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  • Silence Plateau | Big Eyes (Biopic, 2015)

     

    On ne présente plus Tim Burton, de son vrai nom Monsieur Thimothy Walter Burton, 57 ans en août. De Tim Burton, on aime autant ses films (« Beetlejuice » en 1988, « Edward aux mains d’argent » en 1990, « Charlie et la Chocolaterie » en 2005) que ses films d’animation (« Les Noces Funèbres » en 2005, « Frankenweenie » en 2012, « L’étrange Noël de Monsieur Jack » en 1993). Entre comédies (« Mars Attacks ! » en 1996) et blockbusters (« Batman » en 1989 et 1992), on a peu l’habitude du Tim Burton réalisateur de drames presque normaux. Et sans femme (Helena Bonham Carter) ni acteur fétiche (Johnny Depp).

    Dans « Big Eyes » on ne retrouve rien de tout cela ni personne. Juste une actrice montante, Amy Adams, qu’on a appris à aimer depuis « American Bluff » en 2013 et son Golden Globe de la meilleure actrice, et Christoph Waltz qui ne s’en sort pas des rôles de salopards depuis « Inglourious Basterds » de Tarantino en 2009.

    « Big Eyes » est un film normal et court, aux images colorées et acidulées. Années 1950, Margaret Keane quitte son mari pour tomber dans les bras d’un peintre raté qui lui vole son art et son âme en se faisant passer pour l’auteur de ses tableaux. Une histoire vraie complètement dingue : durant plus de dix ans, musées, animateurs de show tv, critiques d’art, tous ont cru que Walter Keane était l’auteur des « enfants aux grands yeux ».

    Margaret Keane est encore en vie. Née en 1927, elle a maintenant 88 ans. Il lui fallut attendre 1986 pour quelle ait à nouveau le droit de signer ses œuvres de son nom. Nul doute que Tim Burton a été influencé par cette artiste dont il a, parait-il, plusieurs œuvres dans sa collection de peintures. Elle fait d’ailleurs une apparition dans le film, assise lisant la Bible sur un banc.

    Le petit plus de « Big Eyes » : Golden Globe de la meilleure chanson originale pour Lana del Rey.

     

     

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    Tim Burton | Big Eyes (Biopic, 2015)

     

     

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  • Anish Kapoor | Un vagin à Versailles

     

     

    A l’heure où de nombreux festivals doivent fermer leurs guichets faute de subventions des pouvoirs publics, on voit fleurir sur les réseaux sociaux de drôles de choix artistiques qui laissent perplexe…

     

    D’abord il y a eu le Pont des Arts qui s’est mis au Street Art, nous dit-on. Qu’est-ce que le « Street Art » ou « Art Urbain » ? C’est un mouvement artistique qui regroupe toutes les formes d’art réalisées dans les espaces publics ou dans la rue. Par exemple, les graffitis, les pubs, les pochoirs, les stickers ou encore la mosaïque et le yam bombing (des vêtements en tricot pour habiller les objets urbains). Il s’agit donc d’un art éphémère, et c’est tant mieux dans le cas particulier qui nous intéresse.

    On nous dit qu’il a fallu faire appel à quatre artistes internationaux pour décorer notre patrimoine français. Comme à Versailles… Anish Kapoor est anglo-indien. Pourquoi ne pas, sans être chauvin ni protectionniste, subventionner des artistes français pour compenser les suppressions de dotations ? D’autant que Kapoor avait déjà été embauché par l’Etat français en 2011 pour habiller la Nef du Grand Palais. Bref, 700 000 verrous ont été récoltés et 45 tonnes de métal recyclées, remplacés par des panneaux rose fluo. Pardon, par « des calligrafittis mauves qui courent telles des arabesques » (Le Parisien).

    On est loin, très loin de l’emballage réussi du Pont Neuf par Christo en 1985, qui ne souffre absolument pas la comparaison, me semble-t-il.

    Et après ? Des parapets en verre… approuvés par les architectes des Bâtiments de France. Ouf ! On est sauvés. Le verdict du public est quant à lui très sévère : les panneaux sont déjà tagués. Nul doute que les panneaux de verre le seront aussi. On aura alors droit, encore, à du Street Art, mais en version populaire, sûrement plus inventive, originale et pour bien moins cher.

