Catégorie : Musique

  • DJ Network, premier Centre de Formation de DJ en France

     

    DJ Network est le premier centre de formation de DJ en France, présent dans quatre villes : Paris, Lyon, Cannes et Montpellier. L’école délivre un « Titre certifié de niveau 3 » reconnu par l’Etat. Son fondateur, Jean-Pierre Goffi, l’a ouvert en 1994. Si autrefois le DJ pouvait se former « sur le tas », avec juste une bonne oreille et un mentor, aujourd’hui cela ne suffit plus. L’avancée des nouvelles technologies liée à la multitude de nouveaux sons demande davantage de connaissances, en plus des secteurs de la production, de la diffusion, de la communication et des règles de droit qui y sont liées. Terminées les soirées payées en billets cash au jour le jour, les Mix et les Demos enregistrés dans la chambre ; la concurrence est rude et le métier de plus en plus technique et pointu. Le DJ ne se produit plus dans les vieux dépôts abandonnés mais dans des clubs, des centres de vacances renommés, des festivals, pour des soirées d’entreprises. La musique électronique a gagné ses galons. Elle n’est plus Underground mais fait désormais partie intégrante du paysage sonore dans les médias. Ce qui était une passion est devenu une profession, celle de « DJ Producteur de Musiques Actuelles ».

     

    INTERVIEW

     

    IC : Bonjour, quel est le profil des stagiaires de votre Centre de Formation ?

    Fl : Il est possible de s’inscrire dès l’âge de 17 ans et 2 mois car il est nécessaire d’atteindre la majorité pour faire le stage obligatoire qui clôt la formation de dix mois et se déroule dans le milieu de la nuit. La plupart du temps, les parents de mineurs suivent et signent sans difficulté le contrat de formation car ils savent que le centre est sérieux et délivre un Titre reconnu par l’Etat. Le Centre dispose d’une salle de cours multimédias pour les enseignements théoriques, d’une régie DJ individuelle pour chaque étudiant et d’espaces ouverts en libre accès pour les Travaux Pratiques.

    IC : Quelles formations propose l’école ?

    Fl :  

    ✓ des stages de vacances
    ✓ des ateliers en soirée
    ✓ des cours particuliers
    ✓ des formations courtes (Mixage – DJ – Production MAO – Communication – Program Programmation musicale) pour 960 à 1 840 euros
    ✓ des formations longues (DJ Producteur sur 10 mois ou DJ MAO sur 8 mois) pour 7 000 euros

    IC : Quel est ce titre que délivre le centre ?

    Fl : Il s’agit du Titre certifié de niveau 3. Notre centre délivre une formation professionnelle reconnue. C’est ce qui explique en partie son succès et sa notoriété. Pour répondre à votre question précédente, il y a deux types de stagiaires :

    ✓ Les jeunes qui veulent apprendre ce métier et toutes les facette de celui ci pour faire du club et ou de l’événementiel )
    ✓ Des DJ déjà pro mais qui souhaitent suivre un stage afin de redonner un coup de fouet à leur pratique, se former aux nouvelles technologies.

    Parmi eux, certains seront « DJ généralistes », passeront tous types de musiques en boîte de nuit, pour animer des soirées, en centres de vacances ou dans des soirées d’entreprises. Les autres souhaiteront passer à la création et la production de leurs propres morceaux. On peut aussi faire les deux. L’offre de Djing est très ouverte en ce moment en France.

    IC : Justement, quels sont les débouchés ?

    Fl : Ils sont nombreux : depuis trois ou quatre ans, l’offre d’embauche a explosé. 89 % des sortants entrent dans la vie professionnelle dans les six mois. On recherche de très nombreux DJ pour toutes sortes d’événements qui permettent même à celui qui le souhaite de ne travailler que le jour, pour des raisons familiales par exemple : du mach de foot (même l’Equipe de France a son propre DJ) aux festivals, en passant par une manifestation sportive, un gala, une soirée privée (anniversaire, mariage), une ouverture de magasin, un bar éphémère, une soirée d’entreprise (le lancement d’une voiture par exemple), un vernissage, une fête sur la plage. Le DJ est partout présent maintenant. Le DJ n’est plus seulement en club. c’est un métier qui a évolué et s’est diversifié.

