Photographer & Retouch: Mikkel Laumann (@_mlaumann or http://www.mlaumann.com)
Model: Cecilie Häggkvist (@sinners_choice_)
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Photographer & Retouch: Mikkel Laumann (@_mlaumann or http://www.mlaumann.com)
Model: Cecilie Häggkvist (@sinners_choice_)
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Pierre Dac, de son vrai nom André Isaac, est un comédien français connu qui joua sur de nombreuses scènes de théâtres parisiens tels que Le Casino de Paris dans « Phèdre », le théâtre Montparnasse avec « La petite maison de thé » ou le théâtre Edouard VII dans « Le mari ne compte pas ». C’est aussi un acteur reconnu dès les années 1930 avec « Potiche » d’Abel Gance, « La belle américaine » de Pierre Tchernia ou encore « Le trio infernal » de Francis Girod.
Mais pas que… C’est aussi un humoriste français, connu pour le duo qu’il forma avec Francis Blanche. Ses sketches passent en radio où il anime des émissions : « Malheur aux barbus » de 1951 à 1957, « Signé Furax » de 1956 à 1960 sur France Inter, « Bons baisers de partout » de 1965 à 1974 toujours sur Inter.
Mais pas que… C’est aussi un philosophe.
Mais pas que… Il fut tour à tour plusieurs fois médaillé (Croix de Guerre et Légion d’Honneur), grand résistant sur Radio Londres, franc-maçon, dépressif et suicidaire (deux tentatives), candidat à la Présidentielle en 1965 (« Les temps sont durs, votez MOU »), fumeur (mort d’un cancer du poumon) et célibataire sans enfant.
Mais pas que… Tout le monde connaît le sketch de Coluche « Le Schmilblick » : c’est Pierre Dac ! Les mots « loufoque », « Chleuhs » : c’est lui ! Car Pierre Dac est un grand amoureux et ambassadeur de la langue française. C’est en 1950 que Pierre Dac (enfin, les frères Jules et Raphaël Fauderche) crée cet objet imaginaire qui ne sert absolument à rien et peut donc absolument servir à tout. D’abord jeu télévisé présenté par Guy Lux en 1969, puis sketch comme on l’a vu en 1975, il est aujourd’hui synonyme de « truc », de « bidule » ou de « machin », avant de passer dans le langage courant à travers les expressions : « Ca ne fait pas avancer le schmilblick tout ça ! » et « Mais qu’est-ce que c’est que ce schmilblick ? ». Ou comment un mot inventé par un homme comme une bouffonnerie a fait son petit bonhomme de chemin jusqu’à faire partie intégrante de la langue française ! Tout le monde ne crée pas de nouveaux mots, n’est-ce pas monsieur Dac ?
Le Louchébem est une forme d’argot particulier au métier de boucher, né au milieu du XIXe siècle. Une sorte de jargon du boucher, pourrait-on dire. On le parlait principalement à Paris et à Lyon et il reste encore très connu dans la profession. Comment ça marche ? On remplace la première lettre du mot par un « L ». Par exemple, prenons le mot « boucher ». Cela donnera donc « loucher ». Il faut ensuite placer la lettre du début de mot ainsi supprimée en fin de mot, puis ajouter un suffixe . Le « boucher » deviendra ainsi le « louchébem ».
Le rapport entre Pierre Dac et le louchébem ? Le chansonnier de l’absurde qui aime tourner en dérision les situations cocasses de la vie quotidienne jongle avec les mots et apprécie les calembours. Il devient « le roi des loufoques », un mot issu du langage oral louchébem et inconnu du grand public. C’est lui qui rendra populaires des expressions oubliées empruntées à la langue des bouchers, le métier de son père. Ironique pour un artiste qui débuta à « La vache enragée », un cabaret de Montmartre !
Tout le monde utilise aujourd’hui sans le savoir des expressions issues de ce langage oral créé de toutes pièces. Ainsi en est-il des expressions suivantes : « à oilpé ». « Poil » devient « loilpé », « à loilpé » puis « a oilpé ». Ou encore : « c’est un ouf ! » vient de « fou », puis « louf » et « loufoque ». Ou bien : « en douce » devient « loucdé » et « en loucdé ». Pour finir, « portefeuille » se transforme en « lortefeuille » puis « larfeuille » et « filou » devient « loufiah ».
