Catégorie : Musique

  • Nicolas Jaar change le plomb en or

     

     

    Quand Nicolas Jaar change le plomb en or, ça donne quelque chose comme ça…

     

    Alors voilà, quand on s’appelle Nicolas Jaar, on va dénicher un obscur morceau de soul gospel, « Jesus Is My Friend », du groupe The Helen Hollins Singers, extrait de leur album « He Gave It To Me » sorti en 1982 sur le label Savoy Records, un morceau bien dans son jus que l’on pourrait qualifier de « back in the days ». Mais quand on s’appelle Nicolas Jaar, on y décèle immédiatement l’efficacité redoutable des vocals, empreints de cette ferveur propre aux artistes gospel à sans cesse proclamer leur amour de Jesus.

     

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    Un remix bien groovy et Soul 80’s à souhait, lâché sur fond de Coupe du Monde, servi à la sauce américano-chilienne…

     

    Nous remontons donc à l’année 2014, en pleine Coupe du Monde au Brésil. Nicolas Jaar avait promis d’offrir en téléchargement gratuit un morceau inédit si le Chili remportait son 8ème de finale contre le Brésil, justement, mais le petit génie américano-chilien est bon joueur, et malgré la défaite de son équipe le 28 juin à Belo Horizonte, il postait quand même via la page Soundcloud de son label Other People cet édit au titre évocateur, « Consolation »…

    Il nous livre ainsi une version revisitée du « Jesus Is My Friend » de The Hellen Hollins Singers, groupe de gospel/soul ayant sévi dans les années 80, que le compositeur électro a ressorti de ses cartons en guise de lot de consolation. Un concentré de fraicheur groovy et de good vibes, qui s’achève sur un sample d’harmonica emprunté au western culte « Il Etait Une Fois Dans l’Ouest », pour un track finalement assez loin des ambiances housy et chamaniques auxquelles Nicolas nous avait habitués cette année-là avec son projet Darkside

     

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  • Version Originale | Julien Doré

     

     

    En 2007, Julien Doré propose au public sa propre version de la chanson « Moi… Lolita », rendue célèbre sept ans plus tôt par Alizée. C’est d’ailleurs le premier single qu’il sort, quelques mois à peine après sa victoire à la Nouvelle Star.

     

    Et pourtant, cette version aurait pu ne jamais voir le jour. C’est ce que révèle Frédéric Quinonero dans sa biographie consacrée à Julien Doré, « Globe-Trotter » (parue aux Editions Carpentier en 2015), dans laquelle le biographe explique que Mylène Farmer, qui n’est autre que l’auteure du morceau, n’aimait pas du tout les modifications apportées au texte original par le chanteur, les trouvant trop vulgaires.

    Julien Doré nous dévoilait à l’époque : « Je souhaitais glisser “aphorisme dadaïste”, puis “bar blues” au lieu de “bas bleus”, et “donner ma langue aux chattes” à la place de “chat” ».

    En ce qui me concerne, je préfère me souvenir de la reprise…

     

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  • Cliff Martinez, du coeur dans les synthés

     

     

    Certaines collaborations entre réalisateurs de films et compositeurs furent plus des alchimies que de simples associations artistiques.

     

    Steven Spielberg et John Williams, Tim Burton et Danny Elfman, David Cronenberg et Howard Shore, Jacques Audiard et Alexandre Desplats, Jacques Demy et Michel Legrand, Sergio Leone et Ennio Morricone… ou Steven Soderbergh et Cliff Martinez.

    Une alchimie, une fusion, les lient les uns aux autres, devenues indissociables de tout processus entre l’écriture du projet et la mise en forme, et ce jusqu’au montage. Tous ces binomes ont chacun une spécificité, à savoir si la musique a été composée pour le film ou le film réalisé pour illustrer la musique.

    On sait par exemple que Sergio Leone tournait avec la musique déjà composée en amont, ce qui lui permettait d’être en parfaite adéquation avec le score de Morricone, ou bien que Williams a toujours eu besoin de voir toutes les images pour coller au mieux au rythme et à la tonalité du film.

