Auteur/autrice : Instant-Chris

  • Philippe Cohen Solal : La naïveté de croire

     

     

    « Il n’y a pas de stratégie, et encore moins de recettes marketing. J’ai juste la naïveté de croire que si un disque est bon, ça va se savoir. Je compte sur la curiosité de chacun ». C’est ainsi qu’est né au milieu des années 90 le label ¡Ya Basta! Records, « en référence au sous-commandant Marcos, bien-sûr, mais aussi pour dire à la scène tek-house qui commençait à ne faire que se copier : ça suffit, passons à autre chose ».

     

    ¡Ya Basta!, un label de qualité fondé par un artiste éclectique, Philippe Cohen Solal, qui avant d’en arriver là, a déjà accumulé bon nombre d’expériences qui ont façonné la curiosité de cet amoureux de musiques. D’abord réalisateur-programmateur, puis animateur sur les fréquences des radios « libérées », il fut pendant trois ans directeur artistique chez Polydor, avant de s’illustrer au tournant des années 90 avec la première vague électronique française, sur la compilation « Paris Union Recording ».

    Après son expérience « pénible » chez Polydor, il le reconnaîtra plus tard, Philippe Cohen Solal profite de cette courte période de transition professionnelle pour vagabonder, flâner à sa guise. C’est ainsi qu’il découvre un jeune artiste, alors totalement inconnu, qui joue devant les terrasses des cafés parisiens, Keziah Jones. Il produit ensuite un album tek-house, « Bass Academy », un projet finalement avorté, qui l’amène à revenir chez Virgin Sound, « pour éponger les dettes »…

     

    « Je suis devenu producteur et éditeur malgré moi. J’ai trop vu de majors saccager les projets des artistes. Si j’avais pu rencontrer la bonne personne, je n’en serai pas là. Un label, ça prend du temps ». La durée, telle sera l’autre fil inducteur de ¡Ya Basta!…

     

    Mais ¡Ya Basta!, c’est aussi et surtout une histoire d’amitié, symbolisée par un Crew, décliné au fil du temps en de multiples identités : Boyz From Brazil, Stereo Action Unlimited, Fruit Of The Loop… C’est d’ailleurs ce qu’évoque la première compilation du label sortie en 2000, « Rue Martel », qui a connu plus qu’un simple succès d’estime, avec son « Hi-Fi Trumpet » qui a tout du classique, même si Philippe Cohen Solal et Christoph H. Müller, musicien venu de la sphère électronique suisse et son alter ego sur la plupart des projets, l’ont bel et bien couché sur le papier.

    Après une poignée de vinyles et une pelletée de remixes, ils publieront d’ailleurs en cette même année 2000 la suite de leurs aventures, intitulée « The Boyz From Brazil », avant que ces deux sculpteurs de sons redécollent leurs oreilles pour le projet Gotan, initié avec le guitariste Eduardo Makaroff, un Argentin installé de longue date à Paris.

     

    [youtube id= »FFzk_MX1DCo » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Avec Gotan Project, direction d’autres cieux, plus mélancoliques, du côté de l’Argentine… Quelques maxis et le premier album « La Revancha del Tango » sorti en 2001 suffisent à imposer sur les pistes noires du monde entier l’improbable succès de cet autre « Nuevo Tango » auquel peu croyait au tout début. Depuis, les trois compères ont creusé leur propre sillon, en donnant une suite au projet originel, de moins en moins électronique, de plus en plus cinématique… Avec à la clef un chapelet de chansons qui s’inspirent des compositeurs les plus emblématiques du style portègne, de celles qui font tout le cachet de l’album studio suivant paru en 2006, « Lunático »…

    Et puis en 2010, un « Tango 3.0 » est venu boucler ce triptyque autour de la rénovation du tango, inscrivant sur l’étendue de la Toile internet cette musique que l’on crut du passé. Dépassée ? Tout le contraire, Gotan Project ose avec cet album des rencontres inédites (entre autres avec le son de la Nouvelle-Orléans et la guitare Surf) au cœur du nouveau millénaire, redonnant au Tango sa définition première : un hybride qui n’en finit plus d’étendre ses connexions.

    Quinze ans pour une kyrielle de maxis et divers remixes, mais juste six disques labellisés ¡Ya Basta!. Dix si l’on ajoute ceux de David Walters, un jeune homme à tout faire tout seul, signé sur le label en 2002, celui de Féloche, un drôle de musicien voyageur qui a mis une décennie à fignoler tel un artisan son premier disque, impur choc des cultures qui le place quelque part entre la Louisiane et la banlieue parisienne, et enfin celui d’El Hijo de la Cumbia, le bad boy du nouveau soundclash made in Buenos Aires.

    Certes, le catalogue affiche peu de sorties. Mais ce choix affirme une cohérence, un label de qualité en ces temps de frénésie discographique. Car moins, c’est souvent mieux. « J’ai toujours voulu sortir peu de disques. Juste les bons. Et me donner les moyens de soigner chaque détail, à commencer par l’artwork et le visuel ». C’est aussi cela la marque de fabrique de ¡Ya Basta!. Chaque pochette, le moindre flyer, tous les clips répondent à une exigence esthétique, à des parti-pris en rupture avec les clichés. Une signature spécifique, celle du regard oblique et élégant de la vidéaste et plasticienne Prisca Lobjoy.

     

    [youtube id= »jlZfx4og1dA » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Le sens de ce nécessaire superflu fit la différence de cette entité qui s’épanouit au moment même où la fameuse French Touch explosait les charts de la planète musique. ¡Ya Basta! en fit partie, mais en électron libre. C’est d’ailleurs outre-Manche que le label obtiendra ses premiers soutiens, les plus fidèles et attentifs à leur univers, que l’on ne peut se résoudre à classer dans un registre bien particulier. « J’ai toujours souhaité inclure des musiques du monde entier, sans jamais chercher à faire des fusions du genre World Music ». Le menu de chaque galette se compose ainsi d’une somme d’ingrédients ajoutés avec parcimonie pour concocter une mixture au goût d’inédit. Entre science et mélodie, pour paraphraser l’appellation de leurs Editions, inspirée de William Orbit.

     

    « Chez ¡Ya Basta!, il y a ce souci permanent de composer, et pas simplement de recycler. Nous, on voulait vraiment créer notre propre univers. Gotan Project n’aurait pu être constitué que de reprises. Nous n’en avons fait que quelques-unes, et à chaque fois, il s’agit de repères, et encore assez flous. » 

     

    A l’image du « Chunga’s Revenge » de Frank Zappa convoqué dans le premier opus de Gotan Project… On trouvera d’autres reprises dans l’album  « The Moonshine Sessions », entre une version imparable d’Abba et une vision improbable des Sex Pistols. Encore une galette préparée avec soin, plusieurs années d’allers et retours, de détours aussi. Du bluegrass trempé dans un drôle d’alambic : un bain de jouvence rétrofuturiste. Le futur, parlons-en justement : « Au lieu de vouloir grossir en signant des projets à tout prix, je préfère me concentrer sur quelques projets auxquels je crois vraiment. J’ai envie d’en faire avant tout mon laboratoire d’idées, sans me prendre la tête. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas ouvert aux collaborations. Bien au contraire ». D’une référence au mouvement zappatiste à une mise en application de la théorie de la décroissance, ¡Ya Basta! a décidément de la suite dans les idées.

     

    [youtube id= »RG9eUein3z8″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Aujourd’hui, en marge de Gotan Project, Philippe Cohen Solal continue à cultiver son goût immodéré pour les collaborations, notamment avec La Dame Blanche (Yaité Ramos et Baby Lotion). Ils reprennent ensemble la chanson populaire parigote « A Paris » de Francis Lemarque, dans une version Caliente chantée par la cubaine au cigare, qui arpente les scènes internationales depuis plusieurs années en égrénant son Cuban Trap. Ici, le rythme Cumbia avec accordéon et programmation électronique n’en finit pas de rendre un chaleureux et dansant hommage à Paris.

     

    [youtube id= »5TshuVxvpPc » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • « Le Regard de Charles » : Le film d’une vie

     

     

    Au lendemain du premier anniversaire de la mort du chanteur, un film plein de surprises de Marc Di Domenico sort en salle cette semaine : « Le Regard de Charles ». Ce documentaire étonnant réunit des images intimes tournées par Aznavour lui-même entre 1948 et 1982, entrecoupées d’archives télévisuelles rares. 

     

    En 1948, Edith Piaf offre sa première caméra à Charles Aznavour, bien avant que le succès ne lui tombe dessus ; une Paillard, qui ne le quittera plus. Jusqu’en 1982, le chanteur impressionnera des heures de pellicules qui formeront le corpus de son journal filmé. Aznavour filme sa vie et vit comme il filme, pied au plancher, à l’instinct. Partout où il va, sa caméra est là, avec lui, à portée de main. Elle enregistre tout. Les moments de vie, les lieux qu’il traverse, ses amis, ses amours, ses emmerdes…

    Quelques années avant sa mort survenue le 1er octobre 2018, Aznavour dévoile à Marc Di Domenico son trésor : des centaines de bobines, conservées, rangées, à l’abri des regards. Le temps presse… Les deux hommes se lancent alors dans le dérushage de ces films Super 8 et le chanteur décide finalement d’en faire un film, son film.

