Catégorie : Films

  • Silence Plateau | One Chance (Biopic, 2015)

     

    One Chance : « Un incroyable talent » – Film britannique de David Frankel (Le diable s’habille en Prada – 2006)  2015 – 1h45

    On les aime bien, ces films britanniques qui racontent simplement mais sans vulgarité, et surtout avec beaucoup d’humour, la vie des ouvriers de l’industrie dans des villes oubliées et perdues. Après « Full Monty » et dans la veine de « Billy Eliott », avec « One Chance », on retrouve avec plaisir l’envie de rêver et d’espérer. Et pourquoi pas ? Après la danse, c’est l’opéra (qui n’est pas sans rappeler « Le Concert » sorti 2009) qui est mis à l’honneur.

    Paul Potts (ça ne s’invente pas…) chante depuis l’enfance et n’a qu’un rêve : se produire devant Pavarotti, son idole. Il va tout faire pour atteindre ce rêve, malgré les obstacles, nombreux. Parmi eux, ses copains d’école dont il est devenu le bouc émissaire, son père qui ne jure que par l’usine et déteste l’opéra, les accidents de la vie, le manque d’argent, la maladie : on peut le dire, Paul Potts a la poisse. Ce qui le sauvera, c’est l’amour. Celui de sa femme sans doute et celui de sa mère.

    Dans « One Chance », il y a beaucoup de fraîcheur, d’humour, de bons mots, de réparties savoureuses, de situations burlesques. C’est ce qu’on appelle « un film qui fait du bien ». On a plaisir à le regarder et petit bonus, il nous redonne la patate ! Moralité : ne jamais au grand jamais renoncer à son rêve. Y croire, encore et toujours, envers et contre tous. Car « One Chance » est inspiré d’une histoire vraie. Celle d’un timide vendeur de smartphones qui se retrouve à chanter devant la reine d’Angleterre après avoir gagné un télécrochet « Britain’s Got Talent » en 2007. Exactement comme Susan Boyle en 2009.

     

     

    [youtube id= »nq422avJj_U » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Instant-City-One-Chance

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

     

     

  • Happy 40′ Monty Python !

     

    « Monty Python and the Holy Grail » en version musicale pour les 40 ans de la sortie du film.

    Monthy Python Flying Circus, c’est une troupe britannique composée de six humoristes qui se sont rencontrés à la fac et se produisent dans des spectacles composés de sketchs, jusqu’à ce que la BBC leur propose de créer une série TV échappant à toute censure. Durant 45 épisodes, de 1969 à 1974, les Monty Python travaillent leur style, comme les collages surréalistes dans les images d’animation. Chaque émission est une succession de sketchs unis par un fil conducteur qui lui donne son identité propre. Leurs succès est tel qu’il dépasse largement les frontières du Royaume-Uni, en 1975 à l’occasion de leur second long métrage :  « Monty Python Sacré Graal ! ». Suivront « La Vie de Brian » en 1979 et « Le Sens de la Vie » en 1983. Ils seront même invités à se produire dans un show à New-York qu’on peut voir en version filmée dans « Monty Python à Hollywood » (Monty Python Live at the Hollywood Bowl) en 1980. Un temps séparés, ils suivront chacun leur chemin sur des projets différents avant de se retrouver en 2013, alors que l’un d’entre eux, Terry Jones, annonce la reformation de la troupe en même temps qu’un nouvel et ultime spectacle lors d’une conférence de presse à Londres. Les dix représentations données en juillet 2014 afficheront complet. 20 000 tickets partis en 45 secondes pour la première représentation. La troupe désormais à cinq (Graham Chapman est décédé en 1989) joue ses meilleurs sketchs pour son spectacle d’adieu. La dernière représentation sera rediffusée dans le monde entier (sur Arte pour la France).

    La seule parenthèse à leurs vies de célibataires de la troupe fut leurs retrouvailles en 2009, pour un reportage tourné à l’occasion des 40 ans de leur première apparition à l’antenne de la BBC. Pour fêter cet anniversaire, Bill Jones tourna un documentaire racontant en six épisodes l’histoire des Monty Python par eux-mêmes : « Monty Python, toute la vérité ou presque ». Aujourd’hui, c’est un autre anniversaire que fêtent le distributeur Park Circus et Sony Pictures : les 40 ans de la sortie du film « Monty Python and the Holy Grail ». Pour un soir seulement, une version nouvelle, complètement musicale, sera diffusée le 14 octobre 2015. Plus de 500 cinémas britanniques participeront à cette soirée unique avant la sortie par la suite d’une version DVD / Blue Ray dans les pays anglophones. Une seconde vie pour ce film tourné avec des bouts de ficelle (et quelques noix de coco) et financé par des groupes de rock fans comme Led Zeppelin ou Pink Floyd (2 millions d’entrées pour seulement 250 000 dollars de budget de tournage). Terry Gilliam a souvent raconté que le National Trust leur avait refusé de tourner dans les châteaux, les accusant de ne pas respecter la dignité du lieu, ce qui avait obligé la troupe à découper de faux décors en carton peint et à tourner plusieurs scènes simplement dans un parc en plein centre de Londres. L’occasion de voir et revoir ces scènes tordantes, de se remémorer toutes ces anecdotes de tournage et de vérifier si Arthur et ses chevaliers ne trouvent finalement pas le Graal chez Harrod’s.

