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  • « Red Sparrow » de Francis Lawrence, entre manipulation et séduction

     

     

    « Red Sparrow » de Francis Lawrence avec Jennifer Lawrence, Jeremy Irons et Charlotte Rampling, est probablement le meilleur film d’espionnage de ces dernières années, après les mythiques « Spy Game », « Zero Dark Thirty », « Jason Bourne » ou encore « Les Trois Jours du Condor ».

     

    On n’avait pas eu un tel plaisir à regarder un film d’espionnage aussi bien ficelé depuis « La Taupe » en 2011. Ca fait long à attendre… On peut donc dire que « Red Sparrow » est vraiment réussi, tant le film parvient à garder le spectateur sur le qui-vive « presque » jusqu’au bout, incapable de dire clairement quel camp la protagoniste va choisir, comment elle va se sortir de tout ça et par quel stratagème (même s’il m’a été possible de le deviner dans les dix dernières minutes), ce qui laisse tout de même 2h10 de pur bonheur.

    Le casting est réussi, de la belle Jennifer Lawrence à un Jeremy Irons impérieux, avec une mention toute particulière à Charlotte Rampling, parfaite dans ce rôle de formatrice soviétique froide. La réalisation crue, descriptive, chirurgicale, qui ne cache rien, prend son temps et ne recule pas devant la cruauté, est excellente. Au moins ici, et sans doute pour une rare fois, les bagarres laissent des traces. Contrairement à « Spy Game », on n’est pas dans l’aventure, l’exotique ou le voyage. On est, même si les pays changent, davantage dans l’enfermement étouffant et la source d’angoisse d’un Empire Soviétique oppressant, véritable machine à broyer. Les décors sont soignés et ajustés à l’atmosphère.

    L’une des raisons de ce succès est sans doute liée au livre dont est tiré le scénario, premier volet d’une trilogie « Palace of Treason » et dont l’auteur, Jason Matthews, est un ancien agent de la CIA pour laquelle il a travaillé durant 33 ans. Pas de gadget à la James Bond, ni d’effets spectaculaires à la « Mission Impossible ». On est sur le terrain, avec une jeune fille presque ordinaire (une ballerine quand même, avec tout ce que cela implique d’efforts, de travail, de courage, de force et de sacrifice) soumise à un destin extraordinaire : l’espionnage. Chaque situation est à ce point réaliste qu’il est facile de s’y projeter. Le héros masculin est accessible, il a du ventre, un physique ordinaire, presque banal. C’est ce réalisme qui pimente le suspense de situations indénouables. Ne boudons pas notre plaisir d’avoir, après « Salt », une héroïne féminine pour succéder à Angelina Jolie.

     

    D’après un livre de Jason Matthews et un scénario de Justin Haythe (« Les Noces Rebelles » en 2009, « A Cure for Life » en 2017, « Infiltré » et « Lone Ranger » en 2013)

     

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  • 120 Battements par Minute

     

     

    On se sent toujours un peu ennuyé, voire même coupable, lorsqu’on a le sentiment d’être passé à côté d’un film qui croule sous une avalanche de dithyrambes… Mais c’est pourtant ce que j’ai ressenti avec « 120 Battements par Minute ».

     

    Même si je fus un protagoniste de cette période, ou plutôt un figurant, je ne me suis pas retrouvé dans cette description qui se veut factuelle d’une époque, avec les événements qui s’y rattachent. Je n’ai jamais été ni activiste ni séropo, ou quoi que ce soit qui pourrait s’assimiler à l’histoire des personnages du film « 120 Battements Par Minute » de Robin Campillo. J’y retrouve cependant tel ou tel trait de caractère que j’avais noté dans le comportement de ceux que j’ai pu croiser à l’époque, pris dans leurs combats.

    Je vivais pourtant à Paris et je jouissais d’une vie de jeune gay tout ce qu’il y a de plus lambda, sans avoir été confronté une seule fois à une situation vraiment douloureuse. Je me protégeais, et même si je cotoyais ou couchais avec des séropositifs, ces derniers n’évoquaient jamais leur drame intime. On savait la période dure pour ceux qui avaient contracté le HIV, mais néanmoins floue car tout était encore bien nébuleux au sujet de ce virus.

    C’était l’avènement de la House et du Garage, et les boites de nuit gay étaient à cette époque paradoxalement d’incroyables temples païens où la danse constituait un exutoire, une communion, et où l’on allait d’abord pour danser avant de draguer. En ce sens, les scènes de clubbing dans le film sont extrêmement belles et comptent parmi les plus réussies.

    Alors, même si le film de Robin Campillo décrit avec force détails le fonctionnement d’Act Up, les enjeux de l’époque, et tous ces personnages inspirés de la réalité, il nous manque pourtant quelque chose. Sans doute une hauteur, une ampleur… Les trois histoires présentées dans le film s’imbriquent mal. Elles se mélangent, se superposent mais interagissent difficilement entre elles. Du fait d’un budget restreint, d’un cadrage trop serré et d’un nombre limité de décors, le film finit par être étouffant, suffoquant. Peut-être était-ce une volonté artistique du réalisateur, mais les scènes d’intervention, les coups d’éclat, les manifestations manquent de force et de hargne. Elles sont trop « cheap » et sonnent faux.

    En voulant sans doute coller aussi à une stricte réalité et ne pas tomber dans un misérabilisme flamboyant façon « Les Nuits Fauves » ou certains des films de Patrice ChereauL’homme Blessé », « Ceux Qui M’aime Prendront Le Train »…), 120 Battements prend le parti-pris d’un naturalisme « Pialesque » sans savoir où couper. On se retrouve ainsi avec des scènes étirées qui éclipsent certaines autres, plus courtes mais pourtant plus réussies. On ne s’attache que difficilement aux personnages, mis à part Nathan, une sorte d’être lumineux et bienveillant. Quant aux autres, ils sont surtout des stéréotypes que l’on a tous déjà côtoyés dans les milieux gay que l’on pouvait fréquenter à l’époque. Personnellement, ces individus m’agaçaient de par leur hargne, leurs rapports conflictuels et l’arrogance affichée comme seul moyen de communication.

    Avec si peu d’empathie et cette morgue comme seule alternative pour expliquer les enjeux, on se demande où réside l’intérêt du film aujourd’hui et surtout à qui il s’adresse, finalement… Aux gays ayant vécu cette période, comme une piqure de rappel ? A un jeune public qui ne connaîtrait pas cette époque symboliquement forte du militantisme en France ? A un public qui voudrait en savoir plus sur la communauté LGBT ? D’autant que cela retrace l’histoire d’Act Up, quand tout restait encore à faire. Depuis, heureusement, et sans doute en grande partie grâce à eux, des progrès considérables ont été mis en oeuvre pour le traitement des malades.

    Au-delà de la dimension historique, didactique, je m’attendais malgré tout à être secoué, galvanisé, en regardant un film puissant et électrique. Je pensais aller voir un morceau brut d’énergie pure, une ode à la vie. Une expérience sensitive et bouleversante… On me dira que le combat est donc toujours d’actualité, certes, mais je me penche ici uniquement sur l’expérience cinématographique et non pas sur les idées qu’elle défend. Et en tant qu’oeuvre qui voudrait s’adresser à un large public, je crains que beaucoup restent sur le bas côté et n’entendent rien à ce 120 Battements qui exprime plus le sentiment de mort que l’espoir ou la lumière.

