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  • MATEL | Comme un signe d’amour

     

     

    MATEL appartient à la tribu de ces Parisiens heureux qui s’évertuent à répandre le French Kiss partout dans le monde, comme un signe d’amour.

     

    Ce qui les différencie des autres groupes pacifiques indépendants, c’est le fait qu’ils communiquent à travers des visuels et des sons. Ils ne parlent pas, et ne se rencontrent que dans l’obscurité, pour y partager des images par le biais de leurs appareils portables. Nous prétendons qu’une image équivaut parfois à des milliers de mots, et bien ce sont des milliers d’images que ces Parisiens s’échangent…

    Paris et New York, comme beaucoup d’autres grandes villes, ont de nombreux points communs : transports, infrastructures, monuments historiques…

    MATEL, avec son film créé pour la compagnie aérienne française OpenSkies, souhaitait explorer les points de comparaison entre les deux villes, pour mieux en faire ressortir leurs différences, en exposant leur beauté et leur singularité.

    A checker sans modération…

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] MATEL Official

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  • Superman fête ses 80 ans

     

     

    Superman, le plus célèbre des super-héros en collants bleus fête ses 80 ans. L’occasion pour nous de vous raconter les origines d’un des héros préférés des enfants d’hier et d’aujourd’hui. 

     

    « C’est un oiseau ! C’est un avion ! Non, c’est Superman ! ». Il y a 80 ans, le dernier fils de Krypton faisait sa toute première apparition dans les pages du premier numéro de la revue « Action Comics », daté de juin 1938.

    Ses créateurs, le scénariste américain Jerry Siegel et le dessinateur canadien Joe Shuster, ne s’imaginaient sans doute pas que leur personnage rencontrerait un tel succès et encore moins que 80 ans plus tard, il serait toujours aussi populaire.

    S’il n’est pas tout à fait le premier super-héros de l’histoire – cet honneur revient à Doctor Occult créé trois ans plus tôt par les mêmes Siegel et Schuster – il est sans nul doute celui qui, parmi tous les super-héros qui feront leur apparition au fil du temps, en deviendra le plus emblématique.

     

     

     

    Superman a en effet immédiatement rencontré un énorme succès. A tel point qu’un an seulement après sa création, il fut le premier super-héros à avoir droit à sa propre revue « Superman » en 1939, puis à son feuilleton radiophonique, « Les Aventures de Superman » en 1940, ainsi qu’à son dessin animé en 1941.

    Un succès dans lequel se sont engouffrés de nombreux autres super-héros créés dans la foulée, parmi lesquels : Batman en 1939, Captain Marvel, Flash et Green Lantern en 1940, Wonder Woman et Captain America en 1941…

    Mais si Superman occupe une place à part dans l’imaginaire collectif américain, ça n’est pas simplement parce qu’il fut le premier. Ou en raison de son costume flanqué d’un grand « S » sur la poitrine, reconnaissable entre mille, voire de ses pouvoirs extraordinaires.

    Mais bien parce qu’assez rapidement, Superman est devenu l’archétype de l’icône américaine. Tant du fait des valeurs qu’il défend, comme héros et comme reporter : « la vérité, la justice et le rêve américain », que du fait de son histoire personnelle : celle d’un immigré seul survivant de sa planète, recueilli bébé par un couple d’agriculteurs du Kansas, qu’ils prénomment Clark Kent, comme ultime preuve de l’immense pouvoir d’accueil et d’assimilation des Etats-Unis.

    Une histoire qui fait écho à celle de nombreux Américains, mais aussi à celle de ses créateurs, Jerry Siegel et Joe Shuster, tous deux enfants d’immigrants juifs d’Europe de l’Est.

     

     

     

    En effet, contrairement à l’image de « boy scout » qu’on lui prête souvent, Superman n’a jamais hésité à s’engager contre les injustices. Quitte à créer parfois la polémique.

    En 1946, dans un épisode resté célèbre de l’émission de radio « Les Aventures de Superman », il fut ainsi un des premiers héros à s’en prendre ouvertement au Ku Klux Klan.

    Aux fils des ans, DC Comics, son éditeur, l’a également utilisé lors de campagnes contre le racisme et l’intolérance religieuse ou encore pour l’accueil des réfugiés.

     

     

     

    En 2011, la décision d’un de ses scénaristes de le faire renoncer à la nationalité américaine et se tourner vers les Nations-Unies, pour ne plus être accusé de ne défendre que les intérêts américains, avait aussi causé quelques controverses aux Etats-Unis.

    Tout comme celle, en septembre 2017, de le faire s’interposer entre un suprématiste blanc et des immigrés clandestins pour défendre ces derniers, un mois seulement après la tuerie de Charlottesville.

    Mais comme aime à le préciser DC Comics, Superman « personnifie ce qu’il y a de meilleur dans le rêve américain ».

     

    « On ne compte plus le nombre de personnes dans le monde qui arborent un t-shirt Superman, sans pourtant avoir forcément lu une seule page des aventures du personnage. Mais Superman porte en lui l’espoir qu’un meilleur est possible. Et tant que cet espoir subsiste, rien n’est tout à fait perdu. » (François Hercquet, Directeur Éditorial de « Urban Comics »)

     

    Superman a donc 80 ans en 2018 mais il n’a finalement pas pris une ride, tant il colle à son époque… Normal, Superman est un super-héros. Depuis 1938, des centaines de BD ont été publiées et une dizaine d’acteurs ont endossé la cape à l’écran. Pourquoi le public actuel se reconnaît encore dans ce héros d’un autre siècle ? 

     

     

     

    Superman apparaît en 1938, au moment où les grandes métropoles américaines connaissent un essor fulgurant, accompagné d’une corruption et d’une criminalité croissantes. Le super-héros redresseur de tort, c’est alors la bonne conscience des lecteurs face aux travers du monde.

    En 2018, la dureté et la déshumanisation des mégalopoles sont d’actualité et les combats de Superman gardent ainsi un fort écho. Le personnage, quant à lui, à l’instar d’autres super-héros, à commencer par Batman, devient plus complexe et sombre, moins lisse.

     

     

     

    Et puis, Superman est à sa façon un migrant, un réfugié. Son monde natal, la planète Krypton, a été détruit lorsqu’il était enfant. Superman est un étranger qui n’aspire qu’à se fondre parmi la population du pays qui l’a accueilli, les Etats-Unis. Encore un thème fort de notre temps…

    Enfin, le pire ennemi du héros, c’est Lex Luthor, un mauvais génie milliardaire et mégalomane qui fomente de bien sombres projets. Pour certains, ce personnage apparu en 1940 serait simplement une préfiguration des grands patrons d’internet. Bref, du haut de ses 80 ans, Superman nous raconte finalement la société d’aujourd’hui. 

