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  • Grindhouse Wetware | Des leds sous la peau…

     

     

    Finis les tatouages et autres percings… La tendance est aux leds sous la peau sous forme d’implants. Doté de cinq diodes lumineuses et d’une petite batterie de 3 volts, l’implant s’illumine durant 10 secondes à chaque fois que la zone passe dans le champ magnétique d’un aimant. L’opération de chirurgie dure environ 15 minutes.

     

    L’objectif ? Ressembler à un cyborg. Les adeptes ? Les biohackers : quelques initiés qui veulent modifier la biologie humaine pour apporter à l’homme des capacités ou des avantages inédits. On les appelle « BioPunks », « biologie de garage » ou encore « DIYBio » pour « Do it yourself  biologie ». 

    Le séquençage d’un génome coûtait plusieurs centaines de millions d’euros dans les années 2000. En l’espace d’une décennie, il est descendu à 4.000 euros. Certaines compagnies souhaiteraient même le voir encore baisser jusqu’à atteindre 200 dollars. En sera-t-il ainsi avec la biotechnologie ? En attendant, le groupe « Grindhouse Wetware », un groupe de biohackers né en 2012 et présent sur internet, a créé un groupe de travail dont l’objectif est d’augmenter les capacités humaines grâce à la biotechnologie. Il suffit de cliquer sur une silhouette humaine, à l’endroit de la partie du corps que vous souhaitez modifier, ici la main, et vous verrez apparaître une page intitulée « North Star V1 », du nom de l’implant sous-cutané en forme d’étoile qui s’allume sous la peau. Les leds haute définition sont activées grâce à l’utilisation d’un aimant.

    Tim Canon, le fondateur de Grindhouse Wetware, explique, en affichant fièrement son implant sur Twitter : « Aujourd’hui nos produits peuvent paraître des produits de niche, mais une fois que nous serons parvenus à développer un implant cardiaque à faible coût qui vous avertit d’une attaque à venir, tout le monde voudra nos gadgets ». 

    ( @GHWetware #Biohack #bodymod #science pic.twitter.com/y1mrtkLuWI )

     

     

    Cet implant lumineux fait la taille d’une pièce de 2 euros. Il est décrit par Tim Canon comme « un petit bijou de technologie ». Il sert à illuminer les tatouages. N’étant pas approuvé par le corps médical, ce sont des pierceurs et des tatoueurs expérimentés qui pratiquent cette chirurgie. La batterie de 3 volts peut s’illuminer 10.000 fois avant de devoir être changée. Les leds restent allumées pendant 10 secondes puis se mettent en veille. Cet implant va inonder le marché en 2020. L’angle publicitaire sera la luciole : ou comment reproduire la bioluminescence comme certains animaux. Environ quatre personnes par jour se portent volontaires pour un implant. Et ce n’est qu’un début. L’objectif suivant ? Transformer sa main en télécommande et développer « North Star V1 » pour qu’elle fournisse également des données biométriques au porteur.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Grindhouse Wetware

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Article Gentside

     

     

     

  • Le CND de Pantin, dédié au 6ème Art

     

     

    Le « 9-3 » est un département vivier de l’Art : la danse y a élu domicile en 1998. Un lieu unique entièrement dédié à ce 6ème Art de la scène. Le Centre National de la Danse, c’est d’abord un bâtiment rénové et confortable, situé sur les rives du canal de l’Ourcq, avec deux plateaux, douze studios, une médiathèque, une cinémathèque et une salle de projection. Ce sont aussi des spectacles, des formations, des stages et des ressources mises à la disposition des compagnies et des antennes, comme le CND Lyon / Rhône-Alpes.

    Le CND s’est vu confier trois missions : conserver le patrimoine, former des professionnels et favoriser la création. Avec 11 millions d’euros par an de budget et 93 salariés à temps plein, la renommée du Centre est internationale. Une vingtaine d’artistes y sont en résidence et plus de 400 compagnies bénéficient d’une mise à disposition des studios. Le Centre compte également entre ses murs une école de danse qui délivre des diplômes d’Etat de professeur de danse ou d’artiste chorégraphe.

    A l’affiche, une programmation au fil des saisons qui s’organise sur trois temps forts : l’automne, le printemps et l’été. Au printemps 2016 donc, le CND proposera le programme « AFFICHE » : plusieurs thématiques dont les danses folkloriques. Et cet été : « CAMPING » vous offrira une expérience unique en Europe avec une plate-forme internationale permettant de rencontrer des artistes, avec des cours, des conférences.

    Rendez-vous donc sur le site du CND pour plus d’information.

