Auteur/autrice : Instant-Chris

  • Ines de la Fressange : « Si la mode n’est pas un art, Azzedine Alaïa était un artiste »

     

     

    Ines de la Fressange, qui a défilé plusieurs fois pour Azzedine Alaïa, se souvient du couturier, décédé ce samedi 18 novembre à l’âge de 77 ans.

     

    « Jeune mannequin, je me souviens de ce petit bonhomme dans les coulisses effervescentes des défilés Thierry Mugler, arrivant les bras chargés de manteaux qu’il venait de terminer ; toutes les filles semblaient le connaître, criaient son prénom, l’embrassaient et plaisantaient avec lui : Azzedine ! Azzedine ! Avant d’apprendre que cette petite silhouette noire embellissait les femmes, j’ai vu d’abord comme elles l’aimaient.

    Plus tard, inconnu du grand public mais ami et complice d’Arletty, nous allions, nous les mannequins, rue de Bellechasse dans le petit appartement d’Azzedine où il habitait, mais où se trouvait aussi son bureau et son atelier, afin de faire les essayages pour son petit défilé qui se passait dans ce même lieu. Azzedine savait coudre, couper, draper, mais cet extrême professionnalisme était toujours ponctué d’humour, d’éclats de rire, d’histoires, de souvenirs racontés, de blagues, de coup de rouge, de bons petits plats.

    Il aimait les femmes, il en avait connu beaucoup, de toutes sortes de milieux et aimait, entre autres, se souvenir de cette petite employée de maison qu’il avait relookée avec juste un petit pull col en V et une épingle à nourrice, mais aussi de ces grandes bourgeoises des années 60.

    Il n’avait pas de sous pour nous payer à l’époque, nous le savions mais pour lui, évidemment, on défilait gratuitement. En revanche, comme il était un gentilhomme, il nous offrait une robe : une façon de remercier mais lorsqu’il disait « cela me fait plaisir », on sentait la sincérité. A l’époque ses vêtements étaient sur commande et sur mesure, j’ai donc choisi une robe et nous étions convenus d’un premier essayage. Pas de premier d’atelier, Azzedine se chargeait de tout.

    Là, devant le miroir, enfilant cette robe de jersey qui était un body avec deux pans qui se drapaient en se croisant derrière, je me suis redressée, cambrée, j’ai mis mes épaules en arrière et, je dois le confier, je me suis… admirée. Azzedine était derrière moi et j’ai vu ce petit sourire espiègle ; il avait compris cette seconde de satisfaction narcissique, constaté une soudaine féminité, apprécié le changement soudain d’attitude, son petit tour de magie avait fonctionné. Voilà ce qu’il aimait, trouver la petite bonne femme en vous grâce à sa robe et faire sortir cette féminité coquine, glamour et si parisienne.

     

    Si la mode n’est pas un art, Azzedine était un artiste, il avait son monde, ses goûts, son panthéon de femmes qu’il admirait et très vite, il a refusé ce système qui ne lui convenait pas.

     

    Avec sagesse, Azzedine a compris que ce qu’il aimait était son travail, sa liberté, ses amis, ses chiens, Paris, le talent, la qualité, l’excellence. L’argent ou même les honneurs, il n’en avait que faire et très poliment il envoyait promener les cons. Pas étonnant que sa grande amie ait été Arletty : lui le Tunisien avait cet esprit gavroche, la gouaille et l’humour d’un titi parisien.

    Aujourd’hui, il laisse de nombreux amis avec un immense chagrin : Tina Turner, Naomi Campbell, Gilles Bensimon, Leila Menchari, son amie de toujours, mais aussi toutes ces femmes dont les amoureux ignorants de la mode aimaient lorsque leur femme étaient habillée en Alaïa.

    Il part et emporte avec lui un peu de l’esprit parisien, les souvenirs de la haute couture des années 60, un grand sac de frivolité et de joie de vivre, un manuel épais de connaissance de la couture et du tissu. Lui qui ne s’habillait que d’un petit costume chinois noir va devoir adopter le blanc pour ses ailes en papier de soie.

