock avait déjà présenté la 77ème cérémonie des Oscars au Théâtre Kodak de Hollywood en 2005 (Meilleur film « Million Dollar Baby »). Très attendu, on avait alors compté sur ce grand fan des Red Hot Chili Peppers dont il est un proche pour redonner un peu de peps à une cérémonie un tantinet morne et pompeuse. Le voilà donc de retour dix ans plus tard. La pression doit être grande et on imagine aisément le travail d’écriture titanesque face au défi à relever devant toute la profession et des millions de téléspectateurs. De 2005, les médias n’ont retenu que la petite phrase qui fit grincer des dents. Chris Rock égratigne Jude Law : « Qui est cet homme ? Pourquoi est-il dans tous les films que j’ai vus ces quatre dernières années ? Même dans les films où il ne joue pas, si vous regardez le générique de fin, c’est lui qui a fait les gâteaux ». Sean Penn, qui se trouve dans la salle, tourne à ce moment-là un film avec Jude Law comme partenaire. Il s’agit du film de Steven Zaillian, « Les Fous du Roi » (2006), sur l’ascension et la chute d’un politicien idéaliste dans les années 1950. Deux heures plus tard, Sean Penn monte sur scène à son tour pour présenter l’oscar de la meilleure actrice et en profite pour remettre le maître de cérémonie à sa place :

     

    « Pardonnez mon sens de l’humour défaillant, mais je veux répondre à la question de notre présentateur : Jude Law est l’un de nos plus brillants jeunes acteurs. »

     

    Pourtant, il ne s’agit là que d’une anecdote très en marge de l’avis général. Son monologue d’ouverture de la cérémonie a été fortement applaudi et apprécié, et sa prestation avait enregistré l’une des meilleures audiences depuis des années avec 42 millions de téléspectateurs. Seule Ellen DeGenres réussira à faire mieux en 2014 avec son fameux selfie à 44 millions de téléspectateurs. En 2015, la Production compte sur sa puissance comique pour apporter de l’énergie à l’événement. Il faut dire qu’on a souvent polémiqué sur le manque de diversité des palmarès. En 2015, des associations menaçaient même de manifester en marge de la cérémonie devant le Dolby Theatre pour dénoncer l’absence d’acteurs noirs dans la sélection. Chris Rock serait-il une carte jocker pour faire taire la polémique ? Le manque de représentativité de l’Académie est un secret de Polichinelle : sur 6 000 membres, 93 % sont blancs, 70 % sont des hommes et l’âge moyen est de 63 ans. Autant dire que si vous êtes, comme dirait Coluche, une femme noire et réalisatrice, vous n’avez que très peu de chance, statistiquement parlant, d’obtenir la statuette.

    Chris Rock est donc attendu au tournant autour de sujets brûlants qui ont secoué l’Amérique en 2015 comme le terrorisme, les violences policières à l’égard des noirs ou le contrôle des armes à feu. Le meilleur VRP de l’industrie US de l’humour va-t-il être aussi phénoménal qu’attendu ? La réponse dans un mois avec à la clef, un record à battre.

    Chris Rock succède à Neil Patrick Harris en 2015, acteur et chanteur américain de 42 ans (jeune médecin surdoué dans « Docteur Doogie », et coureur de jupons dans « How I met your mother ») et à Ellen DeGeneres en 2014.

     

     

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  • Vintage : arnaque ou principe de vie ?

     

     

    Emprunté à l’oenologie avec pour sens originel « le millésime », le vintage, mot anglais signifiant littéralement « vendanges », a perdu son sens premier depuis les années 1980 pour une autre vie, plus rétro, dans le domaine de la mode afin de désigner un vêtement ou un accessoire ancien, d’époque et qui ne soit pas une copie. Puis tranquillement, chemin faisant, le vintage s’est mis à nommer tout objet original et qui ne soit pas une imitation ou un retirage. Il peut s’agir d’un disque, d’un objet, d’un meuble, d’un jouet, d’un vêtement…

    Il ne faut donc pas confondre un objet « vintage » et un objet « de style vintage », qui lui peut être la reproduction moderne et contemporaine d’un vieil objet séduisant. C’est la vague du « néo-rétro ».

    Entré officiellement dans la langue française en 1967, ce jeune mot de 48 ans, d’abord synonyme d’exception, et donc facilement adaptable aux créations Haute Couture de Dior, Chanel, Hermès et autres Saint-Laurent, s’est peu à peu bobotisé dans les années 1990. On n’a pas tous les jours vingt ans… Il a suffi d’une escapade à New-York pour que les fashionistas se l’approprient. De Londres à Paris, la vague des puces, de St Ouen-Clignancourt à Camden, va servir le grand boum du vintage. Quinze ans plus tard, on s’arrache des pièces à prix d’or lors de ventes aux enchères. C’est alors que certaines grandes maisons de couture, face à cet engouement, décident de surfer sur la vague en développant des rééditions de leurs modèles comme le smoking Yves Saint-Laurent. C’est le grand Boum des expositions consacrées à l’histoire de la mode, à contre-courant du prêt-à-porter Made in China et dans l’air du temps avec la décroissance bonne pour la planète.

    De nombreuses boutiques spécialisées ouvrent leurs portes. Pour toutes les pièces antérieures à 1950, c’est aux enchères que cela se jouera avec des prix flambant jusqu’à atteindre plusieurs milliers d’euros. C’est le cas d’instruments de musique originaux ayant appartenu à une vedette ou de certaines marques : Fender et Gibson pour les guitares électriques, Wurlitzer pour un piano électrique, Moog ou Farfisa pour un clavier ou encore Hammond pour un orgue. Le Millésime du Vintage étant les années 1950 et 1960. La Fiat 500 de 1957 est un bon exemple de réussite qui servit ensuite d’exemple à une réédition en 2007. De même que la Coccinelle ou la vespa pour les deux-roues.

