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  • Thomas Pesquet : In The Air Tonight

     

     

    Nous sommes le 21 juillet 1969. En France, Il est 3 heures 56 minutes et 20 secondes, lorsque l’astronaute américain Neil Armstrong pose le pied sur la Lune, devant 600 millions de téléspectateurs qui assistent, les yeux rivés sur l’écran, à cet instant historique.

     

    J’ai trois ans et demi. Mes grands-parents m’ont réveillé dans la nuit pour assister à l’évènement. Je m’en souviens comme si c’était hier…

    Soudain, l’image s’anime. Une des caméras embarquées à bord du module par Neil Armstrong et Buzz Aldrin commence à retransmettre en direct des images de la Lune. Mais le cadre est inversé. Armstrong le rétablit aussitôt. L’image, en noir et blanc, est trouble et sombre.

    La silhouette d’Armstrong se dessine. Celui-ci descend lentement l’échelle du module lunaire, ne dit rien. Puis il prononce cette phrase, restée célèbre : « Un petit pas pour l’homme, mais un pas de géant pour l’humanité » (« That’s one small step for man, One giant leap for man-kind »).

    Hormis cet événement qui marquera à tout jamais l’inconscient collectif, un autre exploit a été accompli ce 20 juillet 1969. Des images de la Lune ont été diffusées en direct sur Terre…

    Quarante-huit ans plus tard, en suivant les aventures dans l’espace de Thomas Pesquet sur tous les réseaux sociaux, on mesure donc d’un coup l’ampleur de ce pas de géant… Autant en 1969, on pouvait ressentir cette distance incroyable qui séparait le théâtre de cet événement historique de notre poste de télévision, autant aujourd’hui, l’action semble se dérouler dans la pièce à côté.

    Thomas Pesquet poste, tweete, publie et partage sans relâche. Et Thomas Pesquet regarde le rugby à la télé… Etonnant contraste chez ce jeune homme, entre la responsabilité énorme des taches à accomplir qui pèse sur ses épaules et sa vie dans l’espace exposée au quotidien, avec une proximité étonnante.

     

     

     

     

     

     

    Neil Armstrong pose le pied sur la Lune en direct (Archive INA 21 juillet 1969) :

    [youtube id= »X0ITWhat32k » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Ils ont marché sur la Lune – Le document original du 21 juillet 1969 :

    [youtube id= »23tfNEbpaNI » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour suivre les aventures de Thomas Pesquet » class= » » id= » »]

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  • Bardot avait une sœur… L’histoire de Mijanou Bardot

     

     

    Dans le reportage de France 3, « Bardot amoureuse », diffusé le 27 janvier 2017, on apprend que Brigitte Bardot a une sœur. Si tout le monde connait Bardot, qui d’entre nous savait qu’elle avait une sœur ? Enquête…

     

    Brigitte Bardot est née en 1934. Sa petite sœur Marie-Jeanne Bardot, surnommée Mijanou, est née en 1938, quatre ans après. Elle ressemble davantage à sa maman, Anne-Marie, une femme passionnée de danse et de mode, tandis que Brigitte ressemble plutôt à son père Louis, un industriel doué, féru de cinéma. Enfants, elles vivent dans un milieu aisé. Leurs parents fréquentent le « Tout-Paris », des directeurs de presse, de mode, de théâtre et de cinéma. Hélène Lazareff par exemple, la directrice de « Elle », est une grande amie de leur mère. Très vite, à quinze ans, Brigitte va devenir la mascotte puis l’égérie du magazine. Sa sœur cadette n’a encore que onze ans.

    La suite, nous la connaissons : le réalisateur Marc Allégret voyant les photos de mode de Brigitte dans « Elle » demande à la rencontrer. Il veut lui faire passer un casting pour son prochain film « Les lauriers sont coupés ». Il ne la prendra pas, mais elle tombera amoureuse de l’assistant d’Allégret qu’elle a rencontré au cours de l’audition et qui lui donnait la réplique : Roger Vadim.

    1956. Mijanou a dix-huit ans. Elle tourne à son tour son premier film. Il s’agit d’une comédie : « Club des femmes ». Son partenaire n’est autre que Jean-Louis Trintignant, l’homme dont sa sœur Brigitte vient de tomber follement amoureuse pendant le tournage de « Et Dieu créa la femme » et pour lequel elle quittera Vadim.

    1960. Brigitte Bardot rencontre Sami Frey lors du tournage de « La vérité ». Comme à chaque fois, elle tombe amoureuse de son partenaire. Elle se sépare de Jacques Charrier. Sami se sépare de Pascale Audret, la sœur de Hugues Aufray. Leur idylle  ne durera que deux ans. Et c’est Mijanou qui consolera le beau Sami quand Brigitte le quittera pour Gilbert Becaud.

    Marie-Jeanne Bardot enchaine les films. Elle rencontre Patrick Bauchau, un comédien belge sorti d’Oxford. Ils se marient en 1962 et donnent naissance à une petite fille, Camille. Ils s’octroient une pause avant de retrouver les réalisateurs de « La Nouvelle Vague ». Ils tournent alors ensemble avec Eric Rohmer  dans « La Collectionneuse » en 1967. Mais très vite, la petite sœur de Bardot va arrêter le cinéma…

     

    « J’ai toujours été timide face aux caméras et j’ai décidé assez vite d’arrêter le cinéma car je me sentais mal sur les plateaux : j’avais l’impression de n’avoir rien fait de mes journées », déclare-t-elle à Soir Magazine en juin 2009. Pendant ce temps, sa sœur ainée triomphe dans « L’ours et la poupée » de Michel Deville. Mais comme sa petite sœur, elle arrêtera elle aussi le cinéma quatre ans plus tard, en 1973.