     

     

    [youtube id= »RDM75-oXGmQ » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Et en cadeau, « Monty Python and the Holy Grail » en Lego…

     

    [vimeo id= »22419847″ align= »center » mode= »normal » autoplay= »no » maxwidth= »900″]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Monthy Python Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] « Live at Aspen » (1998)

     

     

  • Silence Plateau | Eden

     

     

    « Eden », chronique d’un mouvement underground des années 1990 : les musiques électroniques

    Un père traducteur, une maman professeur de philosophie. Mia Hansen-Løve débute dans un premier temps une carrière d’actrice, avec « Fin août début septembre » (1998) et « Les Destinées Sentimentales », tous deux d’Olivier Assayas, avant d’y mettre un terme pour devenir critique aux « Cahiers du Cinéma » jusqu’en 2005, puis réalisatrice : « Tout est pardonné » (2007), « Le père de mes enfants » (2009) et « Un amour de jeunesse » (2010). « Eden » est son 5ème film. Il permet de revivre l’ambiance des années 90 à travers la vie d’un DJ. C’est la première fois qu’un film de fiction est réalisé sur l’émergence en France des musiques électroniques. Le scénario a été écrit à quatre mains par Mia et son frère de sept ans plus âgé, Sven Hansen-Løve, lui-même DJ. « Eden » retrace donc le parcours de Sven (Paul dans le film), DJ, co-fondateur avec Greg Gauthier (Stan) des soirées électro « Cheers » dans les années 1990.

     

    1989 – 1996 : l’émergence des DJ français et de la « French Touch »

    Le film balaie de manière méthodique et chronologique la vie de Paul de 1990 à 2013. A 17 ans, il embarque dans le mouvement de la musique électronique tout droit venu de Chicago et de Détroit. Il se rend à des « rave-parties » dans des endroits secrets car interdits par la police, souvent en forêt, dans des champs perdus au milieu de nulle part, de vieux blockhaus (le Fort de Champigny) ou des  entrepôts désaffectés (Mozinor).  Sven Løve s’y rend avec un copain qui habite le même immeuble.

    « Quand j’étais ado, Greg Gauthier, qui est devenu mon partenaire aux platines, habitait à côté de chez moi et nous avions sympathisé avec un autre voisin, un peu plus âgé, homo et très fêtard. (…) Je suis devenu DJ moi-même puis organisateur de soirées. Je suis tombé dedans la tête la première. » (interview de Sven Løve à Tsugi Magazine).

    Les soirées sont organisées par Manu Casana sous son  label « Rave-Age ». Les coordonnées des lieux sont dévoilées à la dernière minute via des numéros d’infolines imprimés sur des flyers. On appelle, on tombe sur un répondeur. Un message pré-enregistré fournit les infos permettant de se rendre aux soirées. Ces flyers étaient disponibles chez les disquaires ou  distribués lors d’une soirée précédente.

    «On pouvait aussi consulter le 36-15 Rave, service minitel mis en place par le journal Libération, à la pointe de ces musiques grâce au journaliste Didier Lestrade, l’un des fondateurs du fanzine eDEN. » (Télérama – Jérémie Couston + Odile de Plas)

    Très vite, les raves deviennent des laboratoires de la culture underground. S’y retrouvent des centaines puis des milliers de jeunes pour des nuits entières de danse et de transe aux sons de musiques électroniques générées grâce à l’utilisation de synthétiseurs et de samplers. C’est la grande époque de la House, de la Techno et du Garage qui intègre les sons disco ou soul avec une partie chantée (du nom du club new-yorkais « Paradise Garage » où se produisait Larry Levan).

    Les réseaux sociaux n’existent pas. Seules quelques radios diffusent ces nouveaux sons, comme Radio FG (Fréquence Gaie), Rue de Rivoli, créée en 1981 au moment de l’explosion des radios FM. Elle est la première radio à dédier intégralement sa programmation aux musiques électroniques et la première à éditer des compilations technos (mixées par Didier Sinclair) à destination du grand public. De nombreux DJ, comme Laurent Garnier, se succèdent à l’antenne. Sven Løve et Stan y animeront une émission de trois heures tous les dimanches pendant dix ans (1996 – 2006). Il y a aussi Radio Nova qui accompagne l’émergence de la French Touch, le magazine CODA et le fanzine eDEN qui paraît entre 1992 et 1996, fondé par le musicien Christophe Monier et le journaliste Christophe Vix de radio FG (Hervé dans le film). A la télévision, l’émission Mégamix, créée en 1997 par Marc Nivesse et un temps animée par… Virginie Efira, capte l’attention de tous les adolescents.

    Le public des raves est varié, entre homos et hétéros, en passant par jeunes de banlieue, parisiens, ados ou quadras, toutes sortes de tribus se retrouvent pour faire la fête. Bière, cigarette, joints, extasy chauffent un peu l’ambiance. La fête peut durer toute la nuit, jusqu’au moment où les danseurs décident de rentrer chez eux, parfois le lendemain après-midi.

    En 1994, le milieu de la house parisienne émergente tourne plus ou moins en circuit fermé et tout le monde se connaît. C’est lors de la soirée organisée par un DJ anglais, Nicky Holloway, dans une grande salle du Parc Eurodisney que Thomas et Guy-Manuel, alors Daft Punk débutants, rencontrent le groupe Slam, aux commandes du label écossais SOMA, à qui ils donnent une cassette de ce qui allait devenir leur premier maxi.