     

    [youtube id= »1VFmiPYUIOg » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    « Le Regard de Charles » est monté par thèmes, entre voyages, amours, emmerdes et la magie opère. Aznavour sait filmer, cadrer ; il veut d’abord graver dans le marbre les preuves de sa réussite, comme s’il n’y croyait pas lui-même, puis il se met en scène, confie la caméra à quelqu’un d’autre, partout. Il filme les gens de la rue, ceux qui, comme ses ancêtres, ont connu la misère et l’exil.

     

    « Instinctivement, il place le miroir. Il n’a pas fait de psychanalyse dans sa vie. Mais justement, pour moi, ces images, ce film, cette démarche… On est sur la preuve de l’inconscient. On est dans son esprit. » (Marc Di Domenico, réalisateur)

     

    Le narrateur du « Regard de Charles » n’est autre que l’acteur Romain Duris. Au travers de ses textes et des images d’archives, les spectateurs en apprendront plus sur la vie de Charles Aznavour, de sa relation avec l’Arménie à ses liens avec ses épouses ou même ses enfants. Une manière de prolonger un peu plus les chansons d’un artiste qui a marqué l’histoire de la musique française. « Sans doute là-haut, il sera content de voir qu’il arrive encore à apporter du bonheur aux gens », avoue son fils Misha.

    Sur le tournage du « Taxi pour Tobrouk », Aznavour met sa caméra sur le capot de la jeep et on le voit aux côtés de Lino Ventura. L’été, il filme Françoise Sagan au bord d’une plage, et dans un pas de deux amoureux, il cadre sa femme Ulla qui le filme aussi. « Le Regard de Charles » revient également sur les heures sombres, la mort de son fils, les moments de vanité. Aznavour qui aurait aimé réaliser un film, nous offre celui de sa vie.

     

    [youtube id= »MSRKFlftTzw » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Avec « Le Regard de Charles », c’est un nouveau regard sur Charles Aznavour… par le biais de son propre regard. Celui, à la fois perçant et très humain, qu’il portait sur le monde, la vie, l’amour, sa carrière…

     

    Durant des décennies, Charles Aznavour a fait l’actualité. L’actualité musicale, cinématographique, télévisuelle… et parfois l’actualité tout court. Comme le dit malicieusement la voix de l’acteur Romain Duris au début du documentaire, l’observation ne s’est pas faite à sens unique. « Vous m’avez vu, mais ce que vous ne savez pas, c’est que moi aussi, je vous ai vus… ».

    Dans ce type de film, il faut un narrateur. C’est donc Romain Duris qui a été choisi pour incarner, via son phrasé nerveux, juvénile, direct, le grand Charles. Les textes, qui puisent dans des biographies et interviews, ont été validés par Mischa Aznavour, l’un des fils du chanteur. Ils sonnent très juste, quand on se souvient que Charles Aznavour n’était pas homme à se forcer à enjoliver artificiellement les choses ou à se complaire dans la flagornerie, fût-elle à son propre bénéfice.

    Mais revenons à ce « regard »... Dans ce film fascinant, il est pluriel. Il y a d’abord un regard presque ethnographique, avec ces images en plans larges de voyages en Afrique, en Amérique latine, en Asie… On ressent une volonté de filmer les peuples, les gens, savourant la communication silencieuse enclenchée par le seul regard d’une caméra braquée sur eux. Aznavour le dit dans le documentaire : la misère qu’il percevait en filmant des enfants dans la rue le renvoyait à celle qu’il avait connue durant sa propre jeunesse. Une misère rendue indolore par l’amour que ses parents lui portaient, à lui et à sa sœur Aïda. « On n’avait rien. On avait tout. Je me demande s’ils ont des parents comme ça ».

     

     

     

    Il y a des regards plus intimes encore. Celui, plein d’amitié et d’admiration, porté sur Lino Ventura qu’il a filmé durant le tournage du film « Un Taxi pour Tobrouk ». Enfants, le petit Arménien et le petit Italien vendaient tous les deux des journaux à la criée pour gagner quelques sous. Aznavour nous offre d’autres images, lumineuses, du cinéma d’antan. La beauté de son ami Jean-Pierre Mocky et celle d’Anouk Aimée, captées en marge d’un tournage.

    Il y a le regard amoureux de Charles. Un regard ardent, puis amer, porté sur Évelyne, qui fut sa deuxième épouse, avec laquelle la belle histoire tourna court. Et, bien-sûr, les sublimes images de la femme de sa vie, Ulla, qu’il a épousée en 1967. « Tu ne vois pas mes yeux quand je te filme, ils sont brillants d’émotion », confie le narrateur.

     

     

     

    Il y a le regard de Charles en tant que fils de Mischa et Knar Aznavourian, émigrants arméniens dont il se revendiquait avec autant de fierté que d’émotion contenue. Ce père tant aimé, lui-même artiste, apparaît sur des images personnelles, mais aussi sur d’émouvantes et rares archives de l’ORTF. Et, plus bouleversant encore, il y a le regard de Charles en tant que père. Le père heureux d’une fille aînée, Seda, qu’il a eue avec sa première épouse Micheline, et des trois enfants que lui a donnés Ulla.

    Fait unique dans le documentaire, on l’entend dialoguer avec l’un de ses jeunes fils en même temps qu’il le filme. Mais aussi, le père hanté par la disparition prématurée de son fils Patrick, né d’une liaison dans les années 50, victime d’une overdose à 25 ans. « Je n’en parle pas beaucoup. À chaque fois que j’y pense, la tristesse est infinie et mes yeux pleins de larmes. Il était doux, adorable et secret ».

     

     

     

    Il y a aussi le regard de l’homme sur lui-même, sa carrière, le succès. Un regard d’une sincérité crue, sans complaisance. Presque celui d’un enfant grandi trop vite et qui retourne la caméra contre lui pour vérifier que ce qui lui arrive est bien vrai, que c’est bien lui, le petit Arménien disgracieux sur lequel personne ne misait un kopeck, qui côtoie les grandes stars de son temps… « J’existe. Je me filme, donc j’existe ». Puis le regard de l’homme qui goûte au succès et assume pleinement les plaisirs matériels qui y sont liés. « Je gagne beaucoup d’argent et ne m’en cache pas », assène le narrateur sur des images de piscine luxueuse.

    Il y a enfin les derniers mots du documentaire qui nous sont adressés, et qui nous serrent un peu le cœur quand on se souvient que Charles Aznavour n’a pas eu le temps de voir le résultat de ce travail captivant. Ce livre qui s’est refermé, c’est un peu le nôtre aussi.

    « Le Regard de Charles », un film de Charles Aznavour réalisé par Marc di Domenico, est sorti en salle le 2 octobre 2019, après avoir été projeté en avant-première lors de la clôture du Festival du Film Francophone d’Angoulême le 30 août 2019.

     

    Sources : France Info Culture / France Info

     

     

     

  • Histoire d’un Hit : « Gaby » d’Alain Bashung (1980)

     

     

    Alain Bashung nous quittait le 14 mars 2009. A l’occasion du 10ème anniversaire de sa disparition, de nombreux hommages à son talent et à l’héritage musical qu’il nous laissait lui sont rendus. Revenons aujourd’hui sur l’histoire de l’un de ses plus grands tubes « Gaby Oh! Gaby », sorti en 1980.

     

    C’est l’histoire d’une chanson qui était vouée à n’être que la face B d’un autre single et qui deviendra pourtant l’un des hymnes du rock français des années 80. « Gaby Oh! Gaby », écrite par Boris Bergman, signe également le début des années-succès pour Alain Bashung, alors âgé de 33 ans, lui qui essayait de percer depuis le milieu des années 60 et son premier single sorti en 1966 chez Barclays, « Pourquoi Rêvez-Vous des Etats-Unis ? ».

     

    Reportage : L. Hakim / N. Berthier / M. Savineau

    [arve url= »https://www.dailymotion.com/video/x74bi92″ align= »center » title= »L’histoire de « Gaby » d’Alain Bashung » description= »Gaby » maxwidth= »900″ /]

     

     

    De « Max Amphibie » à « Gaby » et ses blagues

    « Gaby Oh! Gaby » devait d’abord s’appeler « Max Amphibie », en référence à Max Amphoux, éditeur des chansons d’Alain Bashung et de son parolier Boris Bergman. Une première maquette fut enregistrée, que l’on peut découvrir sur le coffret « Alain Bashung, Immortel, l’Intégrale 1977-2018 », sorti à l’occasion des dix ans de la disparition du chanteur. Une version moins rock, plus douce. Et surtout sans les paroles rajoutées au dernier moment par Boris Bergman, au départ pour faire une blague à son complice de toujours.

    « Alors à quoi ça sert la frite si t’as pas les moules ? Ça sert à quoi le cochonnet si t’as pas les boules » : deux phrases désuètes et joliment décalées pour faire rire Bashung, comme une sorte de rituel entre eux. « Moi, je rajoutais toujours des bêtises sur les textes » se souvient Boris Bergman. « D’habitude, il éclatait de rire et on recommençait. Mais là, il s’est marré après. La version qui figure sur le disque est donc la première version enregistrée ».

     

    Nouveau souffle

    Avec ces paroles étonnantes et un son inédit, un souffle nouveau s’était définitivement levé sur le rock français. « Ils ont mélangé une espèce d’argot de musiciens avec de l’argot des banlieues. Le texte est complètement surréaliste. Ça donne quelque chose d’incroyable que l’on n’avait jamais entendu », selon Stéphane Deschamps, auteur de « Alain Bashung, sa belle entreprise » (Ed. Hors Collection).

