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  • « The Hole » : Dernier rempart face au néant

     

     

    A l’instar d’un réalisateur comme John Carpenter, Joe Dante, c’est une sorte de papa gâteau pour des générations entières qui, sans trop en avoir conscience, ont fait leurs premiers pas dans la cinéphilie dans les années 80. Et ce premier pied posé en salle le fut pour des films tels que « Gremlins », « Explorers », « L’aventure Intérieure », « Hurlements », ou avec Carpenter, pour « The Thing », « Fog », « New York 1997 », « Jack Burton », etc…

     

    Voir aujourd’hui « The Hole », c’est redécouvrir ainsi un petit film sorti comme ça, au débotté, sans faire de bruit… On se dit tant pis, ou tant mieux, ou encore c’est la vie, c’est comme ça. On argumente alors, avec notre petit snobisme mi-nostalgique mi-mélancolique sous le bras, et on crie à la face du monde que c’était mieux avant, que c’était ceci, que c’était cela… Car le film en question, sorti pourtant en 2009, possède en effet encore de ce lustre-là. Il paraît lui aussi un peu désuet, forcément, tant les effets ne sont pas plus appuyés que ça. Mais il n’y a en tout cas aucun cynisme dans la démarche.

    Avec son petit budget, Joe Dante remplit son sac à malice à rabord de toutes les thématiques qui lui sont chères. Il parvient avec trois bouts de ficelle à capter la magie d’une époque, un beau geste pour la forme, une élégance, là, droit au coeur, exactement ce qu’avait manqué Abrams avec son film « Super8 » et de gros moyens déployés ; Abrams qui lui aussi se croyait obligé de rendre hommage à ce cinéma-là.

    « The Hole » ne pourra donc que plaire à un certain public qui croira reconnaître un vieil ami parmi une foule d’anonymes.

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

     

  • Paul Verhoeven : Black Book

     

     

    En 2006, avec « Black Book », Paul Verhoeven va là où on ne l’attend pas et part explorer les recoins sombres de l’histoire.

     

    Avec « Black Book », un film plein d’action, d’intrigue et de suspense, Paul Verhoeven ouvre le « Livre Noir » de la résistance à l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. Il déconstruit le mythe du héros de la résistance et impose une vision relativiste de l’Histoire. Finalement, la loyauté, l’honneur, la noblesse du sentiment amoureux, ne sont pas toujours où l’on pense les trouver : « les méchants sont parfois gentils… ».

    Le film prend place dans la Hollande occupée. On découvre une actrice très prometteuse, Carice Van Houten, qui interprète une résistante d’origine juive. On suit son parcours initiatique, au milieu de rebondissements incessants. « Black Book » est l’un des derniers films de Verhoeven et sans doute l’un de ses plus aboutis. D’un sujet sérieux et délicat, il en fait un vrai film d’action et de suspense débarrassé de tout pathos.

    Un des meilleurs films du maître hollandais. À découvrir ou redécouvrir…

     

    [arve url= »https://vimeo.com/109231061″ align= »center » title= »Paul Verhoeven : « Black Book » (2006) » description= »Paul Verhoeven » maxwidth= »900″ /]

     

     

     

     

     

     

     

  • Agnès Varda : Entretien avec une icône du 7ème Art

     

     

    Agnès Varda nous a quittés le 29 mars. Face aux images de sa vie, elle revient sur son parcours, ses combats, et répond aux questions de Pierre Michel.

     

    Agnès Varda, c’est 64 ans de cinéma, 01 coupe au bol, 12 longs-métrages, 17 documentaires, 14 courts-métrages, 03 Césars, 01 Palme d’Honneur, 01 Oscar d’Honneur.

    Agnès Varda, c’est aussi trois métiers : cinéaste, photographe et plasticienne… C’est aussi « Cléo de 5 à 7 », « Les 101 Nuits de Simon Cinéma ». Agnès Varda, c’est des visages, des villages, mais aussi des plages, Knokke-le-Zout, Sète ou Los Angeles. Agnès Varda, c’est une rue, Mouffetard, un chat… enfin, deux chats, un jardin à Bruxelles, deux enfants dans une cour intérieure Rue Daguerre, Paris 14ème.

     

    [arve url= »https://vimeo.com/256883028″ align= »center » title= »Agnès Varda : « Cléo de 5 à 7 » (1962) » description= »Agnès Varda » maxwidth= »864″ /]

     

    « Pialat m’a fait naître, et Varda m’a fait exister. » (Sandrine Bonnaire)

     

    En fin d’année dernière, un hommage lui était rendu au Festival International du Film de Marrakech. Et fin 2017, un Oscar d’honneur lui était décerné, récompense qu’elle est la première femme réalisatrice à recevoir : « Ce qui est impressionnant chez Varda, c’est qu’elle a plusieurs vies de cinéaste. » (Frédéric Bonnaud, Directeur de la Cinémathèque Française)

     

    Pour quelqu’un qui ne voulait pas vraiment faire carrière, vous vous êtes plutôt pas mal débrouillée ?

