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  • TheNotch | Odd Haze

     

     

    Deux ans après son premier Ep, « Box #1 », TheNotch est de retour avec son nouvel opus, « Odd Haze ». Entouré de ses potes TheYellowBeats et Griot, le musicien aixois de 22 ans nous livre un Ep naviguant entre hip-hop, beatmaking, neo-soul et pop 80’s.

    A l’écoute de « Odd Haze », on se rend vite compte du chemin parcouru. C’est plus abouti, plus pensé. TheNotch a pris son temps pour intégrer à son style musical de coeur, le jazz, « son premier excitant mental », comme il se plaisait à le définir il y a deux ans, les diverses influences qui ont peu à peu construit son propre son, sa propre martingale…

    « Odd Haze » s’ouvre donc avec « You Never Really Try », qui laisse la part belle aux claviers et à une rythmique guitare bensonienne à souhait. C’est frais, léger, même s’il s’y exprime quelques reproches à l’encontre de quelqu’un qui n’essaye jamais vraiment, apparemment… La mélodie reste en tête, s’installe insidieusement, et n’est pas sans rappeler « Outta Space » de Jimmy Tenor, sur son premier album « Intervision » sorti en 1997.

    Toute autre ambiance avec « Birds Sing In The Dark » et son atmosphère très pop anglaise 80’s, depuis la voix caractéristique de l’époque aux nappes de synthé omniprésentes.

    Puis TheNotch nous fait faire un bond en arrière, avec le très cinématographique « That’s Where You’re Wrong Frank », mêlant joliment le flow de Griot à la voix de Whispering Jack Smith, extraite de la comédie musicale « Blossoms on Broadway » (1937). On se croirait presque dans un film de Woody Allen. A creuser, semble-t-il…

    Suit une belle reprise bien jazzy du « Crazy » de Gnarls Barckley, avec la mutine Loï aux vocals. Classe…

    Retour de l’ambiance neo-soul avec « Awake ». You have brain in your head, you have feet in your shoes, so come on…

    A découvrir…

     

     

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  • Silence Plateau | Clara et les Chics Types

     

     

    Bertrand, Louise, Frédéric, Charles ou Mickey sont des amis qui se connaissent depuis l’enfance, mais qui ont emprunté différents chemins socio-professionnels et connu divers amours ou fortunes.

     

    Ce qui pourtant les rattache, les lie les uns aux autres, ce sont des idéaux, des utopies, des souvenirs et ce groupe de musique confidentiel qu’ils forment depuis des années, les Why Not. Leur dernier grand projet est d’aller donner un concert dans leur ancienne école. En chemin, Bertrand fait la rencontre inopinée de Clara, une jeune femme fantasque qui vient de fuir son futur époux le jour même de la cérémonie de mariage. C’est le coup de foudre, la rencontre de plein fouet avec les grandes espérances…

    Revoir aujourd’hui « Clara et les Chics Types » de Jacques Monnet, sorti en 1981, c’est un peu comme l’effet de la crème Nivea, du lait concentré sucré en tube, ou encore le goût d’un chausson aux pommes… Dans la lignée de « L’année prochaine… Si tout va bien » de Jean-Louis Hubert ou de « La Gifle » de Claude Pinoteau, c’est un retour en arrière sur une époque qui semble désormais fantasmée, tant tout semble y être doux, utopique, tendre et souriant. « Clara et les Chics Types », plus que les autres films, c’est un baume qui fait du bien à nos gerçures et nos crevasses.

    On y parle de souhaits, d’espoir, d’amitié, de petites trahisons, de mensonges, du temps qui passe et de ces amours qui se fanent avant même d’avoir été cueillis. On dirait qu’il y a cent ans, mille ans, ou même que cette époque n’a jamais existé, que tout est inventé, édulcoré. Entendre ces timbres de voix, ces tessitures. Revoir ces visages, ces gestes. Les ambiances, la lumière, les sons, tout cet univers d’avant, comme si entre-temps des drames terribles avaient eu lieu. Un monde qui aurait basculé. Non, ça n’est pas que de la nostalgie que de retrouver la bande du Splendid à leurs débuts ; Isabelle Adjani, si naturelle, c’est autre chose… Tous les acteurs que l’on voit dans le film sont eux aussi en devenir, avant qu’ils n’aient muté pour la plupart d’entre eux en institutions boursouflées. Tous, la trentaine à peine, jouaient pourtant déjà sur le registre de la nostalgie.

