Catégorie : Evénements

  • Soirée spéciale Hedy Lamarr au Louxor

     

     

    Le mardi 29 mai à 20h00, assistez à la soirée spéciale consacrée à Hedy Lamarr au Louxor, Palais du Cinéma.

     

    « Les gens sont déraisonnables, illogiques et égocentriques, aimez les malgré tout. Si vous faites le bien, on vous prêtera des motifs égoïstes et calculateurs, mais faites le bien malgré tout. Ceux qui voient grand peuvent être anéantis par les esprits les plus mesquins, voyez grand malgré tout. Ce que vous mettez des années à construire peut être détruit en un instant. Construisez malgré tout. Donnez au monde le meilleur de vous-même, même s’il vous en coûte. Donnez au monde le meilleur de vous-même malgré tout. »

     

    Des débuts fulgurants dans « Extase » aux prémices des nouvelles technologies chères à notre ère digitale, c’est un double portrait de l’autrichienne Hedy Lamarr. L’un, très officiel, est celui d’une actrice qui fascina le monde par sa beauté et sa liberté sexuelle exacerbée. L’autre, plus intime, est celui d’un esprit scientifique insoupçonné. Obsédée par la technologie, Hedy inventa un système de codage des transmissions qui aboutira au GPS et bien plus tard au Wifi. Il s’agit d’une invitation contemporaine à redécouvrir une figure complexe, celle d’une enfant sauvage partie conquérir Hollywood pour fuir son mari pro-Nazi.

    En avant-première, vous pourrez assister à la projection du documentaire « Hedy Lamarr: From Extase to Wifi » réalisé par Alexandra Dean (USA, 2018, 01h30).

     

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    Casting :

    Nino Amareno, Charles Amirkhanian, Jeanine Basinger, Bill Birnes, Peter Bogdanovich, Manya Hartmayer Breuer, Mel Brooks, Lisa Cassileth, Wendy Colton, David Hughes, Diane Kruger.

     

    Festivals :

    ✓ International Documentary Filmfestival Amsterdam (IDFA) 2017

    ✓ San Fransisco Jewish Film Festival 2017 – Grand Prix

    ✓ Jerusalem Film Festival 2017

    ✓ New York Film Critics, Online – Meilleur documentaire

    ✓ Women Film Critics Circle Award – Meilleur documentaire

     

    La soirée sera précédée d’une lecture de sa biographie « Ectasy And Me »  par Anna Mouglalis.

    Pour le programme, c’est ici !

     

    Louxor – Palais du Cinéma
    170 boulevard Magenta, 75010 Paris

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size=« large »] Hedy Lamarr Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size=« large »] Hedy Lamarr Science & Avenir

     

     

     

  • Nicolas de Staël en Provence à l’Hôtel de Caumont, Aix-en-Provence

     

     

    A travers 71 peintures et 26 dessins provenant de prestigieuses collections internationales publiques et privées, cette exposition se concentre, pour la première fois et de manière exclusive, sur le développement de l’œuvre de Nicolas de Staël lors de son séjour en Provence, entre juillet 1953 et juin 1954.

     

    La période provençale de Nicolas de Staël marque un tournant essentiel, aussi bien dans sa vie que dans son œuvre. Entre juillet 1953 et juin 1954, l’artiste y puise une nouvelle source d’inspiration.

    La découverte de la lumière du Midi, la beauté exceptionnelle de ce pays, la rencontre amoureuse d’une femme et l’épreuve de la solitude qui lui permet de répondre à sa future exposition à New York à la galerie Paul Rosenberg, sont autant d’expériences qui nourrissent son imaginaire et le rythme spectaculaire de sa production artistique. La renommée internationale de Nicolas de Staël prend son élan au cœur de la Provence.

    À Lagnes, en juillet 1953, le regard du peintre s’intensifie. Les paysages sont saisis au plus près de leur motif, avec une attention portée sur l’évolution de la lumière au fil de la journée. En août, le peintre voyage jusqu’en Sicile. Son appréhension des paysages, des sites archéologiques et des musées, lui permet, une fois de retour à Lagnes, de mettre en chantier une série de tableaux parmi les plus importants de sa carrière, notamment à partir des notes prises dans ses carnets à Fiesole, Agrigente, Selinonte et Syracuse. À la même époque, son intérêt pour l’étude du nu trouve son expression la plus accomplie dans les grands tableaux de figures et de nus qui dialoguent souvent avec le paysage.

    Au terme de cette année intense de travail, le peintre a la certitude, en 1954, d’avoir donné le maximum de sa force. Préparant son exposition à New-York, il écrit à Paul Rosenberg : « Je vous donne là, avec ce que vous avez, de quoi faire la plus belle exposition que je n’ai jamais faite ». L’exposition « Nicolas de Staël en Provence » rend ainsi compte des plus hautes envolées picturales du peintre. Ici, la précision d’un regard révèle la nature dans son expression la plus inventive.

     

     

    Commissariat

    Gustave de Staël est né en 1954, à Paris. Il est le quatrième enfant de Nicolas de Staël. Après deux ans d’école d’architecture, il se met à peindre puis à graver. En 1991, il prend la direction de l’Association pour la Promotion des Arts à l’Hôtel de Ville de Paris où pendant quatorze ans, il est le commissaire d’une trentaine d’expositions pour la Salle Saint-Jean. Après avoir dirigé les Instituts Français du nord du Maroc, Tanger et Tétouan, il décide de partager son temps entre Paris et Tanger et de se consacrer à nouveau à la peinture où il travaille en alternance aquarelles sur le motif, dessins et peintures. Depuis dix ans, il est également coéditeur des éditions tangéroises Khbar Bladna. Sur Nicolas de Staël, il a réalisé l’exposition de la Salle Saint-Jean en 1994 ainsi que la rétrospective au Musée National de l’Ermitage en 2003, à l’occasion du tricentenaire de Saint-Pétersbourg.

