Catégorie : Culture

  • Adeline Dieudonné : « La Vraie Vie »

     

     

    Elle est belge, elle s’appelle Adeline Dieudonné et elle signe son premier roman qui s’intitule « La Vraie Vie ».  C’est l’histoire très sombre et acide d’une violence familiale vue à travers les yeux des enfants, et notamment d’une petite fille surdouée. Nous sommes allés à sa rencontre.

     

    Votre premier livre ?

    « Mon premier livre raconte six étés de la vie d’une jeune fille, de ses dix ans à ses quinze ans, dans un univers familial assez compliqué, avec un père prédateur, chasseur de grand gibier, et une mère inexistante qui s’occupe de ses chèvres miniatures et de ses perruches, mais pas de ses enfants. Le premier de ces six étés, un événement tragique va survenir et traumatiser le jeune frère de mon héroïne. »

     

    « A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres. »

     

    Votre premier texte ?

    « Le premier texte que j’ai écrit s’appelle ‹ Bonobo Moussaka ›. C’est un seul-en-scène de théâtre. C’est une fille qui arrive sur scène et qui raconte un diner de Noël chez son cousin Martin. Quelque chose d’assez banal, mais qui va servir de prétexte à l’expression de son inquiétude sur de grands sujets tels que l’économie ou l’écologie. »

     

    Premier coup de coeur littéraire ?

    « Les mémoires d’un âne de la Comtesse de Ségur. »

     

    Première déception littéraire ?

    « A treize ans, j’ai essayé de lire ‹ L’art d’aimer › d’Ovide. Je pense que c’était un peu tôt… »

     

    Vous sentez-vous écrivaine ?

    « Je ne suis pas sûre de me sentir vraiment écrivaine. Je crois qu’on a besoin du regard de la profession et des lecteurs. On n’est pas écrivain tant qu’on n’est pas lu… »

     

     

     

     

     

  • Jean Piat : Le Roi est mort, vive le Roi

     

     

    Après l’annonce de la disparition de Jean Piat, le monstre sacré du théâtre et la grande vedette des « Rois Maudits » au début des années 70, une pluie d’hommages s’est abattue sur la toile.

     

    Notamment ceux de Françoise Nyssen et Emmanuel Macron, qui saluait « ce géant qui brûlait de passion pour le théâtre et les grands textes ».

     

    « Le comédien Jean Piat, sociétaire honoraire de la Comédie Française, nous a quittés. Le monde du théâtre perd l’un des siens. Son interprétation magistrale dans le feuilleton « Les Rois Maudits » lui a valu l’amour du grand public et a marqué les générations. Mes pensées vont à ses proches. » (Françoise Nyssen)

     

    Réaction aussi de son partenaire sur scène, Francis Huster, qui s’est souvenu de l’émouvante standing ovation pour Cyrano de Bergerac, au micro de RTL : « J’ai vu cette demie-heure d’applaudissements, pendant laquelle Jean Piat arborait ce visage d’enfant… »

     

    Jean Piat, soixante-dix ans de carrière, dont vingt-cinq à la Comédie Française, était encore sur les planches l’année dernière en compagnie de Mylène Demongeot, avec « Love Letters » d’Albert Gurney, à la Comédie des Champs-Elysées.

    Il était Andy, elle était Melissa, et nous suivions leur correspondance amoureuse tout au long de leur vie. Une nouvelle manière pour le comédien d’exprimer son amour du jeu.

     

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    « C’est une pièce d’amour, et exprimer l’amour au théâtre, c’est toujours important. Love Letters, c’est l’histoire d’un amour compliqué. Melissa et Andy se sont connus à l’enfance, et les amours d’enfance se traduisent finalement très rarement par un amour continu et durable à l’âge adulte, et encore moins à l’âge de la vieillesse. Et là, ça continue… » (Jean Piat, Entrée Libre en janvier 2016)

     

    Jean Piat, un des plus beaux CV du théâtre français, amoureux des grands auteurs… Il a aussi été metteur en scène, notamment d’une pièce d’Alfred de Musset. Et il a prêté sa voix grave au cinéma, celle du magicien Gandalf dans « Le Seigneur des Anneaux » ou encore incarné Robert d’Artois dans « Les Rois Maudits » pour la télévision française.

    On ne peut résumer la carrière de Jean Piat en cinq minutes tant elle fut dense. Alors c’est lui qui va le faire, et ça démarre par les planches, sa grande passion, qu’il a découvertes à l’adolescence.