    Après Paris, ex plus belle ville du Monde depuis le 1er juin, allons faire un petit tour au château de Versailles, futur – ex – plus beau château mondialement copié. Bientôt les touristes Chinois viendront photographier le Parc de Le Nôtre «dialoguant » avec les sculptures géantes de Kapoor. Quelle jolie expression (Libération). Plusieurs milliers de tonnes d’acier, de terre et de pierres sur la pelouse du Parc, comme c’est écologique ! Je n’ose même pas imaginer en termes de transport, le coût d’un tel voyage de matières premières. L’artiste donne au journal, en exclusivité, une « définition mystérieuse » de son œuvre :

    • « Ma sculpture est semblable à un corps gisant sur le sol avec les jambes ouvertes, dont on ne sait pas s’il est un objet masculin ou féminin. Avec un vaste orifice intérieur, comme une oreille ou un vagin, on ne sait pas au  juste. Un long tuyau qui pourrait être masculin, un phallus/vagin ».
    • Avant de rajouter : « Il s’agit du vagin de la reine qui prend le pouvoir ».

    On a hâte !

    L’expo a ouvert mardi 9 juin. La Com est déjà une réussite : rien de tel qu’une bonne polémique à caractère sexuel.

    Mais qu’en est-il exactement de l’oeuvre en elle-même, au delà de son titre ?

    A en voir la photo, rien de choquant. L’oeuvre s’appelle « Dirty Corner », est en acier et mesure 10 mètres de haut. On dirait plutôt une énorme corne d’abondance qui nous fait penser aux pubs de  « La voix de son Maître ».  Ce qui dérange plus, ce sont les énormes pierres en béton enchevêtrées comme un tas de gravas dans une décharge publique.

    Mais bon. Il y a six sculptures monumentales en tout. Seule l’une d’entre elles porte à discussion. Et la discussion, c’est plutôt pas mal. Les autres dont le cube, le panneau d’acier incurvé au pied de la Galerie des Glaces qui reflète la façade du château et le parc, l’antenne géante qui reflète le ciel, le typhon qui ressemble à une fontaine ou une galaxie et les nuages sont jolies et intéressantes.

    Enfin, il y a « Shooting in the corner » : située dans la salle du Jeu de Paume, en face du tableau du peintre David, cette sculpture est un canon qui tire de la cire couleur sang pour évoquer des corps en bouillie. Sexy.

    • « Cette installation controversée interroge sur la violence de notre société contemporaine. La présidente de Versailles, Catherine Pégard,  fait preuve de courage et de générosité car c’est une provocation ».

    Chacun a sa  propre définition du courage et de la générosité…

    Finalement, ce qui choque le plus, ce ne sont pas les sculptures, mais les propos qui les accompagnent. Les sculptures et les œuvres de Anish Kapoor sont magnifiques. C’est un grand créatif.  Mais qu’il arrête de nous gâcher notre plaisir de contemplation avec ses commentaires : à moins que ce ne soit un fait exprès, un autre coup de génie pour faire parler de lui..

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Anish Kapoor Official

     

     

     

  • Strip Steve | The Hood

     

     

    Derrière « Strip Steve » se cache un jeune Dj producteur d’origine bordelaise, Théo Pozoga.

    Il sort son premier Ep en 2007 sur le label berlinois Boysnoize Records, « Skip School Ep », et nous distille depuis sa house punchy et brillante.

    Installé depuis quelques années à Berlin, Strip Steve s’inspire tant du hip-hop que du son de Chicago.

    Découvrons maintenant le clip de son titre « Hood », extrait de l’album  « Micro Mega » sorti en 2012.

    Attention, tuerie absolue…

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Boysnoize Records

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Strip Steve @ Discogs

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Strip Steve @ Soundcloud

     

     

     

  • « La Fantaisie des Dieux » | Interview exclusive de Patrick de Saint-Exupéry

     

    « La Fantaisie des Dieux » est une excellente BD reportage sur le génocide rwandais de 1994. Elle figure dans le Top 10 des meilleures BD de l’année 2014.  Patrick de Saint-Exupéry est aux commandes du scénario et Hippolyte au dessin. Publiée en 2014 aux Editions « Les arènes », la BD raconte le génocide sous l’angle plus précis du rôle de la France. L’acteur principal en est le silence : celui des autorités françaises, celui des morts, celui des survivants qui se cachent ou de la nature privée à nouveau de toute présence humaine.

