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  • Projet Musique : Karolina Pop / Haiku EP

    [vc_row][vc_column][vc_empty_space][vc_progress_bar values= »100|Mission Accomplie » options= »striped » title= »Projet Terminé »][vc_empty_space][vc_tta_tabs][vc_tta_section i_icon_fontawesome= »fa fa-archive » title= »Le projet Collaboratif » tab_id= »1437715604091-90d05849-0d35″ add_icon= »true »][vc_column_text]

    Karolina Pop ( @karolinapop ), jeune auteur compositeur d’origine polonaise, travaillait sur son nouveau mini-album « Haïku » et cherchait un photographe et un graphiste pour sa pochette.

    Elle demande à Sacha ( @sachafed ), photographe et graphiste justement, de lui réaliser.

    Voici le résultat ! Très belle musique en plus. Et bientôt la video !

     

    [bandcamp width=100% height=120 album=2071658336 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small][/vc_column_text][/vc_tta_section][vc_tta_section i_icon_fontawesome= »fa fa-male » title= »Les artistes » tab_id= »1437715604548-93b51cf2-c49f » add_icon= »true »][vc_column_text][bc_member name= »karolinapop »]

    [bc_member name= »sachafed »][/vc_column_text][/vc_tta_section][vc_tta_section i_icon_fontawesome= »fa fa-external-link » title= »Les liens » tab_id= »1437715819267-d535479c-a7b0″ add_icon= »true »][vc_column_text]La page Bandcamp de Karolina Pop

    La page officielle de Sacha Federowsky[/vc_column_text][/vc_tta_section][/vc_tta_tabs][vc_empty_space height= »10px »][/vc_column][/vc_row][vc_row padding_top= »60″ padding_bottom= »60″][vc_column][vc_progress_bar values= »50| Musique,50|Photographie, » bgcolor= »bar_blue » title= »Domaine du projet »][/vc_column][/vc_row]

  • La Revue XXI | Un petit miracle

     

    A l’origine de la Revue XXI, il y a une rencontre : entre Laurent Beccaria, un éditeur indépendant (fondateur de la maison d’édition Les Arènes) et un grand reporter, prix Albert Londres, Patrick de Saint Exupéry.

    Depuis 2007, leur objectif est de « rendre compte du réel au plus près, au plus juste, en totale liberté pour ouvrir des portes sur le monde ».

    Les auteurs sont des dessinateurs de BD, des journalistes, des photo-reporters, des écrivains. En tout, 200 pages de bonheur : 30 pages d’actualités, puis 60 pages d’un dossier complet sur un thème précis et 80 pages de reportages à la manière d’Albert Londres justement, enquêtes au long cours, entretiens ou histoires vécues. Et pour finir, 30 pages de BD de reportage, tout cela sans aucune publicité.

    Instant City vous livre un petit panel d’avis des lecteurs :

    Paul : « La revue XXI a répondu à mes attentes et m’a redonné confiance dans un journalisme de presse qui se situe, non pas dans le scoop, mais dans la véritable information ».

    Matthieu : « La revue XXI est une revue intelligente, humaine et ouverte sur le monde ».

    Guillaume : « XXI : de l’information sans publicité ni marketing, ça fait du bien !».

    Julie : « Riche est le mot qui qualifie le mieux cette revue : les articles, les dessins et de vrais reportages. Longue vie à XXI ».

    Hugo : « Pour Noël, ma fille m’a offert un abonnement d’une année à la revue. Je suis ravi de ce choix car j’y découvre d’excellents articles. »

    Monfraide : « Merci d’avoir créé ce livrazine ou peut-être ce magalivre. »

    Hey Joe : « J’avoue être tombé totalement amoureux de la revue. C’est travaillé, précis, joliment illustré, beau… Tout simplement excellent. »

    Revue de Presse :

    Télérama : « C’est le journal dont on rêvait tous un peu ».

    XXI est un petit miracle : le premier numéro s’est vendu à 40 000 exemplaires pour un équilibre des comptes à 30 000 (465 000 euros de chiffre d’affaire par numéro).

    Le N°31 de XXI, « La France au village », est actuellement en vente : 15,50 euros.

    Où trouver la revue ?

    ✔ En librairie, dans les surfaces culturelles (FNAC, Cultura, etc…)

    ✔ Via le site internet : ici.

