Catégorie : Evénements

  • De La Soul, l’âge de l’impérieuse indépendance

    De La Soul, l’âge de l’impérieuse indépendance

     

    En 2014, le légendaire groupe américain de hip-hop De La Soul célébrait le 25ème anniversaire de la sortie de son premier album « 3 Feet High And Rising ». Afin de fêter cet événement dignement, nos trois compères annonçaient la prochaine sortie de leur 8ème album « And The Anonymous Nobody ».

    Particularité de ce nouvel opus, il sera intégralement financé par les fans du groupe. Le projet est ainsi présenté sur le site de crowdfounding Kickstarter en mars 2015, avec un objectif à atteindre de 110.000 $ pour la production du disque. En effet, avec sept albums à leur actif, dont le dernier en date, « The Grind Date », remonte déjà à 2004, les membres de De La Soul ont ressenti l’impérieuse nécessité de revendiquer une indépendance artistique totale, en se passant dorénavant de label. L’objectif initial est atteint en quelques heures, et la souscription prenant fin le 30 avril 2015, ce sont finalement plus de 600.000 $ qui auront été collectés à cette date…

    Le son du groupe originaire de Long Island s’appuie depuis sa formation en 1988 sur l’utilisation assumée de samples, intégrant ainsi tous les styles de musique qui ont pu l’inspirer depuis plus de 25 ans, du jazz à la soul, en passant même par Serge Gainsbourg, sur leur troisième opus « Buhloone Mind State » sorti en 1993, ou encore les Whatnauts et leur classique « Help Is On The Way » dans le titre « Ring Ring Ring », extrait de l’album « De La Soul Is Dead » (1991).

    Avec « And The Anonymous Nobody », ils risquent fort de nous surprendre encore, puisqu’ils vont s’y auto-sampler… En effet, suite aux dernières condamnations pour plagiat (l’affaire Blurred Lines, notamment…), tous les samples présents sur ce nouvel album proviennent de jams sessions live ou studio, auxquelles ont d’ailleurs participé quelques guest stars, comme David Byrne, 2 Chainz, Usher, Pete Rock, Roc Marciano, Estelle, ou encore Snoop Dogg.

    Il y a quelques jours, le trio s’excusait auprès de ses fans pour le retard pris dans la production de ce dernier opus : « Hello Fellow Humans, well… We’re working hard to get this album sounding right for your vents to receive. Please accept our apologies for the delay in updates ».

    Allez, afin de vous aider à patienter, vous pourrez toujours regarder un reportage que Tracks leur consacrait l’année dernière, et pour vos oreilles, nous ne saurions trop vous conseiller d’écouter la mixtape sortie en 2014 : « Smell The Da.I.S.Y. (Da Inner Soul Of Yancy) » (pressage indépendant).

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] We Are De La Soul

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] De La Soul @ Tracks

     

     

  • The Velvet Underground à la Philharmonie de Paris en 2016

     

    Après David Bowie en 2015, la Philharmonie de Paris s’attaque à un autre monument du rock en consacrant, du 30 mars au 21 août 2016, une exposition à l’incontournable The Velvet Underground ! L’occasion de redécouvrir le parcours et l’influence de ce mythique groupe new-yorkais formé par Lou Reed et John Cale..

     

    À l’occasion du 50ème anniversaire du fameux « album à la banane », cette exposition fera partager l’histoire et l’héritage d’un groupe éclair (1965-1970), The Velvet Underground, qui a marqué l’histoire de la musique de son empreinte indélébile.

    S’ouvrant sur le paysage de l’Amérique à l’aube des sixties, le parcours met en scène l’émergence de mouvements créatifs marginaux, initialement très minoritaires, puis de plus en plus influents. C’est dans ce contexte que se produit la rencontre improbable entre Lou Reed et John Cale. De leur association survoltée naîtra une alchimie aussi dense qu’éphémère : un univers au son inédit, intrigant et vénéneux.

    En décembre 1965, Andy Warhol prend cette bande de punks avant l’heure sous son aile dans sa Factory, où ils intègrent une trop parfaite beauté qui se fait appeler Nico. En flirtant avec tous les autres arts, les avant-gardes et la mode, ils bricolent des shows futuristes où fusionnent musique live, projections, light-shows et danses sur des textes crus et une symbolique sexuelle débridée. Trop en avance sur son époque, le groupe échoue commercialement. Après un deuxième album qui joue avec la dynamite, secoué par les excès et les batailles d’ego, le Velvet est donné pour mort en 1968. Il renaît avec deux derniers albums plus sereins et décontractés, qui annoncent la carrière solo de Lou Reed.

    Mais c’est après sa séparation que le Velvet a vu sa courbe de notoriété grimper en flèche, phénomène unique dans l’histoire du rock. Le Velvet donne envie : ses sonorités fascinent, son esprit captive et son irrévérence intransigeante galvanise les musiciens depuis plusieurs générations, d’Iggy Pop à Nirvana ou les Kills, de Noir Désir à Vanessa Paradis.

    A l’occasion de cette exposition exceptionnelle, la Philharmonie de Paris proposera également, du 2 au 5 avril 2016, un week-end spécial The Velvet Underground avec notamment John Cale sur scène ! Rappelons que son dernier concert parisien remonte au 23 octobre 2014. C’était au côté de Patti Smith, à la Fondation Cartier.

     

    Commissaires
    Christian Fevret, Carole Mirabello

    Réservation bientôt disponible

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Philharmonie de Paris

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts

     

     

  • Interview Exclusive | Jim, de la bande dessinée au cinéma

    Interview Exclusive | Jim, de la bande dessinée au cinéma

     

    Jim (de son vrai nom Thierry Terrasson) est un auteur de BD qu’on n’a plus besoin de présenter : 110 albums, 1,3 million d’exemplaires vendus, du théâtre, des courts-métrages, et un rêve : le cinéma. Parce que Jim nous fait rêver, nous avons voulu à notre tour nous intéresser à ses rêves.