    « Ça n’est pas du tout une histoire de se débrouiller… Ça n’est pas moi qui ai cherché les honneurs. Dans mon petit discours aux Oscars, j’ai presque fait rire, en disant que je n’avais jamais fait gagner d’argent à aucun producteur. Mais mes films existent, c’est un fait. Ce sont mes films qu’ils ont récompensés. Et évidemment, j’en suis très fière. »

     

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    Petit flash-back. Nous vous retrouvons en 1964, quand un journaliste vous pose une question qu’il avait aussi posée à Jacques Demy, votre mari : « Jacques Demy nous a dit que pour lui, le bonheur était une donnée qu’il fallait défendre, et que la dramatisation du bonheur, c’était la défense du bonheur ». Et pour vous ?

    « C’est drôle… Non, pour moi, c’est un cadeau, le bonheur. Je veux dire par là que ça vient en plus. Vous avez des gens qui ont en eux tous les éléments du bonheur et qui ne sont pas heureux. Et vous avez des gens qui n’ont pas de quoi être heureux et qui le sont. »

    « C’est ce que je disais à cette époque. Mais ça reste vrai. Même à l’âge que j’ai et avec les difficultés que je connais, ressentir des instants de bonheur, ou un peu plus que des instants, c’est un don qu’on a ou qu’on n’a pas… Ça peut être presque rien, une rencontre, un paysage, et d’un coup, on est habité par la beauté du monde. Et moi, j’ai le bonheur d’avoir ce don… »

     

    Ça n’est pas votre seul don, d’ailleurs… Vous êtes une filmeuse, une filmeuse de femmes, mais pas que… Vous les avez filmées en noir, en blanc, de profil comme de face. Vous les avez filmées hautes en couleur et en musique. Les femmes, vous les avez montrées jeunes, vieilles. Vous avez filmé des femmes démunies, voire dénudées, en chair comme en pierre. Alors une question : est-ce que vous pensez faire un cinéma de femmes, ou tout simplement être une femme cinéaste ?

    « Je pense être une cinéaste, qui est femme. Il y a des hommes qui font de très beaux films sur les femmes, et il y a des femmes qui parlent des femmes, si elles veulent. Je ne suis pas dans les ghettos, moi… Je suis pour un cinéma actif, inventif. »

     

    Parlons réalisation, maintenant. Quand vous avez commencé au sein de la Nouvelle Vague, au milieu des Truffaut, Chabrol, Rivette ou Godard, vous étiez la seule femme, et pourtant vous avez déclaré : « métier d’homme, ça ne veut rien dire… Un métier d’homme, ce serait un métier qu’une femme ne peut pas exercer, et ces métiers, il y en a vraiment peu… » (Agnès Varda, 1978)

    « Les metteurs en scène, ils ne font rien. On leur demande juste d’être sur le coup, on leur demande de penser au film et d’avoir une vision aigüe. » (Agnès Varda, 1964)

    « Il faudra faire face dans très peu de temps à un phénomène complètement naturel, à savoir quand il y aura autant de femmes cinéastes que d’hommes cinéastes. » (Agnès Varda, 1978)

     

    Alors, en 2019, et pour n’en citer que quelques-unes, nous avons donc les Emmanuelle Bercot, Valérie Donzelli, Maïwenn, Catherine Corsini, Agnès Jaoui, Julie Delpy, Houda Benyamina, Céline Dorski, Noemi Lowski, Claire Burger, Jeanne Herry, et quand on voit toutes ces femmes, ça vous inspire quoi ?

    « Ça me fait vraiment plaisir. Quand j’ai commencé, il y avait déjà des femmes qui travaillaient. Moi, je me suis retrouvée dans la lumière, parce que j’ai fait quelque chose de tellement radical que j’ai été classée dans la Nouvelle Vague. Maintenant, je suis un peu la potiche des femmes cinéastes. On me met souvent devant, un peu trop, d’ailleurs, parce que parmi ces femmes-là, il y en a qui ont vraiment beaucoup de talent. »

     

    Comment on en vient à croiser la route de Jim Morrison ?