    ✔ Sur Facebook (36 250 followers) : ici.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Revue XXI

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Revue XXI Abonnement

     

     

  • La Mort de Staline (Editions Dargaud – 2010)

     

     

    « La Mort de Staline » est une BD inspirée de faits réels, publiée en 2010 aux Editions Dargaud, sur un scénario de Nury Fabien et des dessins de Robin Thierry. Elle décrit la folie furieuse d’un homme, Staline, et de son entourage. Les visages des personnages sont taillés à la serpe sur fonds verts, comme leurs uniformes, avec quelques touches de rouge, la couleur du drapeau, et d’ocre.

    Alors que Staline agonise dans l’une des chambres de sa Datcha suite à une attaque cérébrale, tous les membres éminents du Comité Central complotent pour prendre sa place. Avec beaucoup d’humour mais sans concession, la peur et la crispation passent à travers les personnages, qu’ils soient de la famille, du gouvernement ou du peuple. Tous sont sous le joug de la terreur imposée par une dictature qui pousse à l’absurde (le respirateur artificiel de marque américaine impossible à brancher sur des prises russes incompatibles).

    Quelques personnages tirés de l’Histoire méritent le détour, tels que Maria Yudina (pianiste admirée par Staline mais opposante au régime), Svetlana Staline, sa fille préférée, dont le fiancé a été envoyé au goulag par Staline qui réprouvait cette liaison amoureuse, ou son frère Vassili, complètement cinglé, mort dans des circonstances douteuses. Chacun d’entre eux pourrait faire l’objet d’un livre tant leur vie est romanesque et mériterait quelques recherches et lectures complémentaires.

    Il en est de même pour des événements cités dans la BD mais non développés, comme la mort de la femme de Staline : suicide ou meurtre ? Ou l’affaire « des blouses blanches ». De quoi nourrir d’autres lectures.

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Editions Dargaud

     

     

     

  • L’innocence des grands : Interview de Guillaume Caramelle, jeune réalisateur

     

     

    Voici la première des deux interviews que je réalise pour Instant City, suite à la rencontre de plusieurs artistes lors de mon expo photo durant le festival de Cannes au mois de mai dernier.

    Il faisait très chaud, la ville de Cannes était pleine à craquer, j’exposais à l’hôtel Majestic juste en face du Palais des Festivals, et j’imagine que les visiteurs cherchaient un bol d’air bien frais, en franchissant les portes de la salle d’expo. Ça discutait et ça posait des questions pas très intéressantes sur le sens de mes images, blah blah blah… Mais parmi tout ces curieux, j’ai aperçu Guillaume (Caramelle). Et j’ai surtout écouté Guillaume. Ce qu’il m’a demandé m’a touché et par la même, je lui ai demandé ce qu’il faisait de sa vie. Il était réalisateur. Waouh, exactement ce que je veux faire lorsque je serai grand.

    De retour à la maison, je me précipite pour regarder son premier court métrage en visionnage privé sur Viméo, et j’ai été très agréablement surpris.

    Je veux maintenant vous le faire rencontrer.

    L’interview :

    iCity  : Guillaume Caramelle, qui es tu ?

    Guillaume : Je suis scénariste, réalisateur et producteur. Il y a deux ans, j’ai créé une boîte de films institutionnels, Polygone Vidéo, sous l’égide de laquelle j’ai produit mon premier court-métrage, Au Souvenir d’une lune, une fiction que j’ai écrite et mise en scène. On y suit l’errance nocturne d’un jeune parisien au carrefour de sa vie qui s’est malencontreusement enfermé dehors. A défaut de trouver son colocataire, le seul à détenir un double de ses clefs, il va se trouver lui-même. Le film a été bien accueilli par le public parisien et berlinois lors des projections publiques que nous avons organisées au cinéma le Bastille et le Kino Babylon. Baptiste Caillaud, le comédien principal du film a remporté le prix du meilleur acteur au Los Angeles New Wave Int’l Film Festival. Le film poursuit sa route en festival même si beaucoup d’accès lui soient fermés en raison de sa durée (46 minutes, ndlr).

     

    Au Souvenir d'une Lune

     

    iCity : Quels sont tes projets actuels ? Et tes futurs projets ?

