Catégorie : Evénements

  • La série événement du printemps 2017 : Big Little Lies

     

     

    C’est la nouvelle mini-série événement du printemps : un casting de folie (Nicole Kidman, Rees Whiterspoon, Laura Dern, Shailene Woodley) et une pléïade de seconds rôles. Derrière la caméra, Jean-Marc Vallée, le réalisateur canadien de l’oscarisé « Dallas Buyers Club » et au scénario, David E. Kelley (The Practice, Ally McBeal, la loi de Los-Angeles). 

     

    Débarqué en France le lundi 20 février 2017 sur OCS, 24 heures après sa première diffusion aux Etats-Unis, le « Desperate Housewives » à la sauce HBO était attendu de pied ferme par tous les amateurs de séries américaines.

    Le pitch : le quotidien de trois femmes en Californie, au cours des trois jours ayant précédé un meurtre dans la riche communauté de Monterey. Sont-elles coupables ? Ont-elles un lien avec ce crime ? Si oui, lequel ? L’histoire est tirée d’un roman éponyme de l’australienne Liane Moriarty. Au fil des épisodes, le spectateur pénètre dans la vie de ces trois femmes au foyer, leur couple, leur sexualité, jusqu’à leurs souffrances profondes dissimulées derrière le vernis. Un drame entêtant de sept épisodes qui semble avoir plu aux critiques.

    Jean-Marc Vallée, le réalisateur des épisodes de la saison 1, confirmait il y a quelques jours que « Big Little Lies » conserverait le format de mini-série et que, par conséquent, elle ne connaîtrait pas de deuxième saison. « Il était prévu que ce soit un projet unique, et la fin laisse les téléspectateurs imaginer ce qui peut se passer après. Si nous faisons une saison 2, nous casserons ce bel objet que nous avons créé et le gâcherons » confiait le réalisateur au site internet Vulture.

     

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  • Depeche Mode : Esprit, es-tu toujours là ?

     

     

    Cela n’aura échappé à personne et surtout pas aux fans qui sont légion, auxquels j’appartiens d’ailleurs depuis 1982 : Depeche Mode a sorti son nouvel album, « Spirit », en février 2017.

     

    L’ayant écouté au moment de sa sortie (mais écouté de nouveau depuis, je vous rassure…), mon premier sentiment à chaud était, hélas, que ce nouvel opus de Depeche Mode est d’une inconvenante paresse artistique. Pourtant produit par James Ford, à qui l’on doit entre autres les albums des Foals, Artic Monkeys ou encore The Last Shadow Puppets, on s’attendait à une rencontre intéressante entre les quinquas de Basildon et le son pop et novateur de tout un pan de la nouvelle scène anglaise. Le résultat en l’état fait juste « Sploutch » tant tout se traîne ici. Des morceaux mous, sans réelle saveur ni mélodie fédératrice, auxquels le groupe nous avait pourtant habitués jusqu’à présent. Où est passée l’étrangeté des textes, en symbiose avec une musique inimitable et entêtante ?

    Depuis « Sounds Of The Universe », il faut d’ailleurs bien avouer que seuls deux ou trois morceaux émergeaient souvent d’une mélasse musicale assez indigeste. Martin Gore et Dave Gahan arrivaient malgré tout à nous faire encore dresser les poils avec quelques pépites telles que « Wrong » ou « Should Be Higher » sur l’album « Delta Machine ». En revanche, le reste se noie dans une électro soul répétitive à grands coups de riffs de guitare pseudo-bluesy et de sonorités Bontempi rappelant « Speak & Spell » ou « A Broken Frame », leurs deux premiers albums sortis respectivement en 1981 et 1982… Quant au chant de Dave Gahan, il est redevenu bien hasardeux…

     

    Nous découvrions donc il y a quelques semaines le premier single extrait de « Spirit », « Where’s The Revolution »… Autant dire, sans bête jeu de mot, que si vous y cherchez une quelconque révolution, ça n’est pas dans cet album que vous allez la trouver.

     

    Certes, en tendant bien l’oreille, avec une concentration maximale, on peut prétendre reconnaître dans quelques morceaux de ce nouvel opus ce qui faisait le sel de Depeche Mode. Mais plus généralement, mon Dieu, comme c’est maigre… On assiste à une sorte de grand recyclage de ce qui a faisait la splendeur de ce groupe, que l’on se surprend malgré tout à redécouvrir dans des morceaux hâtivement torchés, comme pour répondre tant que faire se peut aux obligations contractuelles.

    Et quand on nous annonce des dates de tournée pour des concerts en devenir, alors que le trio se trouve encore en studio, on sent bien que les derniers albums de Depeche Mode sont davantage des prétextes pour mieux vendre des billets pour les stades que pour compléter toujours un peu plus leur discographie.

    D’ailleurs, les fans ne s’y trompent pas et semblent se moquer de toutes ces nouvelles chansons lénifiantes, car finalement, ce sont toujours les mêmes anciens standards que l’on entend lors des tournées.

    Dans ce contexte, « Spirit » restera sans doute leur pire album à ce jour…

     

     

     

  • Rencontre avec une artiste-peintre : Charlotte Angeli

     

     

    Mardi 15 février. J’arrive devant un immense portail vert en fer forgé, quelque part dans une rue de Levallois-Perret. Charlotte Angeli m’attend pour une interview. Nous avons découvert cette artiste-peintre quelques mois plus tôt, lorsque nous avions rencontré son père : Daniel Angeli, paparazzi des années Bardot, Newman, Jagger, Lennon, Taylor, puis Deneuve, Gainsbourg et de tant d’autres stars. Elle nous avait bluffés par son talent, son authenticité et cette formidable histoire d’amour familial devenue aujourd’hui une marque de fabrique. Car l’histoire de la fille ne peut s’écrire sans celle du père, même si Charlotte a un prénom qui n’a pas attendu après le nom de son père pour être connu et apprécié. Elle ne peut pas s’écrire non plus sans celle de ses grands-parents : Odette, la grand-mère paternelle et Bernard son grand-père maternel, tous deux peintres également.