Ainsi, dans les cités, les jeunes savent-ils seulement qu’ils parlent en fait un langage vieux de plus de 150 ans ? Celui-là même parlé dans la résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale, que l’on retrouve dans la littérature chez Alphonse Boudard et Raymond Queneau, ou dans le Rap du groupe français IAM par Akhénaton.
Les « Fables » de La Fontaine passées au crible du loucébem (Par Christophe Mérel, Editions Edilivres en 2011), ça donne à peu près ça : « la ligalleçatte et la lourmifem » ou « la lenouillegrem et le boeuf », ou encore « le lorbeauquem et le lenardrem ». Pour les amoureux de la langue et les fans d’argot.
« La ligalleçate, layanatte lantéchem
Loutem l’étélem,
se louvatrem lorfas lépourvuedé
Lanquem la lisboque lufem lenuevem. »
Certains restaurants en ont fait une marque de fabrique et l’on y pratique le Louchébem tout en servant de magnifiques pièces de viande.
Le Palmarès du 43ème Festival de la BD d’Angoulême (28 au 31 janvier) a été annoncé samedi 30 janvier 2016. 40 Albums étaient en compétition, 10 ont reçu un prix dont un seul dessiné par une femme. Le jury composé de sept membres était présidé par Antonin Baudry, ancien diplomate, scénariste de « Quai d’Orsay » sous le pseudonyme d’Abel Lanzac.
Le prix du meilleur album, le Fauve d’Or, a été décerné à l’auteur américain de 58 ans, Richard McGuire, pour son roman graphique « Ici » publié aux Editions Gallimard, succédant ainsi à Riad Satouff, vainqueur l’an dernier avec son album « L’arabe du futur » publié chez Allary. Collaborateur régulier du New Yorker et du journal Le Monde, McGuire s’est installé en résidence à Angoulême, à la Maison des Auteurs.
L’album raconte avec toujours le même angle de vue, l’histoire d’un même lieu et des personnes qui y ont vécu, de la Préhistoire à nos jours. L’idée est extrêmement séduisante et originale. Il est troublant de voir toutes ces personnes vivre et avoir des émotions, 300 pages durant, dans ce lieu unique et délimité, avant de tomber dans l’oubli du temps. L’ouvrage a été qualifié d’ « OVNI » graphique par de nombreux critiques parce qu’il pulvérise les codes classiques de la BD. Le lecteur traverse des millions d’années sans jamais bouger de sa chaise et en regardant toujours au même endroit, l’angle d’un salon, celui de la maison dans laquelle l’auteur a grandi et vécu, à Perth Amboy dans le New Jersey, avec pour seuls repères fixes une fenêtre et une cheminée.
Peut-être un jour s’est-il demandé qui avait bien pu vivre « Ici », à cet endroit précis où il habitait lui-même, où il a vécu des émotions, des sentiments, des moments forts et importants de sa vie. Qui d’autre avait bien pu vivre ces émotions « Ici » aussi, à cette place exacte, des gens vivants puis morts et perdus dans la spirale infinie du passé. Richard McGuire a imaginé ce processus narratif en se basant sur un écran d’ordinateur sur lequel il est possible d’ouvrir plusieurs fenêtres. Toutes ces vies se superposent, s’entrelacent sur une même page, dans des cases datées qui se côtoient comme les destins de toutes ces personnes qui ont vécu au même endroit en des temps différents et sont à jamais liées par ce lieu unique.
Le prix spécial du Jury est revenu à « Carnet de santé foireuse » de Pozla chez Delcourt qui raconte sa lutte contre la maladie de Crohn et ses heures passées à l’hôpital pour se soigner.
Le prix révélation a été remporté par l’Italien Pietro Scarnera pour « Une étoile tranquille ».
Le prix du patrimoine a été attribué à E.O. Plauen et Erich Ohser pour « Vater und Sohn » aux éditions Warum, le prix du public à « Cher pays de notre enfance » d’Etienne Davodeau et Benoît Collombat, le prix du polar au Brésilien Marcello Quintanilha pour « Tungstène », et le prix de la BD alternative à la revue graphique « Laurence 666 ».