    « On avait un ami commun. Lui aussi avait fait ses études de cinéma à UCLA. Et comme Jacques Demy et moi, on représentait les petits nouveaux de la Nouvelle Vague, parce que ça n’était pas encore arrivé à Los Angeles, et comme on a commencé quatre ou cinq ans avant Spielberg, Coppola et toute cette génération de réalisateurs, Jim était content de faire notre connaissance. Quelques années plus tard, il s’est installé à Paris et on se voyait, tranquillement. Il venait dans ma cuisine, on discutait, avec Jacques. Mon regret, c’est de ne jamais avoir fait de photo de lui, ni à Los Angeles, ni à la maison… Mais tous les gens l’embêtaient tellement avec ça. J’ai préféré malgré tout garder cette distance, ce respect. C’était un être exceptionnel. »

     

    [arve url= »https://www.dailymotion.com/video/x1ht6xk » align= »center » title= »Agnès Varda : « Cléo 5 à 7 » : Extrait 2 avec Jean-Luc Godard et Anna Karina » description= »Agnès Varda » maxwidth= »900″ /]

     

     

    On est de retour avec vous, Agnès Varda, et on avait un petit extrait de « Cléo de 5 à 7 » à vous montrer… Dans votre vie, il y a eu des femmes, mais aussi des hommes. Il y a eu vos compagnons, Antoine Bourseiller, le père de Rosalie, et bien-sûr Jacques Demy, votre mari, le père de Mathieu. Il y eut aussi des initiales célèbres, JLG pour Jean-Luc Godard, et JR pour… JR. Deux hommes aux lunettes fumées, même si dans votre premier long-métrage, JLG avait accepté de les enlever.

    « Ça, c’est un sketch à l’intérieur de Cléo… J’avais peur que le sujet soit trop sérieux. Cette femme en danger de mort. Alors j’ai inséré ce petit clip au milieu. Et Jean-Luc et Anna, qui étaient adorables, ont accepté de le faire. Et puis Jean-Luc, je l’ai beaucoup aimé. On était très amis, Jacques Demy, Anna Karina, lui et moi. Puis on s’est perdu de vue, comme ça arrive souvent dans la vie. Avec Jean-Luc, on a failli se retrouver dans « Visages, Villages ». Il n’a pas ouvert la porte, mais je l’aime quand même. »

     

    Si vous le voulez bien, on va arriver chez un jeune premier, Harrison Ford.

    « Harrison Ford… Quand on l’a rencontré, on l’a trouvé tellement sympathique, intelligent. Jacques m’a demandé de faire des essais pour lui, parce qu’il voulait le mettre dans Model Shop avec Anouk Aimée. Et la Columbia a refusé, en disant que ce gars n’avait aucun avenir. Jacques était très déçu mais on est resté ami. Jacques Demy l’avait repéré, il avait confiance en lui et il était convaincu qu’il ferait quelque chose. Harrison a dit que ça l’avait aidé à patienter pendant quatre ou cinq ans, le temps qu’on lui donne sa chance, car il savait qu’un grand metteur en scène trouvait qu’il avait du talent. »

     

    On retourne aux Etats-Unis avec votre documentaire « Murs, Murs » en 1982.

    « Vous savez, c’est ma façon de faire du documentaire. Approcher au plus près le sujet. Là, le sujet, ce sont ces « murals » qui sont peints sur les murs. J’ai toujours été très curieuse des gens et de leurs oeuvres. J’ai fait ce documentaire très attentivement. J’ai passé plusieurs mois non seulement à trouver les murals intéressants, mais aussi à découvrir qui les avait réalisés. Il n’y avait pas d’intérêt pour ça à l’époque. Souvent, ils n’étaient même pas signés. Avec ce film, j’ai rendu aux auteurs leurs droits d’artiste. »

     

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    35 ans plus tard, vous collaborez avec JR, et cette fois, vous faites vous aussi des murals. Et dans « Visages, Villages », c’est vous qui affichez en grand tous ces visages.

    « Avec ce film, c’était l’idée qu’on en a marre de voir des gens qui ont toujours quelque chose à vendre. Alors qu’il faudrait plutôt qu’on mette à l’honneur des gens simples, des gens de la rue. Le facteur dans le film, c’est un exemple de ceux que j’ai envie de mettre en avant. Si j’ai encore envie de filmer, c’est pour capturer des moments, des instants avec des gens simples, qui n’ont pas forcément beaucoup de choses à dire, mais qui dans leur comportement, dans leur rapport à l’autre, sont beaux. »

     

    Agnès Varda s’en est allée et nous a laissés sans Varda… Au revoir et merci…

     

    Propos recueillis par Pierre Michel pour Tchi Tcha

     

     

     

     

     

  • Manoocher Deghati : Le deuil des sacrifiées

     

     

    En 1979, Reza et son frère Manoocher ont photographié la révolution iranienne. Pour Arte Reportage, ils exhument et commentent aujourd’hui 40 photos réalisées dans les premières années de la jeune révolution. Leur pays vivait alors des moments historiques. L’islam radical s’installait au pouvoir et le monde ne serait plus jamais comme avant. C’était il y a 40 ans.