    La chasse à la pièce rare est désormais ouverte pour les collectionneurs ou les petits malins avides de faire des affaires. Il y a Le Salon du Vintage chaque année sous la Halle des Blancs Manteaux en plein mois de décembre, juste avant les fêtes, de quoi trouver des idées de cadeaux (week-end du 11-12-13 décembre 2015), le Marché de la Mode Vintage depuis 16 ans à Lyon (week-end du 12-13 mars 2016), dont la thématique sera « Urban jungle », une mode basée sur des tissus ou des accessoires tournés vers la nature : motifs léopard, coiffures à base de fleurs, motifs feuillages, colliers intégrant des coquillages ou des graines. Pour les accrocs aux réseaux sociaux, il existe un Top 10 des comptes instagram vintage comme Shrimpton Couture ou Echerries. On trouve des « spots » vintage et une cartographie des meilleures boutiques où aller fouiner en Europe. Le vintage s’étale aussi sur nos écrans : pour preuve le succès phénoménal de la série « Mad Men ». Il se décline même sous X, eh oui, avec le meilleur du film porno vintage, comprenez celui du bon vieux temps, en noir et blanc ou colorisé aux saveurs délicieusement rétros.

    L’engouement pour le vintage depuis une dizaine d’années prend-il sa source dans la crise économique de 2008, signe d’un besoin de se retourner vers le passé et les valeurs sûres de son enfance pour se rassurer, ou bien n’est-ce qu’un effet de mode ? Certains analystes y voient un rejet de la société de consommation, d’autres un signe d’élégance par opposition au conformisme actuel.

    Le vintage, ou comment faire de l’argent avec du vieux sans débourser un centime, juste en fouillant dans les vieux placards ou en récupérant les vêtements et objets jetés chez Emmaüs ou au secours populaire. Arnaque ou principe de vie, récup ou seconde vie, Marketing bien orchestré ou mouvement sincère de décroissance, chacun y verra midi à sa porte.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Marché de la mode Vintage

     

     

     

  • Pierre Dac et le louchébem, la langue du boucher

     

     

    « Larlépem-vous louchébem ? »

     

    Pierre Dac, de son vrai nom André Isaac, est un comédien français connu qui joua sur de nombreuses scènes de théâtres parisiens tels que Le Casino de Paris dans « Phèdre », le théâtre Montparnasse avec « La petite maison de thé » ou le théâtre Edouard VII dans « Le mari ne compte pas ». C’est aussi un acteur reconnu dès les années 1930 avec « Potiche » d’Abel Gance, « La belle américaine » de Pierre Tchernia ou encore « Le trio infernal » de Francis Girod.

    Mais pas que… C’est aussi un humoriste français, connu pour le duo qu’il forma avec Francis Blanche. Ses sketches passent en radio où il anime des émissions : « Malheur aux barbus » de 1951 à 1957, « Signé Furax » de 1956 à 1960 sur France Inter, « Bons baisers de partout » de 1965 à 1974 toujours sur Inter.

    Mais pas que… C’est aussi un philosophe.

    Mais pas que… Il fut tour à tour plusieurs fois médaillé (Croix de Guerre et Légion d’Honneur), grand résistant sur Radio Londres, franc-maçon, dépressif et suicidaire (deux tentatives), candidat à la Présidentielle en 1965 (« Les temps sont durs, votez MOU »), fumeur (mort d’un cancer du poumon) et célibataire sans enfant.

    Mais pas que… Tout le monde connaît le sketch de Coluche « Le Schmilblick » : c’est Pierre Dac !  Les mots « loufoque », « Chleuhs » : c’est lui ! Car Pierre Dac est un grand amoureux et ambassadeur de la langue française. C’est en 1950 que Pierre Dac (enfin, les frères Jules et Raphaël Fauderche) crée cet objet imaginaire qui ne sert absolument à rien et peut donc absolument servir à tout. D’abord jeu télévisé présenté par Guy Lux en 1969, puis sketch comme on l’a vu en 1975, il est aujourd’hui synonyme de « truc », de « bidule » ou de « machin », avant de passer dans le langage courant à travers les expressions : « Ca ne fait pas avancer le schmilblick tout ça ! » et « Mais qu’est-ce que c’est que ce schmilblick ? ». Ou comment un mot inventé par un homme comme une bouffonnerie a fait son petit bonhomme de chemin jusqu’à faire partie intégrante de la langue française ! Tout le monde ne crée pas de nouveaux mots, n’est-ce pas monsieur Dac ?

    Le Louchébem est une forme d’argot particulier au métier de boucher, né au milieu du XIXe siècle. Une sorte de jargon du boucher, pourrait-on dire. On le parlait principalement à Paris et à Lyon et il reste encore très connu dans la profession. Comment ça marche ? On remplace la première lettre du mot par un « L ». Par exemple, prenons le mot « boucher ». Cela donnera donc « loucher ». Il faut ensuite placer la lettre du début de mot ainsi supprimée en fin de mot, puis ajouter un suffixe . Le « boucher » deviendra ainsi le « louchébem ».

    Le rapport entre Pierre Dac et le louchébem ? Le chansonnier de l’absurde qui aime tourner en dérision les situations cocasses de la vie quotidienne jongle avec les mots et apprécie les calembours. Il devient « le roi des loufoques », un mot issu du langage oral louchébem et inconnu du grand public. C’est lui qui rendra populaires des expressions oubliées empruntées à la langue des bouchers, le métier de son père. Ironique pour un artiste qui débuta à « La vache enragée », un cabaret de Montmartre !

    Tout le monde utilise aujourd’hui sans le savoir des expressions issues de ce langage oral créé de toutes pièces. Ainsi en est-il des expressions suivantes : « à oilpé ». « Poil » devient « loilpé », « à loilpé » puis « a oilpé ». Ou encore : « c’est un ouf ! » vient de « fou », puis « louf » et « loufoque ».  Ou bien : « en douce » devient « loucdé » et « en loucdé ». Pour finir, « portefeuille » se transforme en « lortefeuille » puis « larfeuille » et « filou » devient « loufiah ».

    Ainsi, dans les cités, les jeunes savent-ils seulement qu’ils parlent en fait un langage vieux de plus de 150 ans ? Celui-là même parlé dans la résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale, que l’on retrouve dans la littérature chez Alphonse Boudard et Raymond Queneau, ou dans le Rap du groupe français IAM par Akhénaton.