Renaud is back avec « Toujours Debout », son nouveau single et quatorze nouvelles chansons.
Gainsbourg est parti, Bashung est parti, mais Renaud revient enfin, cette semaine, sur toutes les plates-formes de téléchargement, avec son nouveau tube « Toujours Debout ». Il faudra patienter jusqu’en mars pour écouter son album qui selon le chanteur-compositeur lui-même serait le meilleur depuis « Mistral Gagnant ». A 63 ans, après 23 albums, 20 millions d’exemplaires vendus et trois films, Renaud est « toujours vivant » et a « toujours la banane ». Annoncé il y a trois jours à ses fans sur sa page « Les amis de Renaud », l’album, en fin de mixage au studio de Bruxelles, n’a toujours pas de titre. Dans un entretien sur France Inter, Renaud se raconte : il va super bien, se lève tôt pour rattraper le temps perdu, lit des livres « tout en fumant cigarette sur cigarette, malheureusement » avoue-t-il et n’a pas bu depuis 128 jours.
Après sept ans d’absence, la voix est presque toujours la même, rocailleuse, un peu râpeuse à l’accent parisien. Elle est cependant plus douce, plus ronde et moins puissante. On retrouve également la même qualité d’écriture, avec des mots simples mais qui frappent justes. Ce sont toutes les années 1980 qui ressurgissent. Nous reviennent en mémoire « Marche à l’ombre » et «Morgane de toi ». On retrouve la même gouaille et le même sens critique face à la société. Depuis « Rouge Sang » en 2006, Renaud s’était retiré dans le Lubéron, dans le petit village de l’Isle-sur-Sorgue. Tous les jours au bistrot, victime de l’alcool, en perte d’idées et d’inspiration jusqu’à sa rencontre avec Grand Corps Malade qui lui redonne le goût de l’écriture, « Le dragon qui a lâché sa flamme » dit-il. Il reconnaît avoir passé un peu trop de temps à boire, plus d’un litre de pastis par jour, mais va beaucoup mieux, preuve en est son humour corrosif qu’il n’a pas perdu et sa capacité à tacler les « trous du cul » en tous genres.
Les paroles coulent sur une rengaine familière et optimiste que l’on retient immédiatement. On l’aura compris, le nouveau Renaud est sensible, fragile et parfois un peu perdu, un peu hésitant et extrêmement touchant. Deux titres « J’ai embrassé un flic » et « Hyper Casher » seront consacrés aux victimes des attentats, « A mes potes, mes amis de Charlie Hebdo et à tous ces inconnus qui ont été victimes de la barbarie ».
Une tournée dans tous les Zéniths de France, le Phoenix Tour 2016, est annoncée sur sa page facebook. « Je suis un peu un Phoénix qui renaît des ses cendres, mais ses cendres de la vie de tous les jours (…) Je n’ai plus de cernes sous les yeux, je marche droit, je ne titube plus (..) Et là vous me voyez rayonnant ». Un hommage à ses fans et à son public, avant de passer les frontières vers la Belgique, la Suisse et au Québec.
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[kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Renaud Officiel
Ben Frost, le photographe et réalisateur Richard Mosse et le directeur de photographie Trevor Tweeten ont collaboré au documentaire « Bombing Isis » (bombarder Isis) diffusé sur la chaîne anglaise Channel 4 en octobre 2015.
Appréciant beaucoup le travail d’au moins deux des trois artistes évoqués plus haut, à commencer par le premier, Ben Frost, musicien électronique expérimental islandais, et le second, Richard Mosse, photographe, qui avaient déjà collaboré notamment pour un photo-reportage composé de clichés pris en infrarouge, dans cette République Démocratique du Congo en guerre, j’ai découvert avec intérêt ce mini-docu sur la guerre menée par l’armée américaine contre le groupe terroriste Isis dans le Golf Persique.

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Les trois compères se sont donc retrouvés sur le porte-avion nucléaire USS Theodore Roosevelt, en charge du commandement des missions de bombardement sur la Syrie et l’Irak.
