Catégorie : Culture

  • Les Halles, passé, présent, futur…

     

     

    Dans le cadre du Forum des Images : Les Halles, passé, présent, futur

    (du 27 au 30 avril 2016)

     

     

    Qu’elles soient ventre, trou ou coeur de Paris, les Halles n’ont jamais cessé d’exister et de se renouveler. Avec l’inauguration de la Canopée au mois d’avril, le quartier commence sa dernière mutation. C’est l’occasion de retracer en images l’histoire et les transformations de ce lieu singulier, à travers notamment trois soirées avec un historien, un artiste ou un architecte, suivies d’une projection. Réservez vos invitations (valables pour 1 ou 2 personnes) pour la soirée d’ouverture, le mercredi 27 avril à 20h00, et la projection du film de Julien Duvivier, « Voici le Temps des Assassins », avec Jean Gabin, Danièle Delorme et Gérard Blain.

    Pour réserver, c’est ici !
    Pour en savoir plus sur le film, c’est !

     

    Présentation du Programme

     

    S’il existe un marché depuis 1137, la construction des pavillons Baltard au XIXème siècle met fin à l’anarchie qui caractérisait alors le quartier. Symbole d’une modernité flamboyante, les parapluies de verre et de fer s’imposent alors, sous la plume de Zola, comme « le ventre » de Paris. Au cinéma, « Les Halles Centrales » (1927) filment de nuit les hommes, bêtes et machines qui travaillent sans relâche. Et quand Marcel L’Herbier fait écho à ce monde mystérieux dans « La Nuit Fantastique » (1941), c’est pour en faire le théâtre d’aventures merveilleuses.

    Au plus près du ventre de Paris, on mange, on boit, on fait la fête. Travailleurs, bourgeois, touristes et filles de joie se côtoient dans un heureux bazar. « Irma la Douce » (1963) et son Paris coloré en carton-pâte en est une parfaite illustration. Puis il faut attendre la menace du changement, l’annonce de la destruction, pour que les Halles redeviennent un objet filmique. 1969, année charnière, voit la réalisation du diptyque de Gérard Chouchan (« Les Halles, La Vie Ancienne » et « Les Halles, le Marché »), formidable témoignage d’une époque en train de disparaître.

    Puis l’histoire se répète, les pavillons vieillissent et deviennent d’un « autre temps ». Paris est tiraillée entre son passé et son avenir (« Du Ventre au Coeur » en 1979) alors que son présent est d’une absurde laideur : un trou géant permet le tournage du surprenant « Touche Pas à la Femme Blanche » (1973). Devenu le coeur de la ville, le quartier peine à se reconstruire une identité et quarante ans plus tard il faut déjà tout refaire. Le documentaire « Quatre projets pour les Halles » nous accompagne dans cette nouvelle mutation. Impossible de ne pas se demander ce qui viendra après… Peut-être trouverons-nous des réponses dans le Paris futuriste de Christian Volckman et son film « Renaissance » (2006).

    Ne manque qu’à l’appel « Un Idiot à Paris » de Serge Korber, un film drôle, poétique et émouvant, qui nous replonge dans l’atmosphère unique du Paris des années 60. Les derniers temps des halles encore debout. Avec une belle distribution, en dehors de Dany Carrel, Jean Lefebvre et Bernard Blier, quelques acteurs remarquables dans des petits rôles comme Jean Carmet, Bernadette Lafond, André Pousse, Pierre Richard.

     

    En Partenariat avec : Le Forum des Halles / Radio Aligre / Vivre Paris

     

    Les Rencontres :

     

    ✓ Mercredi 27 Avril 2016 : Voici le Temps des Assassins (Julien Duvivier, 1955)

    ✓ Jeudi 28 Avril 2016 : Touche Pas à la Femme Blanche (Marco Ferreri, 1974)

    ✓ Vendredi 29 Avril 2016 : Les Couleurs du Ventre (cours de cinéma par N.T. Binh, critique)

    ✓ Samedi 30 Avril 2016 : Renaissance (Christian Volkman, 2006)

     

     

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    Ancien « Ventre de Paris » parfaitement décrit par Zola en 1873, les Halles furent jusqu’en 1970 le coeur commerçant de Paris, lieu d’échange et d’approvisionnement, à la vie foisonnante qui se développa à travers les siècles pour devenir le symbole d’un quartier.

    Des Halles également incarnées par les célèbres « Pavillons Baltard », construits entre 1850 et 1870 dans une alliance, nouvelle pour l’époque, de fer et de verre.

    À travers des images prises par le photographe Thomas McAvoy pour le magazine LIFE en 1956, ainsi que d’autres photos d’archives, voyagez dans la fabuleuse histoire des Halles.

     

     

     

     

     

  • Le Printemps de Bourges fête ses quarante ans

     

     

    Le Printemps de Bourges est un festival où tous les genres musicaux sont à l’honneur. Organisé chaque année au mois d’avril, il dure une petite semaine et investit le centre-ville de Bourges. En 1977, Alain Meilland et Daniel Colling, comédien et chanteur, s’associent à l’ancien collaborateur de Léo Ferré, Maurice Frot. Ensemble, ils créent Le Printemps de Bourges.