    Les « Fables » de La Fontaine passées au crible du loucébem (Par Christophe Mérel, Editions Edilivres en 2011), ça donne à peu près ça : « la ligalleçatte et la lourmifem » ou « la lenouillegrem et le boeuf », ou encore « le lorbeauquem et le lenardrem ». Pour les amoureux de la langue et les fans d’argot.

    « La ligalleçate, layanatte lantéchem

    Loutem l’étélem,

    se louvatrem lorfas lépourvuedé

    Lanquem la lisboque lufem lenuevem. »

    Certains restaurants en ont fait une marque de fabrique et l’on y pratique le Louchébem tout en servant de magnifiques pièces de viande.

     

     

  • 43ème Edition du Festival de la BD D’Angoulême 2016 : Le Palmarès

     

     

    Le Palmarès du 43ème Festival de la BD d’Angoulême (28 au 31 janvier) a été annoncé samedi 30 janvier 2016. 40 Albums étaient en compétition, 10 ont reçu un prix dont un seul dessiné par une femme. Le jury composé de sept membres était présidé par Antonin Baudry, ancien diplomate, scénariste de « Quai d’Orsay » sous le pseudonyme d’Abel Lanzac.

    Le prix du meilleur album, le Fauve d’Or, a été décerné à l’auteur américain de 58 ans, Richard McGuire, pour son roman graphique « Ici » publié aux Editions Gallimard, succédant ainsi à Riad Satouff, vainqueur l’an dernier avec son album « L’arabe du futur » publié chez Allary. Collaborateur régulier du New Yorker et du journal Le Monde, McGuire s’est installé en résidence à Angoulême, à la Maison des Auteurs.

    L’album raconte avec toujours le même angle de vue, l’histoire d’un même lieu et des personnes qui y ont vécu, de la Préhistoire à nos jours. L’idée est extrêmement séduisante et originale. Il est troublant de voir toutes ces personnes vivre et avoir des émotions, 300 pages durant, dans ce lieu unique et délimité, avant de tomber dans l’oubli du temps. L’ouvrage a été qualifié d’ « OVNI » graphique par de nombreux critiques parce qu’il pulvérise les codes classiques de la BD. Le lecteur traverse des millions d’années sans jamais bouger de sa chaise et en regardant toujours au même endroit, l’angle d’un salon, celui de la maison dans laquelle l’auteur a grandi et vécu, à Perth Amboy dans le New Jersey, avec pour seuls repères fixes une fenêtre et une cheminée.

    Peut-être un jour s’est-il demandé qui avait bien pu vivre « Ici », à cet endroit précis où il habitait lui-même, où il a vécu des émotions, des sentiments, des moments forts et importants de sa vie. Qui d’autre avait bien pu vivre ces émotions « Ici » aussi, à cette place exacte, des gens vivants puis morts et perdus dans la spirale infinie du passé. Richard McGuire a imaginé ce processus narratif en se basant sur un écran d’ordinateur sur lequel il est possible d’ouvrir plusieurs fenêtres. Toutes ces vies se superposent, s’entrelacent sur une même page, dans des cases datées qui se côtoient comme les destins de toutes ces personnes qui ont vécu au même endroit en des temps différents et sont à jamais liées par ce lieu unique.

     

     

     

     

    Le prix spécial du Jury est revenu à « Carnet de santé foireuse » de Pozla chez Delcourt qui raconte sa lutte contre la maladie de Crohn et ses heures passées à l’hôpital pour se soigner.

    Le prix révélation a été remporté par l’Italien Pietro Scarnera pour « Une étoile tranquille ».

    Le prix du patrimoine a été attribué à E.O. Plauen et Erich Ohser pour « Vater und Sohn » aux éditions Warum, le prix du public à « Cher pays de notre enfance » d’Etienne Davodeau et Benoît Collombat, le prix du polar au Brésilien Marcello Quintanilha pour « Tungstène », et le prix de la BD alternative à la revue graphique « Laurence 666 ».

     

     

     

  • Renaud is back

     

     

    Renaud is back avec « Toujours Debout », son nouveau single et quatorze nouvelles chansons.

    Gainsbourg est parti, Bashung est parti, mais Renaud revient enfin, cette semaine, sur toutes les plates-formes de téléchargement, avec son nouveau tube « Toujours Debout ». Il faudra patienter jusqu’en mars pour écouter son album qui selon le chanteur-compositeur lui-même serait le meilleur depuis « Mistral Gagnant ». A 63 ans, après 23 albums, 20 millions d’exemplaires vendus et trois films, Renaud est « toujours vivant » et a « toujours la banane ». Annoncé il y a trois jours à ses fans sur sa page « Les amis de Renaud », l’album, en fin de mixage au studio de Bruxelles, n’a toujours pas de titre. Dans un entretien sur France Inter, Renaud se raconte : il va super bien, se lève tôt pour rattraper le temps perdu, lit des livres « tout en fumant cigarette sur cigarette, malheureusement » avoue-t-il et n’a pas bu depuis 128 jours.

    Après sept ans d’absence, la voix est presque toujours la même, rocailleuse, un peu râpeuse à l’accent parisien. Elle est cependant plus douce, plus ronde et moins puissante. On retrouve également la même qualité d’écriture, avec des mots simples mais qui frappent justes. Ce sont toutes les années 1980 qui ressurgissent. Nous reviennent en mémoire « Marche à l’ombre »  et  «Morgane de toi ». On retrouve la même gouaille et le même sens critique face à la société. Depuis « Rouge Sang » en 2006, Renaud s’était retiré dans le Lubéron, dans le petit village de l’Isle-sur-Sorgue. Tous les jours au bistrot, victime de l’alcool, en perte d’idées et d’inspiration jusqu’à sa rencontre avec Grand Corps Malade qui lui redonne le goût de l’écriture, « Le dragon qui a lâché sa flamme » dit-il. Il reconnaît avoir passé un peu trop de temps à boire, plus d’un litre de pastis par jour, mais va beaucoup mieux, preuve en est son humour corrosif qu’il n’a pas perdu et sa capacité à tacler les « trous du cul » en tous genres.