    La fin est pesante, interminable et inutilement arrache-larme, et tout ce qu’avait tenté d’éviter le réalisateur durant le métrage, à savoir ce pathos omniprésent, nous explose ici à la figure de manière maladroite et crispante. Le générique final enfonce le dernier clou de ce cercueil qu’est « 120 Battements Par Minute » et notre coeur, quant à lui, s’est arrêté de battre…

     

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  • Interview exclusive : Eric Denimal, auteur de « La Bible pour les Nuls »

     

     

    Auteur d’une trentaine d’ouvrages, journaliste, écrivain, théologien, Eric Denimal répand « le plus prestigieux des mystères », comme il dit, dans le monde entier. Son livre « La Bible pour les nuls » sorti en 2004, est devenu un best-seller avec plus de 150 000 exemplaires déjà vendus. Ce qui l’intéresse, et ce qui nous a nous aussi intéressés, ce sont toutes les références documentaires du livre de la Bible qu’il nous donne, avec l’extraordinaire talent pédagogique dont il fait preuve. Car Eric Denimal commence par le commencement, et c’est ce qui nous plait. Et au commencement de la Bible, il y a un texte. Un texte qui se vend à pas moins de 50 millions d’exemplaires par an, traduit dans 400 langues, soit le livre le plus vendu et le plus traduit au monde.

     

    Eric Denimal : Aucun livre ne connait une diffusion constante d’une telle ampleur depuis l’invention de l’imprimerie par Gutenberg, en 1451. Le premier livre qui sortit de sa presse fut d’ailleurs une Bible. « La Bible pour les nuls » répond donc à un désir de mieux connaître la Bible, dont je n’avais pas mesuré l’importance. (p. 01)

    Instant City : Nous aussi, nous somme très désireux de mieux connaître ce texte qu’on appelle la Bible.

    Eric Denimal : C’est un monument littéraire incontestable. Une Bible, dans une édition relativement ordinaire, est un livre d’un millier de pages. Cet ouvrage impressionnant est en fait toute une collection de livres écrits à diverses époques, par une quarantaine d’auteurs parfois très différents, ne s’exprimant pas toujours dans la même langue et moins encore dans un même style (p. 01) (..) La Bible n’est pas un livre comme les autres. Son histoire est exceptionnelle. (p. 09)

     

    Dans un premier temps, « La Bible pour les Nuls » s’attache donc à nous présenter ce texte et Eric Denimal nous fournit des informations sur son ou ses origines, sa transmission et sa conservation à travers les siècles.

     

    Instant City : Le Tanakh est le texte hébreu de la Bible (Bible hébraïque), avec des passages en Araméen. Le livre le plus ancien du Tanakh est la Torah. Il aurait été « écrit » par Moïse. Est-ce par tradition qu’on attribue ce texte à Moïse ou cela s’appuie-t-il sur des bases historiques et scientifiques ?

    Eric Denimal : Depuis Moïse jusqu’à Gutenberg, les écrits sacrés (comme les autres, d’ailleurs…) ont été copiés, recopiés et encore recopiés des centaines de fois. (p. 28). On sait qu’Abraham n’a pas écrit, ni Jésus ! Et même si ces personnages avaient écrit, nous n’aurions certainement pas leur texte original. Il n’y a pas de textes originaux, ni pour l’Ancien ni pour le Nouveau Testament. Nous n’avons d’ailleurs aucun texte original d’une quelconque oeuvre de l’Antiquité, pour la simple et bonne raison qu’aucun matériau n’a pu traverser les siècles. C’est la raison pour laquelle il y a eu autant de copies successives. Les conservateurs savaient la fragilité des supports. Comme aujourd’hui, nous faisons de nombreuses sauvegardes de nos écrits, les anciens veillaient à ce que les textes ne se perdent pas. En multipliant les copies et en évoluant avec les supports, on arrive ainsi à conserver des traces. Si la plupart des copies (papyrus, parchemins, codex) n’ont été retrouvées que dans les régions sèches, c’est simplement parce que l’humidité est l’ennemi des archivistes.

    La Torah est l’essentiel de la Loi juive et elle est formée des cinq premiers livres de la Bible hébraïque (Le Pentateuque dans l’Ancien Testament). La tradition juive a toujours attribué à Moïse ces livres, et dans les autres textes de la Bible, on évoque toujours la Loi en citant Moïse qui l’aurait reçue de Dieu. Cette conviction est encore présente dans le Nouveau Testament et même dans les propos de Jésus. Par exemple, sur la question du divorce, les prêtres interpellent Jésus et ce dernier cite les prescriptions de Moïse dans la Torah. (Voir Marc 10.2-9). On ne peut donc que se fier à ce que, de génération en génération, on a répété pendant au moins trois mille ans. La science n’est pas capable de faire mieux. Concernant « La Bible pour les Nuls », le but n’était pas d’entrer dans la polémique des interprétations, mais il fallait partir d’une base communément admise, avec une option (qui est déjà une prise de position personnelle) : la Bible explique la Bible, et elle est un livre fiable.

     

    Instant City : Le texte de la Bible viendrait donc d’une tradition orale juive parmi le peuple hébreu. On parle aussi de culture orale, de patrimoine oral ou encore de littérature orale. Il s’agit là d’une façon de « préserver et de transmettre une histoire, la loi et la littérature, de génération en génération dans les sociétés humaines qui n’ont pas de système d’écriture  » (Wikipedia). Parfois, le texte véhiculé oralement se transforme, faisant apparaître des variantes, même si le noyau reste commun. Or, ce qui serait extraordinaire avec le texte de la Bible, ce serait justement l’incroyable conformité à la virgule près des copies à travers le temps et selon les centaines, voire milliers, de copistes. Vous dites que le nombre de copies d’un texte vaut attestation. (p. 41). En quoi la copie de copies sur plusieurs siècles sans erreurs est-elle une preuve de la véracité (ou devrait-on dire de la fiabilité) des textes ?

    Eric Denimal : Il n’y a pas de ponctuation dans l’Hébreu ancien, donc la formule « à la virgule près » n’est pas conforme. C’est pourquoi Jésus préfère dire que « pas un iota ne changera de la loi » ; le iota étant la plus petite des lettres. Je dis que le nombre impressionnant de copies identiques de diverses époques, sans variations notables et vérifiables, même dans les traductions différentes (pour le Nouveau Testament), est exceptionnel et quasiment unique dans l’histoire de la transmission de textes anciens. Si un texte est falsifié, les copies de ce texte répercutent cette falsification. On devrait donc trouver des copies différentes entre les « originales » et les falsifiées. Mais on n’en trouve pas. Les textes du Nouveau Testament ont très vite été copiés, traduits et cités par les pères apostoliques et par les pères de l’Eglise. Sur les centaines de copies, les milliers de citations, les nombreuses traductions en diverses langues du bassin méditerranéen, on devrait trouver des divergences. Et ce n’est pas le cas. C’est la raison pour laquelle je pense que ce texte est fiable. Les théories (notamment musulmanes) selon lesquelles les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament ont été falsifiés sont postérieures au Coran et sont injustifiées. De plus, on sait les différents importants entre les Juifs et les Chrétiens, jusque dans l’interprétation des mêmes textes. Chacun des partis aurait pu, avec le temps, falsifier les textes pour les formater selon ses croyances respectives, or les textes hérités sont identiques de part et d’autre. S’il y a falsification, il faut qu’il y ait eu entente entre les Juifs et les Chrétiens pour que les textes soient falsifiés identiquement dans chacune des religions.