     

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    Source : Vincent Leblé pour La Nouvelle République (Juin 2018)

     

     

     

  • Albert Cohen | Belle Du Seigneur (1968)

     

     

    « Belle du Seigneur », le pavé incontournable écrit par Albert Cohen, sorte d’extrapolation de « L’amour dure trois ans » de Beigbeder, a cinquante ans. Que sa taille imposante ne vous rebute pas, l’hiver est propice à la lecture de ce genre de classique, où l’on ne s’ennuie jamais, à condition de garder le fil !

     

    Les cent premières pages décrivent le contexte social années 30 des principaux protagonistes, issus de la bourgeoisie et vivant à Genève. Ensuite sont évoquées les parentés, souvent dépeintes de façon cocasse, d’un côté petits bourgeois conservateurs, de l’autre bouillants céphaloniens… Vient après le poste du mari, Adrien Deume, jeune oisif empâté et fort soucieux de lui-même, qui doit son avancement soudain à la Société des Nations grâce à un supérieur manipulateur, qui va l’éloigner de son épouse dans le but de la séduire.

    Après avoir résisté, essentiellement pour le principe, la belle tombe dans les mailles du filet de ce beau parleur, qui décrit les affres de la passion avec moultes détails. Le mari parti durant trois mois, les premiers temps de leur passion sont décrits par le menu, chacun voulant se mettre en valeur pour faire perdurer l’amour naissant, ils ne peuvent passer quelques heures loin l’un de l’autre… Stendhal ou Marivaux n’auraient pas pu mieux l’écrire… Hélas, le mari rentre plus tôt que prévu, par conséquent les oncles hauts en couleur de l’amant l’assistent pour enlever la belle ! Un véritable vaudeville ! D’autant plus que l’époux éperdu envisage de mettre fin à ses jours.

    Aux temps heureux succèdent les jours sans grâce où l’on s’ennuie, peu à peu, où tous les détails, autrefois charmants, deviennent insupportables… Solal est un paria, l’antisémitisme gronde en 1935, sa nationalité française est révoquée et il n’a plus l’apanage de son rang social à la Société des Nations. Les hôtels de luxe où l’on ne sait que faire pour passer le temps, où l’on rencontre des gens dits de la bonne société qui vous fuient comme la peste… A présent l’heure est grave, l’ennui s’installe durablement, et Solal ne sait plus quel subterfuge inventer pour conserver l’intérêt d’Ariane, si fantasque au début.

    Il connaît tout d’elle, ses moindres réactions, ses souvenirs d’enfance, sa famille… Ses emballements et ses centres d’occupations sont taris… Ils s’installent dans une villa nommée la Belle de Mai, alors qu’Ariane s’occupe des préparatifs (et notamment l’installation de wc supplémentaires), Solal essaie désespèrement de reprendre possession de son niveau social auprès de ses anciens amis de Paris. Point de souci d’argent, juste la passion qui n’est plus… Coup de théâtre, la belle avoue à son amant qu’elle a fréquenté alors qu’elle était mariée à son petit Deume. Il devient fou, ne cesse de la tourmenter pour connaître les détails, la repousse, la bat…

    Cela redonne d’abord du panache à leur amour éteint, mais cela finira mal, forcément ! ils sont exclus, ils sont encore jeunes mais n’ont pas d’avenir… Bref, je vous conseille à tous niveaux de vous lancer à corps perdu dans cette peinture d’une époque, qui trouvera écho dans notre actualité, qui voit la montée des extrémismes affronter la mollesse de certains pachas, ronflant odieusement dans leurs fauteuils de velours.

     

     

     

  • Un supermarché classé monument historique

     

     

    Probablement sans le savoir, les clients du centre commercial Intermarché de Ris-Orangis, dans l’Essonne, remplissent leur chariot dans un lieu exceptionnel.

     

    En effet, le bâtiment qui abrite ce supermarché est l’oeuvre de Claude Parent, l’un des plus grands architectes français, décédé en 2016. En 2012, David Liaudet, enseignant aux Beaux-Arts du Mans, déposait un dossier à la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles), en vue du classement du site, inauguré en 1970, aux Monuments Historiques. La même année, il était déjà parvenu à faire classer une autre oeuvre de Claude Parent, le centre commercial Maillot de Sens (Yonne), datant de la même période. Ce passionné d’architecture déclare d’ailleurs n’avoir « aucun intérêt dans cette histoire, si ce n’est de préserver un patrimoine unique et rare ».

    Symbole du « Brutalisme », tendance architecturale née en Angleterre dans les années 50, qui selon la définition du Larousse, privilégie « l’emploi de matériaux bruts comme le béton, la non-dissimulation de l’infrastructure technique, telle que tuyauterie, et la liberté des plans », ce bâtiment n’a jamais été modifié depuis sa construction. « Pour un bâtiment commercial de cette époque, c’est très rare. Ce qui en dit long sur la qualité architecturale du projet, qui a su absorber les chocs commerciaux sans être transformé » confie Davis Liaudet.

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Brutalisme

     

     

     

  • Une block-party dans le Bronx en 1977, ça ressemblait à ça…

     

     

    Vous vous demandez sûrement à quoi ressemblait une block-party dans le Bronx en 1977 ? Asseyez-vous, papi va vous expliquer…

     

    Bon, commençons par le commencement… Une block-party est, dans la culture américaine, une fête de quartier qui réunit le voisinage autour de quelques musiciens. Les block-parties ont vu leur popularité croître à partir des années 1970, notamment à New York, dans les boroughs de Manhattan (quartier de Harlem), du Queens, de Brooklyn ou du Bronx. Ces block-parties ont eu une influence très importante dans l’éclosion de la culture hip-hop, du rap, ou du dee jaying.

    Le principe de la block-party est simple : on ferme les deux côtés d’une rue avec des barrières et un service de sécurité, on branche les éclairages et la sono sur un lampadaire dont on détourne le courant, et on fait payer un faible droit d’entrée pour que les gens du quartier viennent faire la fête, loin des lumières de la ville. Le Dj arrive : c’est un personnage-clé, le héros de la nuit. Avec sa mallette de 45 tours dont il a détaché les étiquettes afin que les curieux — ou les Djs concurrents — ne viennent pas deviner sa sélection musicale, il a de quoi secouer la nuit new-yorkaise.

    A présent, remontons à cette année 1977. Comme nous l’avons déjà évoqué dans l’article « From Mambo to Hip-Hop, a South Bronx Tale », le début des seventies à New York voit émerger différents styles musicaux, parmi lesquels le hip-hop ou la funk. Dans ce document sonore exceptionnel à découvrir absolument, capturé sur le vif à l’occasion d’une de ces block-parties organisées dans le Bronx, des Djs se succèdent derrière les platines, tout ça dans un bordel indescriptible. Le « maître de cérémonie » coupe même le son pendant un instant, tentant de ramener un peu d’ordre, et demander au public de repasser derrière les barrières.