     

    P comme… Planches

    « Je me sens chez moi sur une scène de théâtre. Il faut dire qu’il y a bien longtemps que je fréquente les planches. J’ai commencé à 17 ans. Vous savez, le sentiment que, brusquement, le silence vous envahit. Quand on me propose quelque chose, à mon âge, ça n’est pas parce que je voudrais mourir en scène, c’est ridicule, mais plutôt parce que j’ai l’impression de pouvoir continuer encore, et d’éviter le silence, ce grand silence, quand le téléphone ne sonne plus, que les propositions n’arrivent plus. Alors, on m’a proposé Love Letters et j’ai accepté, avec le sentiment d’avoir encore des choses à exprimer au théâtre. »

     

    V comme… Voix

    A six reprises, Jean Piat a prêté sa voix à Ian McKellen, alias Gandalf dans « Le Seigneur des Anneaux ».

     

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    « Il y a une bande rythmo qui passe, et il faut rentrer dans le rythme de l’acteur étranger. Ça n’est pas très compliqué, finalement. C’est devenu extrêmement facilité par les moyens techniques nouveaux. Si l’interprète est un bon acteur, c’est assez facile de rentrer dans sa façon d’appréhender le personnage, et on se retrouve, presque comme deux frères. »

     

    A comme… Alfred de Musset

    « Musset dit qu’il ne faut jurer de rien, en amour. C’est un joli proverbe. C’est vrai qu’il ne faut jurer de rien, et encore moins en amour. Ça peut durer toujours, mais ça n’est pas toujours vrai. L’écriture, la tendresse, l’humour qu’il y a dans Musset, ça me ravit. Et puis le romantisme… C’est merveilleux, le romantisme. »

     

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    M comme… Metteur en scène

    « La joie de découper complètement en petits morceaux une pièce… Reconstruire tout ça morceau par morceau, et aider chacun des interprètes à laisser rentrer le personnage en lui. Car contrairement à ce que l’on pense, on ne rentre pas dans la peau du personnage, mais au contraire, on s’efforce de faire rentrer le personnage dans notre peau. »

     

    T comme… Télévision

    « On garde toujours un attendrissement profond pour les personnages qui vous ont donné autant de bonheur, à vous et au public, bien-sûr. Et je crois qu’avec « Les Rois Maudits », le public français a découvert ce qu’était le Moyen-Âge. C’était le commencement de cette ouverture sur un temps qu’on ne connaissait pas très bien. »

     

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    « La démocratie n’existait pas, et c’est peut-être le commencement d’une réflexion, le Moyen-Âge. Ou qui oblige en tout cas à une réflexion politique. »

     

    C comme… Carrière

    « Vous savez, mener une carrière, ça fait partie des choses qui ne m’ont jamais vraiment troublé. Je n’ai pas dirigé ma carrière, non, je me suis juste laissé faire… Et je crois que je n’ai pas à m’en plaindre. »

     

     

     

  • La Guerre du N°5

     

     

    Son oeuvre la plus aboutie fut le N°5. Avec l’alchimie parfaite de ses 80 ingrédients, Coco Chanel a réinventé le parfum comme elle a révolutionné la mode, en y insufflant la même modernité, la même audace, la même liberté. L’histoire de cette création est palpitante. Ce parfum fut l’objet, entre les années 20 et 40, d’une véritable guerre entre Coco Chanel et ses associés, les frères Wertheimer. Tous les éléments d’un film noir y sont réunis : les hauts dignitaires nazis, le tout Paris de la collaboration, des espions américains et allemands, l’ombre de Churchill.

     

    Plus qu’un parfum, le N°5 de Chanel est un mythe. Immortalisé par Marilyn Monroe qui confiait s’en « vêtir » la nuit, ce « jus », lancé en 1921, resta jusqu’au début du XXIème siècle le parfum le plus vendu au monde. Pour autant, derrière l’alchimie révolutionnaire imaginée par Ernest Beaux – il a été le premier à utiliser une matière de synthèse, les aldéhydes – une fragrance moins délicate se dégage de ce parfum iconique. Des effluves sombres et vénéneux, exhalant rancœur et revanche, à l’image de la guerre que Coco Chanel, en redoutable femme d’affaires, mena contre ses associés, les frères Wertheimer, en particulier sous l’Occupation.

