Catégorie : Photographie

  • Daniel Angeli, photographe des Stars

     

     

    « La photographie sort un instant du temps et, arrêtant la vie, la transforme. » (Dorothea Lange)

     

    Daniel Angeli est un photographe élégant, timide et énigmatique. Ses héros sont des reines et des stars, des milliardaires repus, des génies déchaînés, parfois enchaînés à des créatures de rêve qu’ils délaisseront bientôt. Cela se passe dans la douceur des années soixante et de toutes celles qui suivent, quand rien n’était grisâtre ni compliqué. Les personnages de Daniel Angeli bavardent, dorment dans des palaces, assistent à des soirées scintillantes, se baignent nus, skient l’hiver, s’aiment et se quittent en silence. Des larmes coulent, des éclats de rire éclatent au soleil. Il y a dans tout cela une langueur, une musique. Cela parle du bonheur, de l’amitié, de l’échec, des espoirs déçus, des amours qui ne durent pas, qui ne peuvent pas durer. Angeli photographie comme d’autres peignent ou écrivent des nouvelles qui racontent la vie, la joie et la tristesse. Il est là tout près, prompt à saisir les instants, tournoyant humblement autour de ses héros, présent et invisible, jusqu’à ce qu’il se fonde dans le décor au point de fraterniser avec eux.

     

    « J’ai toujours été un timide. Mon téléobjectif me servait à rester le plus loin possible des gens. Ce sont eux qui ont fini par venir vers moi. » (Daniel Angeli)

     

    Il ne les voit jamais, se contente de les caresser avec l’œil de son objectif… Des disputes éclatent, des baisers s’échangent, une star baille au soleil, un acteur montre ses fesses. A Saint-Tropez, à Gstaad, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Londres, Paris, Cannes, Saint-Moritz, il n’y a pas que les acteurs pour faire semblant de jouer à la Dolce Vita. Karajan et Chostakovitch, les musiciens, Picasso, Dali, Balthus, les peintres, Giscard d’Estaing, nouveau président de la république, Onassis, Agnelli, Marcel Dassault, les milliardaires, Juan Carlos d’Espagne, le Prince Charles, Caroline de Monaco, rivalisent avec Romy Schneider, Brigitte Bardot, Alain Delon, Belmondo, Marlon Brando, Nicholson, Charlie Chaplin quelques heures avant sa mort. John Lennon, Mick Jagger, Hallyday, Sardou, Gainsbourg, Greco, fraient avec le grand Hitchcock ou l’immense Piaf qui, un jour ou l’autre, décident de se donner en spectacle pour ce photographe inclassable qui les a émus ou séduits.

    Au bout du compte, Daniel Angeli est un chasseur qui aura presque toujours fini par faire des rendez-vous photos avec les stars qu’il avait longuement traquées. Ce livre raconte un monde, une vie aujourd’hui envolée, qui coule en douceur sur un peu plus de trente années. C’est un livre d’histoires, grandes ou petites. Ces vies privées défilent sous nos yeux attendris, amusés, parfois émerveillés ou choqués. Quelques instants grappillés trouvent aussi leur place, rappelant qu’Angeli le timide pouvait être aussi de la trempe des paparazzis.

     

    © Bernard Pascuito (Texte extrait de la préface de « Vies Privées » publié en 2015 chez Gründ)

     

     

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    Avec « Vies Privées », nous n’avons pas affaire à un simple livre de photos, mais à la rencontre entre les photos de Daniel Angeli et les textes de Bernard Pascuito. Lorsque les deux amis de toujours se sont lancés dans ce pari fou que de sélectionner parmi les 5000 clichés disponibles ceux qui figureraient dans le livre, leur choix s’est porté sur les photos qui, en plus de leur force intrinsèque, allaient se rapporter à une histoire ou un souvenir. Et nul doute que Daniel Angeli a encore beaucoup d’histoires à nous raconter…

     

     

     

     