    Avant la découverte des manuscrits de la mer Morte, les théologiens libéraux et les philosophes agnostiques mettaient largement en doute la fiabilité des textes anciens. Selon eux, il devait y avoir eu falsification entre les originaux et les copies en notre possession. Les manuscrits de la mer Morte représentent des milliers de textes conservés – et qui ne sont pas que des textes religieux – mais ce sont encore des archives. Autrement dit, tous les textes de l’Ancien Testament qu’on y a trouvés (et qui ont été cachés sans doute avant l’invasion des Romains) sont également des copies de copies. Mais ils sont tous plus anciens que les plus anciens que nous possédions. Parfois, ces archives ont fait faire un bond en arrière de cinq-cents ans par rapport aux textes conservés dans nos musées. La comparaison entre ces nouvelles archives et les documents déjà trouvés, répertoriés, analysés, a permis de vérifier qu’il n’y avait quasiment pas de différences, à quelques lettres près. En tout cas pas de différences qui changent le sens des textes connus. On peut décider que ce n’est encore pas une preuve de fiabilité, mais alors, quelle genre d’autre preuve espérer ?

     

    Instant City : Reprenons les mots : « Texte fiable ». Cela signifie que le texte est crédible, qu’on peut lui faire confiance, qu’on peut le croire. On tombe très vite sur un vocabulaire qui prête à confusion : croire. Ne peut-on utiliser, en toute vérité, d’autres mots ?  Un acte (ou encore un document) est jugé « authentique » quand il a été rédigé par un officier public ou ministériel, une personne autorisée par l’Etat à exercer une tâche de service public, nous donne la définition du dictionnaire. Or, le Canon a été constitué par des religieux juifs, des personnes dignes de confiance.

    Eric Denimal : Votre définition d’un acte authentique est une définition moderne et qui ne peut être prise en compte qu’à partir d’une certaine époque. Par exemple, jusqu’au XVIème siècle, l’Etat Civil français n’existait pas et c’est l’Eglise catholique qui enregistrait l’existence des personnes. Ses registres étaient pourtant authentiques. Dans l’Ancien Testament, on lit bien que c’est la synagogue et les religieux qui gèrent même la vie civile. Il n’y a pas de mairie ! Pendant des siècles, c’est l’Eglise qui a subventionné les artistes : il n’y avait pas de ministère de la culture… Les écrits religieux conservés par des religieux, c’est donc assez normal. Même Napoléon qui a rédigé le Code Civil, a voulu se faire reconnaître Empereur par le pape. Il est vrai qu’il s’est couronné lui-même tant il croyait à son caractère divin…

     

    Instant City : S’il est admis que le terme « authentique » signifie « dont l’autorité ne peut être contestée parce qu’il émane (le document) d’une autorité non contestée » – comme les registres d’Etat Civil tenus par le clergé – alors, les documents qui émanent des autorités juives de l’époque peuvent-ils être considérés comme authentiques ?

    Eric Denimal : La réponse est dans la question. Pourquoi mettre en doute le travail des autorités juives ? La dimension religieuse de ce peuple est dans son ADN et celui qui se présente comme le peuple élu de Dieu accorde à toute chose une importance spirituelle forte jusqu’à l’extravagance, avec une multitude d’interdits pour ne pas pervertir ce qui est juif depuis l’alimentation jusqu’au tissage du tissu, en passant par l’hygiène et l’éloignement de tout ce qui corrompt. Cette attitude que là, on peut juger comme étant intégriste, a au moins l’avantage de respecter la loi et le droit. Cependant, si l’intégrité, l’honnêteté et le sens de la vérité étaient au même niveau à l’époque que sont ces mêmes vertus dans notre présent siècle, tout peut alors être contesté et il ne reste qu’un grand vide et une perte cruelle de sens.

     

    Instant City : Dans votre livre, page 41, vous parlez de tous ces ouvrages datant de l’Antiquité, qui sont considérés comme « fiables » et « authentiques » sans aucune preuve. Par exemple (p. 42) , « La Guerre des Gaules » de Jules César, écrite entre 58 et 50 avant Jésus-Christ. Nous ne possédons aucun texte original écrit de la main même de Jules César, daté et authentifié comme tel. Nous n’avons que des copies, une dizaine environ, qui datent du XVème siècle, soit milles-quatre-cents ans plus tard ! Et pourtant, tous les historiens s’accordent à les trouver « fiables », et ils sont cités en référence comme fondement de l’Histoire de France. Comment expliquer que ce ne soit pas le cas pour la Bible, dont il existe plus de 5 000 copies conformes à la virgule près seulement trois-cents ans après la mort de Jésus ?

    Eric Denimal : C’est surtout à partir du XIXème siècle que le rationalisme s’est mis à contester la fiabilité de la Bible et à démonter tout ce que la tradition avait véhiculé. C’est d’ailleurs à cause de ces critiques que la reine Victoria a financé les premières fouilles archéologiques en Terre Sainte afin de trouver des preuves de ce que la Bible racontait. Et l’histoire de l’archéologie (parfois dite biblique) est absolument passionnante, avec des découvertes qui ont quasiment toujours confirmé ce que la tradition biblique avait transmis.

     

    Instant City : On ne trouve aucune trace archéologique de l’Exode cependant.

    Eric Denimal : Cet argument n’est pas suffisant : on ne trouve aucune trace des migrations datant de plus de trois-mille ans de peuples dans des zones désertiques. Même des villes entières sont aujourd’hui introuvables (jusqu’ici…) alors que de nombreux documents évoquent leur existence. La découverte des manuscrits de la mer Morte a authentifié tous les textes anciens que l’on possédait, dans le sens de « confirmé ».

     

    Instant City : En conclusion, serait-il juste de dire que des textes écrits par des personnes reconnues comme des autorités morales, issus de la tradition orale, dont des centaines de copies exactes à la virgule près ont passé les siècles, peuvent être par conséquent considérés comme fiables à défaut de pouvoir être qualifiés d’authentiques ?

    Eric Denimal : Je ne cesse de dire que ces textes sont fiables, dignes de confiance. Mais dans la confiance et la fiabilité, il y a – étymologiquement – place à la foi. J’ai tendance à faire confiance au texte dont la profondeur et la sagesse ne dépendent pas des auteurs ni des époques de rédaction. Lorsque j’apprécie un « vieux proverbe chinois », je reçois et médite sur le proverbe sans me soucier de son auteur dont le nom et l’existence m’importe peu. C’est le croyant qui décide que les textes bibliques sont authentiques. La raison me permet de dire que les textes sont fiables. La foi me permet de dire que les textes sont authentiques … pour moi !

     

    Instant City : L’argument le plus couramment entendu est qu’au moment de la fixation définitive du Canon lors des Conciles de 397 puis de 1546, les hommes d’église auraient « arrangé » les textes pour que ceux-ci répondent à leur besoin d’obéissance et de soumission du peuple. Est-ce qu’il serait possible que des hommes à cette époque aient réfléchi à une explication de la genèse du monde, à la place de l’homme dans le monde, et qu’ils aient réussi à trouver une croyance qui réponde à toutes les interrogations de l’homme sur l’existence, la mort, la morale ? La Bible pourrait-elle être une création humaine et non la parole de Dieu ?