    Une simple private joke devenue un tube intemporel, et qui a surtout permis à Alain Bashung d’accéder à la notoriété et de continuer sa belle et longue carrière. Quelques mois seulement après la sortie de « Gaby Oh! Gaby », le duo Bergman-Bashung frappait de nouveau un grand coup avec « Vertiges de l’Amour ».

     

    [youtube id= »gPKqSkC4-Rw » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • Boulevard du Temple, Paris (1838) by Daguerre

     

     

    Cette photo d’une rue à première vue déserte est un morceau d’histoire de la photographie. On la doit à Louis-Jacques-Mandé Daguerre, l’un des pionniers de la discipline. Il s’agit de l’une des toutes premières photos du monde. Et plus précisément, d’un daguerréotype, une plaque de cuivre, polie comme un miroir et recouverte d’une couche d’argent.

     

    Nous sommes Boulevard du Temple, à Paris. Il est environ 08h00, par un beau matin ensoleillé d’avril ou mai 1838. L’image, d’environ 13 x 16 cm, a été prise depuis la fenêtre de l’atelier de l’artiste, au 5 rue des Marais, à proximité de l’actuelle place de la République.

    Si cette photo est admirable, c’est parce qu’il s’agit probablement de « la première photographie de l’histoire où figurent des êtres humains », selon l’historien Larry J. Schaaf, auteur d’un article publié dans l’ouvrage collectif « Tout sur la photo, Panorama des mouvements et des chefs d’œuvre » (paru chez Flammarion en 2012).

    A première vue, la rue semble déserte. Mais si l’on y regarde de plus près, on aperçoit des passants, et même des voitures et des charrettes qui se pressent ce matin-là sur le boulevard. Malheureusement, le procédé du daguerréotype nécessite un temps de pose d’une durée de 7 à 20 minutes. Ce qui réduit en l’occurrence la foule « à l’état de fantômes », comme le résume Larry J. Schaaf. Et regardez de plus près encore… Un homme est bien visible, en bas, à gauche de l’image. Vous l’avez ?

     

     

     

    Cet homme, la jambe levée, se fait en réalité cirer les bottes ou les souliers par un second personnage, plus petit. Peut-être un enfant. « Ces personnages, immobiles par nécessité, ont sans le savoir pris la pose pendant plusieurs minutes, alors que la foule des passants est trop mouvante pour que son image puisse être capturée par l’appareil », explique Françoise Ravelle, dans « Paris vu par les pionniers de la photo » (Parigramme).

     

    « C’est involontaire. C’est un sujet imprévu qui apparaît. Et c’est contraire à la production même des images de l’époque où quand on représente un sujet, c’est forcément volontaire, que cela soit dans la peinture ou la sculpture. La photo du boulevard du Temple est en cela très emblématique de l’art de la photographie. » (André Gunthert, le rédacteur en chef de la revue « Etudes Photographiques »)

     

    Cette fascination pour ce premier « photobomb » de l’histoire de la photo n’est pas récente. Dès 1839, Samuel Morse, l’inventeur du télégraphe, à qui Louis Daguerre a montré la photo, est complètement subjugué. Dans une « Lettre de Paris » publiée en avril 1839 dans le « New York Times », il écrit :

     

    « Les objets en mouvement ne s’impressionnent pas. Le boulevard, si constamment rempli d’une cohue mouvante de piétons et de voitures, était parfaitement désert, à l’exception d’un individu qui était en train de faire cirer ses bottes. Bien entendu, ses pieds durent rester immobiles pendant un moment, l’un posé sur la boîte du cireur, l’autre sur le sol. En conséquence, ses bottes et ses jambes ont été bien définies, mais il n’a ni corps ni tête, car ceux-ci étaient en mouvement. »

     

    Précisons ici que l’image que nous connaissons n’est qu’une copie de mauvaise qualité. Le cliché vu par Samuel Morse était beaucoup moins contrasté, tout en nuances de gris. Alors que l’image actuelle ressemble presque à une photocopie, sur laquelle l’homme apparaît paradoxalement plus nettement.

     

    D’autres personnages ?

    La photo du boulevard du Temple fut offerte à Louis Ier de Bavière, au sein d’un triptyque également composé d’une photo de statues et d’un second cliché du boulevard du Temple, pris celui-ci à midi, sans qu’aucun personnage ne se soit arrêté suffisamment longtemps pour apparaître sur l’image.

     

     

     

    Le daguerréotype, exposé à Munich dès le mois d’octobre 1839, survécut au bombardement de la ville durant la Seconde Guerre Mondiale mais fut presque entièrement décapé… lors d’une tentative de nettoyage, vers 1960, raconte Larry J. Schaaf. Heureusement, un négatif de l’image avait été réalisé en 1937 et une copie du daguerréotype fut recréée en 1979. Laquelle est depuis de nouveau exposée à Munich.

    En 2010, l’article d’un journaliste américain a fait resurgir la photo sur le devant de la scène. Ce journaliste scientifique de la radio publique américaine NPR, Robert Krulwich, avait en effet consacré un article à une photo prise à Cincinnati en 1848, qu’il pensait être la plus ancienne photo d’un être humain. Un lecteur avisé lui a toutefois signalé l’existence de la photo de Louis Daguerre, plus vieille de 10 ans, à laquelle le journaliste a donc également consacré un article, relayé par Slate.fr à l’époque.

    Poussé par la curiosité, un autre lecteur de Robert Krulwich, Charles Leo, analyse l’image plus en profondeur, la « nettoie » pour révéler plus de détails, avant d’en faire une version colorisée et annotée. Publié sur son blog, le travail de cet amateur, patron d’une entreprise spécialisée dans les illustrations en 3D d’architecture, auquel les internautes sont invités à collaborer, permet de révéler que l’homme qui se fait cirer les bottes et son cireur ne sont pas seuls sur la photo. Au total, une petite dizaine de personnes seraient même visibles sur le cliché, si on en croit Charles Leo.

     

     

     

    A commencer par une ou deux personnes, assises sur un banc à droite, mais également deux ou trois personnes sur le trottoir de gauche, dont un jeune enfant avec un chien. Il croit aussi distinguer une calèche sur la route, ainsi qu’un chat ou un enfant à une fenêtre. Il fait par ailleurs l’hypothèse que l’homme dont on dit qu’il se fait cirer les chaussures pourrait en réalité être en train d’actionner une pompe à eau, comme l’attesteraient les deux formes rondes, des seaux, à côté de lui.

    Une théorie qui n’est pas privilégiée par les spécialistes de Daguerre, pour qui c’est un jeune arbre, placé juste devant le cireur de chaussures qui prêterait à confusion. Quant aux formes rondes, peu de chance qu’il s’agisse de seaux, car elles sont également présentes sur l’autre photo du boulevard présente dans le triptyque. Or cette fois, aucun personnage ne se trouve à côté d’eux.

     

     

     

    Encore un détail : à quelle saison la photo a-t-elle été prise ? Etant donné la présence d’arbres dénudés et garnis côte à côte, Charles Leo envisage que la photo ait été prise à l’automne. Raté ! On l’a vu, c’est en réalité au printemps que le cliché a été réalisé. Un des contributeurs du projet croit par ailleurs déduire de la longueur des ombres des arbres et de leur direction que la photo a été prise entre 3 et 4 heures de l’après-midi.

    Reste qu’un détail a échappé à ce lecteur attentif : les daguerréotypes prennent des photos… en miroir ! Voilà donc la vue que Daguerre avait en réalité de la fenêtre de chez lui… Les ombres partent donc vers l’ouest et nous sommes bien le matin, autour de 08 heures.

     

     

     

    Une photo pionnière, mais peut-être pas « la première »

    L’histoire de la photo du boulevard du Temple est magnifique. Mais la légende semble un peu trop belle pour être totalement vraie. Le cliché a en effet peu de chance d’être réellement la première photo sur laquelle figure un être humain. Car même en mettant de côté les revendications de divers inventeurs de l’époque (comme celle du Français Hippolyte Bayard, qui assure avoir réalisé des autoportraits dès 1837), dont les œuvres ne sont malheureusement pas parvenues jusqu’à nous, plusieurs photos pourraient bien détrôner le boulevard du Temple dans ce « concours ». Mais elles sont cependant toutes attribuées à Daguerre…

     

     

     

    C’est une petite image de 5,8 cm sur 4,5 cm. Un petit miroir aux tons laiteux qui tient dans le creux de la main. Mais pour son possesseur, « c’est le Saint-Suaire photographique ». Vers la fin des années 80, le marchand d’art et expert Marc Pagneux achète cette image au marché aux puces de Vanves. Au dos du cadre, une inscription : « M. Huet, 1837 ». On distingue également les premières lettres de la signature de Daguerre.

    La date est surprenante, voire problématique : personne ne pensait jusqu’alors que quiconque ait pu fixer le moindre portrait avant les années 1840, le temps de pose étant beaucoup trop long. Personne n’était par ailleurs capable de retracer le parcours de la photo l’ayant conduite de Daguerre aux puces de Vanves.

     

     

     

    Pourtant, Jacques Roquencourt, très certainement le plus grand spécialiste de Daguerre, et André Gunthert, le rédacteur en chef de la revue « Etudes Photographiques », dans laquelle est révélée, en 1998, l’existence de cette pièce incroyable, sont convaincus qu’il s’agit bien d’un portrait réalisé par Daguerre lui-même, avant le boulevard du Temple.