     

    IC : Vous avez déclaré « rêver de cinéma depuis vos 18 ans » (interview « My little discoveries » – Mars 2013). Qu’est-ce qui vous attire dans le 7ème Art que vous ne retrouvez pas dans le 9ème ?

    Thierry Terrasson : Le monde de la BD et celui du cinéma sont différents : faire de la BD reste un travail solitaire. Parfois on est deux, trois, mais on jouit d’une liberté totale de création. Je peux imaginer un personnage, dire une phrase d’une certaine façon, le dessiner comme j’en ai envie, découper le texte comme il me semble et raconter ce qui me chante. Je peux jouer avec tous les éléments mis à ma disposition pour évoquer des choses, les faire ressentir ou créer un mouvement, et cela juste d’un coup de crayon. Ce sont les possibilités infinies que nous offre la BD.

    L’une des qualités du cinéma qui m’attire, c’est le travail en équipe. On se retrouve soudain plusieurs à projeter notre ressenti, nos idées sur le film. Chacun, selon sa compétence (réalisateur, metteur en scène, scénariste, responsable photo, acteurs…). Un acteur apportera au texte de la finesse, une certaine intensité, un sous-texte, autant de choses qui vont agrémenter la simple idée de départ. De la même façon, le lieu influe sur les idées qu’on avait, c’est pour cette raison que j’essaie de ne pas trop dessiner de story-boards. Ce sont souvent les plans les moins intéressants car les plus calculés. Je préfère les surprises, les accidents qui  donnent la sensation d’attraper la vie au vol.

     

    IC : Vous avez participé aux scénarios de sept courts-métrages : Comment se sont créées à chaque fois les rencontres et les opportunités ?

    Thierry Terrasson : Parfois, des gens sonnent à ma porte, mais la plupart du temps, c’est une envie très instinctive au démarrage, et je cherche alors qui le projet peut intéresser. Souvent en allant chercher dans mes connaissances, parfois en découvrant de nouvelles personnes. On parle là d’une majorité de courts métrages joyeusement amateurs. Seuls les tout derniers prennent un tournant plus professionnel. Je ne fais plus tout, tout seul, ou avec quelques copains. Mon dernier court-métrage, « Vous êtes très jolie, mademoiselle » a été réalisé en faisant appel à des professionnels. Ce n’est plus moi qui tiens la caméra, ce qui est une étape décisive : il s’agit de passer le relais à quelqu’un de calé en photo, en cadrage, qui saura faire bien mieux que ce qu’on ferait, et lui faire confiance ! Chacun son métier.

     

    IC : En 1986, vous réalisiez votre premier court métrage «Chipie St Jill». Quel était le pitch ? Quels étaient vos moyens ? 

    Thierry Terrasson : Les moyens ? Illimités ! (rires) En fait, «  Chipie St Jill » est mon tout premier court métrage, co-réalisé avec mon frère Philippe : il avait 17 ans et moi 19, on parle donc ici d’une histoire de gamins ! Le Crédit Agricole nous avait soutenus dans notre projet en nous faisant un don de 13 000 francs (2 000 euros). Le court parlait d’admiration, de la manière qu’a chacun d’admirer quelqu’un d’autre. On y sentait à plein nez les influences de « 37°2 le matin » et de « La lune dans le caniveau », deux film de Jean-Jacques Beineix. Nos moyens étaient très limités. Comme nous étions inscrits à un club photo et vidéo, un professionnel rencontré là-bas nous avait gracieusement prêté sa caméra et nous avons tourné en 16mm pendant les six mois qu’a duré le tournage. On a très vite réalisé qu’on pouvait faire des miracles à notre petit niveau. Je me souviens d’une anecdote : la scène se déroule sur un quai où sont amarrés des paquebots, dans le port de La Rochelle. Une DS devait être déchargée d’un des paquebots. Facile à écrire, ça prend deux minutes sur un coin de table, mais à tourner ? En discutant avec des hommes sur le chantier naval, contre un petit billet, ils ont accepté de monter et descendre le véhicule pendant une demie- heure, de quoi tourner nos plans. Ça parait tout bête, mais à l’âge qu’on avait, c’était un vrai moment magique pour nous. Pour finir, le court-métrage a fait le tour de quelques festivals et a eu le premier prix au festival du Futuroscope. C’était notre première projection publique, autant dire un régal !

     

    « Si je devais donner un conseil à tous ceux qui veulent démarrer, ce serait celui-là : ne restez pas dans votre coin. Il existe de nombreux clubs vidéos qui permettent de projeter sur écran ce que vous faites. C’est plus intéressant que de poster une vidéo sur U Tube, en tout cas, c’est complémentaire. La réaction du public dans une salle permet de voir très vite si ce que l’on a tourné fonctionne ou pas… et de se remettre en question. »

     

    IC : Votre frère en était co-réalisateur et acteur. La passion du cinéma, une histoire de famille ?

    Thierry Terrasson : Philippe a bifurqué vers l’architecture de son côté. Mais oui, au départ, c’était une vraie passion commune. On a grandi côte à côte à discuter des mêmes films. On venait d’une petite ville de province, c’était sans doute ça ou mourir d’ennui…

    Pour ma part, j’ai toujours adoré raconter des histoires, que ce soit à travers l’écriture, la bande dessinée ou la prise de vue réelle. Ce qui me passionne, c’est de prendre un bout d’histoire et de la faire évoluer en y ajoutant un drame, une rencontre, une situation un peu dingue… Ce qui m’intéresse, c’est de trouver des ponts entre tout ça. Prendre ce que la vie nous offre de plus piquant et de meilleur pour essayer d’en faire quelque chose. J’aime faire vivre des tas de choses à mes personnages, les surprendre, les secouer… Je suppose que c’est ma drogue !