    L’histoire : Patrick, journaliste raconte, 20 ans après, le déroulement du génocide rwandais à un ami (le dessinateur  Hippolyte) en l’emmenant sur les lieux où se sont déroulés les événements.

    Le ton s’efforce d’être soft, objectif, de s’en tenir aux faits, sans partis pris. L’horreur suffisant à elle-même, il n’était en effet pas nécessaire d’en rajouter. Pas de femmes qui pleurent, pas de corps mutilés, on n’est absolument pas dans le voyeurisme ni dans le cru du réalisme. Le génocide, on en parle de manière journalistique, en exprimant les faits. Tout simplement.

    Les dessins d’aquarelle relevés d’un trait d’encre de chine et les couleurs pastelles très diluées apportent une douceur au propos. L’humour permet de détendre l’atmosphère en relevant l’absurde de la situation, le décalage entre la beauté du paysage et le sordide des massacres, le déphasage entre les propos des assassins et l’infâmité de leurs actes.

    Les mots sont rares mais choisis. On reconnaît l’oeil du photographe dans certaines prises de vues. Des photos noir et blanc sont d’ailleurs parcimonieusement distillées dans le texte montrant les lieux ou les personnages tels qu’ils sont aujourd’hui, 20 ans plus tard. C’est très émouvant. Cela donne du coffre à l’histoire, permettant au lecteur de bien prendre conscience qu’il s’agit de faits réels et pas d’une fiction,  que ces gens-là ont bien existé, démontrant une fois de plus que bien souvent, la fiction dépasse la réalité.

    A moto, les deux personnages principaux remontent la chronologie des événements. Le ton des dialogues est bref, clair, allant à l’essentiel. Les aquarelles du lac Kivu sont magnifiques. Il y en a plusieurs, qui reviennent en leïtmotiv, comme un instant de pause, de méditation. Un temps nécessaire pour souffler et digérer les informations. Mais les pages bleues cassent parfois un peu le rythme. Elles nous réveillent trop brusquement de notre plongée dans l’histoire et on s’interroge parfois de leur utilité, même si l’on comprend qu’il s’agit d’une introspection.

    La fin est comme le début : scotchante !… A peine croyable pour qui découvre l’envers du décor. La sidération causée par la révélation finale est extrêmement bien rendue à travers les dessins en zoom des yeux du gendarme adjudant chef au GIGN, Thierry Prungnaud.

    Né en 1962, Patrick de Saint-Exupéry est un journaliste français ayant couvert de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient en tant que correspondant à l’étranger. Lauréat du Prix Albert Londres en 1991 pour ses reportages sur la guerre du Libéria et l’apartheid en Afrique du Sud, il a fondé sa propre revue de grand reportage appelée « XXI » en 2008. Présent au Rwanda lors de l’opération Turquoise, il écrit toute une série d’articles pour faire connaître les événements de Bisesero dont il fut l’un des témoins directs.

    Hippolyte avait déjà réalisé dix BD reportage avant « La Fantaisie des Dieux » . C’était la première fois en 2013 qu’il se rendait au Rwanda.

    Pour aller plus loin :

    ✓ « Silence Turquoise » Editions Don Quichotte, 2012, Laure Vulpian et Thierry Prungnaud

    ✓ « Complices de l’inavouable, la France au Rwanda », 2004 Patrick Saint Exupéry

     

    Instant-City-La-Fantaisie-des-Dieux-01

     

    Pour Instant City, Patrick de Saint -Exupéry a accepté de répondre à nos questions :

    iCity  : Bonjour Patrick de Saint-Exupéry, pourquoi une BD en plus des livres ?

    PdSE : Parce qu’elle nous a semblé nécessaire, à Hippolyte et à moi-même. Hippolyte avait 18 ans au moment des faits. Lorsque nous avons discuté du projet, il me disait se souvenir des images alors passées à la télévision mais « n’avoir rien compris » à cette histoire dont il ne gardait en tête qu’une impression confuse d’extrême violence et d’effroi. Revenir vingt ans plus tard en bande dessinée sur le génocide des Tutsis du Rwanda, c’est offrir un nouveau point d’accès à cette page d’histoire qui nous concerne et nous interroge, tant sur les mécanismes du génocide que sur le rôle de la France..

    iCity  : Pourquoi ce sujet est-il davantage présent dans vos écrits que d’autres (le Libéria ou l’apartheid ) ?