    Tout ça pour dire, à ne pas rater, cet enregistrement est vraiment représentatif d’une époque…

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Block Party by Anderson Zaca

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Brooklyn Street Art

     

     

     

  • Apollinaire, une vie de mouvement perpétuel

     

     

    A l’heure où les canons étaient sur le point de se taire, le 09 novembre 1918, s’éteignait une étoile dans le firmament de la poésie française : Guillaume Apollinaire. Retour sur la vie du poète, critique d’art, témoin d’une révolution esthétique et précurseur du courant surréaliste, qui mourut trop jeune, deux jours, donc, avant la fin de la Grande Guerre.

     

    « Et toi mon coeur pourquoi bats-tu

    Comme un guetteur mélancolique

    J’observe la nuit et la mort »

     

    Il faut associer la mémoire de Guillaume Apollinaire à la célébration de ce 11 novembre 1918 ; ce jour de fête, ce jour du souvenir, ce jour où dans les rues de Paris, les hommes et les femmes criaient leur joie et comptaient leurs morts. Dans les rues de Paris, bien-sûr, et même dans ce boulevard Saint-Germain, où les gens passaient, joyeux, heureux, tumultueux et où, tout là-haut, sous les toits, un poète était mort.

    Guillaume Apollinaire s’était en fait éteint deux jours plus tôt, le 9 novembre, et à cause de l’armistice, il ne fut enterré que le 13 novembre. Durant ces quelques jours, il attendait là-haut, entouré de ses amis. Ses amis dont nous retrouverons quelques-uns dans le documentaire exceptionnel « L’art et les hommes » réalisé par Jean-Marie Drot et diffusée sur l’ORTF le 29 mai 1960 ; quelques-uns qui le rejoignirent, plus tard… Ce qui est frappant dans ce film, c’est la fragilité de tout ce qui est humain, la fragilité des souvenirs.

     

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    Apollinaire, dont les écoles de France, avec les meilleures intentions, sans doute, ont servi jusqu’à plus soif, peut-être, les « Alcools » à leurs élèves, lesquels n’en retiennent bien souvent, comme l’a noté Olivier Barbarant dans la revue « Europe », « que son appartenance à une avant-garde aux contours assez flous, ainsi que des images embrouillées de Tour Eiffel, d’avions, de papes et d’un soleil audacieusement décapité. »

    Quand on pense à Apollinaire, on pense bien entendu à ce rire, « immense et homérique », dont parlait Paul Faure : « Apollinaire semblait un roi riant devant son peuple. Vive le puissant rire de Guillaume dans le Paris d’Apollinaire ! ». Mais on pense aussi à la mélancolie, à l’élégie, au chagrin d’amour, à « La chanson du mal-aimé ». Sans que rien ne prédomine, tout cela se conjugue, se télescope, se superpose, se suit. Apollinaire est tout cela à la fois…

    Si Paul Faure évoque ce rire, c’est qu’Apollinaire était un homme d’amitié et d’enthousiasme, un homme curieux et un poète expérimentateur. Ce rire, c’est à la fois un grand éclat de rire franc, direct, massif, de quelqu’un qui aimait la vie, manger, l’amour, mais aussi un rire plus sombre, fait d’humour noir et d’ironie : « Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire ». Il pourra être ironique dans une partie de sa poésie de guerre comme dans sa critique d’art, cultivant souvent l’ambiguïté.

     

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    Apollinaire était pris dans un réseau d’amitiés extrêmement dense, et lorsque l’on se rappelle ce grand poète, on se rappelle évidemment cet aspect de sa personnalité complexe. Et peut-être que le fait d’avoir permis à tant d’artistes membres de ce réseau d’avoir pu se rencontrer et se fédérer au sein de ce qui allait devenir un même mouvement artistique fait aussi quelque part partie de son oeuvre.

    Car Apollinaire était un homme de réseau, avec une facilité naturelle à mettre les gens en relation, un homme qui comprend, qui jauge sans juger, et qui perçoit à merveille leur potentiel et ce qu’ils seraient susceptibles de réaliser ensemble. Il recevait beaucoup à son dernier domicile du boulevard Saint-Germain, de Robert et Sonia Delaunay à Chagall, en passant par Blaise Cendrars ou Vassily Kandinsky. C’est par exemple lui qui mettra en contact Giorgio de Chirico avec son premier marchand à Paris, en la personne de Paul Guillaume.

     

    « Apollinaire habitait Boulevard Saint-Germain, dans un appartement constitué de plusieurs petites pièces reliées les unes aux autres par des escaliers de navire. Il s’y mouvait, il y déchiffrait les astres, il y hissait ses voiles en uniforme bleu, sous un émouvant turban de linge, parmi les statues nègres, les toiles cubistes, les livres, les jeunes revues, ses portraits de Marie Laurencin ou du Douanier Rousseau. Il écrivait, dans la plus haute cabine, où ses fétiches de navigateur étaient un exemplaire des « Serres Chaudes » de Maeterlinck et « L’Oiseau du Bénin » sur ses pattes de cuivre. » (Jean Cocteau)

     

    Avec Apollinaire, on a l’impression d’une vie de mouvement perpétuel. A commencer par son enfance, mouvementée, presque trouble… Le poète a toujours vécu dans cette sorte d’instabilité, et probablement qu’une de ses ambitions fut de faire de cette instabilité une vertu, une qualité, une force.

    Guillaume Apollinaire est né à Rome en 1880, enfant naturel et illégitime d’une mère française issue de la noblesse polonaise, Angelika de Kostrovitsky, et d’un père qu’il n’a pas connu, même si le nom de François Flugi d’Aspermont, ancien officier d’état-major du roi des Deux-Siciles, fut souvent évoqué.

    Vivant à Rome de ses charmes et du jeu, Angelika de Kostrovitsky est une aventurière. Demi-mondaine, femme galante, entretenue, à la vie marginale et dissolue, elle y a une grossesse non désirée. Wilhelm naît le 25 août 1880 mais est déclaré à la mairie le 26 sous le nom italien d’emprunt Dulcigny, d’un père inconnu et d’une mère voulant rester anonyme. Angelika ne reconnaîtra l’enfant que quelques mois plus tard devant notaire, sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandroi Apollinare de Kostrowitzky.

    Pour mieux brouiller les pistes, Angelika Kostrowicka russifiera son nom pour devenir Angelika de Kostrovitsky. Et comme sa mère, Wilhelm Albert Wodzimierz Apolinary de Kostrovitsky, après une enfance placée sous le signe de l’errance, se construira à son tour en s’inventant. A 19 ans, il devient donc Guillaume Apollinaire. Apollinaire comme Apolinary, le prénom de son grand-père maternel.

