Catégorie : Musique

  • Vous pouvez désormais chanter « Happy Birthday To You » en public

    Vous pouvez désormais chanter « Happy Birthday To You » en public

     

    Vous pouvez désormais chanter « Happy Birthday To You » en public sans risquer d’être attaqué en justice… George King, un juge fédéral américain, a récemment statué sur le fait que la maison d’édition musicale Warner / Chappell, qui a acquis en 1988 les droits de cette chanson, composée originellement en 1893 par deux soeurs originaires du Kentucky, Mildred et Patty Hill, et déposée en 1935 par Summy Co, n’avait en fait acquis que les droits pour des arrangements spécifiques de la chanson, mais pas tous les droits…

    Les soeurs Hill intitulèrent leur chanson « Good Morning To All » avant qu’elle ne devienne « Happy Birthday To You », le morceau le plus joué dans les fêtes d’anniversaire de par le monde. La procédure contre Warner / Chappell a été lancée en 2013 par Rupa Marya et Robert Siegel, qui travaillaient à l’époque sur un projet de film consacré à l’histoire de cette chanson, quand l’éditeur de musique leur demanda 1500 dollars pour le droit de l’utiliser dans leur film. Marya et Siegel ont argué que cette chanson était tombée depuis longtemps dans le domaine public, et devrait ainsi pouvoir être utilisée sans qu’aucun droit ne soit réclamé…

    Le juge King a statué sur le fait que Warner / Chappell n’avait jamais acquis les droits sur les paroles de la chanson : « les soeurs Hill ont en fait cédé les droits sur la mélodie à Summy Co, et plus précisément les droits sur certains arrangements pour piano basés sur cette mélodie, mais en aucun cas les droits sur les paroles ». Et c’est dans le cadre du rachat de la maison d’édition musicale Summy Co par Warner / Chappell pour 25 millions de dollars qu’ils ont fait l’acquisition de ces droits sur « Happy Birthday To You ».

    Cette seule chanson rapporte à Warner / Chappell environ deux millions de dollars par an depuis qu’elle en a acquis les droits, qu’elle soit utilisée dans un film, une émission de télévision, et plus généralement dans toute performance publique. Donc à la fête d’anniversaire de votre cher enfant…

    « Nous attendons le jugement définitif de la cour avant de considérer les options qui s’offrent à nous » a déclaré l’avocat de Warner / Chappell.

    Affaire à suivre…

     

     

  • Ibeyi | Entre ombre et lumière

     

     

    Ibeyi, ça veut dire « jumeaux » en Yoruba. En remontant donc le fil de l’histoire de ce duo que l’on a découvert il y a deux ans, lorsque Lisa et Naomi Díaz étaient signées sur le label XL Recordings, on trouve l’Afrique, d’abord, puis Cuba. Car le Yoruba, langue originaire des actuels Nigeria et Bénin, fut importé en Amérique Latine au XVIIème siècle par les esclaves arrachés de force à leur terre, et entassés au fond des cales de navires participant au commerce triangulaire.

    Rien d’étonnant donc que nos deux jumelles qui ne se ressemblent finalement pas tant que ça, filles du percussionniste cubain Anga Díaz, parviennent à faire le grand écart entre ombre et lumière, entre Afrique et Amérique, entre hip-hop ou électro et musique traditionnelle, entre boîte à rythme et cajón

    « On est devenues un groupe sans s’en rendre compte. C’est allé très vite, parce qu’on a rencontré les bonnes personnes au bon moment. On a inauguré le nouveau studio de Richard Russell, et l’enregistrement fut un pur bonheur. On a pleuré, on a ri, on a dansé et on s’est rarement aussi peu engueulées. Richard a tout de suite compris ce qu’on voulait : un truc à la fois intimiste et organique, juste nous deux, avec le minimum de production. Richard nous a poussées à composer de nouvelles chansons, pour notre père et notre soeur, décédée il y a deux ans. »

    Laissez-vous donc emmener en voyage par Ibeyi, et leur dernier album éponyme « Ibeyi » sorti en 2015, et par leur dernier clip « Stranger / Lover » produit par Léo Bigiaoui et Maxime Baudin.

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ibeyi Official

     

     

     

  • Sylvain Cathala Trio + Kamilya Jubran au Triton (Les Lilas)

     

    Dans le cadre du festival Maad 93, le Sylvain Cathala Trio invite Kamilya Jubran au Triton, le jeudi 24 septembre 2015 à 21h00, pour un concert unique.

    « Partager la scène avec Kamilya est une envie de longue date. Son rapport à la poésie et au geste musical enraciné dans une nécessité fait résonner durablement toutes les sensibilités. Notre rencontre est ce chemin entre oralité et composition, entre l’histoire de mon trio avec Christophe et Sarah, et la longue collaboration de cette dernière avec Kamilya. Notre musique est cet objet hybride et unique constitué de la transformation du répertoire de l’autre, revisité pour le faire sien. Une invitation également pour la rencontre scénique avec le verbe, l’oud et la créativité de Kamilya. Au-delà de ce qui est prévisible. » (Sylvain Cathala)

    Ce concert exceptionnel coincide avec la sortie de « Transformations », le dernier album de l’autre projet de Sylvain Cathala, Print & Friends. A noter que ce disque a bénéficié du soutien de l’Adami et de la SCPP.

    Retrouvez « Transformations » dans les émissions de Jatra (Fréquence Paris Plurielle 106,3) le 19 septembre, de « Un Soir au Club » (Franck Médioni) sur New Morning Radio, ou encore en playlist sur Radio W3 et Radio Campus Lille.

    Les disques de Connexe Records sont distribués par Muséa. Egalement en vente directement sur le site de Sylvain Cathala et chez le très précieux disquaire parisien Souffle Continu.

     

    Line Up Concert :

    Kamilya Jubran : voix, oud, composition
    Sarah Murcia : contrebasse
    Christophe Lavergne : batterie
    Sylvain Cathala – saxophone ténor, composition

     

    Le Triton :

    11 bis Rue du Coq Français 93260 Les Lilas
    M° Mairie des Lilas

     

    Derniers albums parus :

    Live in Montreuil Olympe (Cathala-Grimal-Payen) / CR-003 (janvier 2015) ***

    Live au Sunset (Cathala-Durand-Vaillant) / CR-002 (Muséa) / Mai 2014

    Flow & Cycle Sylvain Cathala Trio / CR-001 (Muséa) / Avril 2013 ***

         *** Elu Citizen Jazz, JazzMagazine, JazzMan

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sylvain Cathala Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sylvain Cathala Soundcloud

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sylvain Cathala Bandcamp

     

     

  • Histoire d’un Hit | I Was Made for Lovin’ You

     

     

    A l’occasion du 40ème anniversaire de la sortie d’un des albums live parmi les plus emblématiques de l’histoire du rock, « Alive », du groupe de hard rock américain Kiss, revenons ici sur l’un de leurs titres les plus connus : « I Was Made for Lovin’ You », originellement enregistré sur leur album « Dynasty » sorti en 1979.

     

    Avec ce titre sorti le 20 mai 1979, Kiss cèdent à leur tour à la déferlante disco de cette fin des années 70. Le single se hisse aux toutes premières places des divers charts de par le monde, en faisant le premier hit planétaire du groupe. En revanche, le revers de la médaille de ce succès, c’est que le public traditionnel de Kiss s’éloigne du groupe, le jugeant trop opportuniste…

    Il faudra attendre 1982, et l’album « Creatures of the Night » marquant le retour à un son plus rock, puis l’album « Lick It Up » sorti un an plus tard, dont la pochette montre les membres de Kiss apparaissant pour la première fois sans maquillage, pour voir leur public revenir vers eux.

    Replongez-vous donc dans le parfum d’une époque révolue, avec le clip de « I Was Made for Lovin’ You ». Rock et disco à la fois, glam à souhait et délicieusement kitch…

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Kiss Official

     

     

     

  • De La Soul, l’âge de l’impérieuse indépendance

    De La Soul, l’âge de l’impérieuse indépendance

     

    En 2014, le légendaire groupe américain de hip-hop De La Soul célébrait le 25ème anniversaire de la sortie de son premier album « 3 Feet High And Rising ». Afin de fêter cet événement dignement, nos trois compères annonçaient la prochaine sortie de leur 8ème album « And The Anonymous Nobody ».

    Particularité de ce nouvel opus, il sera intégralement financé par les fans du groupe. Le projet est ainsi présenté sur le site de crowdfounding Kickstarter en mars 2015, avec un objectif à atteindre de 110.000 $ pour la production du disque. En effet, avec sept albums à leur actif, dont le dernier en date, « The Grind Date », remonte déjà à 2004, les membres de De La Soul ont ressenti l’impérieuse nécessité de revendiquer une indépendance artistique totale, en se passant dorénavant de label. L’objectif initial est atteint en quelques heures, et la souscription prenant fin le 30 avril 2015, ce sont finalement plus de 600.000 $ qui auront été collectés à cette date…

    Le son du groupe originaire de Long Island s’appuie depuis sa formation en 1988 sur l’utilisation assumée de samples, intégrant ainsi tous les styles de musique qui ont pu l’inspirer depuis plus de 25 ans, du jazz à la soul, en passant même par Serge Gainsbourg, sur leur troisième opus « Buhloone Mind State » sorti en 1993, ou encore les Whatnauts et leur classique « Help Is On The Way » dans le titre « Ring Ring Ring », extrait de l’album « De La Soul Is Dead » (1991).

    Avec « And The Anonymous Nobody », ils risquent fort de nous surprendre encore, puisqu’ils vont s’y auto-sampler… En effet, suite aux dernières condamnations pour plagiat (l’affaire Blurred Lines, notamment…), tous les samples présents sur ce nouvel album proviennent de jams sessions live ou studio, auxquelles ont d’ailleurs participé quelques guest stars, comme David Byrne, 2 Chainz, Usher, Pete Rock, Roc Marciano, Estelle, ou encore Snoop Dogg.

    Il y a quelques jours, le trio s’excusait auprès de ses fans pour le retard pris dans la production de ce dernier opus : « Hello Fellow Humans, well… We’re working hard to get this album sounding right for your vents to receive. Please accept our apologies for the delay in updates ».

    Allez, afin de vous aider à patienter, vous pourrez toujours regarder un reportage que Tracks leur consacrait l’année dernière, et pour vos oreilles, nous ne saurions trop vous conseiller d’écouter la mixtape sortie en 2014 : « Smell The Da.I.S.Y. (Da Inner Soul Of Yancy) » (pressage indépendant).

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] We Are De La Soul

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] De La Soul @ Tracks

     

     

  • The Velvet Underground à la Philharmonie de Paris en 2016

     

    Après David Bowie en 2015, la Philharmonie de Paris s’attaque à un autre monument du rock en consacrant, du 30 mars au 21 août 2016, une exposition à l’incontournable The Velvet Underground ! L’occasion de redécouvrir le parcours et l’influence de ce mythique groupe new-yorkais formé par Lou Reed et John Cale..

     

    À l’occasion du 50ème anniversaire du fameux « album à la banane », cette exposition fera partager l’histoire et l’héritage d’un groupe éclair (1965-1970), The Velvet Underground, qui a marqué l’histoire de la musique de son empreinte indélébile.

    S’ouvrant sur le paysage de l’Amérique à l’aube des sixties, le parcours met en scène l’émergence de mouvements créatifs marginaux, initialement très minoritaires, puis de plus en plus influents. C’est dans ce contexte que se produit la rencontre improbable entre Lou Reed et John Cale. De leur association survoltée naîtra une alchimie aussi dense qu’éphémère : un univers au son inédit, intrigant et vénéneux.

    En décembre 1965, Andy Warhol prend cette bande de punks avant l’heure sous son aile dans sa Factory, où ils intègrent une trop parfaite beauté qui se fait appeler Nico. En flirtant avec tous les autres arts, les avant-gardes et la mode, ils bricolent des shows futuristes où fusionnent musique live, projections, light-shows et danses sur des textes crus et une symbolique sexuelle débridée. Trop en avance sur son époque, le groupe échoue commercialement. Après un deuxième album qui joue avec la dynamite, secoué par les excès et les batailles d’ego, le Velvet est donné pour mort en 1968. Il renaît avec deux derniers albums plus sereins et décontractés, qui annoncent la carrière solo de Lou Reed.

    Mais c’est après sa séparation que le Velvet a vu sa courbe de notoriété grimper en flèche, phénomène unique dans l’histoire du rock. Le Velvet donne envie : ses sonorités fascinent, son esprit captive et son irrévérence intransigeante galvanise les musiciens depuis plusieurs générations, d’Iggy Pop à Nirvana ou les Kills, de Noir Désir à Vanessa Paradis.

    A l’occasion de cette exposition exceptionnelle, la Philharmonie de Paris proposera également, du 2 au 5 avril 2016, un week-end spécial The Velvet Underground avec notamment John Cale sur scène ! Rappelons que son dernier concert parisien remonte au 23 octobre 2014. C’était au côté de Patti Smith, à la Fondation Cartier.

     

    Commissaires
    Christian Fevret, Carole Mirabello

    Réservation bientôt disponible

     

     

    Instant-City-Velvet-Underground-010

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Philharmonie de Paris

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts

     

     

  • Gainsbourg et Rouget de l’Isle : Aux armes etc…

     

     

    Le 14 décembre 1981, les feuillets originaux de la Marseillaise rédigés de la main de Rouget de l’Isle et datés de 1783 sont mis en vente à Versailles. Serge Gainsbourg est dans la salle…

     

    Il souhaite se porter acquéreur de ce que Rouget de l’Isle appelait « une de mes vieilles sornettes ». Les enchères s’ouvrent à 40.000 francs. Serge Gainsbourg est assis au premier rang. Il a les cheveux gris mi-longs, porte des lunettes de soleil, un jean, un imperméable beige et tient une cigarette dans la main droite. Il est mal rasé mais porte la cravate, passage obligé pour accéder à la salle de vente.

    Au fur et à mesure que les enchères montent, sa jambe bat le vide. Il enlève l’enchère pour 135 000 francs. Il est heureux, souriant. La salle applaudit. Reste à signer le chèque (avec un simple stylo Bic transparent !) tandis que les flashs crépitent et qu’une autre enchère a déjà démarré. « J’étais prêt à me ruiner » déclare-t-il en quittant la salle sous les huées et les sifflements.

    Sur le manuscrit original, à partir du deuxième refrain, Rouget de l’Isle écrit : « – Aux armes, Citoyens ! etc… ».

     

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    Une revanche sur les parachutistes qui avaient chahuté sa Marseillaise version Reggae une année plus tôt ? La chanson « Aux Armes etc », composée en 1979, avait provoqué une vive réaction des militaires à Strasbourg en 1980. Les premiers rangs de la salle sont occupés par des parachutistes qui distribuent des tracts tandis que le chanteur explique au public parfois en larmes que le concert devra être annulé en raison de menaces et d’alertes à la bombe à l’encontre de l’hôtel, mais aussi à cause de la présence de près de 300 parachutistes et de nombreuses forces de l’ordre qui ont fait fuir les musiciens jamaïcains.

    « Je suis un insoumis qui a redonné à la Marseillaise son sens initial » clame-t-il, avant d’entonner a capella le premier couplet de la Marseillaise en version originale, le poing levé. On sent à l’image les regards gênés de ces hommes coiffés d’un béret rouge qui, pris à contre-pied sur leur propre terrain et de manière totalement inattendue, ne savent pas quel comportement adopter. C’est finalement au garde-à-vous qu’ils chanteront aussi. Serge Gainsbourg quitte ensuite la scène en leur adressant un bras d’honneur. Grand Seigneur, il paiera tous les frais d’annulation.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Gainsbourg.net

     

     

  • Silence Plateau | Eden

     

     

    « Eden », chronique d’un mouvement underground des années 1990 : les musiques électroniques

    Un père traducteur, une maman professeur de philosophie. Mia Hansen-Løve débute dans un premier temps une carrière d’actrice, avec « Fin août début septembre » (1998) et « Les Destinées Sentimentales », tous deux d’Olivier Assayas, avant d’y mettre un terme pour devenir critique aux « Cahiers du Cinéma » jusqu’en 2005, puis réalisatrice : « Tout est pardonné » (2007), « Le père de mes enfants » (2009) et « Un amour de jeunesse » (2010). « Eden » est son 5ème film. Il permet de revivre l’ambiance des années 90 à travers la vie d’un DJ. C’est la première fois qu’un film de fiction est réalisé sur l’émergence en France des musiques électroniques. Le scénario a été écrit à quatre mains par Mia et son frère de sept ans plus âgé, Sven Hansen-Løve, lui-même DJ. « Eden » retrace donc le parcours de Sven (Paul dans le film), DJ, co-fondateur avec Greg Gauthier (Stan) des soirées électro « Cheers » dans les années 1990.

     

    1989 – 1996 : l’émergence des DJ français et de la « French Touch »

    Le film balaie de manière méthodique et chronologique la vie de Paul de 1990 à 2013. A 17 ans, il embarque dans le mouvement de la musique électronique tout droit venu de Chicago et de Détroit. Il se rend à des « rave-parties » dans des endroits secrets car interdits par la police, souvent en forêt, dans des champs perdus au milieu de nulle part, de vieux blockhaus (le Fort de Champigny) ou des  entrepôts désaffectés (Mozinor).  Sven Løve s’y rend avec un copain qui habite le même immeuble.

    « Quand j’étais ado, Greg Gauthier, qui est devenu mon partenaire aux platines, habitait à côté de chez moi et nous avions sympathisé avec un autre voisin, un peu plus âgé, homo et très fêtard. (…) Je suis devenu DJ moi-même puis organisateur de soirées. Je suis tombé dedans la tête la première. » (interview de Sven Løve à Tsugi Magazine).

    Les soirées sont organisées par Manu Casana sous son  label « Rave-Age ». Les coordonnées des lieux sont dévoilées à la dernière minute via des numéros d’infolines imprimés sur des flyers. On appelle, on tombe sur un répondeur. Un message pré-enregistré fournit les infos permettant de se rendre aux soirées. Ces flyers étaient disponibles chez les disquaires ou  distribués lors d’une soirée précédente.

    «On pouvait aussi consulter le 36-15 Rave, service minitel mis en place par le journal Libération, à la pointe de ces musiques grâce au journaliste Didier Lestrade, l’un des fondateurs du fanzine eDEN. » (Télérama – Jérémie Couston + Odile de Plas)

    Très vite, les raves deviennent des laboratoires de la culture underground. S’y retrouvent des centaines puis des milliers de jeunes pour des nuits entières de danse et de transe aux sons de musiques électroniques générées grâce à l’utilisation de synthétiseurs et de samplers. C’est la grande époque de la House, de la Techno et du Garage qui intègre les sons disco ou soul avec une partie chantée (du nom du club new-yorkais « Paradise Garage » où se produisait Larry Levan).

    Les réseaux sociaux n’existent pas. Seules quelques radios diffusent ces nouveaux sons, comme Radio FG (Fréquence Gaie), Rue de Rivoli, créée en 1981 au moment de l’explosion des radios FM. Elle est la première radio à dédier intégralement sa programmation aux musiques électroniques et la première à éditer des compilations technos (mixées par Didier Sinclair) à destination du grand public. De nombreux DJ, comme Laurent Garnier, se succèdent à l’antenne. Sven Løve et Stan y animeront une émission de trois heures tous les dimanches pendant dix ans (1996 – 2006). Il y a aussi Radio Nova qui accompagne l’émergence de la French Touch, le magazine CODA et le fanzine eDEN qui paraît entre 1992 et 1996, fondé par le musicien Christophe Monier et le journaliste Christophe Vix de radio FG (Hervé dans le film). A la télévision, l’émission Mégamix, créée en 1997 par Marc Nivesse et un temps animée par… Virginie Efira, capte l’attention de tous les adolescents.

    Le public des raves est varié, entre homos et hétéros, en passant par jeunes de banlieue, parisiens, ados ou quadras, toutes sortes de tribus se retrouvent pour faire la fête. Bière, cigarette, joints, extasy chauffent un peu l’ambiance. La fête peut durer toute la nuit, jusqu’au moment où les danseurs décident de rentrer chez eux, parfois le lendemain après-midi.

    En 1994, le milieu de la house parisienne émergente tourne plus ou moins en circuit fermé et tout le monde se connaît. C’est lors de la soirée organisée par un DJ anglais, Nicky Holloway, dans une grande salle du Parc Eurodisney que Thomas et Guy-Manuel, alors Daft Punk débutants, rencontrent le groupe Slam, aux commandes du label écossais SOMA, à qui ils donnent une cassette de ce qui allait devenir leur premier maxi.

    « On a rencontré les types de SOMA en tant que DJ à la fête à Eurodisney. (…) Ils ont trouvé ça bien. Après c’est sorti sur leur label en avril 1995. »

    Une scène du film raconte la fameuse soirée donnée en 1996 par Thomas Bangalter des Daft Punk dans l’appartement de son père à Montmartre, alors qu’il passe un extrait de son premier single afin de le tester (Da Funk). Ils ont alors 21 et 22 ans. Le disque sortira en 1997 et s’écoulera à 1 million d’exemplaires dans le monde entier. Thomas et Guy-Manuel apparaissent en filigrane, de manière régulière, dans le film car les destins de tous ces protagonistes s’entrecroisent depuis 20 ans et encore aujourd’hui…

    « Les nombreuses reconstitutions de scènes de club avec de nombreux figurants rendent le film forcément cher. On a passé un an à chercher quel rôle exact aurait la musique. Et quand on a donné une liste de titres à un spécialiste de la négociation des droits musicaux, il nous a donné une première estimation d’un million d’euros pour la quarantaine de titres dont nous avions besoin. Une somme totalement hors budget. Heureusement, les Daft Punk ont lu le scénario et accepté de nous aider. On entend trois de leurs morceaux dans le film, sans leur accord, le projet ne pouvait aboutir. Le film raconte l’histoire d’une génération qui est aussi la leur. Ils ont cédé leurs droits pour une somme symbolique et leur soutien a entraîné celui des autres musiciens et éditeurs. » (Sven Løve pour Tsugi Magazine)

     

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    1996 – 2005 : Le passage aux soirées clubbing

    En 1996, La presse et les partis conservateurs fustigent les raves parties. Des interdictions préfectorales, parfois de dernière minute, obligent les organisateurs à annuler  les soirées, ce qui leur fait perdre beaucoup d’argent. Elles quittent les hangars et la forêt sous la pression policière pour s’installer à Paris dans les Clubs. Les ravers deviennent peu à peu des clubbers. L’entrée n’est plus libre mais sélective : il faut désormais être « sur une liste » (celle des potes des DJ qui mixent aux platines) ou payer. Le public est plutôt VIP et bourgeois, le joint est remplacé par la cocaïne. Chacun trouve son club, pour la plupart dans le quartier de Pigalle.

    Frédéric Agostini investit tous les mercredis le Queen sur les Champs-Elysées. Il y organise les soirées Respect. On recrute pour distribuer les flyers et pour pimenter les soirées VIP. La soirée marche si bien qu’elle est exportée à New-York où elle tourne pendant trois ans au Twilo avec en DJ résidents aux platines Dimitri from Paris et Junior Vasquez. Jérôme Viger-Kohler raconte :

    « Première Respect le mercredi 2 octobre 1996 au Queen. Entrée gratuite aux Champs-Elysées. 1 700 personnes sur la piste. La première nuit d’une saga qui nous emmènera jusqu’à Hollywood. (…) Souvenir trois : le flyer Daft Club doré format carte de visite. Les Daft Punk jouaient toujours gratuitement pour la Respect, le patron devait juste arroser les potes de tickets consos (référence dans le film « Eden »). Entrée gratuite. File d’attente qui remonte les Champs sur quelques centaines de mètres et le feu à l’intérieur. (…) La date ? Mercredi 15 avril 1998. » (Brain Magazine)

    Au même moment, David Guetta organise les soirées «Scream» aux Bains-Douches.

    Sven Løve organize quant à lui les soirées « Cheers » :

    « Elles ont existé, d’abord au What’s Up Bar, près de la Bastille, haut lieu de la house music à Paris, puis pendant trois ans (2001 – 2004) au dancing de La Coupole, la célèbre brasserie de Montparnasse que l’on voit tout au long du film. (…) Les Cheers étaient à Paris le rendez-vous des amoureux de la garage, cette version vocale de la house music, héritière directe du Disco et du Rn’B, où les divas (homme ou femme) tiennent une place centrale. (…) Les dernières Cheers se sont tenues au Djoon, un bar-club du 13ème. » (Télérama)

    La Diva dans « Eden », c’est India (mariée un temps à l’un des DJ du Duo «Masters at Work») qui joue là son propre rôle sur un titre culte « With You Was Everything » sorti en 1997.

    Les DJ font la  fête du jeudi au dimanche, bricolant sur leurs machines dans leur appartement le reste du temps pour trouver de nouveaux sons et faire des disques.

    Laurent Garnier (qui anime les «Gay Tea Dance» au Palace) témoigne dans son livre « Electrochoc » :

    « Le dimanche matin, lorsque le Palace s’apprêtait à fermer, je prenais le micro, et m’adressant aux dix personnes naufragées dans le club, je lançais : j’ai ma bagnole, j’ai mes disques, je pars en Angleterre pour le week-end dans 10 minutes. Qui veut venir avec moi ? (…) Le dimanche soir, épuisés, nos tee-shirts délavés par la sueur et les taches de bière, nos cheveux collés par les effets conjugués de la transpiration et de la fumée (…), nous remontions dans la voiture (…) direction Paris. »

     

    2001 : La conquête des Dance Floors de New-York 

    En 2001, c’est le grand bond au cœur de la Grande Pomme. Paul s’envole avec Stan pour vivre au rythme des soirées du MoMA PS1 données sur le patio du Musée d’Art Contemporain et organisées les dimanches après-midi par Agnès B. Dans le livre « French Touch » de Stéphane Jourdain, David Blot raconte :

    « Durant cette période, on vivait comme des rock stars. On faisait les branleurs, on rentrait en limousine, on se battait pour être surclassés dans les avions (…) mais en attendant, ta carte bleue ne marche pas car tu n’as plus une thune sur ton compte. C’était une vie complètement absurde mais bien marrante. »

     

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    De retour en France, Sven Løve et Stan deviennent résidents à La Coupole pour trois ans. Pour la première fois, ils ont un statut de salarié et leur salaire n’est plus versé au noir comme cela fut toujours le cas auparavant. Les Cheers ont enfin un comptable. On peut se demander pourquoi ils se sont retrouvés criblés de dettes. L’une des raisons est le paiement en liquide, plus volatile. On flambe les billets plutôt que d’économiser, on paye la coke, les bouteilles de champagne. Ensuite, de nombreux  habitués font le siège des soirées : ils ne payent pas car ils sont inscrits sur une «Guest List». Leur nombre atteint parfois 300 personnes, ce qui représente un fort manque à gagner. Dans une scène du film jouée par le vrai David Blot dans le rôle du patron de La Coupole, celui-ci demande aux Cheers d’évoluer vers un nouveau public plus moderne et leur reproche le trop grand nombre d’invités et l’impact sur le chiffre d’affaires (un CA de 350 000 euros par soirée). Enfin, il faut aussi payer les DJ avec des cachets allant de 1 000 à 2 000 dollars, sans oublier les caprices des stars :

    « Quand on a fait Little Louie Vega qui était une star à l’époque, cela nous a coûté 20 000  dollars. Et puis, il y avait les caprices, je me souviens d’India, la chanteuse des Masters At Work, qui refusait de chanter si on ne lui trouvait pas un coiffeur avant de monter sur scène. Du coup, elle a chanté avec une heure et demie de retard. On est loin de l’utopie des premiers temps de la techno où il n’y avait pas de star, ni de barrière entre artiste et public… Les abus et les caprices, il y en a eu très vite. Surtout du côté des Américains qui se rendaient bien compte qu’ils avaient un prestige énorme en Europe, bien plus qu’aux États-Unis. Certains artistes faisaient monter les enchères et finissaient par ne même pas venir… À New York, Junior Vasquez, le DJ résident du Twilo, un des plus gros clubs des années 90, avait son appartement dans le club même. Il voyait la piste de danse de son salon, derrière une vitre sans tain avec un accès direct à la cabine de DJ. Le Twilo a fini par fermer après une histoire de meurtre et beaucoup de ces DJ-stars des années 90/2000 ont disparu depuis. » (Sven Løve pour Tsugi Magazine)

     

    2008 :  Le passage de la trentaine

    Après la fête, le réveil est brutal…

    Il y a d’abord le suicide de Cyril en 2001 (le dessinateur Mathias Cousin), co-auteur avec David Blot au scénario (Arnaud dans le film) de la bande dessinée « Le Chant de la Machine » qui raconte la saga du disco et de la house. Aujourd’hui devenue culte, la BD a été rééditée avec en bonus une préface dédicacée des Daft Punk. Il y a aussi les problèmes de drogue et d’argent. En 2008, Paul n’a plus un sou en poche. Trop de cocaïne et de frais d’organisation. Il se retrouve à Marrakech à mixer dans des hôtels de luxe pour 600 euros le set. A 34 ans, il sent qu’il est passé à côté de sa vie : pas de femme, pas d’enfant, des dettes, une carte bleue bloquée, plus de sets ni de soirées, et la cocaïne.

    « Nous avions le sentiment de participer à un mouvement quasi politique. Impossible de continuer à vivre de la même manière après avoir été dans une rave. On y recevait un tel concentré d’amour et de musique que la vie nous paraissait plus intense. Métro, boulot, dodo avec une petite famille par-dessus, ce n’était plus possible. » (Sven Løve pour Tsugi).

    Dans une scène poignante, il craque et se réveille après un burn-out chez sa mère à qui il avoue être au bout du rouleau à cause de ses problèmes d’argent et de drogue. En 2013, les DJ des premières raves ont tous la quarantaine passée. Leurs vies de noctambules et de fêtards sont parfois derrière eux. Ils sont mariés, ont des enfants, continuent parfois de faire la fête à Ibiza. Mais ils ont surtout leurs souvenirs : de l’âge d’or, de la fête et de la découverte de la musique. Même si ce Paradis qu’ils ont découvert adolescents s’est transformé pour certains en paradis perdu. Et Sven Løve de conclure :

    « J’ai mis beaucoup de temps à me rendre compte que la musique n’était pas vraiment ma vocation. Je ne suis pas musicien. (…) C’est sans doute pour cela que je ne suis jamais devenu un producteur professionnel de soirées. La house et le garage ont été un moment très fort de ma vie, mais seulement un moment. Aujourd’hui j’ai découvert à quel point l’écriture est importante pour moi. Ces années ont été un tourbillon. Le film est arrivé au bon moment. »

     

     

    La bande-annonce de « Eden » réalisé par Mia Hansen-Løve en 2014 :

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Interview intégrale de Sven Løve à Tsugi Magazine

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Interview des Daft Punk au magazine eDEN en 1996

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  « Mes années Respect » par Jérome Viger-Kohler pour Brain Magazine

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Article Télérama : 10 clefs pour comprendre « Eden » et son époque

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Article Télérama : « Homework de Daft Punk : se souvenir de nos raves »

     

     

     

  • Daft Punk Unchained

     

    On pourrait dire qu’il y a trois parties distinctes dans « Daft Punk Unchained », réalisé par Hervé-Martin Delpierre pour Canal+ : la première concernerait les débuts du groupe, lorsque les musiciens avaient 17/18 ans et qu’ils découvrirent la musique électronique à l’occasion d’une rave-party organisée sur les toîts de Beaubourg.

    La seconde retrace leur ascension et leur carrière, avec pour point culminant le concert du Festival de Coachella en 2006 dont les images feront le tour du monde et le buzz sur internet, en raison du spectacle hallucinant à l’époque d’une pyramide de leds joignant le son à la lumière.

    La troisième explique leur processus de création, leurs influences piochées dans leur engouement pour les années 1970 et le disco en tant que musique à faire danser un public. Professionnels, musiciens, producteurs, DJ, managers, opérateurs se succèdent pour expliquer la maîtrise et le talent des Daft Punk.

    On comprend bien la naissance, la montée en puissance et la consécration par le public du courant de la musique électronique. On ressent l’admiration des professionnels pour le travail des Daft Punk. Il ne s’agit pas d’argent ni de succès, encore moins de notoriété, mais bien du plaisir de faire de la musique, de la volonté d’innover et de prendre son temps pour faire de chaque disque un moment d’exception.

    On boit les paroles de Thomas Bangalter lors d’interviews radio. On adore les quelques images du début quand ils sont encore gamins. On voudrait que celles-ci durent plus longtemps, celles où on les voit mixer. Le film aurait dû et pu être plus long (1h26 minutes) pour prendre davantage le temps de raconter la légende. Certains mystères Daft Punk sont bien pris en charge et traités avec patience comme l’histoire des casques. Toute la séquence dans les ateliers de Los Angeles est passionnante. D’autres sont survolés, comme leur traversée du désert en 2005 après la sortie de leur 3ème album « Human After All », enregistré en seulement 12 jours, sans aucune promotion, et qui marque un retour à une musique plus minimaliste.

    Il manquerait une place un peu plus importante au son. On aurait aimé des passages plus longs de morceaux entiers de musique en live, des extraits d’émissions ou de concerts. Toute la partie mix de leurs sets en tant que DJ est superficiellement survolée. Aucune référence n’est faite à leur sacre en 2006 de meilleurs DJ du monde par le magazine « Mixmag ».

    Rien non plus sur le terreau musical familial qui leur servit d’engrais : comment ils se sont connus (sur les bancs du lycée Carnot en 1986 à Paris), comment ils ont rebaptisé leur groupe (à cause de l’article d’une journaliste anglaise qui qualifia leur premier single de « daft punky trash », c’est-à-dire de musique de timbrés). Seule une allusion furtive est faite au papa de Thomas, Daniel alias Daniel Vangarde, producteur de disco (on dit des Daft Punk qu’ils ont inventé le « disco moderne ») dans les années 1970 qui a travaillé avec Ringo et Sheila, écrit les paroles de la Compagnie Créole et enregistré à Paris l’album d’Eddie Johnes, « More Spell On You » qui est à l’origine du sample de « One More Time ». Ce qui explique la naissance chez Thomas de sa vocation musicale, de son coup de foudre pour la musique électronique (prolongement moderne des soirées danse Disco) et de son professionnalisme en termes de plan de carrière.

    « J’habitais chez mes parents, et j’avais eu de l’argent pour mes 18 ans, 7.000 ou 8.000 francs qui m’ont permis d’acheter un synthétiseur juno-106 et un petit sampleur Akai S01, avec une simple sortie mono. Mon père m’avait, par ailleurs, donné un Minimoog et on avait récupéré un séquenceur, une console de mixage et un petit compresseur. J’avais branché le tout sur un ghetto-blaster que je possédais depuis mes 11 ans. Tout était installé dans ma chambre, sur une table à tréteaux, et j’avais déménagé mon lit dans la chambre d’amis.

    Sur nos premiers morceaux, on n’arrivait pas du tout à faire ce qu’on voulait. On essayait de copier quelque chose sans y parvenir. On aimait les disques américains de Chicago et on essayait de recréer ça. Finalement, c’est le résultat de ce qu’on n’a finalement pas réussi à faire qui est devenu séduisant. » (Les Inrockuptibles – 2013)

    Un reportage sur les Daft Punk, on en rêvait. Alors on reste sur notre faim, forcément. On aurait tant voulu en voir et en savoir plus. Une interview des protagonistes par exemple.

    Alors, pour prolonger le plaisir et se noyer dans les beats et la sueur comme au bon vieux temps ou presque, le groupe aux cinq Grammy  Music Awards (une première dans l’histoire de la musique électronique) sera bientôt en concert au Stade de France le 23 juin 2017 dans le cadre de sa tournée « Alive 2017 ». Ils n’ont pas joué en France depuis 2007…

     

     

    Daft Punk Unchained Affiche

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Alive 2017 Facebook

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Article de Stéphane Jourdain pour Slate

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  La French Touch : des raves aux supermarchés, l’histoire d’une épopée électro

     

     

  • Michael Winslow, l’homme aux mille voix

     

    Acteur et humoriste de 57 ans, découvert dans la série « Police Academy » (six volets au cinéma) en 1984, Michael Winslow surfe depuis sur la vague des effets sonores en utilisant seulement sa voix. Téléphone portable, chien hurlant, avion à réaction, sons de guitare, baskets mouillées qui traînent sur le carrelage, bruits de radio, gazouillements… On lui prête plus de mille sons différents. Il enchaîne shows télévisés, tournées sur scène dans tout le pays et apparitions au cinéma. DJ, rappeurs Beat Box, tous viennent le solliciter pour des duos époustouflants. Michael Winslow fait également des doublages pour Disney, Universal Studio et pour des publicités.

    Il faut avoir vu les images de films doublées des effets sonores de Michael Winslow pour comprendre toute l’étendue de son talent. Chaque son, aussi incroyable que cela puisse paraître, est bien humain. Autre corde à sa voie : des dizaines d’applications sonores pour smartphone. Il est considéré comme un maître de la gymnastique vocale, l’une de ses prestations les plus connues étant l’imitation de Jimmy Hendrix jouant « Purple Haze » à la guitare ou la reprise de « Whole Lotta Love » de Led Zeppelin (six millions de vues sur internet). Mais il y a aussi des sketchs hilarants à découvrir lors de ses « Comedy shows », comme « Motel troubles » qui décrit tous les bruits et désagréments que l’on peut subir parfois en séjournant à l’hôtel (2,5 millions de vues), en allant au restaurant chinois (« Chinese restaurant ») ou en démarrant son truck (« Driving a rental truck », 3 millions de vues).

    Quant aux amateurs de musique et de rythme, ils ne rateront pas les morceaux de Beatbox (boîte à rythme humaine) qui font l’objet chaque année d’un championnat aux Etats-Unis. Assurément, Michael Winslow est le père et le maître de cette discipline apparue dans les années 70.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Michael Winslow Official