     

    IC : Hubert Touzot est un acteur récurrent de vos courts-métrages. Pouvez-vous nous parler un peu de lui ?

    Thierry Terrasson : Hubert Touzot est un photographe qui a un vrai talent et mérite que l’on découvre son travail. Je lui rends hommage dans l’un de mes prochains albums « De beaux moments ». C’est aussi un super ami, la personne la plus drôle que je connaisse. Il a un cerveau connecté je ne sais où, ce qui lui permet de constamment partir en vrille sur n’importe quel sujet. Il a fait un peu de scène à une époque… Il me conseille, je le conseille. Nous avons même fait un livre ensemble : « T’chat ». Nous nous faisions passer pour une fille et faisions tourner en bourrique des hommes avides de sexe sur les premiers réseaux sociaux. On en pleurait de rire ! L’éditeur un peu moins quand il a vu les chiffres de vente désastreux (rires). C’était il y a cinq ans environ. Hubert l’avait signé U’br. Il écrit toujours, le bougre. Mais son vrai virage est la photographie.

     

    IC : En 2001, vous recevez un 1er prix avec « Le Jeune » et en 2005 votre court-métrage « George » reçoit trois prix, se vend à trois chaînes de télévision. Les choses se sont accélérées  durant ces quatre années ?

    Thierry Terrasson : Disons que ça a marqué une petite étape : je me suis dit qu’il était peut-être temps, maintenant, de tenter l’aventure du long. Ecrire, trouver le bon sujet, convaincre des producteurs, tout cela est indispensable pour franchir cette étape. C’est aussi pour ça que mes projets BD ont évolué, et ressemblent de plus en plus à des films sur le papier. Je suis de plus en plus régulièrement à Paris et j’apprends pas mal de la relation avec les producteurs.

     

     

    Jim 003

     

     

    « Les projets BD et ciné se mêlent donc de plus en plus. Maintenant quand j’écris, je ne sais pas toujours si je l’imagine d’abord en film ou en livre. »

     

    IC : De quoi ont été faites ces  dix dernières années depuis 2005 ?

    Thierry Terrasson : J’ai écrit, imaginé des personnages, des situations. J’ai fait des lectures avec des acteurs, j’ai rencontré des réalisateurs et des producteurs. J’ai beaucoup travaillé à comprendre le fonctionnement du milieu grâce aux rencontres : il s’agit là d’un travail sous-terrain pour parvenir à cerner le métier de scénariste de cinéma, ce qui n’est pas du tout la même approche que scénariste de BD. D’un côté c’est une industrie, de l’autre encore un artisanat.

     

    IC : Quel est votre technique pour écrire ?

    Thierry Terrasson : Au départ, je notais toutes mes idées dans des carnets, des feuilles volantes… Aujourd’hui je les intègre directement dans mon smartphone. Je prends ensuite du fil et une aiguille et j’essaie de coudre les idées ensemble. C’est, de l’avis de spécialistes bien informés, une très mauvaise méthode, car j’essaie d’intégrer la structure après coup. Ils ont sans doute raison mais c’est la méthode que je préfère. J’écris le weekend, la semaine, chez moi vers Montpellier, ou dans le train, ou chez belle-maman, un peu n’importe où. Chez moi, je suis infichu d’écrire dans mon atelier (consacré au dessin), j’ai une pièce dans laquelle j’aime écrire. Avoir un lieu ainsi dédié à l’écriture nous met en condition et donne un cadre, un cérémonial qui met le cerveau en position « écriture ». Même si, en vérité, j’écris vraiment n’importe où. Et je dois bien avouer que la plupart des nouveaux projets naissent en vacances, ou en trajet. Comme quoi, il n’y a pas de secret : il faut agiter son cerveau pour en sortir quelque chose !

     

    IC : de l’écriture à la réalisation, quelles sont les étapes à franchir ?

    Thierry Terrasson : Vous voyez ces militaires en camp d’entraînement, qui avancent à plat ventre dans la boue sous des barbelés ? Ecrire un film, ça m’évoque un peu ça (rires).

    Je n’ai aucun réseau et je sors de nulle part.

     

    « Ma notoriété entre peu en ligne de compte : parfois, quelqu’un me connaît et accepte donc de lire mon travail plus facilement. Mais j’ai forcément tout à prouver chaque fois, ce qui est le jeu. »

     

    Ecrire un scénario de BD a au final si peu à voir avec écrire un scénario de long métrage. Je travaille de plus en plus avec des producteurs, mais les décisions ultimes appartiennent aux distributeurs et aux chaînes de télévision. Il suffit de trouver un éditeur pour qu’une bande dessinée existe. Au cinéma, le producteur n’investit plus d’argent, il va démarcher des investisseurs : les chaînes de télévision, les distributeurs, les aides diverses… Pour les convaincre, le producteur essaie d’avoir un maximum d’atouts en main : des acteurs, un scénario, son passif… Il est bien loin le temps où les producteurs investissaient sur leurs fonds propres, sur leur seule foi en un projet…

     

    IC : Entre 2012 et 2015, vous avez connu plusieurs très grands succès d’édition avec « Une nuit à Rome » Tomes 1 & 2, avec « Héléna » Tomes 1 & 2, avec « Un petit livre oublié sur un banc » Tomes 1 & 2.

    Thierry Terrasson : Même si je m’essaie au cinéma, je resterai toujours attaché à la liberté que m’offre la BD. C’est un vrai bonheur de passer de l’un à l’autre. En ce moment, je me régale en BD de cette extrême liberté. Je dois bien avouer que je savoure ce bonheur là tous les jours !