     

    « Petite, je baignais dans ce milieu d’artistes. A la mort de mon grand-père, ma maman a retrouvé parmi ses toiles la toute première peinture que j’avais faite et que mon grand-père avait conservée précieusement. »

     

    Une jeune fille sur la plage en robe bleue balayée par le vent, tenant son chapeau pour ne pas qu’il s’envole. Ce même tableau qu’elle a conservé et qu’elle me montre aujourd’hui parmi ses trésors. Devenue étudiante, Charlotte fait une école de stylisme et étudie l’histoire de l’art. Ce qu’elle aime, c’est la matière et les couleurs. Son rêve : une carrière à l’international. Pour l’heure, un foutu code nous sépare encore. Charlotte vient à ma rencontre et nous sommes heureuses de nous serrer à nouveau dans les bras. Elle me guide à travers une cour, puis me fait entrer dans un immense loft aux murs très hauts et au plafond de vitres. Le père photographe et la fille artiste-peintre se sont trouvés là un écrin digne de leur talent pour abriter leurs œuvres.

     

    « Toute la famille s’est installée là début janvier. Mon père, ma grande sœur Caroline, ma mère et moi. Tout le monde participe au projet, chacun selon ses compétences. Il y a aussi mes deux frères, 17 et 20 ans. Ils viennent un week-end sur deux. »

     

    Le projet dont parle Charlotte, c’est un espace pour stocker et conserver les œuvres, un autre pour les exposer et encore un autre pour travailler : un atelier pour peindre, un bureau pour gérer l’administratif. Il y a du pain sur la planche ! L’espace est immense. Au sol, du béton ciré gris. Au milieu de l’immense loft, quatre colonnes de béton peintes en gris et terminées par des moulures. D’immenses murs blancs très hauts, parfaits pour exposer des tableaux ou des photographies, et en guise de plafond, une incroyable verrière. Un paradis pour artistes… Cette immense pièce est divisée en plusieurs blocs : un coin bureau équipé d’un ordinateur pour l’administratif mais aussi pour regarder, trier, scanner les photos de Daniel. Un showroom pour exposer les œuvres du père et de la fille, un atelier pour peindre. Une nouvelle année, un nouveau projet et un nouveau départ pour toute la famille. Exaltant.

     

    « Papa et moi sommes des artistes. Nous passons beaucoup de temps, moi à peindre et papa à trier et choisir ses photos. Nous n’avons pas le temps de travailler notre communication, de gérer les appels, de répondre aux demandes de rendez-vous, d’expositions ou d’interviews. Nous recevons énormément d’appels et de messages. Il fallait du monde pour s’en occuper. Nous avions besoin d’un agent pour mettre en avant notre travail, vendre les œuvres. Sans parler de toute la logistique de la vie quotidienne. C’est une vraie PME familiale. »

     

    Cet agent, c’est Elisa, la mère. Et à la gestion administrative on trouve Caroline, la sœur, également présidente du Fonds de dotation.

     

    « Ma mère a un rôle très important : c’est notre fée Clochette. Elle connait toutes les histoires des photos de mon père. Elle porte un regard particulier sur la carrière de papa. Elle a vécu avec lui. Elle sait beaucoup de choses qui peuvent aider dans la mise-en-scène des photos. »

     

    L’idée, c’est la suivante : Daniel Angeli, le père, a pris près de 50 millions d’images. Ces images représentent un patrimoine énorme que la famille souhaitait préserver. Pour cela, elle a créé un fonds de dotation. Un cadre juridique plus léger que celui d’une fondation et qui permet, de façon non lucrative, de développer et d’exposer ce trésor. Il s’agit à la fois de protéger et de faire connaître l’oeuvre de Daniel Angeli. L’utilisation ou le prêt des photos sera conditonné au versement d’une subvention, un don, qui servira à financer le fonds.

     

    « L’idée est de trier les photos par séries. Par exemple « Les peintres », « Les acteurs », « Saint-Tropez », « Saint Bart », « Les nones »… Dans chaque série, on visionne les photos à la recherche d’images inédites qui n’ont pas été montrées ou publiées à l’époque. Papa visionne les planches contact et les négatifs. Il sélectionne une image forte. On scanne, on envoie au labo, on fait imprimer. Certaines photos restent « pures » : elles seront exposées en tant que photos, telles quelles. D’autres seront peintes. Nous avons la chance de disposer, avec ce fonds de 50 millions d’images, d’une source intarissable sur tout un tas de thèmes. L’oeuvre de notre père, ce n’est pas que du « people ». Il y a du vrai reportage photo. Papa avait pris des photos de la cité Falguière, d’une prison, sur des tournages de films, ou encore lors d’un voyage au Cambodge pour l’UNICEF. Il appelle ça « faire du sujet » ou « la vie ». Ce sont des idées de thèmes à travailler. »

     

    Une sonnerie de porte interrompt notre discussion. On vient livrer un meuble-vitrine dans lequel seront exposés des appareils photo et divers objets appartenant à Daniel Angeli. Dans un angle de la pièce, à côté d’un piano blanc, trône un mannequin habillé d’une veste baroudeur, sac de photographe reporter sur l’épaule, appareil photo autour du cou et chapeau sur la tête. Le décor du showroom prend forme. Elisa, Charlotte et Caroline, mère et filles, installent le nouveau meuble contre l’un des hauts murs blancs. Mon regard s’arrête sur une peinture de Charlotte posée contre un pan de mur. Sur une photographie de Paul Newman arrivant en gare de Cannes pour le festival prise par Daniel, Charlotte a peint des marguerites, le pull en rouge et des lettres : « 6h00 du matin. Gare de Cannes » et cette phrase : « de l’influence des rayons ANGELI sur le comportement des marguerites ».  Après une petite discussion entre elles sur la position des étagères et la couleur des ampoules d’éclairage, le travail reprend comme si de rien n’était. Elisa passe un coup de fil à Mylène Demongeot, marraine du Fonds de dotation, pendant que Charlotte répond à une interview et que Caroline m’explique le fonctionnement de la PME familiale. Puis Charlotte m’explique sa toile :

     

    « Chaque pièce est unique. Elles ne portent pas de nom mais elles ont chacune une histoire. Aucune œuvre ne sera refaite, sauf si j’ai une demande particulière : à ce moment-là, ce sera forcément le même thème, mais traité avec une photo différente (la précédente ou la suivante de la même série, par exemple) et à un autre format. Les œuvres sont répertoriées en fonction de leur thème, de la personnalité représentée sur l’image, comme ici la « Newman sortant du train ». Paul Newman était attendu au Festival de Cannes pour accompagner sa femme Joan Wodward qui était à l’affiche du film que lui-même avait réalisé, « De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites » en 1972. Mon père a eu une info : il n’arriverait pas à l’aéroport, mais en train à 6h00 du matin en gare de Cannes. C’est comme ça qu’il a pu le shooter. Il a été le seul à avoir des images ! »