     

    Des destins communs donc. Parallèles, tout du moins. Dans les années 1980, l’une s’envole pour les Etats-Unis où elle fondera une entreprise de mobilier en 1979, après avoir eu l’idée géniale des lits mezzanines pour gagner de la place dans les chambres d’enfants. Marie-Jeanne va créer la marque « Espace Loggia ». L’autre se lancera dans la défense de la cause animale. Après 48 films, Brigitte devient porte-parole de la SPA puis rejoint l’IFAW en 1976 et déclenche la fameuse campagne internationale de lutte contre la chasse aux phoques.

    Depuis, l’une vit à Los-Angeles, l’autre à Saint-Tropez où elle a créé sa Fondation en 1986.

    Patrick Bauchau, le mari de Mijou, devient un acteur célèbre grâce à la série « Le Caméléon » et ses apparitions dans de nombreux films, dont « Le maître de musique » en lice pour les Oscars de 1989. Brigitte de son côté épouse en 4ème noces Bernard d’Ormale, un industriel, deux mois seulement après leur rencontre lors d’un diner. Elle a 58 ans. Elle vit à la Madrague.

    Les deux sœurs ont en commun la défense des animaux mais ne se voient quasiment pas. Si les cousins, Camille et Nicolas, petits, faisaient de la planche-à-voile ensemble, il est loin le temps où la famille se réunissait.

     

    « On ne peut pas dire qu’elles soient fâchées, mais elles ne se voient jamais. Cela n’empêche pas de longues conversations téléphoniques ». Toujours dans Soir Magazine en 2009, elle déclarait : « ça fait peut-être dix ans que je ne l’ai plus vue, mais je communique encore souvent avec elle. L’amour des animaux est peut-être le seul point commun que j’aie avec ma sœur. Nous avons eu des vies très différentes », rajoute-t-elle. Mijanou a eu un seul amour, Patrick Bauchau, et il dure toujours. »

     

    Aujourd’hui âgées de 78 ans et 82 ans, elles sont toutes deux grand-mères et arrière-grand-mères. Toutes deux n’ont eu qu’un seul enfant : un garçon, Nicolas Charrier pour Brigitte et une fille, Camille, pour Marie-Jeanne. Toutes deux ont des petit-enfants : Anna et Théa (17 et 20 ans), les deux petites-filles de B.B. vivent en Norvège avec leur père, marié en 1984 au top-model Anne-Linne Bjerkan, et ne parlent pas français. Ceux de Mijanou vivent en Italie. Dans Paris Match en 2009, Brigitte déclare : « Non, je ne suis pas une bonne grand-mère. Elles vivent en Norvège avec leur père [Nicolas Charrier], elles ne parlent pas français, et nous n’avons pas l’occasion de nous voir. Pourquoi tricher ? Tu le sais, j’ai toujours dit ce que je pensais et pensé ce que je disais. Je n’ai jamais cru aux liens du sang. »

     

    Filmographie :

    1956 : « Club de Femmes » de Ralph Habib (Micheline)

    1957 : « Jusqu’au Dernier » de Pierre Billon (Josiane, l’écuyère)

    1958 : « C’est la faute d’Adam » de Jacqueline Audry

    1958 : « Le Pirate de l’épervier noir (Il pirata dello Sparviero nero) » de Sergio Grieco (Elena di Monteforte)

    1958 : « Une balle dans le Canon » de Michel Deville et Charles Gérard (Brigitte Geoffrain)

    1959 : « Ramuntcho » de Pierre Schoendoerffer (Gracieuse)

    1960 : « Sex Kittens Go to College » d’Albert Zugsmith (Suzanne)

    1967 : « La Collectionneuse » d’Éric Rohmer (Carole)

    1970 : « Después del Diluvio » de Jacinto Esteva

     

     

     

     

     

  • Valentin Grethen : l’âme des rues

     

     

    L’âme des rues est un projet de court métrage fantastique en milieu urbain, réalisé par Valentin Grethen. Tournage du 10 au 13 Mars 2017. 

     

    Laurent est un sans abri de 28 ans errant dans les rues de Paris après avoir agressé son patron. Hormis le réconfort que lui apporte Renaud, son compagnon de galère, l’indifférence des gens est une souffrance pour lui. Il trouve alors un masque à gaz qui semble rapidement avoir une influence sur lui. Cette force le pousse au meurtre en lui donnant l’illusion qu’on lui accorderait enfin de l’attention. Il se retrouve alors confronté à un dilemme entre cette emprise que sa morale réprouve et son besoin de reconnaissance.

     

    Valentin Grethen, le réalisateur de « L’âme des rues », est actuellement étudiant en 2ème année à l’ESRA Paris (école de réalisation audiovisuelle) et fan de cinéma de genre. Il nous lance aujourd’hui un appel à contribution via la plateforme de crowdfunding Ulule, car il aimerait mettre plus de moyens dans ce projet que dans ses derniers travaux, afin de lui donner plus d’ampleur et exploiter au maximum ce qu’il a appris ces dernières années. Son objectif : présenter le film en festival, y rencontrer des gens et échanger autour de son court-métrage et du cinéma en général. Un beau projet, donc, pour ce jeune homme qui est intarissable dès qu’il s’agit de cinéma…

     

    Instant City : Tu sembles affectionner tout particulièrement le genre fantastique.

