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  • Motorbass, un truc mythique

    Motorbass, un truc mythique

     

    Motorbass, c’est d’abord un groupe de musique électronique français formé en 1992 par Philippe Zdar et Etienne de Crécy, deux noms étroitement liés à l’émergence de la scène house française. A l’époque, le premier opère déjà au sein de La Funk Mob (qui allait devenir Cassius), auteur d’une poignée de maxis mythiques de abstract hip-hop pour le label londonien Mo Wax. Quant au second, il officie en tant qu’ingénieur du son au studio +XXX (Plus Trente), aujourd’hui fermé. C’est d’ailleurs là qu’ils se rencontrent pour la première fois, Etienne de Crécy enregistrant avec Niagara, tandis que Philippe Zdar travaille avec MC Solaar dans un studio voisin.

    Après quelques maxis pour se faire la main, ils enregistrent l’album « Pansoul » en 1996, sous le nom de Motorbass, aujourd’hui considéré par beaucoup comme l’album fondateur de la « French Touch ». Et Dieu sait s’il y eut du lourd cette année-là en France… Entre le premier album de Daft Punk, « Homework » (chez Virgin), Etienne de Crécy et son concept-album « Super Discount » (chez Solid), Alex Gopher et son maxi devenu classique, « Est-ce Une Gopher Party Baby? » (toujours chez Solid), l’électro française commence à faire sacrément parler d’elle. Sans oublier « Boulevard » de St-Germain (sorti l’année précédente chez F Communications), ou encore le « Moon Safari » des Versaillais de Air en 1997…

    Alors, dans un contexte aussi prolifique et riche qu’en cette année 1996, qu’est-ce qui fait que cet album ait conservé depuis lors une place si spéciale dans le coeur des amateurs de musique électronique ? Peut-être parce que ce disque épuisé dès sa sortie « sent la sueur du dance-floor, la crasse funk et le défoulement house » déclarait Ivan Smagghe, lorsqu’il chroniquait l’album pour les Inrocks en 1995. « La production est magistralement sale et complexe, passée dans trente-six filtres et remoulinée, laissant de l’espace à la mélodie sans oublier l’énergie sauvage. De la rage de Flying Fingers à la subtilité de Neptune, du tubesque Wan Dence à l’hypnotique Ezio, jamais Motorbass n’oublie l’essentiel, à savoir ce groove qui manque si souvent aux albums house et techno ». Nous y sommes, le mot est lâché : groove… Car c’est bien de groove dont il est question lorsqu’on évoque cet album fondateur.

    Et pour faire de « Pansoul » un truc encore plus mythique, après sa sortie en 1996, nos deux comparses de Motorbass vogueront ensuite vers leurs projets solo respectifs : Philippe Zdar avec Cassius et Étienne de Crécy avec Superdiscount. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de se procurer cet album en vinyle, espérons qu’ils se seront rués sur la réédition de 2003.

     

    Instant-City-Motorbass-Pansoul

     

    A présent, presque vingt ans après la sortie de « Pansoul », que reste-t-il de Motorbass ? « Des morceaux cultes, des catastrophes, des stars, des instruments taillés pour la légende » (Les InRocks, août 2015), et un studio d’enregistrement où se pressent toutes les pointures de la scène musicale internationale, de Phoenix à Sebastien Tellier, en passant par Kanye West, Pharrell Williams, The Rapture ou Cat Power, qui viennent confier la réalisation de leurs albums respectifs au gourou des lieux, maître Philippe Zdar.

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Philippe Zdar Facebook

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Etienne de Crécy

     

     

  • Touche Française : Quand Arte décrypte la French Touch (Episodes 1 + 2)

     

     

    Touche Française : les principaux acteurs de la French Touch reviennent sur les secrets de cette musique, leurs influences et décryptent le phénomène.

     

    Arte vous propose une plongée visuelle et sonore au cœur d’un mouvement qui a su replacer la France sur la carte du divertissement international. Du pionnier Laurent Garnier aux influences métissées de Motorbass, des révolutionnaires Daft Punk aux électrons libres et pop Sebastien Tellier ou Air, en passant par l’electroclash de Vitalic, Touche Française revisite la French Touch, qui a fait danser et rêver la planète, à travers une playlist de douze morceaux emblématiques de la musique électronique française de 1995 à aujourd’hui.

