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  • Weezer fête ses 25 ans de carrière

     

     

    Avec 25 ans de carrière et 10 albums à son actif, la renommée de Weezer n’est plus à faire.

     

    Influencé par The Pixies et The Beach Boys, le groupe originaire de Los Angeles se fait remarquer avec un premier album éponyme, également connu sous le nom de « The Blue Album », qui s’inscrit dans la vague Post-Grunge du milieu des années 90.

    Au fil des années, Weezer a su se démarquer, notamment par la créativité dont le groupe fait preuve dans ses clips vidéo. Il n’a pas hésité à s’associer au réalisateur Spike Jonze pour les clips de « Undone (The Sweater Song) » et « Buddy Holly », deux hits qui les propulsent alors dans la cour des grands. Le clip de « Porks & Beans », chanson issue de «  Weezer: The Red Album », a marqué la fin des années 2000 en incluant personnalités et vidéos virales de l’époque.

     

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    Marquée par plusieurs hiatus, la carrière du groupe n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, loin s’en faut, mais les Californiens ont toujours su rebondir et se renouveler, passant de la Pop au Modern Rock pour revenir à un son plus Alternative Rock sur leur 10ème album, « Weezer: The White Album », sorti en avril 2016.

    Retrouvez Weezer en concert à l’Olympia de Paris le 19 octobre 2017 !

     

    Artistes présentés par Live Nation.

    Photo à la Une © Michal Czerwonka for The New York Times

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Weezer Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Weezer L’Olympia

     

     

     

  • Nicolas de Staël : « Nice » (1954)

     

     

    « Nicolas de Staël nous met en chemise et au vent la pierre fracassée.
    Dans l’aven des couleurs, il la trempe, il la baigne, il l’agite, il la fronce.
    Les toiliers de l’espace lui offrent un orchestre.
    Ô toile de rocher, qui frémis, montrée nue sur la corde d’amour !
    En secret un grand peintre va te vêtir, pour tous les yeux, du désir le plus entier et le moins exigeant. »

     

    René Char au sujet  de Nicolas de Staël

     

     

  • Le Président by Jean Gabin

     

     

    A quelques semaines de la prochaine élection présidentielle, replongeons-nous avec bonheur dans une des scènes les plus mythiques du cinéma français, et cette passe d’armes opposant Émile Beaufort, l’ancien président du Conseil, et Philippe Chalamont, son chef de cabinet indélicat, lié aux puissances de l’argent. Rappelons juste que ce film réalisé par Henri Verneuil, « Le Président », date de 1961 et préfigure les maux qui décrédibilisent tant la fonction politique de nos jours, tout en résonnant de façon si particulière sur la question de l’Europe. Conclusion : jeunesse ne signifie pas forcément renouveau…

     

    Emile Beaufort : Messieurs, Monsieur le Député Chalamont vient d’évoquer en termes émouvants les victimes de la guerre… Je m’associe d’autant plus volontiers à cet hommage qu’il s’adresse à ceux qui furent les meilleurs de mes compagnons… Au moment de Verdun, Monsieur Chalamont avait dix ans… Ce qui lui donne, par conséquent, le droit d’en parler… Étant présent sur le théâtre des opérations, je ne saurais prétendre à la même objectivité… On a une mauvaise vue d’ensemble lorsqu’on voit les choses de trop près… Monsieur Chalamont parle d’un million cinq-cent mille morts, personnellement, je ne pourrais en citer qu’une poignée, tombés tout près de moi… J’ai honte, Messieurs ! Mais je voulais montrer à Monsieur Chalamont que je peux, moi aussi, faire voter les morts… Le procédé est assez méprisable, croyez-moi !…

    Moi aussi, j’ai un dossier complet, trois-cents pages… Trois-cents pages de bilans et de statistiques que j’avais préparés à votre intention… Mais en écoutant Monsieur Chalamont, je viens de m’apercevoir que le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs : on lui fait dire ce que l’on veut ! Les chiffres parlent mais ne crient jamais… C’est pourquoi ils n’empêchent pas les amis de Monsieur Chalamont de dormir. Permettez-moi, Messieurs, de préférer le langage des hommes. Je le comprends mieux !…

    Pendant toutes ces années de folie collective et d’auto-destruction, je pense avoir vu tout ce qu’un homme peut voir… Des populations jetées sur les routes, des enfants jetés dans la guerre, les vainqueurs et les vaincus finalement réconciliés dans les cimetières, que leur importance a élevés au rang de curiosité touristique. La paix revenue, j’ai visité des mines. J’ai vu la police charger des grévistes, je l’ai vue aussi charger des chômeurs… J’ai vu la richesse de certaines contrées, et l’incroyable pauvreté de certaines autres… Eh bien durant toutes ces années, je n’ai jamais cessé de penser à l’Europe… Monsieur Chalamont, lui, a passé une partie de sa vie dans une banque à y penser aussi… Nous ne parlons forcément pas de la même Europe…

    Philippe Chalamont : Nous pensons d’abord à la France ! Et vous n’avez pas le monopole de l’Europe, nous y pensons aussi !

