Catégorie : Musique

  • The Avener : pour la musique, rien que la musique…

     

     

    Avant de s’initier aux platines, Tristan Casara, alias The Avener, jouait du piano classique. Son grand sens des harmonies et son style inclassable ont longtemps empêché le DJ niçois de trouver sa place dans un paysage électronique trop cloisonné. Mais un coup de génie le fait sortir de l’ombre fin 2014 : son « Fade Out Lines », remix de la chanson de Phoebe Killdeer, a dépassé les 44 millions de vues sur YouTube, et s’est classé numéro 1 dans une vingtaine de pays sur iTunes.

     

    Depuis cette consécration, « beaucoup de choses ont changé dans ma vie, mais surtout le fait de pouvoir faire désormais ce que j’aime et d’en vivre », confie le DJ de 29 ans. « C’est un vrai bonheur », répète-t-il à l’envi. Ce succès planétaire lui a permis de sortir en janvier 2015 son premier album, « The Wanderings of the Avener », un patchwork composé de tout ce qu’il avait mis de côté depuis des années. Des « errances » teintées de deep house, dans lesquelles il emprunte au funk, à la soul, à la pop. Nouveau jackpot : « The Wanderings of the Avener » est sacré meilleur album électronique aux Victoires de la Musique 2016.

     

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    Comment avez-vous déniché la chanson « Fade Out Lines », dont vous avez fait un tube ?

    The Avener : « J’officiais à l’époque comme DJ résident dans les bars et discothèques de la région niçoise, et je cherchais continuellement de quoi alimenter ma playlist. Je suis tombé sur ce morceau original de Phoebe Killdeer & The Short Straws, et j’ai tout de suite pressenti qu’il y avait un autre chemin artistique à prendre avec ce titre. Partir d’un morceau très soul dans le tempo pour en faire quelque chose de très dansant. C’était ma vision première. J’ai travaillé ça en une seule nuit, et dès le lendemain, j’ai joué pour la première fois ce morceau dans un tout petit bar à Nice. La réaction a été très favorable, j’ai senti qu’il y avait un potentiel populaire à travers cette musique, qui ne l’était pas du tout pour moi à la base.

    Du coup, j’ai retenté l’expérience deux soirs de suite dans des bars et discothèques, et j’ai constaté les mêmes réactions dans le public. Les gens venaient me voir en me demandant : « C’est quoi ce morceau ? Est-ce qu’il est sorti ? Ou est-ce qu’on peut le trouver ? ». Pour la peine, j’ai été assez surpris ! Ensuite, les choses se sont passées simplement. J’ai posté cette version sur la plate-forme Soundcloud dans un premier temps. Les vues ont grimpé. Ensuite le morceau est sorti sur un petit label parisien, 96 Music. Le morceau s’est vite fait connaître grâce aux partages, aux DJs et voilà. Ensuite, ça a été une envolée pour pouvoir créer une démarche plus personnelle, à savoir un album. »

     

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    Avec le recul, comment analysez-vous le succès phénoménal de ce morceau ?

    The Avener : « C’est toujours très difficile à dire. Pourquoi un plat plaît plus qu’un autre dans un restaurant ? Je pense que c’est une version assez multi-générationnelle. Dans mes reworks, j’essaie toujours de trouver un bon compromis avec la musique électronique, sans que ça agresse l’oreille ou que ça méprise la production originale. Je pense aussi que ce qui a fait le succès de « Fade Out Lines », c’est que la chanson pouvait aussi bien s’écouter dans la voiture le matin qu’en dansant le soir. Il y a une vocation multiple à ce morceau, avec de l’âme, un beau refrain et la voix de Phoebe Killdeer, qui est extraordinaire. »

     

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    Vous préférez parler de rework plutôt que de remix. Quelle différence faites-vous entre les deux ?

    The Avener : « J’ai lancé cette appellation avec l’album, parce que la démarche était assez différente d’un remix, d’un point de vue technique. Dans un remix, généralement, on va vraiment chercher la différence avec le morceau original en changeant l’instrumental, l’harmonisation, en ajoutant des parties. Alors que moi, j’essaie plutôt de trouver la partie la plus sincère, celle qui me touche le plus dans le morceau pour la mettre en avant, la ré-arranger avec la rythmique électronique, rajouter des basses, lui donner plus d’énergie avec la couleur de la musique actuelle. Un rework c’est plus un ré-arrangement, une recomposition, une rhapsode. Le mot juste serait peut-être « sublimer ». »

     

    Vous avez un côté chercheur d’or : vous fouillez pour trouver la pépite que vous allez travailler…

    The Avener : « Oui, c’est une vraie passion depuis que j’ai commencé le métier de DJ. On a la chance de vivre dans une période artistique extrêmement riche et à portée de tous. Je passe deux ou trois heures par jour à chercher de la musique. En fait, dès que j’ai un moment de libre, je me mets à fouiner, à cadrer mes recherches autour de différentes plateformes, de différents endroits sur Internet. C’est tellement large qu’on trouve toujours quelque chose de très intéressant. »

     

    Comment définissez-vous votre style musical ?

