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  • Floxyd : DJ mais pas que…

     

     

    Comment devient-on DJ ? La musique c’est une passion, un déclic et beaucoup, beaucoup de travail, car ce sont des heures passées à s’entraîner. Ensuite, il faut se lancer, un véritable défi ! Florian est un de ces passionnés qui a réussi à force de travail et de persévérance, mais aussi avec une bonne dose d’optimisme et de confiance en soi, à transformer cette passion en profession. Il a accepté de se livrer avec beaucoup de gentillesse et de disponibilité à Instant City afin de mieux nous faire comprendre comment Florian est devenu Floxyd. Une très belle rencontre avec un homme talentueux et éclectique.

     

    iCity : Quel a été votre tout premier contact avec la musique ?

    Mes parents et mon oncle écoutaient beaucoup de musique. A la maison, petit, mes parents écoutaient du jazz et de la variété française. Lorsque nous partions en vacances, mon père aimait faire des playlists que nous écoutions dans la voiture durant le trajet. J’ai toujours eu énormement de musique autour de moi.

     

    iCity : Quand avez-vous eu un déclic pour le mixage ?

    J’écoutais ce que je voyais à la télévision : beaucoup de hip-hop et rap. Et puis à l’adolescence, j’ai découvert Radio FG dont les compilations étaient vendues à la FNAC. J’ai tout de suite accroché. A 14 ans, je faisais les playlists quand il y avait une boum. Très vite, c’est devenu une habitude : on s’adressait à moi pour la musique. J’allais sur internet pour télécharger des musiques que je mettais sur le Mp3 que m’avaient offert mes parents, l’un des tous premiers avec une capacité de 256 mégas. C’est mon père qui m’a initié à internet, qui m’a appris à fouiller sur la toile, à télécharger. Entre copains, au collège, on parlait des grands qui sortaient en boite le week-end. Ce n’est qu’à 16 ans que je suis entré dans un club pour la première fois. Je m’en souviens parfaitement : c’était au Red Light à Montparnasse, une boite gigantesque pouvant accueillir près de 2.000 personnes. C’était très impressionnant. La musique était forte et il y avait tous ces gens qui dansaient. Tout de suite, je ne saurais dire pourquoi, j’ai été intéressé par le mix et fasciné par le DJ de la boite. Dans les années 2000, les DJ n’étaient pas encore les stars qu’ils sont aujourd’hui. J’ai eu alors ce « déclic » : je n’avais plus qu’une idée en tête, réussir à mixer, à passer d’un morceau à un autre exactement comme eux. Comme j’étais débrouillard, j’ai téléchargé le premier logiciel gratuit que j’ai réussi à trouver sur internet. On avait des ordinateurs, mais internet était très lent. Il n’y avait pas encore YouTube. J’étais obsédé par cette simple question : « Comment font-ils ? » et je n’ai plus cessé de m’entraîner, par défi.

     

    iCity : Ce fut le départ de votre apprentissage de DJ ?

    En effet. Mes parents m’ont offert ma toute première table de mixage mais il s’agissait plus d’un jouet. Je suis très vite arrivé au bout des capacités de la machine et j’ai compris qu’il me faudrait du matériel un peu plus sérieux. Pour cela j’avais besoin d’argent, donc d’un travail. J’en ai trouvé un et avec mon premier salaire, j’ai acheté ma première table de mixage. N’ayant aucune notion encore, j’ai juste pris le premier prix. De retour à la maison, je suis allé dans ma chambre et j’ai tout posé sur mon bureau à la place des cours et tout branché sur ma chaîne Hifi. C’était du bricolage, avec des câbles qui n’étaient pas forcément les bons, les platines n’étaient même pas au même niveau, l’une sur un dictionnaire, l’autre sur une pile de livres. J’ai dévoré le manuel de la platine et de la table de mixage. Je vivais encore chez mes parents. Ca ne les dérangeait pas de m’entendre m’entraîner des heures durant à essayer de caler deux morceaux. Je n’y connaissais rien et n’avais personne autour de moi pour m’apprendre. Pendant quatre à cinq mois, mes mix ont été inaudibles. Quand j’ai commencé, ce que j’entendais dans le casque était plus du raté que de la musique qui s’enchaine correctement. Je voulais que ce bruit-là devienne un enchainement de musique. Ca m’obsédait jour et nuit. Je rentrais vite fait de cours et il fallait que j’allume mes platines pour m’entrainer parfois trois ou quatre heures d’affilée.

     

    iCity : Et vous n’avez pas laissé tomber ?

    Non, parce que ça m’intriguait. Je voulais capter le truc. J’allais sur des forums sur internet pour voir ce que les gens disaient. J’ai remarqué que mon matériel était obsolète alors je l’ai revendu. J’ai fait ça des dizaines de fois pour avoir un matériel plus performant. Quand enfin j’y suis arrivé, je suis passé à la deuxième étape : devenir un bon technicien. J’arrivais à mixer dans ma chambre, mais dès que je me retrouvais dans une autre pièce face à du monde, le trac m’envahissait. Mixer devant des personnes qui parlent et font du bruit, c’est autre chose. Je me suis entraîné des heures durant pour essayer de trouver des techniques, arranger mes mix, prendre confiance en moi grâce à ma technique afin d’ôter le trac et d’être plus à l’aise. J’ai affiné ma sélection musicale. Je me suis forcé à sortir de mes repères confortables pour aller explorer des styles musicaux inconnus, ce qui me faisait progresser. Je galérais mais cela me permettait de repousser mes limites et de devenir meilleur. J’ai pris de l’assurance et j’ai mixé en public au bal de fin d’année du lycée, ma toute première soirée avec une scène et un public. J’avais 18 ans et du matériel à peu près potable. J’étais au lycée. C’était ma passion. Jusqu’au moment où j’ai été payé.

     

    iCity : Avez-vous immédiatement décidé d’en faire votre métier ?

    Non. Mes parents m’ont mis la pression pour que je passe le baccalauréat et que j’aie un diplôme de fin d’études. J’ai donc passé une licence de mathématiques à la faculté de Jussieu suivi d’un master d’école de commerce en événementiel. C’était plus rassurant pour eux. Tout en menant mes études, j’ai continué à mixer dans des soirées. J’ai énormement participé à la vie étudiante de ma fac qui, entre autres, organisait des soirées. J’ai donc cumulé deux fonctions : organisation et mixage. J’ai saisi cette opportunité pour me renseigner et sortir dans des soirées spécialisées au cours desquelles j’ai rencontré des patrons de clubs et des labels, ce qui m’a permis de commencer à créer mon réseau.

     

    iCity : Et vous avez commencé à composer vos propres morceaux ?

    Oui, la troisième étape a été de passer à la production. Ma production s’affine avec le temps et l’expérience, ce qui me permet d’avoir des sets tres personnels et originaux avec mes propres remix. J’ai des productions signées sur des labels. Floxyd a signé son second EP intitulé « Wildente » chez Jean Yann Records. Je fais partie de collectifs très actifs sur Paris.