    Eric Denimal : La liste des livres conservés dans la Bible a été fixée bien avant 397. Les Conciles cités ont entériné et confirmé ce qui avait déjà été établi plus tôt. Si vous voulez absolument que les textes aient été arrangés pour les raisons que vous évoquez, il faut qu’ils l’aient été avant la première officialisation en 397 parce qu’en 1546, le Concile de l’époque a confirmé ce qui était déjà fixé en 397. Il est clair que la Bible, comme tout ce qui existe, peut être mise en doute par toutes sortes de théories du ou des complots. Il ne faut pas donner plus de crédit à Dan Brown qu’aux Pères de l’Eglise. Il y a des croyances et des explications du monde fantasmées ou bricolées en fonction de présupposés, voire des systèmes de pensée complaisants avec ce qui convient à ceux qui les proposent, qui les imposent. Sur l’origine de l’univers et du vermisseau qui s’y tortille (l’homme), il convient d’avoir une extrême humilité. Il n’est pas humiliant de réhabiliter le mystère. Et la science n’est pas une déesse, elle est une orgueilleuse qui n’accepte jamais de reconnaître ses erreurs. Par exemple, c’est elle qui, il y a à peine cent ans, démontrait encore que certains humains étaient inférieurs à d’autres. Ce qui a cautionné l’extermination d’handicapés, d’homosexuels et de juifs par millions. Dès lors, je ne peux me fier aux prétentions de la science…

    La Bible offre une explication du monde, mais ce n’est qu’une explication. Le récit de la Genèse et les premiers chapitres sont à recevoir comme une espèce de parabole explicative pour le cerveau limité des hommes. La puissance de la vie dépasse très largement les capacités intellectuelles des mortels. Pour moi, l’important n’est pas de savoir comment le monde est devenu monde, mais d’accepter le principe d’une méga-puissance dont nous ne percevons qu’un contour flou. Pour que l’humain, issu de l’humus, sorte de la glaise et envisage une éternité, un infini, une éthique et une morale, il a dû recevoir (et non concevoir de lui-même) un souffle d’ailleurs. Pour moi, j’envisage aisément l’intervention d’un extra-terrestre totalement céleste.

     

    Instant City : Pensez vous que la Bible réponde à un besoin affectif de l’homme ?

    Eric Denimal : La Bible répond à tous les besoins. Nos psy ont, par exemple, établi que le tout premier besoin de l’homme est d’être aimé avant même d’aimer. La Bible le dit depuis longtemps : Dieu nous a aimé le premier, puis vient la consigne récurrente : aimez-vous les uns les autres, et apprenez à vous aimer vous-même. Vous pouvez prendre la pyramide des besoins de Maslow et découvrir que la Bible n’en oublie aucun, qu’elle donne des consignes d’une extrême sagesse pour y répondre dans un vivre ensemble d’une grande modernité, et sans l’angélisme de nos politiques. La Bible donne un sens à la vie en lui faisant percevoir une dimension d’éternité. Elle donne des pistes qui touchent toutes les sphères de notre existence. En cette année électorale, par exemple, je découvre dans ses pages des principes remarquables qui éclairent sur des notions comme le pouvoir, l’exercice du pouvoir, les limites du pouvoir, le statut de chef, le statut du peuple, les relations entre les politiques et les citoyens. Il est clair que la Bible ne traite pas seulement de l’aspect spirituel de l’homme croyant. L’enfermer dans ce domaine, c’est n’avoir rien compris de ce qu’elle est. La plus grosse erreur du Christianisme est de l’avoir confisquée alors qu’elle est pertinente pour toute l’humanité et pas seulement un guide pour la foi.

     

    Instant City : Quel était votre cible, le public visé ?

    Eric Denimal : J’ai souvent été présenté comme un « remarquable vulgarisateur ». J’aime beaucoup être perçu comme un vulgarisateur, même si je suis aussi théologien. Nous ne sommes pas nombreux à rendre accessible ce qui est parfois présenté comme hermétique par des spécialistes jaloux de leur savoir. Il n’est pas difficile d’être « remarquable » et donc remarqué, quand nous sommes peu à décider de montrer la lisibilité de la Bible, et son accessibilité. En son temps, l’Église catholique du Moyen-âge a voulu une traduction latine moderne de la Bible. Cette traduction de Saint-Jérôme a été appelée la Vulgate, c’est-à-dire en langue « vulgaire », à l’usage du plus grand nombre. Depuis le XVème siècle, le Protestantisme (et avant lui les pré-réformateurs) a toujours insisté pour que le lecteur puisse lire la Bible dans sa propre langue afin d’avoir un lien étroit et personnel avec le texte. Mon souci permanent est de permettre au plus grand nombre de découvrir la richesse et la beauté de cette Bible.

     

    Instant City : Lors de votre relecture, avez-vous veillé à votre vocabulaire ? Avez-vous censuré des mots trop érudits ?

    Eric Denimal : En tant que journaliste, j’ai un jour essayé de suivre les entretiens de Bichat. Il s’agit d’une session de travail durant laquelle de grands spécialistes en médecine traitent de tout ce qui touche à la santé. Le néophyte est complètement largué alors que les participants jouissent intellectuellement de tous les échanges sur les travaux en cours. Aussi passionnant que soit le monde (microcosme) de ces savants et praticiens médicaux, ils sont dans une bulle impénétrable. Les théologiens, comme n’importe quels spécialistes, sont aussi dans leur univers avec un langage propre. Mais ce langage a été forgé par des hommes pour définir autant que possible ce qu’ils tentent de comprendre. Et souvent le langage complexifie ce qu’il veut expliquer. On peut parler de substitution pour expliquer le principe du sacrifice, ou de transsubstantiation pour parler du dernier repas de Jésus, mais alors, qui percute quelque chose ? Un Français moyen dispose d’un lexique de 5000 mots mais 10 % de la population française ne dépasse pas les 400 à 500 mots. Cela montre le travail nécessaire !

     

    Instant City : Qu’en est-il de ce projet intéressant d’une « Théologie pour les nuls » ou d’une « Exégèse pour les nuls » ? Je trouve que c’est une excellente idée car certains lecteurs, dont je fais partie, ont beaucoup de mal à trouver sur internet des interprétations (des explications), des paraboles ou des évangiles, par exemple. Une synthèse des interprétations…

    Eric Denimal : Le succès de librairie que connait la « Bible pour les Nuls » tient en grande partie au fait que c’est un livre qui explique le contenu de la Bible mais qui n’apporte pas d’interprétations. C’est ce qui fait que ce livre a été salué autant par les catholiques que par les protestants et même par les juifs. C’est avant tout non une énième traduction de la Bible mais une introduction à la Bible. Sans oublier l’histoire de sa rédaction et de sa composition : une histoire unique. Une « Théologie pour les Nuls » devrait proposer les interprétations possibles des textes. Si la piste est intéressante, il faut savoir que ce sont les interprétations différentes qui ont provoqué les scissions, les schismes et parfois même les guerres entre croyants. J’ai, dans ma bibliothèque, un livre de cinq-cents pages qui tente de faire une synthèse des meilleures interprétations de l’Apocalypse de Jean. L’Apocalypse, dans ma Bible, c’est un texte de 18 pages. Le commentaire se nomme « La Clarté de l’Apocalypse » et franchement, la clarté des synthèses n’est pas aussi évidente que cela.