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  • Stéphane Mayet | Behind The Clouds

     

     

    Lorsqu’on a le talent, lorsqu’on a l’oeil, eh bien ça donne ça… On prend des photos, avec tout, avec n’importe quoi. Un reflex, un compact, ou alors un téléphone. On saisit l’instant, ce qui se déroule devant nos yeux. Stéphane Mayet se définit lui-même comme un photographe amateur, et pourtant, avec ses clichés, il nous montre ce monde auquel nous ne faisons pas toujours assez attention. Mais il est bien là, tout autour de nous, lorsque l’on prend la peine de s’arrêter un instant, et d’ouvrir grand les yeux.

    Les contrastes sont profonds, les bleus et les gris intenses. On ressent le mouvement, la force des éléments qui s’opposent, et qui pourtant semblent glisser les uns sur les autres, s’effleurer.

    A découvrir…

     

     

     

     

     

  • Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

    Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

    Hubert Touzot aime raconter des histoires. A 46 ans, il a déjà un parcours bien rempli : il y a eu la bande dessinée, l’écriture de scénarii, de poésies et même la scène. Aujourd’hui, c’est avec la lumière qu’il souhaite écrire la suite de l’aventure en se consacrant à la photographie.

     

    Instant City a souhaité lui poser quelques questions afin de mieux connaître l’artiste et son travail.

    Sur sa page facebook, Hubert Touzot se présente comme un « Photographe dévoreur ». 

     

    IC : Pourquoi « Dévoreur » ?

    C’était à la base le nom que j’avais trouvé pour une série de photos à la thématique évoquant l’Afrique mystérieuse, ses esprits ancestraux et la magie des corps. « Dévoreur » m’était venu un peu comme ça. Plus tard, c’est en songeant à la manière dont j’allais signer mes photos que j’ai pensé à mettre un pseudo à l’évocation intrigante plutôt que de mettre mon vrai nom dont personne ne se souviendrait. Il m’a semblé que ce pseudo étrange serait plus efficace pour s’en rappeler. J’aime bien aussi l’analogie entre l’univers de mes photos assez « corsetées » et ce qu’inspire le mot « Dévoreur » où l’on pense à un monstre, un croque-mitaine, quelque chose qui vient vous faire peur la nuit.

    La photographie est vite devenue pour Hubert Touzot, alias « Dévoreur », une passion. « C’était devenu pour moi une évidence ». Mais ce qui l’intéresse, c’est davantage les possibilités qu’elle offre en tant qu’art qu’en tant que technique. Elle est un moyen d’expression et de partage d’idées. « Ce qui m’intéresse, c’est de mettre en forme ce qui me trotte dans la tête ».

     

    IC : Qu’est-ce pour vous, « une excellente photo » ?  

    Comme une chanson, une pièce musicale, un film, un poème, une peinture, c’est l’émotion qui s’en dégage. Quelque chose en vous qui remonte du passé ou d’ailleurs, quelque chose qui va vous envelopper, vous étreindre et ne plus vous lâcher, vous obséder, quelque chose que vous avez l’impression au fond de connaître.

    Trois photographes ont marqué son parcours : Joël-Peter Witkin, Robert Mapplethorpe et Sebastião Salgado « Parce qu’ils essaient de rendre sacré ce qu’ils photographient » : la mort ou la guerre, la souffrance, la douleur, la jouissance, la beauté sombre du monde.

     

    IC : Quelle est votre quête en tant que photographe ? 

    Je recherche la beauté en n’ayant jamais peur de pousser parfois les choses jusqu’au seuil du ridicule ou du pompeux. Essayer de toucher la pureté dans un geste, un regard, cela peut parfois prêter à sourire, surtout aujourd’hui.

     

    IC : Quelle est votre photographie fétiche ? (parmi les vôtres)

    C’est peut être celle de la série « Baobab ». Ce n’est d’ailleurs presque plus une photo tellement je l’ai saturée. L’ensemble est pratiquement noir avec un baobab au centre qui se découpe sur ce qui semble être un incendie tout autour et un éclair rougeoyant à droite comme sorti du sol.

