Étiquette : Jean-Luc Godard

  • Le cinéma de Jacques Demy : du rose, du bleu, du jaune et du noir aussi…

     

     

    Ce qui peut rendre l’adoration de Jacques Demy plus perverse encore, c’est d’écouter éructer tous ses détracteurs qui ne supportent pas ses films. Et c’est avec un amusement narquois qu’on peut les entendre vociférer sur les chants, la musique de Michel Legrand. L’aversion totale de tous ceux qui exècrent en général les comédies musicales et plus particulièrement les films les plus emblématiques de celui qui fut l’époux d’Agnès Varda…

     

    On pense tout de suite à des couleurs pastels, des chansons désuètes et des situations doucereuses. Mais c’est en fait mal comprendre ce que Jacques Demy veut nous dire. Le fait de cette détestation résulte souvent d’une méconnaissance de son art, de ses œuvres et de ce qu’elles nous racontent en creux.

     

    « Mais qu’allons-nous faire de tant de bonheur, le montrer ou bien le taire ? »

    Passé l’aspect léger, coloré et primesautier des « Demoiselles de Rochefort », de « Peau d’âne » ou « Lola », il reste surtout cette gravité, une certaine mélancolie sourde, une amertume qui donne à ces films toutes leurs saveurs. « La Baie des Anges », « Model Shop », « Les Parapluies de Cherbourg » ou « Une Chambre en Ville » sont quant à eux ces autres films de Jacques Demy qui ne cherchent pas à cacher leur âpreté. Les personnages qui se croisent ou se manquent, les amants éconduits, les mélancoliques qui esquissent de fausses euphories, des joies tristes, sont souvent tous au bord de la rupture.

    Les personnages créés par Jacques Demy, ces marins casaniers, ces femmes volages et émancipées, ces rois amoureux de leur fille, ces fées-marraines manipulatrices ou ces hommes qui acceptent leurs échecs ou d’autres encore qui partent à la guerre, sont autant de facettes du monde, tel qu’il est et pas comme il devrait être. Personne n’est dupe…

    C’est pour cela que même si le réalisateur de « Lady Oscar » a pu parfois utiliser des codes hollywoodiens pour obtenir ces formes et ces tons acidulés, il n’en a pas pour autant oublié le fond de ce qu’il voulait souligner, en définitive. Autant de personnages en adéquation avec leur temps. Ces années 60 et 70 où l’on remettait en cause l’ordre établi, les conventions et les usages, où l’on se trouvait fort à l’étroit dans une société pré-mâchée.

    Jacques Demy est bien un réalisateur français qui a su, à sa manière et avec tact, nous parler des affres du monde et de la place de l’homme, parfois plus perdu-perdant que valeureux triomphant. Même si beaucoup perçoivent encore Jacques Demy comme un artiste mineur, avec ses films-véhicules à niaiseries, c’est qu’ils en ont justement mal interprété le code couleur. Ce rose, ce bleu, ce jaune ne montrent pas forcément que de la béatitude. Tout dans le cinéma du fidèle collaborateur de Michel Legrand se décline en subtiles volutes, mais aussi en quelques petites piques bien placées. De l’acupuncture pour notre bien, notre guérison ? Non, car on ne guérit jamais vraiment, comme si on ne le souhaitait pas, finalement. On se complaît même dans cet état…

     

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    Pas comme les autres…

    Si Jacques Demy a commencé à tourner des courts-métrages vers la fin des années 50, puis des films de long-métrage, dans le sillon de Truffaut, Chabrol ou Godard, il n’a cependant pas vraiment contribué à ce renouveau du cinéma français qu’a pu constituer la Nouvelle Vague, même s’il s’en est sans doute servi. Bien que la forme de ses premiers films soit assez classique, ce qui l’était en revanche moins, c’était ses personnages et leur devenir.

    Son épouse, Agnès Varda, elle aussi cinéaste, va utiliser La Nouvelle Vague à sa manière, dès 1962, avec le fabuleux et tellement moderne « Cléo de 5 à 7 », puis en 1965 avec « Le Bonheur ». Stylisé, peut-être, mais en étant tout de même très proche de cette vision du monde, dans laquelle les hommes et les femmes semblent toujours seuls, malgré ces foules qui les entourent.

    Jacques Demy, quant à lui, ne craint pas le romantisme exacerbé, les chansons exaltées et les histoires d’amour échevelées. Plus imprégné par le cinéma américain des années 30 à 50, pour ce qu’il exprime de fantasme et de rêve, que d’une certaine réalité crue mise en exergue dans le cinéma italien de l’époque, ou encore les interrogations politiques de ses confrères français, Demy va tisser, tout au long de sa filmographie, une variation sur des individus qui rêvent de partir. Tous ceux qui souhaitent le mouvement et ne plus être là… Partir comme ultime étape, comme ultime sens à leur vie qu’ils ne maîtrisent pas trop, mais imaginent toujours que tout sera forcément mieux ailleurs.