    Tout au long des vingt siècles du Christianisme, et depuis plus longtemps encore pour le Judaïsme, des hommes érudits ont disséqué le texte biblique et des millions de volumes ont été écrits. Le chantier n’est donc pas nouveau et ne sera jamais achevé. Personnellement, et pour un autre livre, je me suis arrêté sur un thème : le Christ selon Jésus. Je ne me suis servi que de l’Evangile de Marc (le plus court des quatre) pour faire le portrait du Messie attendu au travers des actes et des propos du fils du charpentier. Ce simple angle journalistique m’a ouvert des pistes insoupçonnées et a élargi ma perception de la personne de Jésus. La Bible est un diamant brut dont on peut faire jaillir tant et tant d’éclats qu’on ne peut qu’aboutir à la conclusion suivante : c’est un livre exceptionnel. Les Éditions First viennent de rééditer en format « Poche » un de mes livres épuisés depuis quelque temps : « Le serpent qui parle ». Dans ce livre, je suis sur un tout autre registre puisque j’aborde des sujets difficiles de la Bible, notamment les épisodes dans le Jardin d’Eden, et je tente une interprétation. Cette fois, je suis dans le rôle du théologien et non plus du journaliste. Et le livre est tout différent.

     

     

    Instant City : Lorsque vous dites que vous n’aviez pas mesuré l’importance de l’engouement qu’allait susciter le livre, à quoi vous attendiez-vous ?

    Eric Denimal : Pendant près de dix ans, j’ai été éditeur dans une petite structure protestante. En lien avec de très nombreux éditeurs « confessionnels », je savais quel était le seuil des ventes des livres à thème religieux ; le succès d’un titre restait un chiffre relativement modeste (environ 2 000 exemplaires pour les « succès »). Mais en même temps, les éditeurs confessionnels (outre de grosses maisons catholiques, mais souvent généralistes comme Cerf) ont des réseaux de distribution peu performants. Les librairies religieuses ne sont pas légions. C’est la raison pour laquelle, mon intuition était que pour toucher le grand public, il fallait passer par une maison d’édition généraliste avec une diffusion aussi large que possible. Les éditions First, avec leur collection « Pour les Nuls », étaient idéales pour atteindre ce double objectif. Ce qui a intéressé l’éditeur, c’est que je suis à la fois théologien et journaliste. Il fallait, pour la lisibilité et le sérieux mentionnés plus haut, à la fois quelqu’un qui maîtrise le sujet, et qui sache restituer les informations de façon accessible.

     

    Instant City : « J’ai découvert qu’il y a une curiosité, une soif , une attente de découvrir la Bible », dites-vous. Comment expliquez-vous le succès de « La Bible pour les Nuls », face aux centaines de livres disponibles sur la Bible ? Ce n’est après tout qu’un énième livre en plus. La différence tient-elle au format (à la formule) ? Est-ce un genre de manuel pédagogique à destination des prêtres ou catéchistes pour leur apprendre à s’adresser aux non-croyants ou aux convertis débutants ?

    Eric Denimal : Il existe beaucoup de livres sur la Bible, mais souvent, ils sont proposés par des maisons d’éditions confessionnelles et les lecteurs ont alors peur d’une récupération, d’une orientation. L’avantage de la collection « Pour les Nuls », c’est qu’elle est généraliste. La réputation de ses manuels pédagogiques n’est plus à faire. « La Bible pour les Nuls » est sans doute utilisée par des prédicateurs laïques, par des catéchistes (notamment La Bible pour les Nuls Junior), mais aussi par beaucoup de chrétiens « ordinaires » qui ont envie de se documenter. Sans parler des personnes curieuses de savoir ce que contient la Bible et qui refusent d’être entrainées dans un système de pensée plus ou moins ecclésial. Par ailleurs, « La Bible pour les Nuls » est une véritable encyclopédie qui permet de tout savoir (ou presque) sur la Bible.

     

    Instant City : Vous avez dû recevoir énormément de courrier contenant des remarques, des demandes de corrections ? Qui a le plus mal accueilli votre livre ?

    Eric Denimal : L’accueil a été globalement très positif et le succès permanent de ce livre prouve qu’il est apprécié. Quelques théologiens ont regretté que je ne mette pas de réserve sur le texte, notamment le courant libéral qui aurait préféré que je dise que des doutes existent sur tel auteur, tel livre etc… Mais alors, cela devenait de la théologie et ce n’était pas l’objectif du livre. Quelques personnes se sont étonnées qu’un tel volume soit l’oeuvre d’un seul auteur et non d’une équipe de rédaction. Quand je me suis lancé dans le « Jésus-Christ pour les Nuls », je me suis associé à un autre grand spécialiste pour enrichir l’information. Écrire à plusieurs mains est un exercice bien intéressant. Cette fois, certains m’ont demandé : « Pourquoi as-tu fait appel à Matthieu Richelle et pas à … ? » On suscite toujours de drôles de réactions, et passablement de jalousie.

     

    Instant City : Quel est votre personnage biblique préféré ?

    Eric Denimal : Joseph vendu par ses frères, dans l’Ancien Testament. Jésus, naturellement, dans le Nouveau Testament.

     

    Instant City : « Je suis un passeur, je montre un chemin, je suis un poteau indicateur : j’oriente la réflexion ». Pourquoi avoir choisi l’écriture comme mode de partage ?

    Eric Denimal : C’est mon meilleur mode d’expression. Je suis nul en musique, en sculpture, en peinture… Un autre lieu d’expression possible aurait été le théâtre. Cette passion se vérifie quelque part puisque j’ai écrit avec Roland Giraud et avec Gisèle Cascadesus. Mais avec eux, je suis resté journaliste. Pour tout vous dire, mon rêve serait aujourd’hui d’écrire pour le théâtre. J’ai apprécié l’audace de Frédéric Lenoir et sa pièce « Bonté divine » dans laquelle a d’ailleurs joué Roland Giraud.

     

    Nos remerciements les plus chaleureux à Eric Denimal pour le temps passé à nous répondre.

     

     

    Bibliographie :

    ✓ La Bible illustrée pour les nuls (nouvelle édition, octobre 2016)

    ✓ 50 notions clés sur la Bible pour les nuls (mai 2016)

    ✓ Le serpent qui parle (2016)

    ✓ Le Nouveau Testament pour les nuls (novembre 2011)

    ✓ L’Ancien Testament pour les nuls (novembre 2011)

    ✓ Jésus-Christ pour les nuls (2014)

    ✓ Les grands personnages de la Bible (2006)

     

     

     

  • Olga Picasso au Musée Picasso

     

     

    Une petite déception à la visite du Musée Picasso dans le quartier du Marais, tant l’attente était grande. Peut-être aussi parce que Malaga était passé avant…

     

    La Majesté de cet hôtel particulier de la rue de Thorigny, désigné comme l’un des plus beaux hôtels particuliers baroques du quartier, laissait présager des trésors architecturaux incroyables. Mais la rénovation moderne et le parti pris de ces grands panneaux blancs vertigineux qui reflètent la lumière tels des miroirs de plâtre et de peinture blanche déçoivent l’amateur d’histoire, même s’ils ravissent l’amateur d’art. Le musée est lumineux, propre, blanc, moderne, hyper fonctionnel, doté d’immenses fenêtres et de puits de lumière. Seul l’escalier central majestueux, qui fut à l’époque l’escalier d’honneur, sous un plafond aux moulures et aux ornements sculptés, nous rappelle que la maison fut habitée autrefois par un proche de Fouquet amoureux du théâtre de Corneille.