    Valentin Grethen : Le genre fantastique possède un aspect métaphorique qui permet d’aborder de nombreux thèmes et notamment, dans « L’âme des rues », celui de la reconnaissance sociale. Cet aspect est en partie dû à ce que l’on appelle « l’ambiguïté subjective », qui est une façon de mettre en scène des éléments du récit sans que le spectateur sache s’il s’agit de la réalité ou de l’imagination du personnage. Dans ce court métrage, le jeu sur l’ambiguïté permet de sonder l’âme de Laurent : le pouvoir du masque est-il réel ? ou lui sert-il seulement de projection inconsciente pour ses pulsions ? Si le masque semble avoir une réelle influence sur lui, certains détails dissimulés tout au long du film laissent penser que ces pulsions meurtrières sont peut-être inhérentes à sa personne.

    Dans beaucoup d’oeuvres du genre, les éléments fantastiques du récit sont le reflet de l’intériorité du personnage principal. Dans « Le Horla » de Guy De Maupassant, il s’agit d’une métaphore de la solitude du personnage, alors que « Le Labyrinthe de Pan » montre l’imaginaire fantastique comme un refuge à la petite Ofelia ; dans « Fire walk with me » de David Lynch, le fantastique illustre le passage à l’âge d’adulte et la perte de repères liés à l’adolescence.

     

    Instant City : De prime abord, Laurent semble être un type banal. Qu’est-ce qui confère à son histoire son caractère fantastique ?

    Valentin Grethen : Le fait de centrer l’intrigue autour d’un personnage qui n’a rien d’héroïque (il a déjà eu recours à la violence par le passé) et qui est tiraillé par un dilemme intérieur me semble très intéressant. En effet, le spectateur, ayant développé pour lui une certaine empathie, sera également au centre d’un dilemme lorsqu’il verra le personnage commettre des actes qu’il réprouve en temps normal.

     

    Instant City : Tes influences ?

    Valentin Grethen : Cet attrait que j’éprouve pour ces protagonistes me vient du Nouvel Hollywood, une période du cinéma américain durant laquelle une nouvelle génération de cinéastes (Coppola, Scorsese, Cimino, De Palma, Hopper, Kubrick, Altman…) a révolutionné la façon de faire des films à Hollywood, en jouant, entre autres, sur le caractère nuancé de ses personnages. Mais le cinéaste de ce mouvement qui a eu une vraie influence sur moi lors de l’écriture de ce court métrage est William Friedkin. En effet, en plus des descentes aux enfers fascinantes qu’il a écrites et réalisées (« Sorcerer », « French Connection », « Cruising »…) et des anti-héros qu’il filme, c’est son utilisation du fantastique qui m’intéresse.

    Dans « l’Exorciste », il a une façon très intéressante d’exploiter le fantastique, en le mêlant à des problématiques contemporaines : le film parle de mono-parentalité et surtout de l’importance de la croyance dans une société où la religion a beaucoup moins d’impact qu’avant (urbanisation, montée de l’individualisme…). Ici, ma démarche est relativement similaire : toujours dans un cadre urbain, il est question du rapport à notre image et de la reconnaissance sociale, qui semble primordiale aujourd’hui. Le cadre urbain de « L’âme des rues » a été également influencé par le film « Candyman » qui utilise le fantastique pour parler d’un sujet de société : la façon dont sont délaissés les quartiers défavorisés et les dérives que cela crée. Ce film de Bernard Rose a également en commun l’utilisation avec parcimonie d’une atmosphère onirique pour casser avec l’environnement crasseux de la rue.

     

    Instant City : Est-ce le masque qui rend Laurent définitivement violent ? Pas de prédisposition chez lui ?

    Valentin Grethen : Le fait que l’esprit prenant possession de Laurent soit logé dans un masque à gaz n’est pas laissé au hasard. En effet, en temps de guerre, ce masque cache le seul moyen de différencier les soldats : leur visage. Ils ne forment donc plus qu’une masse uniforme et sont privés de leur identité propre. Notre personnage perd ainsi son humanité en masquant son visage et en obéissant au masque pour que, paradoxalement, il représente enfin quelque chose pour les gens. C’est ce paradoxe qui représente son conflit interne.

     

    A noter que la bande originale du film sera composée par Michael Chereau du collectif L’Archipel.

    Quant à l’affiche, on la doit à Mickael Icm.

     

    L’affiche :

     

    Le court-métrage « MIC. In » réalisé par Valentin Grethen en octobre 2016 :

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  • Interview Exclusive | Pierre Jovanovic

     

     

    Pierre Jovanovic est journaliste. C’est quelqu’un de franc, d’honnête et de très direct. Il est l’auteur du livre « Enquête sur l’existence des anges gardiens » sorti en 1993 et ré-édité puis enrichi depuis chaque année.

     

    Tout a commencé en 1988 alors qu’il est en voiture près de San Francisco. Sans savoir pourquoi, il se jette soudainement sur sa gauche. C’est alors qu’une balle traverse le pare-brise, exactement à l’endroit de la place passager où il se trouvait. Il s’agit d’un incident courant aux Etats-Unis. Des snipers se postent aux abords des autoroutes et font un carton sur cible vivante.