     

    « J’suis retapé, remis sur pieds,

    droit sur mes guibolles, ressuscité,

    toujours vivant (…)

    Il est pas né

    ou mal barré

    le crétin qui voudra m’enterrer »

     

    Les paroles coulent sur une rengaine familière et optimiste que l’on retient immédiatement. On l’aura compris, le nouveau Renaud est sensible, fragile et parfois un peu perdu, un peu hésitant et extrêmement touchant. Deux titres « J’ai embrassé un flic » et « Hyper Casher » seront consacrés aux victimes des attentats, « A mes potes, mes amis de Charlie Hebdo et à tous ces inconnus qui ont été victimes de la barbarie ».

    Une tournée dans tous les Zéniths de France, le Phoenix Tour 2016, est annoncée sur sa page facebook. « Je suis un peu un Phoénix qui renaît des ses cendres, mais ses cendres de la vie de tous les jours (…) Je n’ai plus de cernes sous les yeux, je marche droit, je ne titube plus (..) Et là vous me voyez rayonnant ». Un hommage à ses fans et à son public, avant de passer les frontières vers la Belgique, la Suisse et au Québec.

     

    « Je ne vous ai jamais oubliés

    Et pour ceux à qui j’ai manqué

    Vous les fidèles je reviens vous dire merci

    Vous m’avez manqué vous aussi

    Trop content de vous retrouver »

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Renaud Officiel

     

     

     

     

  • Les Huit Salopards | Quentin Tarantino (2015)

     

     

    Les fans de Quentin Tarantino ne seront pas déçus, bien au contraire ! Heureux les ignorants, le Royaume de Tarantino est à eux ! Comme ils sont chanceux ceux qui n’ont encore jamais vu un Tarantino et les ont donc encore tous à découvrir ! On attend chacun de ses films avec impatience comme autant de petites pépites, des joyaux de l’art cinématographique. Et on n’est, cette fois-là encore, avec « Les Huit Salopards » pas du tout déçus, bien au contraire.

    Un huis-clos à la Cluedo. Un enjeu : une femme, personnage central, à enfermer, pendre ou libérer. Et autour d’elle, un décor, et huit salopards. Que va-t-il se passer ? Lequel s’en sortira vainqueur ? Le suspens est total, jusqu’à la fin. Les retournements de situation sont permanents. Tout est toujours possible, jusqu’au dernier instant, jusqu’à la toute dernière seconde. La tension monte de plus en plus, en même temps que la brutalité, la violence et l’absurde. Le tout enrobé d’humour et de dérision. On adore !

    Les personnages sont laids et sales, leurs dents sont noires, on peut sentir jusqu’à leur odeur nauséabonde mêlée à celle du sang, du feu de cheminée, des peaux de bêtes moisies. Le démarrage n’est pas sans rappeler celui de « Django Unchained » : un paysage grandiose, des conditions météorologiques difficiles, la nécessité de trouver un moyen de transport, un prisonnier, des chasseurs de tête, et petit à petit le huis clos d’une pièce fermée : un chalet pour l’un, le château du propriétaire terrien pour l’autre. C’est entre quatre murs que se joue à chaque fois dans les deux films le destin des personnages, au bluff, au poker ou à l’arme à feu.

    L’humour sert de liant au scénario marquant un décalage entre le sérieux de l’intrigue et le loufoque des situations, comme cette porte d’entrée qui doit être cloutée à chaque passage. La scène finale n’est pas sans rappeler l’apothéose des règlements de compte de « Kill Bill » ou le mariage sanglant à l’église. On trouve dans « Les Huit Salopards » cette même violence crue filmée sans détour de manière hyper réaliste et froide. Une affiche géniale, du grand Tarantino, tristement absent des Oscars 2016.

     

     

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  • The Hateful Height

     

     

    Quentin Tarantino… En une poignée de films, ce réalisateur cinéphage est devenu une marque de fabrique, une griffe. On ne va pas voir « Kill Bill », « Django Unchained », « Jacky Brown » ou « Pulp Fiction », non, on va voir le dernier Tarantino. 

     

    Quentin Tarantino est désormais dans le carré très fermé de ces réalisateurs qui arrivent à s’adresser aussi bien à un très large public qu’à une audience plus cinéphile, pointue, à qui on ne la fait pas. Il est de bon ton d’apprécier ses films, presque un devoir, un acte politique. C’est la force et le talent, ou peut-être la roublardise, de ce réalisateur que de caresser dans le sens du poil un lecteur de Télérama comme des Inrocks, flatté lorsqu’il reconnaît au détour d’une scène tel ou tel emprunt musical, ou encore une référence à un vieux classique italien, français ou japonais, tout en séduisant dans le même temps un spectateur lambda moins scrupuleux quant à la diégèse du film qu’il est en train de regarder, mais qui apprécie à sa juste valeur l’efficacité, le style « cool » et les morceaux d’anthologie.

    Quentin Tarantino aura été dans toutes les directions et poussé au maximum les possibilités narratives, avec toujours comme principe le cinéma, l’image au service de l’histoire. Etant une encyclopédie du cinéma sur jambes, Tarantino est le seul à manier comme il le fait un cinéma à la base populaire, voire même souvent bis, pour transformer, magnifier une idée et la pousser jusqu’à la rupture. Ses plus grandes influences ont été à l’origine le cinéma italien et plus précisément le western. De Sergio Leone à Sergio Corbucci, cette façon d’iconiser les personnages et les situations, avec ce sens du découpage proche de la bande dessinée, est un des fondements de la « Patte Tarantino ». Avec sa deuxième grande passion pour le cinéma français, là où se télescopent Godard, Melville et Audiard, Tarantino en garde donc l’amour des dialogues et de ce fameux existentialisme qu’on retrouve dans ce cinéma hexagonal. Le mélange est improbable, imparable.