    Marie du Bouchet est née en 1976. Elle est titulaire d’une maîtrise de philosophie sur la phénoménologie de Husserl. Après avoir collaboré à l’exposition « Paris sous le ciel de la peinture » organisée par Gustave de Staël à l’Hôtel de Ville de Paris en 2000, elle devient productrice à la radio, sur France Culture, à partir de 2001, pour l’émission « Surpris par la Nuit » dirigée par Alain Veinstein. Elle produit de nombreux documentaires sur la peinture et l’histoire de l’art. En 2003, elle écrit la monographie « Nicolas de Staël, Une illumination sans précédent » dans la collection Découvertes Gallimard. Depuis 2011, elle est membre et coordinatrice du Comité Nicolas de Staël.

     

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    Programmation

    Nommée directrice de la programmation culturelle des expositions de Culturespaces en 2017, Beatrice Avanzi est notamment en charge du Musée Jacquemart-André, du Musée Maillol et de l’Hôtel de Caumont – Centre d’Art. En tant que conservatrice du département des peintures du Musée d’Orsay depuis 2012, elle avait assuré le commissariat d’expositions majeures telles que « Le Douanier Rousseau – L’innocence archaïque » ou « Au-delà des étoiles – Le paysage mystique de Monet à Kandinsky ».

    A ses côtés, Agnès Wolff, responsable de la production culturelle, Cecilia Braschi, responsable des expositions pour l’Hôtel de Caumont – Centre d’Art, et Sophie Blanc, régisseur des expositions chez Culturespaces.

     

    Application Smartphone

    Cette application vous permet de découvrir les plus belles œuvres de l’exposition grâce à 23 commentaires d’oeuvres et la bande-annonce de l’exposition. Profitez d’une visite en très haute définition avec une profondeur de zoom exceptionnelle.

    Tarif : 2,99 €

    ✓ Disponible sur l’AppStore
    Disponible sur Google Play

     

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    © Réalisation de la vidéo : Olam Productions

    © Photo à la Une : Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

    © Nicolas de Staël, Paysage de Provence, 1953, huile sur toile, 33 x 46 cm, Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid © Adagp, Paris, 2018

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hôtel de Caumont, Aix-en-Provence

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] « Nicolas de Staël en Provence » (Gustave de Staël et Marie du Bouchet, Ed. Hazan)

     

     

     

  • Klimt en images à l’Atelier des Lumières

     

    Gustav Klimt à l’Atelier des Lumières, c’est la belle expérience insolite à vivre du 13 avril au 11 novembre 2018. Dans une immense salle de 2000m², on se promène dans les plus beaux tableaux du peintre autrichien (oui, bien dans les tableaux et non parmi eux…) au son de valses de Vienne.

     

    A Paris, dans le 11ème arrondissement, il y avait la fonderie du Chemin-Vert créée en 1835 par les frères Plichon, d’anciens maréchaux-ferrants devenus fondeurs pendant la Révolution Industrielle. Soixante personnes y fabriquaient sur plus de 3000 m² des pièces en fonte pour la marine et les chemins de fer. En 1929, la crise et les débuts du plastique ont raison de l’entreprise qui est vendue.

    Bruno Monnier, déjà en charge des Baux de Provence, découvre cet espace incroyable en plein Paris. Quatre ans plus tard, le 13 avril 2018, L’Atelier des Lumières ouvre ses portes. Il se définit comme le premier centre d’Art Numérique de Paris. Et la première exposition est dédiée au peintre autrichien Gustav Klimt (1862-1918), pour le centenaire de sa disparition.

    Même concept, même site internet, comme pour les Carrières de Lumière des Baux, le visiteur est plongé dans une projection des œuvres de l’artiste en plusieurs dimensions : sols, murs mais aussi un bassin d’eau ou une pièce recouverte de miroirs. Il se retrouve ainsi au cœur de l’oeuvre, visualisant les plus petits détails auxquels il n’aurait peut-être pas prêté attention autrement.

     

    « C’est de l’art immersif », explique Michel Couzigou, le directeur de L’Atelier des Lumières. « On utilise 5.000 images numérisées, 140 vidéo-projecteurs et 50 sources sonores, pour que le spectateur se retrouve à l’intérieur de l’image et de l’oeuvre de Gustav Klimt. »

     

    En fond sonore, on peut entendre les œuvres de compositeurs contemporains de Klimt, comme Beethoven, Strauss ou Wagner. L’exposition a déjà attiré 120.000 spectateurs en trois semaines. Malgré le débat lancé par ses détracteurs qui comparent l’Atelier des Lumières à une attraction de Disneyland, il ne désemplit pas…

    La culture intellectualisée réservée aux avertis s’oppose à cette culture accessible à tous, qualifiée de « divertissement ». Si cette exposition s’adresse pour 25 % au public qui ne va jamais au musée, touchant un nombre considérable d’élèves de nos écoles jusqu’au lycée, alors c’est toute la culture en général qui est gagnante.

     

    Gustav Klimt à l’Atelier des Lumières du 13 avril au 11 novembre 2018.
    38 Rue Saint-Maur, 75011 Paris
    Ouvert tous les jours de 10h à 18h, nocturnes les vendredis et samedis jusqu’à 22 heures

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] L’Atelier des Lumières

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Klimt aux Carrières de Lumières

     

     

  • Avicii, mort d’un ange

     

     

    Tout commence en Suède, dans une chambre d’adolescent de Stockholm. Des copains, un logiciel de musique (FL Studio) et de nombreuses nuits blanches plus tard, « Lazy Lace », un remix de la musique du jeu vidéo « Lazy Jones » est au point. Ce sera la toute première pierre blanche à paver le chemin vers le succès d’Avicii.