    Une websérie documentaire de 12 x 6’ écrite par Jean-Francois Tatin, réalisée par Guillaume Fédou et Jean-Francois Tatin, et coproduite par Arte France et Silex Films.

     

    Episode 1/12 : « Black Chimie », les « Flying Fingers » de Motorbass

     

    Les ex-Motorbass Philippe Zdar et Etienne de Crécy reviennent sur la création de l’album « Pansoul » (1996), entre les synthés de leur coloc à Montmartre et les rencontres en studio, quand un certain Jimmy Jay, producteur de MC Solaar, a posé ses « Flying Fingers ». Considéré par beaucoup comme l’album fondateur de la French Touch, « Pansoul » est révélateur du son métissé de l’époque, un « Son » house influencé par le Hip-Hop et le Funk. C’est aussi le temps des raves mémorables qui ont contribué au succès de la Techno, où l’on danse encore ensemble et pas encore devant le DJ…

     

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    Episode 2/12 : « Techno Combat », le « Flashback » de Laurent Garnier

     

    Le pionnier de la « House » Laurent Garnier raconte comment « Flashback » a réussi à faire entrer la culture Techno sur la bande FM – jusqu’aux Victoires de la Musique ! – tout en respectant les quotas de chanson française imposés par le gouvernement, à une époque où la musique électronique a pour ennemie sa propre image, celle d’une musique de voleurs et de drogués. Un succès qui croit avec le développement des soirées comme les « Wake Up » qu’il organise alors au Rex Club à Paris.

     

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    « Touche Française » est à découvrir dans son intégralité sur Arte, et c’est ici !

     

     

     

  • Le designer Lucas Agnelli fait du neuf avec du vieux

     

     

    Depuis 2015, le designer italien Lucas Agnelli recycle des vélomoteurs des années 50 en vélos électriques.

    Toutes ses créations sont réalisées entièrement à la main, à partir de cadres d’époque retravaillés, en y ajoutant les accessoires nécessaires au confort moderne. Les réservoirs d’essence devenus inutiles cachent ainsi l’emplacement des batteries.

    L’artiste, d’abord formé à la restauration de meubles anciens, lançait en 1989, à l’âge de 22 ans, son bureau de design avec déjà l’idée de faire du neuf avec du vieux. Et surtout du beau ! Pari réussi avec ces magnifiques vélos électriques au style résolument Vintage.

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Agnelli Milano Bici

     

     

     

  • Radio Garden : Toutes les radios du monde en un clip

     

     

    Un globe interactif avec chaque station de chaque moyenne et grosse ville, des petites ondes de quartier aux radios nationales. 

     

    Vous connaissez sans doute déjà le super site radiooooo.com qui propose des playlists en fonction du pays et de l’époque que vous choisissez. Il existe maintenant Radio Garden, qui vous permet d’écouter une grande partie des radios qui diffusent et diffusaient dans le monde entier. Le site se présente sous la forme d’un globe interactif, à vous de choisir une ville, puis la station de radio que vous souhaitez écouter.

    Quelques clics à peine et vous voilà ainsi sur une radio de quartier de Manchester ou l’une des stations de Buenos Aires. Que ce soit des radios nationales, locales ou web radios : tout y est, et même plus encore.

    Mises à part les radios, l’onglet « History » permet de voyager dans le temps et écouter la radio d’une autre époque. On peut par exemple tomber sur une émission française du 2 novembre 1937. L’onglet « Jingle » vous permet d’écouter les différents jingles qui existent autour du globe, le tout analysé dans un petit texte. « Stories » n’est pas encore disponible en français mais permet de s’attarder sur des discussions culturelles, géographiques, historiques dans différentes stations de radio, comme des podcasts qui documentent l’histoire de la Radio. Ce site est une mine d’or, il faut juste prendre garde à ne pas se perdre dans les limbes radiophoniques.

     

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  • Jean-Michel Basquiat, trente ans pour passer de trépas à légende

     

     

    Le 12 août 1988, Jean-Michel Basquiat disparaissait à l’âge de 27 ans. Le peintre américain d’origine haïtienne reste encore aujourd’hui une énigme, tant il accumule les records après avoir été longtemps boudé par la plupart des grands musées.

     

    Devenu le peintre américain le plus cher de l’histoire (110,5 millions de dollars pour une toile vendue aux enchères chez Sotheby’s à New York le 18 mai 2017), Jean-Michel Basquiat est aujourd’hui l’un des artistes les plus influents de sa génération. Déjà, en janvier 2017, un tableau sans titre était vendu aux enchères chez Christie’s pour la somme époustouflante de 57.285.000 dollars.

