Étiquette : Musée Guggenheim

  • Le Bauhaus célèbre son Centenaire

     

     

    2019 célèbre l’architecture. L’année s’ouvrait en effet sur les événements consacrés aux soixante ans d’un édifice iconique de l’architecture mondiale, le Guggenheim Museum de New York, et se poursuit à présent avec le centenaire du Bauhaus, une école et un mouvement culturel qui auront profondément marqué le XXème siècle.

     

    Il y a cent ans, donc, en avril 1919, l’architecte Walter Gropius publiait le manifeste et programme du Bauhaus d’état de Weimar, premier acte officiel de naissance de la célèbre école et du mouvement qui transformèrent l’architecture, le design, les arts appliqués et plus généralement l’art du 20ème siècle.

    L’école fondée à Weimar par Gropius réunissait ainsi dans un même lieu un institut supérieur des beaux-arts et une école d’art appliqué, avec une nouvelle section consacrée à l’architecture. Le Bauhaus était destiné à former les architectes du futur, des professionnels aux compétences techniques, artistiques et artisanales pointues, et qui pourraient répondre en tous points aux besoins des nouveaux citoyens.

    Dès 1925, l’école emménagea à Dessau, dans l’édifice devenu célèbre, conçu par Gropius comme véritable manifeste du mouvement rationaliste de ces années. Gropius fut remplacé à la direction de l’école de Dessau par Hannes Meyer, auquel succéda Ludwig Mies van der Rohe, jusqu’à la fermeture définitive du Bauhaus par les nazis en 1933.

     

     

     

    Paradoxalement, c’est précisément la fermeture de l’école, entraînant la dissémination de ses enseignants un peu partout dans le monde, qui permit la diffusion la plus large possible des idées et des expériences mûries au sein du Bauhaus. A commencer par Mies van der Rohe et Gropius eux-mêmes qui perpétuèrent l’enseignement des préceptes du mouvement, respectivement à l’ITT de Chicago et à l’Harvard University.

    Du 16 au 24 janvier, le festival d’ouverture à l’Akademie der Künste de Berlin marquait le début des commémorations qui se poursuivront dans toute l’Allemagne durant cette année 2019, afin de célébrer le centenaire de la fondation du Bauhaus. Un programme riche en événements en tous genres, entre expositions, concerts, installations éphémères, théâtre, danse, cinéma, ainsi que des ateliers et bien d’autres performances artistiques, pour faire revivre l’esprit du Bauhaus dans la tradition de ses grands maîtres, d’Oskar Schlemmer à Wassily Kandinsky, en passant par László Moholy-Nagy ou Paul Klee.

    La directrice artistique du festival, Bettina Wagner-Bergelt, s’est d’ailleurs largement inspirée de la « Bauhaus Week » de 1923 et des fêtes du Bauhaus afin de recréer l’atmosphère d’expérimentation et de recherche, d’apprentissage et d’enseignement, qui la caractérisait, l’objectif étant de fournir une relecture contemporaine de ces événements ; un véritable Bauhaus du 21ème siècle…

     

     

     

    Pour preuve, l’installation de réalité virtuelle « Das Totale Tanz Theater » est bien contemporaine… Réalisée par l’Interactive Media Foundation et le chorégraphe Richard Siegal, en association avec le studio de design digital Artificial Rome, elle transporte les visiteurs sur une scène virtuelle et explore à travers la danse le rapport entre l’homme et la machine, thème central du festival d’ouverture.

    Nombreux sont aussi les événements dédiés à l’architecture et au design qui se succéderont dans différentes villes d’Allemagne, pour célébrer le centenaire du Bauhaus. Vous pourrez notamment découvrir les sites historiques du mouvement à Weimar et Dessau, classés au Patrimoine de l’UNESCO depuis 1996. Et parmi ces événements, « Bauhaus Imaginistaest », le projet international qui vise à analyser l’influence du Bauhaus sur le monde contemporain et à se concentrer notamment sur les rapports qu’il entretint avec des écoles et des mouvements hors d’Europe. Le projet itinérant constitué de quatre expositions a démarré en 2018 au Japon. Depuis, il a traversé la Chine, la Russie et le Brésil et se conclura à Berlin en mars 2019.

    Cette année sera donc marquée au sceau du Bauhaus… Parmi les nombreux documentaires qui lui sont récemment consacrés, nous en avons sélectionné un, « Bauhaus : An History of Modern Architecture », qui nous semblait mettre en lumière ce qui rendait ce mouvement si particulier, et peut-être expliquer pourquoi il aura à ce point marqué le 20ème siècle.

     

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  • En 2019, le Musée Guggenheim de New York fête ses soixante ans

     

     

    Bonne année 2019 #Guggenheim En brisant le rythme orthogonal de la Cinquième Avenue, l’architecte Frank Lloyd Wright a réussi à faire du musée Guggenheim un des monuments les plus connus de New York. L’établissement célèbre cette année son 60ème anniversaire.