    Les enfants du paradis se regroupent : en leur racontant des histoires drôles, Azzedine doit déjà être en train de relooker les anges !

    Arrivederci Maestro !

    Ines. »

     

    Article par Marion Dupuis pour le Figaro Madame

     

     

  • Intégrale Henri-Georges Clouzot au Louxor

     

     

    Ne ratez sous aucun prétexte l’Intégrale Henri-Georges Clouzot au Louxor, du 8 au 21 novembre 2017.

     

    A l’occasion des 110ème et 40ème anniversaires, respectivement de sa naissance à Niort (en 1907) et de sa mort à Paris (en 1977), l’année 2017 est donc marquée sous le sceau d’un des monstres sacrés du cinéma français : Henri-Georges Clouzot.

    Parmi ces célébrations, hommages et divers événements, vous pouvez revenir sur l’oeuvre du cinéaste, dans le cadre mythique du cinéma le Louxor, qui diffuse du 8 au 21 novembre l’Intégrale des films d’Henri-Georges Clouzot.

    ✓ L’assassin habite au 21 (1942)
    ✓ Le corbeau (1943)
    ✓ Quai des Orfèvres (1947)
    ✓ Manon (1948)
    ✓ Retour à la vie ( 1949 – film à sketches)
    ✓ Miquette et sa mère (1949)
    ✓ Le salaire de la peur (1952)
    ✓ Les diaboliques (1954)
    ✓ Le mystère Picasso (1956) + Brasil (1950)
    ✓ Les espions (1957)
    ✓ La vérité (1960)
    ✓ La prisonnière (1968)

    + L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea (2009)

     

    Pour le programme, c’est ici !

     

    Louxor – Palais du Cinéma
    170 boulevard Magenta, 75010 Paris

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Henri-Georges Clouzot Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Intégrale Henri-Georges Clouzot Facebook

     

     

  • L’Enfer by Henri-Georges Clouzot

     

     

    Silence, on tourne… En 1964, Henri-Georges Clouzot choisit Romy Schneider, 26 ans, et Serge Reggiani, 42 ans, pour être les vedettes de « L’Enfer ».

     

    Un projet énigmatique et insolite, un budget illimité, un film qui devait être un « événement » cinématographique à sa sortie. Mais après trois semaines de tournage, le drame… Le projet est interrompu, et les images que l’on disait « incroyables » ne seront jamais dévoilées.

    Ces images, oubliées depuis un demi-siècle, ont été retrouvées et elles sont plus époustouflantes que la légende l’avait prédit. Elles racontent un film unique, la folie et la jalousie filmées en caméra subjective, l’histoire d’un tournage maudit et celle d’Henri-Georges Clouzot qui avait laissé libre cours à son génie de cinéaste. Jamais Romy n’a été aussi belle et hypnotique. Jamais un auteur n’aura été aussi proche et fusionnel avec le héros qu’il a inventé.

    En 2009, Serge Bromberg et Ruxandra Medrea réussissent avec « L’Enfer de Henri-Georges Clouzot » une recomposition totale de l’oeuvre disparue, créant un nouveau film qui raconte l’histoire de ce naufrage magnifique et qui permet au projet d’exister enfin…

     

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  • IFAW + NRDC = Sonic Sea

     

     

    L’IFAW présentera, du 16 au 19 novembre 2017, à Montier-en-Der, sa campagne sur la conservation marine en France, dans le cadre du 21ème Festival International de la Photo Animalière et de Nature. Une exposition photo et de nombreuses animations illustreront les différentes menaces auxquelles les mammifères marins font face, en particulier la pollution sonore sous-marine et les collisions avec les bateaux.