    Les dialogues de Jean Loup Dabadie, comme si souvent, sont pleins de tendresse, de justesse, de cette petite musique mélancolique qui donne aussi aux films et aux acteurs pour lesquels ils sont écrits cette intemporalité. Et puis, il y a la musique de Michel Jonasz. Tout ce qui confère au film sa tonalité, cette façon de ne pas crâner, de ne pas s’imposer, mais qui au final trace des sillons, des scarifications et redéfinit nos émotions. C’est sur la cristallisation de ces infinis petits moments de bonheur que l’on serre entre ses mains très fort, mais qui s’envolent quand même. Pour cette phrase dite à la toute fin par Thierry Lhermitte se regardant dans une glace déformante… Ce que l’on devient ou pas. Ce que l’on est ou ce que l’on voudrait être.

    C’est drôle mais c’est triste. C’est simple mais c’est grand.

     

    Instant-City-Clara-et-les-Chics-Types-Affiche

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

     

  • The Rolling Stones : Live at the Marquee Club (1971)

     

     

    The Rolling Stones & Chuck Berry Live at the Marquee Club (1971).

     

     

     

  • Festival Américain de Danse : American Realness

     

     

    Pour la première fois en Europe et en France, le festival américain de danse « American Realness » pose ses valises près de Paris du 07 au 09 avril 2016. Pendant trois jours, des chorégraphes américains vont investir le Centre National de Danse de Pantin, aux bords du Canal de l’Ourcq. Ce festival créé en 2010 par Benjamin Snapp à New-York, en partenariat avec le Abrons Arts Center, s’intéresse à la nouvelle danse et à la danse contemporaine. Les artistes programmés représentent la création artistique et les pratiques contemporaines.

    Cette programmation intervient dans le cadre du projet DANSE initié par les services culturels de l’Ambassade de France à New-York. Ce plan d’échange en est à sa seconde année et doit durer jusqu’en 2018.

    American Realness célèbre donc le printemps au CND, mais aussi dans le cadre des Subsistances à Lyon et du Théâtre Garonne à Toulouse, présentant les œuvres performatives de Ligia Lewis, Dana Michel ou encore du très radical Keyon Gaskin.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] American Realness

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  • Makema Films

    Makema Films

     

     

    Il y a un an, nous découvrions la première Instant City Live Session, avec TheYellowBeats en maître de cérémonie, juste avant la sortie de son Ep « Echoes inD ». Et derrière la caméra, les trois compères de Makema Films, qui réaliseront trois mois plus tard le clip « Illusion » du même TheYellowBeats. A cette occasion, nous avions une petite discussion informelle avec Maxime Garnaud.

     

    ICity : Maxime, un petit brief sur Makema ? 

    M.G. : En substance, Makema, c’est un groupe de jeunes cinéastes montpelliérains, composé de trois membres : Martin Grillet, Kevin Fracchiolla et Maxime Garnaud. On s’est rencontré à la Fac à Montpellier. On a toujours travaillé ensemble.

     

    ICity : Et Recorderz, dans tout ça ?

    M.G. : C’est notre association. Makema, ce sont juste les deux premières lettres de nos trois prénoms. Un groupe quoi, mais rien de bien officiel.

     

    ICity : Ah, voilà, tu vois, tu lèves le voile…

    M.G. : On voulait pouvoir se démarquer des autres. Mais tout en sachant de qui on tient, et d’où on vient… Quand je dis les autres, je parle de nos amis chez Recorderz. Mais dans le fond, on signe Recorderz car c’est la mère patrie.

     

    ICity : La mère patrie… C’est bon, ça.

    M.G. : Faudra que tu t’arranges avec ce que je viens de te dire… Ahahaha !

     

    ICity : Non, mais écoute, je crois qu’on a bien avancé, là ! Sinon, il est bien cool, ce clip « Illusion ». Et toi, tu en penses quoi, d’ailleurs, de votre travail ?

    M.G. : C’est là où ce genre d’exercice est compliqué. « Illusion » reflète plus la vision de Manu, l’image y étant vraiment au service de sa musique. Et c’est bien car chacun imagine ce qu’il veut de cette course poursuite… Un fantôme, un souvenir, une histoire impossible… En même temps, je trouve un lien entre l’esthétique du clip « Illusion » et celle de « ADV & TLKS ». Et cette esthétique d’image, c’est ce qui attire l’oeil en premier lieu…

     

    ICity : Si tu devais mettre en avant un film parmi ceux que vous avez faits, ce serait lequel ?

    M.G. : Un court-métrage ?