    « On a rencontré les types de SOMA en tant que DJ à la fête à Eurodisney. (…) Ils ont trouvé ça bien. Après c’est sorti sur leur label en avril 1995. »

    Une scène du film raconte la fameuse soirée donnée en 1996 par Thomas Bangalter des Daft Punk dans l’appartement de son père à Montmartre, alors qu’il passe un extrait de son premier single afin de le tester (Da Funk). Ils ont alors 21 et 22 ans. Le disque sortira en 1997 et s’écoulera à 1 million d’exemplaires dans le monde entier. Thomas et Guy-Manuel apparaissent en filigrane, de manière régulière, dans le film car les destins de tous ces protagonistes s’entrecroisent depuis 20 ans et encore aujourd’hui…

    « Les nombreuses reconstitutions de scènes de club avec de nombreux figurants rendent le film forcément cher. On a passé un an à chercher quel rôle exact aurait la musique. Et quand on a donné une liste de titres à un spécialiste de la négociation des droits musicaux, il nous a donné une première estimation d’un million d’euros pour la quarantaine de titres dont nous avions besoin. Une somme totalement hors budget. Heureusement, les Daft Punk ont lu le scénario et accepté de nous aider. On entend trois de leurs morceaux dans le film, sans leur accord, le projet ne pouvait aboutir. Le film raconte l’histoire d’une génération qui est aussi la leur. Ils ont cédé leurs droits pour une somme symbolique et leur soutien a entraîné celui des autres musiciens et éditeurs. » (Sven Løve pour Tsugi Magazine)

     

    [youtube id= »i2doVAFWbVs » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    1996 – 2005 : Le passage aux soirées clubbing

    En 1996, La presse et les partis conservateurs fustigent les raves parties. Des interdictions préfectorales, parfois de dernière minute, obligent les organisateurs à annuler  les soirées, ce qui leur fait perdre beaucoup d’argent. Elles quittent les hangars et la forêt sous la pression policière pour s’installer à Paris dans les Clubs. Les ravers deviennent peu à peu des clubbers. L’entrée n’est plus libre mais sélective : il faut désormais être « sur une liste » (celle des potes des DJ qui mixent aux platines) ou payer. Le public est plutôt VIP et bourgeois, le joint est remplacé par la cocaïne. Chacun trouve son club, pour la plupart dans le quartier de Pigalle.

    Frédéric Agostini investit tous les mercredis le Queen sur les Champs-Elysées. Il y organise les soirées Respect. On recrute pour distribuer les flyers et pour pimenter les soirées VIP. La soirée marche si bien qu’elle est exportée à New-York où elle tourne pendant trois ans au Twilo avec en DJ résidents aux platines Dimitri from Paris et Junior Vasquez. Jérôme Viger-Kohler raconte :

    « Première Respect le mercredi 2 octobre 1996 au Queen. Entrée gratuite aux Champs-Elysées. 1 700 personnes sur la piste. La première nuit d’une saga qui nous emmènera jusqu’à Hollywood. (…) Souvenir trois : le flyer Daft Club doré format carte de visite. Les Daft Punk jouaient toujours gratuitement pour la Respect, le patron devait juste arroser les potes de tickets consos (référence dans le film « Eden »). Entrée gratuite. File d’attente qui remonte les Champs sur quelques centaines de mètres et le feu à l’intérieur. (…) La date ? Mercredi 15 avril 1998. » (Brain Magazine)

    Au même moment, David Guetta organise les soirées «Scream» aux Bains-Douches.

    Sven Løve organize quant à lui les soirées « Cheers » :

    « Elles ont existé, d’abord au What’s Up Bar, près de la Bastille, haut lieu de la house music à Paris, puis pendant trois ans (2001 – 2004) au dancing de La Coupole, la célèbre brasserie de Montparnasse que l’on voit tout au long du film. (…) Les Cheers étaient à Paris le rendez-vous des amoureux de la garage, cette version vocale de la house music, héritière directe du Disco et du Rn’B, où les divas (homme ou femme) tiennent une place centrale. (…) Les dernières Cheers se sont tenues au Djoon, un bar-club du 13ème. » (Télérama)

    La Diva dans « Eden », c’est India (mariée un temps à l’un des DJ du Duo «Masters at Work») qui joue là son propre rôle sur un titre culte « With You Was Everything » sorti en 1997.

    Les DJ font la  fête du jeudi au dimanche, bricolant sur leurs machines dans leur appartement le reste du temps pour trouver de nouveaux sons et faire des disques.