    Il n’y aura d’ailleurs pas dans son oeuvre de poursuite ou de quête du père. En revanche, on y trouvera une interrogation, une inquiétude constante sur l’origine…

     

    « Il avait la voix courte, comme essoufflée. Ses yeux, ses doigts, semblaient ne toucher que des choses exquises et légères. Je ne sais pas pourquoi, je l’imagine toujours en train de dérouler le fil de quelque cerf-volant. Je pense aussi à ses hardiesses aériennes lorsque Notre-Dame porte le gui charmant d’un échafaudage. Il savait que l’ange de la poésie boite et louche, et qu’il en tire ses grâces. Son souffle givrait les vitres. Il n’avait qu’à passer une feuille, la plier et la déplier pour épanouir les terribles dentelles du rêve. » (Jean Cocteau)

     

    Cet homme dont l’appartement ressemblait à un navire, dont Jean Cocteau construit la légende de manière si lyrique en l’imaginant « déroulant le fil de quelque cerf-volant », était quelqu’un de très terrestre, terrien, affichant un goût immodéré de la vie et de la sensualité, et en même temps cet artiste qui cultivait sans cesse son imagination en s’intéressant à des choses rares, afin de prolonger son rêve d’absolu.

    Plus que de dire ce qu’Apollinaire a été, de fait, et montrer l’écart entre la légende et sa vie, il est captivant de voir comment cette légende s’est construite, et pour quelles raisons, finalement, il est resté à ce point dans les souvenirs des uns et des autres, des artistes, des peintres ou des poètes, comme cette figure à la fois onirique et très charnelle…

    Après une enfance marquée au sceau de l’errance, entre l’Italie et Monaco, puis d’autres villes, Spa, Aix-les-Bains, la famille Kostrovitsky finit par arriver à Paris en 1900, dans un assez grand dénuement. Et c’est là, à l’aube de ce XXème siècle qu’il marquera de son empreinte, que le jeune Wilhelm va peu à peu devenir celui qu’il devait devenir… Il choisit son pseudonyme, Apollinaire, et choisir ce pseudonyme, c’est aussi choisir la langue française et se faire un nom afin de commencer à écrire son histoire.

    Car la France, pour le jeune Wilhelm, c’est la nation la plus sensée, la plus mesurée, « la fille ainée du monde latin », une terre d’accueil et de culture. Du point de vue des lettres et des arts, la France, et Paris en particulier, faisait figure de phare dans cette Europe du tournant du siècle. Tous les artistes venaient à Paris. Certains choisissaient Munich, Londres ou Madrid, mais Paris avait cette réputation de liberté absolue, de créativité. C’était à Paris qu’il fallait être…

     

    Sa mère le voit banquier. Il va déjouer les plans maternels pour devenir écrivain et poète pour des revues parisiennes…

     

    Apollinaire travaille donc la journée dans une banque, mais entame une seconde journée le soir venu en allant trainer ses guêtres dans tous les lieux de Paris où bat le coeur artistique et bouillonnant de la ville. Officiellement, il vivra chez sa mère, au Vésinet, jusqu’à 27 ans, mais rares sont les nuits où il rentrera dormir chez elle. C’est à cette époque que commence le parcours initiatique du jeune Wilhelm, ces années durant lesquelles sa vocation littéraire s’affermit.

    En juillet 1901, il écrit son premier article pour Tabarin, hebdomadaire satirique dirigé par Ernest Gaillet, puis en septembre 1901 ses premiers poèmes paraissent dans la revue La Grande France sous son nom de naissance, Wilhelm Kostrowiztky. De mai 1901 au 21 août 1902, il est le précepteur de la fille d’Élinor Hölterhoff, vicomtesse de Milhau, d’origine allemande et veuve d’un comte français. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise de la petite fille, Annie Playden, qui refuse ses avances. C’est alors la période « rhénane » dont ses recueils portent la trace (La Lorelei, Schinderhannes).

    De retour à Paris en , il garde le contact avec Annie et se rend auprès d’elle à deux reprises à Londres. Mais en 1905, elle part pour l’Amérique. Le poète célèbre la douleur de l’éconduit dans Annie, La Chanson du mal-aimé, L’Émigrant de Landor Road, Rhénanes.

    Dans ses premiers écrits, on retrouve déjà toutes les qualités qui caractériseront plus tard l’oeuvre d’Apollinaire, même s’il est encore très attaché au symbolisme. Il n’aura de cesse, toute sa vie, que de remettre continuellement en cause ses acquis, et ne fera jamais la même chose, au mépris de ce dont il pouvait être satisfait antérieurement. Les premiers contes qui seront repris dans « L’Hérésiarque et Cie » (Contes publiés chez Stock en 1910) marquent une étape majeure dans sa façon d’écrire.

    Et puis, il y aura La Chanson du mal-aimé

     

    « Soirs de Paris ivres du gin
    Flambant de l’électricité
    Les tramways feux verts sur l’échine
    Musiquent au long des portées
    De rails leur folie de machines

    Les cafés gonflés de fumée
    Crient tout l’amour de leurs tziganes
    De tous leurs siphons enrhumés
    De leurs garçons vêtus d’un pagne
    Vers toi toi que j’ai tant aimée

    Moi qui sais des lais pour les reines
    Les complaintes de mes années
    Des hymnes d’esclave aux murènes
    La romance du mal aimé
    Et des chansons pour les sirènes »

     

    Apollinaire publie ce poème en 1909. il aura mis six ans à l’écrire, tant sa genèse fut douloureuse pour les raisons évoquées plus haut, mais cette oeuvre marque le début d’une période qui conduira le poète sur le chemin du succès. Cette même année, L’Enchanteur pourrissant, son œuvre ornée de reproductions de bois gravées d’André Derain est publiée par le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler.

     

     

     

    Entre 1902 et 1907, il travaille pour divers organismes boursiers et parallèlement publie contes et poèmes dans des revues. C’est à cette époque qu’il prend pour pseudonyme Apollinaire, d’après le prénom de son grand-père maternel, Apollinaris, probablement en référence à Apollon, dieu de la poésie. En novembre 1903, il crée un mensuel dont il est rédacteur en chef, Le festin d’Ésope, revue des belles lettres, dans lequel il publie quelques poèmes ; on y trouve également des textes de ses amis André Salmon, Alfred Jarry, Mécislas Golberg, entre autres…

    Entre 1910 et 1914, Apollinaire est partout… En 1910, il devient critique d’art à L’Intransigeant, et on le croise dans tous les salons littéraires, les galeries et les ateliers de la capitale. Apollinaire commence à se faire un pseudonyme et à écrire son histoire… Il devient à cette époque le tout premier défenseur du Cubisme, mouvement pictural qui vient tout juste de naître et qui fait déjà scandale. Les débats sur le Cubisme monteront même jusqu’à l’Assemblée Nationale où le député Marcel Sembat prendra fait et cause pour le courant naissant face à ses détracteurs, pour qui le Cubisme était une dégénérescence du génie français.