     

    Tim met sa musique en ligne sous plusieurs pseudos, afin de maximiser ses chances de diffusion sur les réseaux (Timberman, Tim Berg, Tom Hangs). Il crée sa page MySpace et le succès arrive dès 2007. Dix ans plus tard, on découvre un Avicii au sommet de sa gloire, adulé tant par des centaines de milliers de fans que par des rock stars et des célébrités d’envergure planétaire telles que Madonna, David Guetta, Coldplay, Robbie Williams ou Martin Garrix.

     

    « Les quatre ou cinq premières années, tout a été grandiose, reconnaît l’auteur du tube Wake Me Up ! Parce que c’était un kiff total. »

     

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    Mais très vite, le rêve vire au cauchemar. On assiste, gênés et révoltés, à la lente descente aux enfers de ce jeune adolescent trop vite entré dans une vie d’adulte adulé, et jeté sans autre ménagement dans la fosse aux fans, nuit après nuit, plongé dans un rythme infernal qui ne lui permet plus ni de se reposer, ni de penser, ni de se nourrir correctement.

     

    « Les fans étaient super heureux et moi j’étais super mal. Les concerts n’en finissaient pas. Quand j’avais envie de taper dans les murs, je m’arrêtais deux mois mais je n’arrivais pas à me détendre en pensant aux nouveaux concerts qui approchaient. »

     

    Pris en charge par une équipe de forcenés du succès, des fêtes, de l’argent, des belles villas et des charts, le jeune homme, fragile, happé par la machine infernale de l’industrie du disque, est broyé par les cadences physiquement insupportables des tournées dans le monde entier. On se demande de manière légitime en regardant ce reportage-vérité comment et pourquoi personne de son entourage proche ne lui a dit ou n’a insisté pour qu’il arrête tout beaucoup plus tôt…

    Physiquement atteint d’une pancréatite aigüe, opéré en Australie, on le voit dans une scène totalement surréaliste sorti par ses managers de l’hôpital dès le lendemain de l’opération, faible et sans plus aucune force. Shooté par les fortes doses de médicaments anti-douleurs, le visage pâle, extrêmement amaigri, les yeux dans le vague, tenant à peine assis dans le véhicule qui est venu les chercher à la sortie de l’hôpital, on voit, médusés, un membre de son équipe tapoter sur son smartphone, indifférent à son état, lui proposant le jour même (« dans deux heures ») un rendez-vous avec des journalistes pour une interview de 30 minutes !

     

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    Malgré quelques mois de repos et une thérapie, le scénario se répète à Los Angeles suite à l’éclatement de sa vésicule biliaire. Victime de douleurs atroces au ventre comme des coups de poignard durant plus de quatre mois, bourré de médicaments à haute dose qui l’ont rendu accro, psychologiquement à bout de forces, victime de crises d’angoisse violentes, de stress intense et fragilisé par la prise d’alcool et de boissons énergisantes, c’est le burn-out.

     

    « Je leur ai dit mille fois que je n’étais plus capable de jouer, que tout cela allait me tuer. » ne cesse-t-il de répéter à ses amis, à son manager, dans le bus qui l’emmène en tournée, dans les villas de luxe louées durant les périodes plus calmes, face à la caméra sans que jamais personne ne l’entende, sourds à son mal-être, avides d’argent, de succès, et de sensations fortes. 800 concerts en huit ans. Un concert tous les trois jours… Soit autant de prises d’alcool et de nuits de fêtes sans sommeil. « Ma vie est dominée par l’angoisse, se justifie-t-il. Mon ressenti, c’est que tout cela a trop duré ! Ça fait huit ans que mon corps essaye de me dire ça… »

     

    Le 20 avril 2018, Avicii est retrouvé mort dans un hôtel du Sultanat d’Oman. Le 26 avril, dans une lettre ouverte, la famille évoque la thèse d’un suicide et révèle qu’Avicii luttait contre ses démons : « Notre très cher Tim était une âme artistique fragile qui cherchait des réponses à des questions existentielles. Un perfectionniste qui a voyagé et travaillé dur, à un tel point qu’il a souffert d’un stress extrême. (…) Quand il a pris sa retraite, il voulait trouver un équilibre pour être heureux dans sa vie et sa musique. Il a vraiment lutté avec ses pensées sur le sens de la vie, du bonheur. Il ne pouvait pas continuer de la sorte et voulait la paix ».

    Selon Variety, un album posthume serait sur les rails, c’est en tout cas ce qu’a confirmé Neil Jacobson, le patron du label Geffen Records, qui connaissait bien le musicien. « Honnêtement, c’était sa meilleure musique depuis ces dernières années, il était très inspiré, tellement excité, a-t-il confirmé au magazine spécialisé. Nous allons essayer d’obtenir des conseils de la part de la famille, puis tout le monde mettra la main à la pâte et essaiera de faire ce que Tim aurait voulu que nous fassions… »

    A découvrir le documentaire musical « True Stories » réalisé par Levan Tsikurishvilien en 2017 pour Netflix.

     

     

     

     

  • « Images en lutte » aux Beaux-Arts de Paris

     

     

    Affiches, peintures, tracts, films, photos : c’est l’ambiance de Mai 68 qui se trouve ressuscitée aux Beaux-Arts de Paris avec l’exposition « Images en lutte ». Cinquante ans après les faits, replongeons au coeur des événements devant les supports visuels symbolisant le combat de l’extrême gauche en France entre 1968 et 1974.