     

    « Prison d’Evin, 1983. Cette image est peut-être belle mais elle est en même temps si triste… Ces jeunes filles étaient prisonnières depuis plusieurs années parfois. Certaines étaient des opposantes au régime, mais pas toutes. Contraintes de porter le tchador, elles étaient obligées de prier et de chanter à la gloire de Khomeiny. Je me demande ce qu’elles sont devenues. On ne le saura jamais. » (Rachel Deghati)

     

    « Je me souviens très bien de ce jour, quand je suis rentré dans cette prison. La prison d’Evin en Iran, une des prisons les plus redoutables au monde… Parmi les milliers de prisonniers qui y étaient enfermés, très peu ont survécu. Il y avait des milliers de jeunes femmes, de jeunes garçons, qui avaient été arrêtés dans la rue, pour avoir dit un mot contre Khomeini ou contre l’Islam. » (Manoocher Deghati)

     

    « Sur cette photo, on voit le visage triste de ces jeunes filles. La composition de l’image est peut-être belle, mais je suis content que ça renvoie aussi un message de tristesse. Parce que la plupart d’entre elles ont été exécutées. Dans la loi islamique, on ne peut pas exécuter des femmes vierges. Il faut donc les violer avant de les exécuter… C’est un des aspects les plus horribles de cette loi. » (Manoocher Deghati)

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Arte Reportage : « Iran, au coeur de la révolution » 

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Arte Reportage : « Le Deuil des Sacrifiées » 

     

     

     

  • OnStage | U2

     

     

    Jimmy Fallon, animateur de l’émission « The Tonight Show », diffusée depuis 1954 sur la chaîne de télévision américaine NBC, passe le chapeau dans le métro new-yorkais pour un obscur groupe reprenant le morceau « I Still Haven’t Found What I’m Looking For » de U2…

    Sauf qu’il s’avère que ce sont bien les membres de U2 qui se sont grimés pour l’occasion, et qui enchaînent sur « Desire » en live improvisé, 42nd St. Subway Station, devant un public ébahi.

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] U2 Official

     

     

     

  • Jumbo, éléphant star et martyr du cirque

     

     

    Alors que sort au cinéma le remake du « Dumbo » de Walt Disney réalisé par Tim Burton, voici l’histoire de Jumbo, éléphant star et martyr du cirque, qui contribua à l’inspirer.

     

    Le seul éléphant d’Afrique arrivé en Europe

    Jumbo naît en 1860 en Abyssinie. Sa mère est tuée devant lui par des chasseurs soudanais. L’éléphanteau décharné est acheté par un marchand d’animaux, qui l’expédie par bateau en Europe. Aucun autre éléphant n’ayant survécu à cette traversée, il est alors le seul éléphant d’Afrique en Europe. D’abord vendu à une ménagerie ambulante allemande, il échoue à la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris. En 1865, le zoo de Londres le rachète, en mauvaise santé.

     

    La star de l’aristocratie britannique

    Différent des éléphants indiens présents alors en Angleterre, il crée un engouement inédit. Il est alors prénommé « Jumbo ». Gavé de friandises, il est très populaire auprès de la haute société londonienne. Pendant 16 ans, sous la houlette de son gardien Matthew Scott, il promène des milliers d’enfants, parmi lesquels, paraît-il, Winston Churchill, Theodore Roosevelt ou les enfants de la reine Victoria.

    Adolescent, il atteint près de 4 m de haut. « Jumbo » désigne alors tout ce qui est de grande dimension. À l’âge de la maturité sexuelle, Jumbo est de plus en plus difficile à contrôler. Il est maltraité pour le rendre plus docile. Il souffre de claustrophobie et est attaqué par les rats. Ses défenses sont tronquées car il se jette contre les murs.

    Son gardien l’assomme avec du scotch et un tonneau de bière par jour. Le surintendant du zoo craint pour la sécurité des visiteurs. Il envisage même de l’abattre.

     

    « Il est incroyablement intelligent, de bonne humeur et docile ; en même temps, il m’a donné ainsi qu’à tous ceux qui ont eu affaire à lui, des troubles d’anxiété » explique alors Abraham Bartlett, surintendant du zoo.