    Aujourd’hui, avec cette tentative de mélanger Corbucci et Bergman, Carpenter, Raimi, cette passion du vertige sans filet où anecdotes et bons mots servent à contrebalancer le rythme, Tarantino nous propose « Les Huit Salopards ». Son 9ème film serait une sorte de pied de nez, une contradiction, un paradoxe. A priori plus un film pour critiques de cinéma que pour spectateurs normaux, « The Hateful Eight » repose évidemment sur ces principes normatifs « tarantinesques » que l’on connaît par cœur et ces dispositifs alternant langueur et déchaînement orgasmique. Mais il n’en reste pas moins que ces presque trois heures de métrage n’aboutissent qu’à un pur sentiment d’ennui mortifère.

    Le thème original composé cette fois-ci exprès par Ennio Morricone ou les références explicites à The Thing, le chef d’œuvre de John Carpenter, le décor aussi bien extérieur qu’en studio, la pellicule 70 mn, la photographie et le talent combiné d’acteurs chevronnés, ne peuvent malheureusement rien face à la mélasse tiède qui s’insinue petit à petit tout au long de ce long et pénible déroulé filmique. Et même si Quentin Tarantino justifie son œuvre nihiliste comme miroir d’une Amérique actuelle à la Donald Trump, il n’en demeure pas moins que le brouet reste indigeste de bout en bout, en montrant les limites de ce réalisateur talentueux mais rattrapé ici par un égo troqué contre une mongolfière.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

     

  • Star Wars | Madeleine industrielle…

     

     

    Un peu de numérologie et d’histoire…

     

    Ce sont pratiquement quarante années qui séparent l’épisode Star Wars (« A New Hope ») de celui qui vient tout juste de sortir, « The Force Awakens ». Quarante années qui embrassent aussi quatre générations, quatre réalisateurs et quatre scénaristes différents. Si vous aimez la numérologie à ce point, « La Guerre Des Étoiles » sortie en 1977 est devenue, dans la chronologie de la fresque globale, l’épisode 4. Bon, c’est George Lucas qui est le grand ordonnateur de tout cela. Le fondateur, le grand manitou, le gros bonnet, le boss quoi…

    Ce barbu grisonnant à l’allure dégingandé et timide, arborant une sorte de banane à la Dick Rivers et adepte des chemises à carreaux imagina un jour un mix improbable du « Seigneur des Anneaux » dont il n’avait pas pu acheter les droits à l’époque et de « Flash Gordon », un sérial comme on appelait ce genre de productions dans les années 50. Il crée en superposant toutes ces références, qu’elles soient littéraires (« LOTR », les Récits Arthuriens, ainsi qu’Asimov et Franck Herbert), télévisées (« Flash Gordon ») ou cinématographiques (Les films d’aventure et de cape et d’épée de l’âge d’or d’hollywood ou bien encore Kurosawa et ses films de sabres), le tout lié à la farine Joseph Campbell (un romancier historien spécialisé dans la mythologie) et obtient au final ce qui allait devenir l’ultime représentation de la pop culture mondiale, soit une vulgarisation des grands mythes fondateurs de notre histoire fondue avec de la religion Bouddhiste.

    L’identité Star Wars était née, modelée par les mains de l’alchimiste Lucas, et allait perdurer à travers les décennies suivantes, avec ou sans films nouveaux d’ailleurs, mais grossir, s’étendre et faire toujours plus de nouveaux adeptes. Le titre initial avec ce logo en grosses lettres jaunes sur fond de nuit galactique était devenu une formule magique, pas seulement pour tous ceux qui avaient compris assez tôt, comme Lucas lui-même, qu’il y avait beaucoup d’argent à se faire avec ces deux mots-là, mais aussi pour des enfants à l’époque qui grandiraient avec Ce et bientôt Ces différents films dans les yeux et dans le cœur.

    La force de cette saga, si je puis dire, c’est qu’à la différence du « Seigneur des Anneaux » ou de « Harry Potter » qui sont d’abord des œuvres littéraires à succès, pour devenir par la suite aussi des films acclamés, la première trilogie de Lucas vient quant à elle de nulle part. Rien qui ne précède ce phénomène de société devenu instantanément mondial… Dans l’histoire de la littérature et du cinéma, ou de tout autre support artistique d’ailleurs, c’était sans précédent. Star Wars, au delà de ces représentations cinématographiques que l’on connaît, peut aujourd’hui évoluer et continuer à grandir toujours dans l’imaginaire des fans, des concepteurs de jeux vidéo, des illustrateurs, des fabricants de jouets, de textile, de mugs ou des romanciers en mal de lecteurs.

     

    C’est un monde sans limite, sans contour, sans début et sans fin.

     

    C’est pour cela qu’il génère autant de passions, de débats, de haine et d’amour. Georges Lucas a enfanté un monstre qu’il a fini par ne plus pouvoir maîtriser du tout. Lui, reconnu justement comme un obsédé du contrôle absolu, de la fabrication de ses films de A à Z jusqu’au suivi des produits dérivés et du merchandising, finit par comprendre que cet enfant allait un beau jour se retourner contre son père.

    Lorsqu’il proposa sa nouvelle trilogie en 1999, « La Prélogie », qui situait l’univers de la saga antérieure à celle que l’on avait découvert en 77, il ne s’attendait sûrement pas à tout ce déchainement de gentils fans dociles devenus incontrôlables et acrimonieux. Pourtant Il avait déjà du faire face à la vindicte de ses « fans » lorsque bien mal lui en prit de vouloir « retoucher » sa première trilogie, en remaniant et boostant des plans ou des scènes entières qu’il jugeait avoir en partie ratés à l’époque de leur fabrication. Avec l’évolution des effets spéciaux, l’avènement du numérique et des images de synthèse, il pouvait enfin obtenir ce qu’il avait en tête depuis que Star Wars émergea de son cerveau… Mais profaner le temple, c’était comme insulter dieu lui-même ou ce que cela représentait de sacré pour des adeptes devenus entre temps fanatiques et donc radicaux.