     

    Lors du festival, vous pourrez également découvrir « Sonic Sea », le documentaire de l’IFAW (International Fund for Animal Welfare) et du NRDC (Natural Resources Defense Council), qui immerge les spectateurs dans une symphonie de sons naturels dont les baleines, les dauphins et les autres animaux marins dépendent pour survivre. Mais depuis une centaine d’années, cette harmonie s’est vue être bouleversée par l’arrivée fracassante d’une cacophonie provoquée par l’homme.

    Ce documentaire, récemment récompensé par l’Emmy Award du meilleur film documentaire sur la nature, propose des solutions et offre l’espoir de retrouver un jour un océan calme, tout en soulignant que l’avenir de l’homme repose sur celui de l’océan.

    Les séances de projection auront lieu le jeudi 16 novembre à 17h00 et le samedi 18 novembre à 14h00 à l’Auditorium de la Halle au Blé.

     

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    Le Festival International de la Photo Animalière et de Nature se déroule à Montier-en-Der (Haute-Marne), près de Troyes. Le billet « Journée » est à 16€ et l’entrée est gratuite pour les moins de 14 ans. Venez nous rejoindre sur notre stand situé dans l’allée 5 sous le Chapiteau.

    Vous ne disposez d’aucune disponibilité pour vous rendre au festival ? Passez tout de même à l’action et contribuez au succès de cette initiative :

    ✓ En programmant l’exposition photo ou la projection de « Sonic Sea » dans votre commune ou dans votre entreprise. Pour cela, vous pouvez contacter Romina Sanfourche à l’adresse suivante : rsanfourche@ifaw.org

    ✓ En invitant vos amis, vos proches, vos collègues à se rendre au festival, ainsi vous leur ferez prendre conscience des menaces qui pèsent sur les mammifères marins.

     

    Merci de votre soutien,
    Azzedine
    Céline Sissler-Bienvenu

    Directrice France et Afrique francophone

     

     

     

  • Marias Callas : Portrait de la cantatrice absolue

     

     

    Un chant d’une intensité dramatique inouïe, un magnétisme irrésistible. Disparue il y a tout juste 40 ans, Maria Callas a révolutionné la scène lyrique. Portrait de la cantatrice absolue…

     

    Même si elle mourut à 53 ans seulement (à Paris, le 15 septembre 1977), Maria Callas changea définitivement la face de l’opéra pour les générations à venir, et sa légende n’a jamais faibli. Elle reste la chanteuse-actrice suprême, LA diva et une icône glamour, dont la vie privée fut souvent aussi dramatique que les héroïnes qu’elle incarna sur scène.

    À l’occasion de cet anniversaire sort un luxueux coffret de 42 CD live et 3 Blu-Ray comprenant vingt opéras captés sur scène, dont douze jamais enregistrés en studio, mais aussi une foultitude de rééditions, documentaires et expositions diverses (à la Seine Musicale notamment, à partir du 16 septembre 2017).

    Née Sofia Cecilia Anna Maria Kaloyeropoulos, elle débute sa carrière à 17 ans, après avoir suivi des cours de piano et de chant au Conservatoire National d’Athènes (elle est d’origine grecque).

    De tessiture soprano, son timbre de voix exceptionnel la projette au-devant de la scène lyrique de l’époque. La Callas se produira ainsi sur les plus grandes scènes du monde (Le Metropolitan à New York, Covent Garden à Londres, La Scala à Milan, Venise, l’Opéra de Rome, Buenos Aires, Mexico, Paris).

    Voici un extrait du « Barbier de Séville » sur la scène de l’Opéra de Paris en 1958.

     

    Maria Callas : « Una voce poco fa, air de Rosine » (Le Barbier de Séville de Rossini)

     

    L’art de La Callas, c’est aussi celui d’une tragédienne qui prend tous les risques et suscite une fièvre scénique incroyable. Elle joue véritablement ses personnages comme peut le faire un comédien au théâtre ou au cinéma.

     

    Regardez cet extrait de la « Tosca » de Puccini au Royal Opera House de Covent Garden en 1964. Dans l’un des plus intenses moments de l’opéra moderne, selon les spécialistes, la cantatrice incarne dans sa chair, sur scène, les sentiments et les émotions de son personnage, Floria Tosca, héroïne dramatique allant jusqu’à commettre un meurtre pour tenter de sauver son amant.