     

    En 1882, le scandale éclate : le zoo vend Jumbo pour une somme dérisoire à un directeur de cirque américain. Se mobilisent alors 100.000 pétitionnaires s’opposant à son départ, le personnel du zoo, les médias britanniques, des écoliers, le Parlement, et même la Reine Victoria. Rien n’y fait…

     

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    Le cauchemar américain

    Terrifié, enchaîné et enfermé dans une caisse, Jumbo hurle à la mort pendant les deux semaines de traversée, sauf quand il est imbibé de bière ou de champagne. Arrivé à New York, il intègre le « Greatest Show on Earth », qui sillonne l’Amérique avec ses 80 wagons. Un wagon spécial lui est d’ailleurs réservé, le « Jumbo’s Palace Car ». Il est l’attraction phare et sa renommée est mondiale. Grâce à lui, Barnum crée le spectacle de cirque le plus lucratif de tous les temps, avec 20 millions de spectateurs.

    En 1883, la santé de Jumbo décline, le cirque est dans le collimateur de la Société américaine pour la prévention de la cruauté envers les animaux (ASPCA). Jumbo meurt le 15 septembre, heurté par un train au Canada. Les circonstances réelles de sa mort sont controversées. Barnum soutient que Jumbo s’est précipité devant le train pour sauver héroïquement un jeune éléphant. Cet « accident » aurait en fait été mis en scène pour éviter les investigations sur ses maltraitances, tout en planifiant une sortie spectaculaire.

    Le squelette de Jumbo circule alors lucrativement durant deux ans avec le cirque, avant d’être donné au Musée d’Histoire Naturelle de New York. Son cœur est vendu à une université en 1889, et son corps reconstitué avec sa peau naturalisée échoue dans les collections de l’université Tufts (Massachusets), dont il devient la mascotte. En 1975, seule sa queue réchappe à un incendie. Ses cendres sont conservées dans un bocal. Son culte y est toujours vivace. En 1985, une statue grandeur nature est érigée au Canada pour commémorer le centenaire de sa mort. On ne compte plus les objets dérivés de Jumbo, les histoires, films, livres ou chansons qui lui sont consacrés.

     

    Article de Camille Renard pour France Culture

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] « Siribeddi : mémoires d’un éléphant », de J. Lermont. Un ouvrage que l’on peut lire en ligne sur le site de la BnF, Gallica.

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] « La vraie histoire de Jumbo », sur le blog Les Yeux  de la Girafe.

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] « Les millions de Barnum : amuseur des peuples ». Une autobiographie adaptée de l’américain par Jehan Soudan publiée en 1899 et en ligne sur Gallica.

     

     

     

  • Paul Verhoeven : Retour sur « Showgirls » et son expérience Hollywoodienne

     

     

    Paul Verhoeven affiche une filmographie impressionnante et il y a embrassé tous les styles, tous les thèmes, mais derrière chacune de ses oeuvres se cache une critique virulente de nos sociétés et de ses contemporains.

     

    Que les sujets qu’il développe soient actuels, historiques, fantastiques ou de science fiction, le réalisateur hollandais parle à chaque fois de la noirceur humaine sur un ton presque détaché, sarcastique, cynique et enjoué. C’est sans doute pour cela qu’il a bien souvent été incompris de la presse ou du public.

    De prime abord, Paul Verhoeven propose toujours une intrigue qui peut tenir des clichés en vigueur dans le cinéma en général, mais il va placer au fur et à mesure que son histoire avance des mines à fragmentation qui auront très vite le dernier mot en faisant éclater de l’intérieur ses œuvres. Film après film, le Batave semble imposer l’image  de misanthrope patenté qui s’amuse de ses congénères, en jouant ainsi à la poupée avec toutes les figures possibles, et qui nous renvoie, à chaque nouveau long-métrage, soit à nos pires travers, soit à notre humanité profonde.

    Paul Verhoeven tourne ses premiers films en Hollande (« Le 4ème Homme », « La Chair et Le Sang », « Turkich Délices »,…) de 1971 à 1985, avant de de finir par céder aux sirènes hollywoodiennes lorsqu’on lui propose le scénario de « Robocop » en 1987.

    Tout est une question de timing et de rencontres dans la vie… A cette époque, il faut dire que les grosses majors américaines savaient prendre des risques. Chacune d’entre elles se devait de dénicher le réalisateur inconnu, mais bourré d’idées et capable de mettre en œuvre la production de films inédits, susceptibles d’attirer un nouveau public dans les salles de cinéma. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le premier film américain de Verhoeven fut un énorme succès mondial…

     

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    Trop occupé à compter leurs dividendes, personne chez les executives des majors ne lit entre les lignes et ne semble comprendre, tant le vrai fond du film que la démarche de leur nouveau poulain. Tant mieux ! En un film seulement aux Etats-Unis, Verhoeven a le champ libre et peut désormais entreprendre ce qu’il veut. Cette liberté totale permet ainsi de mettre en chantier « Total Recall », avec la vedette de l’époque, Arnold Schwarzenegger. Et c’est à nouveau un énorme succès…