     

    IC : Donnez-vous des noms à vos albums (vos séries), des titres à vos photos ?

    Pour les séries oui, toujours des noms comme les histoires, les films, les chansons… Parce que lorsque je me lance dans une nouvelle direction, il y a une thématique. C’est toujours un projet. Les choses se font naturellement sans se forcer. Une histoire va surgir d’après une idée. Il va y avoir un fil conducteur. Je ne fais jamais une photo isolée. D’autres suivront toujours.

    Plusieurs séries sont à découvrir sur sa page facebook. Parfois il s’agit de commandes comme l’album « Haute Couture », réalisé pour un ami couturier Benois Pons ou  les séries « Bassirou’s Tricks »  et « Sa Majesté », qui sont des books pour des mannequins. Parfois il s’agit d’une balade champêtre : « Je pars de la ville monochrome pour m’abandonner dans une nature élégiaque. Cette nature où lorsque l’on prend le temps de bien regarder, on peut peut-être croiser un faune ou une licorne ». Certains albums sont plus politiques, comme « Tourisme » et « Tourisme 2 », qui évoquent l’immigration et les pays du sud, ou la série « Noé Noé » qui délivre un message écologique à travers des animaux figés, non pas par le photographe, mais par le taxidermiste. Il y est également question d’usines chimiques et autres ensembles industriels.

    Dans l’album « Giallo », qui signifie « jaune » en italien, Hubert Touzot fait référence au style littéraire devenu également un courant cinématographique transalpin (Dario Argento) très à la mode dans les années 60 et 70, aussi surnommé « L’horreur à l’italienne ». Il s’agissait de mettre en scène l’assassinat tout à la fois sadique et sophistiqué de magnifiques jeunes femmes dans des appartements luxueux. « J’ai composé une sorte de roman-photo hommage. Cette série peut d’ailleurs être vue en clip sur Youtube ».

     

    IC : Présentez-nous l’album « Belial » :

    J’ai souhaité utiliser des vitraux d’église en occultant leur dimension première et pourquoi ils ont été réalisés. J’ai souhaité les assimiler à de pures représentations esthétiques, graphiques, grâce à l’association de photos de portraits qui n’ont strictement rien a voir avec le sacré. Désacraliser les idoles et sacraliser le commun.

    Le thème prédominant parmi tous ces albums reste ce qu’Hubert Touzot nomme « la négritude ». Celle-ci tient une place prédominante dans sa vie affective et artistique.

     

    IC : Présentez-nous l’album « Noir de Lumière » :

    Noir de Lumière… Tout est dit dans le titre. La négritude à travers des siècles d’histoire avec tous les clichés ainsi véhiculés. La confrontation entre l’homme blanc dit occidental, sa culture, sa civilisation et le plus vieux continent du monde, le berceau de l’humanité. Toujours avec cette passerelle très mince entre la poésie et l’image. Comme avec des vers ou des métaphores, je suis adepte des ruptures, des cassures, des changements de tons brusques et bien-sûr des oxymores. photos, poésie, même combat. L’homme noir est pour moi un sujet inépuisable. C’est un peu une obsession, une sorte de malédiction qui revient sans cesse car il y a quelque chose en moi que je trimballe depuis des années, comme une sorte de résonance qui viendrait de vies antérieures si l’on se raccrochait aux lois karmiques.

     

    IC : Est-ce vous qui choisissez la mise en scène de vos photos (costumes, maquillage) ?