    Pierre Jovanovic raconte cette anecdote autour de lui, un peu comme on le ferait sur le mode : « Vous ne devinerez jamais ce qui m’est arrivé ! ». C’est alors que d’autres collègues journalistes lui racontent des faits similaires : « Comment, au moment même de la mort impossible à éviter, quelque chose d’inexplicable leur avait sauvé la vie, quelque chose qui n’avait pas une chance sur un million d’arriver… ». Puis ce sont des correspondants de guerre, des pilotes. Commence alors une longue enquête de six années, jalonnée de lectures, d’interview, de rencontres. D’abord sur les NDE dans des services hospitaliers comme celui de Garches, puis sur les Anges gardiens. Existerait-il un ange chargé de veiller sur nous ? Pour lui, la réponse est clairement « oui ».

    Pierre Jovanovic a accepté de répondre à quelques questions et je souhaite l’en remercier très sincèrement au regard de son habitude de l’exercice.

     

    Instant City : Bonjour, Merci d’avoir accepté de nous accorder du temps. Quelle est votre actualité ?

    Pierre Jovanovic : Mon actualité, c’est avant tout ma revue de presse. C’est surtout ça, mon activité depuis neuf ans. De temps en temps, j’ai des livres qui sortent mais c’est surtout la revue de presse qui m’occupe.

     

    Instant City : On vous sollicite depuis plus de vingt ans à propos de votre livre sur les Anges gardiens : est-ce que cela ne vous lasse pas ? 

    Pierre Jovanovic : Non pas du tout. Ce livre, c’est mon bébé.

     

    Instant City : Comment en êtes-vous venu à prendre la décision de publier ce livre ?

    Pierre Jovanovic : Après l’épisode de la balle qui a traversé le pare-brise, j’ai ressenti le besoin de comprendre ce qui venait de m’arriver. Pas sur l’instant même, mais à force d’en discuter avec des confrères, au moment où je me suis rendu compte que des tas d’autres personnes avaient vécu la même chose. Je n’ai pas percuté tout de suite en me disant que ce n’était pas un hasard mais qu’il s’agissait de l’intervention de mon Ange gardien. Comme je l’explique en détails dans le premier chapitre de mon livre, ce n’est que longtemps après que j’ai fait des connexions entre ce qui m’était arrivé et la notion de « Temps suspendu » que vivent par exemple des personnes ayant vécu des expériences de NDE (mort imminente).

     

    « Moi aussi j’avais oublié. Puis après une enquête sur le phénomène de la vie après la mort, je n’ai pu m’empêcher d’établir un rapprochement entre les expériences aux frontières de la mort et ces anecdotes de journalistes, de photographes et de pilotes sauvés in extremis par une voix ou une action inexpliquée » (Extrait)

     

    Instant City : Après la rédaction de votre article sur les NDE pour « Le Quotidien de Paris », vous écrivez dans votre livre que vous avez préféré, pendant un temps, tout oublier. « Cela m’obligeait à trop réfléchir », ditez-vous.

    Pierre Jovanovic : J’ai lu et enquêté pendant six ans, après mon épisode de la balle, pour essayer de comprendre ce phénomène. J’ai lu tout un tas de livres plus nuls les uns que les autres. Aucun ne répondait à la question de mon expérience. Car quand une telle expérience vous arrive, il y a de quoi vous poser des questions toute votre vie. On vit dans un monde actuellement où tout est expliqué par la science ou par les nouvelles technologies. Accepter qu’il puisse exister une autre réalité, ça n’a pas été évident. C’était difficile pour moi. J’ai lutté contre cette idée. J’ai même pensé que j’étais devenu fou. J’en ai parlé à un prêtre…

     

    « Un homme souriant d’une trentaine d’années (..) Quand je voulus l’orienter sur les anges, le frère X m’arrêta. Il se leva, signifiant la fin de l’entretien et me dit : « Les Anges, les apparitions de la Vierge et toutes ces stupidités, je n’y crois pas. » (Extrait)

     

    Pierre Jovanovic : … alors que ce prêtre était censé être le représentant de cette dimension sur terre. Je pensais faire de mes notes un livre de 200 pages maximum qui n’intéresserait que 3 000 personnes.

     

    Instant City : Ca n’a pas dû être facile à l’époque de convaincre un éditeur avec un tel sujet.

    Pierre Jovanovic : Ca n’a pas été facile du tout, croyez-moi, de proposer le manuscrit à un éditeur car c’était un sujet qu’ils ne connaissaient pas. J’ai essuyé le refus d’une dizaine de maisons d’édition qui s’en sont mordu les doigts ensuite. C’était compliqué d’expliquer qu’il y avait une façon différente d’écrire sur la spiritualité. A l’époque, il fallait que ce soit un curé qui écrive sur ce genre de choses, sinon c’était impossible à accepter.

     

    Instant City : Est-ce facile d’assumer vis à vis de sa famille, de son entourage, de ses collègues de travail, des journalistes etc… que l’on croit que les Anges gardiens existent bel et bien ?