    Son troisième film sur le territoire américain est « Basic Instinct ». Nouveau triomphe mondial et accessoirement découverte de la pépite américaine Sharon Stone, rien que ça… Ce néo-polar, avec également Michael Douglas au générique, va non seulement asseoir la réputation de Verhoeven, comme le réalisateur sulfureux du moment, mais va également lancer la mode des films-intrigues à tiroirs, à grand renfort de coups de théâtre et de scènes érotiques très marquées. S’engouffreront ensuite dans la brèche une ribambelle de pâles copies qui tenteront en vain de surfer sur ce succès, parmi lesquels les plus connues : « Sang Chaud Pour Meurtre De Sang Froid », « The Last Seduction » ou encore « Sliver »…

    Ce qui trompe tout le monde avec Verhoeven, c’est le sens inné du réalisateur pour la technique et sa compréhension immédiate de tous les outils dont il dispose pour faire un film (effets spéciaux et gros moyens mis en œuvre). Il semble à l’aise avec tous les formats et tous les budgets. On se souvient en particulier de « Star Ship Troopers » en 1997, qui nous avait estomaqués, avec ses scènes de batailles spatiales bien plus spectaculaires que celles que l’on avait pu voir dans les premiers épisodes de « Star Wars ».

    Car ce que Paul Verhoeven offre avant tout aux spectateurs qui ont payé leur place de cinéma, c’est un vrai spectacle généreux…

     

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    … Mais si Hollywood vous accueille à bras ouverts, surtout quand vous lui rapportez beaucoup d’argent en contrepartie, l’industrie peut aussi vous refermer la porte au nez dès que le vent tourne en votre défaveur. Fort de l’image de réalisateur hyper-sexué acquise grâce à « Basic Instinct », Paul Verhoeven va vouloir récidiver avec un film ayant pour thème, cette fois-ci, le « Show-Bizness » et ses travers. Autant dire qu’il risque fort de mordre la main de ceux qui l’ont nourri…

    Ses détracteurs lui ont souvent collé une image de « bourrin », tel un taureau ou un bélier qui défonce tant les portes fermées que des orifices étroits et mal lubrifiés… « Showgirls » sera le film du début de la fin de sa carrière aux Etats-Unis. Car on ne badine pas avec le séant des Américains…

    Sous couvert d’une fausse comédie musicale niaiseuse où l’on plébiscite quelques bonnes vieilles valeurs « Yankee », comme le goût de l’effort et du travail, la réussite sociale par soi-même et sans l’aide des autres, le talent récompensé… Verhoeven, aux commandes de son B52 S, bombarde sans distinction le système capitaliste américain, en prenant bien soin de détruire toute la pyramide hiérarchique, de sa base à son sommet. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne va épargner personne…

    Il s’amuse comme un petit fou à dépeindre des personnages, hommes ou femmes, tout simplement comme des prostituées de la pire espèce, dans le sens le plus pourri et le plus perverti du terme. Pas un seul protagoniste ne réchappe à la qualification d’ordure et de salope.

     

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    Le réalisateur à la chevelure poivre et sel confine tout ce petit monde du spectacle entre les murs de Las Vegas, comme lieu central de l’intrigue et ville de tous les péchés. Une sorte de Babylone, de Sodome et Gomorrhe américaine à la sauce white trash, où il vaut mieux venir vacciné contre la gale. « Showgirls » tourne au jeu de massacre, dans lequel vont s’entredéchirer vils chacals et atroces scolopendres. Le film est une ode au mauvais goût, à la superficialité et à la fin d’un monde (ou du monde, selon…). Oui, Paul Verhoeven parle bien des Etats-Unis…

    « Showgirls » fait finalement un four monumental, ce qui vaut au réalisateur comme à son actrice principale, que l’on ne reverra plus ailleurs, un déchaînement de critiques acerbes d’une presse vent debout contre le film. Plus qu’un échec, cette œuvre caustique devient une sorte d’objet épouvantail que l’on brandit pour illustrer ce que serait un mauvais film. Mais il est clair que monsieur Verhoeven avait surtout vu juste en dépeignant ainsi les pires travers de l’être humain…

     

    « Les critiques n’étaient pas seulement négatives. C’était une flambée d’agressivité et de haine. On en parlait comme du plus mauvais film jamais montré. » (Paul Verhoeven à propos de « Showgirls » en 1995)

     

    Certains défendent tout de même le film, comme Quentin Tarantino ou encore Jacques Rivette, qui déclare à l’époque de sa sortie : « Showgirls est l’un des plus grands films américains de ces dernières années. Comme tout Verhoeven, c’est très déplaisant : il s’agit de survivre dans un monde peuplé d’ordures, voilà sa philosophie. »

     

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    Deux ans plus tard, on va pourtant confier les rênes de « Starship Troopers » à Verhoeven. Un autre de ses chefs d’œuvre, qui comme « Showgirls », ne sera qu’un semi-succès et suscitera une nouvelle fois l’incompréhension de la presse et du public. Cette histoire de guerre spatiale entre la planète Terre et une race extra-terrestre insectoïde va cependant encore servir les desseins du malicieux Paul, consistant en une charge anti-militariste virulente, raillant les américains et leur prompt réflexe à faire la guerre dès qu’ils en ont la moindre occasion. Le film, aussi brillant que spectaculaire, ne sera réhabilité que bien des années plus tard.