     

    « Mlle Chanel, qui avait une maison de couture très en vogue, me demanda pour celle-ci quelques parfums. Je suis venu lui présenter mes créations, deux séries : 1 à 5 et 20 à 24. Elle en choisit quelques-unes, dont celle qui portait le no 5 et à la question « Quel nom faut-il lui donner ? », Mlle Chanel m’a répondu : « Je présente ma collection de robes le 5 du mois de mai, le cinquième de l’année, nous lui laisserons donc le numéro qu’il porte et ce numéro 5 lui portera bonheur ». Je dois reconnaître qu’elle ne s’était pas trompée… »

     

    Pour développer la commercialisation encore artisanale du N°5, qui connaît le succès dès son lancement, « Mademoiselle » s’associe en avril 1924 à Pierre et Paul Wertheimer, les patrons de la maison de cosmétiques Bourjois. L’accord stipule que 90 % des revenus sont versés aux producteurs et distributeurs et 10 % à la créatrice.

    La manne est belle, trop sans doute pour que Chanel ne se sente pas lésée. Aussi, dès le début, cherche-t-elle à reprendre le contrôle d’une société de parfums qui lui assure l’essentiel de ses revenus. Pour cela, elle va user des pires expédients : les lois d’aryanisation mises en place en 1941 par le régime de Vichy, dans lequel, du reste, elle a ses entrées. Parmi ses ami(e) s et appuis, elle peut compter notamment sur Josée de Chambrun, la fille de Pierre Laval, Xavier Vallat, commissaire aux questions juives, ou René Bousquet.

    Sans parler du nouvel amour de Coco Chanel, rencontré au Ritz, le baron von Dincklage, officier de l’Abwehr. Reste que les Wertheimer, réfugiés aux Etats-Unis dès 1940, ont pour eux un homme de confiance qu’ils ont placé à la tête de la société, qui s’avéra être un homme de poids : l’avionneur Félix Amiot, chargé de fournir des appareils à la Luftwaffe.

    Si les faits de cette sombre affaire sont connus, le récit en quatre actes qu’en livre Stéphane Benhamou est non seulement captivant, mais aussi fouillé et minutieux. Sans tomber dans le dossier à charge, comme le fit le journaliste américain Hal Vaughan quand il publia « Dans le lit de l’ennemi » (Albin Michel, 2012), le réalisateur livre un récit n’omettant aucune pièce ni archive, analysées et contextualisées par des spécialistes. Du bel ouvrage, donc, autour d’une création au parfum de soufre.

     

    Source : Christine Rousseau pour Le Monde

     

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  • Matt Henry s’expose à la Galerie Polka jusqu’au 27 octobre 2018

     

     

    Après « The Trip » en 2016, la galerie Polka présente « Southern Gothic and Other Stories », la nouvelle exposition du photographe gallois Matt Henry, jusqu’au 27 octobre. 

     

    En mars 2015, nous vous faisions découvrir le travail du photographe gallois Matt Henry et c’était vraiment top ! Car il faut bien reconnaître que nous sommes tombés raides dingues de son univers et de ses clichés hauts en couleur qui nous dévoilent avec force l’envers du décor américain… Son travail pourrait rappeler par le grain d’image très contrasté et ses couleurs vives les célèbres séries de la « Collection Colorama », sauf que l’Amérique de Matt Henry est bien plus sombre…

     

    « Vous l’aurez sûrement remarqué, le travail de Matt Henry tourne autour de l’Amérique, et plus précisément de l’Amérique des années 60 & 70. Cette Amérique qui n’en a pas encore fini avec la guerre du Vietnam, cette Amérique qui s’accroche encore à son passé glorieux et conquérant, qui est en train de lui filer entre les doigts. » (Instant City Mag, mars 2015)

     

     

     

    Trois ans et demi plus tard, notre petit Gallois a fait un sacré bout de chemin et continue à nous embarquer dans son « road movie » elliptique et sans issue à travers les Etats-Unis, à la croisée des univers de Jim Jarmusch, des frères Coen, d’Harmony Korine ou de Twin Peaks. Les clichés de Matt Henry fleurent bon l’Amérique profonde, de motels miteux en diners glauques. Ça pleure, ça flingue, ça lynche en Technicolor, tandis que le rimmel coule sur les joues…

     

    « A l’instar d’un Garry Winogrand, Matt Henry nous dépeint dans ses clichés la fin du rêve américain. Les couleurs vives et chatoyantes s’opposent à la noirceur et à la tristesse des sujets. On y ressent l’ennui, l’attente, l’inquiétude, le vide parfois… »

     

    Adepte des récits visuels qu’il scénarise comme des romans photos, le photographe imagine de nouveaux contes photographiques respectivement réalisés en Géorgie, au Texas et en Louisiane, entre 2016 et 2017 : « The Curse of Nanny Goat Island », « Lone Stars » et « Born in the Bayou ». Trois nouvelles histoires qui plongent le spectateur dans un sud des Etats-Unis étrange et halluciné.