    Cliff Martinez, ancien batteur du groupe Red Hot Chili Peppers, commence sa carrière de compositeur en signant la B.O. de « Sexe, Mensonges et Vidéo » de Steven Soderbergh, avec qui depuis il entretient une collaboration étroite, sorte de fil rouge entre tous ses films.

    Le compositeur de la musique de « Solaris » du même Steven Soderbergh, lui-même remake du « Solaris » d’Andreï Tarkovski sorti trente ans plus tôt, a sa propre marque de fabrique, son propre langage. Alliant toujours l’électronique à quelques passages instrumentaux joués avec des instruments classiques, le son est toujours flottant, comme suspendu, ce qui confère au film qu’il illustre ces ambiances si particulières.

    Que cela soit donc pour « Solaris », pour la géniale série « The Knick » ou encore pour trois films réalisés par Nicolas Winding Refn, « Drive », « Only God Forgives » et « The Neon Demon », la musique de Martinez est une protagoniste à part entière des films qu’elle habille.

    Malgré l’emploi des machines et la répétition des samples, il y a une véritable chaleur, une viscéralité qui imprègne chacune des mélopées s’échappant jusqu’à nos oreilles. Sa musique nous enveloppe, nous caresse, nous lèche. Amniotique et sensuelle, sa musique est une femme…

    Pour les plus férus de musiques de films, on peut sans problème dire que Cliff Martinez représente le prolongement de ce qu’avait déjà entrepris Stewart Copeland, l’ancien batteur du groupe Police, qui lui aussi s’était frotté en son temps à cet exercice, avec notamment son chef d’œuvre, la B.O. de « Rumble Fish » (« Rusty James ») de Francis F. Coppola, et cette recherche de sonorités échantillonnées, ouattées et caressantes.

    La musique électronique au cinéma ne naît pas avec Martinez, certes. Avant lui, Wendy Carlos (« Shining », « Orange Mécanique » ou « Tron » en 1982) s’était déjà lancé dans cette direction. Et avant lui Jerry Goldsmith qui dès la fin des années 60 avait expérimenté pour le film « The Illustrated Man » des sonorités étranges jouées par les premiers synthétiseurs de l’époque.

    Si on joue aux archéologues, on peut même remonter jusqu’en 1956 avec le film « Planète Interdite » dans lequel Louis et Bebe Baron inventent une sorte de symphonie électronique à l’aide d’un appareil appelé le Ring Modulator, l’ancêtre du synthétiseur. Il s’agit là du tout premier film de science fiction de cette ampleur et de la première bande originale entièrement obtenue avec des sonorités électroniques.

    A Hollywood aujourd’hui, et même en France d’ailleurs, il est à déplorer cette frilosité excessive concernant la place de la musique dans le processus d’un film. Trop de facilité avec le sempiternel recours au symphonique ou à d’hideuses illustrations violonneuses.

    Bref, un nouveau score de Cliff Martinez, c’est donc toujours l’excitation au rendez-vous, et la découverte de ce qu’il aura encore sorti de son chapeau pertinent pour nous ravir.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

     

  • Chloé, Version Live

     

     

    Grand nom de la musique électronique, la Française Chloé sort une version live de son dernier album en date, « Endless Revisions », paru en 2017. Parfaite démonstration du sens profond des vingt ans de carrière de cette boulimique du son, qui a toujours su communier et partager avec son public.

     

    Considérée comme un véritable ovni de la scène électro minimale, Chloé transporte, hypnotise, étonne et dérange parfois. C’est une volonté de sa part de casser les clichés, en tentant toujours de se démarquer et d’installer ce léger décalage nécessaire à son équilibre, mais sans prétention ni arrogance. Après vingt ans de carrière marqués au sceau de la discrétion, son public est toujours présent, assidu et pointu ; ce public qu’elle électrise par ses rythmes martelés et cette attitude « Rock’n’Roll » qui lui colle à la peau. Et cette communion avec ses fidèles se ressent évidemment dans ses sets… Elle parvient avec finesse à allier les basses qui s’étirent en contraste et les tempos lents caractéristiques de la minimale à des instruments analogiques comme guitare, batterie ou encore saxo.