    Apollinaire est en première ligne et prend ainsi la défense de ses amis peintres. Visionnaire, curieux de tout et sans cesse à l’affut des tendances de demain, le poète sent bien qu’avec le Cubisme, un vent nouveau s’apprête à souffler sur le paysage artistique français. Picasso, Braque ou Marie Laurencin sont à l’origine de ce mouvement qui pourrait bien changer radicalement le regard du public, face à un tableau qui a ses lois propres et qui n’imite plus la réalité, balayant toute notion de perception rétinienne ou de perspective linéaire telle qu’elle fut inventée à la Renaissance.

    Le , accusé de complicité de vol de La Joconde, pour avoir hébergé Géry Pieret, une de ses relations qui avait dérobé en 1907 des statuettes au Louvre, et qui furent ensuite revendues à Picasso, Apollinaire est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé ; cette expérience le marquera profondément. Cette année-là, il publie Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée orné des gravures de Raoul Dufy. En 1913, les éditions du Mercure de France éditent Alcools, somme de son travail poétique depuis 1898.

     

    « Je ne me souviens pas précisément de ma rencontre avec Apollinaire. Je me souviens surtout que deux ou trois jours plus tôt, j’avais rencontré Picasso chez Clovis Sagot. Picasso, quant à lui, avait dit à Guillaume Apollinaire qu’il venait de rencontrer sa fiancée… Tout à fait par hasard, Apollinaire est venu le même jour que moi chez Sagot. Et c’est ainsi que nous nous rencontrâmes. Nous sortîmes et Guillaume me parla immédiatement de sa chère Masoche… Ça m’a étonné, un garçon qui parlait de masochisme à une inconnue… » (Marie Laurencin en 1952)

     

    Lorsque Marie Laurencin rencontre Guillaume Apollinaire en 1907, elle est une jeune peintre de 24 ans qui débute aux côtés de Georges Braque. Picasso fait sa connaissance quelques jours plus tôt et dira à Apollinaire : « J’ai rencontré ta fiancée ». Quant à Apollinaire, après avoir rencontré la peintre chez le marchand d’art Clovis Sagot, il fera dire à l’Oiseau du Bénin par Croniamantal dans Le poète assassiné au sujet de Tristouse Ballerinette (Marie Laurencin) : « J’ai rencontré ta femme »…

    Le poète et la peintre entretiendront une relation chaotique et orageuse pendant cinq ans, mais durant laquelle il connaîtront tous les deux une ascension fulgurante, s’appuyant sur une forte émulation mutuelle et un échange artistique de tous les instants. Apollinaire continuera d’écrire à Marie Laurencin et la soutiendra jusqu’au bout… Ils ont probablement toujours regretté intimement, sans se l’avouer l’un à l’autre, que cela n’ait pas été possible.

    Il n’en reste pas moins que leur relation correspond à la période la plus prolifique et créative de la peintre. Après la guerre et la disparition de son plus fidèle ami et soutien, Marie Laurencin aura tendance à se répéter et à faire toujours un peu la même chose. Le Douanier Rousseau immortalise le couple en 1909 et Apollinaire raconte qu’avec cet instantané du couple capturé par le peintre, intitulé « Le poète et sa muse », son regard changera à tout jamais sur la peinture.

     

     

     

    Il y a des petits ponts épatants
    Il y a mon cœur qui bat pour toi
    Il y a une femme triste sur la route
    Il y a un beau petit cottage dans un jardin
    Il y a six soldats qui s’amusent comme des fous
    Il y a mes yeux qui cherchent ton image

    Il y a un petit bois charmant sur la colline
    Et un vieux territorial pisse quand nous passons
    Il y a un poète qui rêve au ptit Lou
    Il y a une batterie dans une forêt
    Il y a un berger qui paît ses moutons
    Il y a ma vie qui t’appartient
    Il y a mon porte-plume réservoir qui court qui court
    Il y a un rideau de peupliers délicat délicat
    Il y a toute ma vie passée qui est bien passée
    Il y a des rues étroites à Menton où nous nous sommes aimés

    Il y a une petite fille de Sospel qui fouette ses camarades
    Il y a mon fouet de conducteur dans mon sac à avoine
    Il y a des wagons belges sur la voie
    Il y a mon amour
    Il y a toute la vie
    Je t’adore

    Guillaume Apollinaire, « Poèmes à Lou » (posthumes)

     

    « Poèmes à Lou » est un poème d’amour, tout simplement… Un poème d’amour dans lequel on trouve tout ce qui, chez Apollinaire, peut nourrir et alimenter les sensations, les sentiments, que ce soit la sensualité, l’intensité amoureuse, le spectacle du monde, la nostalgie ou le souvenir de la femme aimée. Et en même temps, c’est un poème d’éloignement. Leur histoire est terminée, et le poète est sur le départ. C’est aussi un poème qui tente de faire revivre quelque chose, en captant des instants qui s’éloignent peu à peu.

    En août 1914, Apollinaire tente de s’engager dans l’armée française, mais le conseil de révision ajourne sa demande car il n’a pas la nationalité française. Il part pour Nice où sa seconde demande, en , sera acceptée, ce qui lancera sa procédure de naturalisation. Peu après son arrivée, un ami lui présente Louise de Coligny-Châtillon, lors d’un déjeuner dans un restaurant niçois. Divorcée, elle demeure chez son ex-belle-sœur à la Villa Baratier, dans les environs de Nice, et mène une vie très libre. Guillaume Apollinaire s’éprend aussitôt d’elle, la surnomme Lou et la courtise d’abord en vain.

    Puis elle lui accorde ses faveurs, les lui retire et quand il est envoyé faire ses classes à Nîmes après l’acceptation de sa demande d’engagement, elle l’y rejoint pendant une semaine, mais ne lui dissimule pas son attachement pour un homme qu’elle surnommait Toutou. Une correspondance naît de leur relation ; au dos des lettres qu’Apollinaire envoyait au début au rythme d’une par jour ou tous les deux jours, puis de plus en plus espacées, se trouvent des poèmes qui furent rassemblés plus tard sous le titre de Ombre de mon amour puis de Poèmes à Lou.

