Catégorie : Bande Dessinée

  • « La Fantaisie des Dieux » | Interview exclusive de Patrick de Saint-Exupéry

     

    « La Fantaisie des Dieux » est une excellente BD reportage sur le génocide rwandais de 1994. Elle figure dans le Top 10 des meilleures BD de l’année 2014.  Patrick de Saint-Exupéry est aux commandes du scénario et Hippolyte au dessin. Publiée en 2014 aux Editions « Les arènes », la BD raconte le génocide sous l’angle plus précis du rôle de la France. L’acteur principal en est le silence : celui des autorités françaises, celui des morts, celui des survivants qui se cachent ou de la nature privée à nouveau de toute présence humaine.

    L’histoire : Patrick, journaliste raconte, 20 ans après, le déroulement du génocide rwandais à un ami (le dessinateur  Hippolyte) en l’emmenant sur les lieux où se sont déroulés les événements.

    Le ton s’efforce d’être soft, objectif, de s’en tenir aux faits, sans partis pris. L’horreur suffisant à elle-même, il n’était en effet pas nécessaire d’en rajouter. Pas de femmes qui pleurent, pas de corps mutilés, on n’est absolument pas dans le voyeurisme ni dans le cru du réalisme. Le génocide, on en parle de manière journalistique, en exprimant les faits. Tout simplement.

    Les dessins d’aquarelle relevés d’un trait d’encre de chine et les couleurs pastelles très diluées apportent une douceur au propos. L’humour permet de détendre l’atmosphère en relevant l’absurde de la situation, le décalage entre la beauté du paysage et le sordide des massacres, le déphasage entre les propos des assassins et l’infâmité de leurs actes.

    Les mots sont rares mais choisis. On reconnaît l’oeil du photographe dans certaines prises de vues. Des photos noir et blanc sont d’ailleurs parcimonieusement distillées dans le texte montrant les lieux ou les personnages tels qu’ils sont aujourd’hui, 20 ans plus tard. C’est très émouvant. Cela donne du coffre à l’histoire, permettant au lecteur de bien prendre conscience qu’il s’agit de faits réels et pas d’une fiction,  que ces gens-là ont bien existé, démontrant une fois de plus que bien souvent, la fiction dépasse la réalité.

    A moto, les deux personnages principaux remontent la chronologie des événements. Le ton des dialogues est bref, clair, allant à l’essentiel. Les aquarelles du lac Kivu sont magnifiques. Il y en a plusieurs, qui reviennent en leïtmotiv, comme un instant de pause, de méditation. Un temps nécessaire pour souffler et digérer les informations. Mais les pages bleues cassent parfois un peu le rythme. Elles nous réveillent trop brusquement de notre plongée dans l’histoire et on s’interroge parfois de leur utilité, même si l’on comprend qu’il s’agit d’une introspection.

    La fin est comme le début : scotchante !… A peine croyable pour qui découvre l’envers du décor. La sidération causée par la révélation finale est extrêmement bien rendue à travers les dessins en zoom des yeux du gendarme adjudant chef au GIGN, Thierry Prungnaud.

    Né en 1962, Patrick de Saint-Exupéry est un journaliste français ayant couvert de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient en tant que correspondant à l’étranger. Lauréat du Prix Albert Londres en 1991 pour ses reportages sur la guerre du Libéria et l’apartheid en Afrique du Sud, il a fondé sa propre revue de grand reportage appelée « XXI » en 2008. Présent au Rwanda lors de l’opération Turquoise, il écrit toute une série d’articles pour faire connaître les événements de Bisesero dont il fut l’un des témoins directs.

    Hippolyte avait déjà réalisé dix BD reportage avant « La Fantaisie des Dieux » . C’était la première fois en 2013 qu’il se rendait au Rwanda.

    Pour aller plus loin :

    ✓ « Silence Turquoise » Editions Don Quichotte, 2012, Laure Vulpian et Thierry Prungnaud

    ✓ « Complices de l’inavouable, la France au Rwanda », 2004 Patrick Saint Exupéry

     

    Instant-City-La-Fantaisie-des-Dieux-01

     

    Pour Instant City, Patrick de Saint -Exupéry a accepté de répondre à nos questions :

    iCity  : Bonjour Patrick de Saint-Exupéry, pourquoi une BD en plus des livres ?

    PdSE : Parce qu’elle nous a semblé nécessaire, à Hippolyte et à moi-même. Hippolyte avait 18 ans au moment des faits. Lorsque nous avons discuté du projet, il me disait se souvenir des images alors passées à la télévision mais « n’avoir rien compris » à cette histoire dont il ne gardait en tête qu’une impression confuse d’extrême violence et d’effroi. Revenir vingt ans plus tard en bande dessinée sur le génocide des Tutsis du Rwanda, c’est offrir un nouveau point d’accès à cette page d’histoire qui nous concerne et nous interroge, tant sur les mécanismes du génocide que sur le rôle de la France..

    iCity  : Pourquoi ce sujet est-il davantage présent dans vos écrits que d’autres (le Libéria ou l’apartheid ) ?

    PdSE : Un génocide est un défi à la compréhension. Son marqueur n’est pas la furie, mais le silence qui s’ensuit. Ce silence n’est pas acceptable. Un génocide est un crime contre l’humanité. Ce crime et sa possibilité doivent être interrogés. C’est une exigence morale.

    iCity  : Quelle technique Hipolpolyte utilise-t-il ? Est-ce bien de l’aquarelle + encre de chine ? Ce choix d’outils est-il délibéré par rapport à un objectif précis ?

    PdSE : Oui, Hippolyte travaille en aquarelle avec des traits en encre de chine.

    iCity  : Les pages bleues : pouvez-vous nous en parler ?

    PdSE : Ces pages bleues sont une respiration. Elles nous ont semblé nécessaires, pour balancer le rythme et poser des éléments de réflexion. Entrer dans une compréhension des mécanismes du génocide suppose d’accepter de se confronter à sa propre humanité. C’est l’objet de ces pages qui sont des moments vécus par Hippolyte : tous les soirs, celui-ci éprouvait la nécessité de se « laver » dans les eaux du lac Kivu de ce qu’il avait entendu et compris dans la journée.

    iCity  : Quel accueil avez-vous eu à la publication de vos articles en rentrant du Rwanda ? Avez-vous été menacé ? Moqué ?

    PdSE : Ca n’a pas toujours été facile. Il a surtout fallu affronter une réticence générale au questionnement, à l’interrogation. En gros : « Pourquoi reparler de tout cela alors que c’est passé ? »…

    iCity  : Top 10 de la meilleure BD en 2014, avec un sujet aussi dur et sensible, une vraie fierté ?

    PdSE : Je ne sais pas si cela est motif à fierté. Je pense que cette BD était nécessaire. Qu’elle ait été bien accueillie est bien sûr une satisfaction. Hippolyte a réalisé un très beau travail et le public a bien compris la démarche. Mais il reste tant encore à faire…

    iCity  : Le Rwanda est-il derrière vous maintenant, ou y aura-t-il une suite, peut-être un film ?

    PdSE : Cela fait plusieurs années que je me dis que le Rwanda est maintenant derrière moi et, à chaque fois, je me trompe. Alors que vous dire ?… Peut-être, peut-être pas, je ne sais pas. Tout ce que je puis vous dire, c’est que cette histoire n’a pas fini de m’interroger.

    iCity  : Merci à vous.

    PdSE : Merci à vous également

     

     

     

  • Bande Dessinée | « La Fantaisie des Dieux »

     

     

    « La Fantaisie des Dieux » est une excellente BD reportage sur le génocide rwandais de 1994. Elle figure dans le Top 10 des meilleures BD de l’année 2014.  Patrick de Saint-Exupéry est aux commandes du scénario et Hippolyte au dessin. Publiée en 2014 aux Editions « Les arènes », la BD raconte le génocide sous l’angle plus précis du rôle de la France. L’acteur principal en est le silence : celui des autorités françaises, celui des morts, celui des survivants qui se cachent ou de la nature privée à nouveau de toute présence humaine.

    L’histoire : Patrick, journaliste raconte, 20 ans après, le déroulement du génocide rwandais à un ami (le dessinateur  Hippolyte) en l’emmenant sur les lieux où se sont déroulés les événements.

    Le ton s’efforce d’être soft, objectif, de s’en tenir aux faits, sans partis pris. L’horreur suffisant à elle-même, il n’était en effet pas nécessaire d’en rajouter. Pas de femmes qui pleurent, pas de corps mutilés, on n’est absolument pas dans le voyeurisme ni dans le cru du réalisme. Le génocide, on en parle de manière journalistique, en exprimant les faits. Tout simplement.

    Les dessins d’aquarelle relevés d’un trait d’encre de chine et les couleurs pastelles très diluées apportent une douceur au propos. L’humour permet de détendre l’atmosphère en relevant l’absurde de la situation, le décalage entre la beauté du paysage et le sordide des massacres, le déphasage entre les propos des assassins et l’infâmité de leurs actes.

    Les mots sont rares mais choisis. On reconnaît l’oeil du photographe dans certaines prises de vues. Des photos noir et blanc sont d’ailleurs parcimonieusement distillées dans le texte montrant les lieux ou les personnages tels qu’ils sont aujourd’hui, 20 ans plus tard. C’est très émouvant. Cela donne du coffre à l’histoire, permettant au lecteur de bien prendre conscience qu’il s’agit de faits réels et pas d’une fiction,  que ces gens-là ont bien existé, démontrant une fois de plus que bien souvent, la fiction dépasse la réalité.

    A moto, les deux personnages principaux remontent la chronologie des événements. Le ton des dialogues est bref, clair, allant à l’essentiel. Les aquarelles du lac Kivu sont magnifiques. Il y en a plusieurs, qui reviennent en leïtmotiv, comme un instant de pause, de méditation. Un temps nécessaire pour souffler et digérer les informations. Mais les pages bleues cassent parfois un peu le rythme. Elles nous réveillent trop brusquement de notre plongée dans l’histoire et on s’interroge parfois de leur utilité, même si l’on comprend qu’il s’agit d’une introspection.

    La fin est comme le début : scotchante !… A peine croyable pour qui découvre l’envers du décor. La sidération causée par la révélation finale est extrêmement bien rendue à travers les dessins en zoom des yeux du gendarme adjudant chef au GIGN, Thierry Prungnaud.

    Né en 1962, Patrick de Saint-Exupéry est un journaliste français ayant couvert de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient en tant que correspondant à l’étranger. Lauréat du Prix Albert Londres en 1991 pour ses reportages sur la guerre du Libéria et l’apartheid en Afrique du Sud, il a fondé sa propre revue de grand reportage appelée « XXI » en 2008. Présent au Rwanda lors de l’opération Turquoise, il écrit toute une série d’articles pour faire connaître les événements de Bisesero dont il fut l’un des témoins directs.

    Hippolyte avait déjà réalisé dix BD reportage avant « La Fantaisie des Dieux » . C’était la première fois en 2013 qu’il se rendait au Rwanda.

     

    Pour aller plus loin :

    ✓ « Silence Turquoise » Editions Don Quichotte, 2012, Laure Vulpian et Thierry Prungnaud

    ✓ « Complices de l’inavouable, la France au Rwanda », 2004 Patrick Saint Exupéry

     

     

     

  • Jean-Michel Ucciani | Dessinateur

     

     

    Jean-Michel Ucciani est dessinateur, graphiste et illustrateur. Il fait aussi dans le dessin de communication, dessin d’humour, dessin d’actualité, à vous de choisir. Ses clients sont multiples : entreprises ou collectivités font appel à lui pour servir leur communication interne. Il participe à des événements ou des animations pour des dessins « en direct », fait des portraits ou caricatures « sur le vif », crée des bandes dessinées éducatives : sa palette est variée et son talent immense.

    L’un de ses dessins court en ce moment sur la toile et fait le buzz à force d’être partagé puis partagé de nouveau, encore et encore.

     

     

     

    Instant City a voulu en savoir plus sur ce dessinateur, mieux connaître son travail et découvrir l’homme qui tient le crayon et trouve ces idées. Après quelques recherches sur le net, chose facile et réflexe naturel, nous avons trouvé sa page facebook et l’avons contacté. Interview…

     

    iCity  : Bonjour Jean- Michel, en navigant sur votre site, j’ai découvert toute la palette de vos talents. Ils sont nombreux. Peu de gens connaissent l’étendue des formes et des applications que peut prendre votre art : le dessin.

    JMU : Oui, le dessin style BD tel que je le pratique est un bon moyen de communication qui permet de faire passer efficacement toutes sortes de messages concrets avec un aspect ludique. Les domaines sont multiples : sécurité en entreprise, management, RH, etc…

     

    iCity  : Combien de temps cela a-t-il pris pour trouver votre style, le coup de crayon de vos personnages pour les illustrations par exemple ?

    JMU : C’est une évolution qui s’est faite avec le temps, ce style me vient naturellement et correspond aussi au but visé : celui d’être le plus lisible possible. C’est un trait simple mais réaliste, un peu comme “la ligne claire” de Hergé le dessinateur de Tintin. On doit comprendre une idée le plus directement possible. Pour cela, il ne faut surtout pas se noyer dans les détails mais au contraire, mettre en scène le gag de la manière la plus claire, la plus simple possible et aller droit au but.

     

    iCity  : Avez-vous toujours dessiné ?

    JMU  : Oui, depuis l’école primaire. Dès l’âge de 8 ou 9 ans j’ai eu le déclic puis vers 12-13 ans j’ai eu envie d’en faire mon métier mais cela me semblait être un rêve inaccessible. Après le Bac, j’ai fait des études d’arts plastiques et me suis naturellement tourné vers la BD, influencé par les héros de mon enfance qui m’ont donné envie de faire ce métier : Gotlib, Moebius ou les dessinateurs du journal Pilote.

     

    iCity  : Dans quel domaine prenez-vous le plus de plaisir ?

    JMU  : Professionnellement, je préfère les dessins réalisés et projetés en direct lors de conférences, réunions, débats pour le contact avec le public. Le métier de dessinateur est souvent solitaire et c’est bien d’avoir le retour immédiat du public, c’est un peu notre one-man-show à nous !

     

    iCity  : Comment vient une idée ? On la cherche ou on attend qu’elle s’offre à vous ? On s’oblige à penser à autre chose en jardinant ou au contraire on s’assoit à sa table de travail ?

    JMU  : Un peu tout ça : dans le cadre de travaux de commande, je dois m’imprégner d’un sujet souvent nouveau pour moi, cela demande de la réflexion, de la documentation et se fait à la table de travail. Mais des fois, si je bloque, je fais autre chose et l’idée peut venir le lendemain matin avec l’esprit reposé ou en jardinant comme vous dites ! Dans le cadre de mes dessins d’actualité que je publie sur les réseaux sociaux, la plupart du temps c’est à la consultation de ces mêmes réseaux que me viennent les idées : en lisant des actus qui circulent ou les commentaires de certains. Il m’arrive aussi d’avoir un sujet en tête sur lequel je gamberge en me rasant le matin…

     

    iCity  : Combien de dessins pour un résultat « présentable » ?

    JMU  : En général deux ou trois croquis pour en retenir et finaliser un.

     

    iCity  : De quelle manière vos dessins ont-ils évolué depuis vos débuts ?

    JMU  : Mes dessins évoluent continuellement vers plus de lisibilité et aussi en fonction de mes goûts, de mes inspirations graphiques etc… L’inconvénient c’est que quand je vois un dessin vieux de quelques mois, je ne peux pas m’empêcher de vouloir le retoucher !

     

    iCity  : Quelle a été votre demande ou commande la plus farfelue ?

    JMU  : Lorsque je fais des portraits dessinés en direct pendant des soirées événements, le client demande souvent aux intervenants de faire partie du spectacle, aussi je me suis retrouvé à dessiner, déguisé en troubadour ou en pingouin. Il m’est arrivé aussi de dessiner des anecdotes de la vie de patrons de grandes entreprises, mais c’était des projets à diffusion restreinte et je ne peux pas en dire plus !

     

    iCity  : Celle sur laquelle vous vous êtes le plus éclaté ?

    JMU  : En fait dans chaque commande il y a une partie d’amusement à trouver, c’est un peu le défi que je me suis toujours lancé et qui m’a motivé dans ce travail. C’est pas toujours évident mais j’y arrive. Ou pas.

     

    iCity  : Est-ce difficile de percer dans ce métier ?

    JMU  : Je ne sais pas, cela dépend du talent, du style que l’on a, des rencontres que l’on peut faire et de la chance aussi. Le secteur de la communication subit les effets de la crise : budgets rétrécis, concurrence, périodes creuses… Il faut avoir plusieurs cordes à son arc.

     

    iCity  : Quels sont vos dessinateurs « coups de coeur » du moment ?

    JMU  : J’aime bien les dessinateurs qui naviguent entre la presse et la communication comme Man (Manuel Lapert), Chapatte, Nicolas Vadot, Gérard Mathieu, Deligne, Mix et Remix… D’autres grands dessinateurs m’ont toujours inspiré comme Goossens, Vuillemin, Reiser, la bande de Charlie, Hara-Kiri…

     

    iCity  : Un mot sur la période « Charlie » ?

    JMU : Une période d’émotion nationale, tout a été dit. C’est triste d’avoir perdu des grands du dessin qui ont participé à mon envie de faire ce métier. Je ne dessinerais pas pareil si je n’avais pas lu Le Grand Duduche et le Beauf de Cabu. Personnellement, les réactions à ces événements sur les réseaux sociaux m’ont motivé à commenter l’actualité en dessins et j’en reçois un écho favorable. Il y a eu un grand engouement populaire pour le dessin de presse, espérons que ça développe un peu plus ce média dans les organes de presse, car après tout ce sont eux qui font vivre les dessinateurs d’actualité.

     

     

    Si vous avez accroché avec ses dessins et que vous avez envie d’en voir ou d’en savoir davantage, rendez-vous sur son Site Pro ou sur sa page Facebook pour les dessins d’actualité.

     

     

     

     

  • Les Barbapapa ont 45 ans !

     

    Les Barbapapa ont 45 ans !?… Déjà !!!

    Malheureusement, je confirme, c’est bien en 1970, précisément le 19 mai à Paris, que Talus Taylor et Annette Tison inventent les Barbapapa.

    L’histoire commence comme ça, par le petit bout de la lorgnette… Annette et Talus se promènent paisiblement au jardin du Luxembourg. Soudain, Talus Taylor est perturbé par les cris stridents d’un enfant, sans doute insupportable, même pour l’époque, réclamant à ses parents une chose qu’il balbutie en ces termes : « Baa baa baa baa ».

    Talus Taylor, ne parlant pas français, demande aussitôt à Annette Tison ce que le « petit chiard » a voulu dire. Dans la seconde, et sans reprendre son souffle, Annette Tison lui explique que le bambin réclame tout simplement une friandise… dont le nom est « barbe à papa ». Et voilà !

    Un peu plus tard, au restaurant, le couple se met à dessiner sur la nappe un personnage inspiré par la friandise… Le résultat est rose et tout en rondeur. Et lorsqu’il s’agit de lui donner un nom, Barbapapa s’impose tout naturellement.

    Un très bon anniversaire à notre enfance à tous !

     

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  • Les Vieux Fourneaux (BD)

     

    Wilfrid Lupano & Paul Cauuet : Les Vieux Fourneaux

    (3 tomes – Dargaud – 2014) / Prix du public Angoulême 2015

    Trois volumes pour trois papys qui déménagent. Pierrot et Mimile retrouvent leur vieux copain de jeunesse, Antoine, aux obsèques de Lucette, son épouse. Ils y rencontrent Sophie, la petite fille d’Antoine et Lucette, enceinte de sept mois, et qui ressemble étrangement à sa grand-mère.

    S’ensuivent trois histoires, une pour chaque grand-père, afin de comprendre que ces vieux-là ont été jeunes, et qu’ils ont eu une vie bien remplie et militante. Notre regard sur ces septuagénaires change à la lecture de leur vie passée, comme celui de Sophie. On s’attache à eux. On les comprend. On ne voit plus en eux les vieux à moitié sourds et courbatus, mais les hommes qu’ils ont été. On les aime car, sous la plume de Lupano, ils sont absolument incroyables !

    L’humour des dialogues et l’originalité du scénario sont servis par des dessins simples mais extrêmement riches de Paul Cauuet, dont il ne faut pas rater les détails amusants, comme de multiples clins d’oeil hilarants. Ces vieux ont gardé le langage ouvrier de leurs 30 ans, plein d’humour et de vannes bien placées. Quant à Sophie, elle incarne à merveille, avec beaucoup de gentillesse et de tendresse, mais aussi un caractère bien trempé, la jeunesse des années 2 000 ou celle, intemporelle, qui se retrouve face aux vieux en général. Car l’histoire parle de vieillir, de l’inter-génération, de développement durable, de militantisme, de tout un tas de sujets en arrière toile, traités avec un humour décapant.

    Vivement le volume 3 qui doit sortir en 2015.

     

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dargaud

     

     

  • Festival d’Angoulême : Nous Sommes Charlie…

     

    En signe de solidarité avec Charlie Hebdo et l’esprit de liberté qu’il incarne, un espace a été créé dans le cadre du 42ème Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême, ouvert à toutes celles et ceux qui, dans l’univers du 9e Art, ont souhaité exprimer sous forme graphique ce que leur inspirent les tragiques événements survenus à Paris le 7 janvier dernier.

    « Le dessin, de tous temps, a été pour l’homme le moyen de s’exprimer : pour dire, partager, témoigner, protester, dialoguer, questionner, signifier, réunir. En un mot pour porter des idées. La bande dessinée est venue enrichir ce mode d’expression originel – qui a précédé l’écriture. Parfois dans l’humour, parfois dans la gravité. Et il apparaît qu’échanger des idées, pour tous les hommes de progrès et de bonne volonté, reste le meilleur moyen de vivre ensemble et d’avancer. Par petits pas. Par grands bonds. »

    Contact : jesuischarlie@bdangouleme.com

    Album Facebook JeSuisCharlie

     

     

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    Affiche Angouleme Jesuischarlie

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Prix JeSuisCharlie

     

     

  • Katsuhiro Otomo enfin sacré à Angoulême

    Katsuhiro Otomo enfin sacré à Angoulême

     

    Katsuhiro Otomo obtient le Grand Prix de la 42ème édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Cette récompense, la plus prestigieuse du palmarès du Festival, est pour la première fois attribuée à un auteur japonais, soulignant ainsi la place prise par le Manga dans l’histoire du 9e Art. Katsuhiro Otomo couronné, c’est le meilleur du Manga qui se voit ainsi légitimement célébré en Europe.

    Katsuhiro Otomo dessine professionnellement très tôt, et signe dès les années 70 ses premiers récits courts, souvent d’inspiration SF ou Fantastique. Ainsi, Domu – Rêves d’Enfants (1981) se signale déjà par une maîtrise narrative et une science du cadrage remarquables pour un si jeune auteur. D’emblée, son travail exprime son goût de toujours pour le cinéma, qu’il va satisfaire par la suite en devenant également cinéaste.

    Pour le jeune mangaka, c’est à partir de 1982 que le tournant s’opère véritablement. Le magazine Weekly Young entreprend un long récit post-apocalyptique : Akira. Vitesse, violence, drogues, rébellion, obsessions urbaines et fantasmes d’anéantissement (qui hantent de façon récurrente l’imaginaire japonais), Akira révèle un auteur qui en une seule œuvre bouleverse toutes les règles.

    Akira, cette fresque démesurée, fascine par son sujet, ses personnages, ses ambiances, son design, et son exigence esthétique, qui dès sa publication en fait une œuvre culte du 9e Art. Admiré par ses pairs, son influence sera considérable dans le monde entier, et Katsuhiro Otomo devient l’un des principaux pionniers d’une percée décisive du Manga en Occident. Depuis Katsuhiro Otomo, la bande dessinée japonaise est perçue comme un élément incontournable du 9e Art planétaire.

    Arigatō gozaimasu !

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Katsuhiro Otomo Official

     

     

  • Calvin et Hobbes, ou l’art du Strip…

     

    Calvin et Hobbes s’expose au 42ème Festival d’Angoulême, du 29 janvier au 1er février 2015. Une très bonne nouvelle pour tous les fans de Bill Watterson

    Le dessinateur américain, grand prix du Festival International de la Bande Dessinée lors de la dernière édition, en janvier 2014, se voit consacrer un an plus tard une exposition qui revient en détails sur sa série mondialement connue, Calvin et Hobbes, et qui met à l’honneur l’œuvre de ce maitre du Strip contemporain.

    Bill Watterson crée en 1985 ce Strip mettant en scène les aventures d’un petit garçon blond âgé de six ans, Calvin, et de son fidèle camarade de jeu, Hobbes.

    Aussi simple que géniale, la série repose dès le départ sur un principe : Hobbes, un banal animal en peluche, s’anime et grandit pour devenir un véritable tigre, lorsqu’il se trouve en présence de Calvin. Ensemble, ils partagent les jeux et les réflexions de cet enfant à la fois turbulent et très attachant. La série a connu un succès international grandissant, au cours de ses dix années d’existence, et a été publiée dans de nombreux journaux.

    Les albums de Calvin et Hobbes se sont vendus, à ce jour, à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde.

    Exposition Calvin et Hobbes

    (Espace Franquin, Salle Iribe, 1 boulevard Berthelot)

     

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Festival d’Angoulême

     

     

  • Jack Kirby, The King of Comics

     

     

    Pour sa 42ème édition, le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême organise une exposition événement, pour célébrer l’un des créateurs majeurs de toute l’histoire des super-héros américains.

    Hommage au maître !

    Depuis bien longtemps, les lecteurs de Comics le connaissent. En revanche, le grand public n’est pas nécessairement conscient de l’influence de Jacob Kurtzberg, alias Jack Kirby, dans l’histoire de la bande dessinée américaine. Jack Kirby n’a pas inventé le super-héros, certes… Mais, Jack Kirby a participé, aux côtés de Stan Lee, à la création de tant de personnages et de séries aujourd’hui mythiques : Les Quatre Fantastiques, Les X-Men, Le Quatrième Monde, Les Nouveaux Dieux, Ant-Man, Kamandi… qu’on peut lui donner le surnom de « King of Comics».

    Exposition Jack Kirby, le super-créateur

    (Le Monde des Bulles, Hall 2)

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Kirby Museum