    Laurent Garnier (qui anime les «Gay Tea Dance» au Palace) témoigne dans son livre « Electrochoc » :

    « Le dimanche matin, lorsque le Palace s’apprêtait à fermer, je prenais le micro, et m’adressant aux dix personnes naufragées dans le club, je lançais : j’ai ma bagnole, j’ai mes disques, je pars en Angleterre pour le week-end dans 10 minutes. Qui veut venir avec moi ? (…) Le dimanche soir, épuisés, nos tee-shirts délavés par la sueur et les taches de bière, nos cheveux collés par les effets conjugués de la transpiration et de la fumée (…), nous remontions dans la voiture (…) direction Paris. »

     

    2001 : La conquête des Dance Floors de New-York 

    En 2001, c’est le grand bond au cœur de la Grande Pomme. Paul s’envole avec Stan pour vivre au rythme des soirées du MoMA PS1 données sur le patio du Musée d’Art Contemporain et organisées les dimanches après-midi par Agnès B. Dans le livre « French Touch » de Stéphane Jourdain, David Blot raconte :

    « Durant cette période, on vivait comme des rock stars. On faisait les branleurs, on rentrait en limousine, on se battait pour être surclassés dans les avions (…) mais en attendant, ta carte bleue ne marche pas car tu n’as plus une thune sur ton compte. C’était une vie complètement absurde mais bien marrante. »

     

    [youtube id= »tqyNO5wLoSc » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    De retour en France, Sven Løve et Stan deviennent résidents à La Coupole pour trois ans. Pour la première fois, ils ont un statut de salarié et leur salaire n’est plus versé au noir comme cela fut toujours le cas auparavant. Les Cheers ont enfin un comptable. On peut se demander pourquoi ils se sont retrouvés criblés de dettes. L’une des raisons est le paiement en liquide, plus volatile. On flambe les billets plutôt que d’économiser, on paye la coke, les bouteilles de champagne. Ensuite, de nombreux  habitués font le siège des soirées : ils ne payent pas car ils sont inscrits sur une «Guest List». Leur nombre atteint parfois 300 personnes, ce qui représente un fort manque à gagner. Dans une scène du film jouée par le vrai David Blot dans le rôle du patron de La Coupole, celui-ci demande aux Cheers d’évoluer vers un nouveau public plus moderne et leur reproche le trop grand nombre d’invités et l’impact sur le chiffre d’affaires (un CA de 350 000 euros par soirée). Enfin, il faut aussi payer les DJ avec des cachets allant de 1 000 à 2 000 dollars, sans oublier les caprices des stars :

    « Quand on a fait Little Louie Vega qui était une star à l’époque, cela nous a coûté 20 000  dollars. Et puis, il y avait les caprices, je me souviens d’India, la chanteuse des Masters At Work, qui refusait de chanter si on ne lui trouvait pas un coiffeur avant de monter sur scène. Du coup, elle a chanté avec une heure et demie de retard. On est loin de l’utopie des premiers temps de la techno où il n’y avait pas de star, ni de barrière entre artiste et public… Les abus et les caprices, il y en a eu très vite. Surtout du côté des Américains qui se rendaient bien compte qu’ils avaient un prestige énorme en Europe, bien plus qu’aux États-Unis. Certains artistes faisaient monter les enchères et finissaient par ne même pas venir… À New York, Junior Vasquez, le DJ résident du Twilo, un des plus gros clubs des années 90, avait son appartement dans le club même. Il voyait la piste de danse de son salon, derrière une vitre sans tain avec un accès direct à la cabine de DJ. Le Twilo a fini par fermer après une histoire de meurtre et beaucoup de ces DJ-stars des années 90/2000 ont disparu depuis. » (Sven Løve pour Tsugi Magazine)

     

    2008 :  Le passage de la trentaine

    Après la fête, le réveil est brutal…

    Il y a d’abord le suicide de Cyril en 2001 (le dessinateur Mathias Cousin), co-auteur avec David Blot au scénario (Arnaud dans le film) de la bande dessinée « Le Chant de la Machine » qui raconte la saga du disco et de la house. Aujourd’hui devenue culte, la BD a été rééditée avec en bonus une préface dédicacée des Daft Punk. Il y a aussi les problèmes de drogue et d’argent. En 2008, Paul n’a plus un sou en poche. Trop de cocaïne et de frais d’organisation. Il se retrouve à Marrakech à mixer dans des hôtels de luxe pour 600 euros le set. A 34 ans, il sent qu’il est passé à côté de sa vie : pas de femme, pas d’enfant, des dettes, une carte bleue bloquée, plus de sets ni de soirées, et la cocaïne.

    « Nous avions le sentiment de participer à un mouvement quasi politique. Impossible de continuer à vivre de la même manière après avoir été dans une rave. On y recevait un tel concentré d’amour et de musique que la vie nous paraissait plus intense. Métro, boulot, dodo avec une petite famille par-dessus, ce n’était plus possible. » (Sven Løve pour Tsugi).

    Dans une scène poignante, il craque et se réveille après un burn-out chez sa mère à qui il avoue être au bout du rouleau à cause de ses problèmes d’argent et de drogue. En 2013, les DJ des premières raves ont tous la quarantaine passée. Leurs vies de noctambules et de fêtards sont parfois derrière eux. Ils sont mariés, ont des enfants, continuent parfois de faire la fête à Ibiza. Mais ils ont surtout leurs souvenirs : de l’âge d’or, de la fête et de la découverte de la musique. Même si ce Paradis qu’ils ont découvert adolescents s’est transformé pour certains en paradis perdu. Et Sven Løve de conclure :

    « J’ai mis beaucoup de temps à me rendre compte que la musique n’était pas vraiment ma vocation. Je ne suis pas musicien. (…) C’est sans doute pour cela que je ne suis jamais devenu un producteur professionnel de soirées. La house et le garage ont été un moment très fort de ma vie, mais seulement un moment. Aujourd’hui j’ai découvert à quel point l’écriture est importante pour moi. Ces années ont été un tourbillon. Le film est arrivé au bon moment. »

     

     

    La bande-annonce de « Eden » réalisé par Mia Hansen-Løve en 2014 :

     

    [vimeo id= »108567107″ align= »center » mode= »normal » autoplay= »no » maxwidth= »900″]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Interview intégrale de Sven Løve à Tsugi Magazine

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Interview des Daft Punk au magazine eDEN en 1996

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  « Mes années Respect » par Jérome Viger-Kohler pour Brain Magazine

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Article Télérama : 10 clefs pour comprendre « Eden » et son époque

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Article Télérama : « Homework de Daft Punk : se souvenir de nos raves »

     

     

     

  • Festival de Cannes 🎬 Clap de Fin : Un mois après, que reste-t-il ?