    The Avener : « Je n’ai pas vraiment de limites au niveau du style. Je suis DJ à la base, je suis quelqu’un qui partage la musique, et c’est vraiment important de pouvoir revendiquer toutes mes influences, que ce soit de la musique afro, de la musique funk, etc. Cet éclectisme, les maisons de disque me l’ont toujours refusé, les petits labels comme les grosses majors. On me disait qu’il fallait que je m’en tienne à un seul style musical, que je ne me disperse pas.

    Mais on a fini par me donner cette chance, et aujourd’hui je suis content de pouvoir raconter une histoire à travers cet album, en passant par de la soul, du blues, et de la musique électronique. C’est ce que je cherchais à faire depuis longtemps, et je suis très satisfait du résultat. Je pense que les gens ont besoin de diversité aujourd’hui, dans la musique comme dans leur vie quotidienne. »

     

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    Comment envisagez-vous la scène ?

    The Avener : « C’est vraiment au feeling. Je pense qu’il y a une vraie relation qui se crée aujourd’hui entre les DJ et la foule, que ce soit moi ou les autres. Parce que chaque morceau est un outil pour amener le public dans une autre ambiance. Pour ça, je n’ai pas que des platines, j’ai aussi deux synthés et une machine qui me permet de faire des rythmiques en live. C’est tout un cockpit de machines intégrées.

    Donc j’apporte quelque chose de très dynamique, je fais voyager les gens en passant un peu par tous les styles. Je joue les morceaux, je fais les remix en live, avec pas mal d’impro aussi. J’essaie d’apporter un set neuf, pas un truc carré, préparé à l’avance à 100 %. Je vais parfois vous faire écouter des parties plus instrumentales sur quatre minutes, et derrière vous faire danser pendant un quart d’heure. Un set avec beaucoup de vagues, beaucoup de différence entre chaque morceau mais que j’essaie de mettre sur un même chemin pour que le message soit bien compris. »

     

    Comment s’est passé le rapprochement, très surprenant, avec Mylène Farmer ?

    The Avener : « On a des contacts en commun puisqu’on est dans le même label, Universal. Elle a été amenée à écouter mon album un peu avant sa sortie, en décembre 2014. J’ai reçu un coup de fil de sa part : elle voulait qu’on se rencontre. J’étais impressionné parce que c’est quand même une légende de la variété française, qui a largement dépassé les frontières. J’ai rencontré une personne extrêmement charmante, attentionnée, très sensible à la musique et à l’écoute de ce que je pouvais proposer pour ses prochains projets.

    On a fait quelques démos ensemble, et il y avait cette démo de « Stolen Car » avec Sting, dont je suis un grand fan… Elle m’a laissé carte blanche sur le déroulement du single, sur la production, sur la composition. C’était vraiment nouveau pour moi parce que je n’ai pas l’habitude de faire de la chanson pop, donc j’ai apporté ma patte un peu plus électronique, et ça collait bien. Et le morceau a fait numéro 1 dans quatorze pays. »

     

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    Votre deuxième album est en cours de préparation…

    The Avener : « Tout à fait, je suis en train de préparer mon deuxième album. Ça va prendre un peu de temps parce que je veux faire les choses différemment, ne pas aller là où les gens m’attendent. Il y aura beaucoup plus d’originaux sur cet album, et aussi bien évidemment des reworks. Je suis en plein dedans, et c’est un vrai bonheur de pouvoir se remettre à travailler, d’avoir aussi des opportunités de collaborations que je n’aurais même pas pu imaginer avant. C’est de la création pure, je vais y mettre beaucoup de sentiments. »

     

    Pour quand est prévue la sortie ?

    The Avener : « Je n’ai pas de perspective exacte parce que je me suis juré de m’enlever ce genre de contraintes. C’est en travaillant avec la pression que l’on bâcle et qu’on finit par ne pas être fier de son travail. J’ai bien informé ma maison de disques qu’il fallait me laisser du temps, ce qu’elle m’a accordé. Donc je suis vraiment tout à fait relax sur ça. Pour l’instant, je suis dessus, et je donnerai une date quand j’aurai 50 ou 60 % de l’album terminé. »

     

    Aujourd’hui, quel serait votre rêve ?

    The Avener : « Je vis déjà un rêve actuellement. C’est vraiment beaucoup de bonheur, beaucoup de satisfaction personnelle. Mais si j’avais un rêve, je dirais que je me verrais bien dans quelques années pouvoir composer de la musique de film. J’ai une grande passion pour la musique sur image, donc pourquoi ne pas pouvoir composer des bandes originales. C’est un rêve que j’ai depuis que je suis tout petit. Quoi qu’il en soit, je continuerai à faire des concerts, à faire de la musique, à faire ce que j’ai envie de faire. Bref, à vivre ma passion. »

     

     

    Propos recueillis par Chloé Bossard, journaliste au Courrier de l’Ouest

     

     

     

     

     

  • Hommage à Stéphane Grappelli

     

     

    Mathias Lévy rend hommage à Stéphane Grappelli le 9 janvier 2018 à Versailles, dans le cadre de « Musiques à Versailles ».