     

    iCity : Etape suivante, vous passez au booking ?

    Ce fut, là encore, une nouvelle étape. Après le mixage, l’organisation de soirées, est venu le booking. En mixant dans des clubs ou en organisant des soirées, j’ai rencontré du monde, je me suis fait connaître. On me téléphonait pour me proposer un set. Si je n’étais pas disponible, je proposais un copain, puis le copain d’un copain ou un DJ que j’avais croisé une fois, puis je suis allé directement à la « chasse au DJ » pour me faire un carnet de contacts. Je travaille donc pour des agences de booking qui recrutent des DJ et les proposent à leurs clients. Je recrute, je gère les emplois du temps, je fais les plannings. Finalement, je me rends compte que cette constante évolution m’a permis de ne jamais m’ennuyer ni me lasser de ce métier. J’aime tout ce qui gravite autour du métier de DJ. J’ai eu la chance de faire toutes ces rencontres et de pouvoir, grâce à mon travail, prouver ma valeur pour décrocher de nouvelles opportunités. En variant les activités, j’ai pu constamment évoluer : d’abord les anniversaires, les boums, le bal du lycée, les soirées étudiantes, les clubs, les festivals puis la production, le booking… Je ne suis jamais tombé dans la routine. Je trouve ce métier créatif et j’aime ça.

     

    iCity : Comment concilier ce métier et la vie privée ?

    Je suis rarement aux 35 heures, alors la difficulté est en effet de trouver le bon compromis entre travail et vie privée car c’est un métier qui peut très vite devenir envahissant. Il y a en tout premier lieu le matériel : avoir dans son appartement des tables de mixage, platines, vinyles, et tout le reste, ça demande beaucoup de compromis. J’ai de la chance avec ma copine. Elle me motive et m’encourage dans mes projets. Elle est tres compréhensive.

     

    iCity : Quels sont vos projets ?

    J’ai monté une start-up : Soondy. Le projet a collecté 10.000 euros sur internet atteignant 100 % de son objectif avec 162 contributeurs. Le slogan, c’est : « Offrez-vous un vrai DJ on line ». Après la version Bêta, le lancement est prévu en mars 2016 en France, puis si ça fonctionne en Europe et aux Etats-Unis. L’argent a servi à créer un site professionnel, un logiciel, à payer les taxes. Il faudrait encore plus de fonds pour une application tablettes et smartphones (25.000 euros). Je donne aussi des cours à l’Ecole DJ Network à Paris (l’article que nous lui avions consacré en décembre 2015, c’est ici). Je me pose sans cesse des questions : est-ce que je suis bon ? Comment fait tel ou tel DJ ? Pourrai-je faire ce métier longtemps ? Mais par contre, je n’ai jamais peur. Je sais que si ça devait s’arrêter, je rebondirais et je ferais autre chose sans problème. Je n’en ai pas envie, bien-sûr. Ce que j’essaie de dire c’est que lorsqu’on me propose un nouveau challenge, je dis toujours « oui ». Je me dis que j’ai tout à y gagner. Au pire, j’aurai perdu du temps. Au mieux, j’aurai vécu une nouvelle expérience. J’ai cette philosophie de vie. Je fonce, et puis on verra. Il y a toujours une solution à tout problème.

     

    iCity : Le Graal pour un DJ, qu’est-ce que c’est ?

    C’est d’avoir un vrai public qui me suis et être reconnu dans mon style de musique. Devenir une référence dans le lieu, ça serait top et peut-être un exemple… (rires). Le but ultime c’est surtout de sortir LE morceau qui va faire le tour de la planète !

     

    iCity : Quels sont vos goûts musicaux et vos références ?

    J’écoute de tout avec plaisir mais je joue principalement de la tech house et de la techno (musique que je produis). En voiture, j’écoute du hip hop, de la variété et de la musique pointue, en fonction de mes humeurs. Le hip hop pour la technique : eskei83, Q-Bert, DJ Mehdi. Tous les grands DJ qui on percé sont des modèles pour moi en fait : Laidback Luke, Laurent Garnier, Carl Cox. Ils ont chacun un truc. Le top serait de rassembler toutes leurs qualités en une seule personne, moi de préférence… mais c’est compliqué… (rires).

     

    iCity : A quoi ressemble la journée de Floxyd ?

    En semaine, je suis formateur chez DJ Network : au programme, de la technique de mix, de la MAO, de la programmation musicale et de la communication. A la fin de ma journée, je rentre travailler sur mes projets personnels : mix, podcast, booking et prod. J’ai des loisirs également comme l’escalade et le VTT. Le week-end, je m’occupe comme tout le monde et je vais mixer le soir.

     

    iCity : Est-il facile de vivre de son métier aujourd’hui quand on est DJ ?

    Il faut savoir être polyvalent : je mixe, j’organise des soirées, je me produis en tant que guest pour jouer mes sons, je fais de l’événementiel et du management. Je vis de ma passion.

     

    iCity : Est-ce qu’un DJ va en boite pour danser ?

    Avec des amis pour des occasions spéciales, oui, ou lorsqu’un grand DJ passe dans un club généraliste. Quand je vais en soirée avec des amis, je danse, mais mon oreille va tendre vers la musique et je vais être plus concentré sur la musique qui passe. Déformation professionnelle. Je danse un peu derrière les platines quand il y a beaucoup d’énergie, je bouge disons. Comme je mixe en soirées dans des clubs, forcément je n’y retournerai pas pour m’amuser car les clubs sont devenus davantage des lieux de travail et de rendez-vous pour moi. Je suis plus à l’aise derrière les platines que sur une piste de danse et si le DJ est bon je préfère l’écouter que de danser. Quand j’écoute de la musique je suis dans une phase de recherche musicale.

     

    iCity : Qu’est-ce qui vous émeut et vous touche chez un DJ ?

    Quand je vais dans un festival et que je vois un DJ qui vit la musique, ça me touche beaucoup : il passe sa propre musique, il a les yeux fermés, il plane à 400.000 mètres et il y a une alchimie qui se fait avec le public. Tout le monde saute en l’air, lève les mains, ça fait chaud au coeur. Créer sa propre musique et se rendre compte qu’elle a un impact sur les gens, c’est prenant ! L’idéal serait de faire vibrer les gens du monde entier sur ma musique avec un tube planétaire. J’y travaille, j’y travaille dur.

     

    Vous pouvez retrouver Floxyd en Replay sur M6 dans l’émission “Kid et Toi” du 10 février 2016, lors d’un reportage sur le métier de DJ, interviewé par un reporter en herbe :

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    Et dans un reportage de l’émission « Cultures Urbaines » sur France 3 :

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    Video

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  • Une idée de lecture ? L’horizon à l’envers de Marc Levy (Mars 2016)

     

     

    Fan de la première heure, je guette avidement LA sortie annuelle de Marc Levy. Cependant, sans dire que les deux derniers livres étaient « Bof », il m’a fallu du temps pour rentrer dans l’histoire… Là, avec « L’horizon à l’envers », dès le début, on fonce avec les trois protagonistes, Hope, Josh et Luke, trio d’étudiants surdoués en neurosciences, pas boutonneux à lunettes pour deux sous, plutôt le genre à fumer des cigarettes illicites sur la pelouse du campus. Dès les premières pages, on comprend que cela va mal finir pour Hope, on nous le dit, c’est là… Puis le flash-back commence, et on repart au moment de la rencontre du trio un peu à la « Jules et Jim », afin de comprendre pourquoi cette pauvre Hope en est arrivée là.