     

    Frank Lloyd Wright n’assista pas à l’inauguration du Musée Solomon R. Guggenheim en octobre 1959. Sa mort, cinq mois plus tôt, fit de cette dernière œuvre une sorte de manifeste posthume et un pied de nez géant : l’architecte, adepte d’une parfaite symbiose entre ses constructions et leur environnement, avait dessiné, pour la sévère et classique Cinquième Avenue, un coquillage de marbre dont la couleur, la taille et le volume juraient avec tous les immeubles voisins. Dans cette « sculpture » moderne se trouvent concentrées nombre d’idées testées sur des villas tout au long de la carrière de Frank Lloyd Wright.

     

     

    Une rampe en hélice pour colonne vertébrale

     

    Le bâtiment est simplissime. A l’extérieur, il a l’aspect d’un cône renversé aux parois bombées, posé sur son socle comme un gros escargot de béton. Quatre grandes meurtrières horizontales en font le tour, annonçant l’architecture et la géométrie intérieures. Cette grande coquille est creuse, éclairée par un dôme de verre.

    Un ascenseur conduit les visiteurs au sommet, et tous, pour redescendre, empruntent le même chemin. La fameuse rampe hélicoïdale de Frank Lloyd Wright, ici parfaitement aboutie, se déroule en pente douce jusqu’au rez-de-chaussée. Cette spirale, déjà testée par l’architecte au centre touristique de Sugar Loaf Mountain, un parc touristique du Maryland (1925), puis lors de la transformation du magasin Morris à San Francisco (1948), évoque une continuité spatiale autour de formes géométriques variables et la fluidité d’usage d’un bâtiment.

    Au Guggenheim, les fameuses collections du magnat de l’argent et du cuivre sont accrochées dans les salles des 2ème et 4ème niveaux, alors que la place réservée aux expositions permanentes traduit toute la modernité du lieu : elles occupent les 400 mètres de mur bordant la rampe et le vide central visible au-dessus des balustrades. C’est à une artiste allemande réfugiée aux Etats-Unis que Frank Lloyd Wright doit cette fabuleuse commande : Hilla Rebay. Elle conseille Salomon R. Guggenheim et gère ses achats depuis les années trente. Elle choisit l’architecte pour ses théories sur les constructions organiques et son goût des volumes ouverts.

     

     

    Le projet survit à ses instigateurs

     

    La mort de Solomon R. Guggenheim, l’industriel amoureux de Mondrian et de Kandinsky, en 1949, va mettre en péril le projet pourtant accepté à l’état de maquette depuis 1946. Hilla Rebay est remerciée par le nouveau directoire. Il est trop tard pour renoncer, mais le chantier restera bloqué jusqu’en 1955. Frank Lloyd Wright a 86 ans lorsque les travaux reprennent.

    Les principes essentiels de son musée sont conservés, mais des « détails » chers à l’architecte, et significatifs de sa démarche, sont tout bonnement supprimés. Faute d’argent ou d’audace, les nouveaux maîtres d’ouvrage décident de remplacer par de la peinture le placage de marbre poli des murs extérieurs qui devait évoquer la pureté du coquillage.

    Le nom de « musée d’art non objectif » est remplacé par celui, plus neutre, du généreux mécène. Frank Lloyd Wright meurt sans avoir achevé son « Panthéon », comme il l’avait baptisé. La forme de ziggourat du musée devait évoquer, telle une tour de Babel, le mélange des arts et des cultures. La fin de l’histoire lui aurait prouvé que cet espace refermé sur lui-même et « protégé de l’absurdité de la métropole américaine » avait bien sa place au milieu des gratte-ciel et de la nouvelle Babylone en perdition.

     

     

     

     

     

  • Hommage à Zaha Hadid, première et unique femme lauréate du prix Pritzker

     

     

    Le Prix Pritzker, c’est un peu le Nobel de l’architecture. Cette distinction suprême, d’un montant alloué de 100.000 dollars, existe depuis 1979. Et il faudra attendre 25 ans, soit en 2004, pour qu’une femme en soit enfin la lauréate.

     

    En 2004, c’est donc Zaha Hadid, une architecte irakienne vivant au Royaume-Uni où elle avait créé sa propre agence en 1980, qui reçoit le Prix Pritzker. Une candidate de poids, puisqu’elle fut également le second architecte au monde à bénéficier d’une rétrospective de son œuvre au célèbre Musée Guggenheim de New-York. Ce fut aussi la première femme, mais aussi la seule à ce jour, à remporter ce prestigieux concours.

    Le style particulier de Zaha Hadid est facilement reconnaissable : futuriste, plein de lignes, de courbes, d’arcs de cercle. Un style très rond et sensuel, formé d’entrelacs géométriques et de sphères aériennes dont on se demande comment elles ont pu être construites tant elles défient la pesanteur, grâce aux nouveaux matériaux et à l’informatique, par des formes qui naguère auraient été classées au rang de science-fiction. Essaimées un peu partout sur la planète, comme autant de matérialisations d’un talent unique, du centre aquatique des JO à Londres au Musée d’Art Contemporain à Rome, en passant par le Pavillon Chanel à Hong-Kong, le Wangjing Soho à Pékin, les Tours Signature à Dubaï ou la gare de Naples… toutes ces œuvres sont regroupées dans un ouvrage paru aux éditions Parenthèses en 2009, « Zaha Hadid L’Intégrale ».

     

     

     

     

     

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