    Dernière chance avant la sortie de piste avec « Hollow Man »… Sur le thème de l’homme invisible, le réalisateur de « Soldier Of Orange » pervertit une fois de plus un des grands thèmes du cinéma fantastique américain, avec ce héros qui devenu invisible va se servir de ce pouvoir à des fins purement égoïstes puis criminelles. Acerbe et jouissif… Mais la roue a bel et bien tourné… Le film ne marche pas vraiment et Paul Verhoeven est remercié. Il sait que cette fois-ci, il en a fini avec Hollywood. Il se sera quand même bien amusé.

    Il décide donc de rentrer au bercail, où avec des capitaux européens, il va pouvoir continuer à explorer les tréfonds de l’âme humaine et nous offrir deux nouveaux chefs d’œuvre que sont « The Black Book » en 2006 et « Elle » dix ans plus tard. En attendant « Benedetta » en 2020, l’histoire d’une bonne sœur sainte et lesbienne…

    Oui définitivement, Paul ne boit pas de la Tourtel…

     

     

     

  • Stan Getz & Chet Baker : The Stockholm Concerts

     

     

    Lorsque deux monstres sacrés se retrouvent sur scène, tout peut arriver, le meilleur comme le pire… Et là, en l’occurence, avec Chet Baker et Stan Getz, filmés et enregistrés à l’occasion d’un concert à Stockholm le 18 février 1983, nous assistons à un moment de grâce, suspendu dans le temps. Les deux maîtres incontestés du Cool Jazz n’avait pas joué ensemble depuis plus de trente ans, et pourtant la magie opéra, juste avant que leurs routes ne se séparent, pour toujours…

     

    Selon le chroniqueur de jazz Mike Hennessey et le biographe de Stan Getz, Donald Maggin, les circonstances entourant la réalisation de ces enregistrements de 1983 étaient pesantes à l’extrême. Pour des raisons diverses et variées, Stan Getz ne souhaitait pas jouer en concert avec Chet Baker, et l’a finalement congédié avant même que la moitié des 35 dates prévues initialement aient été honorées. Mais avant le départ de Baker, ils ont cependant joué ensemble sur scène à l’occasion de deux concerts organisés à Stockholm, qui fort heureusement, ont été enregistrés, et laissés à la postérité…

    En effet, même dans ce contexte tendu, Stan Getz et Chet Baker n’ont pas livré une prestation classique, loin s’en faut, car l’album qui a immortalisé ce moment démontre encore l’étendue du génie de Chet Baker, qui malgré des années d’addiction aux drogues et la dégradation physique qui en a résulté, n’a rien perdu de sa sensibilité, de sa musicalité et de son talent. Stan Getz est égal à lui-même, lyrique, désinvolte, affichant une certaine morgue, quand Chet Baker démontre qu’il reste un des jazzmen les plus créatifs et les plus spontanés. Et dans sa voix, l’émotion est restée intacte… Si vous êtes un inconditionnel de Stan Getz, vous ne serez pas déçu. Il est excellent. Mais Chet Baker est superbe…

    Ainsi, le Stan Getz Quartet (composé de Stan Getz au sax tenor, Jim McNeely au piano, George Mraz à la basse et Victor Lewis à la batterie) devait ouvrir le concert par un set incluant certains des standards de Getz, comme « O Grande Amor » ou encore « We’ll Be Together Again ». Chet Baker devait ensuite les rejoindre sur scène pour deux ou trois titres vocaux, normalement « Just Friends » et « My Funny Valentine ». Et pour finir, ils étaient supposés jammer sur trois ou quatre morceaux, tels que « Stella by Starlight » ou « Airegin ».