    On reste aussi un peu sur sa faim par rapport au nombre de peintures exposées : il y a surtout beaucoup de dessins et d’esquisses. Finalement, ce qui fait la valeur de ce énième musée Picasso à travers le monde, c’est la part prépondérante donnée à sa vie privée. En l’occurence, l’expo porte sur le personnage de sa première épouse, Olga. Il faut prendre le temps de regarder chacune des vitrines, dans lesquelles sont exposés de très nombreux objets personnels, de lire les lettres, de regarder les films de famille en noir et blanc très émouvants, et toutes ces photos méconnues de tous les proches du peintre : sa femme Olga en premier lieu bien sûr, son fils Paul dont on peut voir le tableau en Arlequin, les amis artistes Cocteau, Apollinaire, Max Jacob.

    L’exposition est une plongée dans la vie intime de ce couple. Olga nous touche particulièrement. On prend conscience des sacrifices qu’elle a dû faire en renonçant à sa carrière de danseuse, de l’amour profond et de la complicité entre elle et son fils en raison sans doute des absences longues et répétées de Pablo (la série de photomatons est très émouvante), et de sa souffrance quand elle comprend qu’elle a été remplacée par une autre (la très jeune Marie-Thérèse Walter), à la fois en tant que femme, muse et modèle. Picasso refusera la demande de divorce d’Olga qui finira ses jours à Cannes.

    Comme à chaque fois, la vie privée et l’oeuvre de Picasso s’entremêlent, l’une expliquant l’autre. L’exposition « Olga » montre bien cet aspect, jalonnant et juxtaposant à la fois photos et tableaux, objets et peintures, lettres et dessins. Autant de trésors compilés dans l’ouvrage magnifique du catalogue de l’exposition en vente à la librairie du musée et qui est un véritable petit bijou.

     

    Olga Picasso au Musée Picasso

    Jusqu’au 3 septembre 2017

    Tarif = 12,50 euros

    Catalogue = 39 euros

     

     

     

  • L’Opéra selon Jean-Stéphane Bron

     

     

    Au-delà de ces spectacles d’exception que sont les opéras ou les ballets, on trouve une armée de soldats derrière ces moments rares (techniciens, danseurs, musiciens, metteurs en scène, chanteurs, chefs d’orchestre, directeurs, décorateurs, costumières… et la liste est longue), prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes pour livrer en temps et en heure le fruit de leur travail et de leur sueur.

     

    Malgré tout le prestige et le snobisme qui peuvent trop souvent illustrer ces lieux mythiques, Jean-Stéphane Bron offre un documentaire passionnant et émouvant sur l’Opéra de Paris. Garnier et Bastille, sous la houlette de leur directeur Stéphane Lissner, nous ouvrent leurs portes, leurs coeurs, leurs tiroirs et nous font découvrir dans le moindre détail le fonctionnement de ces énormes entreprises.

    Le documentaire ne se contente pas de saupoudrer un peu de sucre glace sur cette institution, mais se permet d’être aussi politique, rigoureux dans son approche et précieux dans le regard novice qu’il porte sur ce monde parfois violent, dur, discipliné et néanmoins infiniment magique.

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Opéra de Paris

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Eleanor Susan

     

     

     

  • La série événement du printemps 2017 : Big Little Lies

     

     

    C’est la nouvelle mini-série événement du printemps : un casting de folie (Nicole Kidman, Rees Whiterspoon, Laura Dern, Shailene Woodley) et une pléïade de seconds rôles. Derrière la caméra, Jean-Marc Vallée, le réalisateur canadien de l’oscarisé « Dallas Buyers Club » et au scénario, David E. Kelley (The Practice, Ally McBeal, la loi de Los-Angeles). 

     

    Débarqué en France le lundi 20 février 2017 sur OCS, 24 heures après sa première diffusion aux Etats-Unis, le « Desperate Housewives » à la sauce HBO était attendu de pied ferme par tous les amateurs de séries américaines.

    Le pitch : le quotidien de trois femmes en Californie, au cours des trois jours ayant précédé un meurtre dans la riche communauté de Monterey. Sont-elles coupables ? Ont-elles un lien avec ce crime ? Si oui, lequel ? L’histoire est tirée d’un roman éponyme de l’australienne Liane Moriarty. Au fil des épisodes, le spectateur pénètre dans la vie de ces trois femmes au foyer, leur couple, leur sexualité, jusqu’à leurs souffrances profondes dissimulées derrière le vernis. Un drame entêtant de sept épisodes qui semble avoir plu aux critiques.

    Jean-Marc Vallée, le réalisateur des épisodes de la saison 1, confirmait il y a quelques jours que « Big Little Lies » conserverait le format de mini-série et que, par conséquent, elle ne connaîtrait pas de deuxième saison. « Il était prévu que ce soit un projet unique, et la fin laisse les téléspectateurs imaginer ce qui peut se passer après. Si nous faisons une saison 2, nous casserons ce bel objet que nous avons créé et le gâcherons » confiait le réalisateur au site internet Vulture.

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

     

     

     

  • « PNB ! Personne Ne Bouge » sur Arte : branché

     

     

    Le magazine « PNB ! Personne Ne Bouge » sur Arte est diffusé tous les dimanches à 19h05. Et cela depuis 2012.

     

    Bientôt cinq ans que les voix-off de Philippe Collin, Xavier Mauduit et Frédéric Bonnaud nous régalent de leurs trouvailles et de leur humour. « PNB ! Personne Ne Bouge » est un magazine qualifié de « Pop-Culture ». Pendant 35 trop petites minutes, huit séquences courtes mais denses et à l’élocution rapide nous racontent toutes un même thème. A l’écran, nous voyons des silhouettes animées en ombres chinoises sur des fonds colorés et acidulés. Ce qui marque, ce sont le rythme, les couleurs, les voix, les sujets et l’humour. Chaque magazine est un petit concentré de nos souvenirs auxquels s’ajoutent des informations documentées souvent rares. Des perles, comme l’émission du dimanche 16 octobre 2016 sur Renaud.

     

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    Qui sont ces trois petits génies ?

     

    Tous trois se sont rencontrés dans les locaux de France Inter au début des années 2000. Un journaliste breton, un passionné de cinéma, patron de cinémathèque, et un historien agrégé. Le coktail d’une petite pépite de bonne humeur qualifiée « d’émission culturelle potache et décalée, mais pointue » par les Inrocks. Une émission transgenre entre le culturel et le divertissement, qui fusionnent avec légèreté, et dans laquelle la curiosité côtoie les vieux souvenirs de jeunesse. L’attention ne retombe jamais, l’esprit est sans cesse en éveil et s’émerveille des nombreuses trouvailles des co-auteurs.

    Chaque émission est conçue selon un scénario précis, avec un fil rouge, le thème central, détourné en mode rupture de rythme, le tout dans un éclectisme volontaire très intéressant. Car s’il s’agit d’un magazine léger et de divertissement, il n’en demeure pas moins un exercice de style journalistique très rigoureux avec un vrai travail d’investigation et de recherche.

    Déjà plus de 195 émissions à leur compteur et bientôt un anniversaire. Souhaitons longue vie à ce petit bijou télévisuel.