     

    Après avoir reçu des mains mêmes de Didier Lockwood le « Grand Prix Stéphane Grappelli » en 2011, Mathias Lévy a choisi pour ce concert exceptionnel en hommage à Stéphane Grappelli la formule du trio acoustique chère au grand violoniste, mais avec un guitariste jouant également du violoncelle, ce qui permet d’alterner avec un trio à cordes frottées violon/violoncelle/contrebasse.

    Ce trio à deux faces nous offre donc à cette occasion une palette de couleurs et une expressivité sans limite.

    Mathias Lévy souhaitait s’associer pour ce projet à des musiciens capables de jouer « dans le style », bien-sûr, mais aussi d’aller plus loin, de dépasser pour déconstruire, de décaler, pour offrir au public une vraie proposition musicale actuelle. Une rencontre créative et jubilatoire autour des compositions des maîtres du jazz manouche, où les traditions seront tour à tour saluées, bousculées et transcendées… mais toujours avec amour.

    Réservez vos places pour cet événement au 06 65 23 90.07.

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Musiques à Versailles

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Mathias Lévy Officiel

     

     

     

  • Le clip spectaculaire d’Akatre pour JB Dunckel

     

     

    Futuriste, transhumaniste, optimiste. Le sublime clip de « Hold On », titre inaugural du nouvel album de JB Dunckel, moitié du mythique groupe Air, est une pépite visuelle réalisée par le studio de création français Akatre. La dualité des couleurs, l’omniprésence de la technologie et l’optimisme des paroles place le chanteur dans un contexte visuellement futuriste et inspirant, à l’image de ce morceau, entêtant et pop, avant-goût de H+. Dix ans après son dernier album solo, JB Dunckel annonce magnifiquement ce projet à venir. Sortie le 16 mars 2018.

     

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    Directed by Akatre | akatre.com
    Music « Hold On » by JB Dunckel
    Label: Sony Music
    Model: Sophie Gordon
    Executive production by Lambert Company
    Producer: Amaury van Ryswyck

    D.O.P: Jean-Baptiste Villechaize
    First Assistant: Sepher Azadiborujeni
    Chef décorateur : Geraldine Estivet & Bertrand Leclerc
    Chef Machiniste: Vincent Blasco
    Chef Electro : Brice Tupin

    Casting director: V&Y Casting
    Agency: Metropolitan Model

    Post Production: Mc Murphy
    Director of post-porduction: Benoit Armstrong
    Editor: Gopal Puntos
    3D: Jérome Oliveras
    Grading: Valentin Goguet-Chapuis
    Flame Artist: Tristan Barbaron
    Modeling : Effigy / Vincent Heaffner

    Thanks to Studio Rouchon

     

     

  • Petit Biscuit, le jeune prodige de l’électro, confirme son talent sur son premier album, « Presence »

     

     

    Révélé via la plateforme de streaming musical Soundcloud il y a 18 mois avec « Sunset Lover », une ritournelle électronique qui cumule désormais 350 millions d’écoutes sur le net, Petit Biscuit vient de sortir « Presence », son tout premier album, le jour même de ses 18 ans. Avec ce disque varié, le jeune prodige rouennais affirme son style et impressionne. Rencontre…

     

    Une double formation : classique et autodidacte

    Comment naissent les prodiges musicaux ? Petit Biscuit pratique la musique depuis l’âge de cinq ans, à sa demande. Pourtant, ni ses parents ni personne de sa famille n’est musicien. « J’avais demandé à ma mère de faire du violoncelle, je ne sais plus trop pourquoi. J’avais sans doute confondu avec le violon puisqu’il m’a semblé alors qu’il y avait erreur sur la marchandise », se souvient-il.

    « Mais au final, j’ai préféré le violoncelle parce que c’était plus original comme instrument et plus élégant, ça me parlait ». Il n’a jamais arrêté depuis, et il s’est même mis à jouer du piano et de la guitare, de façon autodidacte, à l’âge de 8 et 9 ans. A 13 ans, il composait sur son ordinateur, dans sa chambre. Aujourd’hui, il maîtrise tous ces instruments, mais aussi les percussions, les instruments électroniques, et s’avère même convaincant au micro – il chante sur deux titres de son premier album, en particulier sur « On The Road ».

     

     

    Fraîcheur et poésie digitale

    Avec « Sunset Lover », un titre électronique frais et doux au refrain entêtant, posté sur Soundcloud sans trop y croire il y a 18 mois, Petit Biscuit a fait mouche. Il a depuis sorti un EP, écumé les festivals et joué devant des centaines de milliers de personnes dans le monde entier. Vendredi 10 novembre, le jour même de ses 18 ans, il publiait son premier album, « Presence »,  un 14 titres d’une grande richesse. On y retrouve son style singulier couplant mélodies obsédantes bien marquées et foisonnement de textures et de rythmiques. Des chansons synthétiques à la croisée de la techno, de l’ambient et de la trap music, particulièrement bien pensées et bien construites, piquées d’influences globales et d’instruments classiques.