     

    ICity : Oui…

    M.G. : « 21 Centimes », c’est le plus beau à l’image, pour moi. C’est Manu [TheYellowBeats] qui a fait la musique aussi.

     

    ICity : Vous en êtes à combien de films réalisés ?

    M.G. : Trois… « 716 », le premier vrai qu’on ait fait quand on était en 2ème année de Fac. En fait, non, c’est « Nono » le premier. Mais bon c’est vieux et pas top. Tout est sur notre page Vimeo. « Nono » puis « 716-353-617 » puis « 21 Centimes »… Après, on en a fait d’autres. C’est pas nous qui avons réalisé mais c’est tout comme. Par contre, on a fait beaucoup de clips.

     

    ICity : Pour un clip, vous préférez que le musicien vous oriente, ou vous pouvez faire un truc selon votre propre ressenti ?

    M.G. : On peut carrément faire un truc selon notre propre ressenti. Mais pas pour « Illusion ». Ca n’était pas l’objectif, d’ailleurs…

     

    ICity : Mais là, pour la peine, dans « 21 Centimes », c’est la musique qui est au service de l’histoire. Et ça le fait bien, d’ailleurs.

    M.G. : Carrément. ça rajoute vraiment un truc noir. un truc un peu lugubre.

     

    ICity : C’est clair… Tiens, listen to this et dis-moi si ça t’inspire…

    M.G. : J’écoute, là… C’est perché quand même… Ahahaha ! Ca fait penser à un long voyage, après ça ne m’inspire pas vraiment d’histoire pour le moment…

     

    ICity : Ahahaha ! Alors, comme ça, c’est perché, quand même ! Merci Maxime, et bonne chance pour « Illusion » demain. On adore.

     

     

    A suivre, « 21 Centimes », court-métrage réalisé dans le cadre du Nikon Film Festival 2015.
    Réalisé par Maxime Garnaud, Kevin Fracchiolla et Martin Grillet

     

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  • Silence Plateau | The Revenant (Western, 2015)

     

     

    « The Revenant » de Alejandro Inarritu, avec Leonardo DiCaprio (2015 – 2h36)

     

    « The Revenant » est un Western New Age. Ce genre cinématographique dont l’action se situe lors de la conquête de l’Ouest en Amérique du Nord, au XIXe siècle, retrace en général des épisodes de la naissance de la nation. D’abord muet dans les années 1920 avec Broncho Billy, Hollywoodien en Technicolor dans les années 1950 avec John Wayne et Gary Cooper, spaghetti dans les années 1960 avec Clint Eastwood et le renouveau des réalisateurs italiens comme Sergio Leone (d’où son surnom), crépusculaire dans les années 1970 avec Sam Peckinpah, en série à la télévision avec « Bonanza » ou « Il était une fois dans l’ouest », période d’apogée du western, il disparaît peu à peu dans les années 1990 et 2000.

    Après l’an 2000, on parle désormais de « western contemporain ». Ce nouvel âge d’un western différent démarre avec Kevin Costner et « Danse avec les loups » en 1990. On laisse alors une place d’importance au décor, à l’immensité et à la lenteur. En  2007, avec « No country for old men » puis en 2010 avec « True Grit », les frères Coen réinventent le genre avec un humour toujours dosé, bercé de magnifiques paysages et un soin tout particulier pour la photographie. On est là, avec le nouveau western, loin, bien loin du rythme effréné des cavalcades et autres attaques de diligences. La cadence est à la lenteur, aux paysages sublimes et aux personnages dont on s’applique à traiter en profondeur la psychologie. Tarantino emboîte le pas des frères Coen avec « Django Unchained » en 2012, très loin encore des cow-boys et autres Indiens. On s’intéresse aux femmes (« The Homesman » en 2014), à l’esclavage ou aux chasseurs de prime (« Les Huit Salopards »).

    Avec « The Revenant » en 2015, Alejandro Inarritu, le réalisateur mexicain, oscarisé en 2015 pour « Birdman », monte encore une nouvelle marche. Il s’agit bien d’un western : l’action se déroule aux Etats-Unis d’Amérique, au début du XIXème Siècle. Il y a des Indiens, un fort, des soldats en uniforme. Les éléments du genre sont bien là. La différence et la nouveauté se trouvent dans le traitement et la réalisation. Il y a l’immensité, les paysages grandioses, le vide et de grandes étendues désertes de forêt et de neige. Il y a bien aussi une chasse à l’homme mue par un désir violent de vengeance. Mais il y a bien plus… Tourné au Canada en lumière uniquement naturelle, ce qui limite le nombre d’heures possibles de prises de vue chaque jour, le film prend le temps. Le réalisateur nous donne l’opportunité de vivre de l’intérieur un morceau de vie d’un homme dans sa totalité. Il prend le temps de raconter une histoire, de nous la faire ressentir à travers tous nos sens : à travers le décor, le silence de la forêt, la violence des scènes (extraordinaire scène de combat entre Glass et le grizzly), la dureté de la survie avec des scènes incroyables de réalisme : lorsque Glass cautérise le trou dans sa gorge, ou quand il se glisse dans le corps d’un cheval pour se réchauffer après lui avoir ôté les boyaux.