     

    La création picturale et graphique n’est pas étrangère non plus au combat social en Mai 68… Et c’est ce qu’expriment les affiches, tracts et peintures rassemblés aux Beaux-Arts de Paris. L’exposition « Images en lutte » montre surtout combien fut actif l’Atelier Populaire, installé dans les lieux mêmes occupés par les étudiants et les professeurs cinquante ans plus tôt.

    « Sois jeune et tais-toi », « La Chienlit, c’est lui », « Où Fouchet passe, la pègre pousse », « Retour à la normale », « Il est interdit d’interdire »… Autant de slogans restés gravés dans la mémoire collective, sur des affiches originales placardées sur les murs du Musée des Beaux-Arts de Paris, à l’endroit même où elles ont été réalisées.

     

    « Il est intéressant de noter que la postérité a surtout retenu de ces affiches celles qui sont contre le Général de Gaulle, contre le pouvoir en place. Mais en réalité, quand on regarde l’ensemble de la production, ces affiches sont avant tout des tracts conçus afin d’accompagner des mouvements de grève et d’occupation des usines. » (Eric de Chassey, Commissaire de l’exposition)

     

    Au printemps 68, les étudiants occupent donc leurs écoles, accompagnés d’artistes comme le peintre Gérard Fromanger. A cet « Atelier Populaire », grévistes de tout poil se succédaient pour passer commande.

     

    « Ils venaient à l’atelier et nous disaient où ils étaient, dans quelle ville, dans quelle usine, pourquoi ils faisaient grève, pourquoi ils occupaient, quelles étaient leurs revendications. On en traduisait un mot d’ordre qu’on leur proposait. Et paradoxe de la situation, nous avons finalement été pendant un mois et demi les seules personnes en France qui travaillaient comme des chiens, nuit et jour… On faisait les 3/8 pour composer les affiches ! »

     

    Des affiches réalisées dans la nuit grâce à une technique d’impression simple par pochoir, la sérigraphie, très populaire à l’ère du Pop Art et d’Andy Warhol.

     

    « C’est dans l’urgence qu’expriment ces affiches que se trouve leur beauté ; dans la manière dont des artistes concentrent tous leurs efforts dans un moment relativement bref pour parvenir finalement à être le plus juste possible. »

     

    De la première à la dernière, ces oeuvres d’art ne sont pas signées, et le nom des artistes s’efface au profit de la cause collective. Un message fort et simple qui trouve encore son public aujourd’hui.

     

    « Images en lutte », c’est jusqu’au 20 mai au Palais des Beaux-Arts à Paris

     

     

     

     

  • Une guerre sans nom, Algérie

     

     

    Le Centre International du Photojournalisme et le Mémorial du Camp de Rivesaltes s’unissent une nouvelle fois pour présenter l’exposition « Une guerre sans nom, Algérie ». Des photographies de Raymond Depardon, Marc Riboud, Pierre Boulat, Jacques Hors ou encore Pierre Domenech y sont présentées et aident à comprendre la complexité de cette guerre et les répercutions qu’elle a pu avoir.

     

    Du 15 mars au 15 mai, l’exposition sera visible au Centre International du Photojournalisme et au Mémorial du Camp de Rivesaltes. Une centaine de clichés des plus grands photojournalistes de l’époque sélectionnés pour leur travail et leur volonté d’apporter une plus grande visibilité à cette guerre camouflée en événements et qui ne disait pas son nom. Parmi les photographies exposées, celles de Marc Riboud, Raymond Depardon, Jacques Hors ou Pierre Boulat. Jean Marc Pujol, natif de Mostaganem, a répondu à nos questions sur cette période de l’histoire de France. Vernissage, le 15 mars à 18h00 au CIP, le 23 mars à 15h30 au Mémorial de Rivesaltes.

     

    ♦ Force des événements et intimité de la vie en Algérie française : L’historien Jean-Jacques Jordi a écrit l’exposition pour nous aider à mieux comprendre cette guerre qui ne dit pas son nom.

    Questionné au sujet de son enfance dans la commune du Nord-Ouest de l’Algérie, Jean Marc Pujol évoque « une enfance joyeuse mais inquiète ». Le Maire de Perpignan est né à Mostaganem, il fut contraint à l’exil avec sa famille en 1961, pour rejoindre Béziers. Il se remémore « une vie normale malgré les attentats ». Un sentiment confirmé par le directeur éditorial de l’exposition, Jean-Jacques Jordi : « Au sortir de la seconde guerre mondiale, les positionnements idéologiques se cristallisent plus que par le passé. Le soulèvement en Kabylie en mai 1945 et la répression qui s’ensuit creusent encore plus le fossé entre les communautés. Mais au-delà des prises de position, on a l’impression que l’Algérie elle-même reste coupée entre insouciance et paupérisation ».

    En écho, le Mémorial du Camp de Rivesaltes renvoie l’image d’un espace où si la guerre n’est pas présente, les acteurs de cette guerre le sont : photographes amateurs et journalistes suivent les arrivées et départs de membres du FLN, l’arrivée ensuite des ex-supplétifs de l’armée française, en une série d’images fortes.

     

    ♦ 6 juin 1958, De Gaulle « Vive l’Algérie française »

    Le discours du Général De Gaulle ne change rien au déroulement de l’histoire. Jean-Marc Pujol, âgé de neuf ans en 1958, a assisté à cette prise de parole présidentielle. Son père avait amené le jeune garçon qu’il était écouter le discours aux pieds du balcon de l’hôtel de ville de Mostaganem. Jean-Marc Pujol en garde « un souvenir précis ».