    Emile Beaufort : Tout le monde parle de l’Europe ! Mais c’est sur la manière de faire cette Europe que l’on ne s’entend plus ! Et c’est sur les principes essentiels que l’on s’oppose ! Pourquoi croyez-vous, Messieurs, que l’on demande au gouvernement de retirer son projet d’union douanière ? Parce qu’il constitue une atteinte à la souveraineté nationale ? Non, pas du tout ! Simplement parce qu’un autre projet est prêt… Un projet qui vous sera présenté par le prochain gouvernement !

    Philippe Chalamont : Monsieur le Président, je vous demande la permission de vous interrompre !

    Emile Beaufort : Ah non ! Et ce projet, je peux en avance vous en énoncer le principe… La constitution de trusts verticaux et horizontaux, de groupes de pression, qui maintiendront sous leur contrôle non seulement les produits du travail, mais les travailleurs eux-mêmes ! On ne vous demandera plus, Messieurs, de soutenir un ministère, mais d’appuyer un gigantesque conseil d’administration ! Si cette assemblée avait conscience de son rôle, elle repousserait cette Europe des maîtres de forges et des compagnies pétrolières… Cette Europe qui a l’étrange particularité de vouloir se situer au-delà des mers, c’est-à-dire partout… sauf en Europe ! Car je les connais, moi, ces Européens à têtes d’explorateurs…

    Jussieu : La France de 89 avait une mission civilisatrice à remplir.

    Emile Beaufort : Et quelques profits à en tirer !

    Jussieu : Il y avait des places à prendre… Le devoir de la France était de les occuper, de trouver de nouveaux débouchés pour son industrie, un champ d’expérience pour ses armes…

    Emile Beaufort : Et une école d’énergie pour ses soldats, je connais la formule… Et bien personnellement, je trouve cette mission sujette à caution, et son profit dérisoire… Sauf évidemment pour quelques affairistes en quête de fortune et quelques missionnaires en mal de conversion… Or je comprends très bien que le passif de ces entreprises n’effraie plus une assemblée où les partis ne sont plus que de vulgaires syndicats d’intérêt !

    Jussieu : Je demande que les insinuations calomnieuses que le Président du Conseil vient de porter contre les Élus du Peuple ne soient pas publiées au Journal Officiel.

    Emile Beaufort : J’attendais cette protestation… Je ne suis pas surpris qu’elle vienne de vous, Monsieur Jussieu… Vous êtes, je crois, conseil juridique des aciéries Krenner ?… Je ne vous le reproche pas…

    Jussieu : Vous êtes trop bon !

    Emile Beaufort : Je vous reproche simplement de vous être fait élire sur une liste de gauche et de ne soutenir à l’Assemblée que des projets d’inspiration patronale !

    Jussieu : Il y a des patrons de gauche, je tiens à vous l’apprendre !

    Emile Beaufort : Il y a aussi des poissons volants, mais ils ne constituent pas la majorité du genre… Lorsqu’il y a quelques mois, les plus qualifiés parmi les maîtres-nageurs de cette assemblée sont venus me trouver pour éviter une crise de régime, j’ai pris un engagement… celui de gouverner… Or, gouverner ne consiste pas à aider les grenouilles à administrer leur mare !

    La politique, Messieurs, devrait être une vocation… Elle l’est pour certain d’entre vous… Mais pour le plus grand nombre, elle est un métier… Un métier qui, hélas, ne rapporte pas aussi vite que beaucoup le souhaiteraient, et qui nécessite d’importantes mises de fonds car une campagne électorale coûte cher ! Mais pour certaines grosses sociétés, c’est un placement amortissable en quatre ans… Et s’il advient que le petit protégé se hisse à la présidence du Conseil, le placement devient inespéré… Les financiers d’autrefois achetaient des mines à Djelitzer ou à Zoa, ceux d’aujourd’hui ont compris qu’il valait mieux régner à Matignon que dans l’Oubangui et que de fabriquer un député coûtait moins cher que de dédommager un Roi Nègre !… Que devient dans tout cela la notion du Bien Public ? Je vous laisse juges…

    Le gouvernement maintient son projet. La majorité lui refusera la confiance et il se retirera… Il y était préparé en rentrant ici… J’ajouterai simplement, pour quelques uns d’entre vous, réjouissez-vous, fêtez votre victoire… Vous n’entendrez plus jamais ma voix et vous n’aurez plus jamais à marcher derrière moi… Jusqu’au jour de mes funérailles nationales, que vous voterez d’ailleurs à l’unanimité… Ce dont je vous remercie par anticipation…

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Analyse et critique du film

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Avis sur le film sur SensCritique

     

     

     

  • John Dos Passos : Manhattan Transfer

     

     

    « Le crépuscule de plomb pèse sur les membres secs d’un vieillard qui se dirige vers Broadway. Quand il contourne l’étalage de Nedick, au coin de la rue, quelque chose se déclenche dans ses yeux. Poupée brisée parmi les rangées de poupées vernies, articulées, il se traîne, la tête basse, jusque dans la fournaise palpitante, jusque dans l’incandescence des chapelets de lettres lumineuses. « Je me rappelle quand tout cela était que des prairies », gronda-t-il à un petit garçon. »

     

    John Dos Passos est né le 14 janvier 1896. Il compte parmi les géants de la littérature américaine du XXème siècle. Son œuvre est immense, comprend 42 romans, des poèmes, des essais, des pièces de théâtre. Sa trilogie « USA », dont le célèbre « Manhattan Transfer », constitue le sommet de son œuvre et de sa gloire.