    En ayant été durablement marqué par des orfèvres, tels Stanley Donen, Mark Sandrich ou Vincente Minnelli, et cet âge d’or hollywoodien, lorsque la comédie musicale rayonnait en reine sur grand écran, Jacques Demy va tenter avec succès (un certain temps…) de malaxer ce cinéma flamboyant et techniquement imparable, tout en y instillant les réalités de ces années 60.

    Anouck Aimé, Jeanne Moreau, d’abord, prêtent leurs charmes surannés à cette quête, puis Deneuve, sa sœur Françoise Dorléac, Delphine Seyrig. Des femmes aussi fragiles que fortes, autant rêveuses qu’avec les pieds sur terre. Une dualité dont elles se servent toutes pour autant charmer, manigancer, que s’affranchir de règles séculaires et rouillées. Des femmes-enfants qui sont les égales des hommes. Des hommes qui, chez Demy, sont encore plus paumés quand ils ne sont pas tout simplement des éternels perdants.

    Le temps d’une parenthèse de quelques années aux Etats-Unis, Demy réalise « Model Shop ». Le projet ne pioche plus dans la Nouvelle Vague française que quelques formes, mais anticipe à sa manière le courant à venir que l’on appellera rétrospectivement le Nouvel Hollywood.

    Un film où on retrouve également une certaine Lola, le personnage d’Anouck Aimé dans l’oeuvre éponyme. On se souvient d’ailleurs que dans le film de 1961, Lola rêvait justement de partir en Amérique pour vivre ses rêves, et on la retrouve finalement strip-teaseuse, comme modèle que des anonymes viennent prendre en photo dans des cabines quelque peu sordides.

     

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    C’est donc cela aussi, le cinéma du réalisateur du « Bel Indifférent », une ironie cinglante et une mélancolie comme baume apaisant, mais qui ne peut guérir les plaies. Quelque chose de doux et qui sent bon, qui entretiendra au contraire notre nostalgie, comme s’il s’agissait « d’une  écharpe de blanche laine ». À noter aussi que dans les « Demoiselles de Rochefort » qui se situe dans le temps entre « Lola » et « Model Shop », on évoque à un moment donné un sordide fait divers, avec une malle en osier qui a été retrouvée, contenant le corps démembré d’une ancienne danseuse qui s’appelait Lola-Lola. Humour noir et encore lien direct. Parle-t-on de la même Lola ?

    La filmographie de Jacques Demy s’avère particulièrement hétérogène, dans laquelle des films se répondent en miroir, avec ces petites passerelles secrètes qui les unissent tous les uns aux autres ; un fil invisible qui maintient de manière fragile tout cet univers, cette cosmogonie. C’est pour cela que l’on s’y retrouve toujours, au détour d’une situation, d’un mot ou d’une chanson. Les rêves se chantent et la réalité s’articule autour de bavardages uniformes.

    Les âmes frêles, les amoureux de l’amour, les pessimistes joyeux et les humanistes déçus s’y retrouvent toujours. Et ceux qui se croisent dans les films de Demy ne sont pas optimistes mais plutôt idéalistes. Ils ne croient pas à l’hubris des conquérants et aux tours de Babel. En revanche, ils croient aux rencontres et aux hasards de la vie, aux détails et aux petits gestes.

     

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    En 1964, « Les Parapluies de Cherbourg », ce sublime mélodrame qui obtient la Palme d’or à Cannes et qui rencontre un immense succès en France et à travers le monde, est l’exacte synthèse du cinéma de Jacques Demy en devenir. Un chef d’œuvre qui s’est dressé naturellement. Un état de grâce, un équilibre parfait. Un miracle.

    Trois ans plus tard, Demy réalise « Les Demoiselles de Rochefort ». Sans doute plus abordable, dans sa facture plus riante et colorée, il n’en demeure pas moins que l’histoire comporte tout autant de personnages aux destinées semées d’obstacles et de désillusions. À la différence de son prédécesseur, ici, pour la plupart des protagonistes, les résolutions à leurs arcs narratifs seront comblés par l’amour et le succès.

    L’histoire, qui se déroule dans ce Rochefort solaire et magnifié, repeint pour l’occasion en couleurs pastels, est une sorte de convalescence, après la noirceur des « Parapluies de Cherbourg ». Le rétablissement est complet, entre chansons imparables et chorégraphies virevoltantes. Voir ainsi Catherine Deneuve, Danielle Darrieux, Françoise Dorléac, Michel Piccoli et Gene Kelly dans le même film, c’est comme se retrouver enfermé toute une nuit dans une pâtisserie ou un glacier. Le film est une pure merveille, un enchantement créé de toute pièce. Ce n’est plus un sentiment, une impression, mais une réalité tangible, palpable.

