Catégorie : Théâtre

  • Une idée de spectacle ? Novecento…

     

     

    Une idée de spectacle ? Novecento, avec André Dussollier et quatre musiciens talentueux. Tiré du texte d’Alessandro Baricco, publié en 1994.

     

    D’abord l’histoire : un bébé est abandonné sur un transatlantique, de ceux qui à cette époque déversent des flots d’immigrants venus de partout faire fortune en Amérique. Comme il est dit dans le spectacle, le premier qui voit l’Amérique, il a ça dans les yeux depuis tout petit, et il sera le premier à crier, en voyant la Statue de la Liberté : «  America ! ». Revenons à notre bébé, baptisé du nom de l’année en cours, Novecento. Découvert par un mécanicien sur le piano de la salle de bal des premières classes, il va grandir caché dans les cales, élevé par le personnel du bord, sans descendre à terre puisqu’il n’a jamais été déclaré et donc n’a pas de papiers. Puis, vers huit ans, un soir de traversée, il s’assoit derrière le clavier d’un piano, et une assistance médusée découvre un génie de la musique, passant du ragtime au blues ou au jazz, au gré de son humeur, ou de ce que les personnes, le temps ou la mer, lui inspire.

    Cette histoire, c’est un ancien trompettiste de l’orchestre de bord, joué par André Dussollier, qui nous la raconte. Au moment où le Virginian va être démantelé, il nous raconte les cinq ans qu’il y a passé à bord au côté de Novecento, qui n’a jamais finalement mis un pied à terre de toute sa vie. Des salles de bal où il joue pour la clientèle huppée de la première classe à la salle commune de la troisième classe où il termine la nuit au son des tarentelles, on découvre un pianiste émouvant, innocent dans le bon sens du terme, comme s’il avait été préservé des perversités de la terre ferme.

    André Dussollier nous raconte donc cette histoire, parfois sur un rythme effréné, tout en faisant des pas de danse ou de claquettes, dans une forme olympique ! Un spectacle vivant, à la musique parfaite, à ne pas manquer. Pour ceux qui ne pourraient pas voir le spectacle, un film est sorti en 1998, avec Tim Roth dans le rôle de 1900, « La légende du pianiste sur l’océan », sur une bande son d’Ennio Morricone, non moins talentueuse.

    La tournée en province se termine, le spectacle reprendra à Paris en fin d’année.

     

     

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  • Les Cabarets de Montmartre en 1909

     

     

    En 1789 est décidée la création des boulevards extérieurs le long de l’enceinte de Paris, séparée de ses faubourgs jusqu’en 1860 par les barrières d’octroi. De multiples cabarets et guinguettes fleurissent alors le long de ces barrières, et notamment entre celles des Martyrs et de Montmartre, dans lesquels on boit le vin de Montmartre au pied de sa Butte. Devenues Boulevard de Clichy ou Boulevard de Rochechouart, ces artères très passantes voient pousser à la fin du 19ème siècle des constructions nouvelles qui remplacent les anciennes guinguettes. Ces établissements affichent souvent des décors étonnants, destinés à attirer le promeneur ou le noceur en goguette. La plupart de ces cabarets n’existent plus aujourd’hui. Quant aux survivants de cette époque révolue, ils ont vu disparaitre depuis longtemps leurs exubérantes façades. En 1909, l’Agence Rol en immortalisait heureusement certaines…

    Source : John d’Orbigny Immobilier / Gallica / BNF

     

     

     

    Dans l’ordre d’apparition du diaporama :

     

    Le Moulin Rouge (82 Bd de Clichy – 1909) : Le Moulin-Rouge est un cabaret fondé en 1889 par Joseph Oller et Charles Zidler. Il est situé sur le boulevard de Clichy, au pied de la butte Montmartre. Le Moulin-Rouge est détruit lors d’un incendie le 27 février 1915. Ce n’est qu’en 1921 que les travaux de reconstruction du Moulin-Rouge débuteront.

    Les Quat’ Z’-Arts (62 Bd de Clichy – 1909) : Fondé vers 1893, le cabaret inaugura en ses lieux « Le Mur » qui consistait en un panneau situé dans l’enceinte et ouvert à toutes formes d’expression graphiques. La liberté de ton y était totale. Par la suite, le cabaret des Quat’z’Arts publia un journal illustré hebdomadaire à partir du 6 février 1897 intitulé « Les Quat’z’Arts Journal ».