    PdSE : Un génocide est un défi à la compréhension. Son marqueur n’est pas la furie, mais le silence qui s’ensuit. Ce silence n’est pas acceptable. Un génocide est un crime contre l’humanité. Ce crime et sa possibilité doivent être interrogés. C’est une exigence morale.

    iCity  : Quelle technique Hipolpolyte utilise-t-il ? Est-ce bien de l’aquarelle + encre de chine ? Ce choix d’outils est-il délibéré par rapport à un objectif précis ?

    PdSE : Oui, Hippolyte travaille en aquarelle avec des traits en encre de chine.

    iCity  : Les pages bleues : pouvez-vous nous en parler ?

    PdSE : Ces pages bleues sont une respiration. Elles nous ont semblé nécessaires, pour balancer le rythme et poser des éléments de réflexion. Entrer dans une compréhension des mécanismes du génocide suppose d’accepter de se confronter à sa propre humanité. C’est l’objet de ces pages qui sont des moments vécus par Hippolyte : tous les soirs, celui-ci éprouvait la nécessité de se « laver » dans les eaux du lac Kivu de ce qu’il avait entendu et compris dans la journée.

    iCity  : Quel accueil avez-vous eu à la publication de vos articles en rentrant du Rwanda ? Avez-vous été menacé ? Moqué ?

    PdSE : Ca n’a pas toujours été facile. Il a surtout fallu affronter une réticence générale au questionnement, à l’interrogation. En gros : « Pourquoi reparler de tout cela alors que c’est passé ? »…

    iCity  : Top 10 de la meilleure BD en 2014, avec un sujet aussi dur et sensible, une vraie fierté ?

    PdSE : Je ne sais pas si cela est motif à fierté. Je pense que cette BD était nécessaire. Qu’elle ait été bien accueillie est bien sûr une satisfaction. Hippolyte a réalisé un très beau travail et le public a bien compris la démarche. Mais il reste tant encore à faire…

    iCity  : Le Rwanda est-il derrière vous maintenant, ou y aura-t-il une suite, peut-être un film ?

    PdSE : Cela fait plusieurs années que je me dis que le Rwanda est maintenant derrière moi et, à chaque fois, je me trompe. Alors que vous dire ?… Peut-être, peut-être pas, je ne sais pas. Tout ce que je puis vous dire, c’est que cette histoire n’a pas fini de m’interroger.

    iCity  : Merci à vous.

    PdSE : Merci à vous également

     

     

     

  • Festival du Film d’Animation d’Annecy 2015

     

     

    Teaser du 39ème Festival International du Film d’Animation d’Annecy :

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    Cristal d’honneur pour Florence Miailhe !

    Le Festival International du Film d’Animation d’Annecy 2015 met en avant les femmes dans l’animation. À cette occasion, Florence Miailhe recevra le Cristal d’honneur. Tant son style atypique, baptisé « Le Film Peint », que son univers poétique, ont régulièrement été récompensés par des prix prestigieux.

    En 1999, elle réalise « Au premier dimanche d’août », présenté en sélection officielle à Annecy en 2000, nominé pour le Cartoon d’or en 2001 et César du meilleur court métrage en 2002.

    Son court métrage « Conte de Quartier » est quant à lui distingué par une mention spéciale du jury au festival de Cannes en 2006.

    L’affiche confiée à une animatrice de renom : Regina Pessoa

    Toujours dans le cadre de la thématique du Festival 2015 liée aux femmes, la réalisation de l’affiche officielle a été confiée à une réalisatrice reconnue dans le monde du cinéma d’animation, Regina Pessoa.

    L’animatrice portugaise connaît bien la manifestation, puisqu’elle y a reçu le Cristal du court métrage d’Annecy en 2006 pour son film « Histoire tragique avec fin heureuse ». Aujourd’hui, Ce film reste le court métrage d’animation portugais le plus récompensé dans le monde.

    Bon festival à tous !