    Les deux garçons, en collaboration avec un labo ultra secret dont on peut douter des intentions humanistes, travaillent sur la cartographie d’un cerveau. Pour être plus clair, comment cloner un cerveau humain dans un ordinateur, un peu comme l’une de ces applis qui transfèrent d’un smartphone à un autre les contacts, mais aussi toutes les photos, les fichiers cachés et même l’historique de connexions sur des sites pourris. On parle de cartographie complète, y compris les souvenirs d’enfance qu’on a complètement oubliés ! Ils vont réussir, et je ne vais pas vous gâcher le plaisir de découvrir la suite.

    Le temps de faire quelques balades sur les plages du Massachusetts en hiver, en petites touches revigorantes, qui donnent envie de continuer la lecture devant la cheminée dans un gros pull en laine bien chaud, avec un thé bien chaud et un chat sur les genoux (vous avez l’image ?) ; et les nouvelles s’amoncellent, bonnes ou mauvaises. On est avec eux, on a envie de leur dire : ne lâchez pas ! Le final est inattendu, une chute comme on les aime dans les livres de cet auteur, avec un soupçon d’amour, une petite larme et une pincée de magie. On se laisse prendre, on se laisse porter… Et dire qu’il va falloir attendre un an pour le prochain… Bonne lecture.

     

     

     

  • Pronostics Oscars 2016 d’Instant City

     

     

    Et voici les pronostics tant attendus d’Instant City pour les Oscars 2016 :

    ✓ Film = The Big Short

    ✓ Réalisateur = Inarritu

    ✓ Acteur = Leonardo DiCaprio (Redmaine super aussi)

    ✓ Actrice = Saoirse Ronan

    ✓ Second rôle masculin = Sylvester Stallone

    ✓ Second rôle féminin = Alicia Vikander

    ✓ Scénario adapté = The Big Short

    ✓ Scénario original = Straight Outta Compton

    ✓ Costumes = The Danish Girl

    ✓ Animation = Vice-Versa

    ✓ Musique = Star Wars

    ✓ Effets spéciaux = Star Wars

     

     

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  • Chocolat | Le Clown Nègre

     

     

    Footit et Chocolat étaient les clowns vedette des cirques de Paris en 1900.

    L’un était blanc, Georges Foottit (orthographié souvent Footit) ; l’autre, noir, fut surnommé… Chocolat. Certes, l’époque était coloniale, avec des zoos humains, des bals Nègres et des clowns Chocolat. Mais l’histoire va bien au delà de ce constat…

    Issu d’une famille africaine réduite en esclavage et déportée à Cuba, Chocolat semble s’être appelé de son vrai nom Rafael Padilla. Né vers 1868, il est rapidement devenu orphelin, et à l’âge de 8 ou 10 ans, il est vendu comme garçon de ferme à un riche marchand qui possède un comptoir à Bilbao, et qui l’emmène en Espagne. Après s’être enfui vers l’âge de 14 ans, il traine sur les quais où il danse dans les cafés. Il est repéré en 1884 par un célèbre clown, Tony Rice, qui le prend à son service. Rafael Padilla est tour à tour domestique, homme à tout faire, avant de devenir le partenaire de Rice. C’est à cette époque qu’il prend le nom de « Chocolat ». Arrivé à Paris vers 1885, il fait ses débuts au Nouveau Cirque, Rue Saint-Honoré, toujours avec Tony Rice. Il est ensuite le partenaire de Jérôme Médrano, puis d’un autre clown, George Foottit, dit « Footit ».

    Footit et Chocolat connaissent un grand succès en imposant un duo comique entre un clown blanc autoritaire et un auguste noir souffre-douleur. L’expression « je suis chocolat », signifiant « je suis berné », a été popularisée par les dialogues de leur numéro. Ils resteront partenaires pendant une vingtaine d’années. Dès 1887, Chocolat se vit donner le rôle titre d’une pantomime comique à grand succès, « La Noce de Chocolat », construite autour de son personnage d’auguste, et dans laquelle toute la noce finissait dans l’eau… Henri de Toulouse-Lautrec l’a immortalisé en 1896 et c’est d’abord par cette illustration que l’on connaît Chocolat. Saisi de trois quarts dos, casquette vissée sur le crâne, une main à la taille, un bras relevé en corolle, on y voit Chocolat dansant au Irish American Bar.

    « Footit enchantait les enfants ; mais il réussissait ce tour de force de plaire aussi aux grandes personnes et de leur restituer leur enfance. L’enfance se trouve de plain-pied avec cette excitation nerveuse des clowns lorsqu’ils apprennent une farce nouvelle et décident de l’essayer sur un camarade, avec le ton de gronderie de l’écuyer-chef, les refus de travailler, les désobéissances et les fautes de syntaxe. Chocolat, nègre stupide en culotte de soie noire collante et frac rouge, servait de prétexte aux brimades et taloches. Par ses gros mollets nus, ses culottes à pompons, ses cols empesés, sa mèche d’étoupe blonde, son maquillage cruel, la grimace de ses lèvres sanglantes, son chapeau pointu d’où les claques faisaient sortir un nuage de farine, ses corselets de paillettes, sa voix de duchesse folle, bref par un mélange de bébé, de nurse et de grande dame anglaise (sa coiffure tenait de Sarah Bernhardt et de la Reine Alexandra), Footit apportait sur la piste une atmosphère de nursery du diable, où les enfants retrouvaient leurs malices sournoises et dont les grandes personnes subissaient la grandeur. » (Jean Cocteau, Portraits-Souvenirs 1900-1914, Paris, 1935).

    Plusieurs films de Louis Lumière immortalisent leurs numéros au Nouveau Cirque, Rue Saint-Honoré, le 30 septembre 1900. Footit et Chocolat ont aussi prêté leurs noms et leurs visages à de nombreuses publicités, notamment celle pour le savon La Hêve, vers 1895. En 1905, leur contrat au Nouveau Cirque n’est pas renouvelé. Ils sont ensuite engagés aux Folies Bergère, jusqu’à leur séparation en 1910.

    Chacun poursuit désormais sa carrière en solo, mais le succès n’est plus vraiment au rendez-vous. Chocolat s’essaye à une carrière d’acteur, puis revient au cirque comme clown avec son fils adoptif Eugène Grimaldi (1891-1934) dans « Tablette et Chocolat » en 1912. Eugène obtiendra quant à lui une certaine renommée comme clown blanc dans les années 1920 et jouera même les succès de son père en duo avec le fils de George Foottit en 1921.