    Mais selon le promoteur des concerts, Wim Wigt, dès le début de la tournée, Stan Getz ne parvint pas à cacher son dédain pour Chet Baker, pour sa façon de chanter, pour ce qu’il était devenu. « Baker n’avait fait que gâcher son talent, et il n’était pas fiable » déclara-t-il à Mike Hennessey. « Getz était en fait jaloux du succès dont Chet jouissait depuis toujours ». Et la relation était encore plus compliquée par « ce qui pourrait se définir par une sorte de conflit d’addictions… Getz buvait beaucoup à l’époque, et Chet était accro à l’héroïne. Ce qui n’empêchait pas Stan Getz de ressentir un mépris profond pour la condition de toxicomane de Chet ». Stan Getz tenta de monter tout le groupe contre Chet Baker, ce qui ne fut pas couronné de succès. Dans un dernier sursaut d’orgueil, il posa un ultimatum à Wim Wigt : « Ce sera lui ou moi ». Le promoteur choisit donc la voix de la raison, en donnant congé à Chet Baker, qui retourna à ses paradis artificiels…

    Chet le maudit finit ses jours en se jetant par la fenêtre d’un hôtel miteux d’Amsterdam… Triste fin pour un ange…

     

     

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    Stockholm Concerts 003

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Stan Getz Official

     

     

     

  • Gentille, un film à redécouvrir à l’heure du goûter

     

     

    Découvrir ou redécouvrir aujourd’hui ce petit film charmant sorti en 2005, à l’heure où un cinéma français corseté, à de rares exceptions près, ne propose plus dans ce registre de la comédie amoureuse décalée que des stéréotypes voulant coller coûte que coûte à une actualité avec pertinence et acuité, « Gentille » est un baume pour la peau à la pêche, une lotion précieuse, une huile essentielle.

     

    Sophie Fillières, sœur de l’actrice Hélène Fillières, a un univers particulier et totalement libre. Une façon bien à elle d’appréhender les situations de tous les jours et les rapports humains. Que ce soit « Aïe », « Un Chat, Un Chat » ou encore « Arrête ou Je Continue », l’ex-épouse du scénariste et réalisateur Pascal Bonitzer propose toujours des histoires axées sur le couple hétérosexuel contemporain, urbain, cultivé, bourgeois, complètement perdu et au bord de la rupture. Attendez, ne partez pas ! Il ne s’agit pas là d’une mauvaise blague mais bel et bien de films qui tendent à dirent justement que c’est nous qui sommes une blague.

    « Gentille » est sans doute son film le plus réussi à ce titre et le plus précis sur ce que racontent nos vies et nos destins. Emmanuelle Devos, Lambert Wilson, Bruno Todeschini, Michael Lonsdale et Bulle Ogier composent des personnages qui semblent tous sortis trop tôt d’une thérapie de groupe qui aurait dégénéré. Une tournure inédite, joyeuse et rassurante.

    L’histoire tient en deux lignes. Un couple et une demande en mariage variablement retardée entre hésitations ou éléments annexes. Les institutions, l’adultère, les convenances, le caca, l’embarras, tout ici est brassé, traité en une ronde de petites saynètes hilarantes. Des situations absurdes, des quiproquos qui peuvent déboucher sur des résolutions, des personnages qui se cherchent avec chacun son propre langage, l’amour comme une proposition, le monde comme un vaste champ d’expérimentation. Rien ne peut être hasard et tout s’explique.

    « Gentille » est un film dont on se délecte et qui se savoure comme un petit macaron de chez Hermé, au parfum indéfinissable mais exquis. On navigue entre Lewis Caroll, André Breton et Wes Anderson. C’est grave et léger, mais la gravité finalement n’a sur ces personnages du lest suffisant que jusqu’à la fin du film. Parce qu’à la fin, tout le monde s’envole…

     

     

     

     

     

  • Mick Jagger malade, les Stones restent sans voix…

     

     

    « Mick a été averti par les médecins qu’il ne pourra pas poursuivre la tournée, car il a besoin d’un traitement médical », a indiqué le groupe, qui devait se produire aux États-Unis et au Canada, d’avril à juin 2019.

     

    Les Rolling Stones se voient donc contraints d’annuler leur tournée américaine suite à des ennuis de santé de Mick Jagger. « Mick a été averti par les médecins qu’il ne pourra pas poursuivre la tournée, car il a besoin d’un traitement médical. […] Les médecins ont dit à Mike qu’il devait se remettre complètement avant d’espérer pouvoir revenir sur scène le plus tôt possible », a indiqué le groupe dans un communiqué samedi 30 mars.

    De nouvelles dates seront « annoncées très vites ». Le chanteur, âgé de 75 ans, se dit lui-même « dévasté de devoir reporter la tournée ». « Je vais travailler très fort pour revenir sur scène le plus rapidement possible », a-t-il promis sur Twitter.

     

     

    Cette tournée, baptisée « No Filter Us », devait conduire le célèbre groupe de rock dans quinze villes des États-Unis et du Canada, d’avril à juin. « Les billets restent valables pour les dates reprogrammées, qui seront annoncées très vite », promettent les Rolling Stones dans leur communiqué. Un message qui incite à espérer un rétablissement rapide de la star britannique.