    En effet, j’aime tout contrôler, du maquillage à la coiffure, les décors, les costumes, tout. Pour certaines séries qui sont des commandes, je me fais aider par un maquilleur professionnel et j’ai la chance d’avoir un ami couturier-styliste, Benois Pons, qui peut m’aider le cas échéant pour l’habillage, me fournir des vêtements et aussi me donner des idées lors du shooting. C’est assez difficile d’arriver à se concentrer sur le sujet, la photo, la lumière et en même temps sur le maquillage, la coiffure, le décor, les accessoires. C’est pour cela qu’une séance photo réussie, c’est avant tout en amont de la préparation. Tout doit être noté, pensé afin que le jour J, la séance ne soit plus que pur amusement et joie.

     

    IC : Plutôt couleur que Noir et Blanc, semble-t-il. La couleur apporte un élément visuel supplémentaire ? (série : un soleil jaune, une veste jaune)

    Cela dépend à quel temps vous souhaitez conjuguer votre photo. Pour ma part le N&B renvoie au passé et à la nostalgie. Le N&B est comme un filtre qui va d’abord flatter ce que vous avez photographié, le figer dans une petite solennité. Ensuite la démarche artistique, le processus créatif, seraient complètement différents qu’avec la couleur.

    Je préfère de toute façon la couleur pour son aspect graphique et frontal. Je fonctionne beaucoup plus comme un peintre qu’un réel photographe, avec le principe des aplats de couleur et en me moquant de la profondeur de champ, du relief, des ombres, etc, tout ce dont on doit tenir compte en principe dans la photo et qui plus est pour le N&B. J’aime beaucoup le principe de l’iconographie.

    Etant autodidacte, j’apprends au fur et à mesure. Ce sont souvent des peintres, d’ailleurs, qui m’ont influencé, plus que des photographes, de par la façon dont je compose mes cadres et les zones de couleurs. Klimt et Bacon pour ne pas les citer sont toujours là quelque part.

     

    IC : J’ai remarqué que vous aimiez bien mettre deux images en parallèle.

    Oui, les diptyques côte à côte ou haut et bas à la verticale et plus récemment depuis un an avec deux images superposées. J’utilise tout ce qu’il m’est possible de faire pour arriver à ce que j’ai dans la tête. Le fait également de travailler à l’intuition, sans argent ni moyens confortables, m’aide sans doute à toujours pousser plus loin les expériences. Parfois c’est loupé, parfois c’est encourageant pour la suite.

     

    Pour la rentrée, Hubert Touzot planchera sur une nouvelle série de photographies sur le thème « Le revival esthétique des années 80 ». A suivre donc…

     

     

     

     

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  • François Trinel, photographe en Bretagne

    François Trinel, photographe en Bretagne

     

     

    Il y a un mois, nous consacrions un bel article à François Trinel, un de nos coups de coeur du moment.

    Continuons donc à découvrir son formidable travail, à travers un panorama de ses plus belles images.

    Toutes les photos présentées sont en vente sur le site du photographe. Pour plus d’informations, contactez-le sur sa page Facebook.

     

     

     

     

  • Interview : Sacha Federowsky | Photographe de l’invisible

    Interview : Sacha Federowsky | Photographe de l’invisible

     

     

    Photographe plasticien, Sacha Federowsky se questionne sur le réel et l’invisible. Ses obsessions photographiques voyagent autour de l’intime, de la mémoire, de l’exploration des corps sexués, pour plus globalement capter ce qui fait notre identité.

    C’est après des études universitaires en anthropologie, et un vagabondage sur plusieurs continents, que Sacha Federowsky devient photographe plasticien professionnel en 2004.

    Proche des courants surréalistes, il mêle des éléments graphiques à ses productions photographiques, mixant à la fois des influences avant-gardistes et traditionnelles. C’est pourquoi au détour de son regard instantané, on peut y retrouver le monde de la mode, la danse, le psychédélisme, le noir et blanc comme la couleur, la capture du quotidien urbain, les corps nus bruts, les paysages bucoliques et les voyages.

    « La nature n’est pas juste la nature, j’y vois des forces et des présences qui s’expriment en totale liberté.»