    Chocolat sombre dans l’alcoolisme et finit sa vie dans la misère à 49 ans, en 1917, alors qu’il travaille dans la troupe du cirque Rancy de Bordeaux. Il sera inhumé dans la partie du cimetière protestant de Bordeaux réservée aux indigents, carré M, rangée 7, emplacement 2.

    Footit, quant à lui, lança son propre cirque, puis tint un bar, 6 Rue Montaigne à Paris. Alcoolique également, il meurt à son domicile, Rue Montaigne, le 29 août 1921 à l’âge de 57 ans. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise, division 93.

    Un film sur la vie de Chocolat est sorti le 3 février, avec Omar Sy dans le rôle du clown.

     

    Source : Circopedia et Dominique Jando

     

     

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  • Les Césars 2016, c’est vendredi soir…

     

     

    La 41ème cérémonie des Césars commence à 20h00 en clair sur Canal+ vendredi 26 février 2016 en direct du Théâtre du Châtelet à Paris et sous la présidence de Claude Lelouch. En maîtresse de cérémonie, la pétillante Florence Foresti, cinquième femme à remplir ce rôle après Cécile de France et Valérie Lemercier. L’une des personnalités préférées des Français précise s’être elle-même proposée pour le job, un gros défi pour l’humoriste :  « Animer cette cérémonie est un vieux rêve. J’espère y faire des parodies inspirées du cinéma. Ce qui m’intéresse dans l’exercice, c’est que c’est un véritable terrain de jeux pour moi. » (interview de Mouloud Achour pour « Clique »). Nul doute que le public, curieux de découvrir les surprises qu’elle lui aura concoctées sera au rendez-vous. « Mon rôle, c’est de rendre la soirée des Césars la plus divertissante possible ». En 2009, elle avait plaisanté avec l’acteur Sean Penn. Cette année, on attend avec impatience de voir quelle entrée en matière elle aura trouvée avec Michael Douglas qui sera l’invité d’honneur.

    Côté Prix, la liste des nommés avait été dévoilée le 26 janvier dernier. On retrouve sans surprise les principaux films déjà honorés au Festival de Cannes en mai l’année dernière, comme « Dheepan », « Mon Roi », « La Loi du Marché », « Mustang », « La Tête Haute » auxquels s’ajoutent « Marguerite », « Fatima » et « Trois souvenirs de ma jeunesse » de Desplechin (« Un conte de Noël »).

    Certains Césars sont attendus comme le César du meilleur film pour « La Loi du Marché » et de meilleur acteur pour Vincent Lindon. Le César du meilleur réalisateur pour Emmanuelle Bercot avec « La Tête Haute » et Rod Paradot pour celui du meilleur espoir masculin. D’autres sont espérés comme un prix pour Loubna Abidar, menacée de mort dans son pays, le Maroc, pour avoir joué un rôle de prostituée dans « Much Loved ». Les 4 598 membres de l’Académie oseront-ils jouer la carte de l’actualité ou se conforteront-ils avec des valeurs sûres comme Catherine Deneuve ou Isabelle Huppert ? Réponse vendredi…

     

     

    Foresti Bande-Annonce Flashdance

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  • Oscars 2016 : Episode 3

     

     

    OSCARS 2016 – Episode 3 : Les Nominations

     

    Les nominations aux Oscars 2016 ont été annoncées le 14 janvier 2016. La cérémonie, elle, est prévue le 28 février 2016 au Dolby Theatre de Los Angeles. Seront récompensés les films sortis en 2015.

    Les grandes questions de ces Oscars sont :

    • Chris Rock réussira-t-il à être drôle ?
    • Le record d’audience d’Ellen DeGeneres en 2014 avec son célèbre selfie sera-t-il battu ?
    • Y aura-t-il comme l’an passé des manifestations d’associations afro-américaines pour dire leur désapprobation face à un palmarès jugé un peu trop blanc ?
    • Stallone et Di Caprio auront-ils, enfin, leur Oscar ?
    • Combien d’Oscars décrochera le dernier Star Wars ?
    • La France remportera-t-elle un Oscar grâce à « Mustang » ?

     

    Meilleur acteur :  cinq nommés

    2016 serait-elle enfin l’année de la consécration pour Leonardo DiCaprio avec la nomination du film « The Revenant » ? Il aura en face de lui Matt Damon pour « Seul sur Mars » et Eddie Redmayne dans le rôle transformiste de la première femme transgenre des années 1930, l’artiste Lili Elbe, Michael Fassbender pour « Steve Jobs » et Bryan Cranston pour « Dalton Trumbo ».

    A 41 ans, nommé à quatre reprises sans succès, Leonardo Di Caprio a dû affronter plus durs concurrents par le passé, comme l’excellentissime Matthew McConaughey l’année du « Loup de Wall Street » en 2014 ou Clint Eastwood et Johnny Depp l’année de « Aviator » en 2005, ce qui lui laisse une réelle chance cette année. Cette 5ème nomination sera-t-elle enfin la bonne ? Le fait d’avoir gagné les Golden Globes, anti-chambre des Oscars, est un bon présage, mais sans plus, car il avait déjà reçu ce prix pour « Aviator » et « Le Loup de Wall Street » sans pour autant gagner l’Oscar ensuite. Redmayne ayant déjà eu un Oscar en 2015 pour son rôle dans « Une merveilleuse histoire du temps », la porte reste ouverte. Mais Matt Damon n’a jamais reçu d’Oscar lui non plus. Le jury pourrait-il se laisser influencer pour récompenser à posteriori la carrière d’un membre de la bande de Georges Clooney, très appréciée à Hollywood ? Même si sa prestation dans « Seul sur Mars » n’est en rien comparable à celle de Léonardo DiCaprio dans « The Revenant »…

     

    Meilleur film : huit nommés

    « The Revenant », « Mad Max », « Seul sur Mars », « Le Pont des Espions » (très mou et vite oublié), « Spotlight » (une enquête journalistique haletante), « The Big Short : le casse du siècle » (au casting de rêve), « Brooklyn » et « Room ».

    Huit très bons films mais il faut le dire, parmi lesquels seul « The Revenant » sort du lot par son originalité et sa réalisation. Un western comme on n’en a jamais vu, traité de manière totalement nouvelle, avec un parti pris singulier. Une découverte comme on aime en faire au cinéma. Meilleur film dramatique aux Golden Globes 2016.

     

    Meilleure Actrice : cinq nommées

    La nomination de Jennifer Lawrence pour le film « Joy » fait polémique, certains critiques se demandant ce qu’elle vient faire là. Peut-être rattraper, elle-aussi, des Oscars manqués par trois fois les années précédentes. On dirait ainsi, avec les nominations cette année, que le manque de concurrents sérieux et méritants laisse libre champ à d’autres artistes oubliés auparavant. La cérémonie des Oscars de cette année ressemble quelque peu à une séance de rattrapage…

     

    Meilleur second rôle masculin

    Sylvester Stallone est le grand favori : à 69 ans, il a été ovationné aux Golden Globes lors de la remise de son prix comme meilleur second rôle masculin dans « Creed ». Il décroche de fait le record du plus grand écart entre deux nominations : la première pour « Rocky » en 1977 et la seconde pour « Creed » en 2016, 39 ans plus tard. Cet Oscar ressemblera là encore, sans doute, à un Oscar d’honneur pour l’ensemble de la série des « Rocky » et pour son influence sur le cinéma américain.