    « Soudain, un enchevêtrement de voix d’hommes qui l’entourent. Elle se redresse, blanche et froide, hors de toute atteinte, comme un phare. Des mains d’hommes rampent comme des insectes sur le verre incassable. Des regards d’hommes errent, voltigent tout autour, sans espoir, comme des papillons de nuit. Mais dans l’abîme intérieur, profond et sombre, quelque chose tinte comme une pompe à incendie. »

     

    Manhattan Transfer (1925)

    Traduit de l’Américain par Maurice-Edgar Coindreau

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ca peut pas faire de mal (Guillaume Gallienne sur France Inter)

     

     

     

  • « PNB ! Personne Ne Bouge » sur Arte : branché

     

     

    Le magazine « PNB ! Personne Ne Bouge » sur Arte est diffusé tous les dimanches à 19h05. Et cela depuis 2012.

     

    Bientôt cinq ans que les voix-off de Philippe Collin, Xavier Mauduit et Frédéric Bonnaud nous régalent de leurs trouvailles et de leur humour. « PNB ! Personne Ne Bouge » est un magazine qualifié de « Pop-Culture ». Pendant 35 trop petites minutes, huit séquences courtes mais denses et à l’élocution rapide nous racontent toutes un même thème. A l’écran, nous voyons des silhouettes animées en ombres chinoises sur des fonds colorés et acidulés. Ce qui marque, ce sont le rythme, les couleurs, les voix, les sujets et l’humour. Chaque magazine est un petit concentré de nos souvenirs auxquels s’ajoutent des informations documentées souvent rares. Des perles, comme l’émission du dimanche 16 octobre 2016 sur Renaud.

     

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    Qui sont ces trois petits génies ?

     

    Tous trois se sont rencontrés dans les locaux de France Inter au début des années 2000. Un journaliste breton, un passionné de cinéma, patron de cinémathèque, et un historien agrégé. Le coktail d’une petite pépite de bonne humeur qualifiée « d’émission culturelle potache et décalée, mais pointue » par les Inrocks. Une émission transgenre entre le culturel et le divertissement, qui fusionnent avec légèreté, et dans laquelle la curiosité côtoie les vieux souvenirs de jeunesse. L’attention ne retombe jamais, l’esprit est sans cesse en éveil et s’émerveille des nombreuses trouvailles des co-auteurs.

    Chaque émission est conçue selon un scénario précis, avec un fil rouge, le thème central, détourné en mode rupture de rythme, le tout dans un éclectisme volontaire très intéressant. Car s’il s’agit d’un magazine léger et de divertissement, il n’en demeure pas moins un exercice de style journalistique très rigoureux avec un vrai travail d’investigation et de recherche.

    Déjà plus de 195 émissions à leur compteur et bientôt un anniversaire. Souhaitons longue vie à ce petit bijou télévisuel.

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] PNB Arte

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  • Rencontre avec une artiste-peintre : Charlotte Angeli

     

     

    Mardi 15 février. J’arrive devant un immense portail vert en fer forgé, quelque part dans une rue de Levallois-Perret. Charlotte Angeli m’attend pour une interview. Nous avons découvert cette artiste-peintre quelques mois plus tôt, lorsque nous avions rencontré son père : Daniel Angeli, paparazzi des années Bardot, Newman, Jagger, Lennon, Taylor, puis Deneuve, Gainsbourg et de tant d’autres stars. Elle nous avait bluffés par son talent, son authenticité et cette formidable histoire d’amour familial devenue aujourd’hui une marque de fabrique. Car l’histoire de la fille ne peut s’écrire sans celle du père, même si Charlotte a un prénom qui n’a pas attendu après le nom de son père pour être connu et apprécié. Elle ne peut pas s’écrire non plus sans celle de ses grands-parents : Odette, la grand-mère paternelle et Bernard son grand-père maternel, tous deux peintres également.

     

    « Petite, je baignais dans ce milieu d’artistes. A la mort de mon grand-père, ma maman a retrouvé parmi ses toiles la toute première peinture que j’avais faite et que mon grand-père avait conservée précieusement. »

     

    Une jeune fille sur la plage en robe bleue balayée par le vent, tenant son chapeau pour ne pas qu’il s’envole. Ce même tableau qu’elle a conservé et qu’elle me montre aujourd’hui parmi ses trésors. Devenue étudiante, Charlotte fait une école de stylisme et étudie l’histoire de l’art. Ce qu’elle aime, c’est la matière et les couleurs. Son rêve : une carrière à l’international. Pour l’heure, un foutu code nous sépare encore. Charlotte vient à ma rencontre et nous sommes heureuses de nous serrer à nouveau dans les bras. Elle me guide à travers une cour, puis me fait entrer dans un immense loft aux murs très hauts et au plafond de vitres. Le père photographe et la fille artiste-peintre se sont trouvés là un écrin digne de leur talent pour abriter leurs œuvres.