    DJing, live, bandes originales, production, collaborations… Bref, on peut le dire, Chloé ne s’arrête jamais.

     

    « M’enfermer dans une yourte et travailler sur un disque, c’est un fantasme, bien entendu, mais concrètement inenvisageable… »

     

    Chloé est née à Paris, d’un père basque et d’une mère anglophone ; pour la petite anecdote, ses parents se sont rencontrés à Ibiza, et l’expression « être destiné à » prend ici tout son sens ! Dans l’appartement parisien des Thévenin, des étagères pleines à craquer de vinyles… Ses parents l’enrobent délicatement d’un univers musical riche et très varié, allant du jazz au rock en passant par le classique.

    Elle commence ainsi très jeune à s’intéresser à la composition et débute cet apprentissage musical de longue haleine en tâtant de la guitare. Elle en joue d’ailleurs encore aujourd’hui. A dix-huit ans, elle découvre le monde de la musique électronique, à une époque où ce courant était encore peu médiatisé. Elle participe à des raves, commence à sortir en club (Palace, Folie’s Pigalle, Rex Club…) et naît en elle le désir de commencer à mixer. Elle achète ses premiers vinyles, l’histoire est en marche…

    C’est donc à cette époque, à la fin des années 90, que sa fusion avec la musique électronique s’initie. Car oui, entre Chloé et l’électro, on peut aisément parler de fusion, d’évidence. La déferlante minimale débarquée tout droit d’Allemagne commence à se répandre dans toute l’Europe.

    S’ensuivent alors des rencontres déterminantes pour la suite de sa carrière, en particulier au Pulp, club lesbien mythique qui a fermé ses portes en 2007, dont elle deviendra résidente. Chloé y fera la connaissance de Jennifer Cardini, Sextoy ou encore Fany Corral. Un groupe d’amies se forme, une famille… Avec son partenaire et complice Ivan Smagghe, programmateur chez Radio Nova, elle fonde le label Kill The Dj, considéré comme une antre d’alchimistes qui cherchent sans cesse à conjuguer les contraires.

    Elle se produira aussi beaucoup à l’étranger lors de grosses tournées (Barcelone, Berlin, Tokyo, New York). En Allemagne, elle s’amourache du club « Robert Johnson » situé en périphérie de Francfort, là même où elle fait ses gammes et en devient résidente.

     

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    En 2002, Chloé sort un maxi inattendu sur le label Karat, « Erosoft », contre-pied absolu de ce que l’époque réclamait en matière de tube formaté. On nageait en pleine électroclash et elle balançait une poignée de chanson Lo-fi… Elle enfonce le clou en 2004 avec une compilation mixée d’une rare subtilité, intitulée « I Hate Dancing », non sans se départir de son esprit provocateur et d’autodérision. Les maxis « Take Care » et « Sometimes » marquent à leur tour l’époque. De week-end en week-end, les meilleurs clubs lui offrent une place d’honneur et Chloé se produit également dans de grands festivals tels que Mutek, Marsatac, Sonar…

    Elle réalisera en 2006 un mix album à quatre mains incroyable – et volontairement indéfinissable – en collaboration avec son ami Ivan Smagghe. « Dysfunctional Family » sort sur leur label Kill The Dj, avec encore et toujours le même respect du dancefloor et cette idée folle à la clé : vouloir le rendre plus beau, plus doux, plus intelligent et plus ouvert.

    En 2007, Chloé sort son premier véritable album, « The Waiting Room », toujours prompte à mélanger dans son chaudron une culture musicale très étoffée et des textures minimales résolument dancefloor. Tout au long de cet opus, on perçoit la volonté de Chloé de retranscrire un univers intime, avec des titres comme « I Want You » ou encore « Be King to Me », sans pour autant renier les rythmiques. Une flopée de plaques tectoniques se caressent ici pour mieux se mêler là, glissant de morceaux expérimentaux pétris de musique dite savante aux pulsions vitales et autres beats martiaux toujours très subtilement agencés.