Ils déclarent : « Une grande activité règne à bord, et tout est bien entendu digne d’intérêt. Mais en tant qu’artistes, nous avons été notamment très impressionnés par ces sublimes forces physiques en action sur le pont, le bruit assourdissant de ces machines de métal, l’intense chaleur (jusqu’à 65°C), ces vibrations qui font trembler tout le corps de la tête aux pieds, le fracas du pont, les catapultages incessants de ces avions d’une valeur de plusieurs millions de dollars chargés de bombes mortelles. »
« Pourtant, l’équipage qui travaille au quotidien dans cet environnement hostile, reste parfaitement calme, communique par gestes et codes précis, comme les acteurs d’une pièce de théâtre absurde. Nous avons même noté des gestes de tendresse envers ces machines tueuses, lorsque ces hommes inspectaient les missiles ou nettoyaient le pont d’éventuels débris. »
Et ils concluent : « C’est le triomphe de la guerre moderne. Elle jette le voile sur la culpabilité morale individuelle, dissimulant ses mains ensanglantées sous des gants de lys blanc. »
A vous de vous faire votre propre opinion…
Qu’en pensez-vous ? Dites le nous en commentaire…
« À La Carte » : vendredi 5 février de 16h à 22h
Tarif Unique : 60€. Réservation › ici
En 1974, Daido Moriyama réalise à Tokyo son premier atelier participatif de fabrication de livre qu’il intitule « Printing Show ». Dans le cadre de l’exposition « Daido Tokyo » à la Fondation Cartier, les Soirées Nomades en organise la cinquième édition sous le titre « À La Carte ».
Performance éphémère, le « Printing Show » offre au visiteur l’expérience de réaliser son propre livre : chacun est invité à sélectionner 40 images parmi les 60 proposées par Daido Moriyama et en définit l’ordre afin de créer son exemplaire unique. Sur place, les pages sont imprimées et assemblées avec une couverture sérigraphiée ; le livre est ensuite signé par l’artiste dans l’effervescence d’un atelier animé par le bruit des photocopieurs en marche.
« Lorsque je signe les livres, je regarde la première page et je me dis : Ah, cette personne a choisi cette image ! J’ai l’impression de connaître ses goûts et son caractère sans pourtant ne rien savoir de son quotidien ou de son travail. […] J’aime beaucoup cette idée. Je pense qu’il existe, grâce à la photographie, un moment de communication avec celui ou celle qui se tient devant moi à ce moment là. » (Daido Moriyama)
© Daido Moriyama Photo Foundation
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[kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Daido Moriyama Official
[kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Daido Moriyama @ Polka Galerie
Les fans de Quentin Tarantino ne seront pas déçus, bien au contraire ! Heureux les ignorants, le Royaume de Tarantino est à eux ! Comme ils sont chanceux ceux qui n’ont encore jamais vu un Tarantino et les ont donc encore tous à découvrir ! On attend chacun de ses films avec impatience comme autant de petites pépites, des joyaux de l’art cinématographique. Et on n’est, cette fois-là encore, avec « Les Huit Salopards » pas du tout déçus, bien au contraire.
Un huis-clos à la Cluedo. Un enjeu : une femme, personnage central, à enfermer, pendre ou libérer. Et autour d’elle, un décor, et huit salopards. Que va-t-il se passer ? Lequel s’en sortira vainqueur ? Le suspens est total, jusqu’à la fin. Les retournements de situation sont permanents. Tout est toujours possible, jusqu’au dernier instant, jusqu’à la toute dernière seconde. La tension monte de plus en plus, en même temps que la brutalité, la violence et l’absurde. Le tout enrobé d’humour et de dérision. On adore !
Les personnages sont laids et sales, leurs dents sont noires, on peut sentir jusqu’à leur odeur nauséabonde mêlée à celle du sang, du feu de cheminée, des peaux de bêtes moisies. Le démarrage n’est pas sans rappeler celui de « Django Unchained » : un paysage grandiose, des conditions météorologiques difficiles, la nécessité de trouver un moyen de transport, un prisonnier, des chasseurs de tête, et petit à petit le huis clos d’une pièce fermée : un chalet pour l’un, le château du propriétaire terrien pour l’autre. C’est entre quatre murs que se joue à chaque fois dans les deux films le destin des personnages, au bluff, au poker ou à l’arme à feu.