    Ce grand tableau de 1,83 m sur 1,73 m représente une tête noire torturée et inquiétante sur fond bleu azur. Il a été adjugé après plus de dix minutes d’enchères, une durée très inhabituelle. Le prix de départ avait été fixé à 57 millions de dollars, soit quasiment le record pour celui qui se fit connaître sous le pseudonyme « SAMO » dans les années 70, en taguant sur les murs de New York. La toile n’avait plus été proposée à la vente, ni présentée en public, depuis son acquisition par un collectionneur anonyme en 1984 chez Christie’s. L’acheteur de l’époque n’avait d’ailleurs déboursé que 19.000 dollars pour cette oeuvre de 1982.

     

    © AFP / Cortesía / Notimex

     

     

    Jean-Michel Basquiat, trente ans après sa mort, semble cependant davantage célébré dans la rue qu’au musée… À première vue, cet enfant de Brooklyn, né d’un père haïtien et d’une mère portoricaine, n’a laissé que peu de traces à New York, où il passa pourtant l’essentiel de sa vie et qui fut pour lui une source d’inspiration majeure. Tout juste une plaque, discrète, sur la façade de son ancien atelier, caché dans le minuscule quartier de NoHo. Aucun monument public en son honneur, aucun lieu portant son nom, plus aucune empreinte de ses fameux graffitis signés « SAMO », pour « Same Old Shit ».

     

     

     

    Ses admirateurs vont se recueillir, à défaut, sur sa tombe, au cimetière de Green-Wood à New York. Avec le compositeur Leonard Bernstein, « Jean », comme l’appelaient ses proches, est le plus célèbre résident de ce gigantesque cimetière de Brooklyn où sont enterrées 570.000 personnes, selon Lisa Alpert, vice-présidente du développement du lieu. Des visiteurs y « laissent des choses sur sa tombe », une sépulture très sobre, avec l’assentiment de la direction, explique-t-elle.

    Presque introuvable dans la rue, Jean-Michel Basquiat l’est aussi dans les musées new-yorkais : dix pièces au MoMA, mais uniquement des dessins et des sérigraphies, six au Whitney, deux au Metropolitan Museum, deux au Brooklyn Museum et une au Guggenheim. Pour un artiste qui a laissé derrière lui plus de 2.000 oeuvres, c’est peu. «   C’est une honte que les musées de New York n’aient pas davantage de Basquiat », estime l’artiste Michael Holman, ami du peintre, qui créa avec lui le groupe Gray.

    Il rappelle que, du vivant de Basquiat, le couple de collectionneurs Lenore et Herbert Schorr proposa de faire don de tableaux de l’artiste au MoMA et au Whitney, qui refusèrent… Pour Michael Holman, « il y a une certaine dose de racisme » dans le peu d’intérêt affiché par les grandes institutions artistiques de New York du vivant de Basquiat, voire même après sa mort.

     

    À Brooklyn, une oeuvre de l’artiste Eduardo Kobra met Jean-Michel Basquiat à l’honneur.
    © Maisant Ludovic / hemis.fr / Hemis

     

    Né à Brooklyn en 1960 et décédé trop jeune en 1988, Jean-Michel Basquiat fut souvent considéré comme le porte-parole de l’immigration américaine. Cet artiste néo-expressionniste, issu de l’univers du graffiti, est notamment connu pour ses représentations de paradoxes sociaux. À travers ses peintures, Basquiat illustrait par exemple l’opposition entre la richesse et la pauvreté, ou encore l’intégration et la ségrégation. Il mariait habilement texte et image, couleurs et poésie, pour dénoncer la société moderne ou commémorer les injustices de l’histoire afro-américaine. Des thèmes probablement pas assez consensuels pour les grands musées new-yorkais…

    Professeure d’histoire d’art contemporain au California College of the Arts, et auteure du seul ouvrage d’étude de l’oeuvre de Basquiat, Jordana Moore Saggese y voit aussi la conséquence du succès dont cet ovni, débarqué dans le monde de l’art sans aucune formation, bénéficia de son vivant auprès de collectionneurs et de galeristes. « Durant les années 1970 et 1980, critiques et historiens étaient très partagés sur la question de savoir si un artiste pouvait connaître le succès sur les plans à la fois commercial », comme Basquiat, « et critique », afin d’attirer l’attention des musées, explique Jordana Moore Saggese.