     

     

     

    « Chaque œuvre tire des éléments de son histoire : les marguerites rappellent l’affiche du film sur laquelle Joan Woodward se tient au milieu d’une prairie. Le titre, « 6h du matin gare de Cannes », parce que papa est allé le paparazzer ce jour-là, à son arrivée à la gare. Le titre « de l’influence des rayons gamma » me fait penser aux noms des trois grosses agences de presse de l’époque qu’étaient Gamma, Sipa et Angeli ; c’est pour ça que j’ai mis Angeli à la place de Gamma. La veste rouge rappelle le manteau rouge de l’actrice sur l’affiche. « No Way » c’était déjà sur le train « Access ». Cela signifie : ne venez pas par là ; c’est une grosse expression chez les stars. Cette année-là, Paul Newman avait refusé toutes les séances photo. Mon père a été le seul à réussir à capturer cette arrivée à la gare. »

     

    Les premières œuvres de Charlotte concernant ce projet ont été vendues cet été à Saint-Tropez. Charlotte en avait apporté quelques-unes afin de faire une sorte de test pour savoir si son travail allait plaire au public. Lors d’une interview de Daniel Angeli sur la plage, alors qu’il était venu présenter son livre de photos au salon du livre de Roquebrune-cap-Martin, on dispose ces œuvres en guise de décor d’arrière-plan. Daniel Lagrange, directrice de l’Hôtel de Paris, un prestigieux palace 5 étoiles, demande aussitôt la série entière, douze tableaux, pour les exposer dans le hall de l’hôtel.

     

    « Elle m’a dit : « vous êtes à l’aube de votre naissance. Vous avez un talent incroyable ». Les œuvres étaient en expo-vente. On a eu pas mal de retours. Beaucoup de monde voulait nous contacter après ça pour nous passer des commandes, nous faire des propositions d’expositions, écrire des articles. Il a donc fallu créer des sites officiels où nous joindre sur les réseaux sociaux, facebook et instagram, puis trouver quelqu’un pour alimenter ces pages avec notre actualité. Nous avons commencé à recevoir pas mal de messages auxquels il fallait répondre. C’est ma sœur Caroline qui a pris cet apect-là en main. »

     

    Charlotte est ensuite contactée, par l’intermédiaire de Mylène Demongeot, marraine du Fonds de dotation, par la Fondation Brigitte Bardot. Cette dernière organise une vente aux enchères destinée à ramener des fonds pour la Fondation, une vente animée par Mylène Demongeot, Henri-Jean Servat et le commissaire priseur de  la salle de vente Rossini. Le principe : un artiste sélectionné offre une de ses œuvres sur le thème « Brigitte Bardot » à la Fondation pour la mise aux enchères. Charlotte et Daniel proposent une œuvre sur une photo de Brigitte à la Madrague prise par son père, « Brigitte Bardot sur le ponton de la Madrague à Saint-Tropez », d’après une photo de Daniel Angeli (Technique mixte sur toile. 100 x 150 cm, vendue 4 000 euros le 5 novembre 2016)

     

     

     

    « On reconnaît le village de Saint-Tropez, village que j’ai placé à l’envers comme si Brigitte Bardot y songeait, comme dans une bulle de bande-dessinée. J’ai refait les matelas typiques et très connus de la Voile Rouge, la mythique plage privée de Pampelonne à Ramatuelle. Brigitte avait ces matelas de Paul, le patron des lieux. Et le Vichy pour les robes Vichy bien connues de Bardot. Depuis cette vente aux enchères, je suis rentrée au Art Price, un peu comme une société quand elle entre en bourse et de fait, peut être cotée. »

     

    Plusieurs éléments font le caractère unique du travail de Charlotte Angeli. Tout d’abord, il y a le support : une photo originale, unique, prise par son père, Daniel Angeli. Puis il y a le travail de mise-en-scène ; chaque photo possède son histoire. Une histoire racontée par Daniel ou Elisa : ce jour-là, dans ces circonstances particulières, il s’est passé telle ou telle chose. C’est à partir de ces anecdotes que Charlotte imagine sa peinture par-dessus la photo. Et c’est ce troisième élément qui est également important.

     

    « Je n’ai droit qu’à un seul essai. Je ne peux pas me permettre de me tromper car la photo a été imprimée et cela a un coût. Lorsque je mets mon premier coup de pinceau, puis tous les autres, il faut que je sois sûre de moi. Je ressens alors de la peur.  Peur de gâcher le travail de mon père, d’écraser sa photo. Mais c’est une bonne peur. Certaines photos me rappellent une histoire et mon histoire à travers mon père. Quand je vois une photo de mon père, vierge, je me dis « waow ». Je me replonge dans l’histoire, je réfléchis quelques jours, je fais des esquisses, des croquis et après je me lance. Il y en a qui sortent tout de suite et d’autres qui sont plus ou moins longues, qui mettent plus de temps et pour certaines techniques de travail, ça peut mettre des heures. Pas le droit de rater mais souvent les plus grandes erreurs ont fait les plus grands tableaux. Renverser un pot de peinture, par exemple, qui au rinçage donnera un effet. Une fois fini, je trouve que c’est bien, c’est un beau mélange de deux talents qui s’entremêlent. Ca matche parce que je suis la fille de mon père. Je ne suis pas déçue en général, même si je n’ai pas une grande confiance en moi. »

     

    Mais ce dont Charlotte est la plus fière, c’est d’avoir donné une seconde vie au travail de son père.