    Présenter les nouveautés, mêler les artistes célèbres aux jeunes talents, mixer les différents styles de musique et multiplier les concerts dans la ville, autant de richesses qui définissent la grandeur de ce festival. En 1990, le succès est enfin au rendez-vous et la barre des 100.000 spectateurs est dépassée. Environ 80 spectacles sont présentés et 200 artistes sont attendus. Ils sont accueillis dans de multiples salles telles que les théâtres ou l’auditorium, mais se savourent aussi en plein air ! Pour l’occasion, des scènes de concert sont montées en extérieur.

    Le Printemps de Bourges est un festival audacieux, n’hésitant pas à mettre en avant les nouveaux chanteurs et les jeunes talents. Des artistes de rue sont conviés à exposer leur passion au grand jour. Des concerts sont joués dans la cathédrale et dès le début de l’après-midi, les vibrations et la musique atteignent le centre de Bourges, pour franchir la porte des bars de la ville ! Cette année, Mika, LEJ et Marina Kaye lançaient le début des festivités. Au total, pas de moins de 240.000 festivaliers sont attendus. Des dizaines de concerts sont prévus chaque jour, et de talentueux artistes s’apprêtent à donner de la voix.

     

    En écoutant les reportages consacrés au premier Printemps de Bourges en 1977, on mesure le chemin parcouru par un festival largement dépolitisé. Retour donc il y a quasiment 39 ans jour pour jour. À Bourges, s’ouvre le 6 avril 1977 le premier Printemps du même nom. FR3 Orléans s’en fait évidemment l’écho :

     

    « Les festivaliers ? Des marginaux qui se proclament comme tels. Mais le Printemps de Bourges, ce sont aussi des mélomanes qui se réunissent en ateliers, vont discuter à perte de vue, certains diront à perte de temps, sur le devenir de la chanson, de la société, des hommes et des choses. »

     

    C’est un peu là l’esprit de ce premier Printemps de Bourges, même si Daniel Colling a aussi trouvé un bon moyen de faire connaître des jeunes artistes dont il s’occupe… Là, à la fin des années 1970, on brocarde la chanson qui marche, celle qui passe à la télévision, la chanson dite bourgeoise, on vante la chanson dite prolétaire, même si quelques têtes d’affiche sont bel et bien présentes à Bourges, à l’image du grand Charles Trenet, sous le grand chapiteau dès la première édition. Il est introduit par un chanteur de la nouvelle génération, Jacques Higelin. Comment le public va-t-il accueillir Trenet ? Le risque est grand. Higelin interpelle un spectateur qui siffle par ces mots :

     

    « Siffle… Quand tu siffles, tu salues Charles Trenet, car Charles Trenet est le serviteur des oiseaux. »

     

    Et Trenet triomphera… Deux ans plus tard, en 1979, pour sa 3ème édition, le Printemps accueille 40.000 festivaliers, trois fois plus que la première édition. Mais le credo reste le même : faire la part belle à l’autre chanson. Alain Souchon, qui chante à Bourges cette année-là, défend le Printemps avec Daniel Colling son programmateur.

     

    Alain Souchon« Je vois des disques qui sortent, que j’écoute et tout, et souvent je me dis que ça devrait marcher et souvent ça ne marche pas… Bon alors c’est un bien, un truc comme Bourges parce qu’on entend tous ces gens-là. »

    Journaliste : « Ça ne marche pas, peut-être parce que tout n’est pas de qualité égale… »

    Alain Souchon : « Oui mais y’a tellement de trucs qui marchent qui ne sont pas de bonne qualité… »

    Journaliste : « Je vous trouve un petit peu dur pour une partie du métier, de la chanson. Vous excluez complètement une certaine forme de chansons. Alors, quels sont vos critères pour exclure des chanteurs populaires ? »

    Daniel Colling : « C’est un critère de qualité. C’est extrêmement difficile à définir. Je vous ai dit tout à l’heure que la programmation était subjective… »

    Au début des années 1980, Jack Lang décide de subventionner un festival qui devient de plus en plus le lieu incontournable de la chanson française, et désormais de toutes les chansons françaises. En 1985, Johnny Hallyday y triomphe. Absolument inimaginable en 1977…

     

    Thomas Snégaroff @ France Info

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Printemps de Bourges

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Printemps de Bourges 2016 : Le Programme

     

     

     

  • Gainsbourg Toujours

     

     

    Il y a vingt-cinq ans disparaissait Serge Gainsbourg. Expos, disques, émissions, il est partout…

     

    A la Mairie du 9ème Arrondissement, où Lucien Ginzburg a passé son enfance, au 11 Rue Chaptal, se tient jusqu’au 10 avril « De Gainsbourg à Gainsbarre », une expo de photos d’Odile Montserrat et Pierre Terrasson, proches de l’artiste. Des clichés intimistes et pour la plupart inédits. Tony Frank, lui, expose à la Galerie de l’Instant, jusqu’au 31 mai, de magnifiques portraits en noir et blanc de Serge, avec ou sans Jane. Du 4 mars au 8 avril 2016, la galerie d’art contemporain HEGOA met en place l’exposition « Gainsbourg Toujours 25 Ans » dans plusieurs lieux de son quartier du Carré Rive Gauche (7ème arrondissement), sous l’égide de Nathalie Atlan Landaburu.