    Peu avant de mourir d’une overdose d’héroïne à 27 ans, l’artiste était déjà parvenu à attirer l’attention des collectionneurs grâce à ses œuvres lourdes de sens. Aujourd’hui encore, quelque 85 à 90 % des pièces de ce jeune homme charismatique, héros du film « Downtown 81 » dans lequel il joue son propre rôle à 20 ans seulement, sont entre les mains de collectionneurs privés, estime Jordana Moore Saggese. De Leonardo DiCaprio à Bono, en passant par Jay Z, Johnny Depp ou Tommy Hilfiger, la liste des célébrités détenant ou ayant possédé une toile ou un dessin de Basquiat ne cesse de s’allonger.

     

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    Quelques galeries new-yorkaises proposent des oeuvres de Basquiat, notamment la Soho Contemporary Art. Mais elles sont plus rares que jamais, avec les records atteints par ses créations aux enchères. Et ses oeuvres sont aujourd’hui inabordables pour les musées, quand bien même ils souhaiteraient en acquérir. Pour preuve, le propriétaire de la Soho Contemporary Art, Rick Rounick, avait neuf tableaux il y a encore quelques mois, mais n’en a plus que deux.

     

    « A mesure que des collectionneurs (possédant des tableaux) vont préparer leur succession et prévoir des dons aux musées, nous verrons davantage d’oeuvres majeures se frayer un chemin jusqu’aux collections publiques », anticipe Jordana Moore Saggese. En attendant, s’il n’est que peu célébré par les institutions, Basquiat infuse la culture populaire par d’autres biais. « Ses peintures et ses dessins apparaissent sur des T-shirts, des baskets, des montres et des sacs », souligne Saggese. « D’une certaine façon, il est plus accessible qu’il ne l’a jamais été ».

     

    Depuis 2014, la marque japonaise de vêtements Uniqlo a sorti plusieurs collections reprenant des oeuvres de Basquiat en collaboration avec le MoMA. L’auteur noir Javaka Steptoe a publié un livre sur cette icône du New York des années 1980, « The Radiant Child », destiné aux enfants. Une façon pour ceux qui ne connaissent rien de cette période d’entrer en contact avec son univers.

     

    « Les enfants l’adorent, parce que son art et le leur sont similaires », explique-t-il. « Il leur donne la permission d’être eux-mêmes ». Pour Michael Holman, l’influence de Basquiat à New York est palpable dans la rue. « On voit tellement de gens qui ont adopté son style, sa coupe de cheveux », dit-il.

     

    Le chanteur canadien The Weeknd a longtemps arboré les mèches dressées en touffes en hommage au peintre. L’artiste s’inscrit aussi dans la culture actuelle par le biais des textes des plus grands rappeurs, genre dominant aux Etats-Unis en général et chez les jeunes en particulier, notamment chez Jay Z, Kanye West ou ASAP Rocky, pour n’en citer que quelques-uns. « C’est un héros pour les jeunes », assure Michael Holman, « comme Warhol l’était pour ma génération ».

    À l’époque, au cours d’une interview accordée à Cathleen McGuigan pour le New York Times, Jean-Michel Basquiat avait expliqué qu’il rêvait de devenir une star, et non une mascotte de galerie… Il lui aura fallu attendre près de trente ans… après sa mort… pour voir son rêve se réaliser. En effet, Basquiat collectionne depuis quelques années tous les records en terme de prix de vente de ses toiles, en particulier celles datant du début des années 80.

     

    « Untitled » (1982) : 57.285.000 dollars – En découvrant ce tableau pour la première fois, Yusaku Mazawa a aussitôt ressenti une connexion spirituelle avec l’essence de cette œuvre. C’est la raison pour laquelle le collectionneur japonais a décidé d’investir une telle somme pour acquérir cette pièce.

     

    « Dustheads » (1982) : 48.843.752 dollars – Vendue en 2013 par Tony Shafrazi, cette toile initialement estimée par Christie’s à 35 millions de dollars a dépassé toutes les attentes.

     

    « The Field Next to the Other Road » (1981) : 37.125.000 dollars – Très convoité, ce tableau a longtemps été prisé par Christophe van de Weghe. Depuis 1993, le collectionneur a tenté d’acquérir cette toile à deux reprises, en vain.