    Le Trianon (80 Bd de Rochechouart – 1909) : bâti en 1894 à l’emplacement du jardin de l’Élysée-Montmartre, « Le Trianon-Concert », premier nom de cette salle de spectacles, accueille dès l’année suivante de célèbres artistes comme Mistinguett, La Goulue, Grille d’égout, Valentin le Désossé. Mais en 1900, un incendie détruit la salle et une partie des dépendances de l’Élysée-Montmartre. L’architecte Joseph Cassien-Bernard entreprend la reconstruction de l’établissement qui est inauguré fin 1902 sous le nom de Trianon-Théâtre, puis Trianon. En 1908, le Trianon devient une succursale de l’Opéra-Comique spécialisée dans l’opérette.

    Le Néant (34 Bd de Clichy – 1909) : Le Cabaret du Néant fondé en 1892 par Dorville se situait au 34 boulevard de Clichy. Il avait la particularité d’avoir des cercueils en guise de tables et un éclairage venant de bougies enfoncées dans des crânes.

    Le Moulin de la Galette (Façade sur la Rue Lepic depuis la Rue Tholozée – 1909) : Le Moulin de la Galette est constitué de deux moulins : le « Blute-Fin » et le « Radet ». Il est l’un des derniers témoins de l’ancienne Butte Montmartre, autrefois hérissée de moulins utilisés pour presser le raisin et moudre le grain. Le Moulin de la Galette (ex Blute-Fin) a été transformé en guinguette en 1870.

    La Cigale (120 Bd de Rochechouart – 1909) : La salle de café-concert a été construite en 1887 à l’emplacement du « Bal de la Boule Noire » (édifié en 1822). D’une capacité d’environ 1000 places, elle se spécialise immédiatement dans la revue. Elle est agrandie en 1894 et accueille les spectacles de Mistinguett, Maurice Chevalier, Yvonne Printemps, Gaston Ouvrard, Arletty, Raimu, ou Max Linder. Après la Première Guerre Mondiale, on y joue des opérettes, des vaudevilles, et les soirées futuristes de Jean Cocteau. Un cabaret s’installe au sous-sol de l’établissement en 1924. Mais le caf’-conc. ferme ses portes en 1927. Il est remplacé temporairement par un petit music-hall baptisé « La Fourmi ». Dans les années 1940, La Cigale devient une salle de cinéma, un moment spécialisée dans les films de Kung-Fu, puis dans les films classés X. En 1987, la Cigale est réouverte pour des concerts…

    La Lune Rousse (36 Bd de Clichy – 1909) : « Le Logiz de la Lune Rousse », plus connu sous son nom abrégé « La Lune Rousse », est un cabaret fondé en novembre 1904 et disparu en 1964. Ouvert au 36, boulevard de Clichy, il est ensuite transféré en 1914 au 58 Rue Pigalle, à l’emplacement du « Tréteau de Tabarin ». Lorsqu’il ferme définitivement ses portes en 1964, il avait été transféré au 58 Rue Victor Massé. À sa première adresse, boulevard de Clichy, se trouve aujourd’hui le « Théâtre de Dix Heures ».

    Le Cabaret Bruant (84 Bd de Rochechouart – 1909) : Le 84 Boulevard de Rochechouart a une longue histoire montmartroise, dominée par la figure d’Aristide Bruant. C’est là que Rodolphe Salis ouvrit en 1881 un cabaret dans un ancien bureau de poste. Il le baptisa « le Chat Noir ». En 1885, quand le cabaret est transféré au 12 Rue de Laval (aujourd’hui Rue Victor Massé), Bruant achète le local et le baptise : « le Mirliton ». Le Mirliton survit sous le nom de « Cabaret Bruant » jusqu’en 1958.

    Les cabarets jumeaux « Le Ciel » et « L’Enfer » (53 Bd de Clichy – 1909) : Considérés comme les pionniers des cafés-cabarets à thème, ils furent ouverts en 1896 par Antonin, le créateur du « Cabaret du Néant ». Le cabaret avait en fait deux entrées, l’une peinte en bleu et blanc menait au paradis, l’autre en rouge et noir conduisait à l’enfer ! Ils furent détruits après-guerre, vers 1952. Un supermarché a été construit à leur emplacement.

    Le Lapin Agile (22 Rue des Saules – 1909) : « Au Lapin Agile » est un cabaret situé sur la butte Montmartre. Le bâtiment date de 1795. L’année 1903 verra arriver Frédéric Gérard (photo), dit « Le Père Frédé », grâce à qui le Lapin Agile deviendra un lieu incontournable de la bohème artistique montmartroise.