    Encore trois ans plus tard, c’est au tour du film « Peau d’âne » de venir tenter de réitérer l’exploit, en épousant cette fois-ci le mode du conte, à la manière d’une fantaisie anachronique et loufoque. Les chansons ciselées de Demy et Legrand sont parfaites, inoubliables, comme autant de tubes intimes, un peu honteux, que l’on chantonne encore aujourd’hui, tels des mantras bienfaiteurs. Ce cinquième film est probablement le point d’orgue de la filmographie de Jacques Demy, l’ultime plaisir bourré de références et de symboles, de facéties et de clins d’oeil.

     

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    En 1973, c’est avec le film « L’événement le plus important depuis que L’homme a marché sur la Lune » que Jacques Demy surprend encore, avec une histoire dont le sujet aurait pu être là aussi un prétexte pour une comédie hollywoodienne. Avec Catherine Deneuve qui collaborera pour la dernière fois avec Demy et Marcello Mastroianni, le réalisateur nantais s’essaie à la satire sociale, comme aurait pu le faire Marco Ferreri, néanmoins sans la charge politique de l’auteur de « La Grand Bouffe ».

    Le sujet : un homme tombe enceinte et devient le porte-étendard mondial pour une nouvelle ère et peut-être un nouveau monde. On regrette juste que le film se cantonne à une comédie légère et distanciée, une farce qui désamorce toute polémique. Il y avait là pourtant une tentative de renouveler un genre et l’envie pour Jacques Demy de se défaire un peu de l’image qui lui collait à la peau.

    À partir des années 80, l’inspiration du réalisateur de « Lady Oscar » ne tolérera plus l’époque qu’elle va traverser. En 1982, il y a bien « Une Chambre en Ville » qui se voudrait le pendant plus actuel et plus gris des « Parapluies de Cherbourg », avec ses dialogues chantés et son fond social. Mais les années 80 ne possèdent décidément plus la légèreté et la magie picturale des années 60. Le sujet et l’ensemble se contentent d’essayer d’imposer uniquement leurs acteurs principaux. Sans plus d’entrain que ça… Le film paraît raide et peu aimable.

    C’est le début de la fin… En 1985, « Parking » avec Francis Huster, qui prétend revisiter le mythe d’Orphée, est une catastrophe industrielle. Que ce soit la transposition de l’histoire originelle dans des décors dépouillés et bétonnés (faute de moyens conséquents pour le projet), la direction artistique, les chansons, jusqu’aux acteurs, Francis Huster en tête, tout constitue un festival de mauvais goût et de moments gênants.

    En 1988, « Trois Places pour le 26 » avec Yves Montant et Mathilda May sera certes mieux préparé et tourné dans de bonnes conditions. Mais hélas, là encore, le film ne séduit pas plus le public, bien que la critique ait poussé le projet en avant. Les comédies musicales semblent avoir fait long feu et même si on s’intéresse toujours aux classiques d’antan, les nouvelles créations agacent plus qu’elle ne suscitent la curiosité et l’enchantement. Celui qui avait su charmer le public dans les années 60, voire dans les années 70, ne comprend plus rien à l’époque dans laquelle il évolue désormais, où tout semble aller de plus en plus vite. le goût des spectateurs peut changer du jour au lendemain, en fonction de l’offre plus que le demande.

     

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    Il ne faut plus chercher la cohérence, les envies, les désirs. C’est une période en pleine mutation, où la fragilité n’a plus lieu d’être. Les héros se doivent d’être forts et sans ambiguïté. Le cinéma de Jacques Demy est devenu désuet. Il va tomber malade et s’éteindra en 1990.

    Celui qui avait quelque peu perdu de sa superbe, va voir après sa disparition, et surtout grâce au travail acharné de sa défunte épouse Agnès Varda, son œuvre être remise en selle, avec moult anniversaires et événements commémoratifs. Certains de ses grands films, jadis conspués par une certaine presse comme par tous ceux qui pensent toujours être les garants de ce qui est bien ou de ce qui ne doit pas se voir, vont devenir des classiques impérissables, des pièces maîtresses du paysage cinématographique français.

    Le cinéma de Jacques Demy, c’est en fin de compte tout un espace de fantaisie immense et sans limite imposée, des bonbons au réglisse qui laissent dans la bouche ce goût si particulier, tout autant sucré qu’un peu amer.

    Tous ces films magiques, ces chansons précieuses, ces actrices, ces acteurs, tous ces noms, ces personnages qui se sont prêtés au jeu de l’amour ludique et rieur, de la fantaisie doucereuse mais mélancolique, tous ces ballets, ces élans et ces frasques orchestrés par un homme idéaliste, qui croyait au cinéma et ses conjurations, sont ce qu’il y a de plus précieux, qui nous requinque lorsque tout le reste est en train de s’effondrer.