    Guillaume : Je développe aujourd’hui la branche fiction de la société avec la création d’une nouvelle enseigne que j’ai logiquement baptisée Polygone Cinéma. Plusieurs projets de films sont dans les canaux. Chacun à un stade d’avancement différent. L’Innocence des grands, un court-métrage dramatique réalisé par Enguerran Son et Antoine Cathala, est actuellement en post- production. Il raconte la vie d’un comédien raté aux prises avec ses rêves, sa femme et sa petite fille. Le film devrait être terminé à la mi-juillet. Deux films sont en recherche de financements. Un long métrage intitulé La Fierté des sentiments, coproduit par Kafard Films, qui relate une histoire d’amour bouleversée par les révélations du passé de la jeune femme sur Internet.

    Ensuite, il y a Coming In & Out, une comédie sur les caprices du désirs masculins que j’ai écrite récemment et pour laquelle je recherche un coproducteur. Avis aux intéressés 😉 Je crois beaucoup en la relation auteur-producteur, très fructueuse sur le plan artistique. C’est pourquoi je ne développe pas ces projets qu’avec Polygone Cinéma. D’autant que la boîte est toute jeune et n’a pas encore les épaules assez larges pour assumer des chantiers de trop grande envergure. ça viendra, mais chaque chose en son temps ! Et pour terminer, j’ai un livre en écriture, La Vie bête, qui narre la dérive de deux jeunes hédonistes excessifs et insatiables, sortes de Diogènes contemporains aux accents de dandys qui cherchent à sublimer leur vie à travers des expériences extrêmes.

     

    La Fierté des Sentiments

     

     

    iCity : Quelles sont tes influences artistiques, filmographies ? Quelles sont tes aspirations et inspirations ?

    Guillaume : Je suis très influencé par le travail de Woody Allen, de Gaspar Noé, de Wong Kar Waï et de Martin Scorsese. J’aime les dialogues soutenus, les atmosphères fortes, les parti pris formels, et les envolées baroques ! J’aime aussi donner au Verbe une place centrale dans mes scénarii. J’adore les personnages qui s’introspectent et extériorisent leurs émois par le langage oral, qui n’ont pas peur de se regarder penser et de parler d’eux. Je suis amoureux de philosophie – moins comme quête de sagesse que comme recherche de sens et de rhétorique. J’ai été très marqué par les écrits de Cioran, de Graciàn, de La Rochefoucauld, de Schopenhauer, de Wilde. Je rêve de personnages pleins de cette éloquence et de ce goût pour le paradoxe qui donneraient à leur pensées une voix expressive, vibrante et puissante.

    iCity : Montre-nous ce que tu fais !

    Guillaume :  Bande annonce du film Au Souvenir d’une lune :

     

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    Site officiel du film

    Facebook Polygone Cinéma

    Site Internet Polygone Cinéma

    Site Internet Polygone Vidéo

     

    iCity : As-tu des événements à venir dont tu souhaiterais nous parler ?

    Guillaume : En septembre se tiendra la projection du film L’Innocence des grands. Je ne sais pas encore dans quelle salle aura lieu la présentation de cette seconde production Polygone Cinéma mais vous pouvez vous tenir informés en rejoignant la page officiel de la boîte !

    (Facebook Polygone Cinéma).

    Merci à Instant City pour cette interview.

    iCity : Merci Guillaume

     

     

  • Michael Heizer, Créateur du « Land Art »

     

     

    Né en Californie en 1944, Michael Heizer a enseigné l’anthropologie à l’Université de Berkeley pendant 30 ans et publié plusieurs livres, notamment sur la naissance de la culture américaine de l’Ouest.

     

    En 1967, à l’âge de 23 ans, il participe à la création d’un nouvel art : le « Land Art ». Il s’agit d’une tendance de l’art contemporain utilisant les matériaux de la nature. C’est dans les paysages désertiques de l’Ouest américain qu’apparaissent les premières œuvres à la fin des années 60. Chez Michael Heizer, il faut plutôt parler de « Earth Art ». Lui-même écrit : « Je pense que la Terre est le matériau ayant le plus fort potentiel car elle est à l’origine de tout matériau ».