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] PNB Arte

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  • Bardot avait une sœur… L’histoire de Mijanou Bardot

     

     

    Dans le reportage de France 3, « Bardot amoureuse », diffusé le 27 janvier 2017, on apprend que Brigitte Bardot a une sœur. Si tout le monde connait Bardot, qui d’entre nous savait qu’elle avait une sœur ? Enquête…

     

    Brigitte Bardot est née en 1934. Sa petite sœur Marie-Jeanne Bardot, surnommée Mijanou, est née en 1938, quatre ans après. Elle ressemble davantage à sa maman, Anne-Marie, une femme passionnée de danse et de mode, tandis que Brigitte ressemble plutôt à son père Louis, un industriel doué, féru de cinéma. Enfants, elles vivent dans un milieu aisé. Leurs parents fréquentent le « Tout-Paris », des directeurs de presse, de mode, de théâtre et de cinéma. Hélène Lazareff par exemple, la directrice de « Elle », est une grande amie de leur mère. Très vite, à quinze ans, Brigitte va devenir la mascotte puis l’égérie du magazine. Sa sœur cadette n’a encore que onze ans.

    La suite, nous la connaissons : le réalisateur Marc Allégret voyant les photos de mode de Brigitte dans « Elle » demande à la rencontrer. Il veut lui faire passer un casting pour son prochain film « Les lauriers sont coupés ». Il ne la prendra pas, mais elle tombera amoureuse de l’assistant d’Allégret qu’elle a rencontré au cours de l’audition et qui lui donnait la réplique : Roger Vadim.

    1956. Mijanou a dix-huit ans. Elle tourne à son tour son premier film. Il s’agit d’une comédie : « Club des femmes ». Son partenaire n’est autre que Jean-Louis Trintignant, l’homme dont sa sœur Brigitte vient de tomber follement amoureuse pendant le tournage de « Et Dieu créa la femme » et pour lequel elle quittera Vadim.

    1960. Brigitte Bardot rencontre Sami Frey lors du tournage de « La vérité ». Comme à chaque fois, elle tombe amoureuse de son partenaire. Elle se sépare de Jacques Charrier. Sami se sépare de Pascale Audret, la sœur de Hugues Aufray. Leur idylle  ne durera que deux ans. Et c’est Mijanou qui consolera le beau Sami quand Brigitte le quittera pour Gilbert Becaud.

    Marie-Jeanne Bardot enchaine les films. Elle rencontre Patrick Bauchau, un comédien belge sorti d’Oxford. Ils se marient en 1962 et donnent naissance à une petite fille, Camille. Ils s’octroient une pause avant de retrouver les réalisateurs de « La Nouvelle Vague ». Ils tournent alors ensemble avec Eric Rohmer  dans « La Collectionneuse » en 1967. Mais très vite, la petite sœur de Bardot va arrêter le cinéma…

     

    « J’ai toujours été timide face aux caméras et j’ai décidé assez vite d’arrêter le cinéma car je me sentais mal sur les plateaux : j’avais l’impression de n’avoir rien fait de mes journées », déclare-t-elle à Soir Magazine en juin 2009. Pendant ce temps, sa sœur ainée triomphe dans « L’ours et la poupée » de Michel Deville. Mais comme sa petite sœur, elle arrêtera elle aussi le cinéma quatre ans plus tard, en 1973.

     

    Des destins communs donc. Parallèles, tout du moins. Dans les années 1980, l’une s’envole pour les Etats-Unis où elle fondera une entreprise de mobilier en 1979, après avoir eu l’idée géniale des lits mezzanines pour gagner de la place dans les chambres d’enfants. Marie-Jeanne va créer la marque « Espace Loggia ». L’autre se lancera dans la défense de la cause animale. Après 48 films, Brigitte devient porte-parole de la SPA puis rejoint l’IFAW en 1976 et déclenche la fameuse campagne internationale de lutte contre la chasse aux phoques.

    Depuis, l’une vit à Los-Angeles, l’autre à Saint-Tropez où elle a créé sa Fondation en 1986.

    Patrick Bauchau, le mari de Mijou, devient un acteur célèbre grâce à la série « Le Caméléon » et ses apparitions dans de nombreux films, dont « Le maître de musique » en lice pour les Oscars de 1989. Brigitte de son côté épouse en 4ème noces Bernard d’Ormale, un industriel, deux mois seulement après leur rencontre lors d’un diner. Elle a 58 ans. Elle vit à la Madrague.

    Les deux sœurs ont en commun la défense des animaux mais ne se voient quasiment pas. Si les cousins, Camille et Nicolas, petits, faisaient de la planche-à-voile ensemble, il est loin le temps où la famille se réunissait.

     

    « On ne peut pas dire qu’elles soient fâchées, mais elles ne se voient jamais. Cela n’empêche pas de longues conversations téléphoniques ». Toujours dans Soir Magazine en 2009, elle déclarait : « ça fait peut-être dix ans que je ne l’ai plus vue, mais je communique encore souvent avec elle. L’amour des animaux est peut-être le seul point commun que j’aie avec ma sœur. Nous avons eu des vies très différentes », rajoute-t-elle. Mijanou a eu un seul amour, Patrick Bauchau, et il dure toujours. »

     

    Aujourd’hui âgées de 78 ans et 82 ans, elles sont toutes deux grand-mères et arrière-grand-mères. Toutes deux n’ont eu qu’un seul enfant : un garçon, Nicolas Charrier pour Brigitte et une fille, Camille, pour Marie-Jeanne. Toutes deux ont des petit-enfants : Anna et Théa (17 et 20 ans), les deux petites-filles de B.B. vivent en Norvège avec leur père, marié en 1984 au top-model Anne-Linne Bjerkan, et ne parlent pas français. Ceux de Mijanou vivent en Italie. Dans Paris Match en 2009, Brigitte déclare : « Non, je ne suis pas une bonne grand-mère. Elles vivent en Norvège avec leur père [Nicolas Charrier], elles ne parlent pas français, et nous n’avons pas l’occasion de nous voir. Pourquoi tricher ? Tu le sais, j’ai toujours dit ce que je pensais et pensé ce que je disais. Je n’ai jamais cru aux liens du sang. »

     

    Filmographie :

    1956 : « Club de Femmes » de Ralph Habib (Micheline)

    1957 : « Jusqu’au Dernier » de Pierre Billon (Josiane, l’écuyère)

    1958 : « C’est la faute d’Adam » de Jacqueline Audry

    1958 : « Le Pirate de l’épervier noir (Il pirata dello Sparviero nero) » de Sergio Grieco (Elena di Monteforte)

    1958 : « Une balle dans le Canon » de Michel Deville et Charles Gérard (Brigitte Geoffrain)

    1959 : « Ramuntcho » de Pierre Schoendoerffer (Gracieuse)

    1960 : « Sex Kittens Go to College » d’Albert Zugsmith (Suzanne)

    1967 : « La Collectionneuse » d’Éric Rohmer (Carole)

    1970 : « Después del Diluvio » de Jacinto Esteva

     

     

     

     

     

  • Rize, noir comme la lumière…

     

     

    Rize vient de ressortir en salle. C’est l’occasion de redécouvrir, si vous étiez passé à côté à l’époque en 2005, ce film ou plutôt cette expérience proposée par le photographe David LaChapelle.

     

    Noir comme la lumière… Aimer les corps et la fusion créée entre leurs mouvements, et toute la puissance qui s’en dégage…

    David LaChapelle a dû être complètement tétanisé lorsqu’il découvrit pour la première fois tous ces jeunes de South Central, un ghetto noir et portoricain en plein cœur de Los Angeles, trouver un exutoire à leur condition, sous forme de danses complètement nouvelles appelées « Stripping’ », « Clowning » ou « Krumping », mélange de Tribal, de Hip Hop ou de Voguing.