    Ce discours ne parvient pas à apaiser les tensions dans le département français, bien au contraire, il exacerbe les antagonismes. Charles De Gaulle est contraint dès 1959 à évoquer publiquement le « droit des Algériens à l’autodétermination ». Le héros de la seconde guerre mondiale parle de trois issues possibles à cette crise : « la sécession, la francisation ou l’association ». Une parole vécue comme « un coup de tonnerre » sur le terrain, précipitant dans la guerre « les ultras » de l’armée française qui s’organisent  en créant l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète).

     

    ♦ « Être au plus proche des évènements »

    Dans la ville qui est depuis près de 30 ans le centre du monde du photojournalisme, le travail de ces reporters de l’image n’est plus à démontrer. À une époque où la censure est bien présente, ce constat est encore plus vrai : Le photographe de guerre Marc Riboud confiait : « Le plus important, c’était d’être rapidement là où il se passait quelque chose ». Il fallait être parmi les premiers, être au plus proche des événements, quitte à prendre des risques et à se trouver dans le double mouvement de manifestations des nationalistes algériens qui brandissent pour la première fois et ouvertement le drapeau algérien, et celle des « ultras » de l’Algérie française qui veulent en découdre avec les gardes mobiles pour garder l’Algérie à la France.

     

    « Riboud, Depardon et Boulat en saisissent toute la force, toute la violence. Jacques Hors, quant à lui, nous dévoile l’intime des populations qu’il croise » écrit le docteur en histoire et spécialiste de cette période, Jean-Jacques Jordi.

     

    ♦ Le 19 Mars, « une date faussement symbolique » pour Jean-Marc Pujol

    C’est sur une proposition des socialistes, qu’en novembre 2012, le 19 mars est devenue la « Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ».

    Depuis cette date, Jean-Marc Pujol n’a cessé de critiquer ce choix. Il écrivait en 2016 à François Hollande : « En choisissant de commémorer le 19 mars 1962, vous commettez une double forfaiture. Morale d’abord, car vous oubliez les victimes civiles et militaires de « l’après 19-mars » : les assassinats perpétrés par les combattants du FLN contre les harkis, les enlèvements d’innocents… et les massacres du 5 juillet 1962 à Oran »… Loin de commémorer cette date à Perpignan, le Maire choisit tous les ans de mettre les drapeaux de la ville en berne, « par respect pour les victimes d’après 19 mars 62 ». Pour rappel, depuis 2003 et jusqu’en 2012, il existait une journée d’hommage consacrée aux seuls « morts pour la France durant la guerre d’Algérie ».

    Questionné sur les éléments que cette exposition ne doit pas passer sous silence, Jean-Marc Pujol confie : « Les massacres des harkis et les disparus ».

     

    ♦ Devoir de mémoire pour les jeunes générations

    Jean Marc Pujol souhaite par dessus tout que soit dite la vérité et « l’ouverture des archives ». Particulièrement sensible au devoir de mémoire et de transmission de l’histoire aux jeunes générations, il a voulu insuffler à la politique jeunesse de la ville un travail autour de la mémoire et en particulier celle de la « Retirada ». Les jeunes de la ville ont ainsi recueillis des témoignages de survivants de cette période, qui voit en 1939, l’exode massif de près d’un demi-million de réfugiés espagnols fuyant le franquisme.

     

     

    Exposition du 15 mars au 13 mai 2018 au Couvent des Minimes de Perpignan et au Mémorial de Rivesaltes.
    Entrée gratuite du mardi au dimanche de 11h à 17h30.

     

    Photo à la Une : © Marc Riboud, Alger Juillet 62

     

     

     

  • Cinquante ans après leur création, les Shadoks pompent toujours

     

     

    Les Shadoks ont 50 ans ! C’est en 1968 qu’apparaissaient pour la première fois à la télévision française ces drôles d’oiseaux créés par Jacques Rouxel. Leur style, leur univers décalé et leur humour absurde sont au cœur d’une exposition au musée Tomi Ungerer, à Strasbourg, jusqu’au 08 juillet 2018. Instant City vous propose de découvrir ou de redécouvrir cette série télévisée OVNI.

     

    Les Shadoks, la fameuse série télévisée d’animation imaginée par Jacques Rouxel en 1968 donne lieu à une exposition au Musée Tomi Ungerer, à Strasbourg. Par leur humour surréaliste et absurde, ces drôles d’oiseaux obsédés par la construction de machines infernales qui ne fonctionnent jamais et immortalisés par la voix de Claude Piéplu ont révolutionné le dessin animé.

     

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    Il y a cinquante ans, donc, débarquaient sur le petit écran les aventures cosmiques des Shadoks. Vous vous souvenez ? Ces oiseaux pas très futés, aux ailes minuscules, qui ont pour ennemis jurés les intelligents Gibis qui s’amusent toute la journée. De la Cour des Shadoks à Paris aux côtés du réalisateur Thierry Dejean au Musée Tomi Ungerer à Strasbourg, avec la commissaire d’exposition Thérèse Willer, nous reparcourons ensemble le phénomène « Shadoks », véritable révolution pour toute une génération.