     

    « Nous ferons ce qui est interdit, nous irons ensemble à la buvette, nous fumerons la pipe en cachette, nous nous gaverons de pâtisseries… Mais qu’allons-nous faire de tous ces plaisirs ? Il y en a tant sur terre. »

     

    C’est là la vraie définition du mot bonheur.

     

     

     

  • Michel Piccoli, 94 ans de vie

     

     

    Presque cent ans… Et dire que c’est à peine suffisant pour y faire entrer toute la carrière hors normes de Michel Piccoli. Car il aura tout joué, tout essayé, lui qui a autant embrassé la scène que les plateaux de cinéma, aura toujours su choisir les projets qui le motivaient le plus.

     

    Exigeant et politiquement engagé, sans pour autant mettre sans cesse en avant ses accointances, Il préférait laisser ses rôles et ses personnages s’en charger. D’une élégance rare, Michel Piccoli symbolisait cette génération d’acteurs français nés avant la guerre, entre tact et intelligence ; ce mélange subtil de génie et d’humilité. Car rien ne l’amusait plus que de brouiller les pistes et faire affleurer les fêlures humaines, les zones d’ombre, ces moments où tout bascule.

    Michel Piccoli avait tant de génie en lui qu’il pouvait se glisser dans tous les rôles avec la même grâce. Au théâtre, son domaine de prédilection, là où beaucoup se sont cassé les dents en ânonnant leur texte, lui pouvait être aussi bien le Roi Lear, Léonid dans « La Cerisaie » ou bien Hippolyte dans « Phèdre », avec toujours cette même constance, cette incroyable facilité à s’exprimer et passer des classiques aussi sublimes que difficiles.

    Au cinéma, Michel Piccoli n’était pas le héros flamboyant, celui qui pourfend, qui fonce et qui retombe sur ses pieds, non… Il n’était pas non plus celui que l’on croit reconnaître au détour d’un mot, d’une phrase. Il était plutôt celui qui ne cesse de surprendre et de désarçonner. Celui par qui le doute arrive. Il incarnait cet être pourtant robuste, fort, mais qui tangue puis s’effondre, parce qu’il n’est qu’un homme, finalement. Piccoli n’a en fait jamais été aussi beau que lorsqu’il échouait, qu’il se trompait…

    Très souvent, il interpréta des personnages tortueux, bizarres, malsains ou capables de colères blanches fulgurantes. Piccoli était celui que l’on adorait détester. Une sorte de méchant domestique… Chez Sautet, il fut tour à tour une ordure, un pervers manipulateur qui finit par s’enferrer lui-même dans le piège qu’il avait tendu à Romy SchneiderMax et les Ferrailleurs »), un salaud pathétique (« Vincent, François, Paul et les Autres »).

    « Vincent, François, Paul et les Autres » et cette inoubliable scène du gigot qui symbolise tant la France d’alors et ces personnages pleins de contradictions que campait si bien Piccoli, un homme lâche qui doute dans « Les Choses de la Vie » et « Mado », ou bien juste une voix fugace mais chaleureuse à la fin de « César et Rosalie » : « Ils prirent des avions, ils prirent des trains… ».

     

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    Chez Godard, Buñuel, Varda ou Ferreri, il aima prendre des risques en épousant complètement le projet des films (« Le Mépris », « La Grande Bouffe », « Belle de Jour »).

    Parmi ses rôles au cinéma les plus emblématiques, il est également Bertrand Malair, ce personnage mémorable, inquiétant, envahissant et tyrannique dans « Une Étrange Affaire » de Pierre Granier-Deferre. il y interprète le nouveau patron de Gérard Lanvin. Un de ces rôles faits sur mesure pour l’acteur du « Prix du Danger ». Dans cette étrange affaire, chacune de ses apparitions, chacun de ses mots, se dégustent comme un fruit rouge un peu acide ou un vin de Pinot Noir. On ne se lasse pas de chacun de ses échanges, du moindre de ses gestes ou de ses sourires. Et cette voix avec laquelle il savait jouer et dont il savait moduler le timbre pour rendre encore plus inquiétants les personnages qu’il incarnait.

     

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    Il s’amusera d’ailleurs de ce genre de personnages, au point de presque en faire sa marque, sa griffe, surtout vers la fin de sa carrière. On se souvient de ses deux seules scènes marquantes dans « Rien sur Robert » de Pascal Bonitzer en 1998 où il donne la réplique à un Fabrice Luchini terrorisé devant cet ogre, sorte de démiurge des milieux littéraires parisiens, entouré d’une cour de flagorneurs, qui joue avec les mots et la peur de ses victimes.

    On pourrait alors lui trouver un équivalent féminin en la personne d’Isabelle Huppert, tant les deux acteurs ont toujours su jouer pleinement avec leur corps, le son de leur voix. Des comédiens complets et caméléons qui se rejoignent également sur leur goût prononcé pour les planches et le terrain de l’étrangeté des rapports humains.