    Pierre Jovanovic : Au début, je pensais qu’on allait me prendre pour un dingue. Pourtant je ne me cachais pas. C’était un sujet qui me passionnait. J’en parlais ouvertement avec toute personne voulant m’entendre. Je pensais que tous mes collègues allaient se moquer de moi, sans parler de toutes les attachées de presse de Paris. Je m’en moquais. Je n’ai pas peur du « qu’en dira-t-on ». De fait, plein d’autres journalistes sont venus me raconter leurs histoires d’Anges gardiens. Le livre a ouvert une porte. Il a validé des choses que des millions de personnes avaient elles-mêmes vécues. Cela fait maintenant trente ans qu’on étudie les NDE. On ne peut plus nier les preuves scientifiques accumulées par des dizaines de milliers de médecins, dont nombre d’entre eux ont écrit sur le sujet. Cela ne relève plus seulement du simple domaine de la foi. Quand vous avez par exemple des pilotes d’Air France, des médecins qui disent tous la même chose, vous ne pouvez plus le nier. On n’est plus comme autrefois dans la crainte. Aujourd’hui les gens parlent ouvertement de ce sujet dans les hôpitaux. Médecins et infirmières parlent des expériences de mort imminente de leurs patients. 90 % des personnes ayant lu mon livre se disent ébranlées et retrouvent la foi. Des musulmans qui ont lu mon livre se convertissent. Cela vous donne la dynamique de ce livre.

     

    Instant City : Ne souhaitez-vous pas répondre aux arguments de vos détracteurs ?

    Pierre Jovanovic : Je n’ai aucun souci avec le fait qu’on se moque de moi. Je ne cherche à convaincre personne. J’ai écrit pour moi, pour mettre noir sur blanc l’ensemble des connaissances accumulées sur le sujet au cours de ces six années de lecture, d’enquête et de recherches sur un thème qui me passionnait. Je suis ravi des effets positifs du livre mais, encore une fois,  je ne cherche à convaincre personne. Je fuis tous ceux qui vous disent : « je vais vous convaincre ». Je crois que le destin de chacun est suffisamment long pour trouver rapidement confirmation de ce domaine dans des moments de douleur ou de perte.

     

    Instant City : Parlons de votre rencontre avec le docteur Kübler-Ross, pionnière des soins palliatifs et de l’accompagnement des personnes en fin de vie.

    Pierre Jovanovic : Il y a eu beaucoup d’autres rencontres. Le docteur Kübler-Ross en est une. Elle m’a donné un certain nombre de cas stupéfiants. Son approche et son expérience m’ont aidé. J’ai retranscrit la totalité de mon entretien avec elle dans mon livre. Après quarante ans d’expériences aux frontières de la mort, elle a eu le temps d’en faire le tour. Elle-même a vécu une expérience colossale sans accident. Elle est passée de l’autre côté et a vu toutes les personnes qu’elle avait accompagnées au long de sa carrière vers l’autre dimension.

     

    Instant City : En postface, vous conseillez à vos lecteurs de parler régulièrement à leur Ange gardien : « Si vous lui demandiez tous les matins de vous guider et de vous conseiller au cours de votre journée, alors seulement cette connexion pourrait s’établir ». Comment fait-on pour parler à son Ange gardien ?

    Pierre Jovanovic : Parlez-lui à haute voix, mettez-le au défi de vous prouver qu’il existe chaque jour. Quand votre Ange commence, il use de plusieurs moyens pour vous faire comprendre son message. Vous le comprenez par des signes, des synchronicités incroyables ou des rêves.

     

    Après cinq ans de lectures et neuf mois de rédaction, Pierre Jovanovic termine cette incroyable aventure de la rencontre avec l’Ange gardien par ces mots : « Ce livre avait pour ambition de convaincre (tiens, tiens), mais hélas je ne sais guère si j’ai atteint mon but et je me garderais bien de vous conseiller, comme San Antonio, que si vous ne croyez pas à l’efficacité de l’Ange gardien après ça, vous n’avez qu’à rapporter ce bouquin à votre librairie, afin de l’échanger contre un livre de cuisine ».

     

    Un grand Merci à monsieur Jovanovic pour le temps accordé à cette interview.

    Interview par Anne Feffer pour Instant City.

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Pierre Jovanovic Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Revue de Presse

     

     

     

  • Romain Gary s’en va-t-en guerre

     

     

    À l’occasion de la publication de « Romain Gary s’en va-t-en guerre » de Laurent Seksik, revenons sur la vie et l’oeuvre du diplomate et romancier français originaire de Lituanie.

     

    Il est l’homme aux deux prix Goncourt et aux multiples identités. Romain Gary, alias Emile Ajar, de son vrai nom Roman Kacew, double prix Goncourt, d’abord en 1956 pour « Les Racines du Ciel », puis en 1975, sous un autre nom, Emile Ajar, pour « La Vie Devant Soi », naît à Vilna, en Russie, en 1914 (Aujourd’hui, Vilnius en Lituanie).

    Aviateur, diplomate, mais surtout écrivain à la fécondité exceptionnelle, capable d’écrire plusieurs ouvrages en même temps, Romain Gary a livré une oeuvre littéraire drôle, tendre et humaniste.

    Romain Gary, c’est une vie marquée par sa relation avec sa mère. Quant à son père, il va abandonner la famille pour épouser une autre femme, avoir d’autres enfants, avant de mourir dans le ghetto pendant la guerre.

    Rencontre avec Laurent Seksik, qui vient tout juste de publier « Romain Gary s’en va-t-en guerre », Myriam Anissimov, sa biographe, auteur de « Romain Gary, le Caméléon » (Editions Folio), et Joann Sfar qui a illustré « La Promesse de l’Aube » en 2014.

     

    « Gary se levait tôt, il descendait vers 7h00 du matin, dès que les bistrots ouvraient. Ils les faisait tous, en écoutant toutes les conneries que les gens disaient, les notant minutieusement en mangeant un oeuf dur. Puis il remontait chez lui et travaillait jusque midi, une heure. » (Myriam Anissimov).