     

    Petites anecdotes

    Steven Spielberg obtient le record de nominations avec 128 pour l’ensemble de sa filmographie. Inarritu est le premier réalisateur, depuis 1950, à être nommé deux années de suite en même temps que son film (« Birdman » en 2015 et « The Revenant » en 2016). Avec sa 4ème nomination, Jennifer Lawrence, à 25 ans, est l’actrice la plus jeune à avoir été autant nommée.

     

    Ce qu’on ne comprend pas…

    L’absence de Maggie Smith (81 ans), déjà deux Oscars, et celle de Tarantino pour « Les Huit Salopards ».

     

    La polémique

    Elle bat déjà son plein. Il s’agit exactement de la même que l’an dernier, visant de nouveau des Oscars « trop blancs », dont les nominations manquent de diversité. Même le maître de cérémonie, Chris Rock, s’y met sur son compte Twitter le samedi 16 janvier, seulement deux jours après l’annonce officielle des nominés, en surnommant les Oscars « BET Awards Blancs », en référence aux BETS, une cérémonie dédiée aux plus grands artistes afro-américains. A quels acteurs noirs aurait-on dû s’intéresser en 2016 ?

     

     

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  • Silence Plateau | The Danish Girl (Biopic, 2015)

     

     

    Réalisé par Tom Hooper avec Eddie Redmayne (Oscar du meilleur acteur en 2015 pour « Une brève histoire du temps ») et l’excellente Alicia Vikander, une jeune actrice suédoise de 27 ans en pleine ascension, nommée aux Oscars 2016 et que l’on retrouvera au casting du prochain film de Wim Wenders, « The Danish Girl » nous conte l’histoire, réelle, de l’artiste-peintre danois Einar Wegener qui se sentit plus femme qu’homme et de son épouse Gerda Wegener qui l’accompagna dans sa mutation.

    Premier transgenre du siècle dans les années 1920, Lili Elbe endurera les sarcasmes des hommes dans la rue, les diagnostics erronés des médecins, les traitements douloureux et dangereux d’apprentis sorciers, avant de subir une chirurgie irréversible qui supprimera ses attributs masculins (orchiectomie) ouvrant la porte sur une vie nouvelle. En même temps qu’Einar se transforme en Lily, c’est toute la façon de peindre de ces deux artistes qui se trouve modifiée.

    Gerda d’abord, dans l’ombre du très fameux Einar, se retrouve propulsée au devant de la scène artistique à Paris tandis qu’Einar joue à cache-cache avec Lili et se cherche. Gerda la peintre naît de la mort de celle d’Einar avec Lili en toile de fond. Très esthétique, le film est une prouesse d’acteur pour les deux protagonistes qui mériteraient bien leur Oscar. Leurs visages filmés en gros plans expriment toutes les émotions avec justesse et génie. Une réussite pour un sujet peu évident et facilement glissant.

     

     

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  • Os & Vanité

     

     

    Notre fin de civilisation n’en est pas à un paradoxe près…

     

    Une société où plus personne n’est censé mourir de faim, où l’abondance et la diversité des aliments se trouvent même jusque dans les containers à ordure des grandes surfaces qui préfèrent jeter que de redistribuer (mais ça c’est un autre débat).

    Pourtant, il existe une religion, avec ses croyances et ses pratiques radicales, qui n’est pas le salafisme ou une de ces doctrines orthodoxes monothéistes connues. Il s’agit de ce royaume étrange de la mode et de ses sortilèges.

    Un monde parallèle fait de luxe, d’exception et de beauté, qui de petits ateliers et de salons cramoisis pour belles bourgeoises d’avant-guerre, se mua décennie après décennie en un concept commercial qui finalement réussit à se fondre dans notre vie de tous les jours.

    Des Saint Laurent, des Courrèges, des Cardin, ont voulu démocratiser les belles étoffes et les finitions savantes pour vendre plus mais surtout faire de la couture un produit de pop culture, accessible… Cette révolution, d’abord noble et candide, engendra des monstres que sont aujourd’hui les H&M et autres Zara. Les petites structures artisanales d’antan qui faisaient travailler des couturières émérites ne sont plus.

    Les grands groupes textiles ont piétiné les valeurs de la confection et du savoir-faire pour embrasser la mondialisation en se nourrissant tel l’ogre de petits enfants, chair à canon, pour gagner sans panache cette guerre globale de l’anéantissement des valeurs morales et humanistes.

    Cyniques ou aveugles, nous acceptons sans broncher, heureux d’acquérir ces vêtements ersatz à moindre frais, en prenant soin de ne pas penser aux petits bras s’attelant à la tâche à l’autre bout du monde en échange d’un salaire de misère… Et c’est sans compter ces artificiers que sont les publicitaires et les départements marketing pour rediriger la foule anonyme vers de nouveaux besoins. Mais là encore, c’est toujours un autre débat.

    Il aura fallu certes du temps mais nous y sommes, en plein dedans. Ce fameux futur Orwelien où tout est devenu slogans, tels des litanies martelées à longueur de journée et reprises en cœur par toutes celles et ceux qui ont le pouvoir de les relayer. Au cinéma, à la télévision, dans la presse et les magazines.

    Ce monde hermétique rempli de falbalas, devenu finalement le dieu suprême à vénérer, avec ses rituels, ses obédiences et ses fidèles. Ce monde devenu triste mais où on nous oblige à être beaux, souriants, légers, en commençant par tous ceux qui deviennent célèbres et riches et qui doivent impérativement être sûrs d’eux, drôles, attrayants et minces, oui minces, toujours plus minces, en rêvant à l’épaisseur d’une feuille de papier comme but ultime à atteindre.

    Cette idée de la minceur comme une victoire sur la vie ou une revanche sur toutes nos frustrations existentielles mutées en obsessions quasi journalières, où l’on préfère désormais porter un pantalon en taille 32 que de se nourrir convenablement. Arborer une silhouette osseuse, famélique, flottant dans une veste XS avec une pomme et un bouillon comme seul repas de la journée.

    Cette fixation sur la maigreur, après avoir supplanté celle de la minceur, est vécue donc comme une normalité, soit une règle absolue, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, et maintenant même pour les enfants. Pour vous en convaincre, les mannequins hommes vus dans les derniers défilés Vuitton, Balenciaga ou Rick Owens, arboraient des visages crayeux, les yeux fiévreux, les pommettes du visage comme des lames.