     

    « Untitled » (1981) : 34.885.000 dollars – Cette œuvre est considérée comme la transition de Basquiat du statut de street artist underground à celui d’icône mondiale. Détenu depuis 1982 par la Annina Nosei Gallery, le tableau a finalement été vendu par Christie en 2014.

     

    « Untitled » (1982): 29.285.000 dollars – Vendu en 2013, ce tableau à l’effigie d’un roi squelette fait partie des œuvres les plus célèbres de Basquiat. Il est passé par de nombreuses galeries de prestige, parmi lesquelles la Annina Nosei Gallery, la Fredrik Roos Collection et la Tony Shafrazi Gallery.

     

    « Untitled » (diptych) (1982) : 28.928.434 dollars – Cet immense tableau de 6 pieds sur 8 a été acheté en 2013 pour près de 29 millions de dollars. Auparavant, il était entreposé depuis 1982 à la Annina Nosei Gallery.

     

    « Untitled » (1981) : 26.402.500 dollars – Vendu en 2012 pour plus de 26 millions de dollars, ce tableau a battu le précédent record de 20,1 millions de dollars.

     

    « Untitled (Yellow Tar and Feathers) » (1982) : 25.925.000 dollars – Ce tableau fait partie d’une collection de tableaux exposée par Basquiat à la galerie Larry Gasgosian de Los Angeles en 1982. Il a ensuite été acheté par un collectionneur privé.

     

    « Undiscovered Genius of the Mississippi Delta » (1983) : 23.685.000 dollars – Cet immense tableau de 15 pieds associe les symboles de l’histoire afro-américaine à une fascinante technique d’expressionnisme abstrait.

     

    « Untitled » (1981) : 20.092.132 dollars – Vendu en 2012, ce tableau fut la première œuvre de Basquiat à dépasser la barre des 20 millions de dollars.

     

    A signaler tout de même qu’une place porte son nom dans le XIIIème arrondissement de Paris…

     

    Sources : Bastien Belloc pour Luxe.netCultureBox

     

     

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  • PC by PC (The Life of the Party)

     

     

    En hommage à la magnifique Romy Schneider, « PC by PC (The Life of the Party) » est le second court d’une série de vidéos promotionnelles inspirées des célèbres rushes de « L’Enfer », le film inachevé d’Henri-Georges Clouzot, et produites pour Party Crasher plus connu sous le nom de « PC ».

    Le réalisateur de ce petit bijou, Frank Hudec, partage son univers fantasmagorique entre New York et l’Europe.

    A découvrir… Ça vaut le coup d’oeil…

    Director : Frank Hudec
    Creative Director : Steffanie Gillstrap
    D.P. : Jon Hokanson
    “Le Gris” : written and performed by Nicole Renaud
    Model : Kira Dikhtyar
    MakeUp : Julie Bégin
    Coiffure : Reiko Love
    Dolly & Grip : Rob Richert
    Production Stills : Giles Ashford

    Special Thanks to Greg Farrell, Jurgen Miller, Frank Brueckner, Lise Raven, Emily Behr and Amber Davis.

     

     

  • Jay Adams : The Original Seed

     

     

    Jay Adams, la légende absolue du skateboard, surnommé « The Original Seed », disparaissait il y a quatre ans, le 14 août 2014. Il avait 53 ans.

     

    Après Shogo Kubo et Bob Biniak, c’est donc Jay Adams, un autre seigneur de Dogtown et membre du collectif de skaters californiens Z-Boys, qui manque à l’appel.

    Dogtown, quartier de West L.A., coincé entre Venice, South Santa Monica et Ocean Park, matérialise le bout de la Route 66, et la fin du rêve américain… Car, à vrai dire, Dogtown n’est pas tout à fait ce qu’on peut qualifier de spot touristique. Dans les années 70, c’est ni plus ni moins qu’un bidonville séparé des quartiers huppés de Santa Monica par une frontière invisible. Celle du tout-puissant dollar…

    C’est donc à Dogtown qu’en 1975, une bande de gosses va révolutionner la pratique de la « planche à roulettes », et poser les bases du skate moderne. Lors de la grande sécheresse qu’a connu la Californie cette année-là, les Z-Boys écument les environs, repèrent et investissent les piscines vides, voire qu’ils vident eux-mêmes, pour les transformer en skate parks éphémères. Ephémère, ça signifie ici ouvert jusqu’à l’intervention de la police…

    Jay Adams était surnommé « The Original Seed », la graine originelle… Il était sans conteste le plus doué d’entre tous, mais probablement trop jeune à l’époque pour réaliser l’ampleur de son talent, et envisager tout ce qu’il aurait pu en tirer. Jay Adams aurait pu gagner beaucoup d’argent, mais c’était un pur. Il ne voulait que skater…

    En 2001, Stacy Peralta, un autre Z-Boy, rendait hommage à ses camarades en réalisant le documentaire « Dogtown & Z-Boys », revenant sur les débuts du skateboard dans ce quartier de Los Angeles en 1975, avec des commentaires de Sean Penn.