     

    IC : Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

    Thierry Terrasson : Je travaille sur plusieurs projets en écriture, dont un en co-réalisation avec Stéphan Kot, un vieux complice talentueux. Et je peaufine des scénarios de comédie.

    En septembre 2015 démarre le tournage de l’adaptation de ma BD «L’invitation», par Michel Cohen avec Nicolas Bedos. Le sentiment que quelque chose se met en route.

    Et en BD, j’achève un album dans la lignée de « Une Nuit à Rome », qui s’appelle : « De beaux moments », aux éditions Grand Angle, et va sortir fin août « Où sont passés les grands jours, Tome 2 » avec Alex Tefengki au dessin.

    Et avec Lounis Chabane (Héléna), nous sommes sur deux tomes d’une BD qui va s’appeler « l’Erection ». Tout un programme !

     

    IC : Merci Thierry d’avoir accepté de répondre à nos questions.

    Thierry Terrasson : Mais c’est moi. Merci à vous !

     

     

    Thierry Terrasson 004

     

     

    Et en cadeau, le court-métrage de Thierry Terrasson : « Vous êtes très jolie Mademoiselle » :

     

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  • Happy 40′ Monty Python !

     

    « Monty Python and the Holy Grail » en version musicale pour les 40 ans de la sortie du film.

    Monthy Python Flying Circus, c’est une troupe britannique composée de six humoristes qui se sont rencontrés à la fac et se produisent dans des spectacles composés de sketchs, jusqu’à ce que la BBC leur propose de créer une série TV échappant à toute censure. Durant 45 épisodes, de 1969 à 1974, les Monty Python travaillent leur style, comme les collages surréalistes dans les images d’animation. Chaque émission est une succession de sketchs unis par un fil conducteur qui lui donne son identité propre. Leurs succès est tel qu’il dépasse largement les frontières du Royaume-Uni, en 1975 à l’occasion de leur second long métrage :  « Monty Python Sacré Graal ! ». Suivront « La Vie de Brian » en 1979 et « Le Sens de la Vie » en 1983. Ils seront même invités à se produire dans un show à New-York qu’on peut voir en version filmée dans « Monty Python à Hollywood » (Monty Python Live at the Hollywood Bowl) en 1980. Un temps séparés, ils suivront chacun leur chemin sur des projets différents avant de se retrouver en 2013, alors que l’un d’entre eux, Terry Jones, annonce la reformation de la troupe en même temps qu’un nouvel et ultime spectacle lors d’une conférence de presse à Londres. Les dix représentations données en juillet 2014 afficheront complet. 20 000 tickets partis en 45 secondes pour la première représentation. La troupe désormais à cinq (Graham Chapman est décédé en 1989) joue ses meilleurs sketchs pour son spectacle d’adieu. La dernière représentation sera rediffusée dans le monde entier (sur Arte pour la France).

    La seule parenthèse à leurs vies de célibataires de la troupe fut leurs retrouvailles en 2009, pour un reportage tourné à l’occasion des 40 ans de leur première apparition à l’antenne de la BBC. Pour fêter cet anniversaire, Bill Jones tourna un documentaire racontant en six épisodes l’histoire des Monty Python par eux-mêmes : « Monty Python, toute la vérité ou presque ». Aujourd’hui, c’est un autre anniversaire que fêtent le distributeur Park Circus et Sony Pictures : les 40 ans de la sortie du film « Monty Python and the Holy Grail ». Pour un soir seulement, une version nouvelle, complètement musicale, sera diffusée le 14 octobre 2015. Plus de 500 cinémas britanniques participeront à cette soirée unique avant la sortie par la suite d’une version DVD / Blue Ray dans les pays anglophones. Une seconde vie pour ce film tourné avec des bouts de ficelle (et quelques noix de coco) et financé par des groupes de rock fans comme Led Zeppelin ou Pink Floyd (2 millions d’entrées pour seulement 250 000 dollars de budget de tournage). Terry Gilliam a souvent raconté que le National Trust leur avait refusé de tourner dans les châteaux, les accusant de ne pas respecter la dignité du lieu, ce qui avait obligé la troupe à découper de faux décors en carton peint et à tourner plusieurs scènes simplement dans un parc en plein centre de Londres. L’occasion de voir et revoir ces scènes tordantes, de se remémorer toutes ces anecdotes de tournage et de vérifier si Arthur et ses chevaliers ne trouvent finalement pas le Graal chez Harrod’s.

     

     

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    Et en cadeau, « Monty Python and the Holy Grail » en Lego…

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Monthy Python Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] « Live at Aspen » (1998)

     

     

  • Daft Punk Unchained

     

    On pourrait dire qu’il y a trois parties distinctes dans « Daft Punk Unchained », réalisé par Hervé-Martin Delpierre pour Canal+ : la première concernerait les débuts du groupe, lorsque les musiciens avaient 17/18 ans et qu’ils découvrirent la musique électronique à l’occasion d’une rave-party organisée sur les toîts de Beaubourg.

    La seconde retrace leur ascension et leur carrière, avec pour point culminant le concert du Festival de Coachella en 2006 dont les images feront le tour du monde et le buzz sur internet, en raison du spectacle hallucinant à l’époque d’une pyramide de leds joignant le son à la lumière.

    La troisième explique leur processus de création, leurs influences piochées dans leur engouement pour les années 1970 et le disco en tant que musique à faire danser un public. Professionnels, musiciens, producteurs, DJ, managers, opérateurs se succèdent pour expliquer la maîtrise et le talent des Daft Punk.