     

    Matt Henry s’expose donc actuellement à la Galerie Polka, jusqu’au 27 octobre 2018. Courez y découvrir l’univers du photographe gallois, qui est probablement un de nos plus grands coups de coeur photographiques de ces dernières années.

     

     

     

    Pires conditions de shooting ? Publication ou exposition ? Débuts dans la photo ? Le Gallois passionné par les Etats-Unis répond aux questions de l’Interview Flash pour Polka Magazine :

     

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    « Un gars très talentueux, Alexandre Liebert, a réalisé ce court-métrage fondé sur l’animation des photos de ma série The Curse of Nanny Goat Island. Vous devriez regarder ça. Je ne savais pas que c’était possible. Le résultat est vraiment étonnant. » :

     

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    Photo à la Une : Cool Hand Luke, The Curse of Nanny Goat Island, 2017. (© Matt Henry / Courtesy Polka Galerie)

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Matt Henry Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Matt Henry à la Galerie Polka

     

     

     

  • Jati Putra Pratama | Quand Dali et le Penseur de Rodin ne font plus qu’un…

     

     

    Bienvenue dans l’univers de Jati Putra Pratama. Ici, Dali et le Penseur de Rodin ne font plus qu’un, la Route 66 se perd dans les océans, et la mer se tord souvent à 90°.

     

    Sur son compte Instagram, le designer indonésien prend des libertés avec la réalité, pour le plus grand bonheur de ses 120.000 abonnés. Inutile de chercher la moindre logique dans les œuvres de Jati Putra Pratama, ce serait contraire au principe même de la photographie onirique. Du surréalisme, version 2018…

    Sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur Instagram, le mouvement de photographie onirique explose, avec notamment la création de comptes dédiés. Ainsi, Jati Putra est-il membre du groupe Rsa_graphics, qui compte près de 82.000 abonnés et publie quotidiennement des œuvres d’artistes du monde entier.

    A découvrir absolument…

     

     

     

    https://www.instagram.com/p/BSOcENqgK7V/?taken-by=jatiputra

     

     

    © Jade Toussay @ The Huffington Post

     

     

     

  • La Fondation Carmignac, entre ciel et terre

     

     

    L’île de Porquerolles accueille depuis cet été un lieu singulier : la Fondation Carmignac. Un musée dédié à l’art contemporain, qui abrite 70 oeuvres majeures, de Warhol à Basquiat en passant par Lichtenstein. Toutes appartiennent au créateur du lieu, l’homme d’affaires Edouard Carmignac.

     

    C’est le succès de l’été… Presque quatre mois après son ouverture au large de Hyères, la Fondation Carmignac a déjà attiré plus de 50.000 visiteurs. Malgré la mer à franchir et la pinède à traverser, on s’y précipite.

    Cette fondation a été créée par l’homme d’affaires Edouard Carmignac, milliardaire classé 33ème fortune de France par le très sérieux magazine Forbes. Il a confié à son fils Charles la responsabilité de gérer et exposer sa collection personnelle d’art contemporain. 

    Cette année, il ouvre ainsi au public sa propriété de l’île de Porquerolles, et c’est ici que sont exposées 70 oeuvres parmi les trois-cents qu’il possède. 

     

    « La Fondation Carmignac est née en 2000, il y a 18 ans, au départ pour gérer et valoriser la Collection Carmignac que mon père Edouard a constituée au fil de l’eau. Il a toujours été entouré d’oeuvres d’art, chez lui. Enfant, je me souviens d’avoir toujours vu des tableaux sur les murs. » (Charles Carmignac, Directeur de la Fondation Carmignac)

     

    Edouard Carmignac a commencé à collectionner de l’art contemporain dans les années 80 ; l’art américain des années 60, 70 et 80, le Pop Art.

    Le Pop Art, c’est d’ailleurs le point de départ de sa collection. Dans les années 80, Carmignac achète beaucoup de Roy Lichtenstein. Il rencontre aussi Jean-Michel Basquiat qui lui peint un portrait. Et pour décorer son bureau, le roi de la finance se paye deux toiles du maître Andy Warhol. 