    Des petits bijoux de poésie digitale plutôt contemplatifs, mais sur lesquels on peut désormais aussi danser, comme sur « Problems », un R&B très réussi, avec le producteur Lido au micro, ou « Gravitation », une ballade trépidante dans le cosmos en compagnie de Mome et de Isaac Delusion. Et surtout sur notre coup de cœur, la merveille « Waterfall » avec Panama en featuring, un hit exaltant qui donne envie de tout lâcher pour aller tourbillonner dans les étoiles ou plus prosaïquement sur le dance-floor.

    Des yeux de chat rieurs, un visage enfantin aux cheveux bouclés en bataille sur une longue silhouette, Petit Biscuit, Medhi de son vrai prénom, parle comme un adolescent, mais il a pourtant mûri à grande vitesse ces derniers mois : avant sa majorité, il a déjà dû faire des choix essentiels. Et il a opté pour l’indépendance : cet auteur, compositeur, producteur et interprète est désormais à la tête de son propre label, Petit Biscuit Music.

     

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    Interview

    Dans quel état d’esprit as-tu réalisé cet album, qu’est-ce qui a guidé ton travail ?

    Je l’ai fait dans des états d’esprit très différents, c’est pour ça qu’il est très varié. Je dis souvent qu’il est schizophrénique, parce que tu passes de la plus pure poésie à un déchaînement extrême, sur « The End » notamment. Je pense qu’on y retrouve le Petit Biscuit qu’on connait, et qu’on en découvre d’autres facettes, notamment le côté pulsionnel, un peu plus tribal, comme sur le titre « Break Up », un morceau entre world et trap music avec une basse, des percussions et une voix qui prend toute la place. J’ai voulu du changement, il y a une grosse évolution, avec pas mal de morceaux plus trap et plus hip hop qu’avant. Je faisais de la musique assez ambient avec « Sunset Lover » et maintenant c’est de la musique beaucoup plus en mouvement.

    L’as-tu pensé pour le live ?

    C’est un album qui a été pas mal pensé pour le live. Parce que j’ai fait beaucoup de live depuis un an et demi et ça a totalement changé ma vie. Ça m’a fait considérer la musique autrement. Je suis passé du côté un peu statique de « Sunset Lover » à quelque chose de plus mouvementé, avec des rythmiques beaucoup plus fortes, des basses plus profondes. Les breaks et les grosses montées sont pensés pour le live. C’est là où la chanson et l’EDM se mélangent. Mais cet album, je l’ai surtout pensé pour moi. Il est beaucoup plus moi que ce que je faisais avant.

    Dirais-tu que tu te cachais auparavant ?

    Oui, je me cachais sous une espèce de pop music jolie, je tentais d’atteindre une beauté universelle. Maintenant c’est beaucoup plus vivant, plus nuancé, il y a une progression au sein des morceaux. Sur des titres comme « Presence », l’évolution est assez flagrante, ce n’est jamais pareil du début à la fin : ça passe de quelque chose de très beau, d’assez orchestral, à une basse qui vient tout casser, tu as un break apocalyptique et ça repart sur une basse et un synthé encore plus déchainés. C’est un combat.

    L’idée c’était plutôt de transmettre le côté yoyo émotionnel  ?

    Oui, de toute façon, une carrière musicale, c’est un yoyo émotionnel, parce que tu as beaucoup de bonheur mais aussi de gros moments de stress et de fatigue. Tu passes par toutes les émotions et j’ai l’impression que quand tu commences à te lancer dans de l’artistique, tu deviens encore plus exposé, tu ressens les choses dix fois plus fortement que les autres. D’ailleurs pour moi, le thème de l’album, c’est une prise de maturité.

     

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    En quoi as-tu changé depuis « Sunset Lover » ?

    Il y a un an et demi, quand je disais en interview que j’avais du vécu, je me rends compte que c’était faux. Maintenant je peux le dire parce que pendant un an et demi il s’est passé des choses vraiment extraordinaires, je suis allé jouer aux quatre coins du monde, je me suis réveillé dans le tour bus roulant en plein désert aux Etats-Unis, comme dans un autre monde. J’ai fait énormément de rencontres, des gens plus gentils les uns que les autres, des gens un peu plus requins aussi, mais je m’en suis séparé vite fait. J’ai dû décider si je restais indé (je le suis resté), ou si je choisissais de déléguer toute une partie de mon travail pour me concentrer sur l’artistique. J’ai beaucoup appris. Tout ça a forgé mon esprit. Je pense que c’est ça la vraie prise de maturité et ça se retrouve forcément dans ma musique de façon indirecte.

    Comment travailles-tu ? Tu joues sur des instruments, tu enregistres des voix et ensuite tu les retravailles ?

    Ce n’est pas tout le temps pareil : en général je pars d’une mélodie assez forte, d’un gimmick que je joue soit au synthé direct, qui correspond bien à la mélodie, soit au piano, soit à la guitare, soit même au violoncelle comme sur « Beam ». Pour ce titre j’ai enregistré sur une sorte de violoncelle que j’ai ensuite trafiqué, c’est la première fois que je fais ça, donc c’est un peu exceptionnel. Composer c’est plein de manières différentes de créer un gimmick, quelque chose qui reste en tête,  et de créer autour.