     

    « Toute la famille s’est installée là début janvier. Mon père, ma grande sœur Caroline, ma mère et moi. Tout le monde participe au projet, chacun selon ses compétences. Il y a aussi mes deux frères, 17 et 20 ans. Ils viennent un week-end sur deux. »

     

    Le projet dont parle Charlotte, c’est un espace pour stocker et conserver les œuvres, un autre pour les exposer et encore un autre pour travailler : un atelier pour peindre, un bureau pour gérer l’administratif. Il y a du pain sur la planche ! L’espace est immense. Au sol, du béton ciré gris. Au milieu de l’immense loft, quatre colonnes de béton peintes en gris et terminées par des moulures. D’immenses murs blancs très hauts, parfaits pour exposer des tableaux ou des photographies, et en guise de plafond, une incroyable verrière. Un paradis pour artistes… Cette immense pièce est divisée en plusieurs blocs : un coin bureau équipé d’un ordinateur pour l’administratif mais aussi pour regarder, trier, scanner les photos de Daniel. Un showroom pour exposer les œuvres du père et de la fille, un atelier pour peindre. Une nouvelle année, un nouveau projet et un nouveau départ pour toute la famille. Exaltant.

     

    « Papa et moi sommes des artistes. Nous passons beaucoup de temps, moi à peindre et papa à trier et choisir ses photos. Nous n’avons pas le temps de travailler notre communication, de gérer les appels, de répondre aux demandes de rendez-vous, d’expositions ou d’interviews. Nous recevons énormément d’appels et de messages. Il fallait du monde pour s’en occuper. Nous avions besoin d’un agent pour mettre en avant notre travail, vendre les œuvres. Sans parler de toute la logistique de la vie quotidienne. C’est une vraie PME familiale. »

     

    Cet agent, c’est Elisa, la mère. Et à la gestion administrative on trouve Caroline, la sœur, également présidente du Fonds de dotation.

     

    « Ma mère a un rôle très important : c’est notre fée Clochette. Elle connait toutes les histoires des photos de mon père. Elle porte un regard particulier sur la carrière de papa. Elle a vécu avec lui. Elle sait beaucoup de choses qui peuvent aider dans la mise-en-scène des photos. »

     

    L’idée, c’est la suivante : Daniel Angeli, le père, a pris près de 50 millions d’images. Ces images représentent un patrimoine énorme que la famille souhaitait préserver. Pour cela, elle a créé un fonds de dotation. Un cadre juridique plus léger que celui d’une fondation et qui permet, de façon non lucrative, de développer et d’exposer ce trésor. Il s’agit à la fois de protéger et de faire connaître l’oeuvre de Daniel Angeli. L’utilisation ou le prêt des photos sera conditonné au versement d’une subvention, un don, qui servira à financer le fonds.

     

    « L’idée est de trier les photos par séries. Par exemple « Les peintres », « Les acteurs », « Saint-Tropez », « Saint Bart », « Les nones »… Dans chaque série, on visionne les photos à la recherche d’images inédites qui n’ont pas été montrées ou publiées à l’époque. Papa visionne les planches contact et les négatifs. Il sélectionne une image forte. On scanne, on envoie au labo, on fait imprimer. Certaines photos restent « pures » : elles seront exposées en tant que photos, telles quelles. D’autres seront peintes. Nous avons la chance de disposer, avec ce fonds de 50 millions d’images, d’une source intarissable sur tout un tas de thèmes. L’oeuvre de notre père, ce n’est pas que du « people ». Il y a du vrai reportage photo. Papa avait pris des photos de la cité Falguière, d’une prison, sur des tournages de films, ou encore lors d’un voyage au Cambodge pour l’UNICEF. Il appelle ça « faire du sujet » ou « la vie ». Ce sont des idées de thèmes à travailler. »

     

    Une sonnerie de porte interrompt notre discussion. On vient livrer un meuble-vitrine dans lequel seront exposés des appareils photo et divers objets appartenant à Daniel Angeli. Dans un angle de la pièce, à côté d’un piano blanc, trône un mannequin habillé d’une veste baroudeur, sac de photographe reporter sur l’épaule, appareil photo autour du cou et chapeau sur la tête. Le décor du showroom prend forme. Elisa, Charlotte et Caroline, mère et filles, installent le nouveau meuble contre l’un des hauts murs blancs. Mon regard s’arrête sur une peinture de Charlotte posée contre un pan de mur. Sur une photographie de Paul Newman arrivant en gare de Cannes pour le festival prise par Daniel, Charlotte a peint des marguerites, le pull en rouge et des lettres : « 6h00 du matin. Gare de Cannes » et cette phrase : « de l’influence des rayons ANGELI sur le comportement des marguerites ».  Après une petite discussion entre elles sur la position des étagères et la couleur des ampoules d’éclairage, le travail reprend comme si de rien n’était. Elisa passe un coup de fil à Mylène Demongeot, marraine du Fonds de dotation, pendant que Charlotte répond à une interview et que Caroline m’explique le fonctionnement de la PME familiale. Puis Charlotte m’explique sa toile :