     

    « Quand on rentre dans son bureau, on découvre un Mao et un Lénine peints par Warhol. Deux tableaux que vous pourrez voir à Porquerolles. Mon père n’a évidemment pas choisi ces toiles parce qu’il embrassait les idées de ces deux personnages, mais plutôt parce que ce sont deux figures de révolutionnaires, qui ont bouleversé l’état des choses en partant de rien. » (Charles Carmignac)

     

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    Aux côtés de Basquiat, Lichtenstein ou Warhol, beaucoup d’autres grands noms, comme Alexander Calder ou David LaChapelle, des peintures de Gerhard Richter, Yves Klein ou encore Keith Haring. Et depuis ce printemps, un Botticelli.

    Côté jardin, on se promène pour découvrir des sculptures monumentales…

     

    « Parmi les oeuvres qui me touchent le plus, on peut découvrir une oeuvre qui s’intitule Les Alchimistes. Ce sont trois visages sculptés par l’artiste espagnol Jaume Pensa. Des oeuvres au pouvoir assez mystérieux, trois visages aux yeux clos, trois regards qui convergent vers un petit banc sous un arbre, avec quelque chose d’assez spécial qui opère face à ces oeuvres. »

     

    Au cours de ses fréquents voyages en Asie du Sud-Est ou en Amérique du Sud, Edouard Carmignac enrichit sa collection d’oeuvres d’artistes émergents, collection qui offre aujourd’hui un panel historique et géographique assez large.

     

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    Il n’y a pas vraiment d’axe ou de thèmes particuliers qui orientent les acquisitions, mais c’est plutôt une question d’émotion forte ou d’énergie. Il faut avant tout que les oeuvres touchent ceux qui les contemplent. C’est une collection qui reste finalement assez accessible. 

    La propriété est située dans le parc naturel de Port-Cros. Dans ce site protégé, il est interdit d’agrandir le bâtiment existant. Un vrai casse-tête… Tout l’enjeu a été pour les architectes de dégager des espaces d’exposition sous la surface du sol. Le visiteur rentre dans une villa provençale, et sous la surface de cette villa, 2000 m2 d’espace se déploient, sans jamais donner l’impression qu’on est en sous-terrain.

    Par tout un jeu de perception de l’espace, on a plutôt l’impression d’être au ras du sol. Pour un maximum d’intimité avec les oeuvres, 50 visiteurs maximum sont accueillis à la fois. Dans ce mas provençal, tout est nature et détente. La forêt entre par les fenêtres, l’eau par le toit, et pour parfaire cette ambiance de vacances, la visite se fait même pieds nus…

     

    « Le rituel qui consiste à se déchausser pour pénétrer dans les espaces d’exposition amène un silence, une quiétude et crée quelque chose au niveau symbolique qui est assez fort. » (Charles Carmignac)

     

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  • Rachid Taha, Rock The Casbah

     

     

    Nous avons voulu rendre hommage à un artiste du métissage, entre sa culture d’origine, algérienne, et le rock anglo-saxon. Rachid Taha, le leader du groupe Carte de Séjour, s’est éteint le 12 septembre 2018. Il avait 59 ans.

     

    Pionnier du rock alternatif, défenseur du Chaâbi algérois, amoureux du Punk, du Raï ou encore de la Techno, en 35 ans de carrière, Rachid Taha n’a cessé de surprendre, d’émouvoir, mais aussi de troubler par ce mélange des genres parfois grinçant.

    En 1985, cet Algérien arrivé en France à l’âge de dix ans réinterprète le célèbre titre de Charles Trenet, « Douce France », avec son groupe habilement prénommé Carte de Séjour. Les cinq membres de la joyeuse bande se sont rencontrés à l’usine. Avec ce titre, ils questionnent ainsi l’intégration des immigrés dans la société française, en pleine cohabitation, peu de temps après la marche des Beurs et la création de SOS Racisme. Ils expriment les inquiétudes de la jeunesse de l’époque.

     

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    « Tout le monde s’attendait à ce que je chante plutôt une chanson du genre la prison, les menottes… Et on arrive avec notre Douce France. C’était pour la peine encore plus violent que prévu… » (Rachid Taha en 2016)

     

    Dans les années 90, Rachid Taha se lance dans une carrière solo et continue de conjuguer sonorités d’Orient et d’Occident. Il explose au grand jour en 1993, en ressuscitant « Ya Rayah », l’hymne des exilés interprété autrefois par le chanteur algérien Dahmane Elharrachi. Dans cette chanson, Taha exhume une mélodie entêtante qui évoque en même temps espoir et mélancolie.