    IC : Quelles sont les qualités d’un bon DJ ?

    Fl : C’est un métier qui demande de la rigueur et du travail, une bonne culture musicale pour la programmation, des qualités de créatif et des connaissances en matière de communication pour se vendre, la maîtrise de la MAO et des techniques du Mix. Mais en plus de tout cela, il faut aujourd’hui des connaissances solides en matière de droit, droits d’auteur et droit du travail. Le DJ est un chef d’entreprise.

    Il faut avoir la tête sur les épaules et mettre de l’argent de côté car il n’y a pas de caisse de retraite pour les DJ. Un DJ peut gagner de 100 à 5 000 euros pour un Set (une prestation) ou 40 0000 pour une star, tout dépend du nombre de personnes que vous drainez. Certains commencent en auto-entrepreneurs mais si les revenus dépassent 32.900 euros par an, alors ce statut ne suffit plus. Certains montent leur agence de booking, ou passent par une société de portage dont ils seront salariés, auront ainsi des fiches de paye et un CDI. Les DJ ont deux emplois : l’un, alimentaire et l’autre de DJ. Il appartient à chaque DJ de bien négocier son contrat afin qu’y soient inclus tous les frais : de déplacement, de bouche, l’hôtel si besoin etc…

    IC : Quel est le rêve de tout DJ ?

     

    « Le rêve du DJ, c’est de faire LE morceau qui va cartonner pour faire danser les gens, comme le dernier gros carton « Animals » de Martin Garrix en 2013. »

     

     

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    A 17 ans, il est probable qu’il a créé ce morceau dans sa chambre avant de le mettre sur une plate-forme comme YouTube. Il publiait des sons sur SoundCloud pour uploader ses créations. Quelqu’un d’une maison de disques a remarqué ce son et l’a embelli.

    IC : Martin Garrix est Hollandais. Il a été classé en 2015, seulement deux ans après la sortie de son tube « Animals » en 2013, 3ème meilleur DJ du monde par DJ Mag. Il a une base de musicien : il joue de la guitare depuis l’âge de six ans. Il dit avoir souhaité faire ce métier en voyant Tiësto mixer lors des Jeux Olympiques. Il s’achète alors un logiciel pour composer ses propres morceaux.

    IC : Peut-on parler de « chasseurs de talents » ?

    Fl : Le DJ créateur est important, mais le découvreur l’est tout autant, de même que l’étape du mastering audio. Un tube, c’est plusieurs étapes.

    ✓ Un DJ doit avoir des connaissances, l’oreille musicale et de la technicité pour mixer.
    ✓ Une maison de disque apporte au morceau tout le travail effectué par l’ingénieur du son car un son non masterisé va être plat. Même si l’idée du son trouvé est bonne, sans mastering, il ne percera pas.
    ✓ Il faut ensuite une bonne communication et une diffusion maximum sur les radios et sur internet.

    IC : On entend souvent parler de « nouveau son » . On parle du « son des Daft Punk ». Qu’est-ce que cela signifie ?

    Fl : Le métier de DJ ne dure pas que le temps d’un Set, 2 à 5 heures, le soir en boîte ou ailleurs. Ce sont aussi des heures à écouter de la musique sur internet, à chercher des nouveaux morceaux, des idées. Puis d’autres heures passées sur un logiciel à mixer des sons pour essayer de créer un morceau (c’est la production) . On utilise des synthétiseurs virtuels ou non qui peuvent être a modulation afin de créer un son en partant d’une onde.

    Le Dubstep est un exemple de « son » différent (distorsion). Backermat a lancé la mode de la Deep House avec un son saxophone et ça a marché. Aujourd’hui, le dernier « son » à la mode est la « Tropical House » avec un son flûte de Pan (Kygo : « Stole The Show »). Chaque nouveau courant s’éteint au fur et à mesure.