    Côté musique, ça thématise dur chez Mercury / Universal, sa maison de disques, qui réédite l’intégrale de l’artiste, un double DVD de 79 titres et interviews filmées (« D’autres nouvelles des étoiles »), un double CD qui réunit pour la première fois un Best of Gainsbourg et un Best of de ses interprètes (« Gainsbourg & Co »), de Bardot à Paradis, ou encore « London Paris », une compil de ses morceaux les plus pop-psyché des années 60.

    Enfin, l’émission « Monte Le Son » sur France 4 consacrera une soirée spéciale Gainsbourg et Bashung, quant à lui disparu le 14 mars 2009, avec un documentaire diffusé le 16 mars à 22h45, dit par Alain Chamfort, et revenant sur leurs parcours croisés (« Gainsbourg / Bashung : Fantaisie Nelson »). Aux larmes, et caetera…

     

    F.T. pour le Magazine ELLE (11 mars 2016)

     

     

     

  • Salon Mondial du Tatouage… Tous à vos aiguilles !

     

     

    Les 4, 5 et 6 mars 2016 se tient le Mondial du Tatouage à la Grande Halle de la Villette à Paris. Chaque année, les records d’affluence sont battus, faisant de cette convention une rencontre mythique, incontournable et prestigieuse : 15 000 spectateurs venus du monde entier en 2013… 32 000 en 2015, le salon est un véritable succès. L’occasion aussi de voir à l’oeuvre les meilleurs artistes tatoueurs mondiaux en plus des nombreuses animations annexes : Dj sets, séminaires, concerts, expos ou de la vente de matériel mais surtout, un prestigieux concours comprenant trois catégories : meilleur petit couleur, meilleur petit noir et blanc et best of day, et un jury d’exception constitué de la légendaire Kari Barba et des illustres Filip Leu, Bill Salmon et Luke Atkinson.

    Il est aussi possible de se faire tatouer pendant le salon en prenant rendez-vous avec les artistes de la galerie qui sont présentés via un lien web sur le site officiel. Certains travailleront en walk-in ou en free hand lors de flashs infos-animations, ce qui permettra à quelques chanceux d’y avoir accès sans avoir pris rendez-vous.

    Côté musique et côté scène, les Sticky Boys, véritable comète du Rock tombée sur Terre, qui viendront atomiser la scène de la Villette en première partie de concert vendredi soir à 20h, suivis de Uncle Acid and the Deadbeats, un groupe de doom psychédélique britannique. Samedi ce sont des Parisiens qui seront à l’honneur avec Hangman’s Chair, habitués de la scène sludge française suivis d’Orange Goblin, un groupe anglais de stoner metal. De quoi mettre l’ambiance.

    Et pour la seconde année consécutive, la marque invitée d’honneur cette année sera Fender dont neuf modèles de guitare seront en exposition afin de servir de modèles aux tatoueurs en plus des modèles déjà cultes.

     

     

    Instant-City-Mondial-Tatouage-2016-Affiche

     

     

    Vendredi 4, samedi 5 et dimanche 6 mars 2016

    Grande Halle de la Villette – Parc de la Villette

    211 Avenue Jean Jaurès – 75019 Paris

    Billets à la journée (30 euros) ou Pass 3 jours (60 euros)

    Gratuit pour les – 12 ans

    12h30 à minuit

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Mondial du Tatouage 2016

     

     

     

     

  • Chocolat | Le Clown Nègre

     

     

    Footit et Chocolat étaient les clowns vedette des cirques de Paris en 1900.

    L’un était blanc, Georges Foottit (orthographié souvent Footit) ; l’autre, noir, fut surnommé… Chocolat. Certes, l’époque était coloniale, avec des zoos humains, des bals Nègres et des clowns Chocolat. Mais l’histoire va bien au delà de ce constat…

    Issu d’une famille africaine réduite en esclavage et déportée à Cuba, Chocolat semble s’être appelé de son vrai nom Rafael Padilla. Né vers 1868, il est rapidement devenu orphelin, et à l’âge de 8 ou 10 ans, il est vendu comme garçon de ferme à un riche marchand qui possède un comptoir à Bilbao, et qui l’emmène en Espagne. Après s’être enfui vers l’âge de 14 ans, il traine sur les quais où il danse dans les cafés. Il est repéré en 1884 par un célèbre clown, Tony Rice, qui le prend à son service. Rafael Padilla est tour à tour domestique, homme à tout faire, avant de devenir le partenaire de Rice. C’est à cette époque qu’il prend le nom de « Chocolat ». Arrivé à Paris vers 1885, il fait ses débuts au Nouveau Cirque, Rue Saint-Honoré, toujours avec Tony Rice. Il est ensuite le partenaire de Jérôme Médrano, puis d’un autre clown, George Foottit, dit « Footit ».