     

     

    Un mois a passé depuis la clôture du Festival de Cannes 2015. Que reste-t-il sur la Croisette de toutes ces images qui ont inondé nos écrans de télévision et d’ordinateur ?

     

    Le mot fil rouge du Festival 2015 semble être DECEPTION.

    Tout a déçu, à commencer par les audiences de Canal+, la seule chaîne sur laquelle il est possible de suivre le festival en direct. Curieusement, le déplacement de l’équipe du Grand Journal sur la Croisette a un effet négatif sur les audiences. Les abonnés qui n’aiment ni le cinéma, ni la peopolisation désertent la chaîne qui propose habituellement à cette heure-là des débats plus politiques ou sociaux. Alors pourquoi continuer ? Parce que Canal + a toujours eu la réputation d’être LA chaîne du Cinéma et du Sport. Lâcher Cannes serait comme abandonner les droits sur la Coupe du Monde.

    Déçu aussi Thierry Frémeaux, délégué du Festival, dont on retiendra les petites phrases au sujet du traitement médiatique qui en a été fait : « L’image du Festival, c’est la presse qui la fabrique. » dit-il. Et la presse s’est plus intéressée à la petite culotte de Sophie Marceau ou à la Une de Charlie Hebdo caricaturant Catherine Deneuve qu’aux films en compétition, sauf s’ils étaient hués. Cannes devient « le premier festival Twitter » regrette-t-il. Saviez-vous que l’objet le plus vendu cette année sur la Croisette aura été la perche à selfie alors même que Thierry Frémeaux avait expressément interdit les selfies sur le tapis rouge pour limiter l’impact des réseaux sociaux sur le Festival ?

    Comme monsieur Frémeaux, on peut regretter un Festival qui aurait été plus puriste, commenté par des critiques dont c’est la profession et centré davantage sur les films en compétition que sur Paris Hilton interviewée par Frédéric Beigbeder. Le buzz sur internet tient moins de la qualité du contenu que du nombre de clics, les deux pouvant, dans l’idéal, aller de paire.

    Déçu Pierre Lescure, président du Festival, pourtant lui-même journaliste pendant 20 ans, par le déchaînement de la presse : le 28 mai, il a exprimé sa colère vis à vis des médias qui ont fortement critiqué la sélection, la qualifiant de médiocre, triste et de piètre qualité, se déchaînant contre certains films en particulier avec des propos durs et extrêmes : « œuvre d’une laideur et d’une vulgarité repoussantes », « cinéma décérébrant », « pire cinéaste du monde »… ou contre les producteurs « incultes ou incompétents ou les deux à la fois ».

    Voici trois articles parmi les plus durs :

    ✓ L’express : « Des vessies pour des lanternes »

    ✓ Le nouvel Obs : «  Un palmarès pathétique »

    ✓ Huffington Post : « La chute »

     

    Et quid des nuits de fête à la réputation mondiale à Cannes ? Décevantes, semble-t-il… Par là aussi, la crise est passée. Saviez-vous que la chaîne de télévision franco-allemande Arte loue sur son budget Communication, avec l’argent de la redevance et donc du contribuable français, un Yacht qui se trouve à quai juste au pied du Palais. Curieux quand on sait que cette chaîne à vocation culturelle ne produit pas de film pour le cinéma, mais uniquement pour la télévision ! Le Yacht loué ne sert pas à mettre en valeur la chaîne lors de soirées destinées aux professionnels du cinéma, non : il serait sous-loué à des partenaires pour des soirée privées (source Huffington Post).

    Alors est-il vrai que le prestige de Cannes ne cesse de faiblir ? Sur le terrain, pour les professionnels, sans doute cela se ressent-il. Mais pas pour le public. La faute à qui ? A internet, au piratage, aux réseaux sociaux, à la crise. Certains parlent d’un festival qui « se paupérise ». Est-ce que ceux-là ne regrettent pas leurs propres privilèges, les fastes outranciers ou des vacances gratuites au pays des stars ? Selon un sondage, le Festival de Cannes est bling-bling (24%). Il paraît inaccessible (78%), élitiste (73%) et superficiel (77%). L’argent public serait-il gâché (84%) ? A qui profite le Festival ? La réponse est sans doute dans l’un des articles précédents : il s’agit d’un événement mondial, vitrine de la France, organisé par le Ministère des Affaires Etrangères. Il s’agit aussi d’un gros coup commercial pour les sponsors (L’Oréal, Magnum et le nouveau partenariat avec Kering grâce à  sa série de conférences « Women in Motion » sur le  thème du sexisme dans le cinéma), les Palaces et tous les business qui gravitent autour de Cannes durant ces 15 jours.