     

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    Callas quitte finalement la scène en 1965 et s’exprime enfin. Elle n’hésite pas à avouer que la première fois qu’elle s’est entendue, elle n’avait pu retenir ses larmes, tant son timbre lui avait paru laid, ingrat. Elle s’exprime ici au micro de Bernard Gavauty sur sa carrière, ses doutes, son art.

     

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  • Les Portraits Princiers de Rubens au Musée du Luxembourg

     

     

    Les plus grands portraits princiers composés par Rubens sont exposés au Musée du Luxembourg à Paris jusqu’au 14 janvier 2018.

     

    Apprenti du Titien, Pierre Paul Rubens devient au XVIIème siècle l’un des peintres les plus demandés par les cours européennes. Les modèles de cet artiste baroque flamand, né en 1577 et mort en 1640, sont aussi bien Charles Quint que Philippe IV ou encore l’Archiduc Ferdinand de Hongrie. Rubens fut donc le peintre des rois, un golden boy à la cour des princes d’Europe. Tant la Reine de France, Marie de Médicis, que son fils Louis XIII se sont battus pour se faire brosser le portrait dans son atelier.

    Rubens, c’est l’histoire d’une success story qui commence à Anvers, là où grandit le petit Pierre Paul. Une exposition consacrée à ses portraits princiers vient de s’ouvrir au Musée du Luxembourg. Alors, comment ce fils de juriste né en 1577 est-il devenu en quelques années le peintre le plus couru d’Europe ? Réponse avec Nadeije Laneyrie-Dagen, historienne de l’art, et Philippe Forest, auteur de l’essai « Rien que Rubens » (Editions Rmn).

     

    « Il part de rien, sinon de pas grand chose, et parvient à s’imposer par la seule force de son talent, de sa culture et de son énergie. » (Philippe Forest)

     

    « Rubens ne sait pas où il va faire carrière, où il veut faire carrière… Les Pays-Bas du Sud viennent en effet de traverser une véritable tourmente, politique, religieuse, militaire, et les peintres ont eu beaucoup de mal à exercer leur art durant cette période. Rubens n’est donc pas tout à fait sûr qu’il pourra faire carrière chez lui, en Flandre. » (Nadeije Laneyrie-Dagen)

     

    Rubens tente alors sa chance en Italie. Il est appelé à la cour du Duc de Gonzague à Mantoue. Il n’a que vingt ans. Tel une sorte de globe-trotter, Rubens passe de cour en cour, et va peu à peu se faire connaître des puissants.

     

    « Pour Rubens, dès lors, tout change. Il faut imaginer une sorte de cannibale de la peinture, qui avale les collections et les toiles, et qui regarde le monde avec un appétit, une curiosité, une gourmandise extrême. Ce long séjour en Italie, entrecoupé de quelques intermèdes plus courts en Espagne, va ainsi nourrir sa peinture. » (Nadeije Laneyrie-Dagen)

     

    « Le portrait l’ennuie, mais en même temps, Rubens a aussi été page lorsqu’il était plus jeune, aux Pays-Bas. Il connaît bien la cour et ses rites, presque de naissance. Son père a servi un prince. Il comprend ainsi intuitivement ce que veulent les princes. Il va donc mêler l’art du portrait d’apparat, avec ces costumes et ces poses grandioses, à la chair de l’homme. » (Nadeije Laneyrie-Dagen)

     

    « Rubens était de très bonne compagnie. C’était quelqu’un de fiable et d’accessible. Rubens, tout en peignant, recevait des visiteurs et en même temps, se faisait lire des textes antiques, en latin. Il était capable de faire plusieurs choses à la fois. Cela montre aussi qu’à l’époque, la culture et l’érudition sont nécessaires à un peintre pour réussir. » (Philippe Forest)

     

    Tout au long de sa vie, Rubens a produit près de 3000 oeuvres. C’est absolument colossal… Ainsi, dès son retour à Anvers en 1609, il ouvre un atelier à la productivité redoutable. Cet atelier travaille pour lui, et répond sans cesse aux nombreuses commandes qui affluent de toute part, passées par les puissants, les princes et les rois, voire même par l’église.