    «  Poèmes à Lou » est un poème à une femme d’une très grande liberté, de ces femmes qui fascinent. Elle se voulait moderne, les cheveux un peu plus courts que les autres. Elle ne porte pas de corset, mais plutôt le pantalon. Lou est une aristocrate, descendante directe de Gaspard de Coligny, de lignée prestigieuse. Elle collectionne les amants, ce qui fait dire aux maldisants qu’elle est probablement nymphomane…

     

    « Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d’hier soir, j’éprouve maintenant moins de gêne à vous l’écrire. Je l’avais déjà senti dès ce déjeuner dans le vieux Nice où vos grands et beaux yeux de biche m’avaient tant troublé que je m’en étais allé aussi tôt que possible afin d’éviter le vertige qu’ils me donnaient. » (Apollinaire à Lou, le 28 septembre 1914)

     

    Le 2 janvier 1915, de retour d’un rendez-vous avec Lou à Nice, Apollinaire rencontre une jeune fille dans le train qui le ramène à Nîmes, Madeleine Pagès. Ils parlent de littérature et de poésie, de Verlaine et de François Villon. Quelque chose se noue entre eux et ils entament une relation épistolaire des plus enflammées. Mais pourtant, Apollinaire en épousera finalement une autre, quelques mois avant sa mort : Jacqueline Kolb. Picasso sera son témoin…

     

     

     

    « Une musique barbare et ininterrompue
    Coups de canons français et boches de tout calibre
    Coups de fusil, mitrailleuses,
    Les fusées, les signaux
    En pluie, en gerbe, en globe persistants… » 

     

    Le 4 avril 1915, Apollinaire part avec le 38e régiment d’artillerie de campagne pour le front de Champagne. En novembre 1915, dans le but de devenir officier, Wilhelm de Kostrowitzky est transféré à sa demande dans l’infanterie dont les rangs sont décimés. Il entre au 96e régiment d’infanterie avec le grade de sous-lieutenant.

    Le 9 mars 1916, il obtient sa naturalisation française mais quelques jours plus tard, le , il est blessé à la tempe par un éclat d’obus. Il lisait alors le Mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Paris, il y sera finalement trépané le puis entame une longue convalescence au cours de laquelle il cesse d’écrire à Madeleine.

    Fin octobre 1916, son recueil de contes, Le Poète Assassiné est publié et la parution est couronnée, le 31 décembre, par un mémorable banquet organisé par ses amis dans l’Ancien Palais d’Orléans.

    En mars 1917, il crée le terme de surréalisme qui apparaît dans une de ses lettres à Paul Dermée et dans le programme du ballet « Parade » qu’il rédigea pour la représentation donnée le 18 mai de la même année.

     

     

     

    Apollinaire meurt de la grippe espagnole à seulement 38 ans, le 09 novembre 1918, soit deux jours avant la signature de l’armistice, laissant ses amis orphelins ainsi que de nombreux projets en cours qui resteront à tout jamais inachevés, pendant que sous ses fenêtres du 202 Boulevard Saint-Germain, la foule défile en scandant « A mort, Guillaume ! »… Non pas mort au poète, mais à l’Empereur Guillaume II d’Allemagne qui abdique ce même jour. Ironie du sort, ironie de la vie et de la mort…

     

    [youtube id= »gJTTOBz7W6E » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Sources :

    ✓ « Apollinaire » de Laurence Campa, biographie somme parue en 2013 chez Gallimard.

    ✓ « Apollinaire, Correspondance avec les artistes 1903-1918 », texte établi, présenté et annoté par Laurence Campa et Peter Read édité chez Gallimard en 2009.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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  • Michel Polnareff, le retour

     

     

    On n’y croyait plus, mais cette fois, c’est confirmé : Michel Polnareff va enfin sortir son 11ème album.

     

    Le vendredi 21 septembre, le chanteur s’offrait une pleine page dans « Libération », avec un message plus ou moins subliminal et très écolo, tout en donnant rendez-vous, comme ça, en passant, le 30 novembre pour la sortie de son nouvel album, maintes fois reportée.

     

     

     

    Il était temps… Depuis « Kâma Sûtra » sorti en 1990, le compositeur aux lunettes blanches s’est produit en concert en France mais n’a publié qu’une chanson inédite, « Ophélie flagrant des lits », en 2006. Bon, nous resterons cependant prudents jusqu’à ce que la nouvelle se confirme, tant Michel Polnareff a pu jouer avec nos nerfs depuis maintenant plusieurs années.

     

    « Je sais que beaucoup de fans s’impatientent, je les comprends, je suis aussi impatient qu’eux, mais quand on veut faire quelque chose après une longue absence discographique, il faut vraiment peaufiner. Moi je suis un perfectionniste et là, la perfection est vraiment de rigueur. »

     

    Comme il l’a lui même annoncé, cet album devrait signer le véritable retour de Michel Polnareff sur le devant de la scène, un retour qu’il semble attendre autant que ses nombreux fans comme il l’écrit à la fin de son message: « Au 30 novembre, enfin ! ».

     

     

     

  • Serge Lutens, le créateur de souvenir

     

     

    Certains se parfument comme on porte un habit joli, signé, reconnaissable, arborant un code, une franchise sociétale, une appartenance. Mais ne voulant ni aller chercher plus loin que le fait de sentir bon et de paraître présentable en communauté, et n’accordant pas non plus une quelconque importance au sens premier de la fragrance aspergée sur la peau, certains donc négligent l’essentiel, le plus important. Qu’est ce que le parfum ? Que signifie-t-il ? Doit-il être une extension de soi, un accompagnateur mondain ou une réelle valeur ajoutée à notre personnalité ?

     

    Longtemps, le parfum a été rare, cher, inédit, un luxe destiné aux plus fortunés et aux plus raffinés. Les onguents, les pommades, les essences, les élixirs… Autant de décoctions dont les apothicaires et divers empoisonneurs des rois détenaient les secrets jalousement gardés. Encore plus loin, l’origine du parfum est orientale et plus exactement sumérienne… D’abord des encens pour des lieux de culte, devenus ensuite cosmétiques et enluminures olfactives pour sacrer les corps royaux.

    Il y eut ensuite à l’orée du siècle dernier des maisons de couture prestigieuses qui mirent tout en œuvre pour célébrer leur nom avec ce qui pourrait être perçu aujourd’hui comme des produits dérivés. Des parfums de haute tenue, des jus qui seraient un prolongement d’une identité souveraine en la matière. Ce fut l’avènement de l’ère des nez, ces alchimistes secrets, ces funambules éthérés et leurs concoctions raffinées et miraculeuses au service de marques les plus prestigieuses. Caron, Patou, Molinard, Fragonard, Guerlain… Plus récemment Annick Goutal ou Serge Kurkdjian. Il en existe des centaines d’autres encore qui réalisent des petits chefs d’œuvre, ces cathédrales enfermées dans du verre.

    Mais tout cela s’est démocratisé. L’entrée dans l’ère industrielle aidant, avec le commerce comme valeur économique majeure de ce 20ème siècle, ainsi que des autres à venir, le parfum, comme tout ce qui pouvait être rare auparavant, s’est vulgarisé. Désormais, la parfumerie est avant tout une histoire de gros sous et des groupes comme L’Oréal, qui possèdent des enseignes prestigieuses telles Ralph Lauren, Yves Saint Laurent, Lancôme, Armani, Cacharel, entre autres, n’ont que faire d’apporter de la poésie avec leurs flacons écoulés dans le monde par millions d’exemplaires. Ils vendent juste des noms, des marques pour la masse.