     

     

     

     

     

  • Thank You from WWF !

     

     

    At the end of this year 2015, we wanted to take a moment to thank you for your support. Please enjoy this special video that we created to show our appreciation for the work that you make possible. Together, we can solve the world’s greatest environmental problems.

    Join us at WWF, and let’s save the world together.

     

     

     

     

  • Salon de la Métamorphose des Matériaux 2015 (12ème Edition)

     

     

    La Halle des Blancs Manteaux est un ancien marché couvert du XIXème siècle, devenu en 1992 un espace d’animation appartenant à la mairie du 4ème Arrondissement de Paris. D’abord demeure privée du gouverneur militaire de Paris, le marquis François d’O, au XVIème siècle, puis racheté par des religieuses en 1656 et transformé en hospice pour les pauvres, l’ancien hôtel particulier fut acquis en 1811 par la ville de Paris, par décret sur ordre de l’empereur Napoléon.

    Depuis 20 ans, cette halle est un lieu d’art qui accueille de nombreuses expositions. C’est au cœur du Marais que durant 15 jours, 60 artistes peintres, sculpteurs, photographes et designers vont exposer leurs créations sur le thème du recyclage de matériaux. Ainsi, le Salon de la Métamorphose des Matériaux est devenu en douze éditions le rendez-vous incontournable des vacances de Noël. Les créateurs récupèrent, détournent, transforment et osent. Les réalisations sont à la fois originales, innovantes, curieuses et surprenantes. Toutes débordent d’imagination : lampes, sculptures de vieux papiers, détournement du métal, les artistes rivalisent de créativité.

    Jean-Michel Bliard est l’un d’eux. Sculpteur multi-matériaux et artiste plasticien, il crée des meubles design contemporains, comme cette armoire-console « Dolmen Gold » en aluminium poli et laque lapilazulli. D’abord peintre, puis restaurateur de vieilles voitures de sport de collection durant quinze ans, il se lance en 2005 dans l’aventure de la création de mobilier. Lauréat du Prix de la Relève en 2006 et 2008 par les Ateliers d’Arts de France qui récompense les artisans d’art en début de carrière, Jean-Michel Bliard est considéré aujourd’hui comme un prodige des métiers d’art.

     

    QUAND

    ✓ 21 Dec 2015 – 03 Jan 2016 – Entrée libre et gratuite
    ✓ Ouverture à 18h le 21 décembre : vernissage de 18h à 22h
    ✓ Ouverture tous les jours à partir du 22/12/15 mêmes les 25/12/15 et 01/01/16 de 11h à 20h

    Halle des Blancs Manteaux
    48 rue Vieille du Temple
    Paris,  75004
    France

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] La Métamorphose 2015

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Jean-Michel Bliard

     

     

     

  • Oscars 2016 : Episode 1

     

     

    La France sera représentée aux Oscars 2016 dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère » par « Mustang » (2015), réalisé Deniz Gamze Ergüven en turc. L’histoire de cinq sœurs assignées à résidence par leur famille dans l’attente d’un mariage forcé pour avoir joué avec des garçons sur le chemin de l’école. Encensé par la critique et le public, avec 440.000 entrées depuis sa sortie, prix du meilleur scénario à Stockholm, nommé aux Golden Globes, ce film présenté à Cannes a été choisi par la France pour la représenter après que la Turquie ait opté pour « Sivas » de Kaan Müdjeci, Prix Spécial du Jury au Festival de Venise. L’histoire d’un jeune garçon et de son chien, Sivas, accidentellement blessé.

    Cinq films seulement seront nommés et à ce jour (21 décembre) encore neuf sont en compétition sur un total de 80 en début de parcours. Une belle réussite pour la réalisatrice franco-turque dont c’est là le tout premier film. Mais il faudra attendre le 14 janvier 2016 pour connaître la sélection officielle. Pour rappel, 70 films ou personnalités françaises ont été distingués en 87 éditions. Depuis 1957, chaque pays envoie un film qui le représente. Il y eut « Jeux interdits » de René Clément en 1953, « Mon Oncle » de Jacques Tati en 1959, puis Truffaut, Demy, Clouzot, Lelouch, Rohmer, Leconte, Jeunet et plus proche de nous Haneke, Audiard, Bouchareb.