     

    « Rubens, très vite, a ainsi conçu sa pratique de la peinture comme un exercice collectif, et tel un redoutable homme d’affaire, s’est entouré d’assistants qui ne sont pas pour autant des débutants. C’est un homme qui mesure ses propres efforts, selon la nature de la commande. Si le modèle est Marie de Médicis, il la peint lui-même, seul. En revanche, il confie à ses collaborateurs les commandes passées par des personnalités de moindre rang, ainsi que des répliques ou des variations à partir de ses propres toiles. » (Nadeije Laneyrie-Dagen)

     

    Sa ville d’origine, Anvers, est l’un des grands centres du commerce de l’époque. Et son sens du commerce, Rubens le pousse jusque dans sa volonté de diffuser ses oeuvres à grande échelle. Il fait en sorte que ses oeuvres puissent voyager, sous toutes formes de support. Autant il est compliqué de faire voyager de grands tableaux sur support bois, autant il est plus aisé de transporter des toiles que l’on peut rouler. Il peint donc beaucoup d’huiles sur toile, ou encore des gravures qui peuvent être expédiées dans des livres ou sur page libre jusque dans le nouveau monde.

    Ambitieux, Rubens est bien plus qu’un peintre. En effet, il se voit aussi confier des missions diplomatiques à travers l’Europe. Autant de qualités qui transparaissent d’ailleurs de son autoportrait, à la une de l’article… Un portrait remarquable, non seulement par le fait qu’il représente un bel homme, un homme qui se sait beau ou qui sait se peindre beau… Un homme plein de vitalité, qui se représente en blond-roux, avec des lèvres pulpeuses et très rouges, et qui se montre sous son plus beau profil. Un homme qui connaît sa valeur, et qui sait l’afficher, sans pour autant en faire ostentation.

    A découvrir aussi le magnifique documentaire, « Rubens, peindre l’Europe » réalisé par Jacques Loeuille pour France Télévisions.

    Rubens, ou l’histoire d’une réussite flamboyante…

     

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    « Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse,
    Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer,
    Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse,
    Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer. »

    Baudelaire, « Les Phares », dans les Fleurs du Mal

     

    « Rubens fait vraiment sur moi une forte impression. Je trouve ses dessins colossalement bons, je parle des dessins de têtes et de mains. Par exemple, je suis tout à fait séduit par sa façon de dessiner un visage à coups de pinceau, avec des traits d’un rouge pur, ou dans les mains, de modeler les doigts, par des traits analogues, avec son pinceau 46. »

    Lettre 459 de Vincent van Gogh à son frère Théo (1885)

     

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    Rubens fut donc, sans doute un peu malgré lui, un immense portraitiste de cour. S’il se voulait d’abord peintre de grands sujets historiques, il excella dans le domaine du portrait d’apparat, visitant les plus brillantes cours d’Europe. Prisé pour son érudition et sa conversation, il joua aussi un rôle diplomatique important, jouissant d’une position sociale sans égale chez les artistes de son temps. Autour des portraits de Philippe IV, Louis XIII ou encore Marie de Médicis réalisés par Rubens et par quelques célèbres contemporains (Pourbus, Champaigne, Velázquez, Van Dyck…), l’exposition plonge le visiteur dans une ambiance palatiale au cœur des intrigues diplomatiques du XVIIe siècle.