    On comprend bien la naissance, la montée en puissance et la consécration par le public du courant de la musique électronique. On ressent l’admiration des professionnels pour le travail des Daft Punk. Il ne s’agit pas d’argent ni de succès, encore moins de notoriété, mais bien du plaisir de faire de la musique, de la volonté d’innover et de prendre son temps pour faire de chaque disque un moment d’exception.

    On boit les paroles de Thomas Bangalter lors d’interviews radio. On adore les quelques images du début quand ils sont encore gamins. On voudrait que celles-ci durent plus longtemps, celles où on les voit mixer. Le film aurait dû et pu être plus long (1h26 minutes) pour prendre davantage le temps de raconter la légende. Certains mystères Daft Punk sont bien pris en charge et traités avec patience comme l’histoire des casques. Toute la séquence dans les ateliers de Los Angeles est passionnante. D’autres sont survolés, comme leur traversée du désert en 2005 après la sortie de leur 3ème album « Human After All », enregistré en seulement 12 jours, sans aucune promotion, et qui marque un retour à une musique plus minimaliste.

    Il manquerait une place un peu plus importante au son. On aurait aimé des passages plus longs de morceaux entiers de musique en live, des extraits d’émissions ou de concerts. Toute la partie mix de leurs sets en tant que DJ est superficiellement survolée. Aucune référence n’est faite à leur sacre en 2006 de meilleurs DJ du monde par le magazine « Mixmag ».

    Rien non plus sur le terreau musical familial qui leur servit d’engrais : comment ils se sont connus (sur les bancs du lycée Carnot en 1986 à Paris), comment ils ont rebaptisé leur groupe (à cause de l’article d’une journaliste anglaise qui qualifia leur premier single de « daft punky trash », c’est-à-dire de musique de timbrés). Seule une allusion furtive est faite au papa de Thomas, Daniel alias Daniel Vangarde, producteur de disco (on dit des Daft Punk qu’ils ont inventé le « disco moderne ») dans les années 1970 qui a travaillé avec Ringo et Sheila, écrit les paroles de la Compagnie Créole et enregistré à Paris l’album d’Eddie Johnes, « More Spell On You » qui est à l’origine du sample de « One More Time ». Ce qui explique la naissance chez Thomas de sa vocation musicale, de son coup de foudre pour la musique électronique (prolongement moderne des soirées danse Disco) et de son professionnalisme en termes de plan de carrière.

    « J’habitais chez mes parents, et j’avais eu de l’argent pour mes 18 ans, 7.000 ou 8.000 francs qui m’ont permis d’acheter un synthétiseur juno-106 et un petit sampleur Akai S01, avec une simple sortie mono. Mon père m’avait, par ailleurs, donné un Minimoog et on avait récupéré un séquenceur, une console de mixage et un petit compresseur. J’avais branché le tout sur un ghetto-blaster que je possédais depuis mes 11 ans. Tout était installé dans ma chambre, sur une table à tréteaux, et j’avais déménagé mon lit dans la chambre d’amis.

    Sur nos premiers morceaux, on n’arrivait pas du tout à faire ce qu’on voulait. On essayait de copier quelque chose sans y parvenir. On aimait les disques américains de Chicago et on essayait de recréer ça. Finalement, c’est le résultat de ce qu’on n’a finalement pas réussi à faire qui est devenu séduisant. » (Les Inrockuptibles – 2013)

    Un reportage sur les Daft Punk, on en rêvait. Alors on reste sur notre faim, forcément. On aurait tant voulu en voir et en savoir plus. Une interview des protagonistes par exemple.

    Alors, pour prolonger le plaisir et se noyer dans les beats et la sueur comme au bon vieux temps ou presque, le groupe aux cinq Grammy  Music Awards (une première dans l’histoire de la musique électronique) sera bientôt en concert au Stade de France le 23 juin 2017 dans le cadre de sa tournée « Alive 2017 ». Ils n’ont pas joué en France depuis 2007…

     

     

    Daft Punk Unchained Affiche

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Alive 2017 Facebook

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Article de Stéphane Jourdain pour Slate

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  La French Touch : des raves aux supermarchés, l’histoire d’une épopée électro

     

     

  • Anish Kapoor | Un vagin à Versailles

     

     

    A l’heure où de nombreux festivals doivent fermer leurs guichets faute de subventions des pouvoirs publics, on voit fleurir sur les réseaux sociaux de drôles de choix artistiques qui laissent perplexe…

     

    D’abord il y a eu le Pont des Arts qui s’est mis au Street Art, nous dit-on. Qu’est-ce que le « Street Art » ou « Art Urbain » ? C’est un mouvement artistique qui regroupe toutes les formes d’art réalisées dans les espaces publics ou dans la rue. Par exemple, les graffitis, les pubs, les pochoirs, les stickers ou encore la mosaïque et le yam bombing (des vêtements en tricot pour habiller les objets urbains). Il s’agit donc d’un art éphémère, et c’est tant mieux dans le cas particulier qui nous intéresse.

    On nous dit qu’il a fallu faire appel à quatre artistes internationaux pour décorer notre patrimoine français. Comme à Versailles… Anish Kapoor est anglo-indien. Pourquoi ne pas, sans être chauvin ni protectionniste, subventionner des artistes français pour compenser les suppressions de dotations ? D’autant que Kapoor avait déjà été embauché par l’Etat français en 2011 pour habiller la Nef du Grand Palais. Bref, 700 000 verrous ont été récoltés et 45 tonnes de métal recyclées, remplacés par des panneaux rose fluo. Pardon, par « des calligrafittis mauves qui courent telles des arabesques » (Le Parisien).

    On est loin, très loin de l’emballage réussi du Pont Neuf par Christo en 1985, qui ne souffre absolument pas la comparaison, me semble-t-il.