    Le Festival est-il « un grand barnum » où les mannequins remplacent de plus en plus les stars de cinéma, où les acteurs viennent le temps des marches pour vite se sauver, où les Palaces ne les invitent plus que pour une nuit,  tout en leur demandant poliment ensuite de laisser la place aux acteurs du Tapis rouge du  lendemain… Un endroit où il ne fait plus forcément grand soleil, où l’eau est froide et la mer polluée, où il faut faire deux heures de queue pour voir un  film qui sort en simultané dans les salles ou sur le net. Un Festival où même Sharon Stone ne vient plus présider le Gala de l’Amfar.

     

    Et le Palmarès ? Et le Jury ? Et la sélection ? Et le Cinema…

    Des Acteurs à Cannes on retiendra Juliane Moore, Sophie Marceau, Salma Hayek, Charlize Theron et Emmanuelle Bercot. Chez les hommes, on se souviendra de l’arrivée de Sean Penn, du discours de remerciement de Vincent Lindon, de la présidence historique des frères Coen et du sourire de Vincent Cassel.

    Le jury était extraordinaire. Haletant pour n’importe quel cinéphile. Mais les films en sélection, on l’a vu, très décriés et ennuyeux. N’y avait-il que ceux-là de bons sur plus de 4 000 ? Ca ne laisse rien présager de bon pour les 3 080 autres… Le Palmarès ? Mou, mais non attendu… ce qui était attendu. Le jury a fait son job puisqu’il a pris tous les diagnostics de journalistes et critiques habitués du Festival à contre-pied en donnant la Palme d’or à un OVNI réalisé par un parfait inconnu grec : « Lobster ». Seule exception : la Palme d’or de Vincent Lindon. Mais comment le jury pouvait-il mieux faire avec une telle sélection ? On ne fait pas de miracle, ni de plat gastronomique avec des produits en conserve ! A quand une sélection faite par le jury ? Je n’ose imaginer la frustration des frères Coen pour trancher dans le moins pire afin de ne pas trop ridiculiser leur présidence… Quant à la surprise du palmarès : saviez-vous que les lauréats étaient prévenus deux heures à l’avance ? Ce qui explique l’arrivée précipitée en avion de Maïwen et Emmanuelle Bercot à l’aéroport de Cannes juste avant la cérémonie, ou la salle vide sauf la présence des équipes gagnantes…

    Cannes 2015 aura été un festival « en demi-teinte ». Prometteur au vu du jury. Décevant au vu vu du Bilan. Quel film de la sélection nous donne envie de nous précipiter dans les salles ? « La loi du Marché » ou « Sicario » et hors compétition « La Tête Haute » ou « Mad Max ». Il n’y a qu’à regarder les entrées durant les 15 jours qui ont suivi la clôture du Festival de Cannes :  1,8 million pour Mad Max, 473 000 pour « La loi du Marché », 524 000 pour « la Tête Haute » (presque autant que le Disney avec Georges Clooney « A la poursuite de demain »)…  1,1 million pour « Connasse Princesse des Coeurs »… ça laisse rêveur…

    Avec pas moins de huit films décriés sur 19 sélectionnés, Thierry Frémeaux devrait accepter de remettre en cause sa sélection plutôt que d’accabler les réseaux sociaux. Du bon cinéma ferait sans nul doute un bon Festival.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

     

     

     

  • Silence Plateau | Top 30 des meilleurs films de 2013

     

    Voici le Top 30 des meilleurs films sortis en 2013, selon Ciné Cinéma :

    01 – Dallas Buyer’s Club
    02 – Le Loup de Wall Street
    03 – American Bluf
    04 – Zero Dark Thirty
    04 – Il était temps
    05 – The Grand Budapest Hotel
    06 – Gravity
    07 – Zulu
    08 – Prisoners
    09 – The Best Offer
    10 – Guillaume et les garçons à table !
    11 – Noe
    12 – Millenium
    13 – Les Héritiers
    14 – Capitaine Phillips
    15 – Oblivion
    16 – Le Hobbit
    17 – Le Majordome
    18 – Her
    19 – Du sang et des larmes
    20 – Hyppocrate
    21 – Rush
    22 – Philomena
    23 – De toutes nos forces
    24 – The place beyond the pines
    25 – La French
    26 – Baby Sitting
    27 – Conjuring : le dossier Warren
    28 – De rouille et d’os
    29 – La vie rêvée de Walter Mitty
    30 – Flight

    A vous d’en juger…

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

     

     

  • Silence Plateau | Big Eyes (Biopic, 2015)

     

    On ne présente plus Tim Burton, de son vrai nom Monsieur Thimothy Walter Burton, 57 ans en août. De Tim Burton, on aime autant ses films (« Beetlejuice » en 1988, « Edward aux mains d’argent » en 1990, « Charlie et la Chocolaterie » en 2005) que ses films d’animation (« Les Noces Funèbres » en 2005, « Frankenweenie » en 2012, « L’étrange Noël de Monsieur Jack » en 1993). Entre comédies (« Mars Attacks ! » en 1996) et blockbusters (« Batman » en 1989 et 1992), on a peu l’habitude du Tim Burton réalisateur de drames presque normaux. Et sans femme (Helena Bonham Carter) ni acteur fétiche (Johnny Depp).