     

    « Le monde de l’Art est demandeur d’anecdotes et de légendes sur les stars. Cela permet d’offrir une nouvelle vie aux photos de mon père. Mes peintures permettent également de porter un regard nouveau sur ces images. Bien sûr, on utilise pour le moment des photos connues afin d’attirer le public et les investisseurs amateurs d’art ou collectionneurs. Mais dans un second temps, nous aimerions au contraire faire vivre toutes les photos encore inconnues qui dorment dans des cartons et qui sont pourtant dix fois plus fortes émotionnellement parlant. Je suis  fière de sa carrière, de sa manière de capter les choses, de la chance qui l’a poursuivi. Je suis fière de l’avoir retrouvé car cela a fait naître ce projet. Je suis fière qu’on arrive à partager tout simplement ensemble. Le lien qu’on voit sur la photo a toujours existé mais on a chacun de la pudeur et mêler nos passions plutôt que nos sentiments personnels me semble une bonne idée. On est artistes, on n’est pas comme les autres, on a du mal à exprimer nos sentiments autrement que dans notre art. Alors, de ce coté-là, on se comprend bien. Il me laisse totalement m’exprimer. Il ne regarde plus du tout ce que je fais sur ses photos comme ça pouvait être le cas au début. J’ai maintenant carte blanche. On communique sur l’histoire de la photo avant de peindre. J’ai besoin de parler avec lui de l’image. Ensuite, je vais faire des recherches sur l’histoire du personnage : je me renseigne sur sa biographie, sur son parcours, je fais des croquis et je réfléchis sur le matériau à utiliser. Petite fille, j’étais frustrée de ne pas pouvoir dessiner, alors j’ai créé des techniques qui me sont personnelles et le dessin me vient petit à petit. J’utilise également la coulure dans mes peintures. La coulure, il faut la maîtriser. Elle doit être droite et nette. Ce n’est pas couler pour faire couler. J’ai toujours signé comme ça. Je préfère que mon passé coule… Il y a une vraie expression, c’est un peu le temps qui s’écoule, pour moi ça marque quelque chose profondément, c’est mon sablier, le temps qui passe. Ce qui est compliqué ; c’est que je ne peux utiliser la photo qu’une seule fois. Je ne peux pas faire d’essais, puis tout effacer. Je n’ai droit qu’à une seule chance. C’est pour cette raison que je dois bien me préparer avant, savoir exactement où je vais et ce que je veux faire avant de me lancer. »

     

     

     

    Charlotte Angeli est pleine de projets : plusieurs de ses toiles ont été sélectionnées pour une expo à Saint-Barth, des commandes de particuliers à honorer, une expo sur le thème de la cité Falguières à préparer et un projet sur les peintres photographiés par son père comme Dali, Miro, Chagall, Buffet, Fujita, Baltus, John One… Quant à Daniel Angeli, il n’est pas près d’être à la retraite : il vient d’être sélectionné dans le cadre d’une expo sur Steeve Mc Queen – le bikini – et une rétrospective de son travail dans le quartier du Marais pour cet été. Comment voit-elle son avenir ?

     

    « Je ne me projette pas du tout. Je rêve de création, c’est tout, c’est mon seul objectif. Je suis perchée dans ma peinture. Si je ne crée pas, j’étouffe. Le seul rêve que je pourrais avoir, ce serait des expos à l’international. Tu rencontres des gens, tu t’inspires. C’est la vie qui m’inspire : les plis d’une serviette sur la tête d’une femme qui s’est lavé les cheveux, un passant. Chaque fois que je voyage, je reviens avec des milliers d’idées… Je déteste la routine. J’aime faire des choses nouvelles. Je me dis que l’art c’est trop « open » pour faire toujours les mêmes choses. Avec Charlotte, on ne se dira jamais : « tiens, ça c’est Charlotte », on ne reconnaitra jamais une de mes oeuvres. A force, tu as toujours « une patte », mais les tableaux ont changé. Je ne vais pas faire que de la coulure. J’apprends à faire des choses, donc il y a  des techniques qui apparaissent au fur et à mesure dans mon travail. En ce moment je suis dans le point. »

     

    Le destin est en marche. Les photographies de Daniel sont de plus en plus demandées, pour illustrer un sujet de reportage, pour un décor d’hôtel ou de cinéma, pour une publicité, ou plus simplement une exposition ou un livre. Les toiles de Charlotte sont elles aussi de plus en plus courues, par des particuliers ou pour des expositions. Du travail en perspective dans ces nouveaux locaux où ateliers côtoient archives, laboratoire et bureaux. Les journées s’annoncent bien remplies en cette nouvelle année 2017 pour un avenir qui lui s’annonce radieux. La photo de paparazzi est définitivement entrée dans le monde de l’Art.

     

     

     

    Vidéo de Charlotte en train de peindre :

    https://www.facebook.com/angelicharlotteofficiel/videos/188641138276696/?hc_ref=PAGES_TIMELINE

     

     

     

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  • Julien Doré dépasse ses limites !

     

     

    Du haut de ses 34 ans, Julien Doré mène une grande et belle carrière depuis bientôt dix ans déjà. 

     

    Auteur, compositeur, interprète, mais aussi acteur, le voici de retour sur scène pour faire vivre son quatrième album « & », sorti en 2016.

    C’est devant un décor chic et simple que « Juju » enchaîne les titres de son dernier-né, mais livre également de nouvelles versions de ses précédents tubes tirés de ses trois premiers opus : « Ersatz », « Bichon » et « Løve ».

    Et c’est avec une pointe d’humour que Julien Doré s’excuse de ne pas chanter « Moi, Lolita », mais laisse une large place à « Kiss Me Forever », « Paris-Seychelles », « Caresse », mais aussi l’actuel « Le Lac ».

    Accompagné de six amis, qui plus est musiciens, le gagnant de la Nouvelle Star 2007 emmène le public au fil de ses paroles et de ses mélodies, tout en jouant divinement bien du piano, de la guitare et de son indémodable ukulélé.

    Après plusieurs rappels, relancés avec succès, Julien Doré vient saluer la foule hissé sur sa moto !

    Deux heures de spectacle sublimes ….. et silence !

    Tout comme le Dieu Midas, ayant lui-aussi des talents de musicien, tout ce que touche Julien semble se changer en Or.

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Julien Doré Officiel

     

     

     

  • Oscars 2017 : quoi de neuf cette année ?

     

     

    Les Oscars, c’est le 26 février !