    Les œuvres de Michael Heizer sont gigantesques. Celle qui fit sa notoriété, en 1969, « Double Negative », dans le Nevada, lui apporta une reconnaissance internationale. Elle est la propriété du Musée d’Art Contemporain de Los Angeles. Il s’agit d’une tranchée dans la terre de 10 mètres de largeur sur 15 mètres de profondeur et 457 mètres de long, ayant nécessité le déplacement de 244 000 tonnes de roche. La double tranchée symbolise le « négatif », c’est-à dire ce « qui n’est pas présent », donc ce qui a été enlevé, déplacé, à savoir les roches de grès manquantes.

     

    « Je pense que la Terre est le matériau ayant le plus fort potentiel car elle est à l’origine de tout matériau »

     

    Or, en Californie où travailla Heizer, il y a une zone géologique de 440 000 km² appelée « Basin and Range ». Il s’agit d’une succession de petites chaînes de montagnes parallèles séparées par  des bassins au fond plat. On y trouve des déserts et des écorégions, du pétrole, de l’or, de l’argent et du cuivre. Mais surtout, c’est là que des projets de construction de lignes ferroviaires destinées à transporter des déchets nucléaires pour enfouissement menacent une sculpture de Heizer (merci monsieur Bush). L’oeuvre dont il est question, c’est « City » (un temps appelée « Complex city »), une sculpture longue de 1,5 km et considérée comme étant la plus vaste du monde.

    Digne d’un décor de Star Wars, elle fut le projet d’une vie pour Michael Heizer. Il s’agit d’une sculpture monumentale en terre, inspirée de l’architecture précolombienne et construite sur un terrain qu’il a acheté : 800 hectares dans Garden Valley, désert du Nevada. Habitant dans une caravane, puis dans un ranch construit à proximité, l’artiste, qui pensait n’en avoir que pour quelques années, mettra 40 ans pour en venir à bout avec un budget de 23 millions de dollars.

    Pour sauver cette œuvre, les Musées américains comme le MoMA de New-York ou le LACMA de Los-Angeles se battent en faisant campagne sur le net.

    Actuellement, et ce depuis 2004, tous les déchets nucléaires du pays convergent vers le Nevada. Défendre ce cadre naturel unique et cette sculpture incroyable, c’est défendre la jeunesse, l’artiste et celle des générations futures. L’Art est une chance, un outil d’éducation. Il peut aussi devenir une arme symbolique de défense de l’environnement.

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Protect Basin and Range

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Take Action

     

     

     

  • Michael Winslow, l’homme aux mille voix

     

    Acteur et humoriste de 57 ans, découvert dans la série « Police Academy » (six volets au cinéma) en 1984, Michael Winslow surfe depuis sur la vague des effets sonores en utilisant seulement sa voix. Téléphone portable, chien hurlant, avion à réaction, sons de guitare, baskets mouillées qui traînent sur le carrelage, bruits de radio, gazouillements… On lui prête plus de mille sons différents. Il enchaîne shows télévisés, tournées sur scène dans tout le pays et apparitions au cinéma. DJ, rappeurs Beat Box, tous viennent le solliciter pour des duos époustouflants. Michael Winslow fait également des doublages pour Disney, Universal Studio et pour des publicités.

    Il faut avoir vu les images de films doublées des effets sonores de Michael Winslow pour comprendre toute l’étendue de son talent. Chaque son, aussi incroyable que cela puisse paraître, est bien humain. Autre corde à sa voie : des dizaines d’applications sonores pour smartphone. Il est considéré comme un maître de la gymnastique vocale, l’une de ses prestations les plus connues étant l’imitation de Jimmy Hendrix jouant « Purple Haze » à la guitare ou la reprise de « Whole Lotta Love » de Led Zeppelin (six millions de vues sur internet). Mais il y a aussi des sketchs hilarants à découvrir lors de ses « Comedy shows », comme « Motel troubles » qui décrit tous les bruits et désagréments que l’on peut subir parfois en séjournant à l’hôtel (2,5 millions de vues), en allant au restaurant chinois (« Chinese restaurant ») ou en démarrant son truck (« Driving a rental truck », 3 millions de vues).

    Quant aux amateurs de musique et de rythme, ils ne rateront pas les morceaux de Beatbox (boîte à rythme humaine) qui font l’objet chaque année d’un championnat aux Etats-Unis. Assurément, Michael Winslow est le père et le maître de cette discipline apparue dans les années 70.