    Et quand il ne révise pas ses classiques, Taha expérimente et laisse libre cours à sa fascination pour la Techno, le Vaudou et la Transe, dans des titres psychédéliques.

     

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    Mais le chanteur a beau être uniforme, il reste fidèle à sa cause : lutter contre la xénophobie et tordre le cou aux clichés.

     

    « Hier, je regardais une émission de télévision dans laquelle ils parlaient de flamenco. Eh bien, durant ces deux heures pendant lesquelles ils ont parlé de flamenco, à aucun moment ils ont évoqué l’influence des arabes dans cette musique. J’étais sidéré… La télévision, c’est quand même son rôle d’apprendre aux jeunes. La seule façon pour que les jeunes ne connaissent pas le racisme, ça reste l’éducation. » (Archive INA / Novembre 1987)

     

    En 1998, c’est l’histoire du Raï que Rachid Taha marquera de son empreinte avec Khaled et Faudel. Le trio « 1, 2, 3 Soleils » (Taha, Khaled, Faudel) remplit le Palais des Sports de Bercy et écoule son disque à près d’un million d’exemplaires.

     

    « 1, 2, 3 Soleils, c’était un peu les Pink Floyd du Raï. C’était une grosse production, avec la section rythmique et la bassiste de David Bowie, l’orchestre d’Oum Kalthoum qui venait d’Egypte, quand même, et tout ça mélangé à de l’électro. C’est pour cette raison que c’est resté très moderne. » (Rachid Taha en 2016)

     

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    Reconnu internationalement par ses pairs lorsqu’il reprend « Rock The Casbah » des Clash, c’est Mick Jones lui-même, membre fondateur du groupe anglais, qui l’accompagne en personne à la guitare.

     

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    En neuf albums et 35 ans de carrière, l’audace et la créativité de Rachid Taha ont contribué à ouvrir la chanson française à d’autres visages et d’autres sonorités. Son dernier album, enregistré peu avant sa mort, sortira en 2019.

     

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  • La Maison Rouge s’envole une dernière fois avant fermeture

     

     

    C’est avec sa dernière exposition, « L’Envol », que « La Maison Rouge », espace d’exposition d’art contemporain, va fermer ses portes définitivement. Antoine de Galbert, un collectionneur passionné, avait voulu y décloisonner la création, en ouvrant ce lieu en 2004.

     

    Pour les amateurs d’art contemporain, cet espace de création était devenu familier… La Maison Rouge fermera donc ses portes le 28 octobre, après 14 ans d’existence. C’est le choix assumé du propriétaire des lieux, Antoine de Galbert, qui ouvrira ensuite un nouveau chapitre de sa vie de mécène.

    Pour cette dernière exposition, « L’Envol ou le Rêve de Voler », il présente au public deux-cents objets d’art variés, tous réunis autour d’un thème hautement symbolique : l’envol.

     

    « Evidemment qu’on se s’envole pas, mais on en a le rêve, toujours… J’ai dit récemment au sujet de la Maison Rouge que ce rêve était devenu réalité. » (Antoine de Galbert, fondateur de la Maison Rouge)

     

    A l’occasion de cette dernière exposition, il est très intéressant de voir la manière dont les pièces sont agencées, ensemble, à travers diverses collections et différentes époques, avec une grande modernité.

     

    « Quand on ouvre un tel lieu, c’est toujours avec le plaisir de pouvoir apporter une certaine subjectivité, fondée forcément sur son propre goût et des choix personnels que vous faites partager aux visiteurs. » (Antoine de Galbert)

     

    C’est toujours touchant, un lieu de culture qui ferme… Triste de penser qu’on ne pourra plus avoir accès au regard personnel du collectionneur.

     

    « Qui dit fermeture ne signifie pas que tout va disparaître. Les murs vont disparaître, certes, mais la Fondation Antoine de Galbert va continuer à alimenter de nombreux autres lieux et événements culturels. Le monde entier est fait de gens passionnants, qui écrivent, qui dansent, qui chantent ou qui jouent. Donc tout reste possible. » (Antoine de Galbert)

     

    L’exposition « L’Envol ou le Rêve de Voler » est à découvrir à la Maison Rouge jusqu’au 28 octobre 2018…

     

     

    [arve url= »https://www.dailymotion.com/video/x6lagp5″ align= »center » title= »Exposition « L’Envol » à la Maison Rouge – Bande-Annonce » description= »Exposition L’Envol à la Maison Rouge » maxwidth= »900″ /]

     

    [arve url= »https://www.dailymotion.com/video/x6rczg6″ align= »center » title= »Interviews / Bruno Decharme, Antoine de Galbert, Barbara Safarova, Aline Vidal, exposition « L’envol ou le rêve de voler » » maxwidth= »900″ /]

     

     

     

  • « Jean-Michel Basquiat » à la Fondation Louis Vuitton, jusqu’au 14 janvier 2019

     

     

    Ce sont les événements picturaux incontournables de la rentrée : les deux expositions consacrées à Jean-Michel Basquiat et Egon Schiele à la Fondation Louis Vuitton. L’une des figures majeures de l’art contemporain confrontée à l’un des sommets de l’expressionnisme du début du XXème Siècle.