    Alors oui, il existe maintenant moults parfums en tous genres, à prix raisonnable, diffusés par des enseignes, des groupes qui, à grand renfort de communication et de slogans, vous feront croire que porter Bleu de Chanel ou J’adore de Dior est le comble du chic, tellement ces petites bouteilles pourtant sorties à la chaîne sont issues de noms prestigieux qui jadis rayonnaient comme l’exception. Aujourd’hui, ce ne sont juste que des logos imprimés sur des sacs dans la rue, déclinés en copie et photocopiés au kilomètre. Des acteurs et des réalisateurs « bankables » qui se prêtent au jeu le temps d’une campagne de publicité à budget pharaonique, pour faire croire, à défaut de sentir bon, que de s’asperger de l’eau de toilette « Machin », c’est très cool, tendance ou chic.

    On note aussi depuis quelque années l’apparition de ce que l’on appelle les parfums « de niche », dits parfums à la diffusion plus rare et réservés à quelques boutiques exceptionnelles. Il est donc désormais de bon ton pour des noms tels que Dior, Chanel, Guerlain, Armani ou Tom Ford, d’avoir aussi son étagère où proposer pour des sommes à partir de 200 euros, ces fameux parfums rares, secrets et inédits. On est là encore dans une démarche commerciale et un rien malhonnête. Derrière le flacon, il y a des communicants et dans le flacon, il n’y a pas l’ivresse, mais seulement des odeurs dans l’air du temps qui se superposent comme des millefeuilles, composées en moyenne de 350 composants.

    Et pour tous ces autres parfums qui sortent chaque année, les fameux best sellers qui s’écouleront en masse aux fêtes des pères, à Noël, aux anniversaires, pour la modique somme de 50 ou 60 euros, il y a des équipes entières qui réfléchissent, avec leurs études de marché, à ce qui se vendra le plus l’hiver prochain pour les fêtes. Malgré tous ces chiffres et ces statistiques, il y a encore des nez talentueux au service de la masse, apportant leur savoir-faire, mais sans poésie ni audace, ou si peu, tant diluées pour créer des odeurs acceptables, mais vides de passion, de noblesse et de cœur. Des produits, juste ce qu’il faut pour que cela puisse coûter un prix raisonnable tout en préservant un peu de ce qui reste de prestigieux pour tous ces noms re(connus).

    Certains donc se parfument comme cela. Le simple prolongement de la douche et du geste « pchit-pchit » qui s’ensuit, émanation mécanique du réflexe de paraître toujours propre, lisse et convenant. Les citronnés, les agrumes, le vétiver en boucle, depuis que le parfum a pris un nouvel essor dans les années 80, avec aujourd’hui l’arrivée du bois de Oud synthétique à toutes les sauces, jusque dans les déodorants de supermarché comme Axe.

    … Et puis il y a les autres… Ceux qui recherchent une odeur particulière qui serait bien plus qu’un simple parfum, mais plutôt le fruit d’un travail savant, talentueux, voire d’un univers, un souvenir, un royaume. Des créations plus radicales où le nez serait toujours le même depuis des années à œuvrer pour une volonté plus cohérente, avec jamais plus de 50 composants, de faire jaillir de ses éprouvettes un nouveau jus. Une mélancolie que l’on se traine depuis toujours, sur laquelle on voudrait pourtant coller un visage, une identité, un lieu.

    Serge Lutens eut une démarche inédite pour approcher ce monde de la parfumerie. Il est un cas d’école, une énigme. Il y eut à l’origine de cette aventure comme une sorte de malentendu. Au delà du principe de faire commerce, Serge Lutens a toujours voulu raconter quelque chose. Des histoires qui jailliraient à chaque fois que l’on sentirait ce qui se dégage du flacon. Revenir à l’essentiel, aux fondamentaux, en utilisant des produits comme la myrrhe, l’ambre, le cuir, le santal… Tout ce qui était utilisé il y a fort longtemps en Orient, en particulier par les Sumériens…

    A 14 ans, avec son physique de Peter Pan, il a tout d’abord été apprenti coiffeur. Même si ce ne fut que sur une très courte durée, il ébranla quelques clientes du salon où il travaillait en leur proposant ses idées de coiffures radicales. La fameuse frange courte qui scella son destin. En fait, Serge Lutens n’a jamais voulu être coiffeur. Il n’a jamais voulu vraiment travailler dans la mode non plus. Il a toujours souhaité fuir les conventions, les habitudes, les acquis et les certitudes.

    Né dans le nord de la France, issu d’un milieu modeste, un monde fort éloigné de celui qui est le sien aujourd’hui, Serge Lutens a toujours cultivé son propre monde, avec ses codes et ses règles. De nature timide, il est parvenu à se créer son univers particulier, exclusif et secret. Un univers pour lui, où il vit, rêve et crée. Homme de lettre, de cinéma, d’histoire et de goût, ce monde du parfum est venu à lui par hasard sans qu’il ne le recherche vraiment. Son imaginaire est assez puissant pour qu’il puisse concrétiser ses chimères en les expliquant à d’autres qui prennent le relais et pourront exprimer les motifs que cet amoureux de Marrakech a dans la tête.

    Serge Lutens a d’abord approché la mode par le biais de la photographie, du maquillage et ensuite d’une collaboration avec la maison Dior, ainsi que des magazines de mode renommés. C’est avec Shiseido, cette illustre marque japonaise de cosmétiques et en tant que son directeur artistique qu’il invente son tout premier parfum qui très vite deviendra un classique, Féminité du Bois. A une époque où c’était l’Iode ou les odeurs sucrées, poudrées qui prévalaient dans les rayons, Serges Lutens, quant à lui, conçoit une promenade mystérieuse dans un sous-bois où le cèdre compose tout le parcours. Mais ce n’est qu’à la fin des années 90 qu’il devient sa propre marque comme parfumeur, avec cette boutique mythique et magique qui apparaît sous les arches du Palais Royal.

    Aborder un parfum de Serge Lutens, c’est accepter la mise en abyme. Ce sont tous les sens qui réagissent. Les souvenirs qui affluent. La Fille en Aiguille, Cuir Mauresque, Vierge de Fer, Arabie, Tubéreuse Criminelle, ne sont pas que de simples fragrances qui accompagneraient vos vêtements, vos déplacements, une simple enveloppe olfactive servile et domptée. Par le nom dont est baptisée d’abord chacune des créations, il y a cette idée de chapitre et que toutes participent d’une longue et belle histoire. Porter un de ces parfums, c’est l’avoir compris et l’accepter comme ce qui ressurgit en vous, un vieil ami que vous ne pensiez plus jamais revoir. Il est clair que chaque parfum proposé est une expérience et un choc.