    Footit et Chocolat connaissent un grand succès en imposant un duo comique entre un clown blanc autoritaire et un auguste noir souffre-douleur. L’expression « je suis chocolat », signifiant « je suis berné », a été popularisée par les dialogues de leur numéro. Ils resteront partenaires pendant une vingtaine d’années. Dès 1887, Chocolat se vit donner le rôle titre d’une pantomime comique à grand succès, « La Noce de Chocolat », construite autour de son personnage d’auguste, et dans laquelle toute la noce finissait dans l’eau… Henri de Toulouse-Lautrec l’a immortalisé en 1896 et c’est d’abord par cette illustration que l’on connaît Chocolat. Saisi de trois quarts dos, casquette vissée sur le crâne, une main à la taille, un bras relevé en corolle, on y voit Chocolat dansant au Irish American Bar.

    « Footit enchantait les enfants ; mais il réussissait ce tour de force de plaire aussi aux grandes personnes et de leur restituer leur enfance. L’enfance se trouve de plain-pied avec cette excitation nerveuse des clowns lorsqu’ils apprennent une farce nouvelle et décident de l’essayer sur un camarade, avec le ton de gronderie de l’écuyer-chef, les refus de travailler, les désobéissances et les fautes de syntaxe. Chocolat, nègre stupide en culotte de soie noire collante et frac rouge, servait de prétexte aux brimades et taloches. Par ses gros mollets nus, ses culottes à pompons, ses cols empesés, sa mèche d’étoupe blonde, son maquillage cruel, la grimace de ses lèvres sanglantes, son chapeau pointu d’où les claques faisaient sortir un nuage de farine, ses corselets de paillettes, sa voix de duchesse folle, bref par un mélange de bébé, de nurse et de grande dame anglaise (sa coiffure tenait de Sarah Bernhardt et de la Reine Alexandra), Footit apportait sur la piste une atmosphère de nursery du diable, où les enfants retrouvaient leurs malices sournoises et dont les grandes personnes subissaient la grandeur. » (Jean Cocteau, Portraits-Souvenirs 1900-1914, Paris, 1935).

    Plusieurs films de Louis Lumière immortalisent leurs numéros au Nouveau Cirque, Rue Saint-Honoré, le 30 septembre 1900. Footit et Chocolat ont aussi prêté leurs noms et leurs visages à de nombreuses publicités, notamment celle pour le savon La Hêve, vers 1895. En 1905, leur contrat au Nouveau Cirque n’est pas renouvelé. Ils sont ensuite engagés aux Folies Bergère, jusqu’à leur séparation en 1910.

    Chacun poursuit désormais sa carrière en solo, mais le succès n’est plus vraiment au rendez-vous. Chocolat s’essaye à une carrière d’acteur, puis revient au cirque comme clown avec son fils adoptif Eugène Grimaldi (1891-1934) dans « Tablette et Chocolat » en 1912. Eugène obtiendra quant à lui une certaine renommée comme clown blanc dans les années 1920 et jouera même les succès de son père en duo avec le fils de George Foottit en 1921.

    Chocolat sombre dans l’alcoolisme et finit sa vie dans la misère à 49 ans, en 1917, alors qu’il travaille dans la troupe du cirque Rancy de Bordeaux. Il sera inhumé dans la partie du cimetière protestant de Bordeaux réservée aux indigents, carré M, rangée 7, emplacement 2.

    Footit, quant à lui, lança son propre cirque, puis tint un bar, 6 Rue Montaigne à Paris. Alcoolique également, il meurt à son domicile, Rue Montaigne, le 29 août 1921 à l’âge de 57 ans. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise, division 93.

    Un film sur la vie de Chocolat est sorti le 3 février, avec Omar Sy dans le rôle du clown.

     

    Source : Circopedia et Dominique Jando

     

     

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  • Os & Vanité

     

     

    Notre fin de civilisation n’en est pas à un paradoxe près…

     

    Une société où plus personne n’est censé mourir de faim, où l’abondance et la diversité des aliments se trouvent même jusque dans les containers à ordure des grandes surfaces qui préfèrent jeter que de redistribuer (mais ça c’est un autre débat).

    Pourtant, il existe une religion, avec ses croyances et ses pratiques radicales, qui n’est pas le salafisme ou une de ces doctrines orthodoxes monothéistes connues. Il s’agit de ce royaume étrange de la mode et de ses sortilèges.

    Un monde parallèle fait de luxe, d’exception et de beauté, qui de petits ateliers et de salons cramoisis pour belles bourgeoises d’avant-guerre, se mua décennie après décennie en un concept commercial qui finalement réussit à se fondre dans notre vie de tous les jours.

    Des Saint Laurent, des Courrèges, des Cardin, ont voulu démocratiser les belles étoffes et les finitions savantes pour vendre plus mais surtout faire de la couture un produit de pop culture, accessible… Cette révolution, d’abord noble et candide, engendra des monstres que sont aujourd’hui les H&M et autres Zara. Les petites structures artisanales d’antan qui faisaient travailler des couturières émérites ne sont plus.

    Les grands groupes textiles ont piétiné les valeurs de la confection et du savoir-faire pour embrasser la mondialisation en se nourrissant tel l’ogre de petits enfants, chair à canon, pour gagner sans panache cette guerre globale de l’anéantissement des valeurs morales et humanistes.

    Cyniques ou aveugles, nous acceptons sans broncher, heureux d’acquérir ces vêtements ersatz à moindre frais, en prenant soin de ne pas penser aux petits bras s’attelant à la tâche à l’autre bout du monde en échange d’un salaire de misère… Et c’est sans compter ces artificiers que sont les publicitaires et les départements marketing pour rediriger la foule anonyme vers de nouveaux besoins. Mais là encore, c’est toujours un autre débat.