     

    « Au tout début, l’émission fit scandale. Les gens écrivaient en masse pour se plaindre, arguant entre autres choses que c’était une honte d’avoir à payer la redevance pour voir des programmes aussi stupides. » (Thierry Dejean, réalisateur et auteur du livre « Les Shadoks de Jacques Rouxel » paru aux Editions Hoëbeke)

     

    « Outre l’idiotie du sujet, les dessins sont vraiment en dessous de tout. La technique y est vraiment ramenée à sa plus simple expression. J’espère pour vous que seul le manque de crédits en est la cause. » (lettre de protestation lue par Jean Yanne en février 1969 dans le cadre de la chronique télévisée « Les Français écrivent aux Shadoks »)

     

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    « A l’époque, il se disait communément que les Shadoks avaient partagé la France en deux et que c’était la nouvelle bataille d’Hernani, opposant éternellement les modernes et les classiques, ou encore qu’ils avaient contribué au déclenchement des événements de mai 68. » (Thierry Dejean)

     

    Les secousses cosmiques des Shadoks interviennent tous les soirs à la télévision française, à une heure de grande écoute. Et c’est la voix mythique de Claude Piéplu, narrateur de la série, qui rythme ce rendez-vous quotidien. En 1993, à l’occasion des 25 ans de la première diffusion des Shadoks, Michel Field interroge Jacques Rouxel et Claude Piéplu dans Le Cercle de Minuit :

     

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    Le véritable créateur des Shadoks, c’est donc Jacques Rouxel. Il se présente au Service de la Recherche de l’ORTF, son projet sous le bras, avec le désir d’adapter à la télévision le principe des comic strips, ces courtes bandes dessinées en général composées de quatre à six cases disposées horizontalement, que l’on pouvait trouver à la fin des quotidiens de l’époque. Jacques Rouxel est non seulement le concepteur des Shadoks, mais il en est aussi l’auteur, tant du scénario que des textes et du dessin. Son style graphique est épuré, minimaliste. Un rond, un triangle, deux lignes suffisent à figurer un Shadok. Cette utilisation des formes géométriques témoigne ainsi de la forte influence de la peinture moderne chez Rouxel.

     

     

    Parmi ses sources d’inspiration, on trouve pêle-mêle un tableau très célèbre de Paul Klee s’intitulant « La Machine à Gazouiller » peint en 1922 et exposé au MoMa à New York, dans lequel on peut reconnaitre la forme caractéristique des Shadoks, jusqu’aux dessins d’un illustrateur célèbre de l’époque, Saul Steinberg, qui a fait beaucoup de couvertures pour le NewYorker.

     

     

    Les cartoons de Saul Steinberg étaient extrêmement connus pour la sobriété de leur ligne, ce que l’on appelait le « One Line Drawing ». Et Jacques Rouxel s’est aussi très certainement souvenu des « Trois Brigands » de Tomi Ungerer pour concevoir ses Shadoks.

     

     

     

    Au delà des influences graphiques, les Shadoks suivent la vague des expérimentations sonores de l’époque. Robert Cohen-Solal compose la bande son du programme, avec comme influence majeure Pierre Schaeffer, en charge à l’époque du Service de la Recherche de l’ORTF et considéré comme l’inventeur de la musique concrete.

     

    « La Musique Concrète, ce sont les premiers samples, bien-sûr, mais aussi les premières expériences d’enregistrement de sons provenant du quotidien, et qui sont rejoués et retravaillés à l’aide d’instruments électro-acoustiques. » (Thierry Dejean)

     

     

    Cette inventivité dans les formes artistiques s’accompagne d’une réflexion sur la méthode de travail. Chaque saison des Shadoks comporte 52 épisodes, pour quatre saisons au total. Cela signifie beaucoup de Shadoks à dessiner, et un rythme effréné à suivre en terme de production, puisque l’émission sera diffusée chaque soir entre 1968 et 1973.

     

    « La première saison des Shadoks sera réalisée grâce à une machine ingénieuse dénommée l’animographe, inventée par Jean Dejoux, chercheur à la RTF. Cet appareil avait été conçu à l’origine pour réaliser des dessins animés, mais il obligeait les animateurs à travailler sur un format très petit. On disait d’ailleurs à l’époque qu’il était inconcevable de faire du Walt Disney avec l’animographe. Face au manque cruel de budget à la télévision française, la série des Shadoks fut donc créée avec très peu de moyens. Cette machine permettait ainsi de faire du dessin animé à moindre coût. »

     

    Dans les Shadoks, on peut voir une critique acerbe du travail. Les personnages passaient leur existence entière à pomper… pour rien. Y est abordé aussi le thème de l’absurdité de la condition humaine : pourquoi doit-on se tuer à travailler alors qu’on est condamné à mourir ? Tout ça dans le contexte de mai 68, les Shadoks nous renvoient aux slogans de l’époque : « ne perdez pas votre vie à la gagner » ou encore « ne travaillez jamais ». Les Shadoks étaient donc définitivement dans l’air du temps.

     

    « Pour moi, Les Shadoks, c’était un peu ma madeleine de Proust, avec la sensation que ce programme était un moment de liberté que la télévision nous offrait, à nous, enfants. Alors qu’au départ, Les Shadoks s’adressaient aux adultes et étaient d’ailleurs diffusés à un moment de la journée qui leur était plutôt réservé… »

     

    Pendant toute la période de diffusion des épisodes des Shadoks, Jacques Rouxel recevra ainsi une abondante correspondance d’enfants qui lui témoigneront leur reconnaissance et leur soutien…

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Les Shadoks Fan Page

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Fresques Ina

     

     

     

  • Happy Birthday, Mr Gainsbourg

     

     

    Le 2 avril 2018, Serge Gainsbourg aurait eu 90 ans. À cette occasion, France 5 diffuse le documentaire « Gainsbourg, Art(s) et Essai(s) » et un coffret de 4 CD accompagnés d’un DVD propose plus de 70 chansons, dont de nombreuses ont été interprétées par d’autres artistes que lui, de Brigitte Bardot à Juliette Greco, en passant évidemment par Jane Birkin.