    Commissariat : Dominique Jacquot, conservateur en chef du musée des Beaux-Arts de Strasbourg, avec la collaboration d’Alexis Merle du Bourg, historien de l’art, conseiller scientifique auprès du commissaire

    Scénographie : Véronique Dolfus

     

     

     

     

     

  • Rétrospective Irving Penn au Grand Palais, à partir du 21 septembre

     

     

    Irving Penn est mondialement connu pour ses portraits de personnalités et ses photos de mode réalisés pour le magazine Vogue. Le photographe américain, décédé en 2009, est à l’honneur au Grand Palais, à Paris, jusqu’au 29 janvier 2018. Pour cette rétrospective consacrée à l’artiste, 235 tirages ont été réunis, qui couvrent soixante-dix ans d’une carrière marquée par l’éclectisme.

     

    Si ses portraits ont fait le tour du monde, Irving Penn est aussi le photographe de sublimes natures mortes, de nus surprenants, ou de mégots de cigarette qu’il rend étonnement poétiques. L’exposition au Grand Palais montre ainsi toutes les facettes de son travail. Irving Penn, l’homme des portraits, photographie aussi bien les inconnus que les stars. Représentants des petits métiers parisiens, Indiens de Cuzco, femmes du Bénin ou personnalités en vue posent en studio, tous devant le même rideau acheté à Paris en 1950. C’est le cas notamment du jeune Yves Saint Laurent…

     

     

    « Yves Saint Laurent vient tout juste d’être désigné comme le successeur de Christian Dior à la tête de la maison Dior. C’est donc un inconnu dont on ne connait pas encore la personnalité. Irving Penn va saisir immédiatement, comme on le voit sur son portrait, à la fois cette fragilité physique et en même temps, dans ce regard, cette détermination qui est le signe d’un grand artiste qui a un programme en tête et qui va mettre en oeuvre ce programme. Il est d’ailleurs frappant de voir comment Penn se focalise sur le regard de ses personnages. » (Jérôme Neutre, Commissaire de l’exposition)

     

    Irving Penn, qui réalise la même année, en 1957, un incroyable portrait de Picasso, saisissant dans son seul oeil droit la vérité de l’artiste, explore l’âme, mais aussi les corps, avec sa série sur les nus réalisée en 1950 et demeurée inconnue jusqu’en 2002. Le photographe plasticien montre les corps, sans tabou.

     

     

    « Ces nus, il faut les imaginer comme des morceaux de corps féminins, très en chair, avec une « végétation pubienne » fournie, comme disait Irving Penn, ce qui dans l’Amérique puritaine de la fin des années 40, début des années 50, n’est pas du tout évident à montrer. Et le cadrage des corps sur ces clichés, qui nous font plus penser à des sculptures qu’à des photos de pin up… Avec un travail plastique extrêmement innovant, osé et radical, notamment en décolorant les photographies noir & blanc, de façon à rendre ces corps quasiment d’albâtre. On a l’impression de voir du marbre sculpté, dans la blancheur diaphane de ces corps. » (Jérôme Neutre, Commissaire de l’exposition)

     

    L’exposition qui est consacrée à Irving Penn au Grand Palais se referme avec la dernière photo prise par l’artiste en 2007 : une cafetière napolitaine, devenue œuvre d’art par la magie de son regard…

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] The Irving Penn Foundation

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Irving Penn au Grand Palais

     

     

     

  • Le chef d’oeuvre de Monet « Impression, soleil levant » de retour au Havre

     

     

    Le célèbre tableau de Claude Monet « Impression, Soleil Levant », qui n’était jamais revenu au Havre depuis sa création, a été exceptionnellement prêté au Musée d’art moderne de la ville pour une exposition organisée dans le cadre des festivités des 500 ans du Havre. Il est à découvrir ou redécouvrir jusqu’au 8 octobre au MuMa.