    Dans « Try everyday to destroy a world », Sacha Federowsky exprime à travers la nature,  sa rencontre avec la Chamanisme. Et photo après photo, il observe pour mettre en avant tous les pouvoirs de la nature.

    Comme il aime à le définir le travail photographique de Sacha Federowsky est une anthropologie de l’invisible.

                            « L’appareil capte l’invisible… la lumière ! »

    Sacha Federowsky, Try everyday to destroy the world , en ce moment dans le FOCUS Instant City.

     

     

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  • Evénement | Photo London, du 21 au 24 mai 2015

     

     

    Le meilleur de la photographie internationale réuni à Londres, du 21 au 24 mai 2015, dans le cadre de l’événement international « Photo London » (Somerset House, Londres), avec 70 artistes et galeries parmi les plus réputés au monde, qui viendront exposer leurs oeuvres ou présenter leur catalogue, sous l’égide de CandleStar, en association avec la prestigieuse LUMA Foundation.

    Au programme :

    ✓ 200 travaux photographiques rarement exposés auparavant, issus des archives du Victoria & Albert Museum.

    ✓ Des impressions platine en format large tirées des « Genesis Series » de Sebastião Salgado.

    ✓ La toute première exposition en Europe des « Prostitute Series » du photographe iranien Kāveh Golestān.

    ✓ Un lightshow de Rut Blees Luxemburg, « The Teaser », installé au coeur de la cour de la Somerset House.

    ✓ Showcases, projections, événements Photo ou Musique…

     

     

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  • Focus | François Trinel, la Bretagne dans le sang

    Focus | François Trinel, la Bretagne dans le sang

     

     

    [kleo_pin type= »circle » left= »yes » right= » » top= » » bottom= » »]          « FOCUS »: un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

     

    François Trinel est un artiste photographe qui vit en Bretagne, plus précisément sur la côte sud, dans le Morbihan, son terrain de jeu et de balades privilégié.

    C’est en voyageant dans les Highlands, en Ecosse, qu’il a le déclic de la photo, en 1999. Pendant ce séjour de six mois en terre celtique, il est tombé amoureux de ces paysages, dont l’aspect sauvage est magnifié par des lumières changeantes. Sans doute les paysages bretons lui rappellent-ils les Hautes Terres du Loch Ness et de la côte Atlantique, dont on retrouve l’esprit dans les photos noir et blanc de la Ria D’Etel ou de l’îlot de Nichtarguer.

    Sa quête, c’est la lumière. De ses photos, on retient un grand écarquillement. On est émerveillé par ces images magnifiques de vagues déferlantes, de reflets dans les eaux mystérieuses de l’Etel, de rochers vivants qui veillent telles des sentinelles. Une photo de François Trinel n’est pas simplement un bout de Bretagne acheté au marché semi-nocturne de Lorient, ou au marché du lundi de Lomener. C’est bien plus que cela. Il s’agit d’un coup au cœur porté par l’objectif d’un appareil affuté, et qui touche sa cible avec une intelligence remarquable. Le sentiment d’émerveillement est à la fois physique, en raison de la beauté indéniable de la photo, et intellectuel, par la pertinence du choix du sujet mis en valeur par un cadrage pertinent et juste.

    On regarde ces toutes petites maisons de pierre placées au milieu du grand vide, devant un horizon qui semble s’élargir à l’infini, et on se retrouve projeté dans l’immensité d’un paysage celte intemporel et magique, comme un mélange entre L’Ecosse et l’Islande, terre des origines. L’eau est partout présente : la mer, un lac, un fleuve. Elle contribue à renvoyer cette lumière brillante et lumineuse qui happe le regard. Mais il n’y a pas que l’image qui joue de l’hypnose : chaque titre choisi contribue à faire de la photo une œuvre unique, dans laquelle on plonge comme dans un livre, et qui nous raconte une histoire belle et mystérieuse, nous emmène en voyage, loin, très loin, en des lieux et en des temps inconnus. Regarder une photographie de François Trinel, c’est se laisser happer par cette lumière mystérieuse qui vous emporte à l’intérieur du paysage.