     

    La 89ème cérémonie des Oscars se déroulera, comme chaque année, au Dolby Theatre de Los Angeles. On en entend un peu moins parler cette année, sans doute parce qu’il n’y a pas de grand suspense autour de grands noms de stars planétaires, comme cela pouvait être le cas par exemple avec Leonardo DiCaprio l’an passé. Cette année, l’enjeu principal, c’est la diversité. C’est Jimmy Kimmel, acteur, animateur de télévision et humoriste, surtout connu pour le show qu’il anime sur la chaine ABC, le « Jimmy Kimmel Live », qui jouera le rôle de maître de cérémonie. Voici les principales attentes de cette soirée :

     

    ✓ La nomination d’Isabelle Huppert dans la catégorie « Meilleure Actrice » pour son rôle dans le film formidable de Paul Verhoeven, « Elle ». Un rôle âpre et difficile, joué à la perfection par l’actrice. Le film, prévu un temps pour être tourné aus Etats-Unis avec une actrice américaine, s’est avéré impossible à tourner dans ce pays, selon le réalisateur, en raison d’un sujet trop sulfureux et de l’impossibilité de trouver une actrice prête à mettre en danger son image et à assumer le rôle. Verhoeven avait pensé à Nicole Kidman, Sharon Stone ou Diane Lane pour la version anglaise, Marion Cotillard pour la version française. Isabelle Huppert, finalement choisie, sera donc la 17ème actrice française nommée aux Oscars dans la catégorie « Meilleure Actrice ». Seules Marion Cotillard (2008), et avant elle Simone Signoret (1960) et Claudette Colbert (1935), ont réussi le pari gagnant. Cerise sur le gâteau, c’est Leonardo Di Caprio qui remettra l’Oscar…

     

    ✓ La compétition entre une belle brochette d’acteurs pour le « Meilleur Acteur », même si notre préférence va à Vigo Mortensen pour son rôle dans « Captain Fantastic », seule nomination pour ce film.

     

    ✓ Un nouveau record peut-être pour le film le plus nommé, « La La Land » de Damien Chazelle, avec 14 nominations, ce qui constitue déjà en-soi un record. Il lui faudrait obtenir 11 statuettes pour battre « Titanic » qui avait lui aussi fait l’objet de 14 nominations en 1998. Suivent « Premier Contact » de Denis Villeneuve et « Moonlight » de Barry Jenkins, dont c’est le second long métrage. Une entrée dans la cour des grands qui peut lui assurer la reconnaissance nécessaire pour obtenir les crédits de ses prochains films. Son premier long métrage « Medicine for Melancholy » (2008) avait été tourné en quinze jours, avec un budget de seulement 13.000 dollars. Un prix qui représenterait son ticket d’entrée à Hollywood.

     

    ✓ Contrairement à l’an passé où l’absence d’Afro-Américains avait créé la polémique, on se souvient notamment des propos de l’épouse de Will Smith, Jada Pinket-Smith qui avait boycotté la cérémonie, cette année l’Academy a pris soin de nommer plusieurs représentants de cette communauté et ce, dans des catégories maitresses : « Meilleur Film » avec « Moonlight », « Meilleur Réalisateur » avec Barry Jenkins, « Meilleur Acteur » avec Denzel Washington, 2 trophées, 6 nominations, « Meilleur Acteur dans un Second Rôle » avec Mahershala Ali, « Meilleure Actrice dans un Second Rôle » (Viola Davis, Naomie Harris, Octavia Spencer). Après deux ans d’omission, les acteurs et actrices issus des minorités sont enfin à l’honneur. Avec 7 nommés, c’est même un record. L’actrice Viola Davis, nommée deux fois aux Oscars pour son rôle dans « La Couleur des Sentiments » en 2011 et  « Doute » en 2008, a déjà remporté un Emmy Awards en 2015 pour son rôle dans la série télévisée de Shonda Rhimes « Murder » dans laquelle elle campe une avocate impitoyable. A cette occasion, elle avait été très remarquée pour son discours émouvant de remerciements : « La seule chose qui différencie les actrices de couleur des autres, ce sont les rôles. Vous ne pouvez tout simplement pas gagner un Emmy pour des rôles que vous n’avez pas ».

     

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    C’est sa 3ème nomination aux Oscars. L’une de ses meilleures occasions de remporter une statuette. L’Inde est quant à elle également représentée par Dev Patel, ce qui est très rare, l’Academy étant assez timorée avec l’Asie.

     

    ✓ Enfin, dernier élément de suspense pour ces Oscars 2017, c’est bien entendu l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. La cérémonie risque peut-être de prendre un tour politique et les paillettes de laisser la place aux discours ciblés, d’autant plus si les nommés afro-américains passent derrière le micro après avoir obtenu une récompense. Contrairement à Cannes ou aux Césars, on ne remerciera pas les collaborateurs divers et variés ou la famille, mais on profitera sans doute de l’opportunité d’une telle audience pour placer quelques bons mots sur la tolérance, la liberté et la fraternité.

     

     

     

  • Thomas Pesquet : In The Air Tonight

     

     

    Nous sommes le 21 juillet 1969. En France, Il est 3 heures 56 minutes et 20 secondes, lorsque l’astronaute américain Neil Armstrong pose le pied sur la Lune, devant 600 millions de téléspectateurs qui assistent, les yeux rivés sur l’écran, à cet instant historique.

     

    J’ai trois ans et demi. Mes grands-parents m’ont réveillé dans la nuit pour assister à l’évènement. Je m’en souviens comme si c’était hier…

    Soudain, l’image s’anime. Une des caméras embarquées à bord du module par Neil Armstrong et Buzz Aldrin commence à retransmettre en direct des images de la Lune. Mais le cadre est inversé. Armstrong le rétablit aussitôt. L’image, en noir et blanc, est trouble et sombre.

    La silhouette d’Armstrong se dessine. Celui-ci descend lentement l’échelle du module lunaire, ne dit rien. Puis il prononce cette phrase, restée célèbre : « Un petit pas pour l’homme, mais un pas de géant pour l’humanité » (« That’s one small step for man, One giant leap for man-kind »).

    Hormis cet événement qui marquera à tout jamais l’inconscient collectif, un autre exploit a été accompli ce 20 juillet 1969. Des images de la Lune ont été diffusées en direct sur Terre…

    Quarante-huit ans plus tard, en suivant les aventures dans l’espace de Thomas Pesquet sur tous les réseaux sociaux, on mesure donc d’un coup l’ampleur de ce pas de géant… Autant en 1969, on pouvait ressentir cette distance incroyable qui séparait le théâtre de cet événement historique de notre poste de télévision, autant aujourd’hui, l’action semble se dérouler dans la pièce à côté.

    Thomas Pesquet poste, tweete, publie et partage sans relâche. Et Thomas Pesquet regarde le rugby à la télé… Etonnant contraste chez ce jeune homme, entre la responsabilité énorme des taches à accomplir qui pèse sur ses épaules et sa vie dans l’espace exposée au quotidien, avec une proximité étonnante.

     

     

     

     

     

     

    Neil Armstrong pose le pied sur la Lune en direct (Archive INA 21 juillet 1969) :

    [youtube id= »X0ITWhat32k » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Ils ont marché sur la Lune – Le document original du 21 juillet 1969 :

    [youtube id= »23tfNEbpaNI » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour suivre les aventures de Thomas Pesquet » class= » » id= » »]

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  • Interview Exclusive | Pierre Jovanovic

     

     

    Pierre Jovanovic est journaliste. C’est quelqu’un de franc, d’honnête et de très direct. Il est l’auteur du livre « Enquête sur l’existence des anges gardiens » sorti en 1993 et ré-édité puis enrichi depuis chaque année.