    Il mit donc de côté cette première incitation à la révolte et ferma les yeux sur ces rebelles. Fort de tout ce que désormais proposaient les avancées en terme de modélisation gérée par ordinateur, c’est donc avec une ambition renouvelée et assez folle que Lucas souhaita enfin raconter l’histoire d’Anakin Skywalker, qui deviendrait Darth Vader. C’est avec les moyens technologiques dont il avait toujours rêvé qu’il allait enfin pouvoir faire tout ce qu’il désirait, tout montrer, tout concrétiser : sa fameuse guerre des clones.

    George Lucas, en créant Star Wars en 1977, ne voulait pas seulement raconter une épopée surannée, avec l’éternel combat des forces du bien contre celles du mal, mais se servir de tous ces thèmes forts et fédérateurs pour pourvoir surtout innover, surprendre et être à chaque fois le pionnier en termes d’effets spéciaux, de son et d’avancée technologique. Toujours plus audacieux, George Lucas tenta le pari de sublimer Le Star Wars tel qu’on l’aimait, mais cette fois en traitant aussi de politique, des arcanes du pouvoir et de ce qui amène une république à choisir un tyran plutôt que des solutions démocratiques. Bref, un pari à haut risque et surtout naïf que de croire en l’intelligence des masses endormies qui se réveillaient elles juste dès la moindre évocation du titre « Star Wars » sur un emballage de céréales.

    En essayant également de renouveler l’image que l’on connaissait de cette saga, d’avancer, d’innover, aussi passionnante qu’était la démarche intrinsèque de Lucas, il se heurta fatalement, violemment, au prosaïsme de tous ces gardiens du temple. Les épisodes I, II et III paradoxalement situés avant « Un Nouvel Espoir » faisaient trois bons en avant en explosant toutes les limites qui avaient jusqu’à présent frustré l’inventeur du son THX. Jamais une série de films ne fut autant décriée, conspuée, détestée par des fans qui, trois autres films plus tôt, ne juraient que par cet homme à l’allure débonnaire. Ces mêmes fans à qui il fallait désormais rendre des comptes et qui criaient à la trahison et au sacrilège en oubliant d’abord que celui qui leur proposait ces nouveaux films était pourtant George Lucas lui-même, le propriétaire intellectuel de toute cette histoire.

     

    Ce que l’on comprend et que l’on retient donc est sans appel.

     

    Star Wars ne peut pas évoluer, se transformer, devenir autre chose que ce qu’il a toujours été. Il doit se contenter d’être Star Wars, soit une certaine esthétique avec des canons biens définis et des personnages qui rentrent également dans un moule établi, un monde, un univers qui ne peut en aucun cas se modifier ou changer d’aspect. Immuable, un monde sous cloche et Lucas, passé de réalisateur à inventeur visionnaire, devait à présent endosser selon les ordres donnés par les « fans », la défroque d’un taxidermiste.

    Cependant, si on enlève Jar-Jar Binks, quelques mauvais dialogues de ci de là, des scènes de batifolage à la Sissi Impératrice entre Anakin tout niaiseux et sa dulcinée, il reste trois films aux idées sublimes, une certaine démesure, des batailles épiques et grandioses, des duels titanesques et une vision de cinéma assez euphorisante comme il était peu commun de voir cela même en ces fin du 20ème et début du 21ème. Et c’était bien du Star Wars que Lucas nous proposait, avec une esthétique autre, certes, des moyens qui avaient évolué, un aspect plus sérieux, mais c’était bel et bien le même homme qui était derrière cette entreprise. Un homme qui ne voulait en tout cas certainement pas faire du surplace et resservir les mêmes plats indéfiniment. Une nostalgie réchauffée au micro-ondes, très peu pour lui. C’est pourtant ce que ses fans semblaient vouloir malgré tout. Du lyophilisé…

    Walt Disney, en rachetant à George Lucas son bébé pour la modique somme de 4 milliards de dollars (ah tiens, encore ce chiffre 4…), n’allait pas se contenter de faire de Star Wars juste un objet pour quelque happy few ou d’anciens fans nostalgiques. Marvel ou bien encore Pixar, la compagnie tel un ogre jamais rassasié engloutit tout ce qui suscite le rêve et veut faire main basse sur ce qui représente la pop culture aujourd’hui. Et que nos rêves deviennent, se transforment, en billets verts. Amen !… En tout cas, la grosse firme à oreilles de Mickey a bien reçu et étudié le message des adorateurs de Star Wars, et le compte-rendu des financiers aux sorties des réunions était fort clair : donner à ce public ce qu’il attendait depuis 1983.

    Star Wars, la vieille chimère de George Lucas, qui conçut cette saga sur un malentendu et qui crut longtemps que sa création était et serait le refuge pour tous ceux dont l’imaginaire n’avait pas de limite. Ce fût une erreur amère et Lucas dut ravaler ses ambitions quand il comprit en fait que ce public passé présent et futur ne voulait voir juste que toujours la même chose et qu’on leur resserve en boucle le même plat « à la façon de ». Les films, les dessins animés, les livres et les jeux vidéos, créés par des fans zélés ont rendu Star Wars universel. George Lucas finit par être chassé de sa propre création tant des esprits plus jeunes et plus alertes se sont vite emparés de l’œuvre pour y mettre à leur tour leurs propres névroses, leurs propres fantasmes. Aujourd’hui, après moult rebondissements et trahisons, L’œuvre perdure en échouant entre les mains d’une multinationale que l’on sait ne pas vraiment s’embarrasser d’état d’âme.

    Cet épisode 7 sera donc décortiqué pièce par pièce et ce sont ses fans d’avant ou de maintenant qui combleront tout ce qui nous a échappé ou laissé dans l’expectative. Chaque film est devenu la petite pointe isolée d’un iceberg. Dessous se trouvent des quantités d’autres éléments qui rendent le tout cohérent.

     

    Et ce nouveau film, alors ?