     

    « Chaque pièce est unique. Elles ne portent pas de nom mais elles ont chacune une histoire. Aucune œuvre ne sera refaite, sauf si j’ai une demande particulière : à ce moment-là, ce sera forcément le même thème, mais traité avec une photo différente (la précédente ou la suivante de la même série, par exemple) et à un autre format. Les œuvres sont répertoriées en fonction de leur thème, de la personnalité représentée sur l’image, comme ici la « Newman sortant du train ». Paul Newman était attendu au Festival de Cannes pour accompagner sa femme Joan Wodward qui était à l’affiche du film que lui-même avait réalisé, « De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites » en 1972. Mon père a eu une info : il n’arriverait pas à l’aéroport, mais en train à 6h00 du matin en gare de Cannes. C’est comme ça qu’il a pu le shooter. Il a été le seul à avoir des images ! »

     

     

     

    « Chaque œuvre tire des éléments de son histoire : les marguerites rappellent l’affiche du film sur laquelle Joan Woodward se tient au milieu d’une prairie. Le titre, « 6h du matin gare de Cannes », parce que papa est allé le paparazzer ce jour-là, à son arrivée à la gare. Le titre « de l’influence des rayons gamma » me fait penser aux noms des trois grosses agences de presse de l’époque qu’étaient Gamma, Sipa et Angeli ; c’est pour ça que j’ai mis Angeli à la place de Gamma. La veste rouge rappelle le manteau rouge de l’actrice sur l’affiche. « No Way » c’était déjà sur le train « Access ». Cela signifie : ne venez pas par là ; c’est une grosse expression chez les stars. Cette année-là, Paul Newman avait refusé toutes les séances photo. Mon père a été le seul à réussir à capturer cette arrivée à la gare. »

     

    Les premières œuvres de Charlotte concernant ce projet ont été vendues cet été à Saint-Tropez. Charlotte en avait apporté quelques-unes afin de faire une sorte de test pour savoir si son travail allait plaire au public. Lors d’une interview de Daniel Angeli sur la plage, alors qu’il était venu présenter son livre de photos au salon du livre de Roquebrune-cap-Martin, on dispose ces œuvres en guise de décor d’arrière-plan. Daniel Lagrange, directrice de l’Hôtel de Paris, un prestigieux palace 5 étoiles, demande aussitôt la série entière, douze tableaux, pour les exposer dans le hall de l’hôtel.

     

    « Elle m’a dit : « vous êtes à l’aube de votre naissance. Vous avez un talent incroyable ». Les œuvres étaient en expo-vente. On a eu pas mal de retours. Beaucoup de monde voulait nous contacter après ça pour nous passer des commandes, nous faire des propositions d’expositions, écrire des articles. Il a donc fallu créer des sites officiels où nous joindre sur les réseaux sociaux, facebook et instagram, puis trouver quelqu’un pour alimenter ces pages avec notre actualité. Nous avons commencé à recevoir pas mal de messages auxquels il fallait répondre. C’est ma sœur Caroline qui a pris cet apect-là en main. »

     

    Charlotte est ensuite contactée, par l’intermédiaire de Mylène Demongeot, marraine du Fonds de dotation, par la Fondation Brigitte Bardot. Cette dernière organise une vente aux enchères destinée à ramener des fonds pour la Fondation, une vente animée par Mylène Demongeot, Henri-Jean Servat et le commissaire priseur de  la salle de vente Rossini. Le principe : un artiste sélectionné offre une de ses œuvres sur le thème « Brigitte Bardot » à la Fondation pour la mise aux enchères. Charlotte et Daniel proposent une œuvre sur une photo de Brigitte à la Madrague prise par son père, « Brigitte Bardot sur le ponton de la Madrague à Saint-Tropez », d’après une photo de Daniel Angeli (Technique mixte sur toile. 100 x 150 cm, vendue 4 000 euros le 5 novembre 2016)

     

     

     

    « On reconnaît le village de Saint-Tropez, village que j’ai placé à l’envers comme si Brigitte Bardot y songeait, comme dans une bulle de bande-dessinée. J’ai refait les matelas typiques et très connus de la Voile Rouge, la mythique plage privée de Pampelonne à Ramatuelle. Brigitte avait ces matelas de Paul, le patron des lieux. Et le Vichy pour les robes Vichy bien connues de Bardot. Depuis cette vente aux enchères, je suis rentrée au Art Price, un peu comme une société quand elle entre en bourse et de fait, peut être cotée. »

     

    Plusieurs éléments font le caractère unique du travail de Charlotte Angeli. Tout d’abord, il y a le support : une photo originale, unique, prise par son père, Daniel Angeli. Puis il y a le travail de mise-en-scène ; chaque photo possède son histoire. Une histoire racontée par Daniel ou Elisa : ce jour-là, dans ces circonstances particulières, il s’est passé telle ou telle chose. C’est à partir de ces anecdotes que Charlotte imagine sa peinture par-dessus la photo. Et c’est ce troisième élément qui est également important.