     

    Pour Instant City, il a accepté de répondre à quelques questions :

    Quel est votre parcours ?

    « En 2002, après des études en agriculture, je me suis installé à Lorient, en Bretagne, et j’ai démarré une carrière dans l’agro-alimentaire. Après plusieurs années de travail dans des usines de plats cuisinés, j’ai décidé de devenir photographe professionnel en 2008 »

    Où peut-on voir vos photographies ?

    « Après plusieurs expos à Lanester (2012) ou Hennebont (2014), afin de faire connaître mes œuvres au public, je les expose et je les vends sur les marchés estivaux (Étel, Ploemeur, Larmor-plage, saint Pierre Quiberon, Port Louis et le Pouldu). Ceci me permet d’entrer en contact avec le public, et à lui de découvrir les photos développées sur papier. Les gens peuvent me faire part de leurs remarques et de leurs souhaits en direct. Ces photographies sont également consultables par simple demande sur ma page facebook. »

    Avez-vous un site web ?

    « Longtemps hermétique au web, j’ai créé il y a cinq mois ma page Facebook, sur laquelle je poste quotidiennement des photos. Celle-ci rencontre un succès croissant, et ce sont déjà près de 1200 personnes qui suivent mes publications. Je tiens d’ailleurs à les en remercier chaudement. »

    Qu’aimez-vous photographier ?

    « Dans ma collection figurent des photographies panoramiques dont j’ai fait ma spécialité. Lorsque je photographie un paysage, ma priorité absolue est la lumière. Je cherche ensuite quelque chose à mettre “sous cette belle lumière”. Ma photo fétiche ? Celle d’un chêne multiséculaire, dont la ramure est magnifiée par une lumière exceptionnelle, et face à ce colosse de la nature, une silhouette humaine en ombre chinoise. Une photo où les symboles et les messages sont nombreux. Je l’ai postée récemment sur ma page Facebook, et les commentaires ont été nombreux. J’ai été très étonné par la diversité des émotions et des ressentis exprimés dans les commentaires. Cette photo touche les spectateurs de différentes manières ; nos vécu et sensibilité propres n’y sont sûrement pas pour rien… J’ai su le jour où j’ai photographié cet arbre que je tenais quelque chose… Cela s’est confirmé lorsque j’ai présenté la photographie au public »

    Pourquoi l’Etel est–il votre site favori, et que ressentez-vous face à ce paysage ?

    Pour moi, la ria d’Etel est un petit paradis pour les photographes. C’est comme un golfe du Morbihan, version miniature en plus authentique et sauvage. Au delà des bijoux que sont l’île de Saint-Cado, la maison de Nichtarguer (connue dans le monde entier !), le cimetière à bateaux du Magouër et la fameuse barre d’Etel, elle recèle plein d’autres trésors, pour qui prend le temps de la parcourir en long en large et en travers. La ria, qui mesure dix kilomètres de long, présente tout de même 150 kilomètres de rivages. C’est dire si l’eau est omniprésente, s’immisçant au gré des marées au travers des anses, lagunes, chenaux et étangs qui composent cette magnifique ria. Grâce aux marées, les paysages sont en perpétuel évolution de même que les lumières qui y sont très changeantes. J’apprécie particulièrement les ambiances brumeuses du petit matin lorsque les bancs de brume sculptent le paysage, révélant ou cachant les éléments du paysage. Depuis l’estuaire où la
    présence humaine se manifeste au travers des ports et des maisons et jusqu’en amont où les landes et les vasières sont reines, c’est tout une variété de paysage qui s’offre aux photographes.

    Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le « Défi Noir et Blanc » ?