     

    On a déjà tout entendu à son sujet. Un décalque de l’épisode 4, une refonte du mythe, un copié-collé de la première trilogie, etc… Ce qui est avant tout surtout une grossière erreur, c’est d’avoir fait abstraction de la Prélogie en se concentrant uniquement sur ce qui avait fait Star Wars entre 1977 et 1983. Oui mais c’est ce que les fans désiraient. Alors… Alors oui, tous ces fameux nostalgiques sont comblés en effet, tant on leur ressert la soupe qu’il avait adorée à grand renfort d’objets, de visuels et d’atmosphère proche des films originaux. Mais ce n’est pourtant pas à un bain de jouvence auquel on nous convie, mais plus à un musée poussiéreux ou un gardien nous ferait la visite en radotant. Il y a bien-sûr ce même plaisir de revoir des vieilles photos qu’on aurait scannées et qui se retrouvent non plus dans un album en dur mais dans un dossier archivé sur son ordinateur.

    J.J. Abrams n’est pas un manchot pour autant et n’a rien à envier à George Lucas en terme de réalisation. Sauf que Lucas prônait un grand classicisme qui collait plutôt bien à la Saga, lui apportant élégance et majesté, abandonné ici au détriment de cadrages plus serrés et plus télévisuels. A un montage académique et des plans où l’on prend le temps de montrer ce qui s’y passe, une succession de plans rapides avec la peur d’ennuyer les nouvelles générations de spectateurs. Le film s’autorise également un peu trop facilement les citations et les hommages appuyés à d’autres films de guerre, au lieu de renouveler et continuer à créer de la pure mythologie Star Warienne comme Lucas le faisait. Ici on nous sert du « Il Faut Sauver Le Soldat Ryan » ou plus tard un plan tiré d’« Apocalypse Now »… Le film souffre donc de ce manque d’ampleur et on ne retrouve plus tout l’aspect iconographique qui faisait la marque de fabrique des précédents opus plus ou moins bons. Dans tous les épisodes de Star Wars passés, vous pouvez empiler le nombre de plans somptueux qui jalonnent les films. Ce 7ème épisode n’en possède que très peu. Les plus beaux plans se situent au début du film, lors de l’exposition du personnage de Rey, pilleuse d’épaves, lorsque s’enchainent avec une certaine grâce une succession de jolis plans qui apportent enfin le fameux frisson attendu, mais qui ne sera plus ressenti jusqu’à la fin du film.

    Je n’avais pas encore parlé de musique… Pour toutes ces scènes introduisant cette future nouvelle héroïne, le thème composé par un John Williams essoufflé donne ici tout le crédit que l’on accorde à ce vieux compositeur qui n’a plus rien à nous prouver. Le thème s’inscrit immédiatement dans l’univers. C’est une gageure. Ce sera le seul. On cherche après désespérément une mélodie qui accroche, emblématique et qui puisse nous emporter. Mais ce ne sont que les airs que l’on reconnaît des thèmes de Leia, puis Han et Leia, ou encore celui de Luke et La Force, qui nous rappellent au bon souvenir que nous sommes bien en train d’assister à un nouvel épisode de Star Wars. Si la musique est à l’image de ce à quoi nous assistons, alors oui, John Williams n’est pas si vieux que ça et sait donc faire la différence entre du lard et du cochon. Où sont les envolées de cuivre d’« Un Nouvel Espoir », les Violons saccadés de la Marche Impériale de « L’Empire Contre Attaque », les chœurs sombres et puissants du combat entre Obiwan, Qui Gon Jinn et Darth Maul, le thème d’Anakin et Padmé, le thème de Yoda, Le duel entre Obiwan et Anakin sur la planète de lave, etc, etc, etc… Pour Star Wars VII, c’est une partition anémiée que nous propose là le compositeur d’E.T. et d’Indiana Jones.

    Mais on apprécie aussi cet épisode VII pour ces nouveaux personnages joués par des acteurs convaincus et convaincants qui heureusement finissent par supplanter les anciens venus transmettre le témoin et qu’on espère voir disparaître dans le prochain épisode. De bons dialogues et une bonne énergie d’ensemble permettent de ne jamais se sentir mal à l’aise durant les scènes en général, même si elles s’avèrent tièdes ou téléphonées. On se souvient des moments douloureux entre Anakin et Padmé dans « L’Attaque Des Clones », lorsque les deux acteurs devaient réciter des phrases absolument ineptes (Anakin à Padmé : « Je n’aime pas le sable. Il pique et s’insinue partout », ou encore Mace Windu dans « La Revanche des Sith », lors du combat contre Palpatine : « C’est lui le traitre » puis réponse de Palpatine « Non, c’est lui »… Embarras.

     

    Mais ne nous méprenons pas…

     

    Si beaucoup considèrent La Prélogie comme un ratage ou une insulte de George Lucas proférée à son public chéri, sa première trilogie tellement acclamée est loin d’être une réussite non plus. Elle a juste l’avantage de contenir le meilleur film de toute la Saga, « L’Empire Contre Attaque », et n’ayons pas peur de le dire, meilleur film tout court de tous les temps. En revanche, « Un Nouvel Espoir » souffre d’un manque de rythme assez carabiné, avec toute sa première partie et cette succession de plans avec C3PO et R2D2 dans le désert qui n’en finissent pas de marcher. Quant à « Le Retour Du Jedi », c’est l’exemple éclatant du renoncement et du manque d’ambition pour clore avec panache cette trilogie, avec déjà ce goût du recyclage tous azimuts (retour de l’Etoile Noire comme innovation scénaristique majeure). Sans doute le pire épisode des sept films, où l’Empire se fait renverser grâce et à l’aide d’oursons pelucheux qui, contre des blasters, des armes puissantes, proposent des frondes, des lance pierres et des rondins de bois. Le film en tout cas est le moins audacieux des sept, avec des héros tous encore vivants à la fin, qui se congratulent autour d’un feu de camp, les doigts dans le nez, en dansant sur de la musique d’Ewoks. Là oui, peut-être, on pouvait parler de la part de Lucas d’un sacré super foutage de gueule. Alors qu’est-ce qu’un Jar Jar Binks à côté ? Juste un idiot du village, un simplet apportant la dose de légèreté pour un premier film qui affiche très vite des intentions scénaristiques moins fun que précédemment.