    De 1949 à 2015, la France a été nommée 54 fois, avec certaines années deux films nommés sur les cinq sélectionnés. 15 films parmi les 54 nommés ont reçu l’Oscar tant convoité. Le seul réalisateur à avoir été deux fois lauréat de cette catégorie fut René Clément, le seul à avoir réussi un doublé avec « Au-delà des grilles » en 1951 et « Jeux interdits » en 1953. La très convoitée shortlist des cinq nommés n’a été accessible dernièrement à la France qu’en 2010 avec « Un Prophète » de Jacques Audiard et la statuette gagnée pour la dernière fois en 1993 avec « Indochine » de Régis Wargnier. Catherine Deneuve n’y est sans doute pas étrangère.

    « Mustang » fera face  au très beau « Fils de Saul » du Hongrois  Lazlo Nemes, également présenté à Cannes et au magnifique « Labyrinthe du Silence », tous deux sur l’holocauste, le premier vu de l’intérieur d’un camp de concentration, le second vu du regard d’un jeune procureur dans les années 1965, vingt ans après les faits. Quant à « Sivas », le choix turc, il n’a pas été retenu parmi les neuf derniers en lice.

     

     

    Bande Annonce Mustang :

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    Trailer  Sivas :

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

     

     

  • Daniel Angeli, photographe des Stars

     

     

    « La photographie sort un instant du temps et, arrêtant la vie, la transforme. » (Dorothea Lange)

     

    Daniel Angeli est un photographe élégant, timide et énigmatique. Ses héros sont des reines et des stars, des milliardaires repus, des génies déchaînés, parfois enchaînés à des créatures de rêve qu’ils délaisseront bientôt. Cela se passe dans la douceur des années soixante et de toutes celles qui suivent, quand rien n’était grisâtre ni compliqué. Les personnages de Daniel Angeli bavardent, dorment dans des palaces, assistent à des soirées scintillantes, se baignent nus, skient l’hiver, s’aiment et se quittent en silence. Des larmes coulent, des éclats de rire éclatent au soleil. Il y a dans tout cela une langueur, une musique. Cela parle du bonheur, de l’amitié, de l’échec, des espoirs déçus, des amours qui ne durent pas, qui ne peuvent pas durer. Angeli photographie comme d’autres peignent ou écrivent des nouvelles qui racontent la vie, la joie et la tristesse. Il est là tout près, prompt à saisir les instants, tournoyant humblement autour de ses héros, présent et invisible, jusqu’à ce qu’il se fonde dans le décor au point de fraterniser avec eux.

     

    « J’ai toujours été un timide. Mon téléobjectif me servait à rester le plus loin possible des gens. Ce sont eux qui ont fini par venir vers moi. » (Daniel Angeli)

     

    Il ne les voit jamais, se contente de les caresser avec l’œil de son objectif… Des disputes éclatent, des baisers s’échangent, une star baille au soleil, un acteur montre ses fesses. A Saint-Tropez, à Gstaad, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Londres, Paris, Cannes, Saint-Moritz, il n’y a pas que les acteurs pour faire semblant de jouer à la Dolce Vita. Karajan et Chostakovitch, les musiciens, Picasso, Dali, Balthus, les peintres, Giscard d’Estaing, nouveau président de la république, Onassis, Agnelli, Marcel Dassault, les milliardaires, Juan Carlos d’Espagne, le Prince Charles, Caroline de Monaco, rivalisent avec Romy Schneider, Brigitte Bardot, Alain Delon, Belmondo, Marlon Brando, Nicholson, Charlie Chaplin quelques heures avant sa mort. John Lennon, Mick Jagger, Hallyday, Sardou, Gainsbourg, Greco, fraient avec le grand Hitchcock ou l’immense Piaf qui, un jour ou l’autre, décident de se donner en spectacle pour ce photographe inclassable qui les a émus ou séduits.

    Au bout du compte, Daniel Angeli est un chasseur qui aura presque toujours fini par faire des rendez-vous photos avec les stars qu’il avait longuement traquées. Ce livre raconte un monde, une vie aujourd’hui envolée, qui coule en douceur sur un peu plus de trente années. C’est un livre d’histoires, grandes ou petites. Ces vies privées défilent sous nos yeux attendris, amusés, parfois émerveillés ou choqués. Quelques instants grappillés trouvent aussi leur place, rappelant qu’Angeli le timide pouvait être aussi de la trempe des paparazzis.