    Il aura fallu certes du temps mais nous y sommes, en plein dedans. Ce fameux futur Orwelien où tout est devenu slogans, tels des litanies martelées à longueur de journée et reprises en cœur par toutes celles et ceux qui ont le pouvoir de les relayer. Au cinéma, à la télévision, dans la presse et les magazines.

    Ce monde hermétique rempli de falbalas, devenu finalement le dieu suprême à vénérer, avec ses rituels, ses obédiences et ses fidèles. Ce monde devenu triste mais où on nous oblige à être beaux, souriants, légers, en commençant par tous ceux qui deviennent célèbres et riches et qui doivent impérativement être sûrs d’eux, drôles, attrayants et minces, oui minces, toujours plus minces, en rêvant à l’épaisseur d’une feuille de papier comme but ultime à atteindre.

    Cette idée de la minceur comme une victoire sur la vie ou une revanche sur toutes nos frustrations existentielles mutées en obsessions quasi journalières, où l’on préfère désormais porter un pantalon en taille 32 que de se nourrir convenablement. Arborer une silhouette osseuse, famélique, flottant dans une veste XS avec une pomme et un bouillon comme seul repas de la journée.

    Cette fixation sur la maigreur, après avoir supplanté celle de la minceur, est vécue donc comme une normalité, soit une règle absolue, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, et maintenant même pour les enfants. Pour vous en convaincre, les mannequins hommes vus dans les derniers défilés Vuitton, Balenciaga ou Rick Owens, arboraient des visages crayeux, les yeux fiévreux, les pommettes du visage comme des lames.

    On se souvient aussi de la silhouette osseuse et blanche de David Bowie dans le film « L’Homme Qui Venait D’ailleurs », période albums « Station To Station », « Low » et « Heroes », quand une abondance de cocaïne le faisait ressembler à un grand cadavre exsangue.

    Regardez-les, tous ces cintres mouvants sur les podiums comme dans la rue, qu’un simple courant d’air peut balayer de la surface de la terre. Voici donc cette image démultipliée qui représente si bien cet univers qui prend tous les jours un peu plus des couleurs de fin du monde, absurde, violent, grotesque et dément.

    … Et ces êtres décharnés si bien habillés, superposant la hype et les tendances, qui se frôlent dans la rue avec d’autres êtres devenus quant à eux obèses et monstrueux, à force d’ingérer toutes les heures de la journées du gras et du sucre. Spectacle de « Freaks » que n’aurait pas renié Tod Browning.

    Cette anorexie collective triomphante s’invite jusque dans les restaurants des grands chefs où il est formidable de dépenser une fortune pour se faire servir des assiettes immenses et vides, où l’aliment lui-même est remplacé par des formulations pompeuses déclamées par des maîtres d’hôtel taillés comme des épingles et qui vous regardent sournoisement si vous avez le malheur de demander si le plat choisi est copieux.

    Quand on sait que le premier à avoir exigé cette maigreur chez les modèles hommes ou femmes s’appelle Hedi Slimane, lui-même physiquement étranger au concept de nourriture. Relançant la mode du « Slim », cette silhouette post Punk-Rock de la fin 70 et du début 80, lorsque beaucoup des figures populaires ou underground de cette époque naviguaient toutes entre Héroïne et Cocaïne, avec à la clé une fin prématurée.

    Cette vision romantique mais morbide d’une époque ou d’un courant musical qui est devenue avec tous ces directeurs artistiques, à commencer par celui de la marque Saint Laurent, une norme standard. Karl Lagerfeld a succombé également à ce chant des sirènes pour se transformer en une poupée effrayante tout droit sortie d’un épisode des « Sentinelles De L’Air ».

    Pas un vêtement acheté dans la grande distribution qui désormais ne sera pas « Slimy », ou soit veste étroite, chemise resserrée à la taille et pantalon tube. Les ventres et les bourrelets sont donc cruellement recalés. Régime et sport sont devenus obligatoires pour chacun d’entre nous, si nous ne tenons pas à encaisser chaque jour de petites phrases assassines, ou même de simples regards accusateurs sur nos parties de corps incriminées.

    On se croirait vivre sur une terre, à l’instar du film « Body Snatchers », où nos différences risquent de se retourner contre nous à tout moment et où il serait tellement plus simple de devenir comme tous les autres, dans une uniformisation confortable et sereine, ces autres qui s’échangent un petit sourire et un mouvement de tête entendu lorsqu’ils se croisent.

    La tyrannie du beau, du mince, du maigre, du lustré, du sans poil, instaurée par tous ces gens qui gravitent dans un univers où on ne vit décidément pas comme le tout un chacun.

    Des moutons de Panurge, des veaux, c’est ce qui définit le reste d’une société anxieuse de pouvoir devenir aussi comme l’un de ces mannequins de 16 ans vu dans une revue, ou même encore pouvoir ressembler à un acteur de cinéma qui pour les besoins d’un film doit perdre 15 kilos en deux semaines et voir son corps devenir hyper musclé à grand coup de stéroïdes, d’injections et d’endoctrinement coachisé 24 heures sur 24.