     

    « Le retour de cette oeuvre au Havre, c’était un rêve. Le cadeau est sublime et on l’apprécie à sa juste valeur. » (Annette Haudiquet, directrice du MuMa au Havre)

     

    La directrice du MuMa a ainsi pleinement conscience du caractère exceptionnel du retour au Havre de la célèbre toile de Claude Monet, « Impression, Soleil Levant ». Le Musée Marmottant Monet, propriétaire du tableau à partir duquel fut inventé le mot « Impressionnisme », a accepté de se séparer de son chef d’oeuvre durant un mois. Jusqu’au 08 octobre, on peut donc admirer cette vue du port du Havre, magnifiée par la lumière du matin, dans son environnement d’origine, ou presque… Le MuMa est en effet situé à trois-cents mètres de l’ancien hôtel de l’Amirauté, dans l’actuelle rue de Southampton, là où le tableau fut peint en 1872, et ses baies vitrées ouvrent sur l’avant-port et sur la mer.

     

    « Quand on l’a accroché, un rayon de soleil est apparu. Il y avait au même moment un grand bateau qui passait… On était là, dans le port du Havre, à l’extérieur du musée, et en même temps à l’intérieur du musée, devant cette oeuvre. Le tableau m’est apparu beaucoup plus rosé, encore plus poétique que le souvenir que je pouvais en avoir. » (Annette Haudiquet, directrice du MuMa au Havre)

     

    Autour d’« Impression Soleil Levant », merveilleusement éclairé par la lumière naturelle, une trentaine d’oeuvres ont été réunies, deux autres Monet, d’étonnantes photos de Gustave Le Gray, ainsi que vingt-six tableaux signés William Turner, Eugène Boudin, Felix Vallotton et Raoul Dufy. Ces oeuvres mettent en perspective la toile de Monet. Elles ont pour thème Le Havre et son port. La Tate Britain de Londres a ainsi prêté trois aquarelles de Turner.

     

    « Ces aquarelles de Turner sont vraiment les toutes premières représentations modernes du Havre. Elles figurent trois vues différentes du port : une vue avec la lune, une vue avec une impression de soleil levant, et une vue au soleil couchant. Ces oeuvres ont sûrement été une source d’inspiration majeure pour « Impression, Soleil Levant ». En effet, la découverte par Monet de l’oeuvre de Turner fut déterminante, puisque ce ne sont pas seulement ses aquarelles, mais aussi ses grandes peintures présentées à la National Galery, que Monet, en compagnie de Pissarro, ira découvrir à Londres en 1871. » (Annette Haudiquet, directrice du MuMa au Havre)

     

    Pour pouvoir admirer le chef d’œuvre de Monet au lever ou au coucher du soleil, le Musée d’art Moderne du Havre propose aux visiteurs des horaires étendus, de 7h30 du matin à 21h30. Il faut juste espérer que le soleil soit au rendez-vous…

     

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  • Cassettes : Back to Basics

     

     

    La page Pinterest du photographe Steve Vistaunet nous replonge dans la grande histoire de la musique, à l’âge d’or de la cassette audio.

     

    Alors certes, cet objet fait référence à une époque lointaine et révolue. Mais n’oublions pas que l’invention de la cassette audio, couramment désignée par l’allographe K7, fut en son temps une véritable révolution, en permettant non seulement de copier de la musique à la maison, sur un support plus pratique et moins encombrant que le disque vinyle, mais aussi de réaliser les premières compilations de morceaux provenant de sources diverses.

    La cassette audio conçue par Philips fait donc son apparition dans les foyers européens en 1963 et supplante rapidement le format américain, la cartouche de 4 ou 8 pistes. Elle connait un succès fulgurant, au point de devenir rapidement le standard d’enregistrement domestique, et d’accompagner la large diffusion des autoradios comme des baladeurs, jusqu’à l’invention du compact disc numérique en 1983.