     

    « Je n’ai droit qu’à un seul essai. Je ne peux pas me permettre de me tromper car la photo a été imprimée et cela a un coût. Lorsque je mets mon premier coup de pinceau, puis tous les autres, il faut que je sois sûre de moi. Je ressens alors de la peur.  Peur de gâcher le travail de mon père, d’écraser sa photo. Mais c’est une bonne peur. Certaines photos me rappellent une histoire et mon histoire à travers mon père. Quand je vois une photo de mon père, vierge, je me dis « waow ». Je me replonge dans l’histoire, je réfléchis quelques jours, je fais des esquisses, des croquis et après je me lance. Il y en a qui sortent tout de suite et d’autres qui sont plus ou moins longues, qui mettent plus de temps et pour certaines techniques de travail, ça peut mettre des heures. Pas le droit de rater mais souvent les plus grandes erreurs ont fait les plus grands tableaux. Renverser un pot de peinture, par exemple, qui au rinçage donnera un effet. Une fois fini, je trouve que c’est bien, c’est un beau mélange de deux talents qui s’entremêlent. Ca matche parce que je suis la fille de mon père. Je ne suis pas déçue en général, même si je n’ai pas une grande confiance en moi. »

     

    Mais ce dont Charlotte est la plus fière, c’est d’avoir donné une seconde vie au travail de son père.

     

    « Le monde de l’Art est demandeur d’anecdotes et de légendes sur les stars. Cela permet d’offrir une nouvelle vie aux photos de mon père. Mes peintures permettent également de porter un regard nouveau sur ces images. Bien sûr, on utilise pour le moment des photos connues afin d’attirer le public et les investisseurs amateurs d’art ou collectionneurs. Mais dans un second temps, nous aimerions au contraire faire vivre toutes les photos encore inconnues qui dorment dans des cartons et qui sont pourtant dix fois plus fortes émotionnellement parlant. Je suis  fière de sa carrière, de sa manière de capter les choses, de la chance qui l’a poursuivi. Je suis fière de l’avoir retrouvé car cela a fait naître ce projet. Je suis fière qu’on arrive à partager tout simplement ensemble. Le lien qu’on voit sur la photo a toujours existé mais on a chacun de la pudeur et mêler nos passions plutôt que nos sentiments personnels me semble une bonne idée. On est artistes, on n’est pas comme les autres, on a du mal à exprimer nos sentiments autrement que dans notre art. Alors, de ce coté-là, on se comprend bien. Il me laisse totalement m’exprimer. Il ne regarde plus du tout ce que je fais sur ses photos comme ça pouvait être le cas au début. J’ai maintenant carte blanche. On communique sur l’histoire de la photo avant de peindre. J’ai besoin de parler avec lui de l’image. Ensuite, je vais faire des recherches sur l’histoire du personnage : je me renseigne sur sa biographie, sur son parcours, je fais des croquis et je réfléchis sur le matériau à utiliser. Petite fille, j’étais frustrée de ne pas pouvoir dessiner, alors j’ai créé des techniques qui me sont personnelles et le dessin me vient petit à petit. J’utilise également la coulure dans mes peintures. La coulure, il faut la maîtriser. Elle doit être droite et nette. Ce n’est pas couler pour faire couler. J’ai toujours signé comme ça. Je préfère que mon passé coule… Il y a une vraie expression, c’est un peu le temps qui s’écoule, pour moi ça marque quelque chose profondément, c’est mon sablier, le temps qui passe. Ce qui est compliqué ; c’est que je ne peux utiliser la photo qu’une seule fois. Je ne peux pas faire d’essais, puis tout effacer. Je n’ai droit qu’à une seule chance. C’est pour cette raison que je dois bien me préparer avant, savoir exactement où je vais et ce que je veux faire avant de me lancer. »

     

     

     

    Charlotte Angeli est pleine de projets : plusieurs de ses toiles ont été sélectionnées pour une expo à Saint-Barth, des commandes de particuliers à honorer, une expo sur le thème de la cité Falguières à préparer et un projet sur les peintres photographiés par son père comme Dali, Miro, Chagall, Buffet, Fujita, Baltus, John One… Quant à Daniel Angeli, il n’est pas près d’être à la retraite : il vient d’être sélectionné dans le cadre d’une expo sur Steeve Mc Queen – le bikini – et une rétrospective de son travail dans le quartier du Marais pour cet été. Comment voit-elle son avenir ?

