Catégorie : Evénements

  • La Légende de Marley

     

     

    Bob Marley fut un artiste engagé, et trente-sept ans après sa mort, le roi du reggae reste le représentant incontesté de la musique du tiers-monde, mais aussi le symbole de l’émancipation de ces métis jamaïcains socialement rejetés.

     

    Mort très jeune, Bob Marley a eu le temps, toutefois, d’imposer en Occident cette musique au tempo lascif et ses tubes planétaires. L’album hommage titré « Tribute Bob Marley, la Légende » paraissait le 10 juin 2016.

    Car il y a le reggae et il y a Bob Marley… Le rastaman superstar de la Jamaïque est décédé le 11 mai 1981. Trente-sept ans plus tard, son album « Legend » reste l’un des disques les plus vendus au monde.

    Alors comment ce gamin de la misère, enfant illégitime, métis et socialement rejeté, a su gagner une audience planétaire ? Réponse avec le musicien et fan Tété et le journaliste Bruno Blum.

    « Au départ, le jeune Robert Nesta Marley quitte sa campagne pour le ghetto de Trench Town. A Trench Town, il commence la musique en jouant avec Peter Tosh, car celui-ci est un des seuls mecs du ghetto qui possède une guitare. Ce sont les tout débuts, avec les Wailers. Bien avant qu’ils ne se renomment Bob Marley and The Wailers. A l’époque, ils commencent à jouer du rock-steady. » (Tété)

    « Le premier album des Wailing Wailers, comme ils s’appellent au moment de la sortie du disque en 1965, c’est du pur ska. Sur cet album figure le titre « Rude Boy » qui sera un de leurs tout premiers hits. » (Bruno Blum)

     

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    Après plusieurs No 1 en Jamaïque, Marley, loin de rouler sur l’or, décide d’émigrer aux Etats-Unis en 1966.

     

    « Marley fait Woodstock. Sauf qu’il ne participe pas au festival en tant que musicien, mais il va y vendre des petits colliers de perles pour se faire un peu d’argent. L’histoire de Marley, c’est la survie. En 1979, Marley sort son morceau « Survival« , et ça n’est pas surfait, pour la peine. La Jamaïque, il faut le rappeler, ça n’est pas du tout l’image qui figure sur les cartes postales. La Jamaïque est ultra-violente et le Jamaïcain n’est pas cool. A tel point que dans les bals du samedi soir, les mecs buvaient de la bière. Enormément de bière… Et quand vous avez une musique un petit peu électrique, et un tempo assez enlevé, les mecs finissaient par se battre. Le premier tube de Marley, c’est « Simmer Down » en 1964. Simmer Down, ça veut dire « Hé mec, reste cool ». Et en fait, il y a un mec qui a l’idée géniale de ralentir le tempo. Le reggae, c’est juste ça, du rock-steady dont on a ralenti le tempo. » (Tété)

     

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    Le tournant international dans la carrière de Marley, c’est sa rencontre avec le producteur Chris Blackwell à Londres en 1973. Blackwell dit : « Moi, je la comprends, cette musique, mais les gens ne vont pas la comprendre, car le principe du reggae, c’est que les temps sont à l’envers. Nous, on a l’habitude, les 2, les 4, comme on dit. Avec le rythme one-drop, vous avez le charley qui fait tss tss tss tss, et sur le 3ème temps, vous avez la grosse caisse qui fait boum, et la caisse claire qui fait clac… »

    Le coup de génie de Chris Blackwell, c’est de vendre Marley comme un artiste de rock, et non comme un artiste de reggae. On ajoute des solos de guitare, une image plus rock. Marley apparaît sur les photos avec ses musiciens, alors qu’en Jamaïque, les groupes de rock, ça n’existe pas. Plus qu’un simple pape du reggae, Bob Marley est surtout celui qui a occidentalisé le genre.

    « Ce qui marche dans le monde à l’époque, c’est le disco. Marley veut partir à la conquête du monde. Et surtout, il veut être numéro 1 aux Etats-Unis. « Could You Be Loved », en 1980, c’est la version de Marley du beat disco. Si on se remet le morceau en tête, on y trouve le même charley que sur un track disco. » (TéTé)

    La consécration pour Marley, c’est un concert enregistré à Londres en 1975, qui fera l’objet d’un album live, et sur lequel figure le morceau « No Woman No Cry ». Cette chanson, c’est l’histoire d’une femme qui a perdu son gamin, décédé dans une tuerie au milieu du ghetto, et Marley dit à cette femme qu’il ne faut pas pleurer, que tout ira bien. Ce message d’espoir devient l’hymne absolu de la musique reggae. Numéro 1 partout dans le monde, sauf aux US, on ne compte plus le nombre de reprises, des Fugees à Boney M, en passant même par Joe Dassin, avec « Si tu penses à moi »…

     

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    « My right, I know what that is. You see ? And I don’t care who the guy is, because my right is my right »

     

    Représentant du mouvement Rasta, Bob Marley devient aussi un symbole universel de contestation et d’émancipation. Avec des chansons comme autant d’hymnes aux opprimés, Marley a réussi avec sa musique de paysan illettré à conquérir la planète. Chez Marley, il y a le combat politique, d’émancipation, la lutte des classes, mais aussi son voeu pour le fameux « One Love », à savoir de réunir les gens au rythme de son universalité.

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bob Marley Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bob Marley Biography

     

     

     

  • Marceline Loridan-Ivens, itinéraire d’un siècle

     

     

    Marceline Loridan-Ivens nous a quittés mardi 18 septembre à l’âge de 90 ans. L’écrivaine et cinéaste, survivante d’Auschwitz, raconte son retour à la vie dans «  L’Amour après  », un livre de souvenirs et sur le Paris d’après-guerre, paru en février 2018, quelques mois avant sa disparition.

     

    Elle avait déjà publié « Et tu n’es pas revenu » en 2015, témoignage saisissant d’une femme déportée à 15 ans. Quelques mois avant sa disparition, Marceline Loridan-Ivens poursuivait encore son oeuvre de mémoire avec son dernier livre, « L’amour après », paru en février 2018. L’écrivaine et cinéaste y évoque l’épreuve de la reconstruction après la déportation et nous raconte comment s’inscrivent la séduction, le désir, la jouissance, dans un corps qui a été humilié et nié par les tortionnaires nazis.

    Marceline Loridan-Ivens est née en 1928, issue d’une famille juive polonaise. Elle est arrêtée et déportée en 1944, avec son père. Envoyée au Konzentrationslager d’Auswitch-Birkenau, dans le même convoi que Simone Veil, dont elle est restée proche tout au long de sa vie, elle est ensuite transférée à Bergen-Belsen puis au camp de Theresienstadt.

    Marceline Loridan-Ivens a survécu à l’univers concentrationnaire durant deux ans, entre 15 et 17 ans. Expérience qu’elle racontait en 2015 dans son livre « Et tu n’es pas revenu ». Son dernier récit, « L’amour après », témoigne du retour si difficile à la vie et la découverte de l’amour.

     

    « Nous revenions d’un ailleurs incroyable, incommensurable, inadmissible… Et nous revenions de ces lieux où les gens mourraient tous. Nous les voyions, tous nos camarades, mourir, se transformer en odeurs, en flammes, en cendres, en horreur. Nous nous demandions à chaque instant si nous sortirions par la cheminée ou par la porte. En regardant la réalité en face, sans beaucoup d’espoir que ce soit par la porte… Nous ne savions plus ce qu’était le deuil. »

     

    Lorsqu’elle rentre de l’enfer, Marceline dit « avoir tout vu de la mort sans rien connaître de l’amour ». Elle se sent incapable d’avoir des enfants, et passe ses nuits à Saint-Germain-des-Prés, où elle fréquente des écrivains tels que Roland Barthes ou Georges Perec, curieuse et avide d’apprendre.

     

    « J’avais ce goût fou, de la culture, de la lecture. Ce fut une période essentielle pour moi. C’est la seule chose qui m’a tenue… Essayer de trouver un sens à la vie. Voir comment on peut se battre dans ce monde pour survivre. »

     

    En 1960, c’est dans le film de Jean Rouch et Edgard Morin, « Chronique d’un été », que Marceline témoigne pour la première fois de son expérience.

     

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    « C’est moi qui ai demandé de porter le Nagra, le magnétophone. J’avais le courage de dire ce que j’avais à dire, mais je ne voulais pas qu’ils l’entendent sur le moment.  »

     

    Dans « L’amour après », Marceline Loridan, « elle, la survivante qui trimbale son enfer avec elle, qui commande encore à ses nerfs, à ses muscles, et a tout asséché en elle », évoque son corps qui « ne frémit pas, ne se réchauffe pas, ne s’excite pas sous les caresses incessantes ». Cette difficulté à s’abandonner dans les bras d’un homme…

     

    « Pour l’abandon et le fantasme, il faut du temps… Surtout quand on revient des camps. »

     

    Marceline Loridan-Ivens a choisi de vivre librement, hors des sentiers battus. Lorsqu’elle rencontre le cinéaste néerlandais Joris Ivens, elle trouve son grand amour : « Je crois qu’il est temps d’en venir à mon grand amour ».

     

    « Joris était un homme exceptionnel. D’abord, il était très beau, c’est vrai, et il avait vécu des expériences dans les années 30 qui l’avaient profondément marqué. »

     

    Grand documentariste engagé, de trente ans son aîné, c’est en mêlant le militantisme à l’amour qu’ils réalisent ensemble des documentaires sur la guerre du Vietnam ou la Révolution Culturelle en Chine : « J’ai beaucoup aimé faire ce métier ».

     

    En 2002, Marceline réalise « La Petite Prairie aux Bouleaux » avec Anouk Aimé, retournant par la fiction à Birkenau, sur les lieux de ses souffrances et de ses traumatismes. Rescapée de la Shoah, Marceline Loridan-Ivens aura passé sa vie entière à dénoncer dans ses films, dans ses livres ou dans les écoles, l’injustice et la violence.

     

    « Il faut toujours continuer, ne jamais s’arrêter. Et puis surtout, il faut aimer la vie. »

     

     

     

  • Superman fête ses 80 ans

     

     

    Superman, le plus célèbre des super-héros en collants bleus fête ses 80 ans. L’occasion pour nous de vous raconter les origines d’un des héros préférés des enfants d’hier et d’aujourd’hui. 

     

    « C’est un oiseau ! C’est un avion ! Non, c’est Superman ! ». Il y a 80 ans, le dernier fils de Krypton faisait sa toute première apparition dans les pages du premier numéro de la revue « Action Comics », daté de juin 1938.

    Ses créateurs, le scénariste américain Jerry Siegel et le dessinateur canadien Joe Shuster, ne s’imaginaient sans doute pas que leur personnage rencontrerait un tel succès et encore moins que 80 ans plus tard, il serait toujours aussi populaire.

    S’il n’est pas tout à fait le premier super-héros de l’histoire – cet honneur revient à Doctor Occult créé trois ans plus tôt par les mêmes Siegel et Schuster – il est sans nul doute celui qui, parmi tous les super-héros qui feront leur apparition au fil du temps, en deviendra le plus emblématique.

     

     

     

    Superman a en effet immédiatement rencontré un énorme succès. A tel point qu’un an seulement après sa création, il fut le premier super-héros à avoir droit à sa propre revue « Superman » en 1939, puis à son feuilleton radiophonique, « Les Aventures de Superman » en 1940, ainsi qu’à son dessin animé en 1941.

    Un succès dans lequel se sont engouffrés de nombreux autres super-héros créés dans la foulée, parmi lesquels : Batman en 1939, Captain Marvel, Flash et Green Lantern en 1940, Wonder Woman et Captain America en 1941…

    Mais si Superman occupe une place à part dans l’imaginaire collectif américain, ça n’est pas simplement parce qu’il fut le premier. Ou en raison de son costume flanqué d’un grand « S » sur la poitrine, reconnaissable entre mille, voire de ses pouvoirs extraordinaires.

    Mais bien parce qu’assez rapidement, Superman est devenu l’archétype de l’icône américaine. Tant du fait des valeurs qu’il défend, comme héros et comme reporter : « la vérité, la justice et le rêve américain », que du fait de son histoire personnelle : celle d’un immigré seul survivant de sa planète, recueilli bébé par un couple d’agriculteurs du Kansas, qu’ils prénomment Clark Kent, comme ultime preuve de l’immense pouvoir d’accueil et d’assimilation des Etats-Unis.

    Une histoire qui fait écho à celle de nombreux Américains, mais aussi à celle de ses créateurs, Jerry Siegel et Joe Shuster, tous deux enfants d’immigrants juifs d’Europe de l’Est.

     

     

     

    En effet, contrairement à l’image de « boy scout » qu’on lui prête souvent, Superman n’a jamais hésité à s’engager contre les injustices. Quitte à créer parfois la polémique.

    En 1946, dans un épisode resté célèbre de l’émission de radio « Les Aventures de Superman », il fut ainsi un des premiers héros à s’en prendre ouvertement au Ku Klux Klan.

    Aux fils des ans, DC Comics, son éditeur, l’a également utilisé lors de campagnes contre le racisme et l’intolérance religieuse ou encore pour l’accueil des réfugiés.

     

     

     

    En 2011, la décision d’un de ses scénaristes de le faire renoncer à la nationalité américaine et se tourner vers les Nations-Unies, pour ne plus être accusé de ne défendre que les intérêts américains, avait aussi causé quelques controverses aux Etats-Unis.

    Tout comme celle, en septembre 2017, de le faire s’interposer entre un suprématiste blanc et des immigrés clandestins pour défendre ces derniers, un mois seulement après la tuerie de Charlottesville.

    Mais comme aime à le préciser DC Comics, Superman « personnifie ce qu’il y a de meilleur dans le rêve américain ».

     

    « On ne compte plus le nombre de personnes dans le monde qui arborent un t-shirt Superman, sans pourtant avoir forcément lu une seule page des aventures du personnage. Mais Superman porte en lui l’espoir qu’un meilleur est possible. Et tant que cet espoir subsiste, rien n’est tout à fait perdu. » (François Hercquet, Directeur Éditorial de « Urban Comics »)

     

    Superman a donc 80 ans en 2018 mais il n’a finalement pas pris une ride, tant il colle à son époque… Normal, Superman est un super-héros. Depuis 1938, des centaines de BD ont été publiées et une dizaine d’acteurs ont endossé la cape à l’écran. Pourquoi le public actuel se reconnaît encore dans ce héros d’un autre siècle ? 

     

     

     

    Superman apparaît en 1938, au moment où les grandes métropoles américaines connaissent un essor fulgurant, accompagné d’une corruption et d’une criminalité croissantes. Le super-héros redresseur de tort, c’est alors la bonne conscience des lecteurs face aux travers du monde.

    En 2018, la dureté et la déshumanisation des mégalopoles sont d’actualité et les combats de Superman gardent ainsi un fort écho. Le personnage, quant à lui, à l’instar d’autres super-héros, à commencer par Batman, devient plus complexe et sombre, moins lisse.

     

     

     

    Et puis, Superman est à sa façon un migrant, un réfugié. Son monde natal, la planète Krypton, a été détruit lorsqu’il était enfant. Superman est un étranger qui n’aspire qu’à se fondre parmi la population du pays qui l’a accueilli, les Etats-Unis. Encore un thème fort de notre temps…

    Enfin, le pire ennemi du héros, c’est Lex Luthor, un mauvais génie milliardaire et mégalomane qui fomente de bien sombres projets. Pour certains, ce personnage apparu en 1940 serait simplement une préfiguration des grands patrons d’internet. Bref, du haut de ses 80 ans, Superman nous raconte finalement la société d’aujourd’hui. 

     

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    Source : Vincent Leblé pour La Nouvelle République (Juin 2018)

     

     

     

  • « Momentum, la mécanique de l’épreuve » de JR à la Maison Européenne de la Photographie

     

     

    En 2006, Jean-Luc Monterosso, alors Directeur de la MEP, propose à JR d’investir le mur extérieur de l’institution pour y présenter son projet « Portrait d’une Génération », exposé à l’époque illégalement dans Paris. Douze ans plus tard, comme un clin d’oeil à cette première collaboration, la MEP invite l’artiste français pour une exposition monographique exceptionnelle.

     

    « Momentum » désigne la force d’impulsion, l’élan ou un mouvement. Les sciences physiques définissent ainsi l’action d’une force extérieure exercée sur un système pour en déterminer le mouvement ou la vitesse. L’exposition dévoile ainsi cette dynamique qui conduit JR à intervenir dans une ville ou au coeur d’une communauté pour en proposer un nouveau visage, en altérer la perception ou en offrir une lecture originale. Elle révèle la partie immergée de son travail.

     

    © Thomas Padilla / MAXPPP

     

     

    « Seulement 2 % de l’œuvre de JR est connue du public, exposée en galerie ou en musée, explique Fabrice Bousteau. L’autre partie, toute aussi importante, voire plus, constitue son processus de travail créatif et esthétique, en interaction avec les gens ou depuis son atelier. »

     

    Depuis ses premières photographies en 2000, dont certaines inédites sont présentées dans le cadre de cette exposition exceptionnelle, l’artiste s’impose une discipline et un cadre de travail précis : transformer des négatifs en collages monumentaux à l’échelle d’une ville ou mettre en lumière l’identité de sujets photographiés et rassemblés dans une fresque gigantesque. Les dispositifs engagés sont rigoureux, souvent mécaniques, parfois éprouvants.

     

     

     

    Au gré de l’exposition, le spectateur découvre les changements d’échelles. Il se confronte à la transformation des corps et de l’image. Au fil des ans, les portraits accumulés et re-contextualisés dans la cité incarnent la mémoire de femmes et d’hommes dans un ensemble et par extension, celle de la ville dans son époque. Ils sont au service d’une vision personnelle de ce que forment les corps et les histoires, lorsque l’ensemble s’articule pour faire Histoire.

     

    « MOMENTUM. La mécanique de l’épreuve » de JR
    Du 7 novembre 2018 au 10 février 2019 à la MEP

    Commissaires : Dominique Bertinotti et Jean-Luc Monterosso

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Exposition Momentum

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Projections Momentum

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Billeterie Momentum

     

     

     

  • Promotion canapé pour les Simpson…

     

     

    Dans la série The Simpsons, son créateur Matt Groening a mis en place un rite humoristique obligatoire pour le générique de chaque épisode : « The Couch Gag » ou « Gag Canapé ». Voici donc comment Paul Robertson et Ivan Dixon, Bansky, ou encore Sylvain Chomet et Guillermo del Toro, ont imaginé cette séquence devenue aujourd’hui incontournable pour tous les fans des Simpson.

     

    Les artistes Paul Robertson et Ivan Dixon ont signé, sur une musique de Jeremy Dower, ce générique des Simpsons entièrement pixelisé, dans le pur style des premiers jeux vidéo des années 80.

     

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    Si l’univers présenté par Banksy est sombre, il n’est pourtant pas si éloigné de la réalité, faisant directement référence à la sous-traitance en Corée du Sud d’une grosse partie du travail de production de la série.

     

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    Sylvain Chomet, quant à lui, y va peut-être un peu fort sur les clichés ou diverses images d’Epinal : Lisa joue de l’accordéon, Marge parle Français, et Homer engloutit des escargots… Mais c’est aussi ce qui fait la force de son cinéma d’animation.

     

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    C’est à l’occasion d’Halloween, et pour un spécial Horror Show, que Guillermo del Toro, le réalisateur du Labyrinthe de Pan, de Blade, de Pacific Rim, ou encore d’Hellboy, adapte le générique du célèbre dessin animé américain à la sauce fantastique.

     

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    Et pour finir, la réponse de Jonnystyle à Banksy, sur le générique des Simpsons…

     

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  • Pierre Soulages, quand la matière devient lumière

     

     

    Nous allons nous intéresser à un immense artiste français qui va fêter ses 99 ans en décembre : Pierre Soulages, le peintre du noir et de la lumière. Une rétrospective exceptionnelle lui est consacrée à la Fondation Gianadda en Suisse, jusqu’au 13 janvier 2019, en collaboration avec le Centre Pompidou.

     

    La Fondation Gianadda fête quant à elle ses quarante ans cette année. Après 177 expositions présentées depuis sa naissance, la fondation a décidé, pour célébrer l’événement, de rendre hommage à Pierre Soulages, un artiste vivant, contemporain, français, même si ça se passe chez nos voisins suisses.

    Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez (Aveyron), vit et travaille entre Paris et Sète (Hérault). Figure majeure de l’abstraction, il est reconnu comme l’un des plus grands peintres de la scène française actuelle pour son œuvre qui traverse la seconde partie du XXème et le début du XXIème siècle.

     

    « Cette rétrospective Pierre Soulages couvre sept décennies de peinture, avec un choix ciblé d’oeuvres absolument exceptionnelles. » (Martha Degiacomi, Historienne de l’Art)

     

    Pierre Soulages est probablement moins connu en Suisse qu’en France, mais sa renommée internationale est telle que cette rétrospective connaît un retentissement important depuis son ouverture en juin 2018. Rappelons tout de même que Pierre Soulages est l’un des artistes les plus cotés actuellement sur le marché de l’art et ses toiles s’arrachent à prix d’or.

     

    Peinture 175 x 222 cm, 23 mai 2013 © Vincent Cunillère

     

     

    « Cette rétrospective s’attache donc à montrer l’évolution du processus créatif de Pierre Soulages, du tout début de sa carrière à cette « arrivée dans le noir » marquant la seconde période de son oeuvre. » (Martha Degiacomi)

     

    Pour ceux qui se diront sûrement « moi, le noir, je n’aime pas ça, ça m’angoisse » ou encore « là, c’est du noir, d’autres ont fait dans le bleu avant comme Yves Klein ou dans le blanc comme Lucio Fontana », n’ayez pas peur et laissez vous embarquer dans l’univers monochrome de Pierre Soulages.

    La différence, avec Pierre Soulages, c’est que « ça n’est pas du noir, mais de la lumière »…

     

    Pierre Soulages (Né en 1919), Peinture 204 x 227 cm, 12 novembre 2007

     

     

    Le parcours de l’exposition démarre avec les premiers « brous de noix » des années 1948-1949. Le brou de noix est un liquide obtenu à partir du broyage de la coquille du célèbre fruit à coque. C’est un matériau absolument « non-académique », même s’il avait déjà été utilisé par des artistes tels que Le Lorrain ou Rembrandt, mais c’est Pierre Soulages qui invente à proprement parler ce procédé de création d’oeuvres sur papier à partir de cette matière.

     

    Pierre Soulages, Brou de noix sur papier, 65 x 50 cm, 1948

     

     

    Début 1979, Pierre Soulages commence à recouvrir, d’abord accidentellement, une toile entièrement de noir. A force d’appliquer la couleur, puis de tenter de l’enlever en la grattant, il remarque avec frayeur que la toile reste désespérément… noire. Il s’apprête à la détruire lorsqu’il remarque que la toile brille, que de la lumière émane de celle-ci. Du jamais vu…

    Pierre Soulages entame alors son processus de recherche empirique sur cette effet de lumière. A partir des années 90, le peintre travaille sur l’aboutissement ultime de son cheminement artistique : « les Outrenoirs ». On est maintenant au delà du noir…

    Car pour Pierre Soulages, le noir, c’est la couleur de la vie et de la lumière.

     

    Pierre Soulages, Peinture 324 x 362, 1985. Polyptyque C

     

     

    « On peut faire des expériences tout à fait étonnantes avec les oeuvres de Soulages. Vous pourrez vous promener autour du tableau et vous constaterez que celui-ci change sans cesse en fonction de votre propre position. C’est ce qui fait la particularité des Outrenoirs de Pierre Soulages. » (Martha Degiacomi)

     

    Les oeuvres de Soulages invitent ainsi à la méditation et à l’introspection. Ses tableaux à l’aspect sans cesse changeant nous amènent à nous questionner sur notre propre positionnement personnel.

    Dès le début de sa carrière, Pierre Soulages écarte rapidement les autres couleurs pour se concentrer sur ce noir, la couleur qui porte toutes les autres, et qui va peu à peu recouvrir totalement la toile… Il y reste très attaché, si bien qu’elle participe de son identité artistique. Majeure dans son art, elle se décline, selon les outils avec lesquels elle est appliquée, en surfaces lisses ou accidentées, qui révèlent une lumière multiple et insoupçonnée.

     

    Car, vous l’aurez compris, « ça n’est pas du noir, mais de la lumière »…

     

     

     

    « Soulages – Une Rétrospective » montre pour la première fois rassemblée la collection des œuvres du peintre, datées de 1948 à 2002 et conservées au MNAM-CCI Centre Pompidou. Il s’agit d’un exceptionnel ensemble composé de vingt-quatre œuvres sur les vingt-cinq répertoriées : soit seize peintures dont deux goudrons sur verre, trois brous de noix et cinq dessins. L’exposition est complétée par trois brous de noix prêtés par le musée Soulages de Rodez et respectivement créés en 1949, 1999 et 2003, ainsi que par des œuvres provenant de collections particulières.

    Cette rétrospective montre au total plus de 30 œuvres réalisées entre 1948 et 2017, selon un parcours chronologique qui met en évidence les recherches picturales et les différentes techniques que Soulages a explorées, ainsi que les étapes charnières de sa création.

     

    Depuis le 15 juin 2018 et jusqu’au  25 novembre 2018 – Tous les jours de 09h00 à 19h00.

    Prolongation de l’exposition : du 26 novembre 2018 au 13 janvier 2019 – Tous les jours de 10h00 à 18h00.

     

    Fondation Gianadda, Rue du Forum 59, 1920 Martigny, Suisse

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Pierre Soulages

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= » large »] Fondation Gianadda

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Musée Soulages Rodez

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Les Outrenoirs de Pierre Soulages, obsession d’un physicien ?

     

     

     

  • « Jean-Michel Basquiat » à la Fondation Louis Vuitton, jusqu’au 14 janvier 2019

     

     

    Ce sont les événements picturaux incontournables de la rentrée : les deux expositions consacrées à Jean-Michel Basquiat et Egon Schiele à la Fondation Louis Vuitton. L’une des figures majeures de l’art contemporain confrontée à l’un des sommets de l’expressionnisme du début du XXème Siècle.

     

    Des artistes ultra-doués, torturés, morts très jeunes… Le premier il y a trente ans, en 1988, à l’âge de 28 ans et le second en 1918, au même âge. Deux destins, deux oeuvres coups de poing…

     

     

     

    Fulgurants et sans concession, l’art et la manière de Jean-Michel Basquiat ont marqué la scène artistique des années 80. Contemporain d’Andy Warhol et de Keith Haring, en dix ans de carrière, le jeune new-yorkais a coloré de sa fougue et de ses idées sombres plus de mille toiles. Trente ans après sa mort, survenue à l’âge de 28 ans, les peintures de cet autodidacte qui a fait ses débuts sur les murs de Manhattan affolent encore les marchands d’art.

    La Fondation Louis Vuitton lui consacre une rétrospective exceptionnelle, l’occasion de déchiffrer son esprit ultra-contemporain à travers le regard du commissaire de l’exposition, Dieter Buchhart, de son ami le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac et de ses soeurs.

     

    « Il était déterminé à laisser une trace et à devenir un grand artiste. Il y travaillait sans relâche. » (Lisane Basquiat, soeur de Jean-Michel Basquiat)

     

    « Jean », comme l’appelaient ses proches, est issu de la petite bourgeoisie de Brooklyn et fréquente les musées depuis son plus jeune âge. Lorsqu’il est hospitalisé à sept ans, suite à un accident de voiture, sa mère lui offre le livre d’anatomie « Gray’s Anatomy » d’Henry Gray, illustré par des dessins de H.V. Carter, et c’est une révélation… En s’inspirant de l’ouvrage, Il fait ses premiers croquis et rêve de devenir dessinateur de cartoon.

     

    « C’est certainement cet événement qui a suscité son intérêt pour le fonctionnement du corps humain, des os, des organes… » (Dieter Buchhart, commissaire de l’exposition)

     

    Mais avant d’exposer ses figures écorchées dans les plus grandes galeries, c’est dans la rue que Jean-Michel Basquiat se fait connaitre. A l’âge de 17 ans, il forme avec son ami Al Diaz le duo « Samo », de l’expression « Same All Shit », en Français « toujours la même merde ». Ensemble, ils recouvrent les murs de Manhattan d’interjections enragées et réussissent à faire parler d’eux.

     

     

     

    « Peu importe à quel événement culturel vous assistiez à New York, le collectif Samo était toujours passé par là juste avant vous. C’est ainsi que les membres de Samo se firent connaître. » (Dieter Buchhart, commissaire de l’exposition)

     

    En 1979, le duo Samo se sépare. Jean-Michel Basquiat se consacre désormais à la peinture et New York l’inspire.

     

    « Dans les années 80, New York n’est pas le New York d’aujourd’hui. La ville est beaucoup plus underground, vibrante, dangereuse. L’essence même de New York à l’époque est rythmique, comme une vibration. » (Jean-Charles de Castelbajac)

     

    Portes, palissades, toiles de fortune, Basquiat recouvre tout ce qu’il peut de sa colère débordante. Car dans ses créations, explique-t-il, « il y a 80 % de rage et 20 % de mystère ». Début 1981, Bruno Bischofberger, grand marchand d’art, décèle son énorme potentiel. A l’époque, Basquiat n’a que 20 ans mais s’apprête à devenir une star.

     

    « Basquiat apparaît comme un ovni aux yeux des amateurs d’art. Comme l’écriture automatique de ces médiums ou de ces sorciers vaudous qui écrivent dans la pénombre et transcrivent la parole de ceux qui sont partis. » (Jean-Charles de Castelbajac)

     

    Basquiat crée à partir de mots, d’images et de pictogrammes. Un univers complètement nouveau pour l’époque. Il initie l’ère du « copier-coller ». Une méthode dont se sert Basquiat pour dénoncer racisme et inégalités, car être noir dans le new York des années 80 reste une condition difficile. Sa mère est portoricaine, son père est haïtien, et dans ses toiles, il invoque aussi le vaudou et la sorcellerie.

     

    « Il y a tellement de gens que l’art néglige… parce que tout dépend finalement de celui qui tient le pinceau. Les noirs ne sont jamais représentés de façon réaliste. Ils ne sont pas suffisamment présents dans l’art moderne. » (extrait de « Jean-Michel Basquiat, la rage créative », documentaire de David Schulman, en diffusion le 19 octobre à 23h30 sur Arte)

     

    [arve url= »https://vimeo.com/50385834″ align= »center » title= »Jean-Michel Basquiat Title » description= »Jean-Michel Basquiat » maxwidth= »893″ /]

     

     

    « Quand on y réfléchit, il y a quelque chose de tentaculaire dans l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat… Quand on pense qu’il a peint plus de 800 toiles en l’espace de sept ou huit ans. Avec des périodes distinctes et des techniques toutes différentes. Peintures, détournements, tout y passe. A la manière de Picasso, qui crée une tête de  taureau à partir d’un guidon de bicyclette, Basquiat fait sa Chapelle Sixtine à partir d’une palissade. » (Jean-Charles de Castelbajac)

     

    En 1983, Basquiat se lie d’amitié avec son idole, Andy Warhol. De cette rencontre naîtra une collaboration foisonnante. Mélange d’effervescence et de compétition, cette association donne lieu à de nombreuses toiles et photos, ainsi qu’à une exposition.

     

    « Ça n’avait jamais existé auparavant, ce genre de collaboration, entre deux artistes gigantesques et de générations différentes. » (Jeffrey Deitch, conseiller en art)

     

    Après presque deux ans de création commune, ils se séparent en 1985. Rattrapé par ses addictions, Jean-Michel Basquiat voit son génie décliner peu à peu. Il meurt d’une overdose en 1988, à l’âge de 27 ans. Pourtant, trois décennies après sa disparition, ses prophéties résonnent encore…

     

     

     

    « Beaucoup des thèmes qu’il aborde dans ses toiles restent malheureusement aujourd’hui encore d’actualité, partout dans le monde. Nous continuons à faire face au racisme et aux discriminations. C’est pour cette raison que Jean émeut encore les gens aujourd’hui, tant son message résonne encore. » (Jeanine Basquiat, soeur de Jean-Michel Basquiat)

     

     

     

  • La dernière provocation de Banksy

     

     

    Une œuvre de Banksy s’autodétruit juste après avoir été vendue pour plus d’un million d’euros.

     

    Quelle audace ! Le street artist le plus connu au monde a encore mystifié son monde d’une façon extraordinaire avec un geste inédit dans l’histoire de l’art. Une de ses toiles adjugée plus d’un million d’euros vendredi soir chez Sotheby’s à Londres s’est ensuite auto-détruite sous le regard médusé des participants.

     

    Adjugée… vendue… et détruite ! Une version sur toile de la célèbre « Girl with Balloon » du street-artist Banksy était en vente, vendredi 5 octobre, chez Sotheby’s, à Londres. Mais à la surprise générale, juste après avoir été adjugée pour 1,04 million de livres sterling (1,18 million d’euros), soit quatre à cinq fois sa valeur estimée, la toile, peinte à la bombe et à l’acrylique, est sortie de son cadre, en passant par une déchiqueteuse dissimulée dans celui-ci. « Sotheby’s s’est fait Banksé », écrit la maison d’enchères dans un communiqué (en anglais) et qualifie l’événement de « totalement inattendu ».

     

    https://www.instagram.com/p/Bokt2sEhlsu/?utm_source=ig_embed

     

     

    Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent le public réagir avec stupéfaction et amusement, immortalisant l’instant en mitraillant de photos la toile déchiquetée, tandis que deux employés de la maison d’enchères s’en approchent pour l’emporter.

     

    https://twitter.com/VanessaVonZed/status/1048394158174433280?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1048394158174433280&ref_url=https%3A%2F%2Fculturebox.francetvinfo.fr%2Farts%2Fbanksy-reussit-un-coup-inoui-son-oeuvre-s-autodetruit-sitot-vendue-aux-encheres-280325

     

     

    Un artiste très critique du marché de l’art

     

    Sur son compte Instagram, Banksy a publié une photo de ce moment qui a pris tout le monde de court, avec pour simple commentaire : « Going, going, gone… ».  En français : « Adjugé, disparu… ». S’agit-il d’une farce ? Y avait-il seulement un acheteur pour ce tableau ? L’œuvre originale est apparue pour la première fois sur un mur de Londres en 2006, et le subversif Banksy a souvent critiqué l’establishment et le marché de l’art. Cette autodestruction porte donc toutes les traces de son sarcasme.

     

     

     

    Une première dans l’histoire de la vente aux enchères

     

    « On dirait qu’on vient de se faire bankser », a réagi Alex Branczik, un responsable de la maison d’enchères, dans un communiqué. « C’est certainement la première fois dans l’histoire de la vente aux enchères qu’une oeuvre d’art se déchiquette automatiquement après être passée sous le marteau », a également dit Sotheby’s.

    « Nous avons discuté avec l’acheteur qui a été surpris par cette histoire. Nous sommes en discussion pour les prochaines étapes », a fait également savoir Sotheby’s auprès du Financial Times en refusant de dévoiler l’identité de l’acheteur. Ce dernier était-il dans le coup ? Si ce n’est pas le cas, la toile est-elle revendable en l’état ? Et s’il avait décroché en réalité l’oeuvre la plus stupéfiante de Banksy ? Certains mauvaises langues prétendent même que la toile a déjà pris de la valeur suite à cet incident…

    Affaire à suivre…

     

     

     

  • La Scala de Paris : un nouveau théâtre ouvre sur les ruines d’un ancien cinéma porno

     

     

    La naissance d’un nouveau lieu culturel à Paris est assez rare pour être signalée. La Scala renaît donc de ses cendres, sur les ruines d’un ancien cinéma porno, après 18 mois de travaux et 19 millions d’euros d’investissements privés.  

     

    Il y a dans Paris des lieux singuliers, aux destinées bien étranges, bien extraordinaires. C’est le cas de la Scala-Paris, sise Boulevard de Strasbourg. Sortie de terre en 1873, dans une capitale en pleine révolution européenne, elle est née d’un caprice, celui d’une riche veuve amoureuse du célèbre opéra milanais. Tentative égotique de rivaliser avec cet édifice de renommée mondiale, la salle, aux dimensions certes plus modestes, devient très vite un café-concert prestigieux, la coqueluche du Tout-Paris.

    De Fréhel à Félix Mayol, en passant par Mistinguett et Yvette Guilbert, tous se pressent à la Scala jusqu’en 1910, en ce lieu où politiques et artistes viennent se divertir jusque tard dans la nuit. L’après-guerre et la crise de 1929 entraînent une baisse de fréquentation et scelle le destin de ce haut lieu du cabaret parisien.

    Entré en léthargie, le lieu se réveille en 1935, flambant neuf, totalement modifié, suite au rachat par un exploitant de cinéma. Transformée en un cinéma « Art Déco » de toute beauté, la Scala-Paris redevient très vite à la mode, réunissant lors de nombreuses avant-premières tout le gratin du 7ème art jusque dans les années 1960. Puis, le quartier subissant de profondes mutations, les ateliers d’antan disparaissant les uns après les autres pour laisser place peu à peu à la prostitution, aux trafics de drogues et aux squats, l’endroit devient de moins en moins fréquentable.

     

     

     

    Abandonnée, vendue une nouvelle fois, la salle devient en 1977 le premier multiplex de cinéma porno. C’est le début d’une longue déchéance. Très vite, comme le dit le nouveau propriétaire, Frédéric Biessy, l’endroit devient de moins en moins recommandable, de plus en plus glauque, « un des plus grands lupanars de la capitale ».

    Véritable lieu de perdition, la Scala-Paris pense avoir tout vu… Suite à une succession de ventes, conséquence d’une spéculation immobilière féroce, l’ancienne salle mythique tombe en 1999 dans l’escarcelle de la secte « l’Église Universelle du Royaume de Dieu », qui compte bien faire du lieu sa succursale parisienne. Vent debout, les édiles parisiens se lèvent pour faire barrage à ce dessein, en imposant aux nouveaux et heureux propriétaires une affectation culturelle.

    La salle, dans un état pitoyable, se rendort à nouveau. En 2006, un détail architectural – un voisin obtient l’autorisation de s’agrandir en rognant sur la sortie de secours limitant ainsi le nombre de places possibles à une future salle de spectacle – va bloquer tout projet à venir. James Thierrée, un temps intéressé, va finir par abandonner l’idée d’en faire son théâtre.

     

    « Au cœur de Paris, une fosse éventre la capitale. Propre, nette, elle marque l’emplacement de la Scala-Paris, lieu légendaire de la fin du XIXème siècle, tombée en désuétude au fil du temps et des aléas de la vie des Grands Boulevards. Cette salle au destin chaotique, chargée d’histoires, devrait renaître de ses cendres à l’automne 2018 grâce au rêve fou des Biessy, un couple, amoureux de théâtre. »

     

    Après ces multiples vies, certaines plus glorieuses que d’autres, La Scala-Paris renaît enfin de ses cendres. Mélanie et Frédéric Biessy, respectivement associée-gérante du fonds d’investissement Antin Infrastructure Partners et producteur-tourneur privé de spectacle via sa société Les Petites Heures, en font l’acquisition, espérant redonner vie à la scène d’antan, la transformer en un lieu atypique, où l’art vivant pourra s’exprimer sans contrainte. La salle, imaginée par Richard Peduzzi, le scénographe de Patrice Chéreau et Luc Bondy, devra être astucieusement modulable.

    Avant d’investir plus de 15 millions d’euros, dont près de 9 millions apportés par le seul couple sur leurs fonds propres, nos deux passionnés de théâtre font une étude approfondie des lieux, sollicitent l’avis de différents corps de métiers pour évaluer la viabilité de leur projet, trouver une autre sortie de secours et améliorer la capacité d’accueil. Un petit tour sur Google Earth, une plongée dans les dédales de passages inter-immeubles, et une possibilité voit le jour en passant par la rue du faubourg Saint-Denis. Le rêve fou d’ouvrir un nouveau théâtre d’envergure en plein cœur de la capitale se concrétise.

     

    « La Scala est bleue des pieds à la tête, les loges, les murs. Le sol est gris-bleu. C’est le bleu, l’histoire de la Scala, le rêve. » (Richard Peduzzi, scénographe)

     

    En 2016, au moment de leur rachat, les lieux étaient improbables : « C’était une friche totalement abandonnée depuis plus de dix ans, en ruine, et habitée par 200 pigeons », se souvient Frédéric Biessy. Avec son épouse Mélanie, ils n’ont cependant pas reculé devant l’ampleur des travaux qui ont duré un an et demi. La scénographie du lieu a été confiée à Richard Peduzzi, qui a signé la plupart des décors de théâtre et d’opéra de Patrice Chéreau.

    Leur problématique est simple : que faire de cet immense bloc de béton de 25 mètres sur 15 ? Comment l’aménager en une salle moderne, attractive et totalement transformable, pour passer de 550 à 700 places ? Pas de souci, les Biessy font appel aux talents, aux réflexions de nombreuses personnalités du monde du spectacle pour avoir leurs avis et donner corps à leur utopie. Alors qu’il ne reste que les murs, les artistes de tous horizons se succèdent pour visiter le chantier – la plupart seront associés au spectacle à venir.

    Ainsi, Isabelle Huppert, Micha Lescot, les sœurs Labèque, Catherine Frot, Aurélien Bory, Jan Fabre, entre autres, viennent s’approprier les lieux, s’en inspirer, réinventer l’espace. En parallèle, le couple propose à Pierre-Yves Lenoir, l’ancien administrateur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Olivier Schmitt, écrivain et ancien journaliste, à Rodolphe Bruneau-Boulmier, compositeur et producteur à France Musique et enfin à Aline Vidal, galeriste, de rejoindre l’équipe. L’objectif : créer un lieu de vie singulier, unique, un théâtre transcendé, différent de ce qu’offre déjà la capitale, à l’économie alliant les avantages des modèles américains et français. Un pari audacieux, qui pourrait bien dépasser leurs espérances les plus folles.

     

    « C’est un lieu qui attire parce qu’il est nouveau, parce qu’il est un peu particulier dans l’environnement culturel parisien. » (Mélanie Biessy)

     

    Les travaux commencés, les fondations creusées, l’ouverture prévue pour septembre 2018, il est temps pour Mélanie et Frédéric Biessy de se pencher sur leur première programmation. Ils l’ont présentée en avant-première lors du dernier festival d’Avignon, au cours d’une mini-croisière sur le Rhône. Et elle sera exceptionnelle…

     

    Pour commencer, c’est Yoann Bourgeois, l’artiste circassien jouant des équilibres, qui essuiera les plâtres avec un spectacle inspiré par la magie des lieux, qui s’appellera tout simplement « Scala ».

     

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    Puis, Thomas Jolly reviendra avec l’un de ses premiers spectacles, « l’Arlequin Poli par l’Amour » de Marivaux.

     

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    Le réalisateur Jaco Van Dormael et sa complice Michèle Anne de Mey présenteront plusieurs de leurs spectacles dont « Cold Blood », « Kiss and Cry » et « Amor ».

     

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    Le metteur en scène, sociétaire de la Comédie-Française, Clément Hervieu-Léger montera « La Dame de la Mer » d’Henrik Ibsen courant 2018.

     

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    En parallèle, Alain Platel fera découvrir au public parisien son « Projet Bach », Bertrand Chamayou y jouera des pièces pour piano de John Cage. Enfin, en février-mars 2019, une carte blanche sera offerte à l’artiste plasticien Aurélien Bory pour investir les lieux à sa guise. Loin d’être exhaustive, cette liste d’événements a tout pour nous mettre l’eau à la bouche… Car il y aura aussi du nouveau cirque, du théâtre, des concerts, de la danse, soit une programmation plus proche du théâtre subventionné que du théâtre privé. Et l’objectif de fréquentation est ambitieux. Mélanie Biessy prévoit « une jauge de 80 à 90 % de remplissage ».

    Alors, y a-t-il encore de la place pour de nouvelles salles à Paris et suffisamment de spectateurs ? On peut s’interroger même si ces nouvelles salles font des efforts sur la politique tarifaire. Jean Robert-Charrier, le directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin, voisin de la Scala, se montre plutôt optimiste, même s’il faut tenir compte de l’enjeu financier : « Il est difficile de tenir économiquement une salle, en créer une est encore plus difficile. Mais, ajoute-t-il, il n’y a que le projet artistique qui compte ».

     

    « Plus on propose des spectacles exigeants, plus on a un public jeune. » (Jean Robert-Charrier, à la tête du théâtre de la Porte-Saint-Martin)

     

    Jean Robert-Charrier affirme que le renouvellement du public ne se fait pas avec « les vieux spectacles et les vieilles recettes » du théâtre privé, mais avec des affiches plus qualitatives. « Les jeunes se concentrent sur des spectacles exigeants. Et ça c’est très rassurant », conclut-il.

     

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    Source :  pour L’Oeil d’Olivier

     

     

     

  • Quand Charles Aznavour et le basketteur LeBron James s’appréciaient par vidéo interposée

     

     

    Le basketteur américain admire les chansons de Charles Aznavour et le prouve grâce à une vidéo postée sur Instagram. En retour, le chanteur le remerciait par une autre vidéo.

     

    Charles Aznavour comptait parmi ses fans l’une des figures du sport mondial, la star du basket, le King en personne : LeBron James.

    Tout est parti d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux, au mois d’août dernier, un dimanche matin, au réveil… On distingue simplement une enceinte posée sur un bureau d’où s’échappe une chanson :

     

    https://twitter.com/TrashTalk_fr/status/1028648242425339905

     

    Vous aurez peut-être reconnu « À ma fille », qui n’est pourtant pas l’un des titres les plus connus de Charles Aznavour. Et dans sa vidéo, LeBron James diffuse un autre morceau du chanteur français, extrait du titre « Sa Jeunesse », avec ce commentaire écrit par dessus la vidéo : « Les bonnes ondes du matin…. si paisible et élégant ».

    Cette vidéo fait le buzz et alors que le basketteur était de passage à Paris le mois dernier, dans le cadre d’une tournée mondiale pour son équipementier, il a accordé une interview à nos confrères de Canal Plus… et le journaliste Mouloud Achour revient sur cette vidéo. Il tend alors son téléphone à LeBron James en lui disant que Charles Aznavour a un message pour lui. le chanteur a enregistré une petite vidéo à son tour… pour le basketteur.

     

    https://twitter.com/cliquetv/status/1038396531735441408

     

    On entend à la fin de cet extrait LeBron James réagir, très touché. Il n’en revient pas : « C’est incroyable », dit-il. Malheureusement, les deux ne se rencontreront jamais, du moins, pas dans cette vie…

     

    Source : Xavier Monferran @ France Info