    Et après ? Des parapets en verre… approuvés par les architectes des Bâtiments de France. Ouf ! On est sauvés. Le verdict du public est quant à lui très sévère : les panneaux sont déjà tagués. Nul doute que les panneaux de verre le seront aussi. On aura alors droit, encore, à du Street Art, mais en version populaire, sûrement plus inventive, originale et pour bien moins cher.

    Après Paris, ex plus belle ville du Monde depuis le 1er juin, allons faire un petit tour au château de Versailles, futur – ex – plus beau château mondialement copié. Bientôt les touristes Chinois viendront photographier le Parc de Le Nôtre «dialoguant » avec les sculptures géantes de Kapoor. Quelle jolie expression (Libération). Plusieurs milliers de tonnes d’acier, de terre et de pierres sur la pelouse du Parc, comme c’est écologique ! Je n’ose même pas imaginer en termes de transport, le coût d’un tel voyage de matières premières. L’artiste donne au journal, en exclusivité, une « définition mystérieuse » de son œuvre :

    • « Ma sculpture est semblable à un corps gisant sur le sol avec les jambes ouvertes, dont on ne sait pas s’il est un objet masculin ou féminin. Avec un vaste orifice intérieur, comme une oreille ou un vagin, on ne sait pas au  juste. Un long tuyau qui pourrait être masculin, un phallus/vagin ».
    • Avant de rajouter : « Il s’agit du vagin de la reine qui prend le pouvoir ».

    On a hâte !

    L’expo a ouvert mardi 9 juin. La Com est déjà une réussite : rien de tel qu’une bonne polémique à caractère sexuel.

    Mais qu’en est-il exactement de l’oeuvre en elle-même, au delà de son titre ?

    A en voir la photo, rien de choquant. L’oeuvre s’appelle « Dirty Corner », est en acier et mesure 10 mètres de haut. On dirait plutôt une énorme corne d’abondance qui nous fait penser aux pubs de  « La voix de son Maître ».  Ce qui dérange plus, ce sont les énormes pierres en béton enchevêtrées comme un tas de gravas dans une décharge publique.

    Mais bon. Il y a six sculptures monumentales en tout. Seule l’une d’entre elles porte à discussion. Et la discussion, c’est plutôt pas mal. Les autres dont le cube, le panneau d’acier incurvé au pied de la Galerie des Glaces qui reflète la façade du château et le parc, l’antenne géante qui reflète le ciel, le typhon qui ressemble à une fontaine ou une galaxie et les nuages sont jolies et intéressantes.

    Enfin, il y a « Shooting in the corner » : située dans la salle du Jeu de Paume, en face du tableau du peintre David, cette sculpture est un canon qui tire de la cire couleur sang pour évoquer des corps en bouillie. Sexy.

    • « Cette installation controversée interroge sur la violence de notre société contemporaine. La présidente de Versailles, Catherine Pégard,  fait preuve de courage et de générosité car c’est une provocation ».

    Chacun a sa  propre définition du courage et de la générosité…

    Finalement, ce qui choque le plus, ce ne sont pas les sculptures, mais les propos qui les accompagnent. Les sculptures et les œuvres de Anish Kapoor sont magnifiques. C’est un grand créatif.  Mais qu’il arrête de nous gâcher notre plaisir de contemplation avec ses commentaires : à moins que ce ne soit un fait exprès, un autre coup de génie pour faire parler de lui..

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Anish Kapoor Official

     

     

     

  • « La Fantaisie des Dieux » | Interview exclusive de Patrick de Saint-Exupéry

     

    « La Fantaisie des Dieux » est une excellente BD reportage sur le génocide rwandais de 1994. Elle figure dans le Top 10 des meilleures BD de l’année 2014.  Patrick de Saint-Exupéry est aux commandes du scénario et Hippolyte au dessin. Publiée en 2014 aux Editions « Les arènes », la BD raconte le génocide sous l’angle plus précis du rôle de la France. L’acteur principal en est le silence : celui des autorités françaises, celui des morts, celui des survivants qui se cachent ou de la nature privée à nouveau de toute présence humaine.

    L’histoire : Patrick, journaliste raconte, 20 ans après, le déroulement du génocide rwandais à un ami (le dessinateur  Hippolyte) en l’emmenant sur les lieux où se sont déroulés les événements.

    Le ton s’efforce d’être soft, objectif, de s’en tenir aux faits, sans partis pris. L’horreur suffisant à elle-même, il n’était en effet pas nécessaire d’en rajouter. Pas de femmes qui pleurent, pas de corps mutilés, on n’est absolument pas dans le voyeurisme ni dans le cru du réalisme. Le génocide, on en parle de manière journalistique, en exprimant les faits. Tout simplement.

    Les dessins d’aquarelle relevés d’un trait d’encre de chine et les couleurs pastelles très diluées apportent une douceur au propos. L’humour permet de détendre l’atmosphère en relevant l’absurde de la situation, le décalage entre la beauté du paysage et le sordide des massacres, le déphasage entre les propos des assassins et l’infâmité de leurs actes.

    Les mots sont rares mais choisis. On reconnaît l’oeil du photographe dans certaines prises de vues. Des photos noir et blanc sont d’ailleurs parcimonieusement distillées dans le texte montrant les lieux ou les personnages tels qu’ils sont aujourd’hui, 20 ans plus tard. C’est très émouvant. Cela donne du coffre à l’histoire, permettant au lecteur de bien prendre conscience qu’il s’agit de faits réels et pas d’une fiction,  que ces gens-là ont bien existé, démontrant une fois de plus que bien souvent, la fiction dépasse la réalité.