    Et le chapitre consacré à Jay Adams semble d’un coup tellement prémonitoire…

    A ne pas rater !

     

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    [arve url= »https://www.dailymotion.com/video/x11bg2s » align= »center » title= »Dogtown and Z-Boys – Part 2 (2001) » description= »Dogtown and Z-Boys feat. Jay Adams » maxwidth= »900″ /]

     

     

     

     

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Jay Adams

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Histoire du Skateboard

     

     

     

  • Mike Mitchell, enfin dans la lumière

     

     

    Nos souvenirs des Beatles sont souvent noirs & blancs… Vêtus de leurs costumes sombres, jouant sur des instruments parfaitement monochromatiques, John, Paul, George et Ringo n’ont jamais autant impressionné la pellicule que dans ces deux segments très spécifiques du spectre de couleurs.

     

    C’est à l’occasion d’un concert mémorable au Coliseum de Washington D.C. en février 1964, soit deux jours après l’apparition du groupe au Ed Sullivan Show, passée à la postérité, que le photographe américain Mike Mitchell, alors âgé de 18 ans, saisit cette incroyable série de clichés des Beatles. Ces 450 photos prises avec un Nikon 35 mm sans flash, parfois floues, au grain épais et incomparable, capturent les premiers pas des Fab Four aux Etats-Unis.

    « Vous ne pouvez pas oublier huit-mille filles en transe, hurlantes. C’était comme la naissance de ma génération… » confie Mike Mitchell au magazine Reuters en 2014, lors de la célébration du 50ème anniversaire du premier concert américain des Beatles. « Le Coliseum était plongé dans le noir complet avant que le concert ne débute. J’avais réussi à me procurer une carte de presse mais je n’avais pas assez d’argent pour me payer un flash. Je suis monté sur scène, afin de pallier le manque de lumière, lorsque soudain, les projecteurs se sont allumés et le concert a démarré. Je n’ai pas réalisé sur le moment ma proximité avec le groupe, et je me suis mis à mitrailler frénétiquement. Les filles hurlaient si fort que je suis probablement le seul à avoir entendu la musique ce soir-là… »

    En 2011, Mike Mitchell est inconnu du grand public lorsqu’il se décide enfin à dévoiler ces négatifs et planches-contacts vieux de presque cinquante ans. Il passe alors plus de mille heures à les restaurer méticuleusement. Christie’s sélectionne finalement 46 clichés qui seront tirés sur papier afin d’être vendus aux enchères. D’abord estimées à 100.000 $, les photos se vendront finalement 362.000 $.

     

     

     

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  • Kristy Chatelain : Brooklyn Changing

     

     

    La photographe américaine Kristy Chatelain, originaire de Brooklyn, témoigne avec sa série de clichés intitulée « Brooklyn Changing » de la métamorphose de son quartier, où les façades de ses maisons et commerces passent peu à peu dans la grande lessiveuse gentrifugeuse du hipster new-yorkais.

     

    Il suffit de se rendre à pied de Manhattan à Brooklyn, et de traverser le borough du Nord vers le Sud, depuis le Williamsburg Bridge jusqu’au Brooklyn Bridge, en passant par Bedford Avenue, pour constater que ce quartier où se concentrait il y a encore une dizaine d’années la plupart des vendeurs de vinyles de New York, n’en compte aujourd’hui plus un seul… Ce qui ne signifie pas pour autant que le quartier a complètement perdu de son intérêt, mais il faut dire que l’amateur de musique qui pouvait passer des jours entiers à chercher son bonheur dans les magasins de disques du coin ne risquera dorénavant plus l’excédent de bagages à son retour… Et ce qui vaut pour les vinyles vaut pour le reste.

    Originaire de la Nouvelle Orléans, Kristy Chatelain est d’abord passée par Berlin pendant deux années pour affiner sa sensibilité aux architectures urbaines, avant de revenir trainer ses guêtres dans les rues de la Grande Pomme, et y décrocher un master en arts visuels.