    « Cette initiative est née d’un défi lancé sur facebook par un ami. Il s’agissait de poster chaque jour, et ce pendant cinq jours, une photo N&B. Grand amateur de ces photographies assez peu représentées sur le net, j’ai décidé de poursuivre ce défi sur une année… Ces photographies feront peut-être l’objet d’un livre… Avis aux éditeurs… Les photographies N&B nous replongent dans les bases de la photographie : lumière et composition y sont primordiales, et doivent faire l’objet d’une attention toute particulière. »

    Pourquoi dites-vous que la lumière est votre Graal ? Qu’apporte-t-elle à vos photos ? Qu’est-ce qu’une « lumière idéale » ?

    Lorsque l’on réalise des photographies en extérieur, on est tributaire des conditions météo et de la lumière. Contrairement aux photos studio, on peut difficilement modifier un éclairage extérieur ; il faut alors composer avec la lumière du moment, ou revenir à un autre moment lorsque la celle-ci sera plus propice…

    La belle lumière est l’alliée du photographe ; elle va lui permettre de mettre en valeur les sujets de sa photographie, et transformer un paysage banal ou photographié mille fois en une photo unique. Une lumière rasante va mettre en valeur les reliefs et les textures en allongeant les ombres. Une lumière dure est plus difficile a maîtriser, mais peut permettre de réaliser des photos très contrastées, où les personnages se transforment en ombres chinoises lorsqu’ils sont à contre-jour. Le photographe doit donc s’adapter pour tirer le meilleur parti des conditions de lumière… Tout dépend du message qu’il souhaite faire passer au spectateur. Par exemple, pour des photos zen, une lumière douce de début de journée, avec une légère brume, est idéale. Je dois confesser un gros penchant pour les lumière bretonnes, et particulièrement les ciels sculptés par les nuages. Ils sont souvent des éléments primordiaux dans mes photographies

    Comment vous est venue l’idée de la série « Sentinelles » ? Comment choisissez-vous les noms des photos ?

    Je pratique la photographie numérique depuis une dizaine d’années. Parfois je parcours mon disque dur, et redécouvre certaines photos mises de côté. J’ai une bonne mémoire concernant mes photographies, alors si je tombe sur une photographie qui me parle sur le moment, et que je peux lui associer d’autres clichés, je démarre une série… C’est ce qui s’est passé pour les sentinelles. Tout est parti de la photographie que j’ai intitulé “Les Deux Sentinelles”. Celle-ci représente un visage naturellement sculpté dans la roche par les éléments, et un corps de garde douanier. Il faut avoir le coup d’oeil pour voir ce visage, attendre qu’une lumière rasante d’hiver vienne en souligner les traits, et cadrer de façon à ce qu’il soit le plus apparent possible… C’est cela le travail du photographe… J’ai ensuite farfouillé dans ma mémoire pour trouver d’autres photos de rochers aux formes étranges pour compléter la série. Concernant les titres, je n’en donne pas systématiquement, mais si je parviens à trouver un titre poétique qui entre en résonance avec l’image, je ne m’en prive pas.

     

    François Trinel fait aussi des photographies de scènes de vie, portraits, mariages, et travaille pour des collectivités telle que Lorient Agglomération. Il travaille actuellement sur les mains. Qu’elles soient jeunes et lisses, ou marquées par l’usure du temps, les mains en disent long sur leurs propriétaires, leur caractère, les activités qu’ils pratiquent, leur interaction avec le monde…

    Il souhaite développer son activité de service aux entreprises et aux mairies, en réalisant des reportages de grande qualité, comme cet album réalisé à l’occasion des manifestations de soutien à Charlie Hebdo. L’acquisition d’un studio photo est un projet qu’il souhaite réaliser prochainement.

    Aujourd’hui, le photographe dispose d’une banque de 1 500 images disponibles à la vente ou pour des expositions.