    « The Waiting Room » forme ainsi un puzzle ambitieux, qui propulse les troubles du cœur sur la piste de danse et prend le danseur par la main. Chloé y voit l’aboutissement d’un projet sur lequel elle a travaillé sur la longueur, entre ses remixes, ses maxis et ses dates de tournées.

    Au début de l’année 2009, elle lance le projet « Plein Soleil », avec Krikor, son frère d’armes, ainsi qu’un nouveau cd mixé, « Live at Robert Johnson ». Émouvant, sombre et sensuel, il sonne comme une suite logique au mix à quatre mains évoqué plus haut.

    2010 marque la sortie de son deuxième album, « One in Other ». Sur ce disque, la patte Chloé, c’est tout le contraire du son qu’elle conçoit dans les clubs et pour ses sets, avec beaucoup de mid et de downtempo, des beats peu accrocheurs pour qui voudrait danser. Chloé nous délivre une musique abstraite mais évocatrice, froide mais bourrée d’humanité, et qui reste de l’électro sans renoncer à faire du rock, comme la batterie de « Distant », le saxo de « You » ou la fin de « One in Other » nous le démontrent. Et quand « One Ring Circus » vient s’enchaîner, on frôle l’apothéose, qu’on atteint définitivement avec « Slow Lane ».

     

    « Travailler la place des sons dans l’espace, c’est mon moteur. »

     

    En 2017, Chloé nous revient donc avec « Endless Revisions », qui n’est finalement que le troisième album d’une carrière qui s’étend sur deux décennies. Et sa version live, sortie le 11 janvier 2019, est l’exemple parfait de la capacité d’adaptation permanente d’une artiste en pleine maturité, qui peut aujourd’hui passer aisément du club techno au festival généraliste.

     

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    Plus nerveux et plus aérien, le live raconte toujours une histoire différente, en fonction du moment et de l’endroit, quand la version sur disque n’est qu’un instantané : « Je me sers de l’énergie que je partage avec le public, pour revisiter en direct. C’est donc un travail qui a été mûri au fil de mes lives, les uns après les autres. Et sur chaque live, les moments sont différents. De nouvelles choses en sortent à chaque fois, des sortes d’accidents ; c’est un live sans fin… », explique-t-elle.

     

    « Chaque live est différent, nourri parfois de petits accidents, c’est un peu un live sans fin. »

     

    « Faire des sets qui peuvent durer entre deux et six heures, c’est ce qui me plaît. Et d’ailleurs, plus je joue longtemps, plus j’ai le temps d’installer progressivement tous les éléments du puzzle. Tout ça, c’est comme un jeu de construction… Jouer pendant quatre heures des choses qui sont systématiques et entêtantes, ça peut être génial, mais en ce qui me concerne, au bout d’un moment, je m’étouffe moi-même… »

     

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    Figure de la culture club à ses débuts, Chloé Thévenin symbolise ce qu’est devenue la musique électronique. L’heure est à la diversité, aux collaborations, aux intersections entre genres a priori opposés. Et c’est tout sauf une passade, pour elle.

     

    « Personnellement, ça n’est pas comme ça que je vois les choses. Je ne suis pas du genre à me dire : « tiens, c’est à la mode, donc je vais le faire ». Une chose est sûre, on assiste à une démocratisation de la musique électronique, une fusion des genres : on a moins envie de leur mettre des étiquettes. »

     

    Et ça tombe bien, car les étiquettes, Chloé les utilise seulement pour classer sa formidable collection de disques et de sons…

     

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    Chloé, « Endless Revisions Live » (Lumière Noire Records). Album disponible.