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Michael Winslow Official

     

     

  • Julie Bernard | De la nécessité d’objectiver le langage

     

    Si la langue française recèle de trésors sémantiques, les  mots sont aussi complexes. A force d’être martelés, certains mots ne sonnent soudainement plus jusqu’à devenir vides de sens. Notre société hyper communicante précipite cette logique. Sommes-nous arrivés à satiété sémantique? Une vigilance accrue et une responsabilité sociale forte de la part des professionnels des mots semblent de mise.

    Richesse et évolution du langage

    Mis à part quelques mots spécialisés du vocabulaire scientifique ou technique, la plupart des mots sont polysémiques. Ils traduisent alors la diversité de sens de notre langue qui permet une richesse stylistique singulière. Ainsi, le mot « peine » par exemple signifie à la fois une sanction (« purger sa peine ») mais également un effort (« se donner la peine »), une gêne (« avoir de la peine à parler ») ou un chagrin (« faire/avoir de la peine »). De plus, le mot peut prendre un sens figuré en plus de son sens propre. En utilisant les ressources du vocabulaire, on peut ainsi superposer divers sens et créer des rapprochements inattendus voire susciter une multitude d’interprétations. D’où la difficulté à cerner le sens d’un mot. Par ailleurs, le langage est un matériau vivant, il est le témoin d’une époque et permet certaines incursions grammaticales ou orthographiques. Le néologisme illustre bien cette évolution. Il peut être de forme lorsqu’il constitue la création d’un nouveau mot ou de sens, lorsqu’il emploie un mot dans un sens qui n’est habituellement pas le sien.

    Le travail d’authenticité

    On peut tout à fait admettre que les mots évoluent, laissant alors transparaître la spontanéité du langage. Il ne s’agit pas de condamner l’évolution de la langue mais ses emplois abusifs. Cartographier la polysémie suppose une incursion linguistique à laquelle s’adonne chercheurs, sémiologues mais également éditeurs, traducteurs et autres passeurs de savoir. Face à la diversité des trésors du langage français, ils sont des guides qui permettent aux écrits du passé d’être correctement compris. Car les mots peuvent parfois dérouter et leur interprétation peut parfois trahir la pensée initiale de l’auteur. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de textes anciens au vocabulaire désuet. Aussi, un travail quasi-archéologique est nécessaire quant à la quête de sens des mots. Alain Rey, linguiste, s’inscrit dans cette démarche d’exploration de la langue française, notamment grâce à son travail à la tête des différents dictionnaires des éditions Robert. Il souligne ainsi l’importance de l’étymologie dans l’emploi et la compréhension des mots dans un quotidien aux repères parfois brouillés.

    Ce travail d’authenticité est également porté par les éditeurs qui proposent des ouvrages commentés afin de révéler le sens profond d’une idée et d’en transmettre la dimension originelle. C’est même une de leurs missions principales si on en croit Jean-François Hersant (1), auteur de Passeurs culturels dans le monde des médias et de l’édition en Europe. Selon lui, l’éditeur est un « médiateur culturel et ne doit pas se contenter de vendre le texte sans lui ajouter quoi que ce soit ». Il existe bien un « acte d’édition » qui permet une mise en forme des mots et une canalisation de l’évolution du langage. Ce rôle qui vise à « donner un sens plus pur aux mots », pour paraphraser Stéphane Mallarmé, est d’autant plus important dans une société qui veut tout nommer, tout comprendre de manière instantanée.

    Retour et recours au sens

    La volonté croissante d’enrichir notre langage de nouveaux mots afin de rendre compte de la richesse de notre quotidien, est légitime. Or, le sens que l’on prête aux mots est souvent éloigné de leur sens véritable.  Parfois on les vêt d’un voile de sens imaginaire. La volonté croissante d’un langage élargi peut constituer une confusion de sens. Un emploi inapproprié d’un terme pour un autre ou d’un terme plus vague, plus précis gêne la communication plutôt qu’il ne la facilite. « Un mot en perte de sens est sans doute un mot galvaudé, c’est-à-dire un mot altéré, gâché, pourri par un mauvais usage. Le sens se perd également quand un mot devient fourre-tout et que chacun y met ce qui lui plait. Comment écrire avec des mots qui ne veulent plus rien dire ? » s’interroge Olivier Choinière (2), auteur de « 26 lettres », un abécédaire collectif qui interpelle sur cette perte de sens.