    Enfin, Michel Piccoli, qui aura interprété tant de personnages exigeants, complexes, jusqu’à un pape qui renonce à le devenir, n’était certes pas le comédien préféré de tous. Il renvoyait cette image un peu détestable forcément, un peu convexe et avare en représentation publique et effusions d’usage. Sa prose était précise et concise, tout le contraire de certains qui se répandent et dont la faconde déborde bien inutilement pour combler le vide.

    Michel Piccoli nous a donc quittés à 94 ans. Une vie sacrément pleine et où pourtant rien ne dépasse… Il a joué les plus grands textes mis en scène par des metteurs en scène audacieux et inspirés, tourné avec des réalisateurs éclectiques, différents et passionnés.

    S’il ne devait en rester qu’un…

     

     

    Et pour finir… C’est quoi, Michel Piccoli ? (Arte, janvier 2017)

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  • Agnès Varda : Entretien avec une icône du 7ème Art

     

     

    Agnès Varda nous a quittés le 29 mars. Face aux images de sa vie, elle revient sur son parcours, ses combats, et répond aux questions de Pierre Michel.

     

    Agnès Varda, c’est 64 ans de cinéma, 01 coupe au bol, 12 longs-métrages, 17 documentaires, 14 courts-métrages, 03 Césars, 01 Palme d’Honneur, 01 Oscar d’Honneur.

    Agnès Varda, c’est aussi trois métiers : cinéaste, photographe et plasticienne… C’est aussi « Cléo de 5 à 7 », « Les 101 Nuits de Simon Cinéma ». Agnès Varda, c’est des visages, des villages, mais aussi des plages, Knokke-le-Zout, Sète ou Los Angeles. Agnès Varda, c’est une rue, Mouffetard, un chat… enfin, deux chats, un jardin à Bruxelles, deux enfants dans une cour intérieure Rue Daguerre, Paris 14ème.

     

    [arve url= »https://vimeo.com/256883028″ align= »center » title= »Agnès Varda : « Cléo de 5 à 7 » (1962) » description= »Agnès Varda » maxwidth= »864″ /]

     

    « Pialat m’a fait naître, et Varda m’a fait exister. » (Sandrine Bonnaire)

     

    En fin d’année dernière, un hommage lui était rendu au Festival International du Film de Marrakech. Et fin 2017, un Oscar d’honneur lui était décerné, récompense qu’elle est la première femme réalisatrice à recevoir : « Ce qui est impressionnant chez Varda, c’est qu’elle a plusieurs vies de cinéaste. » (Frédéric Bonnaud, Directeur de la Cinémathèque Française)

     

    Pour quelqu’un qui ne voulait pas vraiment faire carrière, vous vous êtes plutôt pas mal débrouillée ?

    « Ça n’est pas du tout une histoire de se débrouiller… Ça n’est pas moi qui ai cherché les honneurs. Dans mon petit discours aux Oscars, j’ai presque fait rire, en disant que je n’avais jamais fait gagner d’argent à aucun producteur. Mais mes films existent, c’est un fait. Ce sont mes films qu’ils ont récompensés. Et évidemment, j’en suis très fière. »

     

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    Petit flash-back. Nous vous retrouvons en 1964, quand un journaliste vous pose une question qu’il avait aussi posée à Jacques Demy, votre mari : « Jacques Demy nous a dit que pour lui, le bonheur était une donnée qu’il fallait défendre, et que la dramatisation du bonheur, c’était la défense du bonheur ». Et pour vous ?

    « C’est drôle… Non, pour moi, c’est un cadeau, le bonheur. Je veux dire par là que ça vient en plus. Vous avez des gens qui ont en eux tous les éléments du bonheur et qui ne sont pas heureux. Et vous avez des gens qui n’ont pas de quoi être heureux et qui le sont. »

    « C’est ce que je disais à cette époque. Mais ça reste vrai. Même à l’âge que j’ai et avec les difficultés que je connais, ressentir des instants de bonheur, ou un peu plus que des instants, c’est un don qu’on a ou qu’on n’a pas… Ça peut être presque rien, une rencontre, un paysage, et d’un coup, on est habité par la beauté du monde. Et moi, j’ai le bonheur d’avoir ce don… »

     

    Ça n’est pas votre seul don, d’ailleurs… Vous êtes une filmeuse, une filmeuse de femmes, mais pas que… Vous les avez filmées en noir, en blanc, de profil comme de face. Vous les avez filmées hautes en couleur et en musique. Les femmes, vous les avez montrées jeunes, vieilles. Vous avez filmé des femmes démunies, voire dénudées, en chair comme en pierre. Alors une question : est-ce que vous pensez faire un cinéma de femmes, ou tout simplement être une femme cinéaste ?