    En concert le 26 janvier à Paris (Elysée Montmartre)

     

     

     

  • David Guetta : David avant Guetta…

     

     

    Né en 1967 à Paris du signe du Scorpion (51 ans cette année), platiniste et remixeur, David Guetta sort son premier single en 2001 (« Just a Little More Love ») suivi de l’album éponyme en 2002. Douze ans plus tard, il est le patron incontesté de l’électro pop.

     

    On trouve de nombreux articles dans la presse sur David Guetta. Mais très peu sur Pierre David… A Instant City, nous nous sommes interrogés : qui était Pierre David avant Guetta ?

    Né à Paris, il a grandi dans la capitale et y a fait la fête. Son papa est restaurateur. A treize ans, il est davantage attiré par l’univers électro que par l’ambiance punk. A la télévision, c’est l’époque de l’émission « Hip Hop » dans laquelle l’animateur Sydney invite des rappeurs à scratcher, popularisant ainsi une musique sans réel instrument : le scratching et le sampling.

    Il fait ses études de droit à la faculté de Nanterre Paris X mais c’est la musique qui va le happer. Il devient ainsi une des figures des nuits parisiennes. D’abord disc-jockey, il se lance dans des mix sets (enchaînements fluides de plusieurs musiques, généralement en fondu pour éviter les silences, pré-enregistrés et avec un calage de tempo pour garder un rythme uniforme).

    Le Troll, la Factory et le Broad, aux Halles, deviennent son terrain de jeu et sont les trois premières boîtes dans lesquelles il a mixé. A l’époque, c’est la House puis l’Acid House qui cartonnent et l’échantillonnage devient à la mode. On prend un extrait musical, un son, et on le réutilise en boucle dans une nouvelle composition musicale.

     

    « Quand j’ai commencé à paris, le DJ était anonyme, un moins que rien. Un jour, je suis allé à Londres, et j’ai vu que là-bas, où la musique house cartonnait déjà, toutes les lumières étaient braquées sur lui. J’ai investi toutes mes économies dans des disques d’électro et à mon retour, j’ai passé un marché avec les patrons de boîtes qui m’employaient : je renonce à mon cachet mais, en contrepartie, je fais ma propre programmation et ma propre promo », déclare-t-il dans une interview.

     

    Il mixe sur Radio Nova, au Palace, au Broad, aux Bains-Douches, à la Centrale, au Rex… Pierre David sympathise avec Kien, un directeur artistique freelance qui organise des soirées branchées et travaille aussi au Broad. Ils deviennent amis et s’associent. Le Broad devenant trop petit, c’est Kien qui propose à David que les soirée « Unity » se fassent au Rex Club dont il est le directeur artistique.

    Kien et Guetta multiplient les voyages à Londres, New-York et dans tous les grands clubs du monde pour voir ce qui se fait de mieux ailleurs. Ils importent des concepts en France et vendent leurs prestations aux plus grands clubs : le Rex, la Centrale ou le Boy, puis au Club Folies Pigalle en 1990 et au Queen sur les Champs-Elysées en 1992, dont il devient le directeur artistique.

    Il rencontre alors Cathy dans une boîte de nuit du Sud de la France. Elle est serveuse aux Bains-Douches. Il est timide et introverti. Ils se marient en 1992. La suite, nous la connaissons tous. David devient Guetta, mixe à Ibiza en 1996, puis dans des festivals internationaux avec sa soirée clef en main, « F**** Me I Am Famous », et le nom « Guetta » se décline désormais comme une marque sur une variété de supports, rendu célèbre grâce à son premier album « Just a Little More Love » sorti en 1991 et vendu à 250.000 exemplaires.

    Aujourd’hui, une soirée avec le patron mondial de l’électro pop (selon DJ Magazine) se négocie autour de 35.000 euros…

     

     

     

  • Everybody calls me… Giorgio

     

     

    « My name is Giovanni Giorgio, but everybody calls me… Giorgio. »

     

    Giorgio Moroder, la légende de l’italo disco, s’affiche en cartoon dans un nouveau court-métrage animé, réalisé par Nicolo Bianchino. L’artiste américain met en images l’histoire contée par Moroder, alors en quête du « son du futur », dans le morceau « Giorgio by Moroder », extrait de l’album des Daft Punk sorti en 2013, « Random Access Memories ».