     

    Depuis novembre 2014 :

    – Série sur les mains « Les mains dans tous les états »
    – Série « Photos aériennes »
    – Série « Défi Noir & Blanc »
    – Série « Vagues et déferlantes »
    – Série « A la tombée de la nuit ou au petit matin »
    – Série « Fleurs »
    – Série « Exercices équestres »
    – Série « Grotte marine à Quiberon »
    – Série « Trois photos par jour pendant 5 jours »
    – Série « Lorient EST Charlie »
    – Série « Zen »

     

    François Trinel, actuellement en FOCUS à Instant City.

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] François Trinel Photographe

     

     

     

  • Tatsuo Suzuki | Tokyo Black & White

    Tatsuo Suzuki | Tokyo Black & White

     

     

    Clichés urbains en noir & blanc, esthétique stylisée, contrastes profonds, gros grain, vitesses d’obturation longues, flous de mouvement… Probablement ce qui peut caractériser le mieux le travail de Tatsuo Suzuki. Le photographe japonais nous raconte sa ville d’origine, Tokyo, dans ce qu’elle a de brut, d’éclectique, de chaotique, d’instantané… Il n’a commencé la photo qu’en 2008, mais nous montre déjà un talent fou pour capter l’instant, pour apprivoiser spontanément les personnages qui peuvent se présenter à lui, au hasard de ses pérégrinations urbaines.

    A découvrir absolument…

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Tatsuo Suzuki

     

     

     

  • Matt Henry : le déclin de l’empire américain…

    Matt Henry : le déclin de l’empire américain…

     

     

    Le photographe anglais Matt Henry (né en 1978) a grandi au Pays de Galles, avant de s’installer à Brighton.

    Vous l’aurez sûrement remarqué, le travail de Matt Henry tourne autour de l’Amérique, et plus précisément de l’Amérique des années 60 & 70. Cette Amérique qui n’en a pas encore fini avec la guerre du Vietnam, cette Amérique qui s’accroche encore à son passé glorieux et conquérant, qui est en train de lui filer entre les doigts. A l’instar d’un Garry Winogrand, Matt Henry nous dépeint dans ses clichés la fin du rêve américain. Les couleurs vives et chatoyantes s’opposent à la noirceur et à la tristesse des sujets. On y ressent l’ennui, l’attente, l’inquiétude, le vide parfois…

     

     

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Matt Henry Official

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  • Spot – Sounds of Two Eyes Opening

    Spot – Sounds of Two Eyes Opening

     

     

    Dans les milieux du punk et du hardcore, Glen Lockett alias Spot est une légende. Il s’est d’abord fait connaitre en tant que producteur du label punk indépendant SST Records. Il a d’ailleurs réalisé divers albums de quelques-uns des groupes majeurs des années 70 et 80, parmi lesquels Minor Threat, Black Flag, The Misfits, The Minutemen, The Meat Puppets, ou encore des cultissimes Hüsker Dü.

    Ainsi, pendant six ans, de 1975 à 1981, lorsqu’il n’officie pas derrière la table de mixage du label SST Records, il traîne ses guêtres sur les skate parks ou les plages des environs, derrière l’objectif de son boitier Nikon, y capturant des instantanés de cette contre-culture skate californienne des années 70, dénommée « So Cal« , pour Southern California. Un monde peuplé de bikinis, de surf et de skate, où les sujets de Spot passent leurs journées sous le soleil brûlant à skater ou surfer, avant de s’enfoncer à la tombée de la nuit dans les basements, pour y écouter les groupes du moment.

    Près de trente-cinq ans plus tard, à l’instigation de son ami Ryan Richardson, qui s’est attaqué à la lourde tâche de classer quelques milliers de négatifs, afin d’en sélectionner les meilleurs, Spot rend hommage à cette culture « So Cal », dans un bel ouvrage de 272 pages : Sounds of Two Eyes Opening.

    Entre couleur et noir & blanc, ces photos nous dépeignent une Amérique en pleine mutation, sortant des sixties et de la guerre du Vietnam, pour rentrer dans une nouvelle ère où rien ne sera plus jamais comme avant…

     

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Spot Official