    Pour les fans de Philip K. Dick ou du film adapté Blade Runner, on pense aussitôt à cette société, La Tyrell Corporation, qui crée des implants pour les Androïdes, une mémoire sélective… Lutens est donc ce magicien qui nous invente des mémoires, quand chaque capuchon ouvert ou chaque parfum répandu nous invite, nous téléporte. Rare est cette sensation émanant d’une expérience olfactive. Ce ne sont pas des propositions ou des accessoires. Chaque nom sur l’étiquette, riche de sens, de souvenir, de référence, doit se fondre dans votre propre chimie et votre personnalité.

    Serge Lutens est un artiste et chacune de ses créations rappelle un moment de sa vie, un lieu, une action. L’univers est personnel et pourtant il nous parle et nous invite. Cette même façon franche, claire comme un trait que l’on dessine au milieu d’une feuille blanche. Ambre Sultan, Fumerie Turque, Daim Blond, De Profundis, Rose de Nuit, Vitriol d’œillet… Derrière ces noms s’ouvre à chaque fois un nouveau décor où Lutens ne cherche pas à vous refourguer ses créations à grand renfort de slogans publicitaires idiots ou de voix off débilisantes, qui en parlant Anglais devrait rendre les « produits » encore plus attractifs (A niou fwagwince by Diyo, fow mèèn).

    Toutes les créations Serges Lutens se suffisent à elles-mêmes et la communication faite dessus est un bouche à oreille, un étonnement de la part de celles et ceux qui découvrent Serge Noir, Chypre Rouge, Chergui, Musc Koublaï Khän ou Un Bois Oriental sur la peau de celle ou celui qu’ils embrassent. De la magie, sans doute, de la poésie, sûrement… Autant d’odes et de chants lancés dans le néant que les plus rêveurs d’entre nous sauront forcément rattraper. Des souvenirs, d’autres vies peut-être, Serge Lutens est sans nul doute le plus proustien des parfumeurs, celui qui sait parler le mieux de ce que nous sommes vraiment.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

     

  • « Momentum, la mécanique de l’épreuve » de JR à la Maison Européenne de la Photographie

     

     

    En 2006, Jean-Luc Monterosso, alors Directeur de la MEP, propose à JR d’investir le mur extérieur de l’institution pour y présenter son projet « Portrait d’une Génération », exposé à l’époque illégalement dans Paris. Douze ans plus tard, comme un clin d’oeil à cette première collaboration, la MEP invite l’artiste français pour une exposition monographique exceptionnelle.

     

    « Momentum » désigne la force d’impulsion, l’élan ou un mouvement. Les sciences physiques définissent ainsi l’action d’une force extérieure exercée sur un système pour en déterminer le mouvement ou la vitesse. L’exposition dévoile ainsi cette dynamique qui conduit JR à intervenir dans une ville ou au coeur d’une communauté pour en proposer un nouveau visage, en altérer la perception ou en offrir une lecture originale. Elle révèle la partie immergée de son travail.

     

    © Thomas Padilla / MAXPPP

     

     

    « Seulement 2 % de l’œuvre de JR est connue du public, exposée en galerie ou en musée, explique Fabrice Bousteau. L’autre partie, toute aussi importante, voire plus, constitue son processus de travail créatif et esthétique, en interaction avec les gens ou depuis son atelier. »

     

    Depuis ses premières photographies en 2000, dont certaines inédites sont présentées dans le cadre de cette exposition exceptionnelle, l’artiste s’impose une discipline et un cadre de travail précis : transformer des négatifs en collages monumentaux à l’échelle d’une ville ou mettre en lumière l’identité de sujets photographiés et rassemblés dans une fresque gigantesque. Les dispositifs engagés sont rigoureux, souvent mécaniques, parfois éprouvants.

     

     

     

    Au gré de l’exposition, le spectateur découvre les changements d’échelles. Il se confronte à la transformation des corps et de l’image. Au fil des ans, les portraits accumulés et re-contextualisés dans la cité incarnent la mémoire de femmes et d’hommes dans un ensemble et par extension, celle de la ville dans son époque. Ils sont au service d’une vision personnelle de ce que forment les corps et les histoires, lorsque l’ensemble s’articule pour faire Histoire.

     

    « MOMENTUM. La mécanique de l’épreuve » de JR
    Du 7 novembre 2018 au 10 février 2019 à la MEP

    Commissaires : Dominique Bertinotti et Jean-Luc Monterosso

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Exposition Momentum

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Projections Momentum

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Billeterie Momentum

     

     

     

  • « En Liberté ! » de Pierre Salvadori, loufoque et jubilatoire

     

     

    Du cinéma, avec la sortie en salle le 31 octobre de « En Liberté ! », comédie française portée par Pio Marmaï et Adèle Haenel. 

     

    Une jeune policière veuve découvre que son défunt mari était en fait un ripou. Elle se met en tête de protéger un des innocents qu’il a envoyés en prison. Leur rencontre va donner lieu à des situations totalement loufoques.

    Fort, intègre et mort en héros, c’est en tout cas ce que croit la veuve du capitaine Santi, Yvonne, elle-même inspectrice de police.

     

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    L’innocent, c’est Antoine, libéré après huit ans de prison. Il en garde, comment dire, quelques séquelles… Incarné par Pio Marmaï, Antoine est une sorte de psychopathe cartoonesque qui attaque les gens au hasard dans la rue.

    Sa rencontre avec Yvonne provoque une escalade d’épisodes totalement rocambolesques, qui s’appuient sur des quiproquos, l’absurde, le simulacre, le jeu des vérités et des mensonges.

     

    « Il y a chez lui cette violence, cet esprit de vengeance, et en même temps, Antoine est un type qui souhaite juste rentrer dans la normalité. Et évidemment, c’est compliqué. A présent, attaquer quelqu’un dans la rue et lui arracher le lobe de l’oreille, peut-être que c’est ça, de nos jours, la normalité… » (Pio Marmaï)

     

    Des scènes burlesques, des personnages déjantés, une nouveauté pour Adèle Haenel, plutôt habituée aux rôles dramatiques.

     

    « Avec un rôle comme celui d’Yvonne, c’est vraiment le plaisir physique du jeu. C’est de l’énergie pure et je dois avouer que je me suis vraiment amusée à le faire. » (Adèle Haenel)

     

    Avec « En Liberté », Pierre Salvadori lâche les chiens avec cette comédie policière endiablée et loufoque, qui mélange les genres, en passant du polar au burlesque, dans un rythme effréné et une écriture décomplexée. Le film est roublard et plein d’idées. Jouissif en tous points…

    On y retrouve également Audrey Tautou, certes dans un rôle secondaire, mais très à l’aise dans cette comédie, ainsi que Vincent Elbaz et Damien Bonnard.

     

    « En Liberté ! » (Bande Annonce), réalisé par Pierre Salvadori, avec Pio Marmaï, Adèle Haenel, Audrey TautouVincent Elbaz, Damien Bonnard

    Date de sortie : 31 Octobre 2018

    © 2018 – Memento Films Distribution

    Photo à la Une © 2018 – Paris Match