    Où nourris-tu ton goût pour la world music dont tu parsèmes certains morceaux ?

    Ca vient de partout. C’est world parce que c’est traditionnel, mais c’est surtout hors du temps. Il n’y a pas une destination en particulier dont je me nourris parce que j’ai envie qu’on ne sache pas d’où ça vient. Certains vont dire que ça sonne indien, d’autres que c’est oriental. C’est juste partir à la découverte, être curieux de la différence. Il y a un côté ultra élégant et intemporel dans la world music.

     

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    Qui t’a donné envie de te lancer dans la musique électronique ?

    Sans doute Bonobo, Flume et Porter Robinson. Mais c’est surtout la myriade de petits artistes que je ne cite pas mais que j’ai vus se lancer dans l’électronique sur Soundcloud qui a déclenché mon envie. En fait, les grands artistes sont un peu des gourous, tu les respectes, mais les petits artistes tu te dis que ça pourrait être toi. C’est donc plutôt eux qui m’ont décidé en me montrant que je n’étais pas tout seul à me lancer.

    Tu aimes beaucoup le rap américain, pourquoi n’as-tu aucun rappeur en featuring sur ton album ?

    J’ai sûrement quelques idées en tête pour la suite (dit-il en rosissant un peu, l’air mystérieux). Aux Etats-Unis et en Angleterre, beaucoup de rappeurs se mettent à rapper sur de l’électronique, comme Asap Rocky sur Mura Masa ou Flume. Le producteur prend une place plus forte qu’avant où il n‘était même pas cité. Aujourd’hui, le producteur inspire même les textes des rappeurs. Pour le moment, je me concentre sur mon projet mais je pourrais produire par la suite. Il faudrait qu’on amène en France ce mouvement. Produire est toujours intéressant. Mais si tu fais juste une instru pour un rappeur c’est un simple exercice. Tandis que si tu as une réflexion commune avec le rappeur afin qu’il y ait une cohérence entre l’instru et les textes, là ça devient intéressant, ça devient de l’artistique.

     

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    Tu étais en terminale S au printemps, quelles études fais-tu maintenant ?

    J’évite désormais de parler de mes études. En fait j’essaye de faire des études, mais c’est très compliqué et du coup je n’ai pas envie que les gens sachent où je suis, ça m’a déjà posé des problèmes au lycée. Surtout, on a trop parlé de mes études et de mon âge, et pas assez de ma musique dans certains médias. Ils en ont fait le principal atout du projet alors que je n’ai pas envie que ça soit ça. Alors disons que le plan A c’est de faire de la musique mon métier. Mais j’ai aussi un plan Z. Et faire des études me permet de m’ouvrir à d’autres gens et d’autres choses.

    Tu fais une tournée des Zénith ce mois-ci (voir dates ci-dessous), tu as le trac ?

    Je suis prêt mais c’est un tout nouveau show, alors il y a toujours le petit trac des premières. Je suis carrément excité de proposer ça parce que c’est un album pensé pour le live. Il y aura du spectacle, avec des visuels superbes réalisés par mon copain Quentin Deronzier. C’est un show très préparé en amont. Certains disent qu’ils préfèrent sentir que c’est fait en direct mais pour moi il y a une petite part de science dans un show avec des moments ultra cadrés. Bien sûr, je joue beaucoup en live même si je lance certaines séquences en playback parce que je ne peux pas tout faire en même temps. Sur scène, il y aura davantage de spectacle qu’avant parce que j’ai réfléchi à l’effet que ça allait produire sur les spectateurs. Ce qui m’intéresse c’est que le public comprenne bien ce que je joue pour faire monter la pression et ménager des effets de surprise.

     

    Album « Presence » de Petit Biscuit (Petit Biscuit Music / Believe Digital) est sorti vendredi 10 novembre 2017

     

    Petit Biscuit est en tournée des Zénith
    ✓ Le 14 novembre à Lille
    ✓ Le 16 novembre à Nantes
    ✓ Le 20 novembre à Toulouse
    ✓ Le 21 novembre à Paris

    Il sera aussi le 27 novembre à Bruxelles, le 1er février à Rouen et le 3 février à Bordeaux

     

    Article par Laure Narlian, journaliste et responsable de la rubrique Rock-Electro-Rap de Culturebox.

    Photo à la Une © Jonathan Bertin

     

     

  • Marias Callas : Portrait de la cantatrice absolue

     

     

    Un chant d’une intensité dramatique inouïe, un magnétisme irrésistible. Disparue il y a tout juste 40 ans, Maria Callas a révolutionné la scène lyrique. Portrait de la cantatrice absolue…

     

    Même si elle mourut à 53 ans seulement (à Paris, le 15 septembre 1977), Maria Callas changea définitivement la face de l’opéra pour les générations à venir, et sa légende n’a jamais faibli. Elle reste la chanteuse-actrice suprême, LA diva et une icône glamour, dont la vie privée fut souvent aussi dramatique que les héroïnes qu’elle incarna sur scène.