    A moto, les deux personnages principaux remontent la chronologie des événements. Le ton des dialogues est bref, clair, allant à l’essentiel. Les aquarelles du lac Kivu sont magnifiques. Il y en a plusieurs, qui reviennent en leïtmotiv, comme un instant de pause, de méditation. Un temps nécessaire pour souffler et digérer les informations. Mais les pages bleues cassent parfois un peu le rythme. Elles nous réveillent trop brusquement de notre plongée dans l’histoire et on s’interroge parfois de leur utilité, même si l’on comprend qu’il s’agit d’une introspection.

    La fin est comme le début : scotchante !… A peine croyable pour qui découvre l’envers du décor. La sidération causée par la révélation finale est extrêmement bien rendue à travers les dessins en zoom des yeux du gendarme adjudant chef au GIGN, Thierry Prungnaud.

    Né en 1962, Patrick de Saint-Exupéry est un journaliste français ayant couvert de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient en tant que correspondant à l’étranger. Lauréat du Prix Albert Londres en 1991 pour ses reportages sur la guerre du Libéria et l’apartheid en Afrique du Sud, il a fondé sa propre revue de grand reportage appelée « XXI » en 2008. Présent au Rwanda lors de l’opération Turquoise, il écrit toute une série d’articles pour faire connaître les événements de Bisesero dont il fut l’un des témoins directs.

    Hippolyte avait déjà réalisé dix BD reportage avant « La Fantaisie des Dieux » . C’était la première fois en 2013 qu’il se rendait au Rwanda.

    Pour aller plus loin :

    ✓ « Silence Turquoise » Editions Don Quichotte, 2012, Laure Vulpian et Thierry Prungnaud

    ✓ « Complices de l’inavouable, la France au Rwanda », 2004 Patrick Saint Exupéry

     

    Instant-City-La-Fantaisie-des-Dieux-01

     

    Pour Instant City, Patrick de Saint -Exupéry a accepté de répondre à nos questions :

    iCity  : Bonjour Patrick de Saint-Exupéry, pourquoi une BD en plus des livres ?

    PdSE : Parce qu’elle nous a semblé nécessaire, à Hippolyte et à moi-même. Hippolyte avait 18 ans au moment des faits. Lorsque nous avons discuté du projet, il me disait se souvenir des images alors passées à la télévision mais « n’avoir rien compris » à cette histoire dont il ne gardait en tête qu’une impression confuse d’extrême violence et d’effroi. Revenir vingt ans plus tard en bande dessinée sur le génocide des Tutsis du Rwanda, c’est offrir un nouveau point d’accès à cette page d’histoire qui nous concerne et nous interroge, tant sur les mécanismes du génocide que sur le rôle de la France..

    iCity  : Pourquoi ce sujet est-il davantage présent dans vos écrits que d’autres (le Libéria ou l’apartheid ) ?

    PdSE : Un génocide est un défi à la compréhension. Son marqueur n’est pas la furie, mais le silence qui s’ensuit. Ce silence n’est pas acceptable. Un génocide est un crime contre l’humanité. Ce crime et sa possibilité doivent être interrogés. C’est une exigence morale.

    iCity  : Quelle technique Hipolpolyte utilise-t-il ? Est-ce bien de l’aquarelle + encre de chine ? Ce choix d’outils est-il délibéré par rapport à un objectif précis ?

    PdSE : Oui, Hippolyte travaille en aquarelle avec des traits en encre de chine.

    iCity  : Les pages bleues : pouvez-vous nous en parler ?

    PdSE : Ces pages bleues sont une respiration. Elles nous ont semblé nécessaires, pour balancer le rythme et poser des éléments de réflexion. Entrer dans une compréhension des mécanismes du génocide suppose d’accepter de se confronter à sa propre humanité. C’est l’objet de ces pages qui sont des moments vécus par Hippolyte : tous les soirs, celui-ci éprouvait la nécessité de se « laver » dans les eaux du lac Kivu de ce qu’il avait entendu et compris dans la journée.

    iCity  : Quel accueil avez-vous eu à la publication de vos articles en rentrant du Rwanda ? Avez-vous été menacé ? Moqué ?

    PdSE : Ca n’a pas toujours été facile. Il a surtout fallu affronter une réticence générale au questionnement, à l’interrogation. En gros : « Pourquoi reparler de tout cela alors que c’est passé ? »…

    iCity  : Top 10 de la meilleure BD en 2014, avec un sujet aussi dur et sensible, une vraie fierté ?

    PdSE : Je ne sais pas si cela est motif à fierté. Je pense que cette BD était nécessaire. Qu’elle ait été bien accueillie est bien sûr une satisfaction. Hippolyte a réalisé un très beau travail et le public a bien compris la démarche. Mais il reste tant encore à faire…

    iCity  : Le Rwanda est-il derrière vous maintenant, ou y aura-t-il une suite, peut-être un film ?

    PdSE : Cela fait plusieurs années que je me dis que le Rwanda est maintenant derrière moi et, à chaque fois, je me trompe. Alors que vous dire ?… Peut-être, peut-être pas, je ne sais pas. Tout ce que je puis vous dire, c’est que cette histoire n’a pas fini de m’interroger.

    iCity  : Merci à vous.

    PdSE : Merci à vous également

     

     

     

  • Festival du Film d’Animation d’Annecy 2015

     

     

    Teaser du 39ème Festival International du Film d’Animation d’Annecy :

    [youtube id= »fAi9FuAsRAY » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Cristal d’honneur pour Florence Miailhe !

    Le Festival International du Film d’Animation d’Annecy 2015 met en avant les femmes dans l’animation. À cette occasion, Florence Miailhe recevra le Cristal d’honneur. Tant son style atypique, baptisé « Le Film Peint », que son univers poétique, ont régulièrement été récompensés par des prix prestigieux.

    En 1999, elle réalise « Au premier dimanche d’août », présenté en sélection officielle à Annecy en 2000, nominé pour le Cartoon d’or en 2001 et César du meilleur court métrage en 2002.