    « Je pense être une cinéaste, qui est femme. Il y a des hommes qui font de très beaux films sur les femmes, et il y a des femmes qui parlent des femmes, si elles veulent. Je ne suis pas dans les ghettos, moi… Je suis pour un cinéma actif, inventif. »

     

    Parlons réalisation, maintenant. Quand vous avez commencé au sein de la Nouvelle Vague, au milieu des Truffaut, Chabrol, Rivette ou Godard, vous étiez la seule femme, et pourtant vous avez déclaré : « métier d’homme, ça ne veut rien dire… Un métier d’homme, ce serait un métier qu’une femme ne peut pas exercer, et ces métiers, il y en a vraiment peu… » (Agnès Varda, 1978)

    « Les metteurs en scène, ils ne font rien. On leur demande juste d’être sur le coup, on leur demande de penser au film et d’avoir une vision aigüe. » (Agnès Varda, 1964)

    « Il faudra faire face dans très peu de temps à un phénomène complètement naturel, à savoir quand il y aura autant de femmes cinéastes que d’hommes cinéastes. » (Agnès Varda, 1978)

     

    Alors, en 2019, et pour n’en citer que quelques-unes, nous avons donc les Emmanuelle Bercot, Valérie Donzelli, Maïwenn, Catherine Corsini, Agnès Jaoui, Julie Delpy, Houda Benyamina, Céline Dorski, Noemi Lowski, Claire Burger, Jeanne Herry, et quand on voit toutes ces femmes, ça vous inspire quoi ?

    « Ça me fait vraiment plaisir. Quand j’ai commencé, il y avait déjà des femmes qui travaillaient. Moi, je me suis retrouvée dans la lumière, parce que j’ai fait quelque chose de tellement radical que j’ai été classée dans la Nouvelle Vague. Maintenant, je suis un peu la potiche des femmes cinéastes. On me met souvent devant, un peu trop, d’ailleurs, parce que parmi ces femmes-là, il y en a qui ont vraiment beaucoup de talent. »

     

    Comment on en vient à croiser la route de Jim Morrison ?

    « On avait un ami commun. Lui aussi avait fait ses études de cinéma à UCLA. Et comme Jacques Demy et moi, on représentait les petits nouveaux de la Nouvelle Vague, parce que ça n’était pas encore arrivé à Los Angeles, et comme on a commencé quatre ou cinq ans avant Spielberg, Coppola et toute cette génération de réalisateurs, Jim était content de faire notre connaissance. Quelques années plus tard, il s’est installé à Paris et on se voyait, tranquillement. Il venait dans ma cuisine, on discutait, avec Jacques. Mon regret, c’est de ne jamais avoir fait de photo de lui, ni à Los Angeles, ni à la maison… Mais tous les gens l’embêtaient tellement avec ça. J’ai préféré malgré tout garder cette distance, ce respect. C’était un être exceptionnel. »

     

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    On est de retour avec vous, Agnès Varda, et on avait un petit extrait de « Cléo de 5 à 7 » à vous montrer… Dans votre vie, il y a eu des femmes, mais aussi des hommes. Il y a eu vos compagnons, Antoine Bourseiller, le père de Rosalie, et bien-sûr Jacques Demy, votre mari, le père de Mathieu. Il y eut aussi des initiales célèbres, JLG pour Jean-Luc Godard, et JR pour… JR. Deux hommes aux lunettes fumées, même si dans votre premier long-métrage, JLG avait accepté de les enlever.

    « Ça, c’est un sketch à l’intérieur de Cléo… J’avais peur que le sujet soit trop sérieux. Cette femme en danger de mort. Alors j’ai inséré ce petit clip au milieu. Et Jean-Luc et Anna, qui étaient adorables, ont accepté de le faire. Et puis Jean-Luc, je l’ai beaucoup aimé. On était très amis, Jacques Demy, Anna Karina, lui et moi. Puis on s’est perdu de vue, comme ça arrive souvent dans la vie. Avec Jean-Luc, on a failli se retrouver dans « Visages, Villages ». Il n’a pas ouvert la porte, mais je l’aime quand même. »

     

    Si vous le voulez bien, on va arriver chez un jeune premier, Harrison Ford.

    « Harrison Ford… Quand on l’a rencontré, on l’a trouvé tellement sympathique, intelligent. Jacques m’a demandé de faire des essais pour lui, parce qu’il voulait le mettre dans Model Shop avec Anouk Aimée. Et la Columbia a refusé, en disant que ce gars n’avait aucun avenir. Jacques était très déçu mais on est resté ami. Jacques Demy l’avait repéré, il avait confiance en lui et il était convaincu qu’il ferait quelque chose. Harrison a dit que ça l’avait aidé à patienter pendant quatre ou cinq ans, le temps qu’on lui donne sa chance, car il savait qu’un grand metteur en scène trouvait qu’il avait du talent. »

     

    On retourne aux Etats-Unis avec votre documentaire « Murs, Murs » en 1982.