    À l’occasion de cet anniversaire sort un luxueux coffret de 42 CD live et 3 Blu-Ray comprenant vingt opéras captés sur scène, dont douze jamais enregistrés en studio, mais aussi une foultitude de rééditions, documentaires et expositions diverses (à la Seine Musicale notamment, à partir du 16 septembre 2017).

    Née Sofia Cecilia Anna Maria Kaloyeropoulos, elle débute sa carrière à 17 ans, après avoir suivi des cours de piano et de chant au Conservatoire National d’Athènes (elle est d’origine grecque).

    De tessiture soprano, son timbre de voix exceptionnel la projette au-devant de la scène lyrique de l’époque. La Callas se produira ainsi sur les plus grandes scènes du monde (Le Metropolitan à New York, Covent Garden à Londres, La Scala à Milan, Venise, l’Opéra de Rome, Buenos Aires, Mexico, Paris).

    Voici un extrait du « Barbier de Séville » sur la scène de l’Opéra de Paris en 1958.

     

    Maria Callas : « Una voce poco fa, air de Rosine » (Le Barbier de Séville de Rossini)

     

    L’art de La Callas, c’est aussi celui d’une tragédienne qui prend tous les risques et suscite une fièvre scénique incroyable. Elle joue véritablement ses personnages comme peut le faire un comédien au théâtre ou au cinéma.

     

    Regardez cet extrait de la « Tosca » de Puccini au Royal Opera House de Covent Garden en 1964. Dans l’un des plus intenses moments de l’opéra moderne, selon les spécialistes, la cantatrice incarne dans sa chair, sur scène, les sentiments et les émotions de son personnage, Floria Tosca, héroïne dramatique allant jusqu’à commettre un meurtre pour tenter de sauver son amant.

     

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    Callas quitte finalement la scène en 1965 et s’exprime enfin. Elle n’hésite pas à avouer que la première fois qu’elle s’est entendue, elle n’avait pu retenir ses larmes, tant son timbre lui avait paru laid, ingrat. Elle s’exprime ici au micro de Bernard Gavauty sur sa carrière, ses doutes, son art.

     

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  • Cassettes : Back to Basics

     

     

    La page Pinterest du photographe Steve Vistaunet nous replonge dans la grande histoire de la musique, à l’âge d’or de la cassette audio.

     

    Alors certes, cet objet fait référence à une époque lointaine et révolue. Mais n’oublions pas que l’invention de la cassette audio, couramment désignée par l’allographe K7, fut en son temps une véritable révolution, en permettant non seulement de copier de la musique à la maison, sur un support plus pratique et moins encombrant que le disque vinyle, mais aussi de réaliser les premières compilations de morceaux provenant de sources diverses.

    La cassette audio conçue par Philips fait donc son apparition dans les foyers européens en 1963 et supplante rapidement le format américain, la cartouche de 4 ou 8 pistes. Elle connait un succès fulgurant, au point de devenir rapidement le standard d’enregistrement domestique, et d’accompagner la large diffusion des autoradios comme des baladeurs, jusqu’à l’invention du compact disc numérique en 1983.

    Remontons donc le temps avec délice pour redécouvrir l’art disparu de la tranche de boîtier de cassette illustrée, et parcourons la liste des groupes qui ont fait les années 80, des Stray Cats aux Ramones, en passant par Echo and The Bunnymen, The Cure, The Style Council, New Order, Joy Division, Bauhaus ou encore The Cramps…

    A noter qu’il existe aujourd’hui sur le marché des convertisseurs numériques de cassettes audio, pour les nostalgiques du bon vieux souffle analogique et des boutons PLAY, REC, REW ou FWD…

     

     

     

     

     

  • Nicolas Jaar : une longueur d’avance

     

     

    Après un Trianon et un Elysée Montmartre complets en quelques minutes en novembre 2016, Nicolas Jaar revient le 27 octobre 2017 à l’Olympia. Ce nouveau live promet encore une fois d’être sacrément hypnotique. La lenteur d’abord, pour faire entrer le public dans son univers minimaliste, puis la montée irréversible pour atteindre la transe. Nicolas Jaar prouve à chacune de ses  apparitions publiques qu’il a une longueur d’avance sur la plupart des artistes électroniques actuels.

     

    Producteur de musique électronique et DJ chilien vivant à New-York, fils du cinéaste Alfredo Jaar, Nicolas Jaar commence à se faire un nom sur la scène électronique internationale avec deux maxis sortis en 2010, « Marks & Angles » et « Time For Us ». Mais c’est en 2011 qu’il acquiert la reconnaissance de ses pairs avec son premier album, « Space Is Only Noise », devenu très rapidement incontournable. C’est à cette époque que Nicolas Jaar commence à collaborer en marge de sa carrière solo avec Dave Harrington, dans le cadre de leur duo Darksidedont le premier album « Psychic » constitue une autre facette du style musical de Nicolas Jaar, plus acoustique et expérimentale. S’en suit une série d’EP « Nymph II, III et IV » en 2015, jusqu’à la sortie de l’immense « Sirens » publié en septembre 2016 sur son propre label Other People.