     

    « Je ne me projette pas du tout. Je rêve de création, c’est tout, c’est mon seul objectif. Je suis perchée dans ma peinture. Si je ne crée pas, j’étouffe. Le seul rêve que je pourrais avoir, ce serait des expos à l’international. Tu rencontres des gens, tu t’inspires. C’est la vie qui m’inspire : les plis d’une serviette sur la tête d’une femme qui s’est lavé les cheveux, un passant. Chaque fois que je voyage, je reviens avec des milliers d’idées… Je déteste la routine. J’aime faire des choses nouvelles. Je me dis que l’art c’est trop « open » pour faire toujours les mêmes choses. Avec Charlotte, on ne se dira jamais : « tiens, ça c’est Charlotte », on ne reconnaitra jamais une de mes oeuvres. A force, tu as toujours « une patte », mais les tableaux ont changé. Je ne vais pas faire que de la coulure. J’apprends à faire des choses, donc il y a  des techniques qui apparaissent au fur et à mesure dans mon travail. En ce moment je suis dans le point. »

     

    Le destin est en marche. Les photographies de Daniel sont de plus en plus demandées, pour illustrer un sujet de reportage, pour un décor d’hôtel ou de cinéma, pour une publicité, ou plus simplement une exposition ou un livre. Les toiles de Charlotte sont elles aussi de plus en plus courues, par des particuliers ou pour des expositions. Du travail en perspective dans ces nouveaux locaux où ateliers côtoient archives, laboratoire et bureaux. Les journées s’annoncent bien remplies en cette nouvelle année 2017 pour un avenir qui lui s’annonce radieux. La photo de paparazzi est définitivement entrée dans le monde de l’Art.

     

     

     

    Vidéo de Charlotte en train de peindre :

    https://www.facebook.com/angelicharlotteofficiel/videos/188641138276696/?hc_ref=PAGES_TIMELINE

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Charlotte Angeli Officiel

     

     

     

  • Julien Doré dépasse ses limites !

     

     

    Du haut de ses 34 ans, Julien Doré mène une grande et belle carrière depuis bientôt dix ans déjà. 

     

    Auteur, compositeur, interprète, mais aussi acteur, le voici de retour sur scène pour faire vivre son quatrième album « & », sorti en 2016.

    C’est devant un décor chic et simple que « Juju » enchaîne les titres de son dernier-né, mais livre également de nouvelles versions de ses précédents tubes tirés de ses trois premiers opus : « Ersatz », « Bichon » et « Løve ».

    Et c’est avec une pointe d’humour que Julien Doré s’excuse de ne pas chanter « Moi, Lolita », mais laisse une large place à « Kiss Me Forever », « Paris-Seychelles », « Caresse », mais aussi l’actuel « Le Lac ».

    Accompagné de six amis, qui plus est musiciens, le gagnant de la Nouvelle Star 2007 emmène le public au fil de ses paroles et de ses mélodies, tout en jouant divinement bien du piano, de la guitare et de son indémodable ukulélé.

    Après plusieurs rappels, relancés avec succès, Julien Doré vient saluer la foule hissé sur sa moto !

    Deux heures de spectacle sublimes ….. et silence !

    Tout comme le Dieu Midas, ayant lui-aussi des talents de musicien, tout ce que touche Julien semble se changer en Or.

     

    [youtube id= »9UXSWGsjAUQ » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Julien Doré Officiel

     

     

     

  • Nokia va relancer l’iconique 3310

     

     

    17 ans après la sortie du Nokia 3310, un téléphone devenu culte notamment grâce à sa solidité et la durée de vie de sa batterie, mais aussi pour son jeu Snake, Nokia vient d’annoncer que l’iconique 3310 serait de nouveau disponible dans les prochains mois.

     

    Pour le moment, aucune image n’est disponible, et on ne sait pas si ce nouveau Nokia 3310 sera une copie de l’original, un hommage plus moderne, ou alors un simple hoax. Le Nokia 3310 devrait être disponible pour 59 €, et l’on devrait en apprendre plus lors du Mobile World Congress de Barcelone, le 26 février. Affaire à suivre !

     

    Source : Ufunk.net

     

     

  • Nike Air Mag Power Laces : Retour vers le futur

     

     

    C’est l’un des plus gros buzz de ces deux derniers mois : Les Nike Air Mag Power Laces, comprenez les baskets Nike auto-laçantes révolutionnaires de Retour vers le Futur.

     

    Quatre-vingt-neuf paires de la fameuse basket de Marty McFly ont été commercialisées à travers un système de loterie où le ticket coûtait 10 dollars, un peu comme le « Ticket d’or » dans « Charlie et la Chocolaterie ». Tout le monde a pu tenter sa chance : il suffisait d’acheter un, deux, ou un million de tickets, entre le 4 et le 10 octobre 2016 via l’application Nike+ ou le site Nike.com. La liste des gagnants a été annoncée le 17 octobre 2016. Les fonds ainsi récoltés ont été reversés à la Fondation de Michael J. Fox qui lutte contre la maladie de Parkinson, dont l’acteur de cinquante-cinq ans est lui-même atteint.

    Graal parmi les Graal pour les Sneakers addicts qui attendaient cela depuis plus de vingt ans, les fameuses Nike que Marty découvre en allant dans le futur sont enfin devenues réalité. Certains des heureux gagnants se sont empressés de les remettre en vente aux enchères, atteignant des prix jusqu’à 20 000 dollars !

     

    [youtube id= »xQLb_uwWzj8″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

     

  • Oscars 2017 : quoi de neuf cette année ?