     

     

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  • In Memoriam | Christopher Lee (1922 – 2015)

     

    Christopher Lee, connu par tous sous les traits de Saroumane dans la saga du « Seigneur des Anneaux » et du « Hobbit », est décédé dimanche 7 juin à l’hôpital de Chelsea, à Londres. Acteur britannique né en 1922, il avait 93 ans. Connu pour ses rôles de Dracula (18 films entre 1958 et 1974), il enchaîne les films d’horreur (en raison de sa voix très grave et de sa taille imposante, qui en faisait l’acteur parfait pour ce genre de rôles) avant d’incarner trois fois Sherlock Holmes.

    Il croise alors la route de Tim Burton et devient l’un de ses acteurs récurrents, au même titre que Johnny Depp ou Helena Boham Carter. Il tourne « Sleepy Hollow » en 1999, puis en 2005 « Charlie et la Chocolaterie ». Pour l’anecdote, Tim Burton, grand fan et nostalgique des vieux films d’horreur de la Hammer Film Productions, l’avait choisi à ce titre pour lui rendre hommage.

    Il a participé au succès de quelques grands Blockbusters : James Bond en 1974 dans « L’homme au pistolet d’or » avec là encore, un rôle de méchant, celui de Scaramanga et bien sûr, entre 2001 et 2014, les trilogies du « Seigneur des Anneaux » (rôle de Saroumane), du « Hobbit » et le légendaire « Star Wars ». Tout ça, à plus de 80 ans ! Au total, il aura tourné pas moins de 225 films en 67 ans de carrière, entre 1948 et 2015 : soit une moyenne de trois films par an ! Du jamais vu…

    Ian Mac Kellen (Gandalf) lui a rendu hommage, via Twitter et Facebook , à travers un long texte dans lequel il raconte sa rencontre avec Christopher Lee lors des débuts du tournage en Nouvelle Zélande. ( 4,4 millions de like ).

    Dans la revue de presse, on apprend la passion de Christopher Lee pour le « Heavy Metal » : il a même enregistré plusieurs disques. Il a reçu le prix « Spirit of Metal » des mains de Tony Iommi, le guitariste du groupe Black Sabbath. A 91 ans, il sort même un disque de Musique de Noël version Métal et figure dans le classement américain des singles avec « Jingle Hell », sorti de son album « Metal Knight », un petit cadeau d’anniversaire pour ses 92 ans ! Qui dit qu’on est vieux à 70 ans ?!

     

    [youtube id= »305viYB-G1U » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Pour aller plus loin :

    Samedi 13 juin à 22h10, la chaîne Arte diffusait un reportage sur l’acteur, « L’élégance des ténèbres », que vous pouvez revoir en replay. Il s’agit d’un portrait réalisé par le réalisateur allemand Olivier Schwehm en 2009.

     

     

     

  • Focus | Interview exclusive de Patrick de Saint-Exupéry

     

     

    [kleo_pin type= »circle » left= »yes »]          « FOCUS »: un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

     

    Né en 1962, Patrick de Saint-Exupéry est un journaliste français ayant couvert de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient en tant que correspondant à l’étranger. Lauréat du Prix Albert Londres en 1991 pour ses reportages sur la guerre du Libéria et l’apartheid en Afrique du Sud, il a fondé sa propre revue de grand reportage appelée « XXI » en 2008. Présent au Rwanda lors de l’opération Turquoise, il écrit toute une série d’articles pour faire connaître les événements de Bisesero dont il fut l’un des témoins directs.

    Pour Instant City, Patrick de Saint -Exupéry a accepté de répondre à nos questions :

    iCity  : Bonjour Patrick de Saint-Exupéry, pourquoi une BD en plus des livres ?

    PdSE : Parce qu’elle nous a semblé nécessaire, à Hippolyte et à moi-même. Hippolyte avait 18 ans au moment des faits. Lorsque nous avons discuté du projet, il me disait se souvenir des images alors passées à la télévision mais « n’avoir rien compris » à cette histoire dont il ne gardait en tête qu’une impression confuse d’extrême violence et d’effroi. Revenir vingt ans plus tard en bande dessinée sur le génocide des Tutsis du Rwanda, c’est offrir un nouveau point d’accès à cette page d’histoire qui nous concerne et nous interroge, tant sur les mécanismes du génocide que sur le rôle de la France..

    iCity  : Pourquoi ce sujet est-il davantage présent dans vos écrits que d’autres (le Libéria ou l’apartheid ) ?