     

    © Bernard Pascuito (Texte extrait de la préface de « Vies Privées » publié en 2015 chez Gründ)

     

     

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    Avec « Vies Privées », nous n’avons pas affaire à un simple livre de photos, mais à la rencontre entre les photos de Daniel Angeli et les textes de Bernard Pascuito. Lorsque les deux amis de toujours se sont lancés dans ce pari fou que de sélectionner parmi les 5000 clichés disponibles ceux qui figureraient dans le livre, leur choix s’est porté sur les photos qui, en plus de leur force intrinsèque, allaient se rapporter à une histoire ou un souvenir. Et nul doute que Daniel Angeli a encore beaucoup d’histoires à nous raconter…

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Daniel Angeli Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Daniel Angeli Facebook

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Editions Gründ

     

     

     

  • Thibaut Oskian Filmmaker | Et sinon… C’est quoi une bifle ?

     

    Réalisation : Thibaut Oskian
    Écriture : Aurélia Decker
    Comédiens : Aurélia Decker & Clément Vieu

    CAST & CREW
    Directed by Thibaut Oskian
    Written by Aurélia Decker
    With Aurélia Decker & Clément Vieu
    Editing Antoine Vuillemenot
    Production manager Mickaël Houri
    Producer Sébastien Bouyges for Shaaker / Be Aware
    Director of writing Sandy Lobry
    Special Thanks | O’Frenchy

    GEAR
    Camera | 2 x Canon C100
    Lenses | Canon 24-70mm L & Canon 35mm L
    Softwares | Final Cut Pro, After Effects & Magic Bullet Mojo

     

     

  • « Il est de retour » : le film sur Adolf Hitler crée la polémique en Allemagne

     

    La comédie grinçante de David Wnendt avec Oliver Masucci imagine le réveil du Führer, 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale dans le Berlin d’aujourd’hui. Une adaptation qui divise la critique.

     

    Et si «il» revenait ? C’est avec cette idée que le romancier allemand Timur Vermes a écrit « Il est de retour ». Il ? C’est Adolf Hitler qui se réveille soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale dans un parc de Berlin, à quelques pas du mémorial de l’Holocauste. Très rapidement, il décide de reprendre du service pour remettre ce pays dans le droit chemin…

    L’histoire de « Il est de retour » n’est pas à prendre au sérieux. Le monde a évidemment bien changé depuis 1945 et l’ex-führer, en décalage complet avec l’époque, devient un personnage absurde et grotesque. À moins que…

    Paru en 2013, cette satire a connu un succès phénoménal : deux millions d’exemplaires. Le livre a été traduit en 41 langues. L’adaptation de David Wnendt, avec Oliver Masucci dans le rôle principal, est sortie en octobre en Allemagne. Le film promet de battre des records d’audience mais aussi de susciter quelques questions, au moment où le pays s’interroge sur l’accueil à réserver aux centaines de milliers d’étrangers qui demandent l’asile.

     

    La critique divisée

    La question n’est plus de savoir si l’on peut rire d’Adolf Hitler. Le débat a été tranché, tant que le regard demeure critique. « Le cinéma allemand peut aussi plaisanter sur lui », écrit Die Welt. « Attention, plaisanterie à moustache », avertit Der Spiegel. Si « Er ist wieder da » (« Il est de retour » en allemand) dérange par moment, c’est parce qu’il mélange fiction et réalité, à l’image de Borat, de l’humoriste Sacha Baron Cohen.

    Adolf Hitler est filmé dans les rues de Berlin avec de vrais passants ou de vrais touristes qui, amusés et n’imaginant évidemment pas être en présence du « vrai Hitler », prennent des photos avec lui. Quel est le sens d’un « selfie avec Hitler ? », s’interroge Die Deutsche Welle.

    L’acteur Oliver Masucci a raconté, dans une interview à Bild, son expérience d’apparaître en tant qu’Hitler dans la rue : « C’était incroyable, j’étais l’attraction ». D’autres scènes, comme celle filmée devant l’entrée du local du parti néo-nazi NPD, sont en revanche totalement mises en scène. Ce mélange déstabilise, selon les critiques allemands.

    La mise en abyme se poursuit avec l’apparition d’une équipe de télévision qui voit dans cet Adolf Hitler un bon client médiatique. Elle lui offre une tribune télévisuelle. Comme si le danger, encore aujourd’hui, résidait dans le fait de ne pas prendre les idées d’extrême droite au sérieux.

     

    Auteur : Nicolas Barotte @ Twitter

     

     

  • « Papy Fait De La Résistance », dernière grande comédie française

     

    A l’heure sonnante où trébuchent dans la médiocrité du rire facile moult comédies françaises, fussent-elles concoctées pour les « jeunes », la cible idéale (« Profs », « Profs 2 », « Robin des Bois », « Aladin » et bientôt sa suite avec son parangon Kev Adams), ou sociales (« Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu ? »), sans oublier le dégoulinant « Intouchables », toutes se vautrent dans une certaine facilité où l’histoire et le scénario ont été remplacés par une enfilade de punchlines et de gros gags sexistes, communautaires ou homophobes, le tout pétri de références télévisuelles. Aucune ambition autre que l’immédiateté du moment, du présent, de là, maintenant, à l’instant. Mais ces films sont souvent aussi de très gros succès. On a donc les comédies que l’on mérite avec son temps.