    Son court métrage « Conte de Quartier » est quant à lui distingué par une mention spéciale du jury au festival de Cannes en 2006.

    L’affiche confiée à une animatrice de renom : Regina Pessoa

    Toujours dans le cadre de la thématique du Festival 2015 liée aux femmes, la réalisation de l’affiche officielle a été confiée à une réalisatrice reconnue dans le monde du cinéma d’animation, Regina Pessoa.

    L’animatrice portugaise connaît bien la manifestation, puisqu’elle y a reçu le Cristal du court métrage d’Annecy en 2006 pour son film « Histoire tragique avec fin heureuse ». Aujourd’hui, Ce film reste le court métrage d’animation portugais le plus récompensé dans le monde.

    Bon festival à tous !

     

     

    [youtube id= »KQXK–BppJU » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • Focus | Interview exclusive de Patrick de Saint-Exupéry

     

     

    [kleo_pin type= »circle » left= »yes »]          « FOCUS »: un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

     

    Né en 1962, Patrick de Saint-Exupéry est un journaliste français ayant couvert de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient en tant que correspondant à l’étranger. Lauréat du Prix Albert Londres en 1991 pour ses reportages sur la guerre du Libéria et l’apartheid en Afrique du Sud, il a fondé sa propre revue de grand reportage appelée « XXI » en 2008. Présent au Rwanda lors de l’opération Turquoise, il écrit toute une série d’articles pour faire connaître les événements de Bisesero dont il fut l’un des témoins directs.

    Pour Instant City, Patrick de Saint -Exupéry a accepté de répondre à nos questions :

    iCity  : Bonjour Patrick de Saint-Exupéry, pourquoi une BD en plus des livres ?

    PdSE : Parce qu’elle nous a semblé nécessaire, à Hippolyte et à moi-même. Hippolyte avait 18 ans au moment des faits. Lorsque nous avons discuté du projet, il me disait se souvenir des images alors passées à la télévision mais « n’avoir rien compris » à cette histoire dont il ne gardait en tête qu’une impression confuse d’extrême violence et d’effroi. Revenir vingt ans plus tard en bande dessinée sur le génocide des Tutsis du Rwanda, c’est offrir un nouveau point d’accès à cette page d’histoire qui nous concerne et nous interroge, tant sur les mécanismes du génocide que sur le rôle de la France..

    iCity  : Pourquoi ce sujet est-il davantage présent dans vos écrits que d’autres (le Libéria ou l’apartheid ) ?

    PdSE : Un génocide est un défi à la compréhension. Son marqueur n’est pas la furie, mais le silence qui s’ensuit. Ce silence n’est pas acceptable. Un génocide est un crime contre l’humanité. Ce crime et sa possibilité doivent être interrogés. C’est une exigence morale.

    iCity  : Quelle technique Hipolpolyte utilise-t-il ? Est-ce bien de l’aquarelle + encre de chine ? Ce choix d’outils est-il délibéré par rapport à un objectif précis ?

    PdSE : Oui, Hippolyte travaille en aquarelle avec des traits en encre de chine.

    iCity  : Les pages bleues : pouvez-vous nous en parler ?

    PdSE : Ces pages bleues sont une respiration. Elles nous ont semblé nécessaires, pour balancer le rythme et poser des éléments de réflexion. Entrer dans une compréhension des mécanismes du génocide suppose d’accepter de se confronter à sa propre humanité. C’est l’objet de ces pages qui sont des moments vécus par Hippolyte : tous les soirs, celui-ci éprouvait la nécessité de se « laver » dans les eaux du lac Kivu de ce qu’il avait entendu et compris dans la journée.

    iCity  : Quel accueil avez-vous eu à la publication de vos articles en rentrant du Rwanda ? Avez-vous été menacé ? Moqué ?

    PdSE : Ca n’a pas toujours été facile. Il a surtout fallu affronter une réticence générale au questionnement, à l’interrogation. En gros : « Pourquoi reparler de tout cela alors que c’est passé ? »…

    iCity  : Top 10 de la meilleure BD en 2014, avec un sujet aussi dur et sensible, une vraie fierté ?

    PdSE : Je ne sais pas si cela est motif à fierté. Je pense que cette BD était nécessaire. Qu’elle ait été bien accueillie est bien sûr une satisfaction. Hippolyte a réalisé un très beau travail et le public a bien compris la démarche. Mais il reste tant encore à faire…

    iCity  : Le Rwanda est-il derrière vous maintenant, ou y aura-t-il une suite, peut-être un film ?

    PdSE : Cela fait plusieurs années que je me dis que le Rwanda est maintenant derrière moi et, à chaque fois, je me trompe. Alors que vous dire ?… Peut-être, peut-être pas, je ne sais pas. Tout ce que je puis vous dire, c’est que cette histoire n’a pas fini de m’interroger.

    iCity  : Merci à vous.

    PdSE : Merci à vous également.

     

     

     

  • TheYellowBeats | Illusion (Clip)

    TheYellowBeats | Illusion (Clip)

     

    Here we are ! Le clip « Illusion », fruit de la collaboration de TheYellowBeats pour la musique, Makema Films (Maxime GarnaudKevin Fracchiolla et Martin Grillet) pour les images et Instant City pour la production, est enfin arrivé. Et nous en sommes tous très fiers !

    Spéciale dédicace aux comédiens, Tara Martinez et Jeremy Cateland.

    Grosse pensée à Manu Alias aka The Yellow, qui nous a quittés ce soir pour ses contrées canadiennes.

    Et surtout, merci à tous les donateurs !

    To be continued !

     

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    Instant-City-TheYellowBeats-Echoes InD

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] TheYellowBeats Official