    Le Cabaret des Truands (100 Bd de Clichy – 1909) : Cette salle, ouverte en 1905, connaîtra de nombreuses enseignes avant de devenir le « Théâtre des Deux-Ânes » en octobre 1921. La salle, inoccupée en 1916, est démolie et reconstruite en 1920 pour accueillir le « Théâtre des Deux-Ânes » quelques mois plus tard.

    La Boîte à Fursy (58 Rue Pigalle – 1909) : Cabaret artistique, fondé en 1899 par le chansonnier Fursy. Directeur du « Tréteau de Tabarin » (au 58 Rue Pigalle), Fursy fonda son propre cabaret, « La Boîte à Fursy », dans l’ancien « Hôtel du Chat-Noir », rue Victor Massé (1899), puis le transféra au 58 Rue Pigalle.

    Le Chat Noir (68 Bd de Clichy – 1909) : « Le Chat Noir » était un célèbre cabaret de Montmartre, fondé en novembre 1881 par Rodolphe Salis. Deux ans après la mort de Rodolphe Salis survenue en 1897, le cabaret est racheté par le chansonnier montmartrois Henri Dreyfus dit « Fursy » et rebaptisé « La Boîte à Fursy ». Situé au pied de la butte Montmartre au 68 boulevard de Clichy dans le 18ème arrondissement de Paris, « Le Cabaret du Chat-Noir » fut l’un des grands lieux de rencontre du Tout-Paris et le symbole de la Bohème de cette fin du XIXe siècle.

    Élysée Montmartre (72 Bd de Rochechouart – 1909) : Il est attesté que depuis 1807, un bal existait à cet endroit. Vers 1870, l’établissement se composait de trois corps de bâtiment et d’un vaste jardin. Dans les années 1885-1890, les lieux voient s’y produire des artistes aux noms étranges : La Goulue, Valentin le Désossé, Grille d’Egout, … En 1894, un nouveau propriétaire modifia les lieux de fond en comble. Le jardin fut supprimé pour faire place au « Trianon-Concert ». Un premier incendie détruisit l’Elysée-Montmartre en février 1900. Il fut reconstruit, et intègra des décorations Art Nouveau. En 2011, un second incendie détruisait de nouveau L’Élysée Montmartre, et rendit sa salle inutilisable. Elle fait l’objet de travaux de rénovation depuis 2014. La réouverture de l’établissement est prévue cette année.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Les répertoires thématiques de l’Agence Rol

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] L’Agence Rol @ Portail de la Photographie

     

     

     

  • Le Comte de Bouderbala : le compte est bon…

     

    On nous avait pourtant prévenu, Sami Ameziane alias Le Comte de Bouderbala ne fait pas dans la dentelle, et balance sans aucune distinction de classe ou de race. Eh bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que son spectacle au République, qui a attiré près de 900.000 spectateurs en trois ans, ne fait que nous confirmer le bien-fondé de ces mises en garde.

    Tout le monde en prend pour son grade, certes, mais c’est fait avec une telle intelligence, une telle finesse, qu’on est prêt à tout lui pardonner. Car en l’espèce, il y a indubitablement du niveau. Le petit mec de Saint-Denis a fait son bonhomme de chemin, le menant du « Neuf-Trois » à un master en business school aux Etats-Unis, suivi d’une carrière de basketteur universitaire, pour finir par se frotter pendant quatre ans au monde implacable des comedy clubs new-yorkais, adoubé par Chris Rock, qu’il rencontre par hasard un soir de 2006, à Manhattan.

    Le Comte de Bouderbala nous livre sa version des faits, une vision décalée et originale des grands thèmes de société qui s’appuie sur son parcours étonnant et atypique. il nous parle de ce monde dans lequel il évolue, et dont il fait partie intégrante. Et c’est ce qui rend son spectacle à ce point jubilatoire, loin d’un Stéphane Guillon qui suite à son éviction de France Inter va courir les plateaux de télé pendant une année pour expliquer au bas peuple à quel point c’est dur de se faire licencier, ou d’un Christophe Alévêque dont l’arrogance n’a d’égal que l’amertume, qui a des comptes à régler avec tout le monde, et qui se voulait probablement l’héritier de Coluche en se présentant à l’élection présidentielle de 2012, mais qui est bien loin d’en avoir le talent.

    En revanche, le talent, ça n’est pas ce qui manque au Comte, rompu à l’exercice du stand-up, dont il est sans conteste l’une des figures les plus prometteuses. Il faut dire qu’il a écumé toutes les scènes ouvertes de New York, où l’on dispose d’un quart d’heure pour convaincre, ou pour disparaitre sans laisser de trace, ces « open mics » auxquels se frottera quelques années plus tard Gad Elmaleh sans y connaitre le même succès.