     

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    Article de Morane Aubert

     

     

     

  • Silk Rhodes, back to the 70’s

     

     

    S’il y a bien un mot qui qualifie le mieux le label californien Stones Throw Records, c’est probablement « qualité ». De Tuxedo à Mild High Club, en passant par 7 Days Of Funk (Snoop + Dam-Funk) et Knxwledge, Stones Throw ne lésine pas sur le talent. C’est sûrement la raison pour laquelle un artiste au moins du label figure invariablement dans chacune des playlists d’Instant City…

     

    Et puis, il y a Silk Rhodes… Le duo, originaire de Baltimore, est composé du producteur Michael Collins et du chanteur Sasha Desree. Silk Rhodes, c’est de la soul, mais réduite à son plus simple appareil. Les deux compères ont donc débarrassé leurs morceaux des artifices inhérents à ce style musical, pour mettre en avant le groove, bien brut de décoffrage, ou encore cette atmosphère 70’s, lancinante et psyché à souhait, qu’on peut retrouver sur le track « Pains ». Chez Silk Rhodes, on retrouve les Beach Boys, ou encore du Lenny Kravitz de l’époque « Let Love Rule ».

    Leur premier album éponyme « Silk Rhodes » est sorti en 2014 sur Stones Throw Records. A découvrir d’urgence…

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Silk Rhodes

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Stones Throw Records

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Tuxedo

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Mild High Club

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] 7 Days Of Funk

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Knxwledge

     

     

     

  • J’ai Peur des Crabes de retour avec son nouvel Ep « Cocobongo »

     

     

    Ne vous fiez pas à son nom, le type derrière « J’ai Peur des Crabes » n’a pas vocation à être rangé dans la catégorie des petites frappes. Bien au contraire, le montréalais à l’origine du projet aime taper dans le dur, avec son esthétique musicale qui tabasse autant qu’elle sait transpercer le coeur. On vous dévoile en avant-première française le clip de « Cocobongo », extrait de son nouvel EP.

     

    Un beau jour d’hiver 2017, J’ai Peur des Crabes se révèle au monde avec son premier EP, « MAAAAD ». Gonflé à bloc après avoir grillé sous la lumière des internets, Emmanuel Alias – aka l’homme-instrument-grand manitou derrière le projet – récidive et en infante un deuxième, « Cocobongo », condensé de tout ce qu’il sait faire et de tout ce qu’on aime à la fois. De façon un peu plus explicite, la recette consiste à combiner garage, psychobilly, rythm ’n’ blues, folk et rock psyché tout en faisant en sorte que le tout paraisse hyper naturel. Et elle est tellement bien exécutée que des noms tels que The Pretty Things, The 13th Floor Elevators ou The Cramps nous viennent en tête quand on l’écoute, là, comme ça.

    « Cocobongo » est le titre phare de cet EP éponyme. Emmanuel Alias y est ici rejoint par Vincent Khouni, également membre de Double Date With Death et Video Futur. Il est accompagné par un clip autoproduit qui nous donne méchamment envie d’utiliser la très fréquente et sacro-sainte appellation « psychédélique », tant tout ici y fait écho. Jugez en par vous même…

     

    Article : Elora Quittet pour le magazine Kiblind

     

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  • Aloe Blacc | Before The Fame

     

     

    Entendre Aloe Blacc pour la première fois, c’est comme découvrir Lenny Kravitz, à la sortie de son premier album « Let Love Rule » en 1989. Ou encore voir arriver Keziah Jones sur le marché, en 1992, avec son hit planétaire « Rhythm Is Love ».

     

    Aloe Blacc débute sa carrière en 1995, au sein du groupe Emanon, mais c’est son titre « I Need a Dollar », premier extrait de son deuxième album « Good Things » sorti en 2010, qui lui assurera une reconnaissance internationale.

    Et lorsqu’on réalise de surcroit qu’Aloe Blacc a sorti ses trois premiers albums solo, entre 2006 et 2010, chez Stones Throw Records, le label que nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises dans notre Mag, et qui compte dans ses rangs Silk RhodesTuxedoMild High Club, ou Knxwledge, pour ne citer qu’eux, la boucle est bouclée…

    Alors, retrouvons Aloe Blacc en juin 2010, quelques mois avant la sortie de « Good Things », avec deux extraits live de son deuxième album.

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Aloe Blacc Official

     

     

     

  • Haute prend de la hauteur

     

     

    Avec son dernier single en date « Shut Me Down » sorti en octobre 2017, le duo français Haute s’impose peu à peu dans le paysage musical comme un de ses espoirs parmi les plus sérieux. 

     

    Nous découvrions Haute en septembre 2014, avec leur premier titre « Down » publié sur leur page Soundcloud et dans la foulée sur la compilation Nova Tunes 3.0. Cette jolie bluette mélangeant sonorités rythmées, sampling et voix suaves, au croisement du hip-hop électronique (proche de l’univers de Flume) et de la pop soulful, nous laissait déjà présager un avenir radieux pour nos deux comparses.

     

    https://soundcloud.com/hauteofficial/down

     

    S’ensuivent ensuite deux Eps, « Reciprocity » et « Nuit » sortis respectivement en 2015 et 2016, qui posent les bases de ce que sera définitivement le son « Haute », entre groove électronique, esthétique funky, nappes vaporeuses et pop soulful, et qui retranscrivent bien l’univers d’un groupe à deux facettes qui se complètent parfaitement. On pourrait d’ailleurs dire de cette dualité qu’elle est totale puisqu’elle se ressent tant dans leur musique que dans l’histoire qui lie les deux artistes.

    Car les deux membres du duo Haute, Anna Magidson et Romain Hainaut, étaient décidément faits pour se rencontrer. Après une enfance passée en Californie pour la première et à New York pour le second, c’est dans la même rue de Montréal que ces deux Français emménagent et dans la même université (Mc Gill) qu’ils étudient tous les deux la musique et la philosophie. Les coïncidences ne s’arrêtent d’ailleurs pas là : en 2010, ils rentrent finalement en contact via un groupe musical sur Facebook (créé par Romain), et commencent à partager leurs affinités musicales… sans jamais s’être rencontrés.

    Cette rencontre, elle se fera finalement par hasard à 5.500 km de chez eux, à Paris, alors que les deux jeunes gens sont en vacances chacun de leur côté. C’est à l’occasion de ce premier rendez-vous qu’Anna et Romain réaliseront qu’il est grand temps pour eux de rentrer en studio ensemble, ce qu’ils feront à Paris, par l’intermédiaire de Diez Music, pour enregistrer leur premier titre « Down ».

    En 2016, le destin, encore lui, cogne une nouvelle fois à leur porte, en les invitant à venir présenter au grand public « Rêverie », titre qui sera sélectionné pour devenir la signature sonore de la chaîne d’hôtels Sofitel, assurant au morceau une diffusion mondiale.

     

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    Aujourd’hui, leur dernier titre « Shut Me Down » constitue tant la suite logique que la synthèse de l’histoire de Haute. Blasé et Anna créent en symbiose : ils écrivent, composent, partagent, enregistrent et font vibrer chaque morceau à deux. Une alchimie que l’on retrouve donc sur le morceau « Shut Me Down » et qui nous a séduits. On vous invite d’ailleurs fortement à suivre le duo dans le futur, car tant de signes du destin ne peuvent être ignorés. En attendant, on vous laisse découvrir la version live du morceau sur la plateforme contemporaine Colors Berlin.

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Sources » class= » » id= » »]

    © Article de Chloé Lecerf pour Cyclones Magazine

    © Article de Tawfik Akachar pour Villa Schweppes

    © Photo à la Une par Louise Carrasco