     

    Tout a commencé en 1988 alors qu’il est en voiture près de San Francisco. Sans savoir pourquoi, il se jette soudainement sur sa gauche. C’est alors qu’une balle traverse le pare-brise, exactement à l’endroit de la place passager où il se trouvait. Il s’agit d’un incident courant aux Etats-Unis. Des snipers se postent aux abords des autoroutes et font un carton sur cible vivante.

    Pierre Jovanovic raconte cette anecdote autour de lui, un peu comme on le ferait sur le mode : « Vous ne devinerez jamais ce qui m’est arrivé ! ». C’est alors que d’autres collègues journalistes lui racontent des faits similaires : « Comment, au moment même de la mort impossible à éviter, quelque chose d’inexplicable leur avait sauvé la vie, quelque chose qui n’avait pas une chance sur un million d’arriver… ». Puis ce sont des correspondants de guerre, des pilotes. Commence alors une longue enquête de six années, jalonnée de lectures, d’interview, de rencontres. D’abord sur les NDE dans des services hospitaliers comme celui de Garches, puis sur les Anges gardiens. Existerait-il un ange chargé de veiller sur nous ? Pour lui, la réponse est clairement « oui ».

    Pierre Jovanovic a accepté de répondre à quelques questions et je souhaite l’en remercier très sincèrement au regard de son habitude de l’exercice.

     

    Instant City : Bonjour, Merci d’avoir accepté de nous accorder du temps. Quelle est votre actualité ?

    Pierre Jovanovic : Mon actualité, c’est avant tout ma revue de presse. C’est surtout ça, mon activité depuis neuf ans. De temps en temps, j’ai des livres qui sortent mais c’est surtout la revue de presse qui m’occupe.

     

    Instant City : On vous sollicite depuis plus de vingt ans à propos de votre livre sur les Anges gardiens : est-ce que cela ne vous lasse pas ? 

    Pierre Jovanovic : Non pas du tout. Ce livre, c’est mon bébé.

     

    Instant City : Comment en êtes-vous venu à prendre la décision de publier ce livre ?

    Pierre Jovanovic : Après l’épisode de la balle qui a traversé le pare-brise, j’ai ressenti le besoin de comprendre ce qui venait de m’arriver. Pas sur l’instant même, mais à force d’en discuter avec des confrères, au moment où je me suis rendu compte que des tas d’autres personnes avaient vécu la même chose. Je n’ai pas percuté tout de suite en me disant que ce n’était pas un hasard mais qu’il s’agissait de l’intervention de mon Ange gardien. Comme je l’explique en détails dans le premier chapitre de mon livre, ce n’est que longtemps après que j’ai fait des connexions entre ce qui m’était arrivé et la notion de « Temps suspendu » que vivent par exemple des personnes ayant vécu des expériences de NDE (mort imminente).

     

    « Moi aussi j’avais oublié. Puis après une enquête sur le phénomène de la vie après la mort, je n’ai pu m’empêcher d’établir un rapprochement entre les expériences aux frontières de la mort et ces anecdotes de journalistes, de photographes et de pilotes sauvés in extremis par une voix ou une action inexpliquée » (Extrait)

     

    Instant City : Après la rédaction de votre article sur les NDE pour « Le Quotidien de Paris », vous écrivez dans votre livre que vous avez préféré, pendant un temps, tout oublier. « Cela m’obligeait à trop réfléchir », ditez-vous.

    Pierre Jovanovic : J’ai lu et enquêté pendant six ans, après mon épisode de la balle, pour essayer de comprendre ce phénomène. J’ai lu tout un tas de livres plus nuls les uns que les autres. Aucun ne répondait à la question de mon expérience. Car quand une telle expérience vous arrive, il y a de quoi vous poser des questions toute votre vie. On vit dans un monde actuellement où tout est expliqué par la science ou par les nouvelles technologies. Accepter qu’il puisse exister une autre réalité, ça n’a pas été évident. C’était difficile pour moi. J’ai lutté contre cette idée. J’ai même pensé que j’étais devenu fou. J’en ai parlé à un prêtre…

     

    « Un homme souriant d’une trentaine d’années (..) Quand je voulus l’orienter sur les anges, le frère X m’arrêta. Il se leva, signifiant la fin de l’entretien et me dit : « Les Anges, les apparitions de la Vierge et toutes ces stupidités, je n’y crois pas. » (Extrait)

     

    Pierre Jovanovic : … alors que ce prêtre était censé être le représentant de cette dimension sur terre. Je pensais faire de mes notes un livre de 200 pages maximum qui n’intéresserait que 3 000 personnes.

     

    Instant City : Ca n’a pas dû être facile à l’époque de convaincre un éditeur avec un tel sujet.

    Pierre Jovanovic : Ca n’a pas été facile du tout, croyez-moi, de proposer le manuscrit à un éditeur car c’était un sujet qu’ils ne connaissaient pas. J’ai essuyé le refus d’une dizaine de maisons d’édition qui s’en sont mordu les doigts ensuite. C’était compliqué d’expliquer qu’il y avait une façon différente d’écrire sur la spiritualité. A l’époque, il fallait que ce soit un curé qui écrive sur ce genre de choses, sinon c’était impossible à accepter.

     

    Instant City : Est-ce facile d’assumer vis à vis de sa famille, de son entourage, de ses collègues de travail, des journalistes etc… que l’on croit que les Anges gardiens existent bel et bien ?

    Pierre Jovanovic : Au début, je pensais qu’on allait me prendre pour un dingue. Pourtant je ne me cachais pas. C’était un sujet qui me passionnait. J’en parlais ouvertement avec toute personne voulant m’entendre. Je pensais que tous mes collègues allaient se moquer de moi, sans parler de toutes les attachées de presse de Paris. Je m’en moquais. Je n’ai pas peur du « qu’en dira-t-on ». De fait, plein d’autres journalistes sont venus me raconter leurs histoires d’Anges gardiens. Le livre a ouvert une porte. Il a validé des choses que des millions de personnes avaient elles-mêmes vécues. Cela fait maintenant trente ans qu’on étudie les NDE. On ne peut plus nier les preuves scientifiques accumulées par des dizaines de milliers de médecins, dont nombre d’entre eux ont écrit sur le sujet. Cela ne relève plus seulement du simple domaine de la foi. Quand vous avez par exemple des pilotes d’Air France, des médecins qui disent tous la même chose, vous ne pouvez plus le nier. On n’est plus comme autrefois dans la crainte. Aujourd’hui les gens parlent ouvertement de ce sujet dans les hôpitaux. Médecins et infirmières parlent des expériences de mort imminente de leurs patients. 90 % des personnes ayant lu mon livre se disent ébranlées et retrouvent la foi. Des musulmans qui ont lu mon livre se convertissent. Cela vous donne la dynamique de ce livre.