    Alors, si vous voulez un bon conseil, courez au République et laissez-vous embarquer dans l’univers drôle, incisif et percutant du Comte de Bouderbala, avec ses anecdotes cocasses dans lesquelles vous pourrez à tout moment vous reconnaitre, même si vous n’êtes ni Chinois ni rappeur, et ses réflexions sur notre monde beaucoup plus profondes qu’elles en ont l’air.

     

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    Instant-City-Le-Comte-de-Bouderbala-001

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Comte de Bouderbala Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Comte de Bouderbala Interview JDD

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Comte de Bouderbala Grand Angle

     

     

  • Théâtre | Oscar et la Dame Rose

     

    « Oscar et la Dame Rose » a déjà été lu par des millions de personnes dans le monde (et traduit en 50 langues) et son adaptation au théâtre a été jouée sur toutes les scènes. Après Danielle Darrieux qui créa le rôle en 2003, puis Anny Duperey, Eric-Emmanuel Schmitt est heureux de confier cette nouvelle création à Judith Magre, une des plus grandes comédiennes de la scène française.

    « J’ai essayé d’expliquer à mes parents que la vie, c’était un drôle de cadeau. Au départ, on le surestime, ce cadeau : on croit avoir reçu la vie éternelle. Après, on le sous-estime, on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter. Enfin, on se rend compte que ce n’était pas un cadeau, mais juste un prêt. Alors on essaie de le mériter. Moi qui ai cent ans, je sais de quoi je parle. Plus on vieillit, plus faut faire preuve de goût pour apprécier la vie. On doit devenir raffiné, artiste. N’importe quel crétin peut jouir de la vie à dix ou à vingt ans, mais à cent, quand on ne peut plus bouger, faut user de son intelligence. »

    (Oscar et la Dame Rose – Eric-Emmanuel Schmitt)

    Au Théâtre Rive Gauche à partir du 23 septembre 2015, du mardi au samedi à 19h00 et le dimanche à 15h00.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Théâtre Rive Gauche

     

     

  • Les Bonnes | Jean Genet

     

    Les Bonnes arrivent ! Elles seront au Théâtre La Loge du 09 au 12 Juin, à 21H00. Avec Bénédicte ChoisnetClara Ponsot et Sophie Pincemaille.

    Jean Genet nous offre un puissant huis-clos où se mêlent dangereusement folie et poésie. Claire et Solange, prises dans les méandres de leur dérangement intime, oscillent entre pulsions de vie et de mort et se livrent à un vigoureux corps à corps nous faisant passer de l’incertitude à la stupéfaction, du rire au saisissement le plus trouble…

    Venez nombreux ! Et pensez à réserver auprès du théâtre ici.
    Tel : 01 40 09 70 40
    Info@lalogeparis.fr

    Tarifs réduits sur Billetreduc (attention places limitées)

    TARIFS THÉÂTRE :
    Tarif plein 16 €
    Tarif medium 12 € (26/30 ans)
    Tarif réduit 10 € (étudiants, chômeurs, -25 ans…)

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Théâtre La Loge

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sophie Pincemaille Officiel

     

     

  • Jean This Is The End (Théâtre)

    Jean This Is The End (Théâtre)

     

    Dimanche soir, mauvais temps sur Paris… Direction le Café de la Gare, pour aller voir cette pièce dénichée par Monsieur mon mari. « Jean, This Is The End » de Manon Rony. Mais ça parle des Doors ou quoi ? Oui, des Doors, de Jim Morrisson. Sa dernière semaine de vie à Paris, au travers de scènes cultes, dans la loge d’un club parisien. Mais la pièce est surtout centrée sur un autre personnage : le dealer, Jean. Le dealer de Pam et des autres stars de l’époque. Vivantes ou pas. Cette drogue qui en a déjà fait mourir certains à 27 ans. Pam a besoin de lui. Jim a besoin de Pam. Sam a besoin de Jean pour sa clientèle…Tout le monde aime Jean. Plus que Jim ?

    La pièce nous fait plonger dans l’univers sexe, drogues et rock ‘n’ roll du début des années 70. La bande son est juste parfaite : Jimmy Hendrix, Janis Joplin… et les Doors évidemment !

    Une pièce qui donne envie de réécouter les Doors en boucle, et de comprendre pourquoi on a passé l’été de ses 15 ans à lire l’oeuvre de Jim Morrisson !