    Ceci n’est pas la réalité. Ceci n’est pas réel. Pourtant, comme un pied qui ferait du 44 et qui à l’aide d’un chausse-pied voudrait absolument rentrer dans une ballerine en 38, nous sommes obnubilés par ces silhouettes filiformes qui nous entourent, dans un cauchemar qui a déjà commencé.

    Autrefois, les femmes plus girondes portaient des corsets, puis plus tard des gaines pour affiner la taille. Aujourd’hui, pour paraître aussi plates que des limandes, les plus riches se font enlever des côtes, liposucer… On transforme son corps, on le modifie, on le travestit, on le profane à la gloire de cette déité païenne. Des romanciers comme J.G. Ballard avaient vu juste sur le devenir de l’être humain.

    Quant à nos rêves de voyage dans les étoiles, il est peu probable que cela nous soit permis un jour, tant toutes nos pensées sont réduites, recroquevillées sur l’inconséquente et insignifiante petite enveloppe qui nous sert de corps. Cette science fiction qui nous faisait tellement rêver enfant est réduite à bien peu de chose…

    Sous tous ces prétextes fallacieux du « bien vivre », du « saint, équilibré, léger », à grand renfort d’écrans, de caméras et d’objectifs nous scrutant en boucle, de montres au poignet qui contrôlent, surveillent tous nos faits et gestes, le nombre de marches montées et les calories perdues, nous perdons à vitesse grand V tout ce qui restait d’humanité en nous. De trop nous regarder dans ces miroirs magiques pour nous rassurer sans arrêt quant à la perfection de notre dentition blanche et parfaite, nos muscles si bien dessinés, notre coupe de cheveux si réussie, nous devenons aussi lisses que ces surfaces réfléchissantes, aussi transparents qu’une vitre, aussi vides qu’un courant d’air. Oui, nous disparaissons ainsi de la surface de la terre. Nous nous effaçons.

    Et il ne reste que des os et de la vanité…

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

  • Vintage : arnaque ou principe de vie ?

     

     

    Emprunté à l’oenologie avec pour sens originel « le millésime », le vintage, mot anglais signifiant littéralement « vendanges », a perdu son sens premier depuis les années 1980 pour une autre vie, plus rétro, dans le domaine de la mode afin de désigner un vêtement ou un accessoire ancien, d’époque et qui ne soit pas une copie. Puis tranquillement, chemin faisant, le vintage s’est mis à nommer tout objet original et qui ne soit pas une imitation ou un retirage. Il peut s’agir d’un disque, d’un objet, d’un meuble, d’un jouet, d’un vêtement…

    Il ne faut donc pas confondre un objet « vintage » et un objet « de style vintage », qui lui peut être la reproduction moderne et contemporaine d’un vieil objet séduisant. C’est la vague du « néo-rétro ».

    Entré officiellement dans la langue française en 1967, ce jeune mot de 48 ans, d’abord synonyme d’exception, et donc facilement adaptable aux créations Haute Couture de Dior, Chanel, Hermès et autres Saint-Laurent, s’est peu à peu bobotisé dans les années 1990. On n’a pas tous les jours vingt ans… Il a suffi d’une escapade à New-York pour que les fashionistas se l’approprient. De Londres à Paris, la vague des puces, de St Ouen-Clignancourt à Camden, va servir le grand boum du vintage. Quinze ans plus tard, on s’arrache des pièces à prix d’or lors de ventes aux enchères. C’est alors que certaines grandes maisons de couture, face à cet engouement, décident de surfer sur la vague en développant des rééditions de leurs modèles comme le smoking Yves Saint-Laurent. C’est le grand Boum des expositions consacrées à l’histoire de la mode, à contre-courant du prêt-à-porter Made in China et dans l’air du temps avec la décroissance bonne pour la planète.

    De nombreuses boutiques spécialisées ouvrent leurs portes. Pour toutes les pièces antérieures à 1950, c’est aux enchères que cela se jouera avec des prix flambant jusqu’à atteindre plusieurs milliers d’euros. C’est le cas d’instruments de musique originaux ayant appartenu à une vedette ou de certaines marques : Fender et Gibson pour les guitares électriques, Wurlitzer pour un piano électrique, Moog ou Farfisa pour un clavier ou encore Hammond pour un orgue. Le Millésime du Vintage étant les années 1950 et 1960. La Fiat 500 de 1957 est un bon exemple de réussite qui servit ensuite d’exemple à une réédition en 2007. De même que la Coccinelle ou la vespa pour les deux-roues.

    La chasse à la pièce rare est désormais ouverte pour les collectionneurs ou les petits malins avides de faire des affaires. Il y a Le Salon du Vintage chaque année sous la Halle des Blancs Manteaux en plein mois de décembre, juste avant les fêtes, de quoi trouver des idées de cadeaux (week-end du 11-12-13 décembre 2015), le Marché de la Mode Vintage depuis 16 ans à Lyon (week-end du 12-13 mars 2016), dont la thématique sera « Urban jungle », une mode basée sur des tissus ou des accessoires tournés vers la nature : motifs léopard, coiffures à base de fleurs, motifs feuillages, colliers intégrant des coquillages ou des graines. Pour les accrocs aux réseaux sociaux, il existe un Top 10 des comptes instagram vintage comme Shrimpton Couture ou Echerries. On trouve des « spots » vintage et une cartographie des meilleures boutiques où aller fouiner en Europe. Le vintage s’étale aussi sur nos écrans : pour preuve le succès phénoménal de la série « Mad Men ». Il se décline même sous X, eh oui, avec le meilleur du film porno vintage, comprenez celui du bon vieux temps, en noir et blanc ou colorisé aux saveurs délicieusement rétros.