    Remontons donc le temps avec délice pour redécouvrir l’art disparu de la tranche de boîtier de cassette illustrée, et parcourons la liste des groupes qui ont fait les années 80, des Stray Cats aux Ramones, en passant par Echo and The Bunnymen, The Cure, The Style Council, New Order, Joy Division, Bauhaus ou encore The Cramps…

    A noter qu’il existe aujourd’hui sur le marché des convertisseurs numériques de cassettes audio, pour les nostalgiques du bon vieux souffle analogique et des boutons PLAY, REC, REW ou FWD…

     

     

     

     

     

  • Nicolas Jaar : une longueur d’avance

     

     

    Après un Trianon et un Elysée Montmartre complets en quelques minutes en novembre 2016, Nicolas Jaar revient le 27 octobre 2017 à l’Olympia. Ce nouveau live promet encore une fois d’être sacrément hypnotique. La lenteur d’abord, pour faire entrer le public dans son univers minimaliste, puis la montée irréversible pour atteindre la transe. Nicolas Jaar prouve à chacune de ses  apparitions publiques qu’il a une longueur d’avance sur la plupart des artistes électroniques actuels.

     

    Producteur de musique électronique et DJ chilien vivant à New-York, fils du cinéaste Alfredo Jaar, Nicolas Jaar commence à se faire un nom sur la scène électronique internationale avec deux maxis sortis en 2010, « Marks & Angles » et « Time For Us ». Mais c’est en 2011 qu’il acquiert la reconnaissance de ses pairs avec son premier album, « Space Is Only Noise », devenu très rapidement incontournable. C’est à cette époque que Nicolas Jaar commence à collaborer en marge de sa carrière solo avec Dave Harrington, dans le cadre de leur duo Darksidedont le premier album « Psychic » constitue une autre facette du style musical de Nicolas Jaar, plus acoustique et expérimentale. S’en suit une série d’EP « Nymph II, III et IV » en 2015, jusqu’à la sortie de l’immense « Sirens » publié en septembre 2016 sur son propre label Other People.

    La musique de Nicolas Jaar, classée trop facilement dans le genre « House », est décrite par Mixmag comme « peuplée de transitions troublantes, d’objets sonores décalés, d’instants où une chaleur inattendue se diffuse », tandis que The Fader voit en son premier album une musique « profonde, luxuriante et longanime [où], dans un élan de séduction inconscient, les idées se dévoilent de manière charnelle ». Ses prestations live sont saluées par la critique en raison de la sensibilité qui en affleure, ce qui fait notamment dire aux Inrockuptibles qu’elles sont « de belles machines à dresser poils et chair de poule », quand Resident Advisor souligne que « Nicolas Jaar démontre qu’il n’y a pas besoin de faire sans cesse danser la foule pour rallier les fans — il met en évidence que la substance est aussi primordiale qu’une pointe de style ».

    Quant à l’artiste lui-même, il met souvent en avant son influence originelle, l’album « Thé au Harem d’Archimède » du producteur germano-chilien Villalobos sorti en 2004, ainsi que le « Drukqs » d’Aphex Twin paru en 2001. Mais plus généralement, dans la musique de Nicolas Jaar se croisent et s’entremêlent les influences du jazz, de la soul, de la musique traditionnelle chilienne, du cinéma, ou encore de « Bertolucci, Antonioni, Keith Jarrett, Pink Floyd, The Doors, New Order, Manzoni, Magritte… Sur Être, le morceau d’ouverture de mon premier album, Space Is Only Noise, c’est Serge Daney qui parle avec Godard. Il y a beaucoup de références à la culture française dans ma musique. Je suis allé au lycée français à New York et Santiago et ma mère est française, donc toute ma vie, j’ai été bercé par la culture française ».

     

    « Ma passion pour la musique m’amène à penser qu’elle est sacrée. Et il est primordial pour moi d’affirmer, dans une optique de création, qu’elle est sacrée… Mais en réalité, la musique est le bâtard de notre système économique. C’est toute la difficulté d’être musicien aujourd’hui. Comment faire de la musique pour quelqu’un dans un monde profane ? C’est là le point crucial »

     

    A noter aussi que les deux membres de Darkside distribuent via Soundcloud un album de remixes du « Random Access Memories » de Daft Punk, qu’ils ont intitulé « Random Access Memories Memories », tout simplement…

    En 2015, Nicolas Jaar signe la bande originale de Dheepan, le film de Jacques Audiard.

    A ne rater sous aucun prétexte…

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Nicolas Jaar Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] L’Olympia