     

    Serge Gainsbourg fut un artiste surdoué. Un interprète, bien-sûr, mais aussi un auteur : « A l’inverse des autres qui ont des idées que font véhiculer les mots, moi, ce sont des mots que véhiculent les idées ». Et de mots, sa tête de chou en était pleine… Avec presque 500 chansons écrites en trente ans de carrière, Serge Gainsbourg fut un auteur-compositeur prolifique. Il a écrit pour tous les grands noms de la chanson française. Pourtant, en tant qu’interprète, le jeune Lucien Ginsburg connait des débuts mitigés.

     

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    « Les premières expériences de scène de Gainsbourg sont désastreuses. Il a trop le trac et incarne un personnage qui ne ressemble en rien à ce qu’est un chanteur normal à l’époque. Ça commence très mal mais il va persévérer. L’enregistrement le plus remarqué du « Poinçonneur des Lilas », ça n’est pas celui de Gainsbourg mais celui des Frères Jacques. » (Bertrand Dicale, auteur de « Tout Gainsbourg » – Editions Jungle)

     

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    Serge Gainsbourg suit donc le parcours habituel d’un auteur-compositeur à l’époque, qui essaie de percer comme interprète, mais qui reste essentiellement chanté par les autres. Il a alors la chance d’être adoubé par Juliette Greco, qui enregistre ses chansons  et le prend en première partie de ses concerts.

     

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    Une fois le succès obtenu en devenant la plume de Juliette Greco, il va susciter l’engouement de bien d’autres chanteuses.

     

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    Le désir est un thème récurrent dans les textes du grand Serge, mais ce grand timide joue à les faire chanter par des femmes.

     

    « Il aime que des femmes chantent ses mots. C’est ce qu’il fera avec Zizi Jeanmaire, Régine ou Greco, et évidemment France Gall. Mais avant Gainsbourg, jamais un auteur n’aurait écrit ces paroles-là pour une femme. Sauf que lui a osé… Quand il fait chanter à France Gall dans « Poupée de Cire, Poupée de Son » qu’elle n’est qu’une gourde sans cervelle, car c’est ce qu’elle chante dans les faits, il trouve cela beaucoup plus intéressant. » (Bertrand Dicale, auteur de « Tout Gainsbourg » – Editions Jungle)

     

    Gainsbourg est un parolier malin, intelligent. Il ne va pas simplement jouer sur des évidences telles que « amour, toujours, caresse, tendresse », mais il va plus exceller dans l’art de l’écriture que l’on pourrait qualifier de « piégée » : «  Je choisis toujours des rimes en axe, ixe… C’est beaucoup plus difficile. Au départ, je n’ai pas d’idée, mais le mot me donne les idées ».

     

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    Gainsbourg pratique beaucoup le jeu de mots. Souvent, le mot est à double-sens, quand il n’est pas à double-sens sexuel, comme dans « Les Sucettes » en 1966. Et puis, il y a ces chansons magnifiques écrites pour Bardot ou Birkin.

     

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    Pour les garçons, il est en revanche moins inspiré. Il compose des chansons fortes pour Jacques Dutronc, mais ce ne sont pas des paroles qui mettent en danger l’image ou la posture culturelle de ses interprètes. Cependant, il retrouve parfois cette façon de renverser l’échiquier, avec une chanson comme « Joujou à la casse », un texte dans lequel il fait dire à Alain Chamfort que les petites fans, les filles qui sont amoureuses de lui, il n’en veut plus.

     

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    Gainsbourg ne rend pas les armes pour autant et persiste. En 1979, avec son album « Aux Armes et Caetera », il devient enfin un interprète reconnu. Avec le succès, ses collaborations se font de plus en plus rares, même si certaines feront date.

     

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    A ne pas rater le documentaire « Gainsbourg Art(s) et Essai(s) » dimanche 1er avril à 09h25 sur France 5.

     

     

     

  • Printemps de Bourges 2018 : Les femmes en force

     

     

    La programmation définitive du 42ème Printemps de Bourges a été dévoilée au début du mois. La thématique de ce cru 2018 est « Femmes ! » : elles seront en force du 24 au 29 avril.

     

    De Véronique Sanson à Catherine Ringer, en passant par Brigitte, Charlotte Gainsbourg, Shaka Ponk, ou encore Sandrine Bonnaire, les femmes sont à l’affiche de ce 42ème Printemps de Bourges.

    Un choix cependant loin d’être imposé par « l’actualité sordide de ces dernières semaines », comme l’explique Boris Vedel, le directeur du festival. « Le Printemps a toujours eu la fibre féminine. Mais cette année, nous avons tous été touchés par le décès de Simone Veil, et on a voulu lui rendre hommage. Je pense que nous sommes à ce jour le seul festival qui peut se targuer d’avoir une programmation à 50 % féminine ».

    Mais, au-delà de cette originalité, le Printemps 2018 a été fidèle au credo qu’il s’est fixé depuis plus de quarante ans : « Création, découvertes et émergences ». C’est ainsi qu’aux côtés des talents reconnus comme Orelsan, Ran’N’Bone Man, Bigflo et Oli, Laurent Garnier ou Eddy de Pretto, les Inouïs, comprenez les jeunes pousses, auront cette année encore la part belle.

     

    « Faire la fête dans la ville »

     

    Autre point d’orgue de cette édition, l’effort appuyé sur le label « Le Printemps dans la ville » qui a pour mission de développer encore un peu plus le off du festival, qui se joue dans les bars et les restaurants. « Nous lui avons réservé une nouvelle scène, qui sera installée place Cujas. » note Boris Vedel. « Nous voulons vraiment rendre au public, en accès libre, tout ce qu’il nous a apporté depuis toutes ces années. Avec une meilleure communication. »

    Du côté des créations, la belle ouvrage aura lieu cette année dans la cathédrale de Bourges, avec un hommage rendu à Léonard Cohen, pour un spectacle judicieusement titré Hallelujah. Le Printemps 2018 et ses quelque 150 artistes sont sur les rails. Rendez-vous en avril.