    « Vous savez, c’est ma façon de faire du documentaire. Approcher au plus près le sujet. Là, le sujet, ce sont ces « murals » qui sont peints sur les murs. J’ai toujours été très curieuse des gens et de leurs oeuvres. J’ai fait ce documentaire très attentivement. J’ai passé plusieurs mois non seulement à trouver les murals intéressants, mais aussi à découvrir qui les avait réalisés. Il n’y avait pas d’intérêt pour ça à l’époque. Souvent, ils n’étaient même pas signés. Avec ce film, j’ai rendu aux auteurs leurs droits d’artiste. »

     

    [youtube id= »zKGI5FMhQqE » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    35 ans plus tard, vous collaborez avec JR, et cette fois, vous faites vous aussi des murals. Et dans « Visages, Villages », c’est vous qui affichez en grand tous ces visages.

    « Avec ce film, c’était l’idée qu’on en a marre de voir des gens qui ont toujours quelque chose à vendre. Alors qu’il faudrait plutôt qu’on mette à l’honneur des gens simples, des gens de la rue. Le facteur dans le film, c’est un exemple de ceux que j’ai envie de mettre en avant. Si j’ai encore envie de filmer, c’est pour capturer des moments, des instants avec des gens simples, qui n’ont pas forcément beaucoup de choses à dire, mais qui dans leur comportement, dans leur rapport à l’autre, sont beaux. »

     

    Agnès Varda s’en est allée et nous a laissés sans Varda… Au revoir et merci…

     

    Propos recueillis par Pierre Michel pour Tchi Tcha

     

     

     

     

     

  • Festival de Cannes 2016 | Episode 5 : Xavier Dolan, le retour

     

     

    On l’adore ! Depuis « Mommy », la révélation de 2014, les aficionados se sont rués sur sa filmographie pour rattraper leur retard.

     

    Petit génie qui nous vient du Québec, à tout juste 20 ans, Xavier Dolan se fait remarquer lors de « La quinzaine des réalisateurs » (qui récompense les nouveaux talents) avec son film « J’ai tué ma mère » en 2009. Chouchou de Cannes, et de nous aussi, il ne cesse de nous épater chaque année, abonné semble-t-il au Festival… On le retrouve partout : la voix québécoise de Harry Potter, c’est lui. Celle de Twilight, aussi. Xavier Dolan a ainsi doublé plus de 150 films et séries ! Un acharné du travail, mais pas que, car il faut préciser que le petit Xavier est tombé dans la marmite quand il avait quatre ans. Fils d’un papa comédien, il enchaîne les publicités, puis les longs métrages, puis les séries. Vous recherchez un enfant, un ado pour jouer dans votre film, votre série ou votre pub ? Pas de problème. Il y a Xavier…

    Pour la réalisation de son deuxième long métrage, « Les amours imaginaires », Xavier Dolan a créé sa propre boîte de production « Sons of Manual », en hommage à son père Manuel Tadros. La fourmi sait ce qu’elle fait et où elle va, visiblement très bien conseillée. Et le voilà reparti pour Cannes. Huit minutes d’ovation et d’applaudissements. Incroyable ! Du coup, forcément, un peu comme avec Tarantino, on attend impatiemment le film suivant. Sauf que là, pas besoin d’attendre deux ans. Xavier Dolan fait tout plus vite que les autres. Même les films… En 2011, il se lance dans son troisième long métrage « Laurence Anyway » : l’histoire d’un transgenre et de sa compagne dans les années 1990. La critique le qualifie de « meilleur film de Dolan », avec « une énergie cinématographique à couper le souffle. Nous avons été honorés de pouvoir regarder ce grand génie à l’oeuvre » déclare le jury du film de Toronto qui lui décerne le Prix du meilleur film canadien à l’unanimité. Rien que ça. On dirait que plus Dolan fait de films, meilleurs ils sont. Autant ne pas se priver.

    La consécration ultime arrive en 2014 à Cannes, avec le film « Mommy ». Xavier Dolan reçoit un Prix ex-aequo avec l’un des papes de la nouvelle vague, Jean-Luc Godard. Se retrouver ainsi en compétition avec l’un des plus fameux réalisateurs de l’histoire du cinéma français, le père de « Pierrot le Fou », « A bout de souffle » ou « Le Mépris », quel fierté ! L’année suivante, il revient à Cannes pour juger les films des autres, dans le jury cette fois, et aux côtés des frères Coen, excusez du peu, et de son ami Jake Gyllenhall. Finalement, Cannes, c’est un peu devenu chez lui.

     

    Et voici venue 2016, l’année de son sixième film. L’année de son cinquième passage à Cannes.