    Inspiré de faits réels, le film raconte l’histoire incroyable de Hugh Glass, un trappeur qui eut un fils avec une Indienne, Hawk, et qui travaille depuis la mort de sa femme avec un négociant en  fourrures, le capitaine Andrew Henry.

    Le film pourtant très long passe à une vitesse vertigineuse. N’étant pas sans rappeler Tom Hanks dans « Seul au monde » en 2000, « The Revenant » n’est pas qu’un film, c’est une ambiance, une atmosphère, avec des images et une photographie grandioses qui transmettent brillamment la sensation de vide et de solitude de cet homme face à l’obligation de survivre. Que ce soit pour revoir sa femme ou pour venger la mort de son fils, chacun est tenu en vie par un moteur surpuissant inouï qui lui permet dans les situations les plus désespérées de trouver la force et le ressort de s’en sortir grâce à un mental et une volonté ahurissante, un peu comme Beatrix Kiddo, l’héroïne de « Kill Bill » dans la scène du truck lorsqu’elle essaie de faire bouger ses doigts de pied, ou lorsqu’elle se retrouve enterrée vivante. Le point commun à tous ces personnages est une lutte héroïque pour braver tous les obstacles. En cela, ce sont des héros.

    Une gageure pour Léonardo Di Caprio dans la course aux Oscars 2016 puisqu’il a choisi ce rôle plutôt que celui de Steve Jobs dans le film éponyme. Un choix courageux quand on sait à quel point le tournage a été difficile et éprouvant : neuf mois au lieu de trois en raison d’une météo capricieuse, baignades dans des rivières glacées, siestes dans des carcasses d’animaux, dégustation de foie de bison cru… Un tournage cauchemardesque comme s’en explique Inarritu dans une interview pour « The Hollywood Reporter ». Des paysages de neige avec des températures pouvant aller jusqu’à – 40°, des techniciens excédés qui quittent le plateau, des scènes épiques avec 200 figurants, autant de conditions qui ont fait d’une pause vacances de six semaines une nécessité. Mais au final, un film qui marque un tournant par sa nouveauté et méritait en cela un Oscar. Grandiose. Et deux autres pour les acteurs Leonardo Di Caprio et Tom Hardy…

     

     

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    Instant-City-The-Revenant-004

     

     

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  • Silence Plateau | Brooklyn (Drame, 2016)

     

     

    Réalisé par John Crowley, « Brooklyn » raconte l’histoire d’Eilis Lacey, une jeune Irlandaise qui décide de quitter sa mère et sa sœur avec lesquelles elle vit dans la maison familiale pour émigrer aux Etats-Unis et tenter sa chance, rêvant d’une vie plus gaie et plus moderne. A travers elle, ce sont tous les migrants partis vers le Nouveau Monde dont on nous conte l’histoire, leur souffrance de quitter famille, terre, patrie, amis et leur déchirement entre l’ancien et le nouveau, le passé et l’avenir, la fidélité et l’espoir.

    La photographie est classique et impeccable, les acteurs simples et touchants, le scénario profond sans jamais tomber dans la mièvrerie. Les personnages ont été choisis avec soin, issus de milieux modestes pour que le spectateur puisse facilement s’identifier. On est loin des grandes démonstrations avec force vedettes et têtes d’affiches évoluant dans des familles aisées.

    « Brooklyn » nous raconte ceux qui ont fait l’Amérique, tous ces gens partis de rien, avec juste une valise et leurs rêves : l’amour, une famille, un pavillon neuf sur un terrain dans ce qui deviendra un lotissement. Et dans tout le film la présence acidulée des années 1950, des robes aux voitures couleur bonbon, comme pour mieux rompre avec les tons ternes et durs de l’Irlande. Brooklyn est un film sensible et tendre.