    On se souvient aussi de la silhouette osseuse et blanche de David Bowie dans le film « L’Homme Qui Venait D’ailleurs », période albums « Station To Station », « Low » et « Heroes », quand une abondance de cocaïne le faisait ressembler à un grand cadavre exsangue.

    Regardez-les, tous ces cintres mouvants sur les podiums comme dans la rue, qu’un simple courant d’air peut balayer de la surface de la terre. Voici donc cette image démultipliée qui représente si bien cet univers qui prend tous les jours un peu plus des couleurs de fin du monde, absurde, violent, grotesque et dément.

    … Et ces êtres décharnés si bien habillés, superposant la hype et les tendances, qui se frôlent dans la rue avec d’autres êtres devenus quant à eux obèses et monstrueux, à force d’ingérer toutes les heures de la journées du gras et du sucre. Spectacle de « Freaks » que n’aurait pas renié Tod Browning.

    Cette anorexie collective triomphante s’invite jusque dans les restaurants des grands chefs où il est formidable de dépenser une fortune pour se faire servir des assiettes immenses et vides, où l’aliment lui-même est remplacé par des formulations pompeuses déclamées par des maîtres d’hôtel taillés comme des épingles et qui vous regardent sournoisement si vous avez le malheur de demander si le plat choisi est copieux.

    Quand on sait que le premier à avoir exigé cette maigreur chez les modèles hommes ou femmes s’appelle Hedi Slimane, lui-même physiquement étranger au concept de nourriture. Relançant la mode du « Slim », cette silhouette post Punk-Rock de la fin 70 et du début 80, lorsque beaucoup des figures populaires ou underground de cette époque naviguaient toutes entre Héroïne et Cocaïne, avec à la clé une fin prématurée.

    Cette vision romantique mais morbide d’une époque ou d’un courant musical qui est devenue avec tous ces directeurs artistiques, à commencer par celui de la marque Saint Laurent, une norme standard. Karl Lagerfeld a succombé également à ce chant des sirènes pour se transformer en une poupée effrayante tout droit sortie d’un épisode des « Sentinelles De L’Air ».

    Pas un vêtement acheté dans la grande distribution qui désormais ne sera pas « Slimy », ou soit veste étroite, chemise resserrée à la taille et pantalon tube. Les ventres et les bourrelets sont donc cruellement recalés. Régime et sport sont devenus obligatoires pour chacun d’entre nous, si nous ne tenons pas à encaisser chaque jour de petites phrases assassines, ou même de simples regards accusateurs sur nos parties de corps incriminées.

    On se croirait vivre sur une terre, à l’instar du film « Body Snatchers », où nos différences risquent de se retourner contre nous à tout moment et où il serait tellement plus simple de devenir comme tous les autres, dans une uniformisation confortable et sereine, ces autres qui s’échangent un petit sourire et un mouvement de tête entendu lorsqu’ils se croisent.

    La tyrannie du beau, du mince, du maigre, du lustré, du sans poil, instaurée par tous ces gens qui gravitent dans un univers où on ne vit décidément pas comme le tout un chacun.

    Des moutons de Panurge, des veaux, c’est ce qui définit le reste d’une société anxieuse de pouvoir devenir aussi comme l’un de ces mannequins de 16 ans vu dans une revue, ou même encore pouvoir ressembler à un acteur de cinéma qui pour les besoins d’un film doit perdre 15 kilos en deux semaines et voir son corps devenir hyper musclé à grand coup de stéroïdes, d’injections et d’endoctrinement coachisé 24 heures sur 24.

    Ceci n’est pas la réalité. Ceci n’est pas réel. Pourtant, comme un pied qui ferait du 44 et qui à l’aide d’un chausse-pied voudrait absolument rentrer dans une ballerine en 38, nous sommes obnubilés par ces silhouettes filiformes qui nous entourent, dans un cauchemar qui a déjà commencé.

    Autrefois, les femmes plus girondes portaient des corsets, puis plus tard des gaines pour affiner la taille. Aujourd’hui, pour paraître aussi plates que des limandes, les plus riches se font enlever des côtes, liposucer… On transforme son corps, on le modifie, on le travestit, on le profane à la gloire de cette déité païenne. Des romanciers comme J.G. Ballard avaient vu juste sur le devenir de l’être humain.

    Quant à nos rêves de voyage dans les étoiles, il est peu probable que cela nous soit permis un jour, tant toutes nos pensées sont réduites, recroquevillées sur l’inconséquente et insignifiante petite enveloppe qui nous sert de corps. Cette science fiction qui nous faisait tellement rêver enfant est réduite à bien peu de chose…

    Sous tous ces prétextes fallacieux du « bien vivre », du « saint, équilibré, léger », à grand renfort d’écrans, de caméras et d’objectifs nous scrutant en boucle, de montres au poignet qui contrôlent, surveillent tous nos faits et gestes, le nombre de marches montées et les calories perdues, nous perdons à vitesse grand V tout ce qui restait d’humanité en nous. De trop nous regarder dans ces miroirs magiques pour nous rassurer sans arrêt quant à la perfection de notre dentition blanche et parfaite, nos muscles si bien dessinés, notre coupe de cheveux si réussie, nous devenons aussi lisses que ces surfaces réfléchissantes, aussi transparents qu’une vitre, aussi vides qu’un courant d’air. Oui, nous disparaissons ainsi de la surface de la terre. Nous nous effaçons.

    Et il ne reste que des os et de la vanité…

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

  • Les 50 ans du Super Bowl

     

     

    Super Bowl 50 : Les Broncos de Denver l’ont emporté hier contre les Panthers de Caroline sur le score de 24 à 10.

     

    Créé en 1967, le Super Bowl est la finale du championnat de football américain mais c’est aussi l’événement sportif le plus regardé aux Etats-Unis. Deux formations (ou équipes) s’affrontent au Levi’s Stadium de Santa Clara en Californie (75 000 places) pour remporter le Vince Lombardi Trophy, nommé ainsi en hommage à l’entraîneur des Packers de Green Bay qui avaient gagné les deux premiers Super Bowl, Vince Lombardi, décédé en 1970.

    Le Super Bowl est un programme majeur pour la télévision. Les parts d’audience ce jour-là montent jusqu’à 60 %. Sur les dix meilleurs audiences jamais égalées aux Etats-Unis, cinq sont dues au Super Bowl. Avec des chiffres d’un tel niveau, le coût des annonces publicitaires atteint des sommets : 4,8 millions de dollars pour 30 secondes de diffusion cette année. Plus de 190 millions de téléspectateurs ont regardé le match mais aussi le show de mi-temps et les spots publicitaires. Cette année, c’est Lady Gaga qui a ouvert la soirée en chantant l’hymne national. A la mi-temps, Cold Play a assuré le show accompagné de Beyoncé (star de la saison 2013) et de Bruno Mars (star de la saison 2014).