    Durant ces huit dernières années, elle va donc fixer sur sa pellicule numérique ce borough de Brooklyn, de Greenpoint au Dumbo (Down Under the Manhattan Bridge Overpass) en passant par Williamsburg, et témoigner du lifting qu’ont opéré les hipsters sur les rues new-yorkaises, où les graffitis laissent place aux façades bien propres sur elles…

    Tiens, d’ailleurs, où est donc passé ce magnifique Space Invader que vous aurez sûrement remarqué sur la photo choisie comme image à la une de cet article ?

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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  • Focus | La légende de Robert Johnson

     

     

    Robert Johnson n’est pas un bluesman parmi tant d’autres… Avant lui, il y eut bien quelques bluesmen fondateurs, de W.C. Handy à Charlie Patton, en passant par Tommy Johnson, parmi lesquels certains sont d’ailleurs passés à la postérité. Après lui, et jusqu’à nos jours, pléthore de bluesmen ont bien-sûr continué à écrire l’histoire de cette musique… Mais Robert Johnson est le blues.

     

    D’abord, cette vie… Une vie digne des plus beaux romans de Balzac, à la dramaturgie imparable, et où tous les ingrédients sont réunis pour forger la légende de Johnson, qui se confondra peu à peu avec la légende de cette musique qu’il aura contribué à rendre si populaire : le blues… Robert Leroy Johnson serait né le 8 mai 1911, à Hazlehurst, dans le sud du Mississippi, l’état alors le plus dur à l’encontre de la communauté noire, pourtant majoritaire. Enfant naturel et petit-fils d’esclaves, son existence d’affranchi n’a cependant rien à envier à celle de ses grands-parents. En effet, après l’abolition de l’esclavage en 1865, ces anciens esclaves sont devenus des employés exploités par ceux qui étaient jusqu’alors leurs « maîtres ». C’est donc dans ce climat de misère et de chaos familial que Robert Johnson vit sa plus « tendre » enfance et son adolescence, balloté entre une mère ayant déjà enfanté à dix reprises, un père « inconnu », Noah Johnson, que Robert n’aura de cesse que de rechercher toute sa vie, des beaux-pères successifs, mais aussi des villes, des écoles, et divers noms de famille, entre Spencer, Dodds ou Willis… Ca n’est d’ailleurs qu’à seize ans qu’il adoptera définitivement le nom de Johnson.

    A quatorze ans, Robert Johnson abandonne la guimbarde pour l’harmonica, qui restera pendant longtemps son instrument de prédilection. Mais c’est à la fin des années 20 qu’il rencontre deux figures mythiques du blues, qui lui enseignent les rudiments de cette musique : Charlie Patton (1891 – 1934), le père du « Delta Blues », une des toutes premières formes de blues, qui inspirera bon nombre de musiciens malgré sa courte carrière, de John Lee Hooker à Son House, en passant par Howlin’ Wolf, Robert Palmer, Bob Dylan, jusque The White Stripes et… Francis Cabrel, et Willie Brown (1900 – 1952), dont on sait peu de choses, si ce n’est qu’il collabora régulièrement avec Patton jusqu’à la mort prématuré de ce dernier.

    En 1929, à l’âge de dix-huit ans, Robert Johnson découvre donc le blues, et se met à la guitare, sans abandonner pour autant l’harmonica, pour lequel il a confectionné un support qui lui permet de jouer des deux instruments en même temps.

    Mais c’est en 1930 qu’un événement tragique le précipite définitivement dans les bras du blues, la « musique du diable »… Sa femme de seize ans perd la vie, ainsi que leur enfant, suite à un accident qu’il aurait lui-même provoqué. Robert Johnson est anéanti, et pour calmer son immense peine, il se réfugie corps et âme dans la musique. C’est à cette période qu’il rencontre Son House, qui le ridiculise en public lors d’un concert : « tu ne sais pas jouer de la guitare, tu fais fuir les gens ».

    Vexé par cet affront, Robert Johnson retourne s’installer à Hazlehurst, sa ville natale, et il y rencontre Ike Zinnerman qui deviendra son mentor et le poussera à prêcher la « mauvaise parole » du blues dans les états du Sud. Cet homme étrange disait devoir la maîtrise de son instrument à la fréquentation d’un cimetière ; il exerce une influence certaine sur Robert, qui répétera à maintes reprises avoir appris à dominer sa « six cordes » à minuit, sur les tombes…

    Lorsqu’il revient à Robinsonville deux ans plus tard pour montrer ses progrès à Son House et Willie Brown, ceux-ci sont stupéfaits par la virtuosité et le talent sans bornes du jeune homme. C’est à ce moment précis que nait la légende de Robert Johnson, selon laquelle il aurait conclu un pacte avec le diable, une nuit sombre, à un carrefour au fin fond du Mississippi. Car ces années d’apprentissage et de concerts minables dans tous les « juke-joints » de l’état ne peuvent pas expliquer une telle métamorphose…

    Voilà ce que relate sa chanson « Crossroads » (enregistrée en novembre 1936) : un soir, à minuit, en pleine misère et en plein désarroi, le Diable lui a rendu visite à ce carrefour, pour lui proposer un pacte : le talent en échange de son âme. Ainsi, le blues ne pouvait pas mieux justifier cette appellation de « musique du diable »…

    Mais en réalité, cette légende proviendrait de son homonyme, Tommy Johnson, qui aurait vendu son âme au diable en échange de sa virtuosité à la guitare. Et Robert n’aurait fait que reprendre cette légende à son compte, à moins qu’elle ne lui ait été attribuée par erreur. C’est d’ailleurs le personnage de Tommy Johnson qui apparait dans O’Brother des frères Coen. De quoi finalement continuer à alimenter la polémique, et donc la légende de Robert Johnson…

    Et pour parachever le tout, Robert Johnson n’aura gravé durant sa courte carrière, sur vinyle et à la postérité, que 29 chansons en tout et pour tout, enregistrées lors de deux uniques sessions studio, en novembre 1936 à San Antonio, puis en juin 1937 à Dallas. La légende veut qu’il aurait écrit une 30ème chanson, mais que le Diable l’aurait gardée pour lui… Ce morceau qu’il n’a pas eu le temps d’enregistrer serait « Mister Downchild », repris ensuite par Sonny Boy Williamson.

    Mais Robert Johnson, c’est aussi trois uniques photos prises de son vivant, ainsi que trois tombes réparties dans l’état du Mississippi, son lieu de sépulture le plus probable étant Morgan City, où l’on peut lire sur la pierre tombale dressée en 1991 : « Ci-git Robert Johnson, roi des chanteurs du Delta Blues. Sa musique fit vibrer un accord qui continue de résonner. Ses blues s’adressaient à des générations qu’il ne connaîtrait jamais, et transformaient en poésie ses visions et ses peurs ».

    Le 16 août 1938, Robert Johnson meurt des suites d’un mystérieux empoisonnement… par un mari jaloux, après avoir agonisé pendant trois jours, dira encore la légende. Il n’avait que 27 ans. Pour la petite histoire… Ou pour la grande, il est le tout premier membre fondateur du fameux « Club des 27 » réunissant les artistes morts à 27 ans.

    Robert Johnson accédera à un début de notoriété en 1961, avec la sortie de l’album « King of the Delta Blues Singers », et deviendra ensuite la référence absolue pour toutes les générations de musiciens qui lui ont succédé, au-delà des frontières du blues, de Muddy Waters à Jimi Hendrix, en passant par John Lee Hooker, Elmore James, Robert Lockwood, Eric Clapton, les Allman Brothers, ou encore les Rolling Stones.

    A noter que tous les enregistrements de Robert Johnson ayant pu être récupérés, y compris les inédits, sont disponibles sur le double CD : « Robert Johnson – The Complete Recordings » (Collection Roots N’Blues – Sorti chez CBS en 1990 et réédité chez Sony Music Entertainment en 1996).

    Et pour finir, vous pourrez visionner Crossroads, film américain de Walter Hill sorti en 1986, qui évoque Robert Johnson à travers l’histoire d’un jeune guitariste blanc qui part à la recherche de la « légendaire » 30ème chanson du bluesman.

    Pour toutes ces raisons, Robert Johnson est le blues…

    Et là, pour la peine, ça n’est pas une légende…

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Robert Johnson Blues Foundation

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  robertjohnson.fr

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Robert Johnson @ Deezer

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] La Chronique d’André Manoukian

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Supernatural Crossroad Blues Intro

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Eric Clapton – Session For Robert Johnson – Me And The Devil Blues

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Robert Johnson – Supernatural – Crossroad Blues