     

     

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    Kygo est un pianiste norvégien de 24 ans. Il s’est lancé dans la production de musique électronique à l’écoute de « Seek Bromance » d’Avicii qui le contactera pour composer des reprises officielles de ses morceaux et faire la première partie de son concert à Oslo en 2014. Il s’est fait connaître grâce au upload sur Soundcloud et YouTube : 80 millions de vues sur internet.

    Un son est nettoyé, travaillé pour qu’il ait du corps. A l’oreille, le son semble très simple et basique. Mais pour un professionnel, il est « plein » d’une centaine d’autres sons ajoutés en arrière-plan afin de le rendre plus riche et moins plat. On va par exemple augmenter les volumes, nettoyer les fréquences…

    IC : Est-ce donc la Technique qui différencie le Mix de 1990 et celui de 2015 ?

    Fl : Avant les années 1970, ce sont des orchestres ou des musiciens qui animent les soirées dansantes en boîte de nuit, dans les bals ou les clubs. Petit à petit, les DJ remplacent les orchestres et les musiciens car moins chers et jugés moins capricieux. Ils réussissent à faire danser le public de manière plus intense par la création d’une ambiance. Les tout premiers DJ sont apparus dans le milieu du hip hop. Les danseurs avaient besoin d’un DJ pour assurer la boucle musicale en fond.

    IC : DJ Kool Herc, un Jamaïcain émigré aux Etats-Unis, est un pionnier. Il fut le premier à introduire des coupures de rythme (breakbeat) et à mixer deux disques réglés sur le même tempo. Il remarque que le public réagit davantage aux passages où les instruments rythmiques jouent seuls. Cela lui donne l’idée du sample : il passe en boucle un même extrait de chanson sur lequel ne sont présentes que la basse et les percussions.

    Fl : Avant le mix était plus simple : il suffisait de passer d’un disque à un autre. Les gens ne possédaient pas beaucoup de disques. C’était le rôle du DJ que de se tenir au courant des nouveautés pour les diffuser et les faire découvrir au public.

    IC : C’est ainsi que Laurent Garnier a ramené l’électro de Manchester par exemple quand il était DJ Résident à l’Hacienda.

    Fl : Avant on allait en boîte pour écouter le son d’un DJ. Aujourd’hui on va y danser sur les tubes qu’on entend à la radio.

     

    « Aujourd’hui tout le monde télécharge de la musique du monde entier. Un bon DJ ne se reconnaît donc plus uniquement à l’originalité de sa programmation musicale. Le métier est aussi bien plus technique. »

     

    Avant, on avait deux platines et une table de mixage. On s’entraînait des heures pour trouver le tempo de création et mettre la musique A à la même vitesse que la musique B. Aujourd’hui on a des logiciels. De même, la musique électronique n’est plus un courant mais toute une famille musicale. Avant, on gravait des démos sur des vinyles. Aujourd’hui, tout est numérique : les DJ utilisent des plates-formes de téléchargement légales comme Soundcloud, YouTube, Amazone. Curieusement, on n’a jamais autant vendu de vinyles dans le monde depuis sa création qu’en 2014 !

    IC : Que reste t-il des pionniers des années 1990 ?

    Fl : Les vieux briscards sont toujours des mentors pour les jeunes un peu plus pointus qui se sont intéressés au mix et ont fait l’effort de connaître l’histoire du Djing à travers, par exemple, le livre de Laurent Garnier « Electrochocs » (qui a été réédité avec une suite prolongeant l’histoire jusqu’en 2015). On observe un grand retour des soirées type années 1990, mais dans un cadre légal, cette fois. Des tas de boîtes d’événementiel cherchent des lieux atypiques où recréer cette ambiance underground réservée à des initiés. C’est cet aspect « secret », réservé à quelques-uns, qui marche très bien. On a l’impression de faire partie d’une communauté restreinte et privilégiée. Le public visé a entre 20 et 30 ans. Cette nouvelle tendance rompt avec la jet set des clubs privés dans lesquels une tenue de soirée est exigée. Là, peu importe la tenue, l’âge, la classe sociale. On en revient à ce mélange de population des débuts qui faisait la réputation des fêtes.

