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  • Insiders : une saga haletante en 10 volumes

     

     

    « Insiders » – Bartoll (scénario) + Garreta (dessin) – 10 tomes – Editions Dargaud – 2002/2011

     

    Un Conseil qui comprend tous les membres mafieux du monde et dirige la planète en sous-terrain. Des gouvernements corrompus et marionnettes. Deux présidents en quête de vérité et une femme, agent spécial, prête à devenir le bras armé de cette vérité.

     

    Avec la saga « Insiders »,  on est dans la BD d’action, entre espionnage et guerre, politique et mafia. Le texte est extrêmement dense, ainsi que le scénario qui demande beaucoup de concentration au départ pour entrer dans l’intrigue. On aimerait que les dessins soient plus lents, avec davantage de gros plans et moins de plans larges ou panoramiques qui passent trop rapidement d’un instant à un autre sans prendre le temps de souffler ou d’apprécier le détail, ou encore de réfléchir davantage à une situation donnée avec plus de zooms.

    On trouve dans certaines planches, des cartouches avec des informations réelles : le scénario est présenté comme une œuvre de fiction, mais plusieurs références renvoient à des faits ou des instances réelles qui donnent envie au lecteur d’aller y voir de plus près et de faire quelques recherches sur le net pour vérifier les informations. On sent derrière l’histoire à grosses ficelles, des parcelles de vérité glissées entre les vignettes.

    On est entre « XII » et « Mission Impossible » version féminine. En première lecture, on a du mal à croire à cet agent à qui tout réussit, façon James Bond. Mais en seconde lecture, on est happé petit à petit par le texte, le contexte et les références un peu mystérieuses et complotistes. On sent l’influence journalistique de l’ancien grand reporter qui en a vu de belles et le laisse entendre en décryptant des rouages secrets visibles à travers certains grands événements du monde.  Dans la série « plus c’est gros, plus ça passe », de l’Afrique à l’Afghanistan, puis de la Russie à la Chine, on se laisse entraîner dans cette grande saga de 10 volumes sur les pas de Najah.

    Jean-Claude Bartoll est espagnol. Il est né en 1962 (57 ans). C’est un ancien grand reporter qui a travaillé pour des agences de presse internationales. Renaud Garreta (54 ans) est diplômé de l’Ecole Supérieure d’Arts Graphiques, auteur de la trilogie « Fox One » et de la série « Le Maître de Benson Gate » avec Fabien Nury.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Insiders @ Editions Dargaud

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Insiders @ Humanoïdes Associés

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Interview de Renaud Garreta

     

     

     

  • Berceuse Assassine : sous le bitume, la terre des Indiens

     

     

    « Berceuse Assassine » de Philippe Tome (scénario) et Ralph Meyer (dessins)

    ☯ Série en 3 tomes – 2001 – Dargaud – Edition intégrale en 2008

     

    La couverture est jaune-orangée, comme les dessins d’indiens qui se mêlent aux trottoirs de la ville et de ses buildings, pour prendre racine dans la terre des ancêtres, sous le bitume des blancs.

     

    « Berceuse Assassine » est la chronique d’un couple déchiré qui s’aime mais ne se supporte plus. Martha est en fauteuil roulant, Telenko est chauffeur de taxi. L’histoire prend tout son sens au volume 3 avec l’apparition de Dillon. C’est, me semble-t-il, le meilleur des trois volumes. Il apporte profondeur et poésie à l’ensemble de l’oeuvre et touche le lecteur.

    Les dessins cuivrés aux tons ocres, jaunes, bruns, noirs, sépias, sont parfaits pour le scénario et l’on se réjouit de la rencontre entre Tome et Meyer qui fonctionne à merveille. Les planches du tome 3 devant et autour de la maison de Dillon sont fabuleuses. L’idée des ces serpents orangés qui s’entremêlent à l’urbain est forte. L’amitié dans le zoo autour de ces animaux autrefois sauvages est très émouvante.

    Et si la BD fonctionne si bien, c’est qu’elle allie un scénario fouillé plein de rebondissements à la qualité des dessins. Chaque volume apporte à l’histoire le point de vue d’un des personnages : chacun, l’un après l’autre, justifie la situation par un vécu tout à fait personnel, inavouable, portant le poids de la souffrance non-dite, de la solitude, de l’emprisonnement intérieur.

    Une soirée tragique, trois angles de vue, trois histoires différentes mais imbriquées et l’analyse des sentiments humains qui prend toute sa mesure au tome 3 au cours duquel toutes les croyances vont être remises en perspective à la lumière de révélations bouleversantes.

     

    Berceuse Assassine Edition Intégrale

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Berceuse Assassine @ Bédéthèque

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Editions Dargaud

     

     

     

  • Les Vieux Fourneaux (BD)

     

    Wilfrid Lupano & Paul Cauuet : Les Vieux Fourneaux

    (3 tomes – Dargaud – 2014) / Prix du public Angoulême 2015

    Trois volumes pour trois papys qui déménagent. Pierrot et Mimile retrouvent leur vieux copain de jeunesse, Antoine, aux obsèques de Lucette, son épouse. Ils y rencontrent Sophie, la petite fille d’Antoine et Lucette, enceinte de sept mois, et qui ressemble étrangement à sa grand-mère.

    S’ensuivent trois histoires, une pour chaque grand-père, afin de comprendre que ces vieux-là ont été jeunes, et qu’ils ont eu une vie bien remplie et militante. Notre regard sur ces septuagénaires change à la lecture de leur vie passée, comme celui de Sophie. On s’attache à eux. On les comprend. On ne voit plus en eux les vieux à moitié sourds et courbatus, mais les hommes qu’ils ont été. On les aime car, sous la plume de Lupano, ils sont absolument incroyables !

    L’humour des dialogues et l’originalité du scénario sont servis par des dessins simples mais extrêmement riches de Paul Cauuet, dont il ne faut pas rater les détails amusants, comme de multiples clins d’oeil hilarants. Ces vieux ont gardé le langage ouvrier de leurs 30 ans, plein d’humour et de vannes bien placées. Quant à Sophie, elle incarne à merveille, avec beaucoup de gentillesse et de tendresse, mais aussi un caractère bien trempé, la jeunesse des années 2 000 ou celle, intemporelle, qui se retrouve face aux vieux en général. Car l’histoire parle de vieillir, de l’inter-génération, de développement durable, de militantisme, de tout un tas de sujets en arrière toile, traités avec un humour décapant.

    Vivement le volume 3 qui doit sortir en 2015.

     

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dargaud