     

    Le casting du film en compétition « Juste la fin du monde » est hallucinant : Vincent Cassel, Marion Cotillard, Nathalie Baye, Gaspard Uliel, Léa Seydoux. Vincent Cassel dans un film de Xavier Dolan : on brûle de le voir. Un tel duo, c’est du petit lait. C’est irréel. Les cinéphiles, fans de Dolan ET de Cassel vont mourir sur place. C’est tellement improbable, qu’on en a peur d’être déçus.

    Si en plus on nous annonce qu’en 2017, un autre Dolan va sortir cette fois avec Susan Sarandon, Jessica Chastain, la très subtile oscarisée Kathy Bates (« Misery », « Beignets de tomates vertes », « Primary Colors », « Monsieur Schmidt ») et Kit Harington (« Games of Thrones »), on se met à se dire qu’on est des petits veinards. Monsieur Dolan peut choisir ses acteurs. Et il ne se prive pas de piocher parmi les plus grands et les plus demandés du moment. Il semblerait que tourner avec Dolan aujourd’hui, ce soit comme tourner avec Woody Allen autrefois : ça ne se refuse pas !

    Que les médias arrêtent donc de nous parler de Kristen Stewart. La star 2016 à Cannes, la véritable star, c’est et ce sera Xavier Dolan. A n’en pas douter.

     

    Dolan parle de son film « Juste la fin du monde » sur la tv québécoise.

    [youtube id= »Vcgo2GPFtA0″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

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  • Festival de Cannes 2016 | Episode 1 : L’Affiche

     

     

    Cannes 2016 : A vos marques !

     

    Le joli mois de mai approche, et avec lui, le Festival de Cannes. Il s’agit du 69ème Festival depuis sa création en 1946, sur une idée de Philippe Erlanger, chef du service des échanges artistiques au Ministère des Affaires étrangères, choqué par l’ingérence des gouvernements fascistes allemands et italiens dans la sélection des films à la Mostra de Venise dans les années 1930.

    Il se déroulera du 11 au 22 mai 2016. L’affiche a été dévoilée le lundi 21 mars. Inspirée du film de Jean-Luc Godard « Le Mépris » sorti en 1963, avec Michel Piccoli et Brigitte Bardot, on y voit l’acteur dans une scène du film gravir les marches de la Villa Malaparte à Capri (conçue en 1937 par l’architecte Adalberto Libera pour l’écrivain italien Curzio Malaparte), rappelant ainsi la montée des Marches du Festival. Cette fois, Piccoli semble se diriger droit vers le ciel de la Côte d’Azur ou « vers l’horizon infini d’un écran de projection » surplombant la Méditerranée. « À la veille de son 70ème anniversaire, en choisissant de s’afficher sous l’emblème de ce film à la fois palimpseste et manifeste, le Festival renouvelle son engagement fondateur : rendre hommage aux créateurs, célébrer l’histoire du cinéma et accueillir de nouvelles façons de regarder le monde. À l’image d’une montée de marches en forme d’ascension vers l’horizon infini d’un écran de projection » indique la direction du FIF dans son communiqué. Un film mythique de l’époque de La Nouvelle Vague.

    Hervé Chigioni, directeur du studio de création Lagency et Gilles Frappier, son graphiste, ont choisi un fond jaune, comme le peignoir de Bardot dans la scène, comme la couleur de la Palme d’Or, « comme la lumière méditerranéenne qui se change en or ». L’affiche a été créée à partir de photogrammes du film : une image obtenue sans appareil photo, uniquement en plaçant des objets sur une surface photosensible et en l’exposant ensuite directement à la lumière. L’agence Lagency officie au Festival depuis 2014. Une collaboration nouvelle très remarquée car rompant totalement avec le classicisme convenu des années antérieures et cela, pas toujours du goût de la critique. Un pari de la direction du Festival pour lui redonner un coup de fouet.

    L’acteur Michel Piccoli sera le premier à fouler le tapis rouge le 11 mai pour l’ouverture du Festival. Ayant débuté au théâtre à 18 ans, c’est dans ce film de Godard qu’il atteint son rêve de célébrité, 18 ans après ses débuts au cinéma en 1945. Acteur fétiche de Claude Sautet, qu’il accompagne à Cannes en 1970 pour « Les choses de la vie », il crée le scandale en 1973 avec « La Grande Bouffe » de Marco Ferreri. Il reçoit le Prix d’interprétation de Cannes en 1983 pour « Le Saut dans le Vide » de Marco Bellochio et sera membre du Jury en 2007.

     

     

    Instant-City-Cannes-2016-Affiche-Officielle

     

     

     

     

    Scène de la Villa Malaparte dans le film « Le Mépris » :

    [youtube id= »YyTFlKRJBvc » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Bande Annonce « Le Mépris » :

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