    On observe également une nouvelle tendance dans les clubs privés. Ces dernières années, ils servaient de location de salle. Ces derniers temps, certains retrouvent l’envie de se doter d’une direction artistique avec des têtes d’affiche connues, comme ce fut le cas dans les années 1990 avec David Guetta au Palace par exemple. C’est le cas au Red Light. Certains clubs comme le Badaboum abandonnent les codes vestimentaires obligatoires et la parité homme/femme. Tout est une question de mode, de cycle. Ca va et ça vient. Ca change tous les dix ans.

    IC : Qui sont les DJ d’aujourd’hui ?

    Fl : Il y a deux mondes :

    ✓ Celui des grandes stars comme David Guetta ou les Daft Punk
    ✓ Celui plus underground de DJ très connus dans le milieu du Djing, mais peu médiatisés et pourtant tout aussi bons. Certains font le tour du monde et sont réclamés dans les plus grands clubs.

    Un nouveau courant, le « Boiler Room » est parti de Londres en 2010. Il s’agit d’organiser des sets à audience réduite, de les filmer afin de les diffuser ensuite sur le net via Ustream. Le DJ est au centre de la piste de danse et le public peut le voir, lui parler. Prenons l’exemple du DJ « Kink » : il est peu connu du grand public mais c’est un monstre dans le domaine du set de musique électronique technique : les fans peuvent observer comment il fait pour passer d’un morceau à un autre, ils peuvent voir sa sélection musicale et sa technique de mix. Il utilise des machines qu’on n’a pas l’habitude de voir. Il utilise des synthés en « Live ». Il a une platine vinyle pour la base rythmique, la table de mixage où toutes les sources audio arrivent (un mélangeur), puis des surfaces de contrôles pour gérer le logiciel de création musicale (séquenceur) et des synthétiseurs. Il fait tout en « Live », il recréé en live.

     

    Vidéo d’un set de Kink en mode « Boiler Room » :

     

    IC : Ce sont les fameux DJ Sets Live ?

    Fl : En effet. Soit le DJ vient au club avec sa clef USB sur laquelle il a préparé son set. Soit il joue en direct et fait de la création en live. La musique est créée face au public. C’est ce que fait Paul Kalkbrenner. Ces sets en Live se font souvent devant un public d’érudits peu nombreux d’environ 200 personnes dans des clubs comme le Panic Room. Il y a très peu de promo ; il faut se renseigner sur internet, s’abonner aux pages facebook. Ce sont souvent les fans eux-mêmes qui font la promo de ces soirées Live par le bouche-à-oreilles. Ce côté intimiste, réservé à une poignée d’initiés fonctionne très bien. Ca donne de l’attrait à la chose, un peu comme les raves autrefois.

    IC : Comment expliquez-vous que cette musique ait fédéré autant de monde ?

    Fl : Parce qu’elle est efficace et simple. Il n’y a pas de paroles, on peut danser. On trouve trois types de public :

    Les early adopters : ce sont des fans de musique, d’un courant ou d’un artiste. Ils vont écouter les nouveautés , s’impliquer et participer à leur diffusion. Ce sont des passionnés prêts à suivre leur artiste préféré partout.
    Les middle adopters : ce sont ceux qui vont en club, aiment la musique mais ne sont pas fans au point de suivre l’artiste. Ils vont écouter la musique en club, en festival, programmée en playlist ou en poadcast.
    Les late adopters : ce sont ceux qui écoutent la musique à la radio, 2 mois après sa sortie.

    La Tech-House a une rythmique très développée qui passe mal à la radio. Pour la radio et pour plaire au grand public il faut des sons moins techniques, plus mélodieux… Cela a pour conséquence le développement de pseudos. Certains DJ ont ainsi deux à trois pseudos derrière lesquels se cache en fait la même personne. Un DJ utilisera un pseudo pour le côté commercial, un second pour la production underground sur le net et un troisième encore plus confidentiel pour des mix très techniques réservés à un public averti sur des « webzine », des sites pour initiés early adopters. Ce système de pseudos permet à l’artiste qui commence à avoir du succès de pouvoir faire de la musique commerciale (qui se vend bien) avec des notes majeures formatées, avec toujours le même schéma, tout en continuant à produire de la musique électro plus difficile d’accès musicalement parlant avec des sons à tendance underground masterisés, gras et mélancoliques qui ne pourraient pas passer en radio et toucher ainsi un autre public.

    Un exemple : « Pryda ». Il a quatre pseudos :

    Eric Prydz pour le grand public (DJ suédois de 39 ans, 30ème au classement DJ Mag)
    ✓ « Pryda » pour ne pas se laisser enfermer par ses fans.
    ✓ Cirez D
    ✓ Sheridan

    Il est même capable de remixer un morceau d’un autre pseudo pour se faire de la pub. C’est l’un des rares artistes DJ à avoir eu l’autorisation de reprendre un morceau des Pink Floyd « Another Brick in the Wall » pour le remixer.

     

    Vidéo Eric Prydz / Pink Floyd

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    IC : Après le Royaume-Uni puis la France et Berlin, où se trouve l’avenir de la Techno en Europe ?

    Fl : Dans le Nord ça bouge très bien, ils sont proches de l’Angleterre et de la Belgique où la musique est moins sectorisée qu’en France. On y trouve d’énormes fêtes. Beaucoup de Français montent là-bas faire des soirées. Les soirées belges et hollandaises sont très réputées.

     

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Reportage Arte : « Techno Story »

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] DJ Network

     

     

     

  • Compagnie XY : Cirque d’aujourd’hui

     

    La Compagnie XY existe depuis dix ans. Formée en 2005 à l’initiative d’Abdel Senhadji et de Mahmoud Louertani, deux enseignants acrobates voltigeurs intervenant dans le cadre de la formation artistique en portés acrobatiques à l’Ecole de Cirque de Lomme dans le Nord.  Ils décidèrent de monter un spectacle avec leurs élèves, avec pour idée de départ la transmission du flambeau.

    Le spectacle « Il n’est pas encore minuit… » est le troisième de la Compagnie XY, après « Laissez porter » en 2005 (six acrobates) et « Le grand C » (17 acrobates) en 2009, joués dans le monde entier avec pas moins de 500 représentations. La troupe est maintenant un collectif de 22 acrobates et voltigeurs qui offrent une prestation très originale entre danse (présentation dans le cadre de la Biennale de la Danse à Lyon) et cirque, avec des tableaux toujours plus hauts, toujours plus risqués. Beaucoup d’adrénaline dans ce spectacle, mais aussi beaucoup de bonne humeur et de sourires. Les portés à 22 montent, montent à la fois en hauteur, en concentration et en tension, avec fluidité et légèreté, ce qui est le propre de cet art : faire croire au public que c’est facile. La troupe présente de véritables tours humaines très impressionnantes, d’où les femmes tombent comme des plumes tandis que les hommes s’éjectent dans les hauteurs d’un coup de bascule quand ils ne servent pas d’appui à des équilibres improbables.

    La prestation est courte, un tout petit peu plus d’une heure, mais intense. Elle permet de redécouvrir avec bonheur le « Lindy hop », cette danse de rue née dans les années 1920 à Harlem auprès de la communauté noire-américaine, en parallèle avec le jazz et plus particulièrement le swing. Le collectif a travaillé inlassablement près de dix heures par jour, dans une salle du théâtre d’Elbeuf en Haute Normandie, mise à leur disposition et où ils ont élu résidence avant la première mondiale du spectacle en mai 2014. Au programme : échauffement, musculation, répétition des figures avec chacun sa spécialité sur la tête, sur un bras, sur les épaules, à raison de cinq heures d’entraînement physique par jour afin d’ajuster les portés collectifs.