     

    Instant City : Ne souhaitez-vous pas répondre aux arguments de vos détracteurs ?

    Pierre Jovanovic : Je n’ai aucun souci avec le fait qu’on se moque de moi. Je ne cherche à convaincre personne. J’ai écrit pour moi, pour mettre noir sur blanc l’ensemble des connaissances accumulées sur le sujet au cours de ces six années de lecture, d’enquête et de recherches sur un thème qui me passionnait. Je suis ravi des effets positifs du livre mais, encore une fois,  je ne cherche à convaincre personne. Je fuis tous ceux qui vous disent : « je vais vous convaincre ». Je crois que le destin de chacun est suffisamment long pour trouver rapidement confirmation de ce domaine dans des moments de douleur ou de perte.

     

    Instant City : Parlons de votre rencontre avec le docteur Kübler-Ross, pionnière des soins palliatifs et de l’accompagnement des personnes en fin de vie.

    Pierre Jovanovic : Il y a eu beaucoup d’autres rencontres. Le docteur Kübler-Ross en est une. Elle m’a donné un certain nombre de cas stupéfiants. Son approche et son expérience m’ont aidé. J’ai retranscrit la totalité de mon entretien avec elle dans mon livre. Après quarante ans d’expériences aux frontières de la mort, elle a eu le temps d’en faire le tour. Elle-même a vécu une expérience colossale sans accident. Elle est passée de l’autre côté et a vu toutes les personnes qu’elle avait accompagnées au long de sa carrière vers l’autre dimension.

     

    Instant City : En postface, vous conseillez à vos lecteurs de parler régulièrement à leur Ange gardien : « Si vous lui demandiez tous les matins de vous guider et de vous conseiller au cours de votre journée, alors seulement cette connexion pourrait s’établir ». Comment fait-on pour parler à son Ange gardien ?

    Pierre Jovanovic : Parlez-lui à haute voix, mettez-le au défi de vous prouver qu’il existe chaque jour. Quand votre Ange commence, il use de plusieurs moyens pour vous faire comprendre son message. Vous le comprenez par des signes, des synchronicités incroyables ou des rêves.

     

    Après cinq ans de lectures et neuf mois de rédaction, Pierre Jovanovic termine cette incroyable aventure de la rencontre avec l’Ange gardien par ces mots : « Ce livre avait pour ambition de convaincre (tiens, tiens), mais hélas je ne sais guère si j’ai atteint mon but et je me garderais bien de vous conseiller, comme San Antonio, que si vous ne croyez pas à l’efficacité de l’Ange gardien après ça, vous n’avez qu’à rapporter ce bouquin à votre librairie, afin de l’échanger contre un livre de cuisine ».

     

    Un grand Merci à monsieur Jovanovic pour le temps accordé à cette interview.

    Interview par Anne Feffer pour Instant City.

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Pierre Jovanovic Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Revue de Presse

     

     

     

  • Picasso et Giacometti, en résonance

     

     

    Jusqu’en février 2017, le Musée Picasso présente la toute première exposition consacrée à l’œuvre de deux des plus grands artistes du XXème siècle : Pablo Picasso et Alberto Giacometti.

     

    Ils avaient vingt ans d’écart mais leurs oeuvres se sont toujours répondues. Picasso et Giacometti sont pour la première fois réunis dans une seule et même exposition. Deux-cents oeuvres, peintures, dessins, sculptures, des deux maitres du XXème Siècle sont présentées à l’Hôtel Salé.

    Les deux artistes qui se rencontrent au début des années 30 avaient des tempéraments bien différents, mais ils ont été influencés l’un et l’autre par le surréalisme et partagent le même questionnement sur la relation au réel.

    Un dialogue et des correspondances artistiques que décrit Catherine Grenier : « Ce sont deux monstres de l’art moderne. Les peintre et sculpteur les plus chers. D’un côté l’Espagnol, de l’autre le Suisse de vingt ans son cadet, Picasso et Giacometti. Deux artistes étrangers qui émigrent à Paris au début du XXème siècle, deux fils d’artiste qui partagent une très grande précocité avant d’inventer un langage révolutionnaire ».

     

    « Ils ont la même facilité, la même virtuosité à représenter le réel, et l’un comme l’autre vont aller vers la modernité » (Catherine Grenier, commissaire de l’exposition).

     

    Dans les années 1910 et 1920, Picasso et Giacometti trouvent l’inspiration et créent de nouvelles formes, de nouveaux motifs, en puisant dans le passé ou les arts extra-occidentaux.

    « Picasso était fasciné par la découverte des milieux de l’avant-garde, de l’art africain, de l’art océanien. Il était aussi fasciné par tout ce que l’on appelait le primitif, et Giacometti, de la même façon, se passionne pour les arts exotiques, pour l’art égyptien, l’art mésopotamien ou l’art des Cyclades. En effet, les objets archéologiques ou ceux provenant d’autres civilisations, d’autres cultures, vont venir nourrir leur vocabulaire artistique » (Catherine Grenier, commissaire de l’exposition).

    Giacometti connait l’oeuvre de Picasso depuis qu’il est arrivé à Paris. Bien entendu, il est émerveillé. Quant à Picasso, à cette époque, il est déjà le grand artiste de la modernité. Lorsque Giacometti organise sa toute première exposition personnelle, en 1932, il est d’ailleurs extrêmement fier de pouvoir annoncer à ses parents que Picasso a été le premier visiteur de l’exposition.

    Après leur rencontre, leur relation s’intensifie tout au long des années 30. Ils se voient presque quotidiennement pendant la guerre, en 1940 et 1941. Leur amitié est d’abord fondée sur un dialogue artistique. Ils parlent d’art, se soumettent leurs oeuvres l’un à l’autre. Eux qui partagent des thématiques communes, qui représentent souvent leur femme dans leurs oeuvres, vont se nourrir mutuellement, de manière consciente ou inconsciente. Leurs créations dialoguent entre elles, et des motifs de l’un peuvent apparaitre dans les oeuvres de l’autre.