     

    « Gary écrit puissamment. C’est un flot, c’est une colère, c’est ininterrompu. Puis il y a des redites, il répète beaucoup les choses. On sent le diplomate rompu à l’écriture de mémos, qui a l’habitude de composer une littérature efficace, qui a une grande connaissance du cinéma et du roman américain, et qui pour se purger, se détendre ou faire plaisir à sa maman qui n’est plus là, écrit du roman. » (Joann Sfar)

    Sa maman, justement, il en fait une des plus belles héroïnes littéraires dans la « Promesse de l’Aube » publiée en 1960. Ce que cette femme a d’intéressant, c’est qu’elle est une héroïne sans homme, toute entière dévouée, peut-être pas intrinsèquement au bonheur de son fils, mais plutôt à l’avénement d’un fils roi.

     

    « J’ai écrit la Promesse de l’Aube pour m’exorciser, pour me débarrasser du fantôme de ma mère, qui vécut à mes côtés pendant quinze ou vingt ans, et qui semblait encore demander quelque chose. Aujourd’hui, je me sens beaucoup plus libre, Je me suis, comme on dit, affranchi… » (Romain Gary en 1960)

     

    Romain Gary a réussi à échapper au cadre très rigide du roman français traditionnel, pour introduire dans la littérature française quelque chose de nouveau, à savoir l’idée de l’émigré, avec la notion de métissage entre les cultures française et juive, yiddish d’Europe orientale, plus précisément.

    Il y a chez Gary, outre cette poésie et une façon peu commune de décrire les sentiments, les émotions ou les personnages, en les esquissant, cette forme d’humour, humour juif, humour du désespoir, plein de tendresse.

    Aviateur dans les Forces Françaises Libres pendant la Seconde Guerre Mondiale, voyageur et diplomate, Romain Gary ancre les thèmes de ses romans dans l’actualité du monde. En 1956, avec « Les Racines du Ciel » récompensé par le prix Goncourt, il livre l’un des premiers récits écologiques. Autre exemple avec « Chien Blanc » en 1970, sur la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis, et contre le racisme. Autant de sujets qui n’ont rien perdu de leur pertinence.

     

    « Chien Blanc préfigure Donald Trump. Quand on parle de l’actualité de Gary, tout ce qu’il dit sur l’Europe, sur la montée des périls ou sur l’Amérique, résonne aujourd’hui de façon totalement hallucinante. » (Laurent Seksik)

     

    C’était un humaniste, un homme profondément généreux qui aimait les autres hommes, mais aussi les femmes. Il en parlait d’ailleurs comme on en parlait peu à l’époque, comme des égales, des partenaires, aussi bien sur le plan amoureux que plus généralement dans la vie.

    En 1975, Romain Gary invente Emile Ajar, pseudonyme sous lequel il va remporter un second prix Goncourt pour « La Vie Devant Soi ».

     

    « Il a voulu se débarrasser de Romain Gary pour qu’enfin, on le lise vraiment. Il se plaignait toujours qu’on ne le lisait jamais. Tout roman de Gary relève du doute. Il a mis tellement d’énergie à raconter des mensonges qui lui plaisaient, à s’inventer un personnage qui lui convenait. Il a décidé que le roman, c’était finalement plus important que l’existence. Quand on prend cette décision-là, on peut finir un jour avec le canon d’un fusil dans la bouche. » (Joann Sfar)

     

    En 1980, Romain Gary décide donc de mettre fin à ses jours. ll eut cette phrase avant de se supprimer : « Je me suis totalement exprimé ». Comme pour Gary, il n’y avait que le roman qui importait, on peut imaginer qu’au moment de commettre l’irréparable, il eut le sentiment de s’être totalement exprimé sur le plan romanesque.

    Romain Gary est un génie, même si le terme peut paraître aujourd’hui quelque peu galvaudé. Déjà par le fait que c’est un auteur qui est extrêmement facile à lire. Et puis il y a cet humour irrésistible allié à un sens de l’auto-dérision poussé à son paroxysme… De ce point de vue, « Gros Câlin » est probablement le roman dans lequel l’humour de Gary, allié à un sens inné du surréalisme, est le plus jubilatoire. Oui, Romain Gary est un humaniste. Et finalement, est-ce que ce n’est pas ça, réussir sa vie ?

    Profitez de la sortie de « Romain Gary s’en va-t-en guerre » pour aller jeter un oeil à « La Promesse de l’Aube » illustrée par Joann Sfar. C’est magnifique…

     

     

     

     

  • Maik Lipp, le monde en bleu

     

     

    Avec ses séries de clichés ultra-minimalistes « Mixed Minimal I » et « Mixed Minimal II », le photographe allemand Maik Lipp nous livre sa vision personnelle du monde moderne et de la ville.

     

    Maik Lipp, originaire de Francfort et fondateur du studio de photo et design USRDCK, met ainsi la ville et ses bâtiments à l’honneur. Ce qui saute aux yeux de prime abord, c’est l’omniprésence du bleu, comme si l’artiste voulait nous signifier que la beauté et l’espace existent encore dans notre environnement urbain. Ses clichés nous offrent une autre manière d’observer l’architecture et ses curiosités.