     

    Des artistes ultra-doués, torturés, morts très jeunes… Le premier il y a trente ans, en 1988, à l’âge de 28 ans et le second en 1918, au même âge. Deux destins, deux oeuvres coups de poing…

     

     

     

    Fulgurants et sans concession, l’art et la manière de Jean-Michel Basquiat ont marqué la scène artistique des années 80. Contemporain d’Andy Warhol et de Keith Haring, en dix ans de carrière, le jeune new-yorkais a coloré de sa fougue et de ses idées sombres plus de mille toiles. Trente ans après sa mort, survenue à l’âge de 28 ans, les peintures de cet autodidacte qui a fait ses débuts sur les murs de Manhattan affolent encore les marchands d’art.

    La Fondation Louis Vuitton lui consacre une rétrospective exceptionnelle, l’occasion de déchiffrer son esprit ultra-contemporain à travers le regard du commissaire de l’exposition, Dieter Buchhart, de son ami le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac et de ses soeurs.

     

    « Il était déterminé à laisser une trace et à devenir un grand artiste. Il y travaillait sans relâche. » (Lisane Basquiat, soeur de Jean-Michel Basquiat)

     

    « Jean », comme l’appelaient ses proches, est issu de la petite bourgeoisie de Brooklyn et fréquente les musées depuis son plus jeune âge. Lorsqu’il est hospitalisé à sept ans, suite à un accident de voiture, sa mère lui offre le livre d’anatomie « Gray’s Anatomy » d’Henry Gray, illustré par des dessins de H.V. Carter, et c’est une révélation… En s’inspirant de l’ouvrage, Il fait ses premiers croquis et rêve de devenir dessinateur de cartoon.

     

    « C’est certainement cet événement qui a suscité son intérêt pour le fonctionnement du corps humain, des os, des organes… » (Dieter Buchhart, commissaire de l’exposition)

     

    Mais avant d’exposer ses figures écorchées dans les plus grandes galeries, c’est dans la rue que Jean-Michel Basquiat se fait connaitre. A l’âge de 17 ans, il forme avec son ami Al Diaz le duo « Samo », de l’expression « Same All Shit », en Français « toujours la même merde ». Ensemble, ils recouvrent les murs de Manhattan d’interjections enragées et réussissent à faire parler d’eux.

     

     

     

    « Peu importe à quel événement culturel vous assistiez à New York, le collectif Samo était toujours passé par là juste avant vous. C’est ainsi que les membres de Samo se firent connaître. » (Dieter Buchhart, commissaire de l’exposition)

     

    En 1979, le duo Samo se sépare. Jean-Michel Basquiat se consacre désormais à la peinture et New York l’inspire.

     

    « Dans les années 80, New York n’est pas le New York d’aujourd’hui. La ville est beaucoup plus underground, vibrante, dangereuse. L’essence même de New York à l’époque est rythmique, comme une vibration. » (Jean-Charles de Castelbajac)

     

    Portes, palissades, toiles de fortune, Basquiat recouvre tout ce qu’il peut de sa colère débordante. Car dans ses créations, explique-t-il, « il y a 80 % de rage et 20 % de mystère ». Début 1981, Bruno Bischofberger, grand marchand d’art, décèle son énorme potentiel. A l’époque, Basquiat n’a que 20 ans mais s’apprête à devenir une star.

     

    « Basquiat apparaît comme un ovni aux yeux des amateurs d’art. Comme l’écriture automatique de ces médiums ou de ces sorciers vaudous qui écrivent dans la pénombre et transcrivent la parole de ceux qui sont partis. » (Jean-Charles de Castelbajac)

     

    Basquiat crée à partir de mots, d’images et de pictogrammes. Un univers complètement nouveau pour l’époque. Il initie l’ère du « copier-coller ». Une méthode dont se sert Basquiat pour dénoncer racisme et inégalités, car être noir dans le new York des années 80 reste une condition difficile. Sa mère est portoricaine, son père est haïtien, et dans ses toiles, il invoque aussi le vaudou et la sorcellerie.