    PdSE : Un génocide est un défi à la compréhension. Son marqueur n’est pas la furie, mais le silence qui s’ensuit. Ce silence n’est pas acceptable. Un génocide est un crime contre l’humanité. Ce crime et sa possibilité doivent être interrogés. C’est une exigence morale.

    iCity  : Quelle technique Hipolpolyte utilise-t-il ? Est-ce bien de l’aquarelle + encre de chine ? Ce choix d’outils est-il délibéré par rapport à un objectif précis ?

    PdSE : Oui, Hippolyte travaille en aquarelle avec des traits en encre de chine.

    iCity  : Les pages bleues : pouvez-vous nous en parler ?

    PdSE : Ces pages bleues sont une respiration. Elles nous ont semblé nécessaires, pour balancer le rythme et poser des éléments de réflexion. Entrer dans une compréhension des mécanismes du génocide suppose d’accepter de se confronter à sa propre humanité. C’est l’objet de ces pages qui sont des moments vécus par Hippolyte : tous les soirs, celui-ci éprouvait la nécessité de se « laver » dans les eaux du lac Kivu de ce qu’il avait entendu et compris dans la journée.

    iCity  : Quel accueil avez-vous eu à la publication de vos articles en rentrant du Rwanda ? Avez-vous été menacé ? Moqué ?

    PdSE : Ca n’a pas toujours été facile. Il a surtout fallu affronter une réticence générale au questionnement, à l’interrogation. En gros : « Pourquoi reparler de tout cela alors que c’est passé ? »…

    iCity  : Top 10 de la meilleure BD en 2014, avec un sujet aussi dur et sensible, une vraie fierté ?

    PdSE : Je ne sais pas si cela est motif à fierté. Je pense que cette BD était nécessaire. Qu’elle ait été bien accueillie est bien sûr une satisfaction. Hippolyte a réalisé un très beau travail et le public a bien compris la démarche. Mais il reste tant encore à faire…

    iCity  : Le Rwanda est-il derrière vous maintenant, ou y aura-t-il une suite, peut-être un film ?

    PdSE : Cela fait plusieurs années que je me dis que le Rwanda est maintenant derrière moi et, à chaque fois, je me trompe. Alors que vous dire ?… Peut-être, peut-être pas, je ne sais pas. Tout ce que je puis vous dire, c’est que cette histoire n’a pas fini de m’interroger.

    iCity  : Merci à vous.

    PdSE : Merci à vous également.

     

     

     

  • Bande Dessinée | « La Fantaisie des Dieux »

     

     

    « La Fantaisie des Dieux » est une excellente BD reportage sur le génocide rwandais de 1994. Elle figure dans le Top 10 des meilleures BD de l’année 2014.  Patrick de Saint-Exupéry est aux commandes du scénario et Hippolyte au dessin. Publiée en 2014 aux Editions « Les arènes », la BD raconte le génocide sous l’angle plus précis du rôle de la France. L’acteur principal en est le silence : celui des autorités françaises, celui des morts, celui des survivants qui se cachent ou de la nature privée à nouveau de toute présence humaine.

    L’histoire : Patrick, journaliste raconte, 20 ans après, le déroulement du génocide rwandais à un ami (le dessinateur  Hippolyte) en l’emmenant sur les lieux où se sont déroulés les événements.

    Le ton s’efforce d’être soft, objectif, de s’en tenir aux faits, sans partis pris. L’horreur suffisant à elle-même, il n’était en effet pas nécessaire d’en rajouter. Pas de femmes qui pleurent, pas de corps mutilés, on n’est absolument pas dans le voyeurisme ni dans le cru du réalisme. Le génocide, on en parle de manière journalistique, en exprimant les faits. Tout simplement.

    Les dessins d’aquarelle relevés d’un trait d’encre de chine et les couleurs pastelles très diluées apportent une douceur au propos. L’humour permet de détendre l’atmosphère en relevant l’absurde de la situation, le décalage entre la beauté du paysage et le sordide des massacres, le déphasage entre les propos des assassins et l’infâmité de leurs actes.