     

    « J’aime la simplicité et le calme incarnés par la ville et ses bâtiments. »

     

    Maik Lipp s’attache à épurer les lignes, lisser les textures et souligner les symétries, en capturant des éléments architecturaux émergeant de larges fonds de ciel bleu.

    Le photographe saisit cette douce et harmonieuse géométrie aux quatre coins du Monde, de Miami à Singapour, en passant par Francfort ou Lisbonne.

    A découvrir.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Breaking News : Le premier album de The Edge Of The Sun

     

     

    C’est confirmé, le premier album de The Edge of The Sun est en préparation, et nous l’attendons avec une certaine impatience.

     

    The Edge Of The Sun est un groupe de rock alternatif originaire d’Aix-en-Provence, formé en 2013, et composé de Julien Duverne (Lead Vocals & Guitar), Patrick Kault (Lead Guitar), Julien Paturau (Bass Guitar) et Gilles Cazorla (Drums & Keyboards & Backing Vocals). Le dernier loustic de la bande, il ne nous est pas tout à fait inconnu, puisqu’il était la moitié du duo Nothing But Silence que nous avions déjà chroniqué il y a deux ans.

    Il aura donc fallu tout ce temps pour que Gilles Cazorla nous revienne dans le cadre de cette nouvelle formation, avec ce son alternative rock de belle facture, aux influences qu’il affectionne tout particulièrement, de Oasis aux Red Hot Chili Peppers (les guitares), en passant par Queen of The Stone Age, The Strokes ou les Stone Roses (pour l’ambiance).

    Quant à Patrick Kault, le Lead Guitar, il s’est récemment incrusté sur scène avec FFF, à l’invitation de monsieur Yarol Poupaud himself, pour un « Niggalize It » qui envoyait sacrément du bois.

    A noter aussi que grâce à Roy Export S.A.S., la société qui possède les droits exclusifs de tous les films tournés par Charlie Chaplin à partir de 1918 (à l’exception de « La Comtesse de Hong Kong »), The Edge Of The Sun a eu l’immense privilège de pouvoir utiliser le discours du Dictateur pour « Free The Bird », un des morceaux figurant sur leur prochain album.

    Deux démos sont déjà disponibles en écoute libre sur leur page Soundcloud. Histoire de nous mettre l’eau à la bouche…

    Quant à l’album, il sera disponible en précommande exclusive sur iTunes le 20 Janvier et la sortie est prévue sur toutes les plateformes le 10 Février.

    A checker d’urgence !

     

    https://soundcloud.com/thedgeofthesun/landing-on-mars

     

    https://soundcloud.com/thedgeofthesun/burn-the-vessels

     

     

     

  • Rize, noir comme la lumière…

     

     

    Rize vient de ressortir en salle. C’est l’occasion de redécouvrir, si vous étiez passé à côté à l’époque en 2005, ce film ou plutôt cette expérience proposée par le photographe David LaChapelle.

     

    Noir comme la lumière… Aimer les corps et la fusion créée entre leurs mouvements, et toute la puissance qui s’en dégage…

    David LaChapelle a dû être complètement tétanisé lorsqu’il découvrit pour la première fois tous ces jeunes de South Central, un ghetto noir et portoricain en plein cœur de Los Angeles, trouver un exutoire à leur condition, sous forme de danses complètement nouvelles appelées « Stripping’ », « Clowning » ou « Krumping », mélange de Tribal, de Hip Hop ou de Voguing.

    Cette frénésie collective, comme taillée dans la pierre, surgissant de peaux noires et luisantes, et faisant saillir les muscles, offre un spectacle inouï. Toutes ces chorégraphies évolutives et furieuses, par lesquelles chacun vient transcender son être, c’est ce qui ressort des images de Rize.

    Durant tout le film, un saisissement nous étreint, nous émeut, nous prend à la gorge, nous bouleverse. Sans doute de l’amour… En tout cas, il se passe quelque chose. Jamais la danse et les corps en mouvement n’avaient exprimé autant de sentiments et d’émotions.

    Déjà douze ans de passés… Le contenu de ce reportage n’est peut-être plus d’actualité, et ses protagonistes ont sans doute bien changé. Pourtant, ces images que l’on revoit aujourd’hui, ont gardé toute leur majesté. Douze ans après, et rien ne semble avoir été affecté. Rize est un bloc. David LaChapelle, dont on connaît le travail, souvent si enclin à un style formaliste, outrancier, que ce soit dans ses photos ou dans ses clips, s’est ici complètement effacé, pour mieux recueillir ce jus, cette intensité de vie et de puissance, sans jamais forcer le trait ni tomber dans le misérabilisme ou la complaisance, pour nous offrir ce témoignage incroyable sur la beauté, la fierté et la foi.

    A redécouvrir d’urgence…

     

    [arve url= »https://vimeo.com/8680670″ mode= »normal » align= »center » thumbnail= »6817″ maxwidth= »900″/]

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

     

  • Lancement de KuBweb.media : La bande-annonce

     

     

    Projet hybride entre webzine, chaîne de diffusion multimédia et réseau social, le webmedia KuB, contraction de Kultur Bretagne, est l’outil de rayonnement de la richesse et la diversité des talents que recèle et qu’accueille la Bretagne.

    Son contenu est éditorialisé, toutes disciplines confondues, et son format en réseau invite à l’échange citoyen : ses internautes peuvent déposer leurs idées, productions, créations sur le site. Un comité éditorial, composé de représentants des secteurs de la culture, de la création, de l’audiovisuel ou encore de la recherche, étudie et sélectionne les œuvres et les projets à intégrer dans la ligne éditoriale de KuB.