    Chacun aime Star Wars, son Star Wars, avec à chaque fois des raisons différentes. « The Force Awakens » tente donc le pari de réconcilier tout le monde. Mais le pouvait-il vraiment ? Le film cartonne. C’est un immense succès à travers le monde. Oui car il correspond exactement aux attentes suscitées par le plus grand nombre. Resservir du Star Wars sans aucune prise de risque, attraper un public désireux de se replonger dans ce douillet lit où les rêves sont déjà définis pour vous, incrustés dans l’oreiller. Il faudra donc attendre 2017 pour se faire une opinion véritablement tranchée. Savoir si Walt Disney peut respecter malgré tout toutes les ambitions premières de George Lucas, ou bien juste s’en tenir à un rôle de sinistre industriel cynique et sans vergogne.

    L’ironie de tout cela, que d’avoir comparé longtemps George Lucas à ce jeune réalisateur sans avenir devenu avec un pari fou un nabab se servant de Star Wars comme poule aux œufs d’or. Lucas qui ne voyait avec cette entreprise qu’un moyen d’inventer de nouvelles choses (T.H.X, Skylwalker Ranch, I.L.M, …) et d’être tourné vers l’avenir. Sa déconvenue de constater que Sa création ne servira plus désormais qu’à produire toujours et encore le même plat sans saveur, sans âme. Mais après tout on s’en fiche. Star Wars est en partie en nous. Qu’il soit réussi avec des histoires nouvelles ou jetables, avec les mêmes moules à madeleine, Star Wars c’est nous et cette petite lueur tout au loin que l’on voudrait toucher du doigt mais qui s’éloigne dès que l’on s’en approche. Un amour impossible…

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

  • Grindhouse Wetware | Des leds sous la peau…

     

     

    Finis les tatouages et autres percings… La tendance est aux leds sous la peau sous forme d’implants. Doté de cinq diodes lumineuses et d’une petite batterie de 3 volts, l’implant s’illumine durant 10 secondes à chaque fois que la zone passe dans le champ magnétique d’un aimant. L’opération de chirurgie dure environ 15 minutes.

     

    L’objectif ? Ressembler à un cyborg. Les adeptes ? Les biohackers : quelques initiés qui veulent modifier la biologie humaine pour apporter à l’homme des capacités ou des avantages inédits. On les appelle « BioPunks », « biologie de garage » ou encore « DIYBio » pour « Do it yourself  biologie ». 

    Le séquençage d’un génome coûtait plusieurs centaines de millions d’euros dans les années 2000. En l’espace d’une décennie, il est descendu à 4.000 euros. Certaines compagnies souhaiteraient même le voir encore baisser jusqu’à atteindre 200 dollars. En sera-t-il ainsi avec la biotechnologie ? En attendant, le groupe « Grindhouse Wetware », un groupe de biohackers né en 2012 et présent sur internet, a créé un groupe de travail dont l’objectif est d’augmenter les capacités humaines grâce à la biotechnologie. Il suffit de cliquer sur une silhouette humaine, à l’endroit de la partie du corps que vous souhaitez modifier, ici la main, et vous verrez apparaître une page intitulée « North Star V1 », du nom de l’implant sous-cutané en forme d’étoile qui s’allume sous la peau. Les leds haute définition sont activées grâce à l’utilisation d’un aimant.

    Tim Canon, le fondateur de Grindhouse Wetware, explique, en affichant fièrement son implant sur Twitter : « Aujourd’hui nos produits peuvent paraître des produits de niche, mais une fois que nous serons parvenus à développer un implant cardiaque à faible coût qui vous avertit d’une attaque à venir, tout le monde voudra nos gadgets ». 

    ( @GHWetware #Biohack #bodymod #science pic.twitter.com/y1mrtkLuWI )

     

     

    Cet implant lumineux fait la taille d’une pièce de 2 euros. Il est décrit par Tim Canon comme « un petit bijou de technologie ». Il sert à illuminer les tatouages. N’étant pas approuvé par le corps médical, ce sont des pierceurs et des tatoueurs expérimentés qui pratiquent cette chirurgie. La batterie de 3 volts peut s’illuminer 10.000 fois avant de devoir être changée. Les leds restent allumées pendant 10 secondes puis se mettent en veille. Cet implant va inonder le marché en 2020. L’angle publicitaire sera la luciole : ou comment reproduire la bioluminescence comme certains animaux. Environ quatre personnes par jour se portent volontaires pour un implant. Et ce n’est qu’un début. L’objectif suivant ? Transformer sa main en télécommande et développer « North Star V1 » pour qu’elle fournisse également des données biométriques au porteur.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Grindhouse Wetware

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Article Gentside

     

     

     

  • Le CND de Pantin, dédié au 6ème Art

     

     

    Le « 9-3 » est un département vivier de l’Art : la danse y a élu domicile en 1998. Un lieu unique entièrement dédié à ce 6ème Art de la scène. Le Centre National de la Danse, c’est d’abord un bâtiment rénové et confortable, situé sur les rives du canal de l’Ourcq, avec deux plateaux, douze studios, une médiathèque, une cinémathèque et une salle de projection. Ce sont aussi des spectacles, des formations, des stages et des ressources mises à la disposition des compagnies et des antennes, comme le CND Lyon / Rhône-Alpes.

    Le CND s’est vu confier trois missions : conserver le patrimoine, former des professionnels et favoriser la création. Avec 11 millions d’euros par an de budget et 93 salariés à temps plein, la renommée du Centre est internationale. Une vingtaine d’artistes y sont en résidence et plus de 400 compagnies bénéficient d’une mise à disposition des studios. Le Centre compte également entre ses murs une école de danse qui délivre des diplômes d’Etat de professeur de danse ou d’artiste chorégraphe.

    A l’affiche, une programmation au fil des saisons qui s’organise sur trois temps forts : l’automne, le printemps et l’été. Au printemps 2016 donc, le CND proposera le programme « AFFICHE » : plusieurs thématiques dont les danses folkloriques. Et cet été : « CAMPING » vous offrira une expérience unique en Europe avec une plate-forme internationale permettant de rencontrer des artistes, avec des cours, des conférences.

    Rendez-vous donc sur le site du CND pour plus d’information.