    A cette occasion, voici quelques données chiffrées qui donnent le vertige. Le Super Bowl, c’est aussi 12 millions de pizzas, 14 500 tonnes de chips, 1,25 milliards de chiken-wings, 50 millions de canettes de bière, 1 milliard de litres de soda, 2 millions de partages pour le hashtag du Super Bowl en seulement 24 heures, 550 millions de recettes, des chiffres à donner le tournis, la seconde plus grande consommation de nourriture après Thanksgiving.

     

     

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  • Benjamin Millepied quitte Garnier

     

     

    Benjamin Millepied a annoncé lors d’une conférence de presse jeudi 4 février 2016 qu’il quittait l’Opéra Garnier. Chorégraphe de renommée internationale, ce passionné de 38 ans avait été embauché en novembre 2014 pour tenter l’aventure à Paris en tant que Directeur de la danse. C’est Stéphane Lissner, Directeur de l’Opéra qui l’avait choisi parmi plusieurs autres candidats : « Je ne regrette pas mon choix et si Benjamin part trop tôt, d’autres partent trop tard » a-t-il déclaré plein de sous-entendus. « Il a amélioré l’organisation du travail, veillé à la santé des artistes, fait émerger un certain nombre de danseurs et travaillé à notre avenir numérique avec la 3ème scène sur laquelle il s’est beaucoup investie ». Une conférence de presse quelques jours seulement avant le gala de présentation de la nouvelle saison, un communiqué de presse pour annoncer sa démission quelques heures avant… Il s’agit pour le moins d’un départ un peu précipité et plutôt mystérieux…

    Né à Bordeaux en 1977, fils d’une professeur de danse contemporaine et d’un entraîneur sportif, Benjamin est en quelque sorte tombé dans la marmite quand il était petit. Il apprend les bases de la discipline avec sa maman dès l’âge de 4 ans avant d’intégrer à 13 ans le Conservatoire de Lyon. Dès le départ, il est fasciné par New-York. Il rêve de pièces telles que « West Side Story » de Leonard Bernstein, ou de « Soleil de Nuit » de Michaïl Barychnikov. Son objectif est clairement d’intégrer la School of American Ballet, l’école de danse du New-York City Ballet. Il commence par des stages d’été, deux années de suite, pour finalement être intégré en 1993. Un an plus tard, à force de travail et de talent, il tient son premier rôle et son ascension sera fulgurante. Le prodige remporte le Prix de Lausanne en 1994, quitte l’école pour intégrer le Ballet et atteint son graal en 2001, l’année où il est nommé étoile au Ballet de New-York City. A 24 ans seulement, ce petit garçon biberonné à la danse africaine de Dakar où il a passé les quatre premières années de sa vie touche du doigt son rêve et le ciel. On a souvent parlé de la force de caractère des danseurs liée à la rigueur extrême de leur discipline. Benjamin Millepied est de ceux-là, qui avancent avec un objectif et se donnent les moyens d’y arriver, l’oeil fixé sur le but, droit devant. Il aurait pu s’arrêter là et faire carrière en tant que danseur, mais non. Formé par Jérôme Robbins qui devient son mentor, il ne peut que naturellement prendre le même chemin que lui pour devenir à son tour chorégraphe et metteur- en -scène. Cet homme qui fut son professeur est un monstre de l’histoire de la danse aux Etats-Unis. Soliste, co-réalisateur de « West Side Story », Maître du Ballet de New-York, c’est un modèle pour Benjamin Millepied.

    Dès son arrivée à Paris, Benjamin Millepied annonce clairement ses intentions. Il succède à Brigitte Lefèvre. La saison est déjà commencée et Benjamin Millepied n’a d’autre choix que d’accompagner une saison 2014-2015 préparée par son prédécesseur. Il lui faudra attendre une année entière avant qu’il puisse s’exprimer à travers ses choix de ballets pour la saison qui s’ouvrira le 24 septembre 2015 avec un gala qui va littéralement pulvériser tous les records de vente de billets. Malgré ce succès incroyable, il démissionne quatre mois plus tard. Que s’est-il passé ?

    La « patte Millepied » c’est l’avenir. Son souhait : faire entrer le ballet de Paris dans le XXIe siècle. A son arrivée, Benjamin Millepied trouve une Maison poussiéreuse totalement repliée sur elle-même, qui marche à la baguette, uniquement centrée sur la danse, avec un ordre hiérarchique quasi-militaire organisé en cinq grades à monter ce qui « induit une manière de parler aux danseurs « subalternes » que je n’accepte pas ». Comme le dira la journaliste Elisabeth Quin : « Benjamin Millepied au poste de directeur du ballet de l’opéra de Paris, c’est un peu le glamour qui rencontre le Roi-Soleil ». Premier changement : mettre plus en avant les danseurs, tous les danseurs, y compris les jeunes talents et pas seulement les étoiles en titre du Ballet. Il promeut de jeunes danseurs dont l’avancement était attendu depuis longtemps en coulisses mais pour lesquels il ne se passait rien, ce qui était source de démotivation. Le pari relevé de donner aux jeunes des rôles principaux a redonné un souffle à la troupe, de l’espoir, de l’envie, de la motivation. Pour son premier ballet, « Clear, Lou, Bright, Forward », il choisit ses danseurs parmi les coryphées, l’équivalent des figurants au cinéma, et non parmi les étoiles comme c’était la tradition. Une révolution qui va créer des jalousies et des mécontentements auprès d’étoiles qui ont travaillé si dur pour grimper au sommet de la hiérarchie interne et qui le vivent comme une injustice. « Les étoiles donnent l’exemple, inspirent, mais ça ne veut pas dire qu’à l’intérieur du corps de ballet il n’y a pas plein d’autres d’étoiles ». De quoi déclencher la fureur et la fronde de ces étoiles qui ont tout sacrifié pendant des années depuis leur enfance pour obtenir, enfin, ces premiers rôles.

    Second changement : multiplier les programmes, en passant de deux ou trois créations au programme par an à dix créations. Troisième changement : supprimer le concours. Un concours qui happe l’attention des danseurs et dans lequel ils s’investissent plus que dans leurs rôles, devenant une obsession et créant des tensions et des jalousies entre les danseurs qui se retrouvent être des concurrents féroces plutôt que des partenaires bienveillants. Il faut savoir que ce concours de promotion interne n’existe nulle part ailleurs. Benjamin Millepied souhaitait assouplir ce système compétitif de promotion des danseurs, libérer la compagnie de ce qu’il voyait comme un «  attachement borné à la tradition ». Il était mal à l’aise face à cette compétition qui crée selon lui un stress énorme pour « des danseurs qui tremblent et n’arrivent même pas à articuler un mot ». Quatrième changement : plus de travail et de manière plus régulière. Les danseurs passent de trois à cinq cours par semaine, un cours par jour. Cinquième changement : ouvrir le Ballet à tous les autres arts de manière transversale. Il propose par exemple que le foyer soit utilisé comme lieu d’exposition d’art moderne, que la musique du ballet soit le fruit d’un partenariat avec des musiciens, qu’il y ait des échanges avec des danseurs d’autres pays. Il fait venir des stars étrangères pour danser à Paris et organise des échanges afin de créer l’émulation. Il a un rapport très fort à la culture en général. Il propose également de s’ouvrir à la banlieue « Nous devrions aller vers les banlieues. La danse est un moyen magnifique d’intégration » précise-t-il à Paris Match. Progressiste, il s’indigne du manque de danseurs noirs dans la compagnie : « Dans une ville aussi cosmopolite, je ne comprends pas qu’aucun danseur de couleur ne fasse partie de cette grande compagnie. Comment voulez-vous que le public se reconnaisse ? » déclare t-il au magazine Têtu. En juillet 2015, il confie le premier rôle à une danseuse métisse, Laetizia Galloni, dans « La fille mal gardée ». Un rôle normalement destiné à une danseuse étoile, du jamais vu au Palais Garnier ! Sixième changement : Benjamin Millepied a tout de suite pris à bras-le-corps le problème de la santé des danseurs, regrettant que la médecine de la danse n’existe pas en France. Il s’intéresse à leur nutrition. « Il faut repenser les emplois du temps, la pause déjeuner qui est plutôt vers 16 heures qu’à midi et qui dure trente minutes, évoquer les habitudes alimentaires, l’hygiène de vie… » s’indigne-t-il dans le documentaire « Relève ». Il fait changer tous les parquets pour ménager les articulations des danseurs.