    La réponse est peut-être à trouver du côté du linguiste et universitaire René Étiemble, selon lequel « tout le monde en France a le droit de créer des mots, de changer le sens des mots, à l’exception des enseignants et des écrivains ». Il expose en filigrane une responsabilité des « professionnels des mots » et de l’éducation dans la transmission des savoirs, notamment envers les jeunes. Ces derniers ont une responsabilité supplémentaire dans l’exemplarité et le bon usage des mots, notamment dans la confection de manuels scolaires ou tout support pédagogique. « Notre métier de passeur, de pourvoyeur de repères, de donneur de sens, de créateurs d’objets est irremplaçable, particulièrement dans ce monde qui s’enivre de SMS, de tweets et d’instantanés », ajoute Arnaud Nourry (3), PDG d’Hachette Livre, le célèbre groupe d’édition très présent dans l’édition scolaire. Dans une société de l’hyper communication, mais où les mots sont pa
    rfois minés et se réduisent à un bavardage incessant résumé en 140 caractères, Arnaud Nourry aborde en effet le métier d’éditeur comme un « métier le plus exigeant qui soit, car c’est de leur rigueur, de leur impartialité et du souci d’exactitude que dépend la qualité du savoir des générations futures. »

    Or, dans un contexte où les esprits sont à vif, l’art rhétorique reste une arme redoutable. Et les ravages peuvent être grands avec l’ampleur induite par les nouvelles technologies de communication. Les mots doivent retrouver leur sens pour constituer un langage objectivé. Car « lorsque les mots perdent leur sens, les peuples perdent leur liberté » disait Confucius.

     

    Auteur : Julie Bernard

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bulletin des Bibliothèques de France

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] L’Oreille Tendue

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sense Making

     

     

  • Festival de Cannes 🎬 Clap de Fin : Un mois après, que reste-t-il ?

     

     

    Un mois a passé depuis la clôture du Festival de Cannes 2015. Que reste-t-il sur la Croisette de toutes ces images qui ont inondé nos écrans de télévision et d’ordinateur ?

     

    Le mot fil rouge du Festival 2015 semble être DECEPTION.

    Tout a déçu, à commencer par les audiences de Canal+, la seule chaîne sur laquelle il est possible de suivre le festival en direct. Curieusement, le déplacement de l’équipe du Grand Journal sur la Croisette a un effet négatif sur les audiences. Les abonnés qui n’aiment ni le cinéma, ni la peopolisation désertent la chaîne qui propose habituellement à cette heure-là des débats plus politiques ou sociaux. Alors pourquoi continuer ? Parce que Canal + a toujours eu la réputation d’être LA chaîne du Cinéma et du Sport. Lâcher Cannes serait comme abandonner les droits sur la Coupe du Monde.

    Déçu aussi Thierry Frémeaux, délégué du Festival, dont on retiendra les petites phrases au sujet du traitement médiatique qui en a été fait : « L’image du Festival, c’est la presse qui la fabrique. » dit-il. Et la presse s’est plus intéressée à la petite culotte de Sophie Marceau ou à la Une de Charlie Hebdo caricaturant Catherine Deneuve qu’aux films en compétition, sauf s’ils étaient hués. Cannes devient « le premier festival Twitter » regrette-t-il. Saviez-vous que l’objet le plus vendu cette année sur la Croisette aura été la perche à selfie alors même que Thierry Frémeaux avait expressément interdit les selfies sur le tapis rouge pour limiter l’impact des réseaux sociaux sur le Festival ?

    Comme monsieur Frémeaux, on peut regretter un Festival qui aurait été plus puriste, commenté par des critiques dont c’est la profession et centré davantage sur les films en compétition que sur Paris Hilton interviewée par Frédéric Beigbeder. Le buzz sur internet tient moins de la qualité du contenu que du nombre de clics, les deux pouvant, dans l’idéal, aller de paire.