    L’engouement pour le vintage depuis une dizaine d’années prend-il sa source dans la crise économique de 2008, signe d’un besoin de se retourner vers le passé et les valeurs sûres de son enfance pour se rassurer, ou bien n’est-ce qu’un effet de mode ? Certains analystes y voient un rejet de la société de consommation, d’autres un signe d’élégance par opposition au conformisme actuel.

    Le vintage, ou comment faire de l’argent avec du vieux sans débourser un centime, juste en fouillant dans les vieux placards ou en récupérant les vêtements et objets jetés chez Emmaüs ou au secours populaire. Arnaque ou principe de vie, récup ou seconde vie, Marketing bien orchestré ou mouvement sincère de décroissance, chacun y verra midi à sa porte.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Salon du vintage

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Marché de la mode Vintage

     

     

     

  • Pierre Dac et le louchébem, la langue du boucher

     

     

    « Larlépem-vous louchébem ? »

     

    Pierre Dac, de son vrai nom André Isaac, est un comédien français connu qui joua sur de nombreuses scènes de théâtres parisiens tels que Le Casino de Paris dans « Phèdre », le théâtre Montparnasse avec « La petite maison de thé » ou le théâtre Edouard VII dans « Le mari ne compte pas ». C’est aussi un acteur reconnu dès les années 1930 avec « Potiche » d’Abel Gance, « La belle américaine » de Pierre Tchernia ou encore « Le trio infernal » de Francis Girod.

    Mais pas que… C’est aussi un humoriste français, connu pour le duo qu’il forma avec Francis Blanche. Ses sketches passent en radio où il anime des émissions : « Malheur aux barbus » de 1951 à 1957, « Signé Furax » de 1956 à 1960 sur France Inter, « Bons baisers de partout » de 1965 à 1974 toujours sur Inter.

    Mais pas que… C’est aussi un philosophe.

    Mais pas que… Il fut tour à tour plusieurs fois médaillé (Croix de Guerre et Légion d’Honneur), grand résistant sur Radio Londres, franc-maçon, dépressif et suicidaire (deux tentatives), candidat à la Présidentielle en 1965 (« Les temps sont durs, votez MOU »), fumeur (mort d’un cancer du poumon) et célibataire sans enfant.

    Mais pas que… Tout le monde connaît le sketch de Coluche « Le Schmilblick » : c’est Pierre Dac !  Les mots « loufoque », « Chleuhs » : c’est lui ! Car Pierre Dac est un grand amoureux et ambassadeur de la langue française. C’est en 1950 que Pierre Dac (enfin, les frères Jules et Raphaël Fauderche) crée cet objet imaginaire qui ne sert absolument à rien et peut donc absolument servir à tout. D’abord jeu télévisé présenté par Guy Lux en 1969, puis sketch comme on l’a vu en 1975, il est aujourd’hui synonyme de « truc », de « bidule » ou de « machin », avant de passer dans le langage courant à travers les expressions : « Ca ne fait pas avancer le schmilblick tout ça ! » et « Mais qu’est-ce que c’est que ce schmilblick ? ». Ou comment un mot inventé par un homme comme une bouffonnerie a fait son petit bonhomme de chemin jusqu’à faire partie intégrante de la langue française ! Tout le monde ne crée pas de nouveaux mots, n’est-ce pas monsieur Dac ?

    Le Louchébem est une forme d’argot particulier au métier de boucher, né au milieu du XIXe siècle. Une sorte de jargon du boucher, pourrait-on dire. On le parlait principalement à Paris et à Lyon et il reste encore très connu dans la profession. Comment ça marche ? On remplace la première lettre du mot par un « L ». Par exemple, prenons le mot « boucher ». Cela donnera donc « loucher ». Il faut ensuite placer la lettre du début de mot ainsi supprimée en fin de mot, puis ajouter un suffixe . Le « boucher » deviendra ainsi le « louchébem ».

    Le rapport entre Pierre Dac et le louchébem ? Le chansonnier de l’absurde qui aime tourner en dérision les situations cocasses de la vie quotidienne jongle avec les mots et apprécie les calembours. Il devient « le roi des loufoques », un mot issu du langage oral louchébem et inconnu du grand public. C’est lui qui rendra populaires des expressions oubliées empruntées à la langue des bouchers, le métier de son père. Ironique pour un artiste qui débuta à « La vache enragée », un cabaret de Montmartre !

    Tout le monde utilise aujourd’hui sans le savoir des expressions issues de ce langage oral créé de toutes pièces. Ainsi en est-il des expressions suivantes : « à oilpé ». « Poil » devient « loilpé », « à loilpé » puis « a oilpé ». Ou encore : « c’est un ouf ! » vient de « fou », puis « louf » et « loufoque ».  Ou bien : « en douce » devient « loucdé » et « en loucdé ». Pour finir, « portefeuille » se transforme en « lortefeuille » puis « larfeuille » et « filou » devient « loufiah ».