    Pour mener à bien ces réformes et apporter une bouffée d’air frais au ballet, Benjamin Millepied peut compter sur sa force de caractère qui l’a déjà mené là où il est, et sur son immense savoir pour tout ce qui touche au monde de la danse. Brillant, concentré, persuasif, il est curieux de tout, ouvert à tous les arts. Avec sa belle gueule, ses yeux bleus à tomber par terre, son charme et sa grâce, il attire les investisseurs et les mécènes autant que le public. C’est un véritable engouement. Un plus pour la danse classique et contemporaine qui trouve là un porte-étendard accessible au grand public, chouchou de la presse tout autant que des critiques. Mais après le rêve américain, le « french dream » sera de courte durée. Nourrev avant lui avait essayé de relever le défi. Il avait dû affronter la grève des danseurs du ballet et aurait sans doute également été amené à partir s’il n’avait eu le soutien à l’époque du ministre de la culture en personne, Jack Lang. Difficile de bousculer l’Histoire pour écrire l’avenir.

    Le documentaire « Relève » de la chaîne Canal + est le premier faux-pas de Benjamin Millepied. Il est à peine arrivé dans la Grande Maison qu’il tient dans ce portrait des propos blessants. Ses critiques sur la rigidité de l’enseignement de la danse ont fini par créer une mauvaise ambiance au sein de la compagnie qui compte 158 danseurs. Pour Josua Hoffalt, danseur étoile, « l’ambiance était tendue. Il faut dire que l’on avait tous très mal pris les critiques qu’il avait formulées dans le documentaire « Relève » diffusé sur Canal + ainsi que dans une interview donnée au Figaro en décembre 2015. Il se disait insatisfait de la façon dont « ça » danse sur scène, « Etre danseur, c’est s’exprimer, pas tenter de ressembler à un motif sur du papier-peint ! ». Au final, ses remarques, en plus de nous blesser, montraient qu’il n’avait pas compris la culture de la maison. On n’efface pas le vécu d’une telle institution qui existe depuis plus de 300 ans avec tout ce que cela sous-entend en termes de hiérarchie et de fonctionnement. Benjamin Millepied était très enthousiaste à son arrivée mais il a sans doute commis l’erreur de vouloir faire table rase du passé. »

    Dépoussiérer une institution aussi ancienne et lui apporter un souffle nouveau plus moderne n’est pas chose aisée et il faut y aller avec des pincettes. Benjamin Millepied ne semble pas avoir eu envie d’être obligé en permanence de justifier ses choix, ses décisions et de gérer les humeurs et la sensibilité des danseurs en grogne. Jeune, on pense que les idées, parce qu’elles sont bonnes, sont légitimes et doivent s’imposer à l’humain ; plus âgé, on comprend qu’on doit d’abord s’intégrer, comprendre l’humain, se faire accepter et observer avant que de vouloir changer la moindre armoire de place. Faire du temps un allié. C’est ce que Benjamin Millepied n’a pas su faire. Grève des techniciens, lourdeurs de fonctionnement, le chorégraphe a fini par se mettre trop de monde à dos. « La difficulté, c’est le changement » dit-il dans une interview au Figaro. Il a sous-estimé la difficulté de bousculer cette vieille dame et la complexité du fonctionnement de cette très ancienne institution devenue patrimoine national. D’autres se sont cassé les dents sur les murs des Palais comme l’Australien Ross Stretton nommé à la tête du Royal Ballet de Londres où il ne resta que 13 mois. Benjamin Millepied quitte lui la fonction au bout de 14 mois.

    C’est Aurélie Dupont, 43 ans, soliste, qui succèdera à Benjamin Millepied. Il lui avait déjà proposé auparavant de devenir sa directrice adjointe en tant que Maître du ballet, offre qu’elle avait alors déclinée : « Etre maître de ballet ou directeur de la danse, ce n’est pas du tout la même chose » a-t-elle précisé. Dans une interview sur Europe 1, Aurélie Dupont estime que Benjamin Millepied « aurait dû prendre son temps » pour mettre en place son projet. « Il est passionné, il veut que ça aille vite (..) mais il aurait dû prendre son temps parce que les idées étaient bonnes. Benjamin n’avait pas mesuré que le poste implique 80 % de tâches administratives et 20 % seulement d’artistique ». Patrick Dupond se plaignait de journées surchargées à ce poste « C’était des journées de 17 heures. J’habitais quasiment au Palais Garnier ou à l’Opéra Bastille. Je dormais très très peu chez moi ». Pour Brigitte Lefèvre, qui a occupé ce poste pendant 20 ans avant Benjamin Millepied, c’est « Un garçon qui a énormément de charme, une curiosité à fleur de peau, qui a envie de beaucoup de choses (..) Il aurait dû être nommé chorégraphe plutôt que directeur de la danse. Lui a-t-on fait prendre la mesure de ce que représentait ce poste ? ». Quant au danseur étoile Josua Hoffalt, membre du Conseil administratif de l’Opéra de Paris, très remonté contre Benjamin Millepied dans son article au Nouvel Observateur, de conclure : « Nous avons appris aujourd’hui (5/02) que sa remplaçante était Aurélie Dupont. C’est une réelle surprise, nous ne l’avions pas vu venir. Mais nous lui donnerons sa chance (sic!) et l’accueilleront à bras ouverts… comme nous l’avions fait avec Benjamin Millepied ». Espérons qu’après l’avoir accueillie comme lui, ils ne la renverront pas, elle aussi, de la même manière. Les détenteurs des grades et du pouvoir qui en ont bavé pour en arriver là ne sont pas prêts à lâcher leurs privilèges acquis dans la souffrance !

     

     

     

     

    Bande annonce du documentaire « Relève » de Canal +

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