     

    « Il y a tellement de gens que l’art néglige… parce que tout dépend finalement de celui qui tient le pinceau. Les noirs ne sont jamais représentés de façon réaliste. Ils ne sont pas suffisamment présents dans l’art moderne. » (extrait de « Jean-Michel Basquiat, la rage créative », documentaire de David Schulman, en diffusion le 19 octobre à 23h30 sur Arte)

     

    [arve url= »https://vimeo.com/50385834″ align= »center » title= »Jean-Michel Basquiat Title » description= »Jean-Michel Basquiat » maxwidth= »893″ /]

     

     

    « Quand on y réfléchit, il y a quelque chose de tentaculaire dans l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat… Quand on pense qu’il a peint plus de 800 toiles en l’espace de sept ou huit ans. Avec des périodes distinctes et des techniques toutes différentes. Peintures, détournements, tout y passe. A la manière de Picasso, qui crée une tête de  taureau à partir d’un guidon de bicyclette, Basquiat fait sa Chapelle Sixtine à partir d’une palissade. » (Jean-Charles de Castelbajac)

     

    En 1983, Basquiat se lie d’amitié avec son idole, Andy Warhol. De cette rencontre naîtra une collaboration foisonnante. Mélange d’effervescence et de compétition, cette association donne lieu à de nombreuses toiles et photos, ainsi qu’à une exposition.

     

    « Ça n’avait jamais existé auparavant, ce genre de collaboration, entre deux artistes gigantesques et de générations différentes. » (Jeffrey Deitch, conseiller en art)

     

    Après presque deux ans de création commune, ils se séparent en 1985. Rattrapé par ses addictions, Jean-Michel Basquiat voit son génie décliner peu à peu. Il meurt d’une overdose en 1988, à l’âge de 27 ans. Pourtant, trois décennies après sa disparition, ses prophéties résonnent encore…

     

     

     

    « Beaucoup des thèmes qu’il aborde dans ses toiles restent malheureusement aujourd’hui encore d’actualité, partout dans le monde. Nous continuons à faire face au racisme et aux discriminations. C’est pour cette raison que Jean émeut encore les gens aujourd’hui, tant son message résonne encore. » (Jeanine Basquiat, soeur de Jean-Michel Basquiat)

     

     

     

  • Le Musée Eugène Delacroix, intime et atemporel

     

     

    Prenez le temps de vous ressourcer dans un site unique au cœur de Saint-Germain-des-Prés à Paris… Avec son jardin, le musée-atelier d’Eugène Delacroix est un lieu de création à taille humaine, intime et atemporel. Venez y découvrir régulièrement de nouvelles expositions ainsi que de nombreuses manifestations artistiques.

     

    Le Musée National Eugène Delacroix fut fondé à la fin des années 1920 par la Société des Amis d’Eugène Delacroix. Il a ouvert pour la première fois en juin 1932, avec une première exposition dédiée au peintre et à ses proches, « Delacroix et ses amis ».

    Installé dans le dernier appartement occupé par le peintre, ainsi que son dernier atelier, où il vécut de décembre 1857 à sa mort, le 13 août 1863, le musée a été créé, plus de soixante ans après le décès de Delacroix, par des peintres, des collectionneurs, des conservateurs, réunis en association pour sauver les lieux, menacés de destruction. Présidée par Maurice Denis, dont l’implication pour le musée fut sans faille, la Société des Amis d’Eugène Delacroix réunissait aussi Henri MatissePaul SignacÉdouard VuillardGeorge Desvallières, notamment.

    Le Musée Eugène-Delacroix fut donc conçu en hommage à Eugène Delacroix, peintre, dessinateur, graveur et écrivain. Sa collection propre, singulière, est la seule au monde à présenter la diversité des talents de cet immense artiste et à souligner l’influence majeure que son œuvre exerça sur la création artistique.

    Vous aimez la peinture, la littérature et la poésie ? A l’occasion des vacances de la Toussaint, venez profiter d’un choix de cadeaux et de présents pour petits et grands, disponibles à la librairie du musée. Vous y serez accueillis du mercredi au lundi, de 9h30 à 17h30. L’entrée est libre !

    Et n’oubliez pas de vous abonner à la page Facebook du Musée Eugène Delacroix pour suivre son actualité !

    © Musée du Louvre / Antoine Mongodin

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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