     

    « Le Printemps de Bourges doit devenir, pour tous ceux qui s’intéressent à la chanson, un lieu de création, d’expression et de confrontation sur la chanson d’aujourd’hui. ». C’est par cette phrase que, fin 1976, se présente un concept nouveau : un festival de chanson, en plein cœur d’une ville moyenne de province, pendant les vacances de Pâques.

     

    Alors que s’annonce la 42ème édition du Printemps de Bourges, nous pourrions conjuguer cette phrase au présent. Il suffirait de remplacer le mot « chanson », devenu trop restrictif aujourd’hui, par « musiques actuelles » ou « musiques populaires », et nous retrouverions presque à l’identique l’esprit et la forme du premier Printemps de Bourges, tels que l’entendaient son fondateur Daniel Colling et ses complices Maurice Frot et Alain Meillant.

    En 41 ans, il est passé à Bourges plus de 4 000 artistes et groupes. Quatre décennies d’histoire des musiques populaires, Léo Ferré et Dominique A, NTM et Juliette Gréco, U2 et Cesaria Evora, Jean-Louis Murat et Jacques Higelin, les Têtes Raides et Anne Sylvestre…

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Printemps de Bourges 2018

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Programme

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] L’Histoire du Printemps

     

     

     

  • « Dada Africa », confrontation étonnante au Musée de l’Orangerie

     

     

    Une confrontation étonnante au Musée de l’Orangerie, entre les artistes dadaïstes qui dès la guerre de 14 rejettent les valeurs traditionnelles et d’autre part les oeuvres africaines, amérindiennes et asiatiques.

     

    L’exposition « Dada Africa » nous fait ainsi voyager du monde de Tristan Tzara et Francis Picabia à celui des masques et des statues d’Afrique ou du Japon.

     

    Zurich, 1916. Le mouvement artistique le plus rugissant du 20ème siècle vient de naître : Dada. Sur la scène du célèbre Cabaret Voltaire, en réaction à la grande boucherie de la première guerre mondiale, des artistes vont faire voler en éclats toutes les règles de l’art moderne, avant de faire tache d’huile à Berlin, Paris et même New York. Pour bousculer les vieilles valeurs bourgeoises européennes, ils décident de puiser à de nouvelles sources extra-occidentales, et c’est ce que nous raconte la très belle exposition au Musée de l’Orangerie à Paris.

     

     

    « Les Dadaïstes vont créer ensemble un mouvement artistique qui va être fondé à la fois sur la poésie, la danse, le chant ou la pratique plastique. Un brassage des arts qui fera la richesse de ce mouvement Dada et qui constituera un grand vent de liberté soufflant sur la création de l’époque. » (Cécile Girardeau, Conservatrice au Musée de l’Orangerie)

     

    Explication de ce grand métissage Dada en trois exemples… En commençant comme il se doit en 1916 avec l’artiste et collectionneur roumain Tristan Tzara.

     

     

    « Tristan Tzara adoptera une véritable démarche de chercheur, écumant les bibliothèques pour retrouver des revues d’ethnographie et des sources de récits à la fois africains, mais aussi océaniens, ou encore pour retranscrire de la poésie Maori. » (Cécile Girardeau)

     

    Deuxième exemple avec l’artiste plasticienne berlinoise Hannah Höch, l’une des pionnières de la technique du photo-montage au milieu des années 20.

     

     

    « Hannah Höch va s’intéresser particulièrement à l’aspect plus féministe des choses, en découpant dans des magazines de mode féminins des parties du corps de la femme, comme des jambes portant jupe et talons, qu’elle va adjoindre à de nombreux autres éléments complètement hétéroclites, tels que masque africain, buste égyptien ou tête à moustache. » (Cécile Girardeau)

     

    Figure hybride, chargée d’un message politique fort, Hannah Höch démonte les stéréotypes, quels qu’ils soient, du racisme au machisme, en passant par le poids de la société sur l’individu, et définit ce que doit être cet individu au sein de cette société. La leçon des Dadas, c’est que l’on peut tout être…

     

    Troisième exemple avec les costumes de la plasticienne et danseuse suisse Sophie Taeuber-Arp créés en 1922.

     

     

    « Sophie Taeuber-Arp était passionnée par ce que l’on nomme les arts appliqués, qu’elle considérait comme des arts sans hiérarchie, contrairement au sytème des Beaux-Arts traditionnels. Le mouvement Dada a d’ailleurs beaucoup oeuvré à décloisonner ces « Beaux-Arts » » (Cécile Girardeau)

     

    Sophie Taeuber-Arp est donc allée fouiller du côté des traditions amérindiennes. On retrouve dans son travail une fascination pour une tribu bien particulière, les Hopis et ses objets rituels prénommés les poupées Kachinas. Ce sont des objets de petite taille et très colorés. La plasticienne s’inspirera ainsi des motifs de ces poupées pour réaliser des dessins et des costumes. Passionnée par la mise en scène du corps, Sophie Taeuber-Arp se produira régulièrement sur la scène du Cabaret Voltaire.

     

    « Dada ose tout, Dada renverse tout », à la fois pour rechercher d’autres sources d’inspiration que les hiérarchies occidentales traditionnelles, pour se libérer, pour se révolter, mais aussi pour retrouver ce qu’est vraiment l’homme.

     

    A découvrir au Musée de l’Orangerie jusqu’au 19 février 2018.