    La musique de Nicolas Jaar, classée trop facilement dans le genre « House », est décrite par Mixmag comme « peuplée de transitions troublantes, d’objets sonores décalés, d’instants où une chaleur inattendue se diffuse », tandis que The Fader voit en son premier album une musique « profonde, luxuriante et longanime [où], dans un élan de séduction inconscient, les idées se dévoilent de manière charnelle ». Ses prestations live sont saluées par la critique en raison de la sensibilité qui en affleure, ce qui fait notamment dire aux Inrockuptibles qu’elles sont « de belles machines à dresser poils et chair de poule », quand Resident Advisor souligne que « Nicolas Jaar démontre qu’il n’y a pas besoin de faire sans cesse danser la foule pour rallier les fans — il met en évidence que la substance est aussi primordiale qu’une pointe de style ».

    Quant à l’artiste lui-même, il met souvent en avant son influence originelle, l’album « Thé au Harem d’Archimède » du producteur germano-chilien Villalobos sorti en 2004, ainsi que le « Drukqs » d’Aphex Twin paru en 2001. Mais plus généralement, dans la musique de Nicolas Jaar se croisent et s’entremêlent les influences du jazz, de la soul, de la musique traditionnelle chilienne, du cinéma, ou encore de « Bertolucci, Antonioni, Keith Jarrett, Pink Floyd, The Doors, New Order, Manzoni, Magritte… Sur Être, le morceau d’ouverture de mon premier album, Space Is Only Noise, c’est Serge Daney qui parle avec Godard. Il y a beaucoup de références à la culture française dans ma musique. Je suis allé au lycée français à New York et Santiago et ma mère est française, donc toute ma vie, j’ai été bercé par la culture française ».

     

    « Ma passion pour la musique m’amène à penser qu’elle est sacrée. Et il est primordial pour moi d’affirmer, dans une optique de création, qu’elle est sacrée… Mais en réalité, la musique est le bâtard de notre système économique. C’est toute la difficulté d’être musicien aujourd’hui. Comment faire de la musique pour quelqu’un dans un monde profane ? C’est là le point crucial »

     

    A noter aussi que les deux membres de Darkside distribuent via Soundcloud un album de remixes du « Random Access Memories » de Daft Punk, qu’ils ont intitulé « Random Access Memories Memories », tout simplement…

    En 2015, Nicolas Jaar signe la bande originale de Dheepan, le film de Jacques Audiard.

    A ne rater sous aucun prétexte…

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Nicolas Jaar Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] L’Olympia

     

     

     

  • Sous le donjon de Manu Le Malin

     

     

    « Sous le donjon de Manu Le Malin »

    Un film produit par Sourdoreille Production
    Réalisé par Mario Raulin
    Tourné au Château de Keriolet en mai 2016

     

    Un soir de 1997, invité par l’équipe d’Astropolis, Manu Le Malin découvre le château de Keriolet, à Concarneau. Il a alors 26 ans.

    Vingt ans plus tard, l’enfant terrible du hardcore français et les raveurs de la pointe bretonne forment une famille inséparable. Christophe Lévêque, l’hédoniste propriétaire du château, continue de les accueillir chaque année.

    Pour retracer l’histoire de Manu Le Malin, nous avons voulu rassembler à Keriolet ceux qui l’ont côtoyé pendant ces deux décennies. Une réunion de famille pour raconter l’histoire de cet étrange oiseau de nuit que seule la lueur du jour peut arrêter.

    « J’ai rencontré Mario un soir de 2011, dans la cuisine du château de Keriolet. Je connaissais son travail et surtout celui du collectif Sourdoreille dont il fait partie. Mario est un fidèle de Keriolet, il connait le château sur le bout des doigts. C’est un grand amoureux des initiatives portées par Astropolis, ma deuxième famille, et plus largement des musiques électroniques dans leur ensemble.

    Au fil des années, une confiance mutuelle et une forte amitié se sont installées entre nous. Quand il est venu me proposer de réaliser ce projet fin 2014, j’ai été très touché par son intention. Keriolet est ma maison. Porter ma relation avec ce château à l’écran était un défi. Et nous l’avons relevé ensemble. » (Manu Le Malin)

     

    Avec par ordre d’apparition :

    Emmanuel Dauchez
    Christophe Lévêque
    Laurent Garnier
    Gildas Rioualen
    Matthieu Guerre-Berthelot
    Antoine “Kraft” Caudron
    Jeff Mills
    Luke McMillan aka DJ Producer
    Damien Raclot
    Leonard Didesiderio aka Lenny Dee
    Philippe Daveney aka Torgull
    Florian Gobbé
    Magali Lecointre
    Antoine Husson aka Electric Rescue

    Directeur de la photographie
    Victor Blondel

    Chef monteur
    Thomas Grandrémy

    Ingénieur du son
    Axel Dachet

    Opérateurs de prise de vue
    Sami Battikh
    Victor Blondel
    Laure Bourru
    Loucas Delorme

    Opérateur drone
    Sami Battikh

    Chef électricien
    Gaspard Blet

    Opérateur de prise de son
    Benjamin Le Calvé

    Etalonneur
    Victor Blondel

    Infographiste
    David Salaun

    Mixeur
    Axel Dachet

    Directeur de production
    Ronan Le Borgne

    Administratrice de production
    Cindy Lemaire

    Régisseurs
    Nathan Bénisty
    Romain Bourceau
    Alexandre Sellem
    Pauline Stephan
    Isa Terrier

    Avec le soutien de la communauté Ulule, un énorme merci aux 352 contributeurs.