    Ainsi, dans les cités, les jeunes savent-ils seulement qu’ils parlent en fait un langage vieux de plus de 150 ans ? Celui-là même parlé dans la résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale, que l’on retrouve dans la littérature chez Alphonse Boudard et Raymond Queneau, ou dans le Rap du groupe français IAM par Akhénaton.

    Les « Fables » de La Fontaine passées au crible du loucébem (Par Christophe Mérel, Editions Edilivres en 2011), ça donne à peu près ça : « la ligalleçatte et la lourmifem » ou « la lenouillegrem et le boeuf », ou encore « le lorbeauquem et le lenardrem ». Pour les amoureux de la langue et les fans d’argot.

    « La ligalleçate, layanatte lantéchem

    Loutem l’étélem,

    se louvatrem lorfas lépourvuedé

    Lanquem la lisboque lufem lenuevem. »

    Certains restaurants en ont fait une marque de fabrique et l’on y pratique le Louchébem tout en servant de magnifiques pièces de viande.

     

     

  • Ben Frost compose la musique du docu Bombing Isis

     

     

    Ben Frost, le photographe et réalisateur Richard Mosse et le directeur de photographie Trevor Tweeten ont collaboré au documentaire « Bombing Isis » (bombarder Isis) diffusé sur la chaîne anglaise Channel 4 en octobre 2015.

    Appréciant beaucoup le travail d’au moins deux des trois artistes évoqués plus haut, à commencer par le premier, Ben Frost, musicien électronique expérimental islandais, et le second, Richard Mosse, photographe, qui avaient déjà collaboré notamment pour un photo-reportage composé de clichés pris en infrarouge, dans cette République Démocratique du Congo en guerre, j’ai découvert avec intérêt ce mini-docu sur la guerre menée par l’armée américaine contre le groupe terroriste Isis dans le Golf Persique.

     

     

    Richard Mosse - Infra
    Richard Mosse – Infra

     

    « C’est le triomphe de la guerre moderne. Elle jette le voile sur la culpabilité morale individuelle, dissimulant ses mains ensanglantées sous des gants de lys blanc »

     

    [youtube id= »1kZw5MAeg2k » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Les trois compères se sont donc retrouvés sur le porte-avion nucléaire USS Theodore Roosevelt, en charge du commandement des missions de bombardement sur la Syrie et l’Irak.

    Ils déclarent : « Une grande activité règne à bord, et tout est bien entendu digne d’intérêt. Mais en tant qu’artistes, nous avons été notamment très impressionnés par ces sublimes forces physiques en action sur le pont, le bruit assourdissant de ces machines de métal, l’intense chaleur (jusqu’à 65°C), ces vibrations qui font trembler tout le corps de la tête aux pieds, le fracas du pont, les catapultages incessants de ces avions d’une valeur de plusieurs millions de dollars chargés de bombes mortelles. »

    « Pourtant, l’équipage qui travaille au quotidien dans cet environnement hostile, reste parfaitement calme, communique par gestes et codes précis, comme les acteurs d’une pièce de théâtre absurde. Nous avons même noté des gestes de tendresse envers ces machines tueuses, lorsque ces hommes inspectaient les missiles ou nettoyaient le pont d’éventuels débris. »

    Et ils concluent : « C’est le triomphe de la guerre moderne. Elle jette le voile sur la culpabilité morale individuelle, dissimulant ses mains ensanglantées sous des gants de lys blanc. »

    A vous de vous faire votre propre opinion…

     

    Qu’en pensez-vous ? Dites le nous en commentaire…

     

     

  • Daido Moriyama | Printing Show

     

     

    « À La Carte » : vendredi 5 février de 16h à 22h
    Tarif Unique : 60€. Réservation  ici

    En 1974, Daido Moriyama réalise à Tokyo son premier atelier participatif de fabrication de livre qu’il intitule « Printing Show ». Dans le cadre de l’exposition « Daido Tokyo » à la Fondation Cartier, les Soirées Nomades en organise la cinquième édition sous le titre « À La Carte ».

    Performance éphémère, le « Printing Show » offre au visiteur l’expérience de réaliser son propre livre : chacun est invité à sélectionner 40 images parmi les 60 proposées par Daido Moriyama et en définit l’ordre afin de créer son exemplaire unique. Sur place, les pages sont imprimées et assemblées avec une couverture sérigraphiée ; le livre est ensuite signé par l’artiste dans l’effervescence d’un atelier animé par le bruit des photocopieurs en marche.

    « Lorsque je signe les livres, je regarde la première page et je me dis : Ah, cette personne a choisi cette image ! J’ai l’impression de connaître ses goûts et son caractère sans pourtant ne rien savoir de son quotidien ou de son travail. […] J’aime beaucoup cette idée. Je pense qu’il existe, grâce à la photographie, un moment de communication avec celui ou celle qui se tient devant moi à ce moment là. » (Daido Moriyama)

    © Daido Moriyama Photo Foundation

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Daido Moriyama Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Daido Moriyama @ Polka Galerie