    Ils s’appuient pour cela sur plusieurs éléments : une lettre de Daguerre à Isidore Niépce, datée du 17 janvier 1838, dans laquelle il affirme avoir réalisé des essais de portraits « dont un est assez bien réussi » ; l’aspect matériel de l’objet, qui rappelle celui des autres exemples d’essais connus et datés de l’inventeur et enfin des reconstitutions procédurales effectuées par Jacques Roquencourt, dans les conditions du procédé de Louis Daguerre et avec un objectif similaire à celui de l’inventeur du daguerréotype.

     

    « Il y a très peu d’humains sur les daguerréotypes de Daguerre. Qui aurait alors eu l’idée d’inscrire une date pareille sur un daguerréotype ? Ce n’est pas crédible. Personne d’autre que Daguerre n’a pu écrire une telle date. Je reste donc persuadé que le portrait de M. Huet est un candidat crédible au titre de première photo d’un être humain ! » (André Gunthert)

     

    Dès la fin des années 1990, Marc Pagneux est donc convaincu de détenir la première photo au monde d’un être humain. Un bien inestimable. « Ce portrait a trop de valeur pour qu’on puisse se permettre une estimation. Une image comme ça, c’est un patrimoine national », explique-t-il à l’époque… avant que la photo ne se retrouve, une dizaine d’années plus tard, à une vente aux enchères chez Pierre Bergé & Associés, estimée entre 600.000 et 800.000 euros. Où elle ne trouvera même pas preneur !

    La découverte aurait dû révolutionner l’histoire de la photo, mais les collectionneurs et les historiens semblent bouder le fameux « Saint Suaire photographique », qui n’est jamais cité comme pouvant être la première photo d’un être humain. Pourquoi ? Pour André Gunthert, c’est peut-être dû à la personnalité controversée du propriétaire, après des rumeurs le concernant.

     

     

     

    André Gunthert nous met également sur la piste d’un autre portrait, de 6,8 x 5,3 cm, détenu par la Bibliothèque Nationale de France. Non daté officiellement, il est attribué à Daguerre, en raison d’une signature de Daguerre gravée sur la plaque au recto. Il pourrait lui aussi dater des essais de 1837.

    Au dos de celui-ci, un autographe, signé par le photographe Paul Nadar, en 1926 : « J’ai acheté le présent daguerréotype provenant d’un ancien photographe qui le tenait de son père, ami paraît-il de Daguerre […]. Il n’y a pas lieu de douter de l’authenticité de la signature de Daguerre qui s’identifie parfaitement avec d’autres bien connues. Cette plaque oxydée sur les bords compte parmi les premières de Daguerre ».

    Un autre portrait mal connu de Daguerre ? Notre surprise est totale. Mais André Gunthert émet une hypothèse…

     

    « Je l’analyserais comme une dissimulation volontaire de Daguerre. Car en 1839, il abandonne ses droits de propriété. Il pensait sans doute pouvoir encore améliorer ses productions de portraits, pour pouvoir vendre son procédé après. » 

     

    Les daguerréotypes vendus par Giroux ne permettent en effet pas de faire de portrait. L’objectif n’est bon que pour les paysages. Mais Daguerre, lui, possédait justement un autre objectif, de plus courte focale…

     

     

     

    Dernier candidat crédible à la première photo d’un être humain : ce troisième daguerréotype, toujours de Louis Daguerre, en collaboration avec Mathurin-Joseph Fordos. Vous les avez remarqués ? Ces ouvriers ou vagabonds, allongés contre la grille, à l’ombre de cette statue d’Henri IV ?

    L’oeuvre est détenue par le Musée des Arts et Métiers, qui date sa réalisation… entre 1836 et 1839. Ce qui est extrêmement vague. Mais, sur son verso, figure un autographe de Fernand Langlé, du 1er février 1879 : « Cette plaque représentant une vue du Pont-Neuf, est le premier daguerréotype tenté en plein air. Il a été exécuté par Daguerre et Fordos, en collaboration scientifique expérimentale, et conservé par ce dernier. Après sa mort, il m’a été donné, comme souvenir de lui, par Mme Vve Fordos ».

    Un premier daguerréotype en plein air, que nos deux spécialistes datent donc, en s’appuyant sur des écrits de Daguerre… entre 1837 et 1838. Probablement, donc, quelques mois avant le boulevard du Temple.

     

    Article de Renaud Février pour L’Obs

     

     

     

  • 1979, l’année qui changea le monde, Episode 03 : « Moi, Christiane F. »

     

    [kleo_pin type= »circle » left= »yes » right= » » top= » » bottom= » »]          « FOCUS » : un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

     

     

    L’année 1979 est définitivement une année-charnière, comme la fin d’un cycle. Elle scelle le sort des dernières utopies. Le monde prend une pelle et enterre à la hâte les cadavres encore fumants de nos illusions perdues. Après 1979, rien ne sera plus vraiment comme avant…

     

    Coincée à la fin d’une décennie qui paraît un peu creuse, durant laquelle les dirigeants politiques semblent manquer de charisme (le pâle Carter face au cowboy médiatique Reagan, VGE après De Gaulle et Pompidou), l’année 1979 n’attire décidément pas les flashes. Et pourtant… Que d’événements considérables ont eu lieu cette année-là, autant de tremblements qui ont marqué la face du monde et dont on ressent encore les répliques quarante ans plus tard.

    Révolution iranienne, arrivée de Saddam Hussein au pouvoir en Irak, début de la Guerre d’Afghanistan qui mènera à la chute de l’URSS et à l’apparition du terrorisme islamiste, second choc pétrolier et crise économique mondiale, paix entre Israël et l’Egypte, fin des Khmers Rouges… Il n’est pas insensé de penser que 1979 a en réalité été l’année la plus importante de l’après-Seconde Guerre Mondiale.

     

    En 1979, Christiane Felscherinow racontait sa descente aux enfers dans « Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… ». Le livre, adapté au cinéma en 1981, est devenu un best-seller et continue encore aujourd’hui à se vendre en librairie. 

     

    Dix ans après Woodstock et à la fin de cette décennie des années 70 qui avait salement douché les derniers espoirs des baby boomers, le monde était de nouveau confronté à la dure réalité des événements, bien loin des rêves d’amour et de paix partagés par la génération précédente de petits bourgeois citadins préservés des guerres et des crises qu’avaient pu connaître leurs parents.

    En 1979, le livre avait fait l’effet d’une bombe. « Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… » racontait l’adolescence de Christiane Felscherinow, jeune SDF allemande rencontrée par les journalistes Kai Hermann et Horst Rieck, qui ont écrit cette histoire suite aux nombreux entretiens qu’ils ont pu avoir avec elle. Cet ouvrage avait ouvert les yeux de toute une génération sur les problèmes de la drogue et de la prostitution, mais plus largement sur le désespoir des jeunes. Écoulé à près de cinq millions d’exemplaires et traduit dans une vingtaine de langues (parution en Français en 1981), ce livre est devenu un best-seller qui continue à se vendre aujourd’hui.

    Ce qui devait être une simple mise en garde tourne tragiquement à l’inspiration malsaine, entre drogue et prostitution, sur fond de mouvement Punk. L’héroïne du roman autobiographique allemand « Moi Christiane F. » devient rapidement un modèle. La vie de l’auteure inspire toute une génération qui imitera ses déboires jusqu’à inquiéter les autorités allemandes.

     

    « Ce livre terrible a connu un retentissement considérable en France et dans toute l’Europe. Ce que raconte cette jeune fille sensible et intelligente qui se prostitue à la sortie de l’école pour payer sa dose quotidienne d’héroïne et la confession douloureuse de la mère font de Christiane F. un livre sans exemple. Il nous apprend beaucoup de choses, non seulement sur la drogue et le désespoir, mais aussi sur la détérioration du monde d’aujourd’hui. »

     

    En 1981 sort au cinéma l’adaptation du roman-témoignage, conçu à l’origine pour être publié sous la forme d’article dans les colonnes du magazine Stern. Berlin la Mythique nous y révélait ses traits les plus sombres et le film nous dépeignait cette jeunesse souterraine vivant nuit et jour aux alentours de la station de métro du Zoo. On se souvient évidemment de « Christiane F. », la bande originale de David Bowie, regroupant des titres déjà parus sur les albums précédents du chanteur, en particulier ceux de sa période berlinoise, « Heroes » (1977) et « Lodger » (1979), et les chansons « TVC 15 » et « Stay » qui y figurent dans leurs versions raccourcies parues à l’origine en 45 tours.

     

    [youtube id= »oXjV-Yuwj3w » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    La nouvelle vie de l’auteure de « Moi, Christiane F. »

     

    En 2013, trente-quatre ans après la première publication de « Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… », paraissait « Moi, Christiane F., la vie malgré tout », la suite du célèbre témoignage devenu culte. Christiane Felscherinow s’y confiait à la journaliste Sonja Vukovic. Elle racontait notamment comment elle fut rattrapée par ses démons. A 21 ans, après cinq ans d’abstinence, la jeune femme reprenait de l’héroïne…

     

    « C’est ce jour, il y a cet Africain qui a sonné à la porte de notre colocation à Hambourg… Il voulait qu’on stocke des paquets… Et il n’est jamais revenu, il a dû se faire arrêter… Alors voilà, il y avait ces cartons dans le grenier, et je sentais, je devinais ce qu’il y avait dedans », raconte-t-elle à « M le Magazine du Monde ».