    David Badi Hernandez : « Il y a toujours des parades. Ce ne sont pas des figures à nu, sans personne autour. Si on tombe, il y a des porteurs en permanence tout autour qui peuvent intervenir donc, on peut se tordre le bras mais on ne va pas arriver à sec au sol. »

    Prendre des risques ensemble pour expérimenter le champ des possibilités de l’acrobatie, en enveloppant le tout dans une proposition artistique poétique, voilà le pari de la troupe. Pari réussi.

     

    Du 18 novembre au 27 décembre 2015 à La Villette à Paris et du 13 au 15 février 2016 à La Criée à Marseille.
    Durée du spectacle : 1h10
    Spectacle à partir de 6 ans

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Compagnie XY Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Compagnie XY @ Facebook

     

     

     

  • Faustin Linyekula & Studios Kabako | The Kin-Philly Connection Jam Session + Dance

     

    Après avoir accueilli son solo « Le Cargo » au mois de juillet, « Les Soirée Nomades » de la Fondation Cartier nous ont offert en octobre deux cartes blanches à Faustin Linyekula et aux Studios Kabako (lieu initié par Faustin Linyekula qui œuvre pour le développement de projets culturels et sociaux à Kisangani au Congo).

    Faustin Linyekula orchestre des rencontres artistiques et des alchimies musicales sur mesure pour une Soirée Nomade entre-deux continents. Il s’entoure des musiciens King Britt (Philadelphie) et Pytshens Kambilo (Congo), et des danseurs Raphael Xavier, Jerry Valme (Philadelphie) et Dinozord (Congo), pour une jam session musique et danse. Un chassé-croisé entre Kinshasa et Philadelphie mêlant hip-hop, rap, ndombolo et musiques électroniques.

    A découvrir…

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Fondation Cartier

     

     

  • Michel Berger inédit | Un dimanche au bord de l’eau, 35 ans après…

     

    23 ans après la disparition de Michel Berger, une chanson inédite, « Un dimanche au bord de l’eau », vient d’être rendue publique par France Gall. Elle apparaît dans son nouvel Album « Résiste » qui est sorti le 23 octobre. Ce titre lance aussi la comédie musicale éponyme qui a démarré le 4 novembre 2015 au Palais des Sports, en hommage au chanteur disparu en 1992, et qui reprend tous ses tubes. Un joli cadeau pour les fans, mais aussi un joli coup marketing. Cette balade aux accents nostalgiques qui parle du temps qui passe et de cheveux gris sur le thème : « si on changeait la vie », a été enregistrée dans les années 1980. Produite dans les studios de Los Angeles avec des musiciens américains, la chanson devait figurer sur l’un des albums de Michel Berger, mais le manque de place sur le vinyle avait obligé l’artiste à la mettre de côté. A 67 ans, France Gall, est retournée pour l’occasion travailler en studio pour mixer le titre et faire les choeurs. Elle n’avait plus enregistré sa voix depuis 20 ans.

     

     

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  • Tournée des Innocents : Le « Come-Back Intime »

     

    Les Innocents sont incontournables cette année car ils sont en tournée dans toute la France, à deux pas de chez vous, dans des salles et pour des tarifs accessibles. Aucune excuse de ne pas se faire plaisir, car il s’agit bien de l’un de ces concerts à ne pas rater.

     

    Ils étaient le jeudi 8 octobre à Ris-Orangis dans le 91 en région parisienne, à la salle Robert Desnos. En entrant dans la salle, le décor est intimiste, comme dans un salon, comme à la maison. Un canapé de cuir noir trône sur la scène ainsi que plusieurs guitares et trois parapluies géants couleur métal aux ampoules gigantesques ambiance studio. En fond, des bandes qui serviront d’écran à la projection d’un road trip en noir et blanc et une autre plus large juste derrière eux pour quelques variations d’éclairages bruns, jaunes, ocres avec quelques touches de rouge foncé.

    A leur montée sur scène, on se dit qu’ils nous ont vraiment manqué et qu’on est très heureux de les revoir enfin. Deux hommes, deux guitares et des nouvelles chansons : on retrouve la qualité mