Catégorie : Musique

  • Mike Mitchell, enfin dans la lumière

     

     

    Nos souvenirs des Beatles sont souvent noirs & blancs… Vêtus de leurs costumes sombres, jouant sur des instruments parfaitement monochromatiques, John, Paul, George et Ringo n’ont jamais autant impressionné la pellicule que dans ces deux segments très spécifiques du spectre de couleurs.

     

    C’est à l’occasion d’un concert mémorable au Coliseum de Washington D.C. en février 1964, soit deux jours après l’apparition du groupe au Ed Sullivan Show, passée à la postérité, que le photographe américain Mike Mitchell, alors âgé de 18 ans, saisit cette incroyable série de clichés des Beatles. Ces 450 photos prises avec un Nikon 35 mm sans flash, parfois floues, au grain épais et incomparable, capturent les premiers pas des Fab Four aux Etats-Unis.

    « Vous ne pouvez pas oublier huit-mille filles en transe, hurlantes. C’était comme la naissance de ma génération… » confie Mike Mitchell au magazine Reuters en 2014, lors de la célébration du 50ème anniversaire du premier concert américain des Beatles. « Le Coliseum était plongé dans le noir complet avant que le concert ne débute. J’avais réussi à me procurer une carte de presse mais je n’avais pas assez d’argent pour me payer un flash. Je suis monté sur scène, afin de pallier le manque de lumière, lorsque soudain, les projecteurs se sont allumés et le concert a démarré. Je n’ai pas réalisé sur le moment ma proximité avec le groupe, et je me suis mis à mitrailler frénétiquement. Les filles hurlaient si fort que je suis probablement le seul à avoir entendu la musique ce soir-là… »

    En 2011, Mike Mitchell est inconnu du grand public lorsqu’il se décide enfin à dévoiler ces négatifs et planches-contacts vieux de presque cinquante ans. Il passe alors plus de mille heures à les restaurer méticuleusement. Christie’s sélectionne finalement 46 clichés qui seront tirés sur papier afin d’être vendus aux enchères. D’abord estimées à 100.000 $, les photos se vendront finalement 362.000 $.

     

     

     

    [youtube id= »XMF8cFkif_0″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    [youtube id= »cQkXGpzsYRA » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    [youtube id= »oB-sCe9fCtU » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • Focus | La légende de Robert Johnson

     

     

    Robert Johnson n’est pas un bluesman parmi tant d’autres… Avant lui, il y eut bien quelques bluesmen fondateurs, de W.C. Handy à Charlie Patton, en passant par Tommy Johnson, parmi lesquels certains sont d’ailleurs passés à la postérité. Après lui, et jusqu’à nos jours, pléthore de bluesmen ont bien-sûr continué à écrire l’histoire de cette musique… Mais Robert Johnson est le blues.

     

    D’abord, cette vie… Une vie digne des plus beaux romans de Balzac, à la dramaturgie imparable, et où tous les ingrédients sont réunis pour forger la légende de Johnson, qui se confondra peu à peu avec la légende de cette musique qu’il aura contribué à rendre si populaire : le blues… Robert Leroy Johnson serait né le 8 mai 1911, à Hazlehurst, dans le sud du Mississippi, l’état alors le plus dur à l’encontre de la communauté noire, pourtant majoritaire. Enfant naturel et petit-fils d’esclaves, son existence d’affranchi n’a cependant rien à envier à celle de ses grands-parents. En effet, après l’abolition de l’esclavage en 1865, ces anciens esclaves sont devenus des employés exploités par ceux qui étaient jusqu’alors leurs « maîtres ». C’est donc dans ce climat de misère et de chaos familial que Robert Johnson vit sa plus « tendre » enfance et son adolescence, balloté entre une mère ayant déjà enfanté à dix reprises, un père « inconnu », Noah Johnson, que Robert n’aura de cesse que de rechercher toute sa vie, des beaux-pères successifs, mais aussi des villes, des écoles, et divers noms de famille, entre Spencer, Dodds ou Willis… Ca n’est d’ailleurs qu’à seize ans qu’il adoptera définitivement le nom de Johnson.

    A quatorze ans, Robert Johnson abandonne la guimbarde pour l’harmonica, qui restera pendant longtemps son instrument de prédilection. Mais c’est à la fin des années 20 qu’il rencontre deux figures mythiques du blues, qui lui enseignent les rudiments de cette musique : Charlie Patton (1891 – 1934), le père du « Delta Blues », une des toutes premières formes de blues, qui inspirera bon nombre de musiciens malgré sa courte carrière, de John Lee Hooker à Son House, en passant par Howlin’ Wolf, Robert Palmer, Bob Dylan, jusque The White Stripes et… Francis Cabrel, et Willie Brown (1900 – 1952), dont on sait peu de choses, si ce n’est qu’il collabora régulièrement avec Patton jusqu’à la mort prématuré de ce dernier.

    En 1929, à l’âge de dix-huit ans, Robert Johnson découvre donc le blues, et se met à la guitare, sans abandonner pour autant l’harmonica, pour lequel il a confectionné un support qui lui permet de jouer des deux instruments en même temps.

    Mais c’est en 1930 qu’un événement tragique le précipite définitivement dans les bras du blues, la « musique du diable »… Sa femme de seize ans perd la vie, ainsi que leur enfant, suite à un accident qu’il aurait lui-même provoqué. Robert Johnson est anéanti, et pour calmer son immense peine, il se réfugie corps et âme dans la musique. C’est à cette période qu’il rencontre Son House, qui le ridiculise en public lors d’un concert : « tu ne sais pas jouer de la guitare, tu fais fuir les gens ».

    Vexé par cet affront, Robert Johnson retourne s’installer à Hazlehurst, sa ville natale, et il y rencontre Ike Zinnerman qui deviendra son mentor et le poussera à prêcher la « mauvaise parole » du blues dans les états du Sud. Cet homme étrange disait devoir la maîtrise de son instrument à la fréquentation d’un cimetière ; il exerce une influence certaine sur Robert, qui répétera à maintes reprises avoir appris à dominer sa « six cordes » à minuit, sur les tombes…

    Lorsqu’il revient à Robinsonville deux ans plus tard pour montrer ses progrès à Son House et Willie Brown, ceux-ci sont stupéfaits par la virtuosité et le talent sans bornes du jeune homme. C’est à ce moment précis que nait la légende de Robert Johnson, selon laquelle il aurait conclu un pacte avec le diable, une nuit sombre, à un carrefour au fin fond du Mississippi. Car ces années d’apprentissage et de concerts minables dans tous les « juke-joints » de l’état ne peuvent pas expliquer une telle métamorphose…

    Voilà ce que relate sa chanson « Crossroads » (enregistrée en novembre 1936) : un soir, à minuit, en pleine misère et en plein désarroi, le Diable lui a rendu visite à ce carrefour, pour lui proposer un pacte : le talent en échange de son âme. Ainsi, le blues ne pouvait pas mieux justifier cette appellation de « musique du diable »…

    Mais en réalité, cette légende proviendrait de son homonyme, Tommy Johnson, qui aurait vendu son âme au diable en échange de sa virtuosité à la guitare. Et Robert n’aurait fait que reprendre cette légende à son compte, à moins qu’elle ne lui ait été attribuée par erreur. C’est d’ailleurs le personnage de Tommy Johnson qui apparait dans O’Brother des frères Coen. De quoi finalement continuer à alimenter la polémique, et donc la légende de Robert Johnson…

    Et pour parachever le tout, Robert Johnson n’aura gravé durant sa courte carrière, sur vinyle et à la postérité, que 29 chansons en tout et pour tout, enregistrées lors de deux uniques sessions studio, en novembre 1936 à San Antonio, puis en juin 1937 à Dallas. La légende veut qu’il aurait écrit une 30ème chanson, mais que le Diable l’aurait gardée pour lui… Ce morceau qu’il n’a pas eu le temps d’enregistrer serait « Mister Downchild », repris ensuite par Sonny Boy Williamson.

    Mais Robert Johnson, c’est aussi trois uniques photos prises de son vivant, ainsi que trois tombes réparties dans l’état du Mississippi, son lieu de sépulture le plus probable étant Morgan City, où l’on peut lire sur la pierre tombale dressée en 1991 : « Ci-git Robert Johnson, roi des chanteurs du Delta Blues. Sa musique fit vibrer un accord qui continue de résonner. Ses blues s’adressaient à des générations qu’il ne connaîtrait jamais, et transformaient en poésie ses visions et ses peurs ».

    Le 16 août 1938, Robert Johnson meurt des suites d’un mystérieux empoisonnement… par un mari jaloux, après avoir agonisé pendant trois jours, dira encore la légende. Il n’avait que 27 ans. Pour la petite histoire… Ou pour la grande, il est le tout premier membre fondateur du fameux « Club des 27 » réunissant les artistes morts à 27 ans.

    Robert Johnson accédera à un début de notoriété en 1961, avec la sortie de l’album « King of the Delta Blues Singers », et deviendra ensuite la référence absolue pour toutes les générations de musiciens qui lui ont succédé, au-delà des frontières du blues, de Muddy Waters à Jimi Hendrix, en passant par John Lee Hooker, Elmore James, Robert Lockwood, Eric Clapton, les Allman Brothers, ou encore les Rolling Stones.

    A noter que tous les enregistrements de Robert Johnson ayant pu être récupérés, y compris les inédits, sont disponibles sur le double CD : « Robert Johnson – The Complete Recordings » (Collection Roots N’Blues – Sorti chez CBS en 1990 et réédité chez Sony Music Entertainment en 1996).

    Et pour finir, vous pourrez visionner Crossroads, film américain de Walter Hill sorti en 1986, qui évoque Robert Johnson à travers l’histoire d’un jeune guitariste blanc qui part à la recherche de la « légendaire » 30ème chanson du bluesman.

    Pour toutes ces raisons, Robert Johnson est le blues…

    Et là, pour la peine, ça n’est pas une légende…

     

     

    [vimeo id= »24735954″ align= »center » mode= »normal » autoplay= »no » maxwidth= »900″]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Robert Johnson Blues Foundation

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  robertjohnson.fr

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Robert Johnson @ Deezer

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] La Chronique d’André Manoukian

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Supernatural Crossroad Blues Intro

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Eric Clapton – Session For Robert Johnson – Me And The Devil Blues

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Robert Johnson – Supernatural – Crossroad Blues

     

     

     

  • Tomorrowland 2018

     

     

    Tomorrowland est le plus grand festival de musique électronique au monde. Chaque année, sa programmation déborde littéralement de DJs parmi les plus populaires et les plus respectés de la planète. Mises en scène démesurées et hallucinantes, feux d’artifices spectaculaires… Tomorrowland est un véritable pays des merveilles électro, unique en son genre.

     

    [youtube id= »sKooka6Q4Ts » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Depuis des débuts assez confidentiels en 2005, le festival belge s’est hissé au fil des années au sommet du panthéon de la Dance Music, par son esthétique toujours renouvelée et des line up absolument monstrueux. Depuis 2010, c’est bien simple, tous les meilleurs DJs au monde se donnent rendez-vous chaque année à Tomorrowland. Plus de 15 scènes réparties sur le site qui accueille le festival explorent ainsi toutes les variations du spectre électro : EDM, House, Techno…

    Et chaque année, Tomorrowland régale ses festivaliers en leur proposant des shows de plus en plus démesurés, pour tous les goûts et toutes les envies.

    L’évolution de la Main Stage de Tomorrowland depuis sa création en 2005 reflète ainsi l’ascension fulgurante du plus grand festival Dance de la planète.

    Petit festival tranquille il y a dix ans, Tomorrowland est aujourd’hui un événement Dance de très grande échelle…

     

     

    2005

    En 2005, Tomorrowland ouvre ses portes pour la toute première fois, avec certes une Main Stage de qualité, mais rien de bien exceptionnel.

    Malgré un line up déjà composé de grands noms, avec entre autres Armin van Buuren, Ferry Corsten et Sven Väth, le festival belge ne se distingue pas encore des ses illustres rivaux, comme Coachella ou le Burning Man.

     

     

     

     

    2006

    La deuxième édition s’appuie sur le même concept qu’en 2005, avec cette année-là un oeil grand ouvert sur une foule de fans. Si à première vue le festival affiche plutôt un  look heavy metal, on peut aussi, avec le recul, y voir les prémices de l’esthétique caractéristique de Tomorrowland.

     

     

     

     

     

    2007

    La Main Stage arbore un look simple et dépouillé pour la dernière fois en 2007, s’offrant toutefois quatre écrans et un mur de lumières, éléments qui constitueront un premier pas vers des shows visuels de plus en plus époustouflants.

     

     

     

     

    2008

    Certains verront dans cet impressionnante tête d’animal surplombant la scène un bison, d’autres une tortue…

    Mais c’est bien l’édition 2008 de Tomorrowland qui marque le début d’une ascension fulgurante, avec une Main Stage affichant une esthétique qui deviendra la marque de fabrique du festival.

     

     

     

     

    2009

    On ne va pas se mentir : la Main Stage de 2009 est un peu glauque.

    La taille de la scène impressionne, la touche arty est là, quitte à faire froid dans le dos !

    Et pour refléter le thème de l’année, « Masker » (masque, donc), quoi de mieux qu’une scène démoniaque avec une tête géante à l’énorme bouche, au lipstick bien rouge et à la moustache-pieuvre ? Ambiance chair de poule assurée !

     

     

     

    Petit zoom… Et oui, les DJs sont aux platines, dans la bouche de ce monstrueux personnage…

     

     

     

     

    2010

    Contrastant avec l’édition 2009, Tomorrowland 2010 apporte plutôt paix et amour. Le visage serein et apaisant du « Zon » (soleil) brille sous un arc-en-ciel étincelant, alors que des tours de nénuphars (et pourquoi pas ?) donnent pour la première fois une certaine profondeur à la Main Stage.

     

     

     

     

     

    2011

    Le face du festival change encore une fois en 2011, avec « The Tree of Life », un arbre bienveillant aux racines ancrées dans une forêt enchantée de sucettes et autres champignons délirants.

     

     

     

     

     

    2012

    Le thème « Book of Wisdom » clôt définitement l’ère des toiles de fond simplistes. Comme en 3D, des décors poussent de toute part, et repoussent les limites de la mise en scène du festival.

    De nombreux événements commencent dès lors à s’inspirer de l’univers Tomorrowland, qui nous conte en 2012 les histoires des DJs du monde entier. Une autre page se tourne dans la destinée du festival…

     

     

     

     

    Le succès énorme du « Book of Wisdom » assure la renommée internationale du festival, et contribue à la naissance de TomorrowWorld USA en 2013 et Tomorrowland Brasil en 2015.

     

     

     

     

     

    2013

    « The Arising of Life » accueille les artistes au pied d’un volcan en éruption, dans un décor quasi apocalyptique…

     

     

     

     

    Une mise en scène reproduite pour l’édition USA un an plus tard, avec TomorrowWorld 2014…

     

     

     

    2014

    « The Key to Happiness » reflète vraiment l’âme de Tomorrowland et replace l’humain au centre de la Main Stage, avec ce visage à l’allure de masque inca.

     

     

     

    Tout comme en 2013, le décor de l’édition 2014 sera réutilisé à Chattahoochie Hills pour TomorrowWorld 2015 et Tomorrowland Brasil en 2016, la deuxième (et dernière)  édition du festival en Amérique du Sud.

     

     

     

     

    2015

    Cette année-là émerge de nulle part une impressionnante cathédrale gothique, devenu le temps d’un week-end le temple païen de la Dance Music, avec le grand « Secret Kingdom of Melodia ». Grandiose, la structure est la plus imposante de l’histoire du festival.

     

     

     

     

     

    2016

    Après une célébration de l’architecture gothique en 2015, « The Elixir of Life » reconnecte Tomorrowland à la nature avec la canopée d’un monde mystérieux, surplombant les artistes et les fans de ses arbres tropicaux…

     

     

     

     

     

     

    2017

    Et pour finir (jusqu’à 2018…), le thème de l’année 2017 est le cirque. Pour la seconde fois depuis sa naissance en 2005, le festival se déroulera donc sur deux weekends, avec l’impressionnante « Amicorum Spectaculum », son ambiance carnavalesque et… ses équilibristes. Rien de trop surprenant pour l’événement incontournable qu’est devenu Tomorrowland en 13 éditions !

     

     

     

     

     

    A présent, rendez-vous à Boom, en Belgique, les week-ends des 20, 21, 22 et 27, 28, 29 juillet 2018, pour le Tomorrowland 2018 !

    Live Today, Love Tomorrow, Unite Forever…

    www.tomorrowland.com

     

    Source : Joel Robertson for Festicket Magazine

     

    What if I told you

    That the most ordinary things in life

    can hold mysteries you would never believe.

    Stories waiting to be discovered.

    Take a closer look and be guided on a quest

    that will show you a new perspective on life.

    Somewhere in these endless surroundings

    embraced by the most valuable gifts

    of Mother Nature

    lies a place rarely visited by mankind.

    Follow your coordinates in search of

    fundamental beauty.

    The Story of Planaxis…

     

     

    Discover now the Official Tomorrowland 2018 Aftermovie. Each and every one of you has the rhythm of the ocean beating inside of you. We have connected to that rhythm together… You have answered the call of Planaxis.

     

    [youtube id= »HkyVTxH2fIM » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • Instant City Playlist : Collection Printemps Eté 2018

     

    Printemps Eté 2018

    Allez, c’est parti, la Playlist Instant City Collection Printemps / Eté 2018 est enfin en ligne !

    On attaque avec le « Shut Me Down » de Haute, duo Frenchie à qui nous avions consacré un petit article en mars dernier. Avec cette jolie bluette sortie en octobre 2017, mélangeant sonorités rythmées, sampling et voix suaves, au croisement du hip-hop électronique (proche de l’univers de Flume) et de la pop soulful, Haute s’impose peu à peu dans le paysage musical comme un de ses espoirs parmi les plus sérieux.

    Parce que c’est l’été, parce qu’il fait chaud, on se repasse en boucle le trax edit « Vanille Fraise » de L’Impératrice, sorti il y a presque quatre ans, lorsque le succès du sextet parisien restait encore assez confidentiel. A noter l’article publié en 2015 dans le Mag Instant City, au sujet de l’histoire du sample utilisé dans ce morceau. A découvrir…

    Le beatmaker et producteur suisse Ruck P du label parisien On And On Records fait à présent monter la température avec son terriblement soulful et efficace « Rise Up » sorti en 2015 sur la compilation « Hip Dozer Compilation 001 ». Conseil d’utilisation : à siroter doucement à l’ombre d’une pergola…

    On continue avec notre coup de coeur du moment, le DJ producteur parisien Matthew Bartoloni et sa bombe électro « Future Funk » sortie en 2017. Le morceau n’est pas sans nous rappeler quelques titres du St Germain des tout débuts…

    A suivre les trois compères Ruck P, Wiz et Tee du collectif suisse Boulevard 95 et leur remix du langoureux et sensuel « Good Morning » de la splendide Joyce Wrice extrait du maxi éponyme « Good Morning » sorti en octobre 2017. A checker la vidéo du track original en fin d’article, et vous pourrez apprécier l’étendue du talent de la demoiselle.

    Le producteur néerlandais Moods nous livre à présent son remix bien atmosphérique du très sexy « Homie.Lover.Friend » de Secret RendezVous… De la Indie R&B de belle facture en provenance directe d’Amsterdam, qui devrait vous donner envie de vous trémousser langoureusement au bord de la piscine…

    Toujours du côté de chez Ruck P, à découvrir maintenant son remix du « Bist Du Down? (feat. Kwam.E) » d’Ace Tee, la jeune allemande qui ressuscite à la perfection le R’n’B des années 90, tout ça dans la langue de Goethe, excusez du peu… Ace Tee incarne depuis quelques années, avec Cro, le renouveau d’une scène germanique jusqu’alors assez confidentielle. En plus, elle a le culot d’être superbe…

    On va faire un saut à Bruxelles pour rejoindre nos amis du collectif L’Or du Commun, compagnons de route de longue date de Roméo Elvis, avec leur titre « Le Chill » sorti en 2015, qui nous incite à tout plaquer pour aller se caler plus au Sud.

     

    J’irai bâtir un mausolée

    Dans les îles

    Pour quand sera venu

    Le temps de m’isoler

    Mener la vie d’un Sex Pistols

    Au solstice, siroter du pastis,

    Sans me raisonner…

     

    Allez, de Bruxelles, nous partons en Afrique du Sud, avec la plateforme multimédia WeHearBeat, et le titre « Gravity » remixé par Symatics. WeHearBeat célèbre la musique électronique et le Hip-Hop, par le biais de la production d’artistes internationaux, d’organisation d’événements musicaux ou l’ouverture de concept stores.

    Le « Beatmaker and Bootyshaker » berlinois Oliver Dollar nous livre sa version du « 1960 What? » de Gregory Porter vs Shlomi Aber. Né à Los Angeles (Californie), Porter a commencé à chanter dans les clubs jazz de San Diego alors qu’il bénéficiait d’une bourse obtenue grâce à ses talents de footballeur américain. Sa mère était pasteur et tant le son du Southern gospel de Bakersfield que sa collection de disque de Nat King Cole ont exercé une influence majeure sur sa musique.

    Retour à Bristol, avec le label Eton Messy Records, chez qui nous retrouvons le producteur néerlandais Moods et son titre souful « Unfold ». C’est chic et sensuel à la fois, ça donne envie de bouger même si « hace mucho calor en la discoteca »…

    Parmi les artistes du label australien Plastic Recordings, nous retrouvons une très vieille connaissance qui a déjà figuré un certain nombre de fois dans nos playlists, le prolifique DJ et producteur Dan James. Le voici de retour dans le cadre de notre Collection Printemps Eté 2018, avec son titre « Breathe ». Allez, tiens, je tombe les tongues… je danse et rien ni personne ne m’arrêtera ! Euh… faudrait pas que j’oublie de respirer, quand même…

    Ah, de retour en France avec nos chouchous de tous les temps, les Anglais de Toka Project (Andy Riley, Jay Cowley et Steve Walker) qui nous distillent depuis plus de vingt ans leur house classieuse et diablement efficace, sur tous les labels les plus prestigieux du genre, de Drop Music à Silver Network, en passant par Guidance Recordings, Lowdown Music ou Tango Recordings. Et leur « Café Style » ne fait pas exception à la règle… A déguster sans modération…

    Prêts à transpirer de nouveau ? Ok, alors on y va ! Le producteur londonien Mikail Eraslan nous ressort l’irrésistible « Somethin’ Here » de Terrence Parker. Et c’est vrai que ça envoie du lourd, disco old school à souhait. Comme on aime, en fait… Ah tiens, mon t-shirt est trempé…

    On continue avec le titre « Butterflies » de Mr Leon Vynehall from London City, sorti sur le label hollandais Clone Records en 2014. Sympa pour regarder le soleil commencer à tomber dans la mer…

    A suivre le « Funkiano (Original Mix) » des Allemands de DINKS, aux productions nostalgiques du bon gros son Disco House.

    Le bougre aurait pu s’appeler Jacques Danielle, Marc Tiny ou Henri Card, mais c’est sous le pseudonyme de Jean Tonique que l’insoupçonné Parisien Antoine Roux, ce jeune producteur scrupuleusement technique, rigoureusement verni par le talent, illumine les plages et sévit sur les pistes aux côtés de Yuksek, producteur rémois avisé dont la discothèque Partyfine s’étoffe sans prendre une ride. Son « Plage d’Or » nous téléporte sur la piste du Palace au tout début des années 80. En revanche, de Bleu Platine, on ne sait pas grand chose… Mais on aimerait assez la connaître, tant sa voix est d’une sensualité pop irrésistible.

    Le Toulousain Paul Monnier du collectif Pol Cast & Friends est un troubadour. Ce touche-à-tout génial fait le grand-écart depuis plus de quinze ans entre communication sonore, avec son agence Volume Original, chanson, poésie, écriture, promotion d’artistes. Il nous revenait il y a un an avec « Vox Populi » au son électro-pop énergique, à la manière d’un appel à la révolte.

    Notre petite sauterie touche à sa fin mais on ne pouvait pas vous laisser partir comme ça, sans échanger nos 06 en vous faisant partager notre dernière découverte, le Marseillais Mat Hours et son « Le Phone » délicieusement désuet et décalé.

    Et pour finir le voyage, laissez vous entrainer par la pop du parisien Mona & Co, avec « A Lil’ Pop Thing », sorti en 2003 sur la compilation « No Tag No Music » réunissant la fine fleur de l’électro française de l’époque, de quand on était jeune et beau, en fait…

    On se quitte sur la bombe house « Pick Up » du DJ et producteur allemand DJ Koze sortie cette année sur le label Pampa Records. Et là, d’un coup, plus tellement envie d’aller dormir…

    Allez, salut maintenant ! See you soon on the Moon !

    Soumettez-nous vos morceaux sur notre Page Soundcloud.

     

     

     

     

    Haute : Shut Me Down

    [youtube id= »mmWr0rXeeh8″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Boulevard 95 : Watch

    [youtube id= »-rWlazua3uU » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    L’Impératrice  : Vanille Fraise (Edit)

    [youtube id= »iZAqaykiS70″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Ruck P : Spring in La Coruña

    [youtube id= »XlwVDGU2XEk » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Joyce Wrice : Good Morning (Original Mix)

    [youtube id= »OOSP4OV1dfc » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Ace Tee : Bist Du Down? (feat. Kwam.E)

    [youtube id= »-n7toRFqURk » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • Snoop Dogg et Jamie Foxx te font un son quand tu veux !

     

     

    Quand tu demandes à Snoop Dogg et Jamie Foxx d’improviser un son dès le matin…

     

    En mai 2018, Snoop Dogg et Jamie Foxx se retrouvaient de bon matin dans les studios de l’émission de radio « Sway In The Morning » animée par Sway Calloway.

    Snoop Dogg a d’abord parlé du bon vieux temps, de Tupac et Biggie Small, de son dernier album « Bible Of Love » et de sa relation avec Suge Knight. Puis de manière assez inattendue, les deux compères Snoop et Jamie se sont lancés dans un freestyle de malade. Jamie Foxx donnait le tempo avec une touche RnB quand Snoop lâchait quelques punchlines qui démontrent qu’il est toujours dans le game. Et là, d’un coup la magie opère… Le rappeur nous crédite d’une petite impro de derrière les fagots, dont il a le secret. Simple et efficace…

    « I said nuh nuh nuh nuh nuh nuh nuh nuh… no. »

    Pour l’intégralité de l’émission du 16 mai 2018, c’est ici.

     

    [arve url= »https://www.youtube.com/watch?v=w1eNRpQeHk0″ align= »center » maxwidth= »900″ /]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sway’s Universe

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sway In The Morning

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sway’s Universe YouTube

     

     

     

  • Jeremy Ellis, le rythme dans la peau

     

     

    Jeremy Ellis est un monstre… Il est aujourd’hui considéré comme un des maîtres incontestés du « finger drumming », technique de production musicale visant à jouer séparément chaque élément, rythmique ou mélodique, au pad, sur une machine de type sampleur-séquenceur.

     

    Jeremy Ellis grandit à Detroit, dans une famille d’instrumentistes qui l’initie dès son plus jeune âge au piano. Il découvre le tambour et les percussions en fréquentant la fanfare et tombe amoureux des boîtes à rythmes à l’adolescence…

    Reconnu pour sa technique hors du commun et son impressionnante dextérité, Jeremy Ellis partage la scène avec The Roots en 2015 au cours d’une tournée et devient l’égérie commerciale de Native Instruments pour la promotion de « Maschine », concurrent de la MPC d’Akai. À son contact, n’importe quelle machine à boutons ou à pads se transforme en un orchestre de latin-funk-voodoo digital qui suscite un émerveillement proche de la transe…

    Le voir jouer, c’est avoir l’impression que des doigts lui poussent… Incroyable !

     

    Retrouvons Jeremy Ellis & The Roots lors d’un concert à Philadelphie le 04 juillet 2015.

    [youtube id= »K5qln3j2otY » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Et pour le plaisir au Café Dodo en 2013, durant le Beat Fighter Tour.

    [youtube id= »g3eXQg8uREE » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • Avicii, mort d’un ange

     

     

    Tout commence en Suède, dans une chambre d’adolescent de Stockholm. Des copains, un logiciel de musique (FL Studio) et de nombreuses nuits blanches plus tard, « Lazy Lace », un remix de la musique du jeu vidéo « Lazy Jones » est au point. Ce sera la toute première pierre blanche à paver le chemin vers le succès d’Avicii.

     

    Tim met sa musique en ligne sous plusieurs pseudos, afin de maximiser ses chances de diffusion sur les réseaux (Timberman, Tim Berg, Tom Hangs). Il crée sa page MySpace et le succès arrive dès 2007. Dix ans plus tard, on découvre un Avicii au sommet de sa gloire, adulé tant par des centaines de milliers de fans que par des rock stars et des célébrités d’envergure planétaire telles que Madonna, David Guetta, Coldplay, Robbie Williams ou Martin Garrix.

     

    « Les quatre ou cinq premières années, tout a été grandiose, reconnaît l’auteur du tube Wake Me Up ! Parce que c’était un kiff total. »

     

    [youtube id= »IcrbM1l_BoI » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Mais très vite, le rêve vire au cauchemar. On assiste, gênés et révoltés, à la lente descente aux enfers de ce jeune adolescent trop vite entré dans une vie d’adulte adulé, et jeté sans autre ménagement dans la fosse aux fans, nuit après nuit, plongé dans un rythme infernal qui ne lui permet plus ni de se reposer, ni de penser, ni de se nourrir correctement.

     

    « Les fans étaient super heureux et moi j’étais super mal. Les concerts n’en finissaient pas. Quand j’avais envie de taper dans les murs, je m’arrêtais deux mois mais je n’arrivais pas à me détendre en pensant aux nouveaux concerts qui approchaient. »

     

    Pris en charge par une équipe de forcenés du succès, des fêtes, de l’argent, des belles villas et des charts, le jeune homme, fragile, happé par la machine infernale de l’industrie du disque, est broyé par les cadences physiquement insupportables des tournées dans le monde entier. On se demande de manière légitime en regardant ce reportage-vérité comment et pourquoi personne de son entourage proche ne lui a dit ou n’a insisté pour qu’il arrête tout beaucoup plus tôt…

    Physiquement atteint d’une pancréatite aigüe, opéré en Australie, on le voit dans une scène totalement surréaliste sorti par ses managers de l’hôpital dès le lendemain de l’opération, faible et sans plus aucune force. Shooté par les fortes doses de médicaments anti-douleurs, le visage pâle, extrêmement amaigri, les yeux dans le vague, tenant à peine assis dans le véhicule qui est venu les chercher à la sortie de l’hôpital, on voit, médusés, un membre de son équipe tapoter sur son smartphone, indifférent à son état, lui proposant le jour même (« dans deux heures ») un rendez-vous avec des journalistes pour une interview de 30 minutes !

     

    [youtube id= »Qc9c12q3mrc » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Malgré quelques mois de repos et une thérapie, le scénario se répète à Los Angeles suite à l’éclatement de sa vésicule biliaire. Victime de douleurs atroces au ventre comme des coups de poignard durant plus de quatre mois, bourré de médicaments à haute dose qui l’ont rendu accro, psychologiquement à bout de forces, victime de crises d’angoisse violentes, de stress intense et fragilisé par la prise d’alcool et de boissons énergisantes, c’est le burn-out.

     

    « Je leur ai dit mille fois que je n’étais plus capable de jouer, que tout cela allait me tuer. » ne cesse-t-il de répéter à ses amis, à son manager, dans le bus qui l’emmène en tournée, dans les villas de luxe louées durant les périodes plus calmes, face à la caméra sans que jamais personne ne l’entende, sourds à son mal-être, avides d’argent, de succès, et de sensations fortes. 800 concerts en huit ans. Un concert tous les trois jours… Soit autant de prises d’alcool et de nuits de fêtes sans sommeil. « Ma vie est dominée par l’angoisse, se justifie-t-il. Mon ressenti, c’est que tout cela a trop duré ! Ça fait huit ans que mon corps essaye de me dire ça… »

     

    Le 20 avril 2018, Avicii est retrouvé mort dans un hôtel du Sultanat d’Oman. Le 26 avril, dans une lettre ouverte, la famille évoque la thèse d’un suicide et révèle qu’Avicii luttait contre ses démons : « Notre très cher Tim était une âme artistique fragile qui cherchait des réponses à des questions existentielles. Un perfectionniste qui a voyagé et travaillé dur, à un tel point qu’il a souffert d’un stress extrême. (…) Quand il a pris sa retraite, il voulait trouver un équilibre pour être heureux dans sa vie et sa musique. Il a vraiment lutté avec ses pensées sur le sens de la vie, du bonheur. Il ne pouvait pas continuer de la sorte et voulait la paix ».

    Selon Variety, un album posthume serait sur les rails, c’est en tout cas ce qu’a confirmé Neil Jacobson, le patron du label Geffen Records, qui connaissait bien le musicien. « Honnêtement, c’était sa meilleure musique depuis ces dernières années, il était très inspiré, tellement excité, a-t-il confirmé au magazine spécialisé. Nous allons essayer d’obtenir des conseils de la part de la famille, puis tout le monde mettra la main à la pâte et essaiera de faire ce que Tim aurait voulu que nous fassions… »

    A découvrir le documentaire musical « True Stories » réalisé par Levan Tsikurishvilien en 2017 pour Netflix.

     

     

     

     

  • Nathaniel Rateliff & The Night Sweats, entre tristesse et jubilation

     

     

    L’Américain Nathaniel Rateliff et son groupe, The Night Sweats, viennent de sortir « Tearing At The Seams », un album dans lequel la musique sert une forme de lâcher prise. Ils seront en concert au Trianon à Paris le 9 avril.

     

    Il n’y a qu’à voir Nathaniel Rateliff, bonhomme imposant, autant que sa barbe, entouré de ses Night Sweats sur scène : l’expérience est intense. Alors, pour ce deuxième album, l’idée était de retranscrire cette énergie indescriptible et inhérente au live sur les douze pistes d’un disque creusé en une semaine dans le désert du Nouveau-Mexique.

     

    « C’est une façon de rassembler, notre soul, en quelque sorte. On joue la plupart des titres en direct, dans la même pièce, et j’ai le sentiment que ça apporte un côté plus authentique. Et puis, c’est ce que nous faisons sur la route depuis trois ans. Je voulais que notre entente sur scène, en tant que musiciens, se retrouve sur l’enregistrement. Nous sommes quasiment comme des frères. C’est bon pour le groupe qu’on se soucie les uns des autres. »

     

    La soul, le blues, la country, peut importe l’étiquette, pourvu que le groupe serve une musique débordante, jubilatoire, mais pas que… Car selon le bassiste des Night Sweats, et meilleur ami de Nathaniel Rateliff, Joseph Pope : « la juxtaposition entre la tristesse et la jubilation, c’est ce qui fait la vie. Vous ne pouvez pas être uniquement heureux ». Il faut avoir vécu bien des choses pour chanter de cette façon, il faut aussi avoir en tête de divertir le public, assommé par une époque très peu souvent joyeuse, notamment aux Etats-Unis.

     

    « Avoir un public nous donne une responsabilité. Non pas que nous soyons un groupe politique, mais on veut rassembler tout le monde, et dire que oui, nous vivons une période sombre, mais essayons de voir tout ce qui nous rassemble, et pas ce qui nous sépare. »

     

    On pense aux génies de Stax Records, label qui accueille Nathaniel Rateliff en son sein, on pense au Delta du Mississippi, propre à transformer les galères en musique de joie. On pense surtout que la soul authentique survivra encore longtemps, tant qu’il y aura d’aussi bons disques pour l’entretenir.

     

    Nathaniel Rateliff & The Night Sweats, « Tearing At The Seams » (Stax Records/Caroline). Album disponible.

     

    [youtube id= »TFuzPO1rURU » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • Happy Birthday, Mr Gainsbourg

     

     

    Le 2 avril 2018, Serge Gainsbourg aurait eu 90 ans. À cette occasion, France 5 diffuse le documentaire « Gainsbourg, Art(s) et Essai(s) » et un coffret de 4 CD accompagnés d’un DVD propose plus de 70 chansons, dont de nombreuses ont été interprétées par d’autres artistes que lui, de Brigitte Bardot à Juliette Greco, en passant évidemment par Jane Birkin.

     

    Serge Gainsbourg fut un artiste surdoué. Un interprète, bien-sûr, mais aussi un auteur : « A l’inverse des autres qui ont des idées que font véhiculer les mots, moi, ce sont des mots que véhiculent les idées ». Et de mots, sa tête de chou en était pleine… Avec presque 500 chansons écrites en trente ans de carrière, Serge Gainsbourg fut un auteur-compositeur prolifique. Il a écrit pour tous les grands noms de la chanson française. Pourtant, en tant qu’interprète, le jeune Lucien Ginsburg connait des débuts mitigés.

     

    [youtube id= »eWkWCFzkOvU » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    « Les premières expériences de scène de Gainsbourg sont désastreuses. Il a trop le trac et incarne un personnage qui ne ressemble en rien à ce qu’est un chanteur normal à l’époque. Ça commence très mal mais il va persévérer. L’enregistrement le plus remarqué du « Poinçonneur des Lilas », ça n’est pas celui de Gainsbourg mais celui des Frères Jacques. » (Bertrand Dicale, auteur de « Tout Gainsbourg » – Editions Jungle)

     

    [youtube id= »uqnews4C0g8″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Serge Gainsbourg suit donc le parcours habituel d’un auteur-compositeur à l’époque, qui essaie de percer comme interprète, mais qui reste essentiellement chanté par les autres. Il a alors la chance d’être adoubé par Juliette Greco, qui enregistre ses chansons  et le prend en première partie de ses concerts.

     

    [youtube id= »GEpaVG3As-c » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Une fois le succès obtenu en devenant la plume de Juliette Greco, il va susciter l’engouement de bien d’autres chanteuses.

     

    [youtube id= »tMCfnLAKRl8″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Le désir est un thème récurrent dans les textes du grand Serge, mais ce grand timide joue à les faire chanter par des femmes.

     

    « Il aime que des femmes chantent ses mots. C’est ce qu’il fera avec Zizi Jeanmaire, Régine ou Greco, et évidemment France Gall. Mais avant Gainsbourg, jamais un auteur n’aurait écrit ces paroles-là pour une femme. Sauf que lui a osé… Quand il fait chanter à France Gall dans « Poupée de Cire, Poupée de Son » qu’elle n’est qu’une gourde sans cervelle, car c’est ce qu’elle chante dans les faits, il trouve cela beaucoup plus intéressant. » (Bertrand Dicale, auteur de « Tout Gainsbourg » – Editions Jungle)

     

    Gainsbourg est un parolier malin, intelligent. Il ne va pas simplement jouer sur des évidences telles que « amour, toujours, caresse, tendresse », mais il va plus exceller dans l’art de l’écriture que l’on pourrait qualifier de « piégée » : «  Je choisis toujours des rimes en axe, ixe… C’est beaucoup plus difficile. Au départ, je n’ai pas d’idée, mais le mot me donne les idées ».

     

    [arve url= »https://vimeo.com/119921095″ title= »Françoise Hardy : « Comment Te Dire Adieu »  » description= »Dim Dam Dom (1er mars 1969) » align= »center » maxwidth= »900″ sticky_pos= »top-left » loop= »no » muted= »no » /]

     

    Gainsbourg pratique beaucoup le jeu de mots. Souvent, le mot est à double-sens, quand il n’est pas à double-sens sexuel, comme dans « Les Sucettes » en 1966. Et puis, il y a ces chansons magnifiques écrites pour Bardot ou Birkin.

     

    [youtube id= »VPOYtC1n5bE » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Pour les garçons, il est en revanche moins inspiré. Il compose des chansons fortes pour Jacques Dutronc, mais ce ne sont pas des paroles qui mettent en danger l’image ou la posture culturelle de ses interprètes. Cependant, il retrouve parfois cette façon de renverser l’échiquier, avec une chanson comme « Joujou à la casse », un texte dans lequel il fait dire à Alain Chamfort que les petites fans, les filles qui sont amoureuses de lui, il n’en veut plus.

     

    [youtube id= »nJnTP6yeH6w » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Gainsbourg ne rend pas les armes pour autant et persiste. En 1979, avec son album « Aux Armes et Caetera », il devient enfin un interprète reconnu. Avec le succès, ses collaborations se font de plus en plus rares, même si certaines feront date.

     

    [youtube id= »yu1-ZeQ-leI » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    A ne pas rater le documentaire « Gainsbourg Art(s) et Essai(s) » dimanche 1er avril à 09h25 sur France 5.

     

     

     

  • Printemps de Bourges 2018 : Les femmes en force

     

     

    La programmation définitive du 42ème Printemps de Bourges a été dévoilée au début du mois. La thématique de ce cru 2018 est « Femmes ! » : elles seront en force du 24 au 29 avril.

     

    De Véronique Sanson à Catherine Ringer, en passant par Brigitte, Charlotte Gainsbourg, Shaka Ponk, ou encore Sandrine Bonnaire, les femmes sont à l’affiche de ce 42ème Printemps de Bourges.

    Un choix cependant loin d’être imposé par « l’actualité sordide de ces dernières semaines », comme l’explique Boris Vedel, le directeur du festival. « Le Printemps a toujours eu la fibre féminine. Mais cette année, nous avons tous été touchés par le décès de Simone Veil, et on a voulu lui rendre hommage. Je pense que nous sommes à ce jour le seul festival qui peut se targuer d’avoir une programmation à 50 % féminine ».

    Mais, au-delà de cette originalité, le Printemps 2018 a été fidèle au credo qu’il s’est fixé depuis plus de quarante ans : « Création, découvertes et émergences ». C’est ainsi qu’aux côtés des talents reconnus comme Orelsan, Ran’N’Bone Man, Bigflo et Oli, Laurent Garnier ou Eddy de Pretto, les Inouïs, comprenez les jeunes pousses, auront cette année encore la part belle.

     

    « Faire la fête dans la ville »

     

    Autre point d’orgue de cette édition, l’effort appuyé sur le label « Le Printemps dans la ville » qui a pour mission de développer encore un peu plus le off du festival, qui se joue dans les bars et les restaurants. « Nous lui avons réservé une nouvelle scène, qui sera installée place Cujas. » note Boris Vedel. « Nous voulons vraiment rendre au public, en accès libre, tout ce qu’il nous a apporté depuis toutes ces années. Avec une meilleure communication. »

    Du côté des créations, la belle ouvrage aura lieu cette année dans la cathédrale de Bourges, avec un hommage rendu à Léonard Cohen, pour un spectacle judicieusement titré Hallelujah. Le Printemps 2018 et ses quelque 150 artistes sont sur les rails. Rendez-vous en avril.

     

    « Le Printemps de Bourges doit devenir, pour tous ceux qui s’intéressent à la chanson, un lieu de création, d’expression et de confrontation sur la chanson d’aujourd’hui. ». C’est par cette phrase que, fin 1976, se présente un concept nouveau : un festival de chanson, en plein cœur d’une ville moyenne de province, pendant les vacances de Pâques.

     

    Alors que s’annonce la 42ème édition du Printemps de Bourges, nous pourrions conjuguer cette phrase au présent. Il suffirait de remplacer le mot « chanson », devenu trop restrictif aujourd’hui, par « musiques actuelles » ou « musiques populaires », et nous retrouverions presque à l’identique l’esprit et la forme du premier Printemps de Bourges, tels que l’entendaient son fondateur Daniel Colling et ses complices Maurice Frot et Alain Meillant.

    En 41 ans, il est passé à Bourges plus de 4 000 artistes et groupes. Quatre décennies d’histoire des musiques populaires, Léo Ferré et Dominique A, NTM et Juliette Gréco, U2 et Cesaria Evora, Jean-Louis Murat et Jacques Higelin, les Têtes Raides et Anne Sylvestre…

     

    [youtube id= »8c3aupm3M3A » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Printemps de Bourges 2018

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Programme

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] L’Histoire du Printemps