     

    [youtube id= »ncLeVoX2OZ8″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Kub WebMédia Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Kub YouTube

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Films en Bretagne

     

     

  • Picasso et Giacometti, en résonance

     

     

    Jusqu’en février 2017, le Musée Picasso présente la toute première exposition consacrée à l’œuvre de deux des plus grands artistes du XXème siècle : Pablo Picasso et Alberto Giacometti.

     

    Ils avaient vingt ans d’écart mais leurs oeuvres se sont toujours répondues. Picasso et Giacometti sont pour la première fois réunis dans une seule et même exposition. Deux-cents oeuvres, peintures, dessins, sculptures, des deux maitres du XXème Siècle sont présentées à l’Hôtel Salé.

    Les deux artistes qui se rencontrent au début des années 30 avaient des tempéraments bien différents, mais ils ont été influencés l’un et l’autre par le surréalisme et partagent le même questionnement sur la relation au réel.

    Un dialogue et des correspondances artistiques que décrit Catherine Grenier : « Ce sont deux monstres de l’art moderne. Les peintre et sculpteur les plus chers. D’un côté l’Espagnol, de l’autre le Suisse de vingt ans son cadet, Picasso et Giacometti. Deux artistes étrangers qui émigrent à Paris au début du XXème siècle, deux fils d’artiste qui partagent une très grande précocité avant d’inventer un langage révolutionnaire ».

     

    « Ils ont la même facilité, la même virtuosité à représenter le réel, et l’un comme l’autre vont aller vers la modernité » (Catherine Grenier, commissaire de l’exposition).

     

    Dans les années 1910 et 1920, Picasso et Giacometti trouvent l’inspiration et créent de nouvelles formes, de nouveaux motifs, en puisant dans le passé ou les arts extra-occidentaux.

    « Picasso était fasciné par la découverte des milieux de l’avant-garde, de l’art africain, de l’art océanien. Il était aussi fasciné par tout ce que l’on appelait le primitif, et Giacometti, de la même façon, se passionne pour les arts exotiques, pour l’art égyptien, l’art mésopotamien ou l’art des Cyclades. En effet, les objets archéologiques ou ceux provenant d’autres civilisations, d’autres cultures, vont venir nourrir leur vocabulaire artistique » (Catherine Grenier, commissaire de l’exposition).

    Giacometti connait l’oeuvre de Picasso depuis qu’il est arrivé à Paris. Bien entendu, il est émerveillé. Quant à Picasso, à cette époque, il est déjà le grand artiste de la modernité. Lorsque Giacometti organise sa toute première exposition personnelle, en 1932, il est d’ailleurs extrêmement fier de pouvoir annoncer à ses parents que Picasso a été le premier visiteur de l’exposition.

    Après leur rencontre, leur relation s’intensifie tout au long des années 30. Ils se voient presque quotidiennement pendant la guerre, en 1940 et 1941. Leur amitié est d’abord fondée sur un dialogue artistique. Ils parlent d’art, se soumettent leurs oeuvres l’un à l’autre. Eux qui partagent des thématiques communes, qui représentent souvent leur femme dans leurs oeuvres, vont se nourrir mutuellement, de manière consciente ou inconsciente. Leurs créations dialoguent entre elles, et des motifs de l’un peuvent apparaitre dans les oeuvres de l’autre.

    Tous les deux prennent pour thématique principale le corps humain, en particulier le corps de la femme, mais aussi le couple, la sexualité, ainsi que la relation entre l’homme et la femme. Ils se rencontrent au moment du surréalisme, une période durant laquelle les artistes convoquent leurs rêves, leurs fantasmes. Picasso et Giacometti s’expriment d’ailleurs assez librement pour l’époque sur toutes les questions qui ont trait à l’érotisme et à l’amour. Pour eux, le thème de l’érotisme est très étroitement lié au thème de la violence ou à celui de la mort.

    « La Femme Egorgée » de Giacometti est une sculpture qui représente d’abord un crime sexuel, mais cette femme qui est saisie par l’artiste dans une sorte de spasme amoureux ressemble aussi à une plante carnivore, ou à l’incarnation de la mante-religieuse. Cette oeuvre caractérise l’ambiguïté de la relation de Giacometti aux femmes, et à la façon dont il décrit la femme à la fois comme une victime et une prédatrice. On retrouve cette même ambiguïté dans l’oeuvre de Picasso, avec par exemple un couple qui s’embrasse sur la plage, dans un acte de baiser qui est presque une lutte physique, voire même un acte de dévoration…

     

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    Les deux artistes partagent donc des motifs, des préoccupations, mais leurs approches artistiques respectives restent cependant fondamentalement différentes. Pablo Picasso est l’artiste de la composition et de l’assemblage, quand Giacometti est l’artiste de la soustraction et de la simplification. Quant à leurs oeuvres, elles montrent des tempéraments foncièrement distincts : Picasso, solaire et dominateur, agacera forcément un Giacometti discret et toujours dans la retenue. Mais ce qui finira par les séparer définitivement, c’est bien l’éloignement physique. Picasso partira s’installer dans le Sud de la France après-guerre, tandis que Giacometti restera à Paris.

    A découvrir d’urgence au Musée Picasso cette exposition qui met en résonance les deux monstres de l’art moderne, dans une confrontation inédite.

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Musée Picasso

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Picasso Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Fondation Giacometti