    Déçu Pierre Lescure, président du Festival, pourtant lui-même journaliste pendant 20 ans, par le déchaînement de la presse : le 28 mai, il a exprimé sa colère vis à vis des médias qui ont fortement critiqué la sélection, la qualifiant de médiocre, triste et de piètre qualité, se déchaînant contre certains films en particulier avec des propos durs et extrêmes : « œuvre d’une laideur et d’une vulgarité repoussantes », « cinéma décérébrant », « pire cinéaste du monde »… ou contre les producteurs « incultes ou incompétents ou les deux à la fois ».

    Voici trois articles parmi les plus durs :

    ✓ L’express : « Des vessies pour des lanternes »

    ✓ Le nouvel Obs : «  Un palmarès pathétique »

    ✓ Huffington Post : « La chute »

     

    Et quid des nuits de fête à la réputation mondiale à Cannes ? Décevantes, semble-t-il… Par là aussi, la crise est passée. Saviez-vous que la chaîne de télévision franco-allemande Arte loue sur son budget Communication, avec l’argent de la redevance et donc du contribuable français, un Yacht qui se trouve à quai juste au pied du Palais. Curieux quand on sait que cette chaîne à vocation culturelle ne produit pas de film pour le cinéma, mais uniquement pour la télévision ! Le Yacht loué ne sert pas à mettre en valeur la chaîne lors de soirées destinées aux professionnels du cinéma, non : il serait sous-loué à des partenaires pour des soirée privées (source Huffington Post).

    Alors est-il vrai que le prestige de Cannes ne cesse de faiblir ? Sur le terrain, pour les professionnels, sans doute cela se ressent-il. Mais pas pour le public. La faute à qui ? A internet, au piratage, aux réseaux sociaux, à la crise. Certains parlent d’un festival qui « se paupérise ». Est-ce que ceux-là ne regrettent pas leurs propres privilèges, les fastes outranciers ou des vacances gratuites au pays des stars ? Selon un sondage, le Festival de Cannes est bling-bling (24%). Il paraît inaccessible (78%), élitiste (73%) et superficiel (77%). L’argent public serait-il gâché (84%) ? A qui profite le Festival ? La réponse est sans doute dans l’un des articles précédents : il s’agit d’un événement mondial, vitrine de la France, organisé par le Ministère des Affaires Etrangères. Il s’agit aussi d’un gros coup commercial pour les sponsors (L’Oréal, Magnum et le nouveau partenariat avec Kering grâce à  sa série de conférences « Women in Motion » sur le  thème du sexisme dans le cinéma), les Palaces et tous les business qui gravitent autour de Cannes durant ces 15 jours.

    Le Festival est-il « un grand barnum » où les mannequins remplacent de plus en plus les stars de cinéma, où les acteurs viennent le temps des marches pour vite se sauver, où les Palaces ne les invitent plus que pour une nuit,  tout en leur demandant poliment ensuite de laisser la place aux acteurs du Tapis rouge du  lendemain… Un endroit où il ne fait plus forcément grand soleil, où l’eau est froide et la mer polluée, où il faut faire deux heures de queue pour voir un  film qui sort en simultané dans les salles ou sur le net. Un Festival où même Sharon Stone ne vient plus présider le Gala de l’Amfar.

     

    Et le Palmarès ? Et le Jury ? Et la sélection ? Et le Cinema…

    Des Acteurs à Cannes on retiendra Juliane Moore, Sophie Marceau, Salma Hayek, Charlize Theron et Emmanuelle Bercot. Chez les hommes, on se souviendra de l’arrivée de Sean Penn, du discours de remerciement de Vincent Lindon, de la présidence historique des frères Coen et du sourire de Vincent Cassel.

    Le jury était extraordinaire. Haletant pour n’importe quel cinéphile. Mais les films en sélection, on l’a vu, très décriés et ennuyeux. N’y avait-il que ceux-là de bons sur plus de 4 000 ? Ca ne laisse rien présager de bon pour les 3 080 autres… Le Palmarès ? Mou, mais non attendu… ce qui était attendu. Le jury a fait son job puisqu’il a pris tous les diagnostics de journalistes et critiques habitués du Festival à contre-pied en donnant la Palme d’or à un OVNI réalisé par un parfait inconnu grec : « Lobster ». Seule exception : la Palme d’or de Vincent Lindon. Mais comment le jury pouvait-il mieux faire avec une telle sélection ? On ne fait pas de miracle, ni de plat gastronomique avec des produits en conserve ! A quand une sélection faite par le jury ? Je n’ose imaginer la frustration des frères Coen pour trancher dans le moins pire afin de ne pas trop ridiculiser leur présidence… Quant à la surprise du palmarès : saviez-vous que les lauréats étaient prévenus deux heures à l’avance ? Ce qui explique l’arrivée précipitée en avion de Maïwen et Emmanuelle Bercot à l’aéroport de Cannes juste avant la cérémonie, ou la salle vide sauf la présence des équipes gagnantes…