    Cette frénésie collective, comme taillée dans la pierre, surgissant de peaux noires et luisantes, et faisant saillir les muscles, offre un spectacle inouï. Toutes ces chorégraphies évolutives et furieuses, par lesquelles chacun vient transcender son être, c’est ce qui ressort des images de Rize.

    Durant tout le film, un saisissement nous étreint, nous émeut, nous prend à la gorge, nous bouleverse. Sans doute de l’amour… En tout cas, il se passe quelque chose. Jamais la danse et les corps en mouvement n’avaient exprimé autant de sentiments et d’émotions.

    Déjà douze ans de passés… Le contenu de ce reportage n’est peut-être plus d’actualité, et ses protagonistes ont sans doute bien changé. Pourtant, ces images que l’on revoit aujourd’hui, ont gardé toute leur majesté. Douze ans après, et rien ne semble avoir été affecté. Rize est un bloc. David LaChapelle, dont on connaît le travail, souvent si enclin à un style formaliste, outrancier, que ce soit dans ses photos ou dans ses clips, s’est ici complètement effacé, pour mieux recueillir ce jus, cette intensité de vie et de puissance, sans jamais forcer le trait ni tomber dans le misérabilisme ou la complaisance, pour nous offrir ce témoignage incroyable sur la beauté, la fierté et la foi.

    A redécouvrir d’urgence…

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

     

  • François et le 3ème Secret de Fatima

     

     

    Tout commence le 13 mai 1917 à Fatima, une petite ville portugaise à 130 km au nord de Lisbonne, et plus précisément près du village d’Aljustrel, à 2 km de Fatima. Trois enfants, Lucia Dos Santos 10 ans, ses cousins Jacinta 7 ans et Francisco Marto 9 ans, ramènent à la maison le troupeau de moutons qu’ils ont gardé toute la journée lorsqu’ils voient apparaître la Vierge, « une très belle dame qui vient du ciel », dans un chêne vert à la Cova de Iria, lieu-dit où ils gardaient leur troupeau. Elle leur demande de réciter le chapelet tous les jours en l’honneur de Notre Dame du Rosaire et de revenir le 13 de chaque mois pendant les cinq prochains mois.

    C’est avec 60 personnes que les enfants reviendront le 13 juin 1917, 5 000 le 13 juillet. En août ce sont 18 000 personnes qui attendent l’apparition mariale. Pourtant, ce jour-là, les trois enfants ne viendront pas : ils ont été arrêtés, mis en prison et soumis à plusieurs interrogatoires fermes et musclés avec force pressions psychologiques qui dureront jusqu’au 16 août. En septembre, 30 000 personnes sont présentes. La foule distingue un globe lumineux et voit tomber des flocons de neige. Le 13 octobre, malgré la pluie et la boue, 70 000 personnes viennent assister au miracle annoncé : ils témoigneront tous avoir vu  le soleil danser, zigzaguer dans le ciel durant dix minutes. Leurs vêtements trempés et boueux à 12h00 sont entièrement secs à 12h10. Ce phénomène astronomique a été vu dans un rayon de 40 km dans des fermes ou des hameaux isolés. Difficile de nier un phénomène vu par 70 000 personnes, annoncé quatre mois à l’avance et confirmé par des témoins isolés.

    Au cours de ses apparitions, La Vierge Marie livre aux enfants trois messages destinés aux hommes du monde entier :

    • Dans le premier, elle livre aux enfants une vision d’épouvante et d’horreur, celle de l’enfer.
    • Dans le second message, elle demande aux hommes de changer de comportement s’ils veulent être sauvés et connaître la paix.
    • Le troisième message n’a jamais été divulgué. Sauf la fin : « Ceci, ne le dites à personne. A François, oui, vous pouvez le dire. »

    Ce 3ème secret aurait un lien avec l’avenir de l’humanité. Après le déluge de Noé, un châtiment nous attendrait comme l’ont annoncé le pape Jean-Paul II ou l’apôtre Jean dans l’  « Apocalypse ». En effet, tous les papes ont connu et connaissent le contenu du troisième message. Mais aucun n’a souhaité l’annoncer au monde, comme la Vierge le leur avait demandé de le faire en 1961.

     

    « Etant donnée la gravité de son contenu, mes prédecesseurs dans l’office de Pierre ont diplomatiquement préféré surseoir à sa révélation. Beaucoup veulent savoir seulement par curiosité et par sensation, mais ils oublient que la connaissance porte également avec elle la « responsabilité ». A tous les chrétiens, il peut suffire de savoir ceci : s’il existe un message où il est écrit que les océans inonderont des régions entières de la Terre et que, d’un moment à l’autre, périront des millions d’hommes, est-ce le cas de tant désirer la divulgation d’un tel secret ? » Interview de Jean-Paul II  lors de son pélerinage en Allemagne (Revue « Stimme des Glaubes »).

     

    Le pape François le fera t-il ? Celui même dont le nom est cité à la fin du 3ème message et qui annonce partout et tout le temps le martyre du denier pape, sa mort, la 3ème guerre mondiale et la fin de son règne en 2017. Dès son intronisation, au balcon de la basilique, il demande aux croyants de prier pour lui. Depuis son élection un 13 mars 2013 (l’apparition de Fatima eut lieu un 13 mai), il demande systématiquement de « prier pour lui ». C’est devenu sa façon habituelle de clore ses messages. Lors de conférences de presse, il annonce sa mort, que « tout cela durera deux à trois ans, et puis, à la Maison du Père ! », ce qui porte à 2017 cette mort, date qui correspond également au centenaire de l’apparition de Fatima. Le Pape François a annoncé qu’il se rendrait à Fatima pour le centenaire des apparitions. François, 112ème pape (voir la prophétie de Malachie), premier jésuite élu (voir la prédiction de Nostradamus sur le « Capuchon Noir »), ne ménage pas sa peine et ses voyages pour rétablir la paix dans un monde en guerre. Dans le collimateur : la bombe atomique et les ventes d’armes.

     

    « Notre monde est en guerre. Il s’agit d’une guerre non conventionnelle, disséminée, par morceaux, avec des crimes, des massacres, des destructions (..). Je le répète, nous vivons la troisième guerre mondiale, mais fragmentée (..). Quand je parle de guerre, je suis sérieux : il y a une guerre des intérêts pour l’argent, pour les ressources de la nature, il y a des guerres pour la domination des peuples, voilà la guerre ! Certains pourront penser que je suis en train de parler de guerre des religions, mais non : toutes les religions veulent la paix (…) Il y a des systèmes économiques qui doivent faire la guerre pour survivre. Alors on fabrique et on vend des armes. Ainsi, les bilans des économies qui sacrifient l’homme sur l’autel de l’argent réussissent à se rétablir. »

     

    Sur ses pages Facebook et Twitter, le pape François ne cesse d’avertir les hommes, de désigner les responsables et de fournir le remède. Il est intervenu à Cuba comme en Syrie. Tout comme en 1961, lorsque Kennedy et Kroutchov furent invités au Vatican pour éviter une guerre nucléaire : « La paix est le rêve de Dieu. C’est le projet de Dieu pour l’humanité, pour l’histoire. Dans le combat entre Dieu et l’Ange déchu, l’année 2017 sera sans doute une étape marquée par le discours du pape François du 13 mai 2017 à Fatima pour le centenaire. S’il y arrive sain et sauf.

     

    Interview de Pierre Barnerias :

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