    Tous les deux prennent pour thématique principale le corps humain, en particulier le corps de la femme, mais aussi le couple, la sexualité, ainsi que la relation entre l’homme et la femme. Ils se rencontrent au moment du surréalisme, une période durant laquelle les artistes convoquent leurs rêves, leurs fantasmes. Picasso et Giacometti s’expriment d’ailleurs assez librement pour l’époque sur toutes les questions qui ont trait à l’érotisme et à l’amour. Pour eux, le thème de l’érotisme est très étroitement lié au thème de la violence ou à celui de la mort.

    « La Femme Egorgée » de Giacometti est une sculpture qui représente d’abord un crime sexuel, mais cette femme qui est saisie par l’artiste dans une sorte de spasme amoureux ressemble aussi à une plante carnivore, ou à l’incarnation de la mante-religieuse. Cette oeuvre caractérise l’ambiguïté de la relation de Giacometti aux femmes, et à la façon dont il décrit la femme à la fois comme une victime et une prédatrice. On retrouve cette même ambiguïté dans l’oeuvre de Picasso, avec par exemple un couple qui s’embrasse sur la plage, dans un acte de baiser qui est presque une lutte physique, voire même un acte de dévoration…

     

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    Les deux artistes partagent donc des motifs, des préoccupations, mais leurs approches artistiques respectives restent cependant fondamentalement différentes. Pablo Picasso est l’artiste de la composition et de l’assemblage, quand Giacometti est l’artiste de la soustraction et de la simplification. Quant à leurs oeuvres, elles montrent des tempéraments foncièrement distincts : Picasso, solaire et dominateur, agacera forcément un Giacometti discret et toujours dans la retenue. Mais ce qui finira par les séparer définitivement, c’est bien l’éloignement physique. Picasso partira s’installer dans le Sud de la France après-guerre, tandis que Giacometti restera à Paris.

    A découvrir d’urgence au Musée Picasso cette exposition qui met en résonance les deux monstres de l’art moderne, dans une confrontation inédite.

     

    [youtube id= »7mmBwRJMbcM » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Musée Picasso

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Picasso Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Fondation Giacometti

     

     

  • Paul Personne, le retour…

     

     

    Après plus de trente ans de carrière, Paul Personne est de retour pour nous présenter « Lost in Paris Blues Band », son nouvel album né d’une session improvisée aux mythiques Studios Ferber, en compagnie d’artistes d’exception.

    On y retrouve John Jorgenson, guitariste d’Elton John et Bob Dylan, Robben Ford, guitariste de blues et de jazz ayant notamment accompagné Miles Davis, Ron « Bumblefoot » Thal, connu à la fois en solo et pour avoir remplacé Slash dans Guns N’ Roses, ou encore Beverly Jo Scott, chanteuse blues / rock légendaire. Enfin, la section rythmique a été assurée par Kevin Reveyrand et Francis Arnaud, qui ont l’habitude d’accompagner la crème de la variété française.

    Cet album présente treize reprises de standards blues, folk et rock, dont « One Good Man » (Janis Joplin), « Trouble No More » (Muddy Waters), « Watching The River Flow » (Bob Dylan).

    Une totale réussite ! A découvrir d’urgence !

     

     

  • Marilyn : I Wanna Be Loved By You…

     

     

    Marilyn Monroe (1926-1962) est certainement la star la plus photographiée de toute l’histoire du cinéma. André de Dienes, Milton Greene, Philippe Halsman, Eve Arnold, Cecil Beaton, Richard Avedon, Sam Shaw, Ed Feingersh, George Barris, Bert Stern… les meilleurs photographes de son temps l’ont immortalisée, faisant de Marilyn l’icône absolue.

     

    A travers une soixantaine de tirages photographiques, principalement issus de collections privées, et de nombreux supports multimédia, l’exposition « Marilyn » raconte l’histoire de la relation particulière que Marilyn Monroe a toujours entretenue avec la photographie et les photographes. Une relation centrale dans la construction de son image mythique.

    Plus encore que la caméra, Marilyn aimait l’appareil photo et les photographes le lui rendaient d’ailleurs bien. On sait combien Marilyn Monroe s’est prêtée au jeu de la célébrité, renvoyant à chaque paparazzi un sourire éclatant. Très jeune, elle dévore les magazines de cinéma dont les photos idéalisées éveillent son intérêt pour la photographie. Débutant comme modèle puis comme pin-up, elle comprend vite le pouvoir de l’image, dont elle a besoin pour lancer sa carrière cinématographique, et s’en empare. Sa photogénie exceptionnelle et son travail intensif avec les photographes hollywoodiens les plus réputés portent vite leurs fruits et elle apparaît en couverture de nombreux magazines, contribuant au développement de sa popularité comme de son érotisme. C’est sous l’objectif des photographes publicitaires des studios que Norma Jean Baker, petite fille à l’enfance difficile, devient Marilyn Monroe, la star. Les médias construisent l’image toute faite d’une femme joyeuse, radieuse. Or Marilyn est multiple, complexe. Car l’icône a deux faces : celle, solaire et lumineuse, de la blonde et celle, plus sombre, d’une jeune femme perfectionniste, fragile et vulnérable.

    Marilyn noue un dialogue de confiance avec les photographes, plus qu’avec les journalistes ou même les réalisateurs. Elle initie très régulièrement des séances de photographie pour façonner elle-même son image et se défaire du rôle dans lequel l’enferment les médias et les studios hollywoodiens, la Fox en particulier. Marilyn tient à contrôler chaque image – comme sur ces planches contacts de la « Dernière Séance » de Bert Stern, présentée en fin d’exposition, où elle barre les clichés qui lui déplaisent. C’est cette co-construction de son image, révélant la maîtrise du photographe autant que la sienne, qui est ainsi donnée à voir.

     

    [arve url= »https://vimeo.com/187333992″ mode= »normal » align= »center » title= »Marilyn : I Wanna Be Loved By You… » description= »Caumont Centre d’Art » maxwidth= »900″/]

     

    Marilyn : I Wanna Be Loved By You

    Du 22 octobre 2016 au 1er mai 2017

    Caumont Centre d’Art, Aix-en-Provence

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Caumont Centre d’Art Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bert Stern, la Galerie de l’Instant