L’humour sert de liant au scénario marquant un décalage entre le sérieux de l’intrigue et le loufoque des situations, comme cette porte d’entrée qui doit être cloutée à chaque passage. La scène finale n’est pas sans rappeler l’apothéose des règlements de compte de « Kill Bill » ou le mariage sanglant à l’église. On trouve dans « Les Huit Salopards » cette même violence crue filmée sans détour de manière hyper réaliste et froide. Une affiche géniale, du grand Tarantino, tristement absent des Oscars 2016.
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Quentin Tarantino est désormais dans le carré très fermé de ces réalisateurs qui arrivent à s’adresser aussi bien à un très large public qu’à une audience plus cinéphile, pointue, à qui on ne la fait pas. Il est de bon ton d’apprécier ses films, presque un devoir, un acte politique. C’est la force et le talent, ou peut-être la roublardise, de ce réalisateur que de caresser dans le sens du poil un lecteur de Télérama comme des Inrocks, flatté lorsqu’il reconnaît au détour d’une scène tel ou tel emprunt musical, ou encore une référence à un vieux classique italien, français ou japonais, tout en séduisant dans le même temps un spectateur lambda moins scrupuleux quant à la diégèse du film qu’il est en train de regarder, mais qui apprécie à sa juste valeur l’efficacité, le style « cool » et les morceaux d’anthologie.
Quentin Tarantino aura été dans toutes les directions et poussé au maximum les possibilités narratives, avec toujours comme principe le cinéma, l’image au service de l’histoire. Etant une encyclopédie du cinéma sur jambes, Tarantino est le seul à manier comme il le fait un cinéma à la base populaire, voire même souvent bis, pour transformer, magnifier une idée et la pousser jusqu’à la rupture. Ses plus grandes influences ont été à l’origine le cinéma italien et plus précisément le western. De Sergio Leone à Sergio Corbucci, cette façon d’iconiser les personnages et les situations, avec ce sens du découpage proche de la bande dessinée, est un des fondements de la « Patte Tarantino ». Avec sa deuxième grande passion pour le cinéma français, là où se télescopent Godard, Melville et Audiard, Tarantino en garde donc l’amour des dialogues et de ce fameux existentialisme qu’on retrouve dans ce cinéma hexagonal. Le mélange est improbable, imparable.
Aujourd’hui, avec cette tentative de mélanger Corbucci et Bergman, Carpenter, Raimi, cette passion du vertige sans filet où anecdotes et bons mots servent à contrebalancer le rythme, Tarantino nous propose « Les Huit Salopards ». Son 9ème film serait une sorte de pied de nez, une contradiction, un paradoxe. A priori plus un film pour critiques de cinéma que pour spectateurs normaux, « The Hateful Eight » repose évidemment sur ces principes normatifs « tarantinesques » que l’on connaît par cœur et ces dispositifs alternant langueur et déchaînement orgasmique. Mais il n’en reste pas moins que ces presque trois heures de métrage n’aboutissent qu’à un pur sentiment d’ennui mortifère.
Le thème original composé cette fois-ci exprès par Ennio Morricone ou les références explicites à The Thing, le chef d’œuvre de John Carpenter, le décor aussi bien extérieur qu’en studio, la pellicule 70 mn, la photographie et le talent combiné d’acteurs chevronnés, ne peuvent malheureusement rien face à la mélasse tiède qui s’insinue petit à petit tout au long de ce long et pénible déroulé filmique. Et même si Quentin Tarantino justifie son œuvre nihiliste comme miroir d’une Amérique actuelle à la Donald Trump, il n’en demeure pas moins que le brouet reste indigeste de bout en bout, en montrant les limites de ce réalisateur talentueux mais rattrapé ici par un égo troqué contre une mongolfière.
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[kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot
[kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images
Un incroyable chorus de slide guitar dans le Red Light District à Amsterdam.
Et le guitariste en question s’appelle Jack Broadbent.
Cette video a été visionnée par plus de deux millions de personnes, et partagée sur la page facebook de Canned Heat, rien que ça…
Son nouvel album est disponible ici.
Images capturées par Bashar Dawoody.
A découvrir…
C’est simple et beau. C’est en Finlande. -27°C.