    Les mots sont rares mais choisis. On reconnaît l’oeil du photographe dans certaines prises de vues. Des photos noir et blanc sont d’ailleurs parcimonieusement distillées dans le texte montrant les lieux ou les personnages tels qu’ils sont aujourd’hui, 20 ans plus tard. C’est très émouvant. Cela donne du coffre à l’histoire, permettant au lecteur de bien prendre conscience qu’il s’agit de faits réels et pas d’une fiction,  que ces gens-là ont bien existé, démontrant une fois de plus que bien souvent, la fiction dépasse la réalité.

    A moto, les deux personnages principaux remontent la chronologie des événements. Le ton des dialogues est bref, clair, allant à l’essentiel. Les aquarelles du lac Kivu sont magnifiques. Il y en a plusieurs, qui reviennent en leïtmotiv, comme un instant de pause, de méditation. Un temps nécessaire pour souffler et digérer les informations. Mais les pages bleues cassent parfois un peu le rythme. Elles nous réveillent trop brusquement de notre plongée dans l’histoire et on s’interroge parfois de leur utilité, même si l’on comprend qu’il s’agit d’une introspection.

    La fin est comme le début : scotchante !… A peine croyable pour qui découvre l’envers du décor. La sidération causée par la révélation finale est extrêmement bien rendue à travers les dessins en zoom des yeux du gendarme adjudant chef au GIGN, Thierry Prungnaud.

    Né en 1962, Patrick de Saint-Exupéry est un journaliste français ayant couvert de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient en tant que correspondant à l’étranger. Lauréat du Prix Albert Londres en 1991 pour ses reportages sur la guerre du Libéria et l’apartheid en Afrique du Sud, il a fondé sa propre revue de grand reportage appelée « XXI » en 2008. Présent au Rwanda lors de l’opération Turquoise, il écrit toute une série d’articles pour faire connaître les événements de Bisesero dont il fut l’un des témoins directs.

    Hippolyte avait déjà réalisé dix BD reportage avant « La Fantaisie des Dieux » . C’était la première fois en 2013 qu’il se rendait au Rwanda.

     

    Pour aller plus loin :

    ✓ « Silence Turquoise » Editions Don Quichotte, 2012, Laure Vulpian et Thierry Prungnaud

    ✓ « Complices de l’inavouable, la France au Rwanda », 2004 Patrick Saint Exupéry

     

     

     

  • In Memoriam | Ornette Coleman

     

    Le légendaire saxophoniste et compositeur de jazz américain Ornette Coleman, précurseur du free jazz, est décédé jeudi 11 juin 2015 à New York, à l’âge de 85 ans.

    Grand admirateur de Charlie Parker, le créateur du be-bop, et multi-instrumentaliste, Ornette Coleman quitte son Texas natal, d’abord pour Los Angeles, avant de s’installer à New York en 1959, où il signe chez Atlantic Records, label sur lequel il enregistrera neuf albums entre 1959 et 1961, parmi lesquels « The Shape of Jazz to Come » (1959) et « Free Jazz: A Collective Improvisation » (1960). Ces deux manifestes vont poser les bases du free jazz, qui laisse une grande part à l’improvisation, hors de toute contrainte harmonique, en s’affranchissant peu à peu des conventions du jazz, du tempo à la structure rythmique, et qui caractériseront le style de jeu de Coleman.

    Contrastant avec la nature profonde d’Ornette Coleman, à savoir celle d’un homme timide, discret et réservé, sa réputation sulfureuse ainsi que son style musical lui attireront tout au long de sa carrière les critiques et les jugements contrastés, en particulier de la part de ses pairs. Il est cependant considéré comme un des précurseurs du Funk.

    A noter quelques collaborations intéressantes, notamment avec Claude Nougaro en 1976, ou encore Lou Reed en 2003.

     

    [vimeo id= »17677794″ align= »center » mode= »normal » autoplay= »no » maxwidth= »900″]

     

     

    Instant-City-Ornette-Coleman-02

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Atlantic Records

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Blue Note Records

     

     

     

  • François Trinel, photographe en Bretagne

    François Trinel, photographe en Bretagne

     

     

    Il y a un mois, nous consacrions un bel article à François Trinel, un de nos coups de coeur du moment.

    Continuons donc à découvrir son formidable travail, à travers un panorama de ses plus belles images.

    Toutes les photos présentées sont en vente sur le site du photographe. Pour plus d’informations, contactez-le sur sa page Facebook.