     

     

    Les Oscars, c’est le 26 février !

     

    La 89ème cérémonie des Oscars se déroulera, comme chaque année, au Dolby Theatre de Los Angeles. On en entend un peu moins parler cette année, sans doute parce qu’il n’y a pas de grand suspense autour de grands noms de stars planétaires, comme cela pouvait être le cas par exemple avec Leonardo DiCaprio l’an passé. Cette année, l’enjeu principal, c’est la diversité. C’est Jimmy Kimmel, acteur, animateur de télévision et humoriste, surtout connu pour le show qu’il anime sur la chaine ABC, le « Jimmy Kimmel Live », qui jouera le rôle de maître de cérémonie. Voici les principales attentes de cette soirée :

     

    ✓ La nomination d’Isabelle Huppert dans la catégorie « Meilleure Actrice » pour son rôle dans le film formidable de Paul Verhoeven, « Elle ». Un rôle âpre et difficile, joué à la perfection par l’actrice. Le film, prévu un temps pour être tourné aus Etats-Unis avec une actrice américaine, s’est avéré impossible à tourner dans ce pays, selon le réalisateur, en raison d’un sujet trop sulfureux et de l’impossibilité de trouver une actrice prête à mettre en danger son image et à assumer le rôle. Verhoeven avait pensé à Nicole Kidman, Sharon Stone ou Diane Lane pour la version anglaise, Marion Cotillard pour la version française. Isabelle Huppert, finalement choisie, sera donc la 17ème actrice française nommée aux Oscars dans la catégorie « Meilleure Actrice ». Seules Marion Cotillard (2008), et avant elle Simone Signoret (1960) et Claudette Colbert (1935), ont réussi le pari gagnant. Cerise sur le gâteau, c’est Leonardo Di Caprio qui remettra l’Oscar…

     

    ✓ La compétition entre une belle brochette d’acteurs pour le « Meilleur Acteur », même si notre préférence va à Vigo Mortensen pour son rôle dans « Captain Fantastic », seule nomination pour ce film.

     

    ✓ Un nouveau record peut-être pour le film le plus nommé, « La La Land » de Damien Chazelle, avec 14 nominations, ce qui constitue déjà en-soi un record. Il lui faudrait obtenir 11 statuettes pour battre « Titanic » qui avait lui aussi fait l’objet de 14 nominations en 1998. Suivent « Premier Contact » de Denis Villeneuve et « Moonlight » de Barry Jenkins, dont c’est le second long métrage. Une entrée dans la cour des grands qui peut lui assurer la reconnaissance nécessaire pour obtenir les crédits de ses prochains films. Son premier long métrage « Medicine for Melancholy » (2008) avait été tourné en quinze jours, avec un budget de seulement 13.000 dollars. Un prix qui représenterait son ticket d’entrée à Hollywood.

     

    ✓ Contrairement à l’an passé où l’absence d’Afro-Américains avait créé la polémique, on se souvient notamment des propos de l’épouse de Will Smith, Jada Pinket-Smith qui avait boycotté la cérémonie, cette année l’Academy a pris soin de nommer plusieurs représentants de cette communauté et ce, dans des catégories maitresses : « Meilleur Film » avec « Moonlight », « Meilleur Réalisateur » avec Barry Jenkins, « Meilleur Acteur » avec Denzel Washington, 2 trophées, 6 nominations, « Meilleur Acteur dans un Second Rôle » avec Mahershala Ali, « Meilleure Actrice dans un Second Rôle » (Viola Davis, Naomie Harris, Octavia Spencer). Après deux ans d’omission, les acteurs et actrices issus des minorités sont enfin à l’honneur. Avec 7 nommés, c’est même un record. L’actrice Viola Davis, nommée deux fois aux Oscars pour son rôle dans « La Couleur des Sentiments » en 2011 et  « Doute » en 2008, a déjà remporté un Emmy Awards en 2015 pour son rôle dans la série télévisée de Shonda Rhimes « Murder » dans laquelle elle campe une avocate impitoyable. A cette occasion, elle avait été très remarquée pour son discours émouvant de remerciements : « La seule chose qui différencie les actrices de couleur des autres, ce sont les rôles. Vous ne pouvez tout simplement pas gagner un Emmy pour des rôles que vous n’avez pas ».

     

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    C’est sa 3ème nomination aux Oscars. L’une de ses meilleures occasions de remporter une statuette. L’Inde est quant à elle également représentée par Dev Patel, ce qui est très rare, l’Academy étant assez timorée avec l’Asie.

     

    ✓ Enfin, dernier élément de suspense pour ces Oscars 2017, c’est bien entendu l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. La cérémonie risque peut-être de prendre un tour politique et les paillettes de laisser la place aux discours ciblés, d’autant plus si les nommés afro-américains passent derrière le micro après avoir obtenu une récompense. Contrairement à Cannes ou aux Césars, on ne remerciera pas les collaborateurs divers et variés ou la famille, mais on profitera sans doute de l’opportunité d’une telle audience pour placer quelques bons mots sur la tolérance, la liberté et la fraternité.