    Cannes 2015 aura été un festival « en demi-teinte ». Prometteur au vu du jury. Décevant au vu vu du Bilan. Quel film de la sélection nous donne envie de nous précipiter dans les salles ? « La loi du Marché » ou « Sicario » et hors compétition « La Tête Haute » ou « Mad Max ». Il n’y a qu’à regarder les entrées durant les 15 jours qui ont suivi la clôture du Festival de Cannes :  1,8 million pour Mad Max, 473 000 pour « La loi du Marché », 524 000 pour « la Tête Haute » (presque autant que le Disney avec Georges Clooney « A la poursuite de demain »)…  1,1 million pour « Connasse Princesse des Coeurs »… ça laisse rêveur…

    Avec pas moins de huit films décriés sur 19 sélectionnés, Thierry Frémeaux devrait accepter de remettre en cause sa sélection plutôt que d’accabler les réseaux sociaux. Du bon cinéma ferait sans nul doute un bon Festival.

     

     

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  • Silence Plateau | Top 30 des meilleurs films de 2013

     

    Voici le Top 30 des meilleurs films sortis en 2013, selon Ciné Cinéma :

    01 – Dallas Buyer’s Club
    02 – Le Loup de Wall Street
    03 – American Bluf
    04 – Zero Dark Thirty
    04 – Il était temps
    05 – The Grand Budapest Hotel
    06 – Gravity
    07 – Zulu
    08 – Prisoners
    09 – The Best Offer
    10 – Guillaume et les garçons à table !
    11 – Noe
    12 – Millenium
    13 – Les Héritiers
    14 – Capitaine Phillips
    15 – Oblivion
    16 – Le Hobbit
    17 – Le Majordome
    18 – Her
    19 – Du sang et des larmes
    20 – Hyppocrate
    21 – Rush
    22 – Philomena
    23 – De toutes nos forces
    24 – The place beyond the pines
    25 – La French
    26 – Baby Sitting
    27 – Conjuring : le dossier Warren
    28 – De rouille et d’os
    29 – La vie rêvée de Walter Mitty
    30 – Flight

    A vous d’en juger…

     

     

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  • Hindi Zahra | Nouvel Album « Homeland »

     

    Hindi Zahra est une chanteuse autodidacte marocaine de 36 ans, née en 1979 à Khourigba et arrivée en France en 1993. Elle publie son premier album en 2010, « Handmade » dans lequel elle chante en anglais ainsi qu’en Berbère et reçoit le Prix Constantin qui récompense chaque année l’album d’un artiste révélé au cours de l’année. Un coup de maître pour un premier essai. L’année suivante, elle remporte la Victoire de la Musique catégorie Musiques du Monde pour le même album.

    Aujourd’hui, elle en est à son 5ème album « Homeland » et fait le buzz sur internet. 11 morceaux de Pop Alternative composés au Maroc et enregistrés dans un petit studio du XIe arrondissement à Paris. Une musique ensorceleuse et ouatée qualifiée de « Word Fusion », croisement des styles sur fond d’électro. Sa musique mérite le qualificatif d’universelle. Elle fait se retrouver sur un même disque trois mondes très éloignés : l’Amérique latine, l’Afrique et le Moyen-Orient. Elle marie la musique arabo-andalouse à des rythmes africains ou latino-américains.

    Issue d’une famille d’artistes berbères qui l’initie à la musique du gnawa, ses chansons ressemblent à des balades folk empreintes de nonchalance sensuelle et d’influences berbères, chaudes comme le désert et épicées à la fois.

    Indi Zahra en concert :

    ✓ Le 26 juin à Enghien-les-Bains
    ✓ Le 3 juillet à Paris (Cité de la Musique)
    ✓ Le 10 juillet à Nice

    et en tournée tout l’été… Toutes les infos ici.

     

     

     

     

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