     

     

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    Instant-City-Brooklyn-006

     

     

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  • Falco, le premier rappeur blanc (1982)

     

     

    1982. Johann Hölzel a 25 ans. Né à Vienne en Autriche, il sort son premier album solo « The Einzelhaft » (le mitard). Celui-ci compte dix chansons, parmi lesquelles « Der Kommissar », le second morceau de la tracklist.

     

    Durant 3 minutes 52, Falco parle de drogue, de rap, de descente de police, de dealers, de gangs et de murs tagués, le tout en allemand teinté d’un très fort accent autrichien, avec quelques mots et expressions anglaises ou italiennes. Un vrai charabia. Et pourtant ! Très vite le titre sort en solo et grimpe jusqu’à la première place en Autriche avant de passer la frontière pour atteindre la France. En quelques mois, il gagne le Royaume-Uni, franchit l’Atlantique et en mars 1983 se positionne en tête des charts aux Etats-Unis.

    Du jamais vu ! Le titre fait le tour de la planète et devient un succès international. Inspiré par la new-wave et le rap américain, le morceau se vend à plus de 7 millions d’exemplaires dont 1 million en France, où la chanson est reprise en français sous le titre « Clair commissaire » par Matthew Gonder. Surnommé « le premier rappeur blanc », Falco est aussi le premier à aligner un titre en allemand au classement du Billboard et le seul germanophone à avoir été n°1 aux Etats-Unis. Une légende.

    Falco (en hommage au skieur sauteur à ski Falko Weisspflog, médaille de bronze aux championnats du monde épreuve grand tremplin en 1978) sortira un second album en 1984 qui fera un flop, puis un troisième en 1986, « Rock me Amadeus » qui sera à nouveau un grand succès, numéro 1 du Hit-Parade aux USA pendant trois semaines. Il décède à 40 ans dans un accident de voiture en République Dominicaine, percuté par un bus. Le film « Verdammt wir leben noch » auquel participe Grace Jones, retrace sa vie et sa carrière fulgurante et incroyable.

     

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    Music video by Falco performing Der Kommissar (Original Video)

    © 1982 GIG Records, Markus Spiegel Ges.m.b.H.,Vienna, Austria

     

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    Music video by Falco performing Der Kommissar (U.S. Official Video)

    (C) 1982 GIG Records, Markus Spiegel Ges.m.b.H.,Vienna, Austria

     

     

  • Floxyd : DJ mais pas que…

     

     

    Comment devient-on DJ ? La musique c’est une passion, un déclic et beaucoup, beaucoup de travail, car ce sont des heures passées à s’entraîner. Ensuite, il faut se lancer, un véritable défi ! Florian est un de ces passionnés qui a réussi à force de travail et de persévérance, mais aussi avec une bonne dose d’optimisme et de confiance en soi, à transformer cette passion en profession. Il a accepté de se livrer avec beaucoup de gentillesse et de disponibilité à Instant City afin de mieux nous faire comprendre comment Florian est devenu Floxyd. Une très belle rencontre avec un homme talentueux et éclectique.

     

    iCity : Quel a été votre tout premier contact avec la musique ?

    Mes parents et mon oncle écoutaient beaucoup de musique. A la maison, petit, mes parents écoutaient du jazz et de la variété française. Lorsque nous partions en vacances, mon père aimait faire des playlists que nous écoutions dans la voiture durant le trajet. J’ai toujours eu énormement de musique autour de moi.

     

    iCity : Quand avez-vous eu un déclic pour le mixage ?

    J’écoutais ce que je voyais à la télévision : beaucoup de hip-hop et rap. Et puis à l’adolescence, j’ai découvert Radio FG dont les compilations étaient vendues à la FNAC. J’ai tout de suite accroché. A 14 ans, je faisais les playlists quand il y avait une boum. Très vite, c’est devenu une habitude : on s’adressait à moi pour la musique. J’allais sur internet pour télécharger des musiques que je mettais sur le Mp3 que m’avaient offert mes parents, l’un des tous premiers avec une capacité de 256 mégas. C’est mon père qui m’a initié à internet, qui m’a appris à fouiller sur la toile, à télécharger. Entre copains, au collège, on parlait des grands qui sortaient en boite le week-end. Ce n’est qu’à 16 ans que je suis entré dans un club pour la première fois. Je m’en souviens parfaitement : c’était au Red Light à Montparnasse, une boite gigantesque pouvant accueillir près de 2.000 personnes. C’était très impressionnant. La musique était forte et il y avait tous ces gens qui dansaient. Tout de suite, je ne saurais dire pourquoi, j’ai été intéressé par le mix et fasciné par le DJ de la boite. Dans les années 2000, les DJ n’étaient pas encore les stars qu’ils sont aujourd’hui. J’ai eu alors ce « déclic » : je n’avais plus qu’une idée en tête, réussir à mixer, à passer d’un morceau à un autre exactement comme eux. Comme j’étais débrouillard, j’ai téléchargé le premier logiciel gratuit que j’ai réussi à trouver sur internet. On avait des ordinateurs, mais internet était très lent. Il n’y avait pas encore YouTube. J’étais obsédé par cette simple question : « Comment font-ils ? » et je n’ai plus cessé de m’entraîner, par défi.

     

    iCity : Ce fut le départ de votre apprentissage de DJ ?

    En effet. Mes parents m’ont offert ma toute première table de mixage mais il s’agissait plus d’un jouet. Je suis très vite arrivé au bout des capacités de la machine et j’ai compris qu’il me faudrait du matériel un peu plus sérieux. Pour cela j’avais besoin d’argent, donc d’un travail. J’en ai trouvé un et avec mon premier salaire, j’ai acheté ma première table de mixage. N’ayant aucune notion encore, j’ai juste pris le premier prix. De retour à la maison, je suis allé dans ma chambre et j’ai tout posé sur mon bureau à la place des cours et tout branché sur ma chaîne Hifi. C’était du bricolage, avec des câbles qui n’étaient pas forcément les bons, les platines n’étaient même pas au même niveau, l’une sur un dictionnaire, l’autre sur une pile de livres. J’ai dévoré le manuel de la platine et de la table de mixage. Je vivais encore chez mes parents. Ca ne les dérangeait pas de m’entendre m’entraîner des heures durant à essayer de caler deux morceaux. Je n’y connaissais rien et n’avais personne autour de moi pour m’apprendre. Pendant quatre à cinq mois, mes mix ont été inaudibles. Quand j’ai commencé, ce que j’entendais dans le casque était plus du raté que de la musique qui s’enchaine correctement. Je voulais que ce bruit-là devienne un enchainement de musique. Ca m’obsédait jour et nuit. Je rentrais vite fait de cours et il fallait que j’allume mes platines pour m’entrainer parfois trois ou quatre heures d’affilée.

     

    iCity : Et vous n’avez pas laissé tomber ?

    Non, parce que ça m’intriguait. Je voulais capter le truc. J’allais sur des forums sur internet pour voir ce que les gens disaient. J’ai remarqué que mon matériel était obsolète alors je l’ai revendu. J’ai fait ça des dizaines de fois pour avoir un matériel plus performant. Quand enfin j’y suis arrivé, je suis passé à la deuxième étape : devenir un bon technicien. J’arrivais à mixer dans ma chambre, mais dès que je me retrouvais dans une autre pièce face à du monde, le trac m’envahissait. Mixer devant des personnes qui parlent et font du bruit, c’est autre chose. Je me suis entraîné des heures durant pour essayer de trouver des techniques, arranger mes mix, prendre confiance en moi grâce à ma technique afin d’ôter le trac et d’être plus à l’aise. J’ai affiné ma sélection musicale. Je me suis forcé à sortir de mes repères confortables pour aller explorer des styles musicaux inconnus, ce qui me faisait progresser. Je galérais mais cela me permettait de repousser mes limites et de devenir meilleur. J’ai pris de l’assurance et j’ai mixé en public au bal de fin d’année du lycée, ma toute première soirée avec une scène et un public. J’avais 18 ans et du matériel à peu près potable. J’étais au lycée. C’était ma passion. Jusqu’au moment où j’ai été payé.

     

    iCity : Avez-vous immédiatement décidé d’en faire votre métier ?

    Non. Mes parents m’ont mis la pression pour que je passe le baccalauréat et que j’aie un diplôme de fin d’études. J’ai donc passé une licence de mathématiques à la faculté de Jussieu suivi d’un master d’école de commerce en événementiel. C’était plus rassurant pour eux. Tout en menant mes études, j’ai continué à mixer dans des soirées. J’ai énormement participé à la vie étudiante de ma fac qui, entre autres, organisait des soirées. J’ai donc cumulé deux fonctions : organisation et mixage. J’ai saisi cette opportunité pour me renseigner et sortir dans des soirées spécialisées au cours desquelles j’ai rencontré des patrons de clubs et des labels, ce qui m’a permis de commencer à créer mon réseau.

     

    iCity : Et vous avez commencé à composer vos propres morceaux ?

    Oui, la troisième étape a été de passer à la production. Ma production s’affine avec le temps et l’expérience, ce qui me permet d’avoir des sets tres personnels et originaux avec mes propres remix. J’ai des productions signées sur des labels. Floxyd a signé son second EP intitulé « Wildente » chez Jean Yann Records. Je fais partie de collectifs très actifs sur Paris.

     

    iCity : Etape suivante, vous passez au booking ?

    Ce fut, là encore, une nouvelle étape. Après le mixage, l’organisation de soirées, est venu le booking. En mixant dans des clubs ou en organisant des soirées, j’ai rencontré du monde, je me suis fait connaître. On me téléphonait pour me proposer un set. Si je n’étais pas disponible, je proposais un copain, puis le copain d’un copain ou un DJ que j’avais croisé une fois, puis je suis allé directement à la « chasse au DJ » pour me faire un carnet de contacts. Je travaille donc pour des agences de booking qui recrutent des DJ et les proposent à leurs clients. Je recrute, je gère les emplois du temps, je fais les plannings. Finalement, je me rends compte que cette constante évolution m’a permis de ne jamais m’ennuyer ni me lasser de ce métier. J’aime tout ce qui gravite autour du métier de DJ. J’ai eu la chance de faire toutes ces rencontres et de pouvoir, grâce à mon travail, prouver ma valeur pour décrocher de nouvelles opportunités. En variant les activités, j’ai pu constamment évoluer : d’abord les anniversaires, les boums, le bal du lycée, les soirées étudiantes, les clubs, les festivals puis la production, le booking… Je ne suis jamais tombé dans la routine. Je trouve ce métier créatif et j’aime ça.

     

    iCity : Comment concilier ce métier et la vie privée ?

    Je suis rarement aux 35 heures, alors la difficulté est en effet de trouver le bon compromis entre travail et vie privée car c’est un métier qui peut très vite devenir envahissant. Il y a en tout premier lieu le matériel : avoir dans son appartement des tables de mixage, platines, vinyles, et tout le reste, ça demande beaucoup de compromis. J’ai de la chance avec ma copine. Elle me motive et m’encourage dans mes projets. Elle est tres compréhensive.

     

    iCity : Quels sont vos projets ?

    J’ai monté une start-up : Soondy. Le projet a collecté 10.000 euros sur internet atteignant 100 % de son objectif avec 162 contributeurs. Le slogan, c’est : « Offrez-vous un vrai DJ on line ». Après la version Bêta, le lancement est prévu en mars 2016 en France, puis si ça fonctionne en Europe et aux Etats-Unis. L’argent a servi à créer un site professionnel, un logiciel, à payer les taxes. Il faudrait encore plus de fonds pour une application tablettes et smartphones (25.000 euros). Je donne aussi des cours à l’Ecole DJ Network à Paris (l’article que nous lui avions consacré en décembre 2015, c’est ici). Je me pose sans cesse des questions : est-ce que je suis bon ? Comment fait tel ou tel DJ ? Pourrai-je faire ce métier longtemps ? Mais par contre, je n’ai jamais peur. Je sais que si ça devait s’arrêter, je rebondirais et je ferais autre chose sans problème. Je n’en ai pas envie, bien-sûr. Ce que j’essaie de dire c’est que lorsqu’on me propose un nouveau challenge, je dis toujours « oui ». Je me dis que j’ai tout à y gagner. Au pire, j’aurai perdu du temps. Au mieux, j’aurai vécu une nouvelle expérience. J’ai cette philosophie de vie. Je fonce, et puis on verra. Il y a toujours une solution à tout problème.

     

    iCity : Le Graal pour un DJ, qu’est-ce que c’est ?

    C’est d’avoir un vrai public qui me suis et être reconnu dans mon style de musique. Devenir une référence dans le lieu, ça serait top et peut-être un exemple… (rires). Le but ultime c’est surtout de sortir LE morceau qui va faire le tour de la planète !

     

    iCity : Quels sont vos goûts musicaux et vos références ?

    J’écoute de tout avec plaisir mais je joue principalement de la tech house et de la techno (musique que je produis). En voiture, j’écoute du hip hop, de la variété et de la musique pointue, en fonction de mes humeurs. Le hip hop pour la technique : eskei83, Q-Bert, DJ Mehdi. Tous les grands DJ qui on percé sont des modèles pour moi en fait : Laidback Luke, Laurent Garnier, Carl Cox. Ils ont chacun un truc. Le top serait de rassembler toutes leurs qualités en une seule personne, moi de préférence… mais c’est compliqué… (rires).

     

    iCity : A quoi ressemble la journée de Floxyd ?

    En semaine, je suis formateur chez DJ Network : au programme, de la technique de mix, de la MAO, de la programmation musicale et de la communication. A la fin de ma journée, je rentre travailler sur mes projets personnels : mix, podcast, booking et prod. J’ai des loisirs également comme l’escalade et le VTT. Le week-end, je m’occupe comme tout le monde et je vais mixer le soir.

     

    iCity : Est-il facile de vivre de son métier aujourd’hui quand on est DJ ?

    Il faut savoir être polyvalent : je mixe, j’organise des soirées, je me produis en tant que guest pour jouer mes sons, je fais de l’événementiel et du management. Je vis de ma passion.

     

    iCity : Est-ce qu’un DJ va en boite pour danser ?

    Avec des amis pour des occasions spéciales, oui, ou lorsqu’un grand DJ passe dans un club généraliste. Quand je vais en soirée avec des amis, je danse, mais mon oreille va tendre vers la musique et je vais être plus concentré sur la musique qui passe. Déformation professionnelle. Je danse un peu derrière les platines quand il y a beaucoup d’énergie, je bouge disons. Comme je mixe en soirées dans des clubs, forcément je n’y retournerai pas pour m’amuser car les clubs sont devenus davantage des lieux de travail et de rendez-vous pour moi. Je suis plus à l’aise derrière les platines que sur une piste de danse et si le DJ est bon je préfère l’écouter que de danser. Quand j’écoute de la musique je suis dans une phase de recherche musicale.

     

    iCity : Qu’est-ce qui vous émeut et vous touche chez un DJ ?

    Quand je vais dans un festival et que je vois un DJ qui vit la musique, ça me touche beaucoup : il passe sa propre musique, il a les yeux fermés, il plane à 400.000 mètres et il y a une alchimie qui se fait avec le public. Tout le monde saute en l’air, lève les mains, ça fait chaud au coeur. Créer sa propre musique et se rendre compte qu’elle a un impact sur les gens, c’est prenant ! L’idéal serait de faire vibrer les gens du monde entier sur ma musique avec un tube planétaire. J’y travaille, j’y travaille dur.

     

    Vous pouvez retrouver Floxyd en Replay sur M6 dans l’émission “Kid et Toi” du 10 février 2016, lors d’un reportage sur le métier de DJ, interviewé par un reporter en herbe :

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    Et dans un reportage de l’émission « Cultures Urbaines » sur France 3 :

    [youtube id= »eOLRrN0_ThM » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

     

    Video

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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  • Gainsbourg Toujours

     

     

    Il y a vingt-cinq ans disparaissait Serge Gainsbourg. Expos, disques, émissions, il est partout…

     

    A la Mairie du 9ème Arrondissement, où Lucien Ginzburg a passé son enfance, au 11 Rue Chaptal, se tient jusqu’au 10 avril « De Gainsbourg à Gainsbarre », une expo de photos d’Odile Montserrat et Pierre Terrasson, proches de l’artiste. Des clichés intimistes et pour la plupart inédits. Tony Frank, lui, expose à la Galerie de l’Instant, jusqu’au 31 mai, de magnifiques portraits en noir et blanc de Serge, avec ou sans Jane. Du 4 mars au 8 avril 2016, la galerie d’art contemporain HEGOA met en place l’exposition « Gainsbourg Toujours 25 Ans » dans plusieurs lieux de son quartier du Carré Rive Gauche (7ème arrondissement), sous l’égide de Nathalie Atlan Landaburu.

    Côté musique, ça thématise dur chez Mercury / Universal, sa maison de disques, qui réédite l’intégrale de l’artiste, un double DVD de 79 titres et interviews filmées (« D’autres nouvelles des étoiles »), un double CD qui réunit pour la première fois un Best of Gainsbourg et un Best of de ses interprètes (« Gainsbourg & Co »), de Bardot à Paradis, ou encore « London Paris », une compil de ses morceaux les plus pop-psyché des années 60.

    Enfin, l’émission « Monte Le Son » sur France 4 consacrera une soirée spéciale Gainsbourg et Bashung, quant à lui disparu le 14 mars 2009, avec un documentaire diffusé le 16 mars à 22h45, dit par Alain Chamfort, et revenant sur leurs parcours croisés (« Gainsbourg / Bashung : Fantaisie Nelson »). Aux larmes, et caetera…

     

    F.T. pour le Magazine ELLE (11 mars 2016)