    Avec le soutien du CNC, de la Sacem et des chaînes bretonnes – Tébéo, Tébésud et TVR.

    © Sourdoreille Production 2016

     

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  • L’Opéra selon Jean-Stéphane Bron

     

     

    Au-delà de ces spectacles d’exception que sont les opéras ou les ballets, on trouve une armée de soldats derrière ces moments rares (techniciens, danseurs, musiciens, metteurs en scène, chanteurs, chefs d’orchestre, directeurs, décorateurs, costumières… et la liste est longue), prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes pour livrer en temps et en heure le fruit de leur travail et de leur sueur.

     

    Malgré tout le prestige et le snobisme qui peuvent trop souvent illustrer ces lieux mythiques, Jean-Stéphane Bron offre un documentaire passionnant et émouvant sur l’Opéra de Paris. Garnier et Bastille, sous la houlette de leur directeur Stéphane Lissner, nous ouvrent leurs portes, leurs coeurs, leurs tiroirs et nous font découvrir dans le moindre détail le fonctionnement de ces énormes entreprises.

    Le documentaire ne se contente pas de saupoudrer un peu de sucre glace sur cette institution, mais se permet d’être aussi politique, rigoureux dans son approche et précieux dans le regard novice qu’il porte sur ce monde parfois violent, dur, discipliné et néanmoins infiniment magique.

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Opéra de Paris

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Eleanor Susan

     

     

     

  • Depeche Mode : Esprit, es-tu toujours là ?

     

     

    Cela n’aura échappé à personne et surtout pas aux fans qui sont légion, auxquels j’appartiens d’ailleurs depuis 1982 : Depeche Mode a sorti son nouvel album, « Spirit », en février 2017.

     

    L’ayant écouté au moment de sa sortie (mais écouté de nouveau depuis, je vous rassure…), mon premier sentiment à chaud était, hélas, que ce nouvel opus de Depeche Mode est d’une inconvenante paresse artistique. Pourtant produit par James Ford, à qui l’on doit entre autres les albums des Foals, Artic Monkeys ou encore The Last Shadow Puppets, on s’attendait à une rencontre intéressante entre les quinquas de Basildon et le son pop et novateur de tout un pan de la nouvelle scène anglaise. Le résultat en l’état fait juste « Sploutch » tant tout se traîne ici. Des morceaux mous, sans réelle saveur ni mélodie fédératrice, auxquels le groupe nous avait pourtant habitués jusqu’à présent. Où est passée l’étrangeté des textes, en symbiose avec une musique inimitable et entêtante ?

    Depuis « Sounds Of The Universe », il faut d’ailleurs bien avouer que seuls deux ou trois morceaux émergeaient souvent d’une mélasse musicale assez indigeste. Martin Gore et Dave Gahan arrivaient malgré tout à nous faire encore dresser les poils avec quelques pépites telles que « Wrong » ou « Should Be Higher » sur l’album « Delta Machine ». En revanche, le reste se noie dans une électro soul répétitive à grands coups de riffs de guitare pseudo-bluesy et de sonorités Bontempi rappelant « Speak & Spell » ou « A Broken Frame », leurs deux premiers albums sortis respectivement en 1981 et 1982… Quant au chant de Dave Gahan, il est redevenu bien hasardeux…

     

    Nous découvrions donc il y a quelques semaines le premier single extrait de « Spirit », « Where’s The Revolution »… Autant dire, sans bête jeu de mot, que si vous y cherchez une quelconque révolution, ça n’est pas dans cet album que vous allez la trouver.

     

    Certes, en tendant bien l’oreille, avec une concentration maximale, on peut prétendre reconnaître dans quelques morceaux de ce nouvel opus ce qui faisait le sel de Depeche Mode. Mais plus généralement, mon Dieu, comme c’est maigre… On assiste à une sorte de grand recyclage de ce qui a faisait la splendeur de ce groupe, que l’on se surprend malgré tout à redécouvrir dans des morceaux hâtivement torchés, comme pour répondre tant que faire se peut aux obligations contractuelles.

    Et quand on nous annonce des dates de tournée pour des concerts en devenir, alors que le trio se trouve encore en studio, on sent bien que les derniers albums de Depeche Mode sont davantage des prétextes pour mieux vendre des billets pour les stades que pour compléter toujours un peu plus leur discographie.

    D’ailleurs, les fans ne s’y trompent pas et semblent se moquer de toutes ces nouvelles chansons lénifiantes, car finalement, ce sont toujours les mêmes anciens standards que l’on entend lors des tournées.

    Dans ce contexte, « Spirit » restera sans doute leur pire album à ce jour…