    Essayons malgré tout de remettre tout cela en perspective et remontons donc au début des années 80. « L’ère Pierre Richard » finissait… Yves Robert, après Gérard Oury, n’avait plus le monopole du rire en France. On découvrait la troupe du Splendid et ce nouveau genre d’humour plus acide, percutant et vachard. « Papy Fait De La Résistance », c’est un peu l’apogée de leur style d’humour, avec cette manière de décortiquer et railler la mentalité française, sa veulerie, sa mesquinerie, et de cristalliser le tout dans un sujet parfait pour cela : L’occupation ! Rien ne se prêtait mieux en effet que cette époque trouble de l’occupation allemande pour exprimer tous les travers de ce bon vieux peuple gaulois.

    Le film qui sort en 1983 est un énorme succès, équivalent à celui des « Visiteurs » une dizaine d’années plus tard. Ce qui est intéressant de noter, c’est l’évolution ou la recherche de l’élément prédominant de ce que sera un succès, une recette, la martingale. Une comédie n’est pas conçue pour être appréciée trente ans plus tard dans des Ciné Clubs. Tout est mis en oeuvre pour cartonner dans le présent. Les navets actuels (« Profs », « Aladin », etc) ont accéléré le processus et se désagrègent de votre cerveau dès que vous avez quitté la salle.

    Si vous re-re-voyez et comparez les deux films (« Papy » et « Les Visiteurs »), tous deux réalisés par Jean-Marie Poiré à dix années d’intervalle, alors vous obtiendrez le résultat suivant : « Les Visiteurs » se revoit assez difficilement, malgré le talent de Valérie Lemercier qui surnage dans cette tambouille faite d’anachronismes lourdingues et de situations surlignées dus à un scénario prétexte et surtout grossier, le tout emballé dans une réalisation pour téléfilm. En revanche, « Papy Fait De La Résistance », concocté et conçu comme un film à gros budget, reposait quant à lui sur un scénario complètement délirant, entre esprit BD et farce à la Blake Edwards. En exploitant la période de l’occupation puis en passant tous ses clichés dans le laminoir du Splendid, on accouchait d’un film qui aujourd’hui encore étonne par son audace et sa folie.

    C’est un des rares films aussi où l’accumulation de têtes d’affiche, aux apparitions même très brèves, fonctionne parfaitement. Le télescopage entre ancienne et nouvelle génération nourrit le film et lui apporte une ampleur supplémentaire. Mais c’est surtout Jacqueline Maillan et Gérard Jugnot qui y sont en état de grâce. Jugnot est dans le même registre qu’avec le « Père Noël », soit celui d’une ordure absolue. Il compose un collabo, petit chef hystérique de la Gestapo, totalement orgasmique. Jacqueline Maillan, impériale, en cantatrice dingue et digne. Le film collectionne ainsi des répliques devenues cultissimes. Clavier, Lamotte, Giraud derrière, sont très inspirés aussi.

    Une sorte d’alchimie, de mayonnaise, qui prend tout de suite et entraîne le spectateur dans ce grand défouloir, une vraie récréation.  Jean Marie Poiré inspiré ou habité retrouvera ce niveau de talent avec « Mes Meilleurs Copains » au début des années 90, mais plus jamais ensuite. « Papy Fait De La Résistance » clôt ainsi un âge d’or de la comédie à la Française. Quand il y avait d’abord un vrai et bon scénario pour pouvoir ensuite rajouter tout ce que chacun des acteurs pouvait insuffler comme proposition de folie.

    On a toujours un certain plaisir à revoir les De Funès, Bourvil et autres grandes comédies françaises qui ont jalonné notre enfance. Notre paysage télévisuel devient à chaque fois comme un pèlerinage, une politesse. Avec Papy… C’est autre chose, c’est différent. Le rire est presque vertical. Le plaisir que l’on prend n’est plus fédérateur mais juste un bonheur pour soi. Cet humour que l’on a retrouvé plus tard chez les frères Farrelly ou Judd Apatow, une euphorie totale, enveloppante.

    Le genre de film qui est habité, hors norme… Et devenu de toute façon aussi un classique.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images