    Jim : « Je me suis acharné à devenir plus célèbre que les Beatles, qui eux-mêmes se disent plus célèbres que Jésus. Tu vois où ça me place. »

     

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    Jean This Is The End 001

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ticketac – Jean This Is The End

     

     

  • Le Souper : le vice appuyé sur le bras du crime

     

     

    « Le Souper », pièce en un acte écrite par Jean-Claude Brisville en 1989, est créée le 20 septembre de la même année au Théâtre Montparnasse. Avec dans le rôle de Fouché, Claude Brasseur, dans celui de Talleyrand, Claude Rich, et à la mise en scène Jean-Pierre Miquel. En 1992, Edouard Molinaro adapte « Le Souper » au grand écran, toujours avec Brasseur et Rich.

     

    Après la défaite de Waterloo et l’exil de Napoléon, Wellington et ses troupes sont dans Paris. Le peuple est dans la rue et la révolte gronde. Qui va gouverner le pays ? Le 6 juillet 1815 au soir, Fouché et Talleyrand, qui ont réussi à traverser sans encombre les temps troublés de la Révolution, en sauvant leur tête, se retrouvent lors d’un souper pour décider du régime à donner à la France. Si le premier souhaite une république, le second envisage le retour des Bourbons. Aucun des deux ne peut agir sans l’autre…

    Bon, n’y allons pas par quatre chemins, « Le Souper » est un chef d’oeuvre. D’abord parce que ce huit-clos confronte deux des personnages parmi les plus complexes de l’Histoire de France. La lumière, Talleyrand, face à l’ombre, Fouché… Ensuite parce que ce texte au cordeau est ciselé pour des comédiens d’exception. Et les deux distributions majeures qu’a connu « Le Souper » depuis sa création en 1989 ne démentent pas ce fait.

    On n’interprète pas de tels rôles sans s’être au préalable plongé dans la réalité d’une époque, d’un contexte historique, et de deux personnages qui ont marqué l’histoire de leur empreinte indélébile. Cette pièce trouve écho dans la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Talleyrand, rompu aux relations extérieures et à la diplomatie, c’est notre Ministre des Affaires Etrangères. Fouché, quant à lui, inventeur de la police moderne et du renseignement, pourrait évoquer de nos jours le Ministre de l’Intérieur.

    Autant on connait Talleyrand, à qui Dieu prêta longue vie, puisqu’il mourut à l’âge de 84 ans, ce qui lui permit d’être dans la lumière pendant tant d’années, autant Fouché fut plus un personnage de l’ombre. Alors, quand on veut tenter d’appréhender la vraie nature de Joseph Fouché, on se doit d’avoir lu ses mémoires, d’abord, mais aussi la biographie remarquable que lui consacra Stefan Zweig, qui était fasciné par l’homme.

    A présent, en partant du postulat que cette pièce fut écrite pour des acteurs d’exception, et si nous devions nous hasarder à comparer les prestations des couples Brasseur / Rich et Arestrup / Chesnais, je dois admettre que j’ai une légère préférence pour la création originale de 1989… Quand je dis cela, je tiens à préciser qu’il ne s’agit en aucun cas d’un jugement de valeur quant aux comédiens en tant que tels, bien entendu, mais plutôt vis-à-vis de l’appréhension des personnages.

    Ce qui n’empêche qu’il faut courir au Théâtre de la Madeleine voir « Le Souper », à ne surtout pas rater !

    « Ensuite, je me rendis chez Sa Majesté : introduit dans une des chambres qui précédaient celle du roi, je ne trouvai personne ; je m’assis dans un coin et j’attendis. Tout à coup une porte s’ouvre : entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché ; la vision infernale passe lentement devant moi, pénètre dans le cabinet du roi et disparaît. Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur ; le féal régicide, à genoux, mît les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi martyr ; l’évêque apostat fut caution du serment. » (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe).

    Au Théâtre de la Madeleine, depuis le 14 mars 2015

    De Jean-Claude Brisville
    Avec Niels Arestrup, Patrick Chesnais, Paul Charieras et Benjamin Migneco.
    Mise en scène : Daniel Benoin
    Assistante à la mise en scène : Linda Blanchet
    Scénographie : Jean-Pierre Laporte
    Lumières : Daniel Benoin
    Costumes : Nathalie Bérard-Benoin
    Vidéo : Paulo Correia

     

     

     

     

    Le Souper 003

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Théâtre de la Madeleine