     

    A 33 ans, l’Allemande donna naissance à son premier enfant, un petit garçon prénommé Philip. Mais toujours à cause de la drogue, elle en perdra la garde. Aujourd’hui, Christiane suit toujours un traitement de substitution à la méthadone et son corps souffre encore des séquelles de son addiction. Elle est atteinte d’une hépatite C et d’une cirrhose du foie…

     

    [youtube id= »-cV4cvzfgIw » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • Strip Steve : En toute discrétion

     

     

    Derrière « Strip Steve » se cache un jeune Dj producteur d’origine bordelaise, Théo Pozoga. Expatrié à Berlin et affilié depuis ses débuts au label Boysnoize Records, l’artiste français cultive la rareté et la discrétion en ne nous distillant avec parcimonie que quelques productions chaque année.

     

    Tout porte à croire que Strip Steve n’est pas Français… Il vit à Berlin, signe quasiment toutes ses productions sur la plateforme de Boys Noize Records et en reste l’un des solides piliers. Sa house intelligente (qui a pris le pas sur ses premières productions de 2007 qui lorgnaient plutôt sur l’electro) revêt aujourd’hui les mêmes couleurs que celles du label suédois Local Talk et il peut ainsi arriver que le garçon fasse quelques incursions plus au Nord, en s’éloignant de la mère-patrie allemande, comme pour sa collaboration en 2016 avec l’artiste Librarian et sa nouvelle chapelle Made in Danemark, Waxtefacts (Straydogpalace, Real D, Interstate, DJ Storch), dont Strip Steve est l’un des parrains.

     

     

     

    Et pourtant, Théo Pozoga vient bien de Bordeaux. Artiste rare et confidentiel, si Strip Steve n’est pas sur toutes les lèvres, c’est qu’il ne le souhaite pas, se limitant à une ou deux releases maximum par an – toujours impeccables, soit dit en passant. Ce qui ne l’empêche pas de balancer des remixes, des mixes ou des tracks de temps à autre, ou d’avoir des projets annexes comme son duo avec SCNTST, 2 High.

     

     

     

    Strip Steve sort son premier Ep en 2007 sur le label berlinois Boysnoize Records, « Skip School Ep », et nous distille depuis sa house punchy et brillante, inspirée tant du hip-hop ou de la soul que du bon vieux son à l’ancienne de Chicago. Deep house mélancolique et harmonieuse, EQ réglé sur « Vintage » et volonté limpide de ne pas livrer ce que l’on attend de la house music. La formule Strip Steve marche toujours…

     

    https://soundcloud.com/trax-magazine/strip-steve-cause-its-cold-outside

     

     

    Découvrons maintenant (ou redécouvrons) le clip de son titre « Hood », extrait de l’album  « Micro Mega » sorti en 2012.

    Attention, tuerie absolue…

     

     

     

    Et pour ne pas nous quitter comme ça, retrouvons Strip Steve en 2014 à la Boiler Room Berlin pour un Dj Set marqué au sceau de l’Europe (vous comprendrez…)

     

    [youtube id= »U32bhGj5aQU » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Boysnoize Records

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Strip Steve @ Discogs

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Strip Steve @ Soundcloud

     

     

     

  • 1979, l’année qui changea le monde, Episode 02 : London Calling

     

    [kleo_pin type= »circle » left= »yes » right= » » top= » » bottom= » »]          « FOCUS » : un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

     

     

    L’année 1979 est définitivement une année-charnière, comme la fin d’un cycle. Elle scelle le sort des dernières utopies. Le monde prend une pelle et enterre à la hâte les cadavres encore fumants de nos illusions perdues. Après 1979, rien ne sera plus vraiment comme avant…

     

    Coincée à la fin d’une décennie qui paraît un peu creuse, durant laquelle les dirigeants politiques semblent manquer de charisme (le pâle Carter face au cowboy médiatique Reagan, VGE après De Gaulle et Pompidou), l’année 1979 n’attire décidément pas les flashes. Et pourtant… Que d’événements considérables ont eu lieu cette année-là, autant de tremblements qui ont marqué la face du monde et dont on ressent encore les répliques quarante ans plus tard.

    Révolution iranienne, arrivée de Saddam Hussein au pouvoir en Irak, début de la Guerre d’Afghanistan qui mènera à la chute de l’URSS et à l’apparition du terrorisme islamiste, second choc pétrolier et crise économique mondiale, paix entre Israël et l’Egypte, fin des Khmers Rouges… Il n’est pas insensé de penser que 1979 a en réalité été l’année la plus importante de l’après-Seconde Guerre Mondiale.

     

    Never Mind The People

    Du côté de l’Angleterre, l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en mai 1979 laisse présager des lendemains bien douloureux. Le pays se débat en effet dans une crise économique et sociale terrible, ultime convulsion d’un monde en pleine mutation. Les usines et les mines de charbon ferment les unes après les autres, laissant sur le bord de la route deux générations de Britanniques, condamnés au chômage de masse et à une inéluctable paupérisation.

    « L’hiver du mécontentement », le roman de Thomas B. Reverdy, dont le nom a figuré sur la liste du Goncourt en 2015, a pour cadre cette Grande-Bretagne de 1978-1979, paralysée par des grèves monstrueuses qui vont finir par propulser à la tête du gouvernement une inconnue, Margaret Thatcher, femme inflexible.

    Le pays entre dans une nouvelle ère, celle des jeunes loups aux dents aiguisées, bientôt connectés à l’ensemble de la planète, sans morale, sans dieu, vénérant le fric plus que leur propre mère. Ils préparent la grande révolution à venir, celle qui n’a pas besoin de grand soir, de rêves romantiques, d’idéaux en stuc… Ils veulent prendre les commandes de la City, devenir banquiers, actionnaires, hommes d’affaires, assureurs, courtiers, avocats fiscalistes… Et les ouvriers qui crèvent dans leurs bâtiments de briques insalubres, ils s’en foutent, à vrai dire…

     

    « Le reste, on va le liquider. Privatisations, faillites en série, licenciements massifs. Ce sera les grands soldes d’hiver, avant changement de collection (…). Les chômeurs seront de plus en plus nombreux. Mais au moins, ils seront de droite. »

     

    C’est dans ce contexte que sort l’album « London Calling » des Clash  : un album dont la chanson-titre est un appel à la révolte des laissés-pour-compte dans une Angleterre qui a vu le rock devenir punk dans la foulée des tensions sociales. Quarante ans après, l’hymne punk « London Calling » fait partie de la légende du rock.

     

    Punk, la musique de la colère

    Les Beatles sont séparés depuis moins de dix ans et l’époque du Peace & Love et des bed-in semble désormais bien lointaine. La situation économique et sociale a fait surgir de nulle part le Punk, la musique du désespoir et de la colère portée telle un étendard par des groupes comme les Sex Pistols. « Le mouvement punk arrive. C’est un grand coup de pied dans la fourmilière. On ne sait pas bien jouer mais on a une énergie… On va vous montrer. On est là pour défoncer la porte et c’est ce que l’on va faire. » (Alain Lahana, producteur de festivals)

    Et puis un jour de décembre 1979 explose sur les ondes le titre « London Calling ». Un appel à la résistance qui ramène les Anglais quarante ans en arrière, quand ils écoutaient Radio Londres. Un hymne subversif signé The Clash, un groupe punk né en 1976 dans la banlieue londonienne de Ladbroke Grove, sous l’impulsion du duo Joe Strummer et Mick Jones, tous deux à la guitare et au chant.

    Avec ce troisième album studio, The Clash nous livre un instantané saisissant de l’époque et un chef-d’œuvre qui marquera l’histoire de la musique en devenant l’un des meilleurs albums de rock de tous les temps. « London Calling » est un mélange de styles musicaux extrêmement convaincant, animé par une passion pour l’action et un désir féroce de justice sociale, hurlant des paroles qui restent finalement très actuelles.

     

    « London calling to the faraway towns
    Now war is declared, and battle come down
    London calling to the underworld
    Come out of the cupboard, you boys and girls
    London calling, now don’t look to us. » 

     

    Le premier couplet est sans équivoque :

    « L’appel de Londres aux villes lointaines
    Maintenant la guerre est déclarée et la bataille approche
    L’appel de Londres au monde souterrain
    Sortez du placard, vous tous garçons et filles. » 

     

    Et les icônes en prennent un coup…

    « Phoney Beatlemania has bitten the dust » 
    « Toute cette Beatlemania bidon a mordu la poussière »

     

    Le regard sur le monde est désabusé, sans illusion :

    « The ice age is coming, the sun’s zooming in
    Engines stop running, the wheat is growing thin
    A nuclear error, but I have no fear
    ‘Cause London is drowning, and I live by the river. »

    « L’âge de glace arrive, le soleil se rapproche de plus en plus
    Les machines s’arrêtent, les récoltes de blé sont maigres
    Une erreur nucléaire, mais je n’ai pas peur
    Car Londres est en train se noyer et je vis près de la Tamise. »

     

    L’album « London Calling », The Clash l’ont voulu double mais vendu au prix d’un simple, avec déjà dans l’idée d’en faire tant un manifeste social qu’un appel à la résistance. Et sa pochette reprend la police de caractères et la mise en page du premier album d’Elvis Presley sorti 23 ans plus tôt. Déjà 23 ans… Juste 23 ans, on ne sait plus bien comment le dire. En tout cas, les deux covers semblent vouloir exprimer la même énergie et la même rage, entre un Paul Simonon fracassant sa basse sur scène et Presley qui fait souffler avec son album un vent délibérément nouveau sur la musique américaine. Le monde change, de plus en plus vite…

     

     

     

    « Ils se permettent de dire : on vient de là mais on le réinterprète et on a le droit de faire ce qu’on veut. C’est une manière de dire on vous emmerde ! » (Manuel Rabasse, auteur de « Anarchy in the UK » publié aux Editions Camion Blanc)

     

    The Clash ont gravé dans le marbre de la légende du rock un hymne punk qui a secoué le monde bien au-delà des frontières de la vieille Angleterre. Le magazine Rolling Stone a d’ailleurs classé « London Calling » à la 8ème place dans la longue liste des 500 plus grands albums de tous les temps. Avant leur séparation en 1986, Joe Strummer et ses acolytes nous livreront encore deux monuments, « Should I stay or Should I Go? » et « Rock The Casbah ».

     

    [youtube id= »EfK-WX2pa8c » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    « London Calling » fête donc ses quarante ans, et c’est l’occasion rêvée pour rendre hommage à l’album culte de The Clash, avec une exposition événement dans la capitale britannique.

     

    Le carnet d’un tout jeune Joe Strummer, sa machine à écrire, la basse cassée par Paul Simonon sur la scène du Palladium à New York, le brouillon des paroles de « London Calling », les baguettes de Topper Headon, des tenues portées sur scène, des photos, des films… Du 15 novembre 2019 au printemps 2020, le Museum of London accueillera une exposition gratuite consacrée à l’une des figures de proue du mouvement Punk outre-Manche.

    Le mythique troisième album de The Clash « London Calling » a eu, dès sa sortie le 14 décembre 1979, un impact déterminant. « Un cri de ralliement pour les Londoniens et à travers le monde. Les paroles de l’album reflètent les problématiques de l’époque, dont beaucoup sont encore d’actualité », affirme Beatrice Behlen, conservatrice principale du département Mode et Arts Décoratifs du Museum of London. Une contemporanéité renforcée par l’émancipation du Punk « traditionnel » pour des influences musicales plus diverses.

    Un livre célébrera également l’anniversaire de l’album. Les fans y trouveront des reproductions de manuscrits, des photos et du contenu inédit… à feuilleter avec la réédition de « London Calling » en CD incluse. Et les plus nostalgiques ont jusqu’au 11 octobre pour explorer leur grenier à la recherche de leur bon vieux magnétophone, afin de profiter de la réédition de l’album sur cassette (également disponible en CD et vinyle).

     

    Sources : eil.com / Wikipedia / Causeur

     

     

     

  • Robert Frank, l’Amérique dans le viseur

     

     

    Robert Frank, considéré comme l’un des photographes les plus importants du XXème siècle, est mort à l’âge de 94 ans. Américain d’origine suisse, il était devenu célèbre avec son album « Les Américains » paru en 1958, un livre de clichés en noir et blanc tiré de ses voyages à travers les Etats-Unis, qui a révolutionné l’histoire de la photographie.

     

    Robert Frank, considéré comme l’un des photographes les plus importants du XXème siècle, est mort lundi 09 septembre, à l’âge de 94 ans au Canada, a annoncé le New York Times (en anglais) ce mardi 10 septembre, citant son galeriste new-yorkais Peter MacGill.

     

    « Il a tiré de l’Amérique un triste poème », disait Jack Kerouac.

    Né dans une famille juive allemande à Zurich (Suisse) en 1924, Robert Frank développe un intérêt précoce pour la photographie. A vingt ans, il se rend aux Etats-Unis et trouve rapidement un emploi de photographe chez Life et Harper’s Bazaar. Mais il quitte rapidement cette position confortable pour une vie de photographe itinérant qui lui convient davantage.

    Influencé par Walker Evans, dont il fut l’assistant, mais aussi par Bill Brandt et André Kertész, ou encore par la Beat Generation, il publie en France en 1959 son premier livre de clichés en noir et blanc, « The Americans » ; un manifeste préfacé par Jack Kerouac, fruit d’un périple de deux ans à travers les Etats-Unis (ou « faire la route » comme Kerouac), qui révolutionne la photographie d’après-guerre.

    « Avec son petit appareil photo, qu’il élève et manipule d’une seule main, il a tiré de l’Amérique un triste poème, prenant sa place parmi les poètes tragiques de ce monde », avait écrit Jack Kerouac, l’auteur de « Sur la Route », avant d’ajouter : «  A Robert Frank j’envoie ce message : vous avez des yeux ».

     

     

     

    Son regard a influencé de nombreux photographes

    Le regard sensible et pourtant sans concession de Robert Frank tend alors un miroir honnête et sans concession à son pays d’adoption, l’Amérique, et fait date. Les Etats-Unis et ses habitants y sont saisis dans toute leur diversité. Drive-in, bars, snacks, haute société, laissés pour compte, religion, politique, ségrégation, paysages nus, rues bondées, rien n’échappe à son objectif. A l’époque, « The Americans », qui s’inscrit dans la lignée de la Beat Generation (mouvement littéraire et artistique) et fera de lui une figure de la contre-culture, avait été considéré comme déprimant et subversif, révélant la face sombre de l’American Dream : pauvreté, ségrégation, inégalités et solitude.

    Il a « fait naître une nouvelle iconographie où des visages anonymes s’amalgament au bord de routes tristes, dans les excroissances urbaines ou les vides d’un territoire démesuré », résume la galerie du Jeu de Paume, qui l’a exposé en 2009.

    Le regard de Robert Frank influencera à son tour plusieurs générations de photographes, de Diane Arbus à Lee Friedlander et Garry Winogrand.

     

    Censuré par les Rolling Stones au cinéma

    Après ce coup de maître photographique, Robert Frank se consacre jusqu’au début des années 70 au cinéma. Son premier court-métrage, « Pull My Daisy » (1959), adapté d’une pièce inachevée de Jack Kerouac, est typique de la Beat Generation et l’on y croise d’ailleurs les figures du mouvement, Allen Ginsberg, Peter Orlovsky et Gregory Corso. Ce film qui privilégie l’improvisation est suivi de « Me and My Brother » (1965-68) et « Conversations in Vermont » (1969).

     

    [arve url= »https://vimeo.com/92403607″ align= »center » title= »Robert Frank : « Pull My Daisy » » description= »Pull My Daisy (1959) is a short film that typifies the Beat Generation. » maxwidth= »900″ /]

     

     

    Robert Frank a également signé « Cocksucker Blues » (1972), le célèbre documentaire consacré à la tournée américaine des Rolling Stones, après la sortie de l’album « Exile On Main Street ». Ce film est connu pour montrer l’envers du décor, en particulier des scènes d’excès et de débauche en coulisse (hôtels, backstages, avions privés, limousines), mais aussi des scènes d’ennui et de solitude peu glamour. Mais de ce fait, il n’a jamais été distribué ou diffusé officiellement en raison d’une interdiction par le groupe anglais.

    Installé dans son repaire canadien de Mabou en Nouvelle-Ecosse, il revient ensuite à la photographie avec des photomontages très libres de négatifs et de polaroïds griffonnés et s’engage dans un travail plus autobiographique et introspectif qui donne lieu à plusieurs publications, dont « The Lines of My Hand ».

     

    « Je détruis ce qu’il y a de descriptif dans les photos pour montrer comment je vais, moi », explique-t-il alors. «  Quand les négatifs ne sont pas encore fixés, je gratte des mots : soupe, force, confiance aveugle… J’essaie d’être honnête. »

     

    Il continue le cinéma expérimental en parallèle avec « Energy and How to Get it » (1981), « This Song for Jack » (1983) puis « Candy Mountain » (1987), un road-movie tourné entre New York et la Nouvelle-Ecosse (Canada) et co-dirigé avec Rudy Wurlitzer, dans lequel jouent Tom Waits, Joe Strummer de Clash et Bulle Ogier. Sa vidéo la plus récente, « True Story », remonte à 2004. Le photographe et cinéaste, qui a perdu sa fille Andrea en 1974 puis son fils Pablo en 1994, y explore les thèmes de la mémoire et de la perte.

     

    Source : France Info / Wikipedia

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • 1979, l’année qui changea le monde, Episode 01 : Mad Max

     

    [kleo_pin type= »circle » left= »yes » right= » » top= » » bottom= » »]          « FOCUS » : un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

     

     

    L’année 1979 est définitivement une année-charnière, comme la fin d’un cycle. Elle scelle le sort des dernières utopies. Le monde prend une pelle et enterre à la hâte les cadavres encore fumants de nos illusions perdues. Après 1979, rien ne sera plus vraiment comme avant…

     

    Coincée à la fin d’une décennie qui paraît un peu creuse, durant laquelle les dirigeants politiques semblent manquer de charisme (le pâle Carter face au cowboy médiatique Reagan, VGE après De Gaulle et Pompidou), l’année 1979 n’attire décidément pas les flashes. Et pourtant… Que d’événements considérables ont eu lieu cette année-là, qui ont marqué la face du monde et dont on sent encore les conséquences aujourd’hui.

    Révolution iranienne, arrivée de Saddam Hussein au pouvoir en Irak, début de la Guerre d’Afghanistan qui mènera à la chute de l’URSS et à l’apparition du terrorisme islamiste, second choc pétrolier et crise économique mondiale, paix entre Israël et l’Egypte, fin des Khmers Rouges… Il n’est pas insensé de penser que 1979 a en réalité été l’année la plus importante de l’après-Seconde Guerre Mondiale.

    Au cinéma, un film va cristalliser les peurs de l’humanité face à un avenir bien incertain qui semble lui être promis : « Mad Max ». Dans un futur dystopique, l’essence est devenue une denrée rare et des hordes motorisées terrorisent la population sur les routes et dans les campagnes. L’état a créé une force spéciale, la MFP (Main Force Patrol), afin de tenter d’endiguer ce phénomène. Max est policier au sein de la MFP. Avec son ami et collègue Goose, ainsi que quelques autres, il tente de faire respecter la loi dans un monde en proie au chaos.

    Un dangereux criminel s’évade d’une prison et tue un policier avant de lui voler son véhicule. Le Nightrider met en échec ses poursuivants avant d’être pris en chasse par Max, au volant de son Interceptor. S’ensuit une course poursuite effrénée qui se terminera par la mort du criminel. Quelques jours plus tard, une bande de motards arrive pour venger le Nightrider. Ils vont s’en prendre aux amis et à la famille de Max, et dès lors ce dernier va prendre la route et les armes afin de rendre la justice.

    « Mad Max », réalisé par George Miller en 1979, se positionne à la croisée de deux genres très en vogue aux USA dans les années 70 et 80 : le « Road Movie » et le « Vigilante Flick ». L’un pour son message de liberté et l’autre pour l’exorcisation des pulsions meurtrières d’une nation au bord du gouffre. Si « Mad Max » s’inspire de ses illustres prédécesseurs, comme « Easy Rider » (1969), c’est surtout au « Vanishing Point » (1971) de Richard C. Sarafian que le film de Miller emprunte le plus.

    Mais si Kowalski, le héros de « Vanishing Point », est un hors-la-loi épris de liberté face à une autorité toujours plus restrictive, le héros de « Mad Max » est de l’autre côté de la barrière : un policier face à une horde sauvage motorisée. Fini le temps des gentils motards tourmentés, tels Marlon Brando dans « L‘Equipée Sauvage » (de László Benedek en 1953)… Non, les criminels de « Mad Max » sont quant à eux de véritables tueurs, violant, assassinant et pillant tout sur leur passage.

    George Miller réalise donc le pendant négatif du film de Sarafian, avec un héros policier, mais surtout, il enfonce le clou avec une mise en scène totalement folle. Car « Mad Max » est filmé au ras de la route et au plus près des véhicules, monstres de puissance, dans des scènes d’action spectaculaires se terminant le plus souvent par des cascades éblouissantes.

    Si la route est le personnage principal du film, le policier incarné par Mel Gibson va devenir peu à peu (aux yeux du public) ce qu’il ne souhaitait surtout pas, à savoir un héros, vengeur et implacable. C’est là que le film de Miller rejoint en partie le genre « Vigilante Flick », popularisé à partir de 1974 avec « Un Justicier dans la Ville » interprété par Charles Bronson, et quelques années plus tard dans le film de John Flynn, « Rolling Thunder » (1977). Une fois la frontière passée, Max n’aura plus qu’un seul compagnon : la route.

    Les désillusions politiques dans le monde ont toujours amené le cinéma à se renouveler, à aller plus loin. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les années 70 ont été la décennie la plus riche en terme de création cinématographique (pour l’essentiel aux Etats-Unis). La guerre du Vietnam, les trahisons des chefs d’état (Nixon en tête), les crises pétrolières… Le bouleversement arrive avec des films comme « La Dernière Maison sur la Gauche » (1972), « L’Exorciste » (1973), « Massacre à la Tronçonneuse » (1974), « Taxi Driver » (1975), « Apocalypse Now » (1979) et bien sûr « Mad Max ».

    Les metteurs en scène innovent et repoussent sans cesse les limites, pour accoucher d’oeuvres violentes et radicales s’attirant souvent les foudres de la censure, notamment en France. Pendant presque dix ans, certains films resteront ainsi invisibles en dehors de certains festivals, et encore étaient-ils le plus souvent projetés avec des copies tronquées. L’exemple le plus flagrant reste le film de Tobe Hooper, « Massacre à la Tronçonneuse », qui n’arrivera sur nos écrans qu’en 1982, tout comme « Mad Max ». En effet, le film de George Miller, interdit pendant trois ans dans l’hexagone, n’obtient son visa qu’en 1982. Il sortira donc sur les écrans la même année que sa suite « Mad Max 2 »…

     

    [youtube id= »caHnaRq8Qlg » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Sources : unidivers.fr / Wikipedia

     

     

     

  • Amelie Lens, Belle et Rebelle

     

     

    Amelie Lens est une DJ et productrice de musique électronique belge. Ancienne mannequin, notre belle née à Vilvoorde en 1990 n’a pas perdu de temps pour se faire un nom et devenir en quelques années une icône de la scène Techno actuelle. Respectée par ses pairs et applaudie aux quatre coins du monde pour ses DJ sets puissants et durs, la jeune flamande n’en est pourtant qu’au début de sa carrière, qui promet déjà d’être tout bonnement colossale.

     

    Physique androgyne, visage aux traits angéliques, silhouette longiligne, Amelie Lens interpelle. Et au premier abord, on s’attend effectivement plus à trouver la jolie brune sur un podium de mode que derrière les platines. Mais dès la première écoute de ses sets, nous comprenons rapidement que la DJ n’est pas là que pour le décor, tant elle envoie une techno brute, puissante, acide et qui déménage vraiment.

    Amelie Lens incarne cette nouvelle scène féminine underground, à l’instar des Charlotte de Witte, Justine Perry ou encore Deborah de Luca. Elle offre un son authentique, brut, cru, qui démonte tous les clichés en emportant son public dans un monde parallèle qui le déconnecte de toute réalité. C’est une musique hors du temps, on perd la notion d’espace, on est centré sur le moment même. C’est probablement pour toutes ces raisons que les tracks d’Amelie nous embarquent à ce point.

    Il y a là une dimension presque ésotérique. Elle fait voyager ses fans entre basses lourdes, mélodies qui encerclent le tempo et qui n’ont de cesse que de jouer aux montagnes russes. Il se produit alors quelque chose d’impalpable et d’indéfinissable avec sa musique, dont on ressent les effets sur le corps comme sur les battements du coeur, et qui vous laisse le souvenir d’un voyage qui aurait suspendu le temps.

     

    La trajectoire fulgurante d’Amelie Lens

    Née le 31 mai 1990 à Vilvoorde en Belgique, Amelie Lens ressent très tôt une véritable passion pour la musique électronique. Mais c’est à l’âge de 15 ans que la jeune mannequin découvre la Techno, lors d’un set au Festival de Dour, un moment très fort qui va la destiner à un avenir bien différent de celui qui lui était promis. La musique va désormais devenir sa raison d’être. Depuis cette révélation, Amelie Lens n’a eu de cesse que de se bâtir une notoriété internationale significative, la propulsant en quelques années d’un relatif anonymat au statut de DJ et producteur qu’on s’arrache partout dans le monde. Elle a de surcroit fondé en 2018 sa propre marque, son empreinte : Lenske Records.

    Depuis la sortie de son premier EP en février 2016, Amelie Lens prend donc d’assaut la scène ; « Exhale » y devient sa signature, le titre incontournable qui marque véritablement son ascension irrésistible dans le cercle très fermé des plus grands DJ internationaux. Le morceau « Exhale », tiré de cet EP éponyme sorti à l’époque sur Lyase Recordings, est devenu un classique que l’on peut entendre dans tous les clubs dédiés à la Techno, et ce titre démontre l’ingéniosité et la grande créativité de la petite Belge qui monte. On y retrouve une harmonie, une force, et Amelie Lens capte à merveille notre ouïe puis notre coeur…

    Son track « Exhale » devient ainsi le titre phare du circuit européen en 2016. Il est applaudi par tous les vétérans les plus respectés de cette scène Techno, parmi lesquels le producteur américain Maceo Plex, et retient l’attention d’artistes de renom tels que Pan Pot, qui la signent sur leur label Second State. Amelie Lens effectue alors de nombreuses tournées en Europe, en Amérique du Nord, avec des prestations remarquées à La Plage du Glazart pour Cercle en 2017 ou encore au festival Awakenings aux Pays-Bas en 2018. Elle a fait ses débuts à Chicago en 2019 et continue ses tournées en Amérique du Sud et en Asie.

    Ecoutez « Exhale » de Amelie Lens, extrait du EP éponyme « Exhale » sorti sur Lyase Recordings en 2016.

     

    [youtube id= »EcyLmevUUXQ » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Dès 2015, Amelie Lens commence à poster ses premiers mix sur Soundcloud. Elle sort ainsi deux podcasts intitulés « Amelie Lens Podcast 1 »  suivi un an plus tard du numéro 2.

     

     

     

    Après le succès de son premier EP « Exhale » chez Lyase Recordings en 2016, la productrice enfonce le clou. Elle rejoint le label de Pan Pot, Second State (Berlin), et se retrouve aux côtés des Dj internationaux les plus talentueux, de Tassilo Ippenberger et Thomas Benedix qui forment le duo Pan Pot à la productrice anglaise Bec, en passant par Luigi Madonna, Roman Lindau ou encore Michael Klein. Elle sort alors son second EP en août 2016, intitulé « Let it Go ». Sur ce petit format composé de quatre titres, « Wild », « Linger On », « Let It Go » et « The Finest Hour », la productrice belge pose sa voix sur les morceaux et confirme son goût pour les sons acid et dark.

    Ecoutez le EP « Let it Go » sorti sur Second State, en 2016.

     

     

     

    Toujours en 2016, la jeune productrice retravaille le track original « Prophecy » du producteur italien Mathame. Le remix de Amelie Lens est une interprétation plus sombre et très dynamique créant une ambiance assez oppressante.

    Ecoutez « Prophecy » de Mathame, remixé par Amelie Lens, en 2016.

     

    [youtube id= »C75XPhg8WRg » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Second State s’avère être bien plus qu’une agence ou un label pour Amelie ; elle en a fait sa seconde famille. La jolie Belge célèbre la fin de l’année 2016 en signant le morceau « Paralyzed » qui apparaît sur la compilation « SUM » du label berlinois, aux côtés des artistes du rosters dont BEC, Frazier, Gellert, The Reason Y, Stephan Hinz et VONDA7 ou encore Clint Stewart. Le titre « Paralyzed » installe une atmosphère sombre et plutôt froide, notamment avec des effets acid dispersés sur toute la piste et une grosse reverb sur les vocals.

    Ecoutez « Paralyzed » de Amelie Lens, sorti sur la compilation « SUM » de Second State, en 2016.

     

    [youtube id= »FWM7YCNySoA » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Après une année riche en production et un début de carrière plus que prometteur, l’année 2017 s’annonce pour Amelie Lens toute aussi chargée. Elle signe un troisième EP nommé « Contradiction », toujours sur Second State. Cet EP démarre par son titre éponyme, avec une énorme grosse caisse. Des fragments de la voix luxuriante d’Amelie Lens introduisent une fièvre acidogène qui se fond dans une mélodie robuste et profondément énergique. Le second track « Drift » est similaire et prouve une fois de plus que l’approche minimaliste de la productrice est redoutable. Enfin, avec « Resonance », Lens propose la version la plus psychédélique de l’EP. Elle utilise un simple synthétiseur qu’elle module pour produire une atmosphère sombre de sons percutants et intenses.

    Ecoutez « Drift » de Amelie Lens, extrait du EP « Contradiction », sorti sur Second State, en 2017.

     

    [youtube id= »l-vSl7BuxGs » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Puis suit un quatrième EP sur le même label, intitulé « Stay With Me ». Proposant quatre tracks dont trois originaux « Follow », « Stay With Me » et « Winter » (en hommage à son chat blanc du même nom) et un Perc Remix de « Stay With Me », Amelie Lens affirme davantage son goût pour l’acid, notamment avec son titre principal « Stay With Me ».

    Ecoutez « Stay With Me » de Amelie Lens, extrait du EP éponyme sorti sur Second State, en 2017.

     

    [youtube id= »XIfiNzZ87JI » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Toujours en 2017, sur le label espagnol créé par Pig & Dan, Elevate, la productrice signe « Nel », son cinquième EP. Ce format court présente trois pistes, « Restless », « Nel » et « Force To Move ». Des morceaux hypnotisants aux nappes synthétiques sombres et menaçantes.

    Ecoutez « Nel » de Amelie Lens, extrait du EP éponyme, sorti sur Elevate, en 2017.

     

    [youtube id= »D5cFnt5umyc » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Pour clôturer cette année 2017, Amelie Lens cosigne avec son compatriote Farrago le EP « Weight Of The Land » sorti sur le label berlinois Arts. Cet opus compile trois tracks originaux dont « Weight Of The Land », « Purge » et « Cycling The Sun », accompagnés d’un remix du track principal par François X. Très bien accueilli par les critiques, ce maxi nous distille une techno moderne, minimaliste et élégante.

    Ecoutez « Weight Of The Land » de Amelie Lens & Farrago, extrait du EP éponyme, sorti sur Arts, en 2017.

     

    [youtube id= »XyJhHe7CVIs » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    L’année 2017 s’achève, la notoriété d’Amelie Lens est au plus haut. Entre deux sessions de studio, elle s’est produite dans le monde entier. L’année 2018 est déjà là et s’annonce encore comme une année importante pour l’artiste belge. Elle signe un titre original intitulé « Render » et remixe le morceau « Fenix » de Regal, sortis tous les deux sur le label espagnol Involve Records.

    Ecoutez « Render » de Amelie Lens sorti sur Involve Records, en 2018.

     

    [youtube id= »cyjLmMCLI8Y » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Cette même année, âgée de 28 ans, la jeune flamande crée son propre label Lenske Records, qui compte déjà dans ses rangs de talentueux artistes tels que Farrago, Milo Spykers et Airod. Le troisième EP de Lenske, c’est Amelie qui le signe. « Basiel » (en référence au nom de son filleul) compte trois pistes : « Never The Same », « Energize » et « Basiel ».

    Ecoutez « Basiel » de Amelie Lens, extrait de son EP éponyme sorti sur Lenske, en 2018

     

     

     

    Après de nombreux EP signés sur son nouveau label Lenske et le succès de ses premières soirées Exhale à Londres, Amsterdam, Paris et Madrid, Amelie Lens trouve tout de même le temps de remixer le track mythique de Adam Beyer « Teach Me ». Elle propose deux relectures du morceau original : la première techno, puissante, comme elle sait si bien le faire ainsi qu’une seconde plus acid, dans laquelle l’artiste utilise sa voix en boucle pour distiller une énergie folle dans la première moitié du track, avant que des percussions diablement efficaces ne prennent le contrôle et poussent l’atmosphère du morceau dans des contrées plus sombres et menaçantes.

    Ecoutez « Teach Me » de Adam Beyer remixé par Amelie Lens, paru sur Drumcode, 2018

     

     

     

    En 2019, Amelie Lens signe un nouvel EP chez Second State intitulé « Hypnotized ». Elle y présente deux tracks puissants, « Hypnotized » et « Access », ainsi qu’un remix du duo belge Joyhauser.

    Ecouter « Hypnotized » de Amelie Lens, extrait du EP éponyme, sorti sur Second State en 2019.

     

    [youtube id= »QW5mv0l6s0Q » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Lenske, la griffe d’Amelie Lens

    En 2018, la jeune DJ commence gentiment mais sûrement à intégrer le cercle très fermé des DJ et producteurs à la renommée internationale et elle décide de lancer son propre label, Lenske Records. Cette empreinte, la jeune belge la veut sous le signe d’une techno pure et dure et invite Farrago à co-signer le premier EP du label, « Risin’ » publié en juin 2018. Un second EP, « Infinite », sort en septembre et c’est Milo Spykers, le jeune espoir belge, qui nous offre quatre titres techno d’une rare puissance. Le troisième EP, « Basiel », est signé par la boss en personne. Puis suit le quatrième EP en février 2019, « Voltage », qui met en lumière le travail du parisien Airod. Deux autres maxis lui ont déjà succédé cette année, « Observable 93 » toujours de Milo Spykers et « Neontrance » de Farrago.

     

    Exhale : l’évènement techno mondial incontournable by Amelie Lens

    Exhale, avant d’être le doux nom des soirées techno parmi les plus courues du monde, reprend le nom du premier EP de la belle Amelie, sorti chez Lyase Recordings deux ans plus tôt. Le lancement des fêtes d’Amelie a donc lieu à Fabric London en octobre 2018, avec des invités de choix, parmi lesquels Slam, Matrixxman, Kobosil, Cleric et Farrago. Les évènements s’enchaînent en famille avec Regal, Mylo Spykers et à Paris avec Fjaak, BEC et Farrago. La fin de l’année 2018 est marquée par sa fête à Fabrik Madrid avec Pan Pot.

     

    Amelie Lens, avant…

    Amelie Lens a commencé sa carrière en tant que mannequin dès l’âge de 15 ans. Elle a vécu dans les grandes capitales européennes de la mode, entre Londres, Milan, Paris et Athènes et a travaillé pour les plus grandes marques, telles que Jean-Paul Gaultier, Levi’s, H&M ou Maison Martin Margiela (à lire l’interview d’Amelie Lens pour le magazine : Guido.be).

     

     

     

    Depuis qu’elle est DJ, Amelie voyage désormais aux quatre coins du globe et libère sur scène une énergie débordante unique. Elle peut enchaîner trois gigs dans la nuit, notamment pour les soirées exceptionnelles comme le nouvel an. Très proche de sa grand mère, la jeune artiste n’hésite pas à l’emmener avec elle et à lui faire découvrir sa vie de DJ dans les capitales où elle se produit.

    Sur son compte Instagram @amelie_lens, elle partage sa vie trépidante de DJ en publiant de nombreuses stories on stage, ses photos lifestyle et celles de ses chats. Pour leur prouver son amour, elle a créé un compte Instagram officiel intitulé @ameliescathouse. Mettant à l’honneur Winter, Morris et Franck, les petites boules de poil posent sur ses machines, avec ou sans leur maîtresse.

     

    Les DJ sets de Amelie Lens à écouter

    Amelie Lens est résidente au Labyrinth Club, à Hasselt. C’est dans ce club qu’elle livre ses fameux sets « All Night Long » durant lesquels elle enchaîne des bombes techno pendant plus de huit heures.

     

    [youtube id= »4ollgP4iCm0″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Son live pour Cercle à Paris, en juin 2017, comptabilise à ce jour plus de 7,7 millions de vues. Ce DJ Set reflète parfaitement son style techno, acid et dark.

     

    [youtube id= »1q-1Bpy168g » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    En 2019, la DJ belge remet le couvert en jouant à nouveau pour Cercle dans un cadre exceptionnel, l’Atonium à Bruxelles. Un set mémorable et grandiose sous le signe de la techno.

     

    [youtube id= »GJkuTx1DQzg » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Sources : Wodj Mag / Trax Mag / MixMag

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Amelie Lens Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Amelie Lens Discogs

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Amelie Lens YouTube

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Amelie Lens SoundCloud

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Amelie Lens Facebook

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Amelie Lens Twitter

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Amelie Lens Instagram

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Amelie Lens Resident Advisor