    Dans « Big Eyes » on ne retrouve rien de tout cela ni personne. Juste une actrice montante, Amy Adams, qu’on a appris à aimer depuis « American Bluff » en 2013 et son Golden Globe de la meilleure actrice, et Christoph Waltz qui ne s’en sort pas des rôles de salopards depuis « Inglourious Basterds » de Tarantino en 2009.

    « Big Eyes » est un film normal et court, aux images colorées et acidulées. Années 1950, Margaret Keane quitte son mari pour tomber dans les bras d’un peintre raté qui lui vole son art et son âme en se faisant passer pour l’auteur de ses tableaux. Une histoire vraie complètement dingue : durant plus de dix ans, musées, animateurs de show tv, critiques d’art, tous ont cru que Walter Keane était l’auteur des « enfants aux grands yeux ».

    Margaret Keane est encore en vie. Née en 1927, elle a maintenant 88 ans. Il lui fallut attendre 1986 pour quelle ait à nouveau le droit de signer ses œuvres de son nom. Nul doute que Tim Burton a été influencé par cette artiste dont il a, parait-il, plusieurs œuvres dans sa collection de peintures. Elle fait d’ailleurs une apparition dans le film, assise lisant la Bible sur un banc.

    Le petit plus de « Big Eyes » : Golden Globe de la meilleure chanson originale pour Lana del Rey.

     

     

    [youtube id= »xcP8lOKH2OU » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Tim Burton | Big Eyes (Biopic, 2015)

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

     

     

  • Silence Plateau | No Country For Old Men (Drame, 2008)

     

    « No Country For Old Men » : le 12ème film des frères Coen, quatre fois oscarisé, dont meilleur film et meilleur scénario adapté (du roman éponyme de Cormac McCarthy).

    Un très bon scénario (ce qui n’est pas toujours le cas chez les frères Coen) qui de fait, met en valeur le génie et l’art du cinéma des frères Coen. Cette fois on n’a pas juste les acteurs, ou juste l’humour décalé, ou juste le 400ème degré : on a le package pour un super film. Probablement le film le plus abouti des frères Coen.

    Tout y est, réglé, millimétré. Plusieurs scènes sont depuis devenues d’anthologie. Un vrai régal pour les yeux, avec une photo impeccable. Pour le cerveau, avec un scénario qui prend son temps pour faire durer notre plaisir et montrer qu’il ne fait pas semblant. Pour le plaisir de se délecter d’un humour qui ne se voit pas mais qu’on sent bien partout et derrière tout.

    L’avancée dans l’histoire suit celle de Llewelyn Moss vers son destin. Un jour de chasse dans le désert, il tombe sur une fusillade après un échange de drogue qui a mal tourné et s’empare de la mallette d’argent. Pas de musique à effets sonores en fond, pas de couleurs claquantes qui détournent nos yeux du personnage ni de décors grandioses qui feraient diversion. Juste l’histoire, les acteurs (Javier Barden, grandiose), des personnages archi-ordinaires placés dans une situation extra-ordinaire par le pur fait du hasard et enfin, pour pimenter le tout, un psychopathe frigide tout droit sorti de nulle part.

    En fil rouge, comme très souvent chez les frères Coen, un Tommy Lee Jones en shérif qui décrypte pour nous leur cinéma : le macabre des faits divers, le « tout ça pour de l’argent » déjà entendu dans Fargo comme autant de « non-sens ». Avec le sentiment que cette fois, il n’y a plus « le courage d’en rire ».

     

    Instant-City-No-Country-for-Old-Men-007

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

     

     

     

  • Festival de Cannes 🎬 Clap 15 : Voilà, c’est fini…

     

     

    Ce soir à 18h50, nous assisterons en direct sur Canal + à la soirée de clôture du 68ème Festival de Cannes, toujours avec Lambert Wilson aux manettes sur la scène du Palais des Festivals. Qui gagnera la Palme d’Or ? Que se murmure-t-il en coulisses ?

    Sera-ce un film « connecté » comme « Sicario », « Mon Roi » ou « La Tête Haute » ?

    Un film acclamé par la presse comme « La Loi du Marché », « Carol » ou encore « Youth » ?

    LE film le plus consensuel comme « Mia Madre » ?

    Le film le plus intéressant d’un point de vue artistique, comme « Le fils de Saul », que les distributeurs américains se sont arraché, ou « Dheepan » ?

    Un film du bout du monde, comme « Notre Petite Soeur » ou « The Assassin », pour la magnifique esthétique de ses images ?

    Ou encore le film le plus barré comme « The Lobster », le plus hué comme « La Forêt des Songes » ou le moins bien noté comme « Chronic » ?

    Une chose est sûre, ce ne sera pas « Valley of Love », le règlement interdisant aux acteurs de critiquer les membres du jury ou le festival. Monsieur Depardieu a tout d’abord refusé de venir sur la Croisette défendre le film dans un Festival qui selon lui manque de panache. Désireux « d’éviter tous les cons » et de mettre « deux claques dans la gueule » de Charlie Hebdo, il conclut sur Sophie Marceau : « je me demande pourquoi il n’y a que chez elle qu’on voit tantôt un sein, tantôt une culotte ». Mal parti pour la Palme.

    Le jury de 2015 est particulièrement adéquat pour une Palme d’Or sérieuse et objectivement de qualité, mais différente. La sélection a montré cette année qu’elle pouvait être audacieuse et intéressante, même si jugée par la presse en-deçà et sans véritable coup de foudre.

    C’est d’ailleurs en la lisant que se dégage « The Big Pronostic », comme le titre Le Monde, en référence au film des frères Coen…

    Sur 19 films :

    Prix d’interprétation féminine pour Cate Blanchett
    Prix d’interprétation masculine pour Vincent Lindon
    Prix de la mise en scène pour « Le Fils de Saul »
    Palme d’or pour « Mia Madre »
    Prix du jury pour « Youth »
    Prix du scénario pour « Sicario »

    Et la palme d’or est décernée à…

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

     

     

     

  • Festival de Cannes 🎬 Clap 14 : Deux jours avant la Palme d’or

     

     

    « Sicario » de Denis Villeneuve est décidément mon favori. Le réalisateur canadien de « Prisoners » (2013), « Incendies » (2010) et « Enemy » (2013) affirme tenir là « son meilleur film ». Après avoir tenu le spectateur en haleine, cloué dans son fauteuil, pendant deux heures, le film a été plébiscité par une standing ovation.

    L’histoire : celle de Kate Macy (Emily Blunt), agent du FBI, en lutte contre les cartels de la drogue à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis (le mot « Sicario » désigne les tueurs à gage qui travaillent pour les cartels). Le suspense d’un thriller, de la tension, de l’action et une mise en scène réaliste, au plus près du terrain, sont les ingrédients d’un très bon film orchestré par un homme devenu maître en la matière. Il pose la question du rôle des Etats-Unis, étendard du bien en guerre contre le mal. Or on sait que la réalité est plus nuancée et que, parfois, les bonnes intentions n’excusent pas tout. Combattre le mal par le mal et enfreindre les règles ne font pas forcément du combattant un héros.

    Denis Villeneuve, dans une interview à TF1, explique qu’il voit son film « comme un petit film de guerre » et décrit « le fantasme des Etats-Unis » de croire qu’ils peuvent régler les problèmes de cette manière, hors de leur territoire ». Pour l’anecdote, en interactions, on trouve : Xavier Dolan, un compatriote, Josh Brolin, présent aussi dans le film « No Country for Old Men » des frères Coen et Roger Deakins à la photo chez les Coen et chez Villeneuve.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

     

     

  • Festival de Cannes 🎬 Clap 12 : Trois jours à Cannes

     

     

    Quelles sont les nouvelles du Festival de Cannes depuis vendredi ? Qu’avez-vous loupé ces trois derniers jours ? Voici un petit résumé des principales news utiles ou totalement anecdotiques de la Croisette.

    Sophie Marceau a capté l’attention. Après nous avoir malencontreusement dévoilé un téton en 2006, voici qu’elle récidive : un petit vent complice a laissé entrevoir ses sous-vêtements jeudi, ainsi qu’un décolleté faramineux ses seins vendredi. Et une petite phrase assassine à l’encontre de Jean-François Copé a fini de faire parler d’elle durant tout le week-end.

    Samedi, l’événement médiatique de la journée, c’était Manuel Valls, qui a assisté en fin d’après-midi à la projection du film « Mia Madre » de Nanni Moretti. Dimanche, il intervenait lors d’un colloque sur « les droits d’auteurs » et reconnaissait que baisser le budget de la Culture en début de mandat fut une erreur.

    Les films en compétition ces trois derniers jours :

    ✓ Vendredi soir, projection du film « Le fils de Saul » sur les camps de la mort, premier film d’un réalisateur hongrois, Lazlo Nemes et « Un Homme Irrationnel » de Woody Allen (hors compétition), avec la très mignone Emma Stone.

    ✓ Samedi soir, « The Sea of Trees » de Gus Van Sant et Matthew McConaughey, accompagné de Naomie Watts en vedette, ainsi que John Turturro pour « Mia Madre » de Nanny Moretti (Palme d’or en 2001).

    ✓ Dimanche soir, « Mon Roi » de Maïwen, avec Vincent Cassel en vedette, et « Carol » de Todd Haynes, avec Cate Blanchett sur le tapis rouge.

    Certains films ont été hués lors de leur projection :

    ✓ « Une histoire d’amour et de ténèbres » premier film de Nathalie Portman.
    ✓ « The Sea of Trees » de Gus Van Sant.

    D’autres ont été plébiscités :

    ✓ « La Tête Haute » d’Emmanuelle Bercot
    ✓ « Carol » de Tod Haynes
    ✓ « Le fils de Saul » de Lazlo Nemes.
    ✓ « Notre petite soeur » de Kore Eda

    En marge du Festival, on apprend que Sharon Stone ne sera pas à Cannes pour le Gala de charité de l’Eden-Roc. On court à l’expo photo de Paris-Match au Majestic. On passe la soirée à la « Villa Schweppes » où se succèdent des DJs de renom. Vendredi, c’était Philippe Manoeuvre qui était aux platines. Mais surtout, on ne rate pas la Méga soirée Canal + à Mougins, dans la Villa « Le Park » du footballeur Patrick Vieira, une des fêtes les plus attendues de la quinzaine qui a réuni un millier de « Happy few ». Si vous n’avez pas pu entrer, essayez une soirée de bienfaisance ou la discothèque comme le Viproom.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook