Catégorie : Bande Dessinée

  • Jim : Interview Exclusive | Les coulisses de la création

     

     

    Jim (de son vrai nom Thierry Terrasson) est un auteur de BD qu’on n’a plus besoin de présenter : 120 albums, 1,5 million d’exemplaires vendus, du théâtre, des courts-métrages, et un rêve, le cinéma. Parce que Jim nous fait rêver, nous avons voulu à notre tour nous intéresser à ses rêves.

     

    IC : Vous avez déclaré « rêver de cinéma depuis vos 18 ans » (interview « My little discoveries » – Mars 2013). Qu’est-ce qui vous attire dans le 7ème Art que vous ne retrouvez pas dans le 9ème ?

    Thierry Terrasson : Le monde de la BD et celui du cinéma sont différents : faire de la BD reste un travail solitaire. Parfois on est deux, trois, mais on jouit d’une liberté totale de création. Je peux imaginer un personnage, dire une phrase d’une certaine façon, le dessiner comme j’en ai envie, découper le texte comme il me semble et raconter ce qui me chante. Je peux jouer avec tous les éléments mis à ma disposition pour évoquer des choses, les faire ressentir ou créer un mouvement, et cela juste d’un coup de crayon. Ce sont les possibilités infinies que nous offre la BD.

    L’une des qualités du cinéma qui m’attire, c’est le travail en équipe. On se retrouve soudain plusieurs à projeter notre ressenti, nos idées sur le film. Chacun, selon sa compétence (réalisateur, metteur en scène, scénariste, responsable photo, acteurs…). Un acteur apportera au texte de la finesse, une certaine intensité, un sous-texte, autant de choses qui vont agrémenter la simple idée de départ. De la même façon, le lieu influe sur les idées qu’on avait, c’est pour cette raison que j’essaie de ne pas trop dessiner de story-boards. Ce sont souvent les plans les moins intéressants car les plus calculés. Je préfère les surprises, les accidents qui  donnent la sensation d’attraper la vie au vol.

     

    IC : Vous avez participé aux scénarios de sept courts-métrages : Comment se sont créées à chaque fois les rencontres et les opportunités ?

    Thierry Terrasson : Parfois, des gens sonnent à ma porte, mais la plupart du temps, c’est une envie très instinctive au démarrage, et je cherche alors qui le projet peut intéresser. Souvent en allant chercher dans mes connaissances, parfois en découvrant de nouvelles personnes. On parle là d’une majorité de courts métrages joyeusement amateurs. Seuls les tout derniers prennent un tournant plus professionnel. Je ne fais plus tout, tout seul, ou avec quelques copains. Mon dernier court-métrage, « Vous êtes très jolie, mademoiselle » a été réalisé en faisant appel à des professionnels. Ce n’est plus moi qui tiens la caméra, ce qui est une étape décisive : il s’agit de passer le relais à quelqu’un de calé en photo, en cadrage, qui saura faire bien mieux que ce qu’on ferait, et lui faire confiance ! Chacun son métier.

     

    IC : En 1986, vous réalisiez votre premier court métrage «Chipie St Jill». Quel était le pitch ? Quels étaient vos moyens ? 

    Thierry Terrasson : Les moyens ? Illimités ! (rires) En fait, «  Chipie St Jill » est mon tout premier court métrage, co-réalisé avec mon frère Philippe : il avait 17 ans et moi 19, on parle donc ici d’une histoire de gamins ! Le Crédit Agricole nous avait soutenus dans notre projet en nous faisant un don de 13 000 francs (2 000 euros). Le court parlait d’admiration, de la manière qu’a chacun d’admirer quelqu’un d’autre. On y sentait à plein nez les influences de « 37°2 le matin » et de « La lune dans le caniveau », deux film de Jean-Jacques Beineix. Nos moyens étaient très limités. Comme nous étions inscrits à un club photo et vidéo, un professionnel rencontré là-bas nous avait gracieusement prêté sa caméra et nous avons tourné en 16mm pendant les six mois qu’a duré le tournage. On a très vite réalisé qu’on pouvait faire des miracles à notre petit niveau. Je me souviens d’une anecdote : la scène se déroule sur un quai où sont amarrés des paquebots, dans le port de La Rochelle. Une DS devait être déchargée d’un des paquebots. Facile à écrire, ça prend deux minutes sur un coin de table, mais à tourner ? En discutant avec des hommes sur le chantier naval, contre un petit billet, ils ont accepté de monter et descendre le véhicule pendant une demie- heure, de quoi tourner nos plans. Ça parait tout bête, mais à l’âge qu’on avait, c’était un vrai moment magique pour nous. Pour finir, le court-métrage a fait le tour de quelques festivals et a eu le premier prix au festival du Futuroscope. C’était notre première projection publique, autant dire un régal !

     

    « Si je devais donner un conseil à tous ceux qui veulent démarrer, ce serait celui-là : ne restez pas dans votre coin. Il existe de nombreux clubs vidéos qui permettent de projeter sur écran ce que vous faites. C’est plus intéressant que de poster une vidéo sur YouTube, en tout cas, c’est complémentaire. La réaction du public dans une salle permet de voir très vite si ce que l’on a tourné fonctionne ou pas… et de se remettre en question. »

     

    IC : Votre frère en était co-réalisateur et acteur. La passion du cinéma, une histoire de famille ?

    Thierry Terrasson : Philippe a bifurqué vers l’architecture de son côté. Mais oui, c’était une vraie passion commune de gosse, comme beaucoup, d’ailleurs. On a grandi côte à côte à discuter des mêmes films. On venait d’une petite ville de province, c’était sans doute ça ou mourir d’ennui (rires)…

    Pour ma part, j’ai toujours adoré raconter des histoires, que ce soit à travers l’écriture, la bande dessinée ou la prise de vue réelle. Ce qui me passionne, c’est de prendre un bout d’histoire et de la faire évoluer en y ajoutant un drame, une rencontre, une situation un peu dingue… Ce qui m’intéresse, c’est de trouver des ponts entre tout ça. Prendre ce que la vie nous offre de plus piquant et de meilleur pour essayer d’en faire quelque chose. J’aime faire vivre des tas de choses à mes personnages, les surprendre, les secouer… Je suppose que c’est ma drogue !

     

    IC : Hubert Touzot est un acteur récurrent de vos courts-métrages. Pouvez-vous nous parler un peu de lui ?

    Thierry Terrasson : Hubert Touzot est un photographe qui a un vrai talent et mérite que l’on découvre son travail. Je lui rends d’ailleurs hommage dans l’un de mes derniers albums « De beaux moments ». C’est aussi un super ami, la personne la plus drôle que je connaisse. Il a un cerveau connecté je ne sais où, ce qui lui permet de constamment partir en vrille sur n’importe quel sujet. Il a fait un peu de scène à une époque… Il me conseille, je le conseille. Nous avons même fait un livre ensemble : « T’chat ». Nous nous faisions passer pour une fille et faisions tourner en bourrique des hommes avides de sexe sur les premiers réseaux sociaux. On en pleurait de rire ! L’éditeur un peu moins quand il a vu les chiffres de vente désastreux (rires). C’était il y a cinq ans environ. Hubert l’avait signé U’br. Il écrit toujours, le bougre. Mais son vrai virage est la photographie.

     

    IC : En 2001, vous recevez un 1er prix avec « Le Jeune » et en 2005 votre court-métrage « George » reçoit trois prix, puis se vend à trois chaînes de télévision. Les choses se sont accélérées durant ces quatre années ?

    Thierry Terrasson : Disons que ça a marqué une petite étape : je me suis dit qu’il était peut-être temps, maintenant, de tenter l’aventure du long. Ecrire, trouver le bon sujet, convaincre des producteurs, tout cela est indispensable pour franchir cette étape. C’est aussi pour ça que mes projets BD ont évolué, et ressemblent de plus en plus à des films sur le papier, car ce sont les mêmes périodes. Je suis de plus en plus régulièrement à Paris et j’apprends pas mal de la relation avec les producteurs. C’est d’ailleurs un paradoxe magnifique : si j’avais écouté les conseils des producteurs, je n’aurais pas écrit les scénarios de BD qu’ils souhaitent à présent adapter en film. Il y a quelque chose de très frais dans la création d’une BD.

     

     

    Instant-City-Jim-006

     

     

    « Les projets BD et ciné se mêlent donc de plus en plus. Maintenant quand j’écris, je ne sais pas toujours si je l’imagine d’abord en film ou en livre. »

     

    IC : De quoi ont été faites ces onze dernières années depuis 2005 ?

    Thierry Terrasson : J’ai écrit, imaginé des personnages, des situations. J’ai fait des lectures avec des acteurs, j’ai rencontré des réalisateurs et des producteurs. J’ai beaucoup travaillé à essayer de comprendre le fonctionnement du milieu du cinéma grâce aux rencontres : il s’agit là d’un travail sous-terrain pour parvenir à cerner le métier de scénariste de cinéma, ce qui n’est pas du tout la même approche que scénariste de BD. D’un côté c’est une industrie, de l’autre encore un artisanat.

     

    IC : Quel est votre technique pour écrire ?

    Thierry Terrasson : Au départ, je notais toutes mes idées dans des carnets, des feuilles volantes… Aujourd’hui je les intègre directement dans mon smartphone. Je prends ensuite du fil et une aiguille et j’essaie de coudre les idées ensemble. C’est, de l’avis de spécialistes bien informés, une très mauvaise méthode, car j’essaie d’intégrer la structure après coup. Ils ont sans doute raison mais c’est la méthode que je préfère, elle a le mérite d’être porteuse de vraies idées de scènes fortes. Après, c’est plus long, forcément… J’écris le weekend, la semaine, chez moi vers Montpellier, ou dans le train, ou chez belle-maman, un peu n’importe où. Chez moi, je suis infichu d’écrire dans mon atelier (consacré au dessin), j’ai donc une pièce dans laquelle j’aime écrire. Avoir un lieu ainsi dédié à l’écriture nous met en condition et donne un cadre, un cérémonial qui met le cerveau en position « écriture ». Même si, en vérité, j’écris vraiment n’importe où. Et je dois bien avouer que la plupart des nouveaux projets naissent en vacances, ou en trajet. Comme quoi, il n’y a pas de secret : il faut agiter son cerveau pour en sortir quelque chose ! C’est un processus physique, finalement.

     

    IC : De l’écriture à la réalisation, quelles sont les étapes à franchir ?

    Thierry Terrasson : Vous voyez ces militaires en camp d’entraînement, qui avancent à plat ventre dans la boue sous des barbelés ? Ecrire un film, ça m’évoque un peu ça (rires).

    Je n’ai aucun réseau et je sors de nulle part. Depuis des années, je commence à établir des ponts, à mieux connaître le fonctionnement interne.

     

    « Ma notoriété entre peu en ligne de compte : parfois, quelqu’un me connaît par la BD et accepte donc de lire mon travail plus facilement. Mais j’ai forcément tout à prouver chaque fois, ce qui est le jeu. »

     

    Ecrire un scénario de BD a au final si peu à voir avec écrire un scénario de long métrage. Il suffit de trouver un éditeur pour qu’une bande dessinée existe. Au cinéma, le producteur n’investit plus d’argent, il va démarcher des investisseurs : les chaînes de télévision, les distributeurs, les aides diverses… Pour les convaincre, le producteur essaie d’avoir un maximum d’atouts en main : des acteurs, un scénario, son passif… Il est bien loin le temps où les producteurs investissaient sur leurs fonds propres, sur leur seule foi en un projet…

     

    IC : Entre 2012 et 2015, vous avez connu plusieurs très grands succès d’édition avec « Une nuit à Rome » Tomes 1 & 2, avec « Héléna » Tomes 1 & 2, avec « Un petit livre oublié sur un banc » Tomes 1 & 2.

    Thierry Terrasson : Même si je m’essaie au cinéma, je resterai toujours attaché à la liberté que m’offre la BD. C’est un vrai bonheur de passer de l’un à l’autre. En ce moment, dès que j’ai un peu de temps, je me régale en BD de cette extrême liberté. Je dois bien avouer que je savoure ce bonheur-là tous les jours !

     

    IC : Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

    Thierry Terrasson : En BD, j’ai attaqué « Une nuit à Rome 3 », puis je ferai le 4… Il est très difficile de quitter certains personnages qui nous sont très proches… Au ciné, je travaille sur plusieurs projets en écriture, dont un en co-réalisation avec Stéphan Kot, un vieux complice talentueux. Et je peaufine des scénarios de comédie dont deux que je souhaite réaliser. Je ne m’étends pas encore trop sur le sujet car il reste encore beaucoup de travail dessus, mais j’ai bon espoir que 2017 soit l’année des tournages…

    En septembre 2015 a démarré le tournage de l’adaptation à l’écran de ma BD « L’invitation », réalisée par Michael Cohen, avec Nicolas Bedos. J’ai eu le sentiment que quelque chose se mettait en route. Je suis allé à plusieurs reprises sur le tournage, et j’ai pu découvrir un premier montage non définitif, qui m’a semblé être la meilleure adaptation possible de la BD. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, et j’ai été vraiment séduit par l’aspect humain du film de Michael. On sort du film avec l’envie d’appeler un de ses meilleurs amis pour lui dire d’aller voir le film, pour partager ça. Il y a quelque chose qui dépasse le récit pour nous toucher dans notre propre vie, j’ai l’impression.

    Pour revenir à la BD, nous avons achevé, Lounis Chabane (« Héléna ») et moi-même, le tome 1 d’une BD qui s’appelle « l’Erection ». Tout un programme ! Et je dois dire que ça a été un vrai bonheur à travailler. Pour preuve, nous sommes déjà sur le tome 2. En parallèle, avec le réalisateur Bernard Jeanjean (« J’me sens pas belle »), nous avons écrit l’adaptation cinématographique du film qu’il va réaliser, et nous en sommes à la phase du casting. Je crois qu’il est clair que tout se mélange effectivement entre ciné et BD…

     

    IC : Merci Thierry d’avoir accepté de répondre à nos questions.

    Thierry Terrasson : Mais c’est moi. Merci à vous !

     

     

    Instant-City-Jim-012

     

     

    Et en cadeau, le court-métrage de Thierry Terrasson : « Vous êtes très jolie Mademoiselle » :

     

    [vimeo id= »83614567″ align= »center » mode= »normal » autoplay= »no » maxwidth= »900″]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Son Blog

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sa Page Facebook

     

     

     

  • 43ème Edition du Festival de la BD D’Angoulême 2016 : Le Palmarès

     

     

    Le Palmarès du 43ème Festival de la BD d’Angoulême (28 au 31 janvier) a été annoncé samedi 30 janvier 2016. 40 Albums étaient en compétition, 10 ont reçu un prix dont un seul dessiné par une femme. Le jury composé de sept membres était présidé par Antonin Baudry, ancien diplomate, scénariste de « Quai d’Orsay » sous le pseudonyme d’Abel Lanzac.

    Le prix du meilleur album, le Fauve d’Or, a été décerné à l’auteur américain de 58 ans, Richard McGuire, pour son roman graphique « Ici » publié aux Editions Gallimard, succédant ainsi à Riad Satouff, vainqueur l’an dernier avec son album « L’arabe du futur » publié chez Allary. Collaborateur régulier du New Yorker et du journal Le Monde, McGuire s’est installé en résidence à Angoulême, à la Maison des Auteurs.

    L’album raconte avec toujours le même angle de vue, l’histoire d’un même lieu et des personnes qui y ont vécu, de la Préhistoire à nos jours. L’idée est extrêmement séduisante et originale. Il est troublant de voir toutes ces personnes vivre et avoir des émotions, 300 pages durant, dans ce lieu unique et délimité, avant de tomber dans l’oubli du temps. L’ouvrage a été qualifié d’ « OVNI » graphique par de nombreux critiques parce qu’il pulvérise les codes classiques de la BD. Le lecteur traverse des millions d’années sans jamais bouger de sa chaise et en regardant toujours au même endroit, l’angle d’un salon, celui de la maison dans laquelle l’auteur a grandi et vécu, à Perth Amboy dans le New Jersey, avec pour seuls repères fixes une fenêtre et une cheminée.

    Peut-être un jour s’est-il demandé qui avait bien pu vivre « Ici », à cet endroit précis où il habitait lui-même, où il a vécu des émotions, des sentiments, des moments forts et importants de sa vie. Qui d’autre avait bien pu vivre ces émotions « Ici » aussi, à cette place exacte, des gens vivants puis morts et perdus dans la spirale infinie du passé. Richard McGuire a imaginé ce processus narratif en se basant sur un écran d’ordinateur sur lequel il est possible d’ouvrir plusieurs fenêtres. Toutes ces vies se superposent, s’entrelacent sur une même page, dans des cases datées qui se côtoient comme les destins de toutes ces personnes qui ont vécu au même endroit en des temps différents et sont à jamais liées par ce lieu unique.

     

     

     

     

    Le prix spécial du Jury est revenu à « Carnet de santé foireuse » de Pozla chez Delcourt qui raconte sa lutte contre la maladie de Crohn et ses heures passées à l’hôpital pour se soigner.

    Le prix révélation a été remporté par l’Italien Pietro Scarnera pour « Une étoile tranquille ».

    Le prix du patrimoine a été attribué à E.O. Plauen et Erich Ohser pour « Vater und Sohn » aux éditions Warum, le prix du public à « Cher pays de notre enfance » d’Etienne Davodeau et Benoît Collombat, le prix du polar au Brésilien Marcello Quintanilha pour « Tungstène », et le prix de la BD alternative à la revue graphique « Laurence 666 ».

     

     

     

  • Shigeru Mizuki, le Pape du Manga

     

     

    Shigeru Mizuki, l’un des fondateurs du Manga, est décédé le 30 novembre 2015, à l’âge de 93 ans. Il est un « Mangaka », c’est-à-dire un auteur de Manga (Bande dessinée japonaise). Et il est en particulier l’un des fondateurs du manga d’horreur, spécialiste des mangas de monstres et de fantômes. Plusieurs de ses œuvres ont été primées, comme « NonNonBâ » (1977), Prix du meilleur album à Angoulême en 2007, et « Opération Mort » en 2009, Prix du Patrimoine en 2009 et Prix Eisner en 2012.

    Adulé par les Japonais, vénéré par les fans de mangas, il avait appris à dessiner de la main droite suite à la perte de son bras gauche lors de l’invasion de la Papouasie-Nouvelle Guinée en 1942. Il avait alors vingt ans. De retour au pays, il entre à l’université des Beaux Arts à Tokyo. C’est à la fin des années cinquante qu’il se spécialise dans la BD d’horreur avec son tout premier grand succès : « Kitaro le repoussant ».

    Le petit monde des YôkaÏ, ces créatures surnaturelles du folklore japonais, perd un père. En 1992, il avait publié un « dictionnaire des Yôkaï »  dans lequel il recensait ces personnages issus des croyances de villages et remontant au Moyen-Age. Nombre de ses œuvres ont été adaptées au cinéma, en dessins-animés ou en jeux vidéos. Il est l’un des premiers japonais à s’être essayé à l’autobiographie  avec « Vie de Mizuki » aux éditions Cornélius (2006). La critique unanime a qualifié ce dernier ouvrage de chef-d’oeuvre (trois volumes).

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ciné Cinéma Facebook

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Shigeru Mizuki @ Bédéthèque

     

     

     

  • Bar à Mines : Interview Croisée

     

    Qu’est-ce que « Baramines » ? Un café-théâtre d’Abidjan ? Le nom d’une communauté de joueurs sur un fameux jeu vidéo ? Un blogueur basque fan de sport ? Pas du tout. « Baramines.com » est un site bourré de talents tous plus drôles les uns que les autres, où le dessin d’actualité est roi. C’est une ruche de génies doués pour la caricature, l’illustration, le dessin d’art ou la peinture. Instant City a eu la chance de pouvoir pousser la porte de ce collectif de seize dessinateurs, illustrateurs, graphistes et peintres. Ils auraient pu rester chacun dans leur coin, mais ils ont pris le parti de se regrouper. D’abord et sans doute, parce qu’à plusieurs, on se marre quand même plus que tout seul, et puis aussi sans doute pour partager :  des impressions, des contacts, des avis. Plus de 6 000 followers jouissent du bonheur de rire à leur côté, au fil de l’actualité sur leur page facebook. Seize humoristes rien que pour nous, regroupés sur une seule page pour nous faire rire tous les matins au réveil à l’allumage de notre ordinateur, que demander de plus ? Si vous cherchez une idée de cadeau pour un anniversaire, un mariage, ou plus, si vous êtes un professionnel à la recherche d’une collaboration artistique, vous êtes au bon endroit.

     

    Instant City : Bar à mines, qu’est-ce que c’est ? 

     

    Bar à Mines est un collectif de seize dessinateurs regroupés sous forme d’association loi 1901. C’est aussi un site internet géré par Florence Rapilly, la secrétaire du groupe. Enfin, c’est une page facebook sur laquelle chacun des membres publie, selon l’humeur et l’inspiration, ses dessins d’actualité. L’objectif de ce collectif est de faciliter les contacts extérieurs, d’additionner les savoirs-faire pour augmenter le potentiel d’impact car « à plusieurs, on est plus efficace que tout seul. »

     

    Hub : « Le collectif permet de rompre avec une forme d’isolement. C’est intéressant de pouvoir partager sur nos pratiques, de voir comment fonctionnent les autres dessinateurs. On découvre d’autres approches de l’actu et du dessin. »

    OG : « C’était important de mettre le collectif à l’honneur dans un métier parfois trop individualiste. »

     

    Bar à Mines est une belle palette de talents divers et variés unis par la passion du dessin mais également l’envie « de se marrer et de faire marrer les autres ». C’est « l’image de la diversité » et un peu, aussi, « une maison de fous ».

    Le groupe, quant à lui, permet de répondre plus rapidement à la demande en offrant un choix plus large au client, en fonction des disponibilités et des compétences de chacun et de relativiser les difficultés du métier. C’est une opportunité supplémentaire d’obtenir des contrats car au-delà de la passion, il s’agit d’une profession dans laquelle il est difficile d’exister.

     

    OG : « Le groupe nous apporte une émulation positive. »

    Man : « Il permet de voir plus haut. »

    SM : « Le groupe permet de sortir de son isolement. Il donne envie de faire LE bon dessin, celui qui va surprendre les camarades ou provoquer leur admiration (attention, je n’ai pas dit que j’y arrivais, juste que j’avais envie !) »

     

    Tous sont liés par des goûts et des couleurs communs, un besoin de partager et de transmettre une vision du monde, mais aussi, il ne faut pas l’oublier tout de même, car cela a aussi son importance, le besoin d’être plus efficace pour obtenir des commandes.

     

    Man : « Ce qui m’a poussé à entrer dans le collectif, c’est un goût démesuré pour l’aventure. »

    Le logo, en noir et jaune, « une association visuelle pertinente » (le soleil et la nuit, un œuf avec son noir d’oeuf) représente « un crayon électrique », « le danger que peut représenter le crayon pour certains », « une coccinelle vue par un daltonien »…

    OG : « Attention, panneau explosif ! »

    SM : « C’est un crayon survolté. »

    Man : « Je n’ai aucune idée de ce que ce logo représente. Celui qui l’a dessiné travaille vraiment comme un cochon ! »

     

    Pas de règlement, ni de ligne éditoriale ou de comité de rédaction. Ici la confiance règne.

     

    Hub : « Ce serait beaucoup trop compliqué de demander les avis de chacun avant la publication. Vous imaginez le nombre de mails croisés ? Le temps de mettre tout le monde d’accord sur un dessin d’actu, il ne serait plus d’actu depuis belle lurette… »

    Man : «  Pas de ligne éditoriale. Aucun de nous ne sait écrire d’ailleurs, c’est pour ça qu’on dessine. »

     

    La seule ligne éditoriale, on l’aura compris, c’est l’Humour. Tout juste Florence fait-elle un tri de façon à diversifier le plus possible le contenu du site. Chacun publie à son rythme :

    Man : « Moi, par exemple, je mets de la salsa quand je poste mes dessins ; c’est un rythme joyeux et entraînant. » 

    Et la censure ?

     

    Peut-on rire de tout ? La débat est lancé…

     

    Man : « Pas de politique ni de sexe ; non, je déconne ».

    Hub :  « L’autocensure est une réalité, elle est d’ailleurs nécessaire : ce n’est pas parce que la liberté d’expression est un droit qu’il faut systématiquement pousser le curseur à fond sans réfléchir pour tout et n’importe quoi. On peut et on doit prendre le risque de choquer par moment mais jamais gratuitement, jamais par simple culte de la provocation. »

    OG : « Absolument aucune censure, on peut et on se doit de rire absolument de tout, c’est l’arme absolue de la dédramatisation ! »

    SM : « On publie ce que l’on veut. L’essentiel est de s’amuser. Le seule censure présente vient de Facebook : si un dessin dérange et qu’il est signalé par un lecteur. »

     

    Outre les commandes et le travail d’actu au quotidien, quelques temps forts rythment l’année, comme les festivals ou des projets menés à plusieurs.

    C’est en tout cas une réussite puisque après seulement 1 an d’existence, le collectif « Bar à mines » traite déjà de nombreux contrats, commandes et versements de droits d’auteurs.

     

    « Bar à Mines c’est avant tout une bonne mine de barres de rire »

     

    Le collectif, au final, représente une bande de copains unis par la même passion parce qu’après tout, « mieux vaut tailler sa mine que casser sa pipe ». Vous l’aurez compris, il y a « une explosion de rires au bout de la mine ». Les seize compagnons du rire se sont trouvés en 2014. Ils auraient pu être « Les 16 nains de Blanche-Neige », « Les 16 mercenaires, parce que c’est mieux qu’à 7 », « une tribu de Cromagnon, peintres de grottes », « des mineurs de fond », « riches ? ». Mais non. Ils sont dessinateurs humoristes, pour notre plus grand bonheur.

    On leur souhaite bonne et longue route, sans embûches mais avec plein de beaux projets :

    OG : « produire un album collectif, on y réfléchit. » 

    Biz : « Ce qui serait génial, ce serait de se faire une bonne bouffe ! »

    Man : « Tout, sauf créer une équipe de foot ! »

    SM : « Ce qui serait génial à 16 ce serait… j’ai bien une idée mais je ne peux pas la dire ici, y’a du monde qui va nous lire… »

    Hub : « On pourrait créer un groupe qui s’appèlerait «Bar à Mines ». Ah ? C’est déjà fait ? Génial ! »

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bar à Mines

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bar à Mines @ Facebook

     

     

     

  • « Les Ignorants » : une BD et un verre de vin blanc

     

     

    Fin septembre, c’est la période des vendanges en Anjou, le fameux pays rendu célèbre par le poème de Du Bellay que nous avons tous appris au lycée : « Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage… ». L’ardoise fine, les petits villages, la Loire et enfin, la douceur angevine. Richard Leroy est vigneron. Il possède trois hectares de vignes cultivées en biodynamie, uniquement en cépage chenin, un blanc d’Anjou qui peut donner des blancs secs comme le Savennières, le Saumur ou le Vouvray. Etienne Davodeau, lui, est dessinateur de BD, auteur entre autres des séries  « Geronimo », « Max et Zoé », « Les Amis de Saltiel » et de « Lulu Femme Nue », adapté au cinéma en 2013 et interprété par Karine Viard. Etienne n’y connait rien en vin et Richard rien en bande dessinée. Alors pourquoi ne pas initier l’un à l’art de l’autre ?

    Le livre est long et épais : 272 pages. Et pourtant, on reste sur sa faim. Une longue année de rencontres, de virées entre vignobles et imprimerie, entre vignerons et dessinateurs, entre domaines et salons et pourtant, le lecteur aimerait que ce soit encore plus lent pour en profiter davantage. Heureusement, en dernière page, on trouve une liste récapitulative de tous les vins dégustés et de toutes les BD lues, permettant ainsi de continuer le voyage dans les pas de Richard. On savoure toutes les dégustations qui nous apprennent à prendre du recul sur les grands vins, les bien notés, ceux qui coûtent cher et les vins qu’on aime pour tout un tas d’autres raisons. De même qu’on apprend à connaître l’univers de la BD en découvrant les intentions derrière l’image.

    Ce qui est très intéressant, c’est l’idée même de départ du livre : une initiation croisée. D’autre part, le récit d’une année d’échanges dans la convivialité avec toutes ces rencontres que nous avons le plaisir de faire par personne interposée et qu’il nous hâte de rencontrer à notre tour. Et enfin, pour les amateurs de vin et de BD, la joie de voir traiter ces deux sujets dans un même ouvrage et de ressentir toutes ces sensations qu’on éprouve dans une vigne et à une table à dessins.

    Le pari d’Etienne Davodeau est réussi : les habitants du coin, eux-mêmes, ne s’y sont pas trompés et raffolent de ce livre qui trône désormais dans toutes les maisons et les vitrines angevines tellement il est bien fait car les émotions, les couleurs, les saveurs, tout passe à travers l’encre et le papier. Y compris l’amitié entre les deux hommes, malgré les moments de fatigue ou d’incompréhension. Car le ton est sincère et honnête, les étapes sont retranscrites avec fidélité, ne masquant pas les propos ou postures défavorables. Cette odeur de « vrai » rend les personnages attachants à travers ce que Jean-Claude Loiseau qualifie dans Télérama « d’expériences humaines non trafiquées ». On aime l’humilité d’un auteur qui respecte en permanence le point de vue de l’autre et n’essaie à aucun moment ni de se mettre en avant, ni de lui voler la vedette, bien au contraire.

     

     

    [youtube id= »MoMyFGmxjb0″ align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Etienne Davodeau : « Les Ignorants » : récit d’une initiation croisée
    (Editions Futuropolis – 2011 – 24,50 €)

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Etienne Davodeau Officiel

     

     

     

  • Interview Exclusive | Jim, de la bande dessinée au cinéma

    Interview Exclusive | Jim, de la bande dessinée au cinéma

     

    Jim (de son vrai nom Thierry Terrasson) est un auteur de BD qu’on n’a plus besoin de présenter : 110 albums, 1,3 million d’exemplaires vendus, du théâtre, des courts-métrages, et un rêve : le cinéma. Parce que Jim nous fait rêver, nous avons voulu à notre tour nous intéresser à ses rêves.

     

    IC : Vous avez déclaré « rêver de cinéma depuis vos 18 ans » (interview « My little discoveries » – Mars 2013). Qu’est-ce qui vous attire dans le 7ème Art que vous ne retrouvez pas dans le 9ème ?

    Thierry Terrasson : Le monde de la BD et celui du cinéma sont différents : faire de la BD reste un travail solitaire. Parfois on est deux, trois, mais on jouit d’une liberté totale de création. Je peux imaginer un personnage, dire une phrase d’une certaine façon, le dessiner comme j’en ai envie, découper le texte comme il me semble et raconter ce qui me chante. Je peux jouer avec tous les éléments mis à ma disposition pour évoquer des choses, les faire ressentir ou créer un mouvement, et cela juste d’un coup de crayon. Ce sont les possibilités infinies que nous offre la BD.

    L’une des qualités du cinéma qui m’attire, c’est le travail en équipe. On se retrouve soudain plusieurs à projeter notre ressenti, nos idées sur le film. Chacun, selon sa compétence (réalisateur, metteur en scène, scénariste, responsable photo, acteurs…). Un acteur apportera au texte de la finesse, une certaine intensité, un sous-texte, autant de choses qui vont agrémenter la simple idée de départ. De la même façon, le lieu influe sur les idées qu’on avait, c’est pour cette raison que j’essaie de ne pas trop dessiner de story-boards. Ce sont souvent les plans les moins intéressants car les plus calculés. Je préfère les surprises, les accidents qui  donnent la sensation d’attraper la vie au vol.

     

    IC : Vous avez participé aux scénarios de sept courts-métrages : Comment se sont créées à chaque fois les rencontres et les opportunités ?

    Thierry Terrasson : Parfois, des gens sonnent à ma porte, mais la plupart du temps, c’est une envie très instinctive au démarrage, et je cherche alors qui le projet peut intéresser. Souvent en allant chercher dans mes connaissances, parfois en découvrant de nouvelles personnes. On parle là d’une majorité de courts métrages joyeusement amateurs. Seuls les tout derniers prennent un tournant plus professionnel. Je ne fais plus tout, tout seul, ou avec quelques copains. Mon dernier court-métrage, « Vous êtes très jolie, mademoiselle » a été réalisé en faisant appel à des professionnels. Ce n’est plus moi qui tiens la caméra, ce qui est une étape décisive : il s’agit de passer le relais à quelqu’un de calé en photo, en cadrage, qui saura faire bien mieux que ce qu’on ferait, et lui faire confiance ! Chacun son métier.

     

    IC : En 1986, vous réalisiez votre premier court métrage «Chipie St Jill». Quel était le pitch ? Quels étaient vos moyens ? 

    Thierry Terrasson : Les moyens ? Illimités ! (rires) En fait, «  Chipie St Jill » est mon tout premier court métrage, co-réalisé avec mon frère Philippe : il avait 17 ans et moi 19, on parle donc ici d’une histoire de gamins ! Le Crédit Agricole nous avait soutenus dans notre projet en nous faisant un don de 13 000 francs (2 000 euros). Le court parlait d’admiration, de la manière qu’a chacun d’admirer quelqu’un d’autre. On y sentait à plein nez les influences de « 37°2 le matin » et de « La lune dans le caniveau », deux film de Jean-Jacques Beineix. Nos moyens étaient très limités. Comme nous étions inscrits à un club photo et vidéo, un professionnel rencontré là-bas nous avait gracieusement prêté sa caméra et nous avons tourné en 16mm pendant les six mois qu’a duré le tournage. On a très vite réalisé qu’on pouvait faire des miracles à notre petit niveau. Je me souviens d’une anecdote : la scène se déroule sur un quai où sont amarrés des paquebots, dans le port de La Rochelle. Une DS devait être déchargée d’un des paquebots. Facile à écrire, ça prend deux minutes sur un coin de table, mais à tourner ? En discutant avec des hommes sur le chantier naval, contre un petit billet, ils ont accepté de monter et descendre le véhicule pendant une demie- heure, de quoi tourner nos plans. Ça parait tout bête, mais à l’âge qu’on avait, c’était un vrai moment magique pour nous. Pour finir, le court-métrage a fait le tour de quelques festivals et a eu le premier prix au festival du Futuroscope. C’était notre première projection publique, autant dire un régal !

     

    « Si je devais donner un conseil à tous ceux qui veulent démarrer, ce serait celui-là : ne restez pas dans votre coin. Il existe de nombreux clubs vidéos qui permettent de projeter sur écran ce que vous faites. C’est plus intéressant que de poster une vidéo sur U Tube, en tout cas, c’est complémentaire. La réaction du public dans une salle permet de voir très vite si ce que l’on a tourné fonctionne ou pas… et de se remettre en question. »

     

    IC : Votre frère en était co-réalisateur et acteur. La passion du cinéma, une histoire de famille ?

    Thierry Terrasson : Philippe a bifurqué vers l’architecture de son côté. Mais oui, au départ, c’était une vraie passion commune. On a grandi côte à côte à discuter des mêmes films. On venait d’une petite ville de province, c’était sans doute ça ou mourir d’ennui…

    Pour ma part, j’ai toujours adoré raconter des histoires, que ce soit à travers l’écriture, la bande dessinée ou la prise de vue réelle. Ce qui me passionne, c’est de prendre un bout d’histoire et de la faire évoluer en y ajoutant un drame, une rencontre, une situation un peu dingue… Ce qui m’intéresse, c’est de trouver des ponts entre tout ça. Prendre ce que la vie nous offre de plus piquant et de meilleur pour essayer d’en faire quelque chose. J’aime faire vivre des tas de choses à mes personnages, les surprendre, les secouer… Je suppose que c’est ma drogue !

     

    IC : Hubert Touzot est un acteur récurrent de vos courts-métrages. Pouvez-vous nous parler un peu de lui ?

    Thierry Terrasson : Hubert Touzot est un photographe qui a un vrai talent et mérite que l’on découvre son travail. Je lui rends hommage dans l’un de mes prochains albums « De beaux moments ». C’est aussi un super ami, la personne la plus drôle que je connaisse. Il a un cerveau connecté je ne sais où, ce qui lui permet de constamment partir en vrille sur n’importe quel sujet. Il a fait un peu de scène à une époque… Il me conseille, je le conseille. Nous avons même fait un livre ensemble : « T’chat ». Nous nous faisions passer pour une fille et faisions tourner en bourrique des hommes avides de sexe sur les premiers réseaux sociaux. On en pleurait de rire ! L’éditeur un peu moins quand il a vu les chiffres de vente désastreux (rires). C’était il y a cinq ans environ. Hubert l’avait signé U’br. Il écrit toujours, le bougre. Mais son vrai virage est la photographie.

     

    IC : En 2001, vous recevez un 1er prix avec « Le Jeune » et en 2005 votre court-métrage « George » reçoit trois prix, se vend à trois chaînes de télévision. Les choses se sont accélérées  durant ces quatre années ?

    Thierry Terrasson : Disons que ça a marqué une petite étape : je me suis dit qu’il était peut-être temps, maintenant, de tenter l’aventure du long. Ecrire, trouver le bon sujet, convaincre des producteurs, tout cela est indispensable pour franchir cette étape. C’est aussi pour ça que mes projets BD ont évolué, et ressemblent de plus en plus à des films sur le papier. Je suis de plus en plus régulièrement à Paris et j’apprends pas mal de la relation avec les producteurs.

     

     

    Jim 003

     

     

    « Les projets BD et ciné se mêlent donc de plus en plus. Maintenant quand j’écris, je ne sais pas toujours si je l’imagine d’abord en film ou en livre. »

     

    IC : De quoi ont été faites ces  dix dernières années depuis 2005 ?

    Thierry Terrasson : J’ai écrit, imaginé des personnages, des situations. J’ai fait des lectures avec des acteurs, j’ai rencontré des réalisateurs et des producteurs. J’ai beaucoup travaillé à comprendre le fonctionnement du milieu grâce aux rencontres : il s’agit là d’un travail sous-terrain pour parvenir à cerner le métier de scénariste de cinéma, ce qui n’est pas du tout la même approche que scénariste de BD. D’un côté c’est une industrie, de l’autre encore un artisanat.

     

    IC : Quel est votre technique pour écrire ?

    Thierry Terrasson : Au départ, je notais toutes mes idées dans des carnets, des feuilles volantes… Aujourd’hui je les intègre directement dans mon smartphone. Je prends ensuite du fil et une aiguille et j’essaie de coudre les idées ensemble. C’est, de l’avis de spécialistes bien informés, une très mauvaise méthode, car j’essaie d’intégrer la structure après coup. Ils ont sans doute raison mais c’est la méthode que je préfère. J’écris le weekend, la semaine, chez moi vers Montpellier, ou dans le train, ou chez belle-maman, un peu n’importe où. Chez moi, je suis infichu d’écrire dans mon atelier (consacré au dessin), j’ai une pièce dans laquelle j’aime écrire. Avoir un lieu ainsi dédié à l’écriture nous met en condition et donne un cadre, un cérémonial qui met le cerveau en position « écriture ». Même si, en vérité, j’écris vraiment n’importe où. Et je dois bien avouer que la plupart des nouveaux projets naissent en vacances, ou en trajet. Comme quoi, il n’y a pas de secret : il faut agiter son cerveau pour en sortir quelque chose !

     

    IC : de l’écriture à la réalisation, quelles sont les étapes à franchir ?

    Thierry Terrasson : Vous voyez ces militaires en camp d’entraînement, qui avancent à plat ventre dans la boue sous des barbelés ? Ecrire un film, ça m’évoque un peu ça (rires).

    Je n’ai aucun réseau et je sors de nulle part.

     

    « Ma notoriété entre peu en ligne de compte : parfois, quelqu’un me connaît et accepte donc de lire mon travail plus facilement. Mais j’ai forcément tout à prouver chaque fois, ce qui est le jeu. »

     

    Ecrire un scénario de BD a au final si peu à voir avec écrire un scénario de long métrage. Je travaille de plus en plus avec des producteurs, mais les décisions ultimes appartiennent aux distributeurs et aux chaînes de télévision. Il suffit de trouver un éditeur pour qu’une bande dessinée existe. Au cinéma, le producteur n’investit plus d’argent, il va démarcher des investisseurs : les chaînes de télévision, les distributeurs, les aides diverses… Pour les convaincre, le producteur essaie d’avoir un maximum d’atouts en main : des acteurs, un scénario, son passif… Il est bien loin le temps où les producteurs investissaient sur leurs fonds propres, sur leur seule foi en un projet…

     

    IC : Entre 2012 et 2015, vous avez connu plusieurs très grands succès d’édition avec « Une nuit à Rome » Tomes 1 & 2, avec « Héléna » Tomes 1 & 2, avec « Un petit livre oublié sur un banc » Tomes 1 & 2.

    Thierry Terrasson : Même si je m’essaie au cinéma, je resterai toujours attaché à la liberté que m’offre la BD. C’est un vrai bonheur de passer de l’un à l’autre. En ce moment, je me régale en BD de cette extrême liberté. Je dois bien avouer que je savoure ce bonheur là tous les jours !

     

    IC : Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

    Thierry Terrasson : Je travaille sur plusieurs projets en écriture, dont un en co-réalisation avec Stéphan Kot, un vieux complice talentueux. Et je peaufine des scénarios de comédie.

    En septembre 2015 démarre le tournage de l’adaptation de ma BD «L’invitation», par Michel Cohen avec Nicolas Bedos. Le sentiment que quelque chose se met en route.

    Et en BD, j’achève un album dans la lignée de « Une Nuit à Rome », qui s’appelle : « De beaux moments », aux éditions Grand Angle, et va sortir fin août « Où sont passés les grands jours, Tome 2 » avec Alex Tefengki au dessin.

    Et avec Lounis Chabane (Héléna), nous sommes sur deux tomes d’une BD qui va s’appeler « l’Erection ». Tout un programme !

     

    IC : Merci Thierry d’avoir accepté de répondre à nos questions.

    Thierry Terrasson : Mais c’est moi. Merci à vous !

     

     

    Thierry Terrasson 004

     

     

    Et en cadeau, le court-métrage de Thierry Terrasson : « Vous êtes très jolie Mademoiselle » :

     

    [vimeo id= »83614567″ align= »center » mode= »normal » autoplay= »no » maxwidth= »900″]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Son Blog

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Sa Page Facebook

     

     

  • Dessin d’actualité | Hub’ : Ses pensées profondes

     

     

    « Vous trouverez ici de quoi secouer le cocotier avec des dessins d’actualité, des dessins humoristiques ainsi que des aphorismes et pensées qui accompagneront vos journées ».

    C’est ainsi que Hub’ définit le contenu de son Blog : « Dessins d’actu, d’humour et pensées profondes ».

    Comme bon nombre de dessinateurs d’actu, Hub’ possède plusieurs couleurs à son arc : il peut travailler aussi bien pour un éditeur (illustration de livres), que pour un organe de presse, une entreprise (affiches, plaquettes, logos…) ou pour la pub. Et pour couronner le tout, il peint. De petites toiles de moins d’un mètre par un mètre, très colorées.

    Instant City a eu envie de le contacter afin d’en savoir un peu plus sur ses « pensées profondes ».

     

    iCity = Bonjour Hub. Quelques mots pour vous présenter à nos internautes ?

    Hub = Telle une étoile filante, après de brillantes mais courtes études à la Fac d’Arts Plastiques de Strasbourg, j’ai vécu de ma peinture une dizaine d’années. Quelques concessions avec moi-même et quelques rencontres éclairantes plus tard, j’ai bifurqué vers mon métier actuel de dessinateur / illustrateur. Cela fait maintenant quelques décennies que cela dure : je passe allègrement de l’édition à la pub, de la pub à la presse, de la presse au web et inversement. Le web m’a incontestablement permis de me faire connaître au-delà des rendez-vous traditionnels et d’élargir ainsi ma clientèle, que ce soit par mon blog, les sites collectifs ou les réseaux sociaux. J’ai pu ainsi développer d’autres approches du dessin comme celle du « dessin d’actu », par exemple.

     

    iCity = Votre Blog existe depuis 2007. En huit ans, il a déjà accueilli 285 864 visiteurs. Pourquoi avoir démarré ce blog ?

    Hub = J’ai démarré ce blog lorsque Sarkozy est arrivé au pouvoir, c’est cet événement qui m’a donné envie de partager mes dessins d’actu, qui jusque-là restaient plutôt confidentiels. En effet, le personnage prêtant généreusement le flanc à la caricature et à la satire, l’occasion était trop belle de me lancer, c’était comme une évidence. En parallèle, mes dessins humoristiques et mes aphorismes en ont également profité pour sortir de leur réserve… Donc merci à Sarkozy, à défaut de bien d’autres choses, il aura au moins permis de réussir ça !

     

    iCity = Quelques mots pour commenter quelques-unes de vos « pensées profondes » :

    « Le tube cathodique est une grosse ampoule peu éclairante ». Vous ne trouvez guère de qualités à l’écran plat…

    Ecran plat comme encéphalogramme plat ?

    « Au bout de 20 ans de mariage, une chambre à coucher devient une chambre à dormir ». Pensez-vous également que l’amour ne dure que trois ans ?

    Oui si on n’essaye pas les autres pièces de la maison pour éviter de s’endormir.

    « En ce moment sur le tour de France, il y a plein de types en vélo déguisés en cyclistes »

    Lorsque vous partez au boulot à bicyclette, vous êtes un type en vélo, mais lorsque vous mettez un casque, un bermuda moule-burnes et un T-shirt qui ressemble à un panneau publicitaire avant d’enfourcher votre vélo high-tech, vous devenez un coureur du Tour de France, et ce même si vous n’y participez pas.

     

    iCity = Avez-vous des thèmes qui vous tiennent plus particulièrement à cœur ? J’en ai retenu quelques-uns : le sport, la science, l’Europe et tout particulièrement l’Allemagne.

    Hub = En fait tout m’intéresse à des degrés divers selon l’actualité du moment. Il y a des sujets qui s’imposent à moi par leur gravité ou à l’inverse par leur côté cocasse et d’autres que je traiterai un peu par défaut, juste parce qu’à ce moment-là j’ai envie de dessiner et que j’ai le temps, les dessins qui en résulteront ne seront d’ailleurs pas forcément les moins bons. En ce qui concerne l’Allemagne, vous avez sans doute raison, étant d’origine alsacienne ceci pourrait expliquer cela…

     

    iCity = Vous avez  un sens aigu de la formule : n’avez-vous jamais pensé écrire un « One Man Show » ?

    Hub = Non jamais mais vous m’en donnez l’idée à l’instant même, ce qui ne veut pas dire que je le ferai.

     

    iCity = Ou de les compiler dans un petit « recueil de pensées profondes » qui serait accompagnées de vos dessins.

    Hub = Ca en revanche, je l’ai fait il y a une dizaine d’années sous le titre : « Quand on y pense ça fait réfléchir » (plus de 400 pensées profondes). Une maison d’édition était intéressée mais y a renoncé au dernier moment car elle venait d’éditer un autre auteur de pensées et aphorismes dont l’ouvrage ne s’était vendu qu’à 3000 exemplaires, insuffisant selon elle. Elle espérait 5000 minimum. Si vous ne vous appelez pas Frédéric Dard, Philippe Bouvard, Baffy ou Patrick Sébastien (grand penseur devant l’éternel), difficile apparemment de populariser les pensées et aphorismes de quelqu’un de peu connu, la notoriété étant plus importante que la qualité du contenu pour vendre ce type de recueil, à moins que je ne sois pas tombé sur les bonnes personnes… Je reste donc ouvert à toutes propositions.

     

    iCity = Quelques perles de votre Blog, mais il y en a de très nombreuses :

    « Si tu rentres dans un tunnel à reculons, tu verras le bout du tunnel plus rapidement »

    « Lorsque j’ai le moral à zéro, je compte… »

    « Lorsqu’une fourmi suce un puceron, c’est uniquement pour se nourrir. »

    « Chaque fois que j’essaie d’aller au bout de moi-même, je me heurte à des problèmes de fin de moi ? »

    « Elle lit en moi comme dans un livre ouvert, mais heureusement, elle est rarement à la bonne page et oublie souvent ses lunettes. »

     

    iCity = Aucun problème de propriété intellectuelle ?

    Hub = Tout cela a été déposé en temps voulu au SNAC… Cela dit, je ne vais pas passer mon temps à courir après les imbéciles dont les seules idées qui leur traversent l’esprit sont de piquer celles des autres.

     

    iCity = Comment souhaiteriez-vous voir évoluer votre Blog ?

    Hub = Mon blog évolue de lui-même au fur et à mesure que je poste des dessins et autres. Il fait sa vie sans moi finalement. Même si je réponds encore aux commentaires laissés par quelques-uns, il faut se rendre à l’évidence, les réseaux sociaux ont aspiré la quasi-totalité des gens qui aiment communiquer de cette manière. Depuis 2007 j’ai vu progressivement les commentaires s’amenuiser alors que le nombre de mes visiteurs ne cesse d’augmenter. On passe, on mate et on zappe. Néanmoins les personnes désirant aller plus loin avec moi dans un sens ou un autre me contactent par mail à partir du blog, et c’est très bien comme ça. Pour en revenir à l’évolution possible de mon blog, mis à part rajouter des trucs et des machins pour améliorer l’emballage tout en changeant mon bandeau d’accueil tous les trois mois, je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus. D’un autre côté à quoi bon chambouler la forme alors que c’est la ligne de fond qui est appréciée par un certain nombre de gens qui me suivent ?

    Cela dit, je reste néanmoins ouvert à toutes les critiques et suggestions constructives… que je mettrai immédiatement à la poubelle. Je plaisante bien sûr !

     

    iCity = Quels sont vos projets de dessinateur ?

    Hub = Je n’ai pas vraiment de projet personnels du genre BD par exemple, mis à part peut-être, depuis quelques lignes, celui d’un One Man Show, grâce à vous… En fait les projets ce sont le plus souvent les autres qui me les apportent, un peu comme un scénario que l’on apporterait à un acteur, ensuite libre à moi d’accepter ou de refuser le rôle en fonction de son intérêt, et du cachet bien sûr. Bref, mes projets se limitent à avancer tout en laissant venir ce qui me permettra de continuer à avancer…

    Mes « projets » récents par exemple se sont davantage inscrits dans une stratégie de communication dont le but est de susciter l’intérêt de nouveaux clients potentiels. Aussi pour ce faire, je me suis regroupé en association avec seize autres confrères, afin d’offrir nos savoirs-faire dans tous les domaines de l’image. Ces domaines allant de la caricature à la communication des entreprises en passant par la pub, l’événementiel et l’édition tous azimuts. Notre site : www.baramines.com

     

     

     

     

    iCity = Parlez-nous de vos peintures ?

    Hub = A l’origine de tout était la peinture ! Un déclic, que dis-je, une tempête tripale à l’âge de 12 ans devant une toile monumentale de Dali, ne m’a plus laissé le choix de mon destin, encouragé en cela par une mère peignant elle-même de temps en temps et ravie que je prenne le relais de façon plus soutenue, et ce contre l’avis de mon père debout sur le frein qui voulait faire de moi un fonctionnaire…

    J’ai vécu de ma peinture pendant une dizaine d’années avant de passer à l’illustration et au dessin, plus sûrs économiquement, surtout lorsque l’on devient père de famille… Cependant il m’est arrivé de reprendre les pinceaux de temps en temps par la suite et de donner ou vendre quelques toiles de façon confidentielle sans passer par les galeries.

     

     

     

     

    Merci beaucoup du temps que vous avez accepté de prendre pour répondre à nos questions.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Blog de Hub.

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bar à Mines

     

     

     

  • Bande Dessinée | L’Or et le Sang (2014)

     

    Voici une BD d’hommes, pour hommes, avec des hommes. Très peu de femmes dans ce premier opus d’une série de quatre, ou alors avec des rôles plus que secondaires. La guerre, des pirates, le désert… et l’amitié à la vie à la mort.

    Le pitch… En Corse, sur une colline sous le soleil, à l’ombre des pins, un petit garçon demande à son grand-père de lui raconter une histoire : la sienne. Et celle du prince du Djebel. Tout commence il y a longtemps, dans les tranchées de la guerre 1914-18…

    On est pris dans le rythme de l’histoire dès les trois premières pages et on ne parvient plus à lâcher la BD pendant toute l’heure que dure la lecture. Le choix des angles de vue n’y est pas étranger. Très souvent, on part d’un plan panoramique pour petit à petit, comme un zoom, finir sur un très gros plan, avec tout juste l’onomatopée pertinente qui crée l’ambiance du contexte. Rien de plus. Mais suffisamment pour qu’on se retrouve projeté au cœur des vignettes, dans le ventre de l’histoire.

    A cela s’ajoutent des textes d’une très grande qualité, due sans doute à une relecture sérieuse et travaillée. Car on sent le façonnage minutieux derrière chaque planche : historique pour les décors et les costumes, littéraire aussi avec des comparaisons élégantes, dans la recherche des caractères, y compris des personnages secondaires, qui tous ont, même si leur passage n’est que furtif, une vraie personnalité. Ce qui fait qu’on s’y attache, et donc, qu’on prend notre temps pour lire. Parfois, une simple allusion suffit à tout expliquer : « Toi, avec ta gueule de cauchemar, tu peux pas comprendre ». Ou encore : « Si on reste, on va se faire pulvériser comme du cacao ».

    Les références sont légion. Et les idées glissées dans le scénario pour partir d’anecdotes, afin de nous amener à l’important, sont astucieuses, drôles et malignes (le hérisson alcoolique ou le cheval dévoré par la vermine). Une façon intelligente de raccrocher le lecteur tout en évitant les descriptions lentes et fastidieuses et aussi, de tout suggérer sans expliquer.

    Pour finir, on ne peut qu’accrocher à cette histoire d’aventuriers qui lâchent tout pour partir loin. Les rêves nous sauvent la vie : « T’as des fers aux pieds, mon ami. Si tu fais rien pour les enlever, ton rêve, c’est juste une chimère ».

    Calixte et Léon vont se retrouver au Maroc, plongés en pleine guerre coloniale du Rif qui opposa les tribus aux armées françaises et espagnoles. D’abord pour s’enrichir par la vente d’armes, puis comme meneurs d’hommes et princes du Djebel. Léon et Calixte, deux hommes aux destins parallèles, deux amis, deux compatriotes que rien ne séparera. Une histoire d’amitié, de fidélité, de principes et d’idéal.

     

     

    Instant-City-Lor-et-le-Sang-Tome-1

     

     

    L’Or et le Sang Episode 1 : « L’appel du large »

    Editions 12 bis puis Glénat de 2009 à 2014

    ✓ Fabien Bedouel (dessinateur / story-board)

    ✓ Merwan (dessinateur / encrage)

    ✓ Maurin Defrance (scénariste)

    ✓ Fabien Nury (scénariste)

    ✓ Sandrine Bonini (coloriste)

    ✓ Alice Bohl (coloriste)

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Glénat

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Glénat BD

     

     

  • Bande Dessinée | Une Nuit à Rome (2012)

    Bande Dessinée | Une Nuit à Rome (2012)

     

     

    Imaginez… Vous avez 20 ans, vous êtes fou amoureux et vous faites une promesse à celle que vous n’oublierez jamais : passer ensemble la nuit de vos 40 ans, quoi qu’il arrive.

     

    C’est cette promesse qui hante Raphaël : revoir Marie vingt ans après ou bien résister pour sauver son couple avec Sophia ?

    Cette BD a eu un succès certain auprès du public. A croire que beaucoup se sont identifiés au héros : c’est du moins ce que laissent paraître les discussions sur les forums à ce sujet. Qui n’a pas gardé dans un coin de sa tête un souvenir de jeunesse qui remonte parfois à la surface ?  Qu’est-il ou elle devenu(e) ? Et si on se recroisait, est-ce que ce serait comme avant ?

    L’auteur s’est aussi amusé à une vidéo type « Bande-Annonce » de sa BD.

     

     

    [vimeo id= »36559111″ align= »center » mode= »normal » autoplay= »no » maxwidth= »900″]

     

     

    Une Nuit à Rome - Livre 2

     

     

    ✔ « Une Nuit à Rome » (Bamboo Edition – 2012)

    ✔ Scénario et Dessin de Jim (Thierry Terrasson) – 2 Tomes

    ✔ Prix du meilleur album au Festival européen de Nîmes en 2013

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Jim Thierry Terrasson @ Facebook

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Blog de Jim

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Angle Officiel

     

     

     

  • La Mort de Staline (Editions Dargaud – 2010)

     

     

    « La Mort de Staline » est une BD inspirée de faits réels, publiée en 2010 aux Editions Dargaud, sur un scénario de Nury Fabien et des dessins de Robin Thierry. Elle décrit la folie furieuse d’un homme, Staline, et de son entourage. Les visages des personnages sont taillés à la serpe sur fonds verts, comme leurs uniformes, avec quelques touches de rouge, la couleur du drapeau, et d’ocre.

    Alors que Staline agonise dans l’une des chambres de sa Datcha suite à une attaque cérébrale, tous les membres éminents du Comité Central complotent pour prendre sa place. Avec beaucoup d’humour mais sans concession, la peur et la crispation passent à travers les personnages, qu’ils soient de la famille, du gouvernement ou du peuple. Tous sont sous le joug de la terreur imposée par une dictature qui pousse à l’absurde (le respirateur artificiel de marque américaine impossible à brancher sur des prises russes incompatibles).

    Quelques personnages tirés de l’Histoire méritent le détour, tels que Maria Yudina (pianiste admirée par Staline mais opposante au régime), Svetlana Staline, sa fille préférée, dont le fiancé a été envoyé au goulag par Staline qui réprouvait cette liaison amoureuse, ou son frère Vassili, complètement cinglé, mort dans des circonstances douteuses. Chacun d’entre eux pourrait faire l’objet d’un livre tant leur vie est romanesque et mériterait quelques recherches et lectures complémentaires.

    Il en est de même pour des événements cités dans la BD mais non développés, comme la mort de la femme de Staline : suicide ou meurtre ? Ou l’affaire « des blouses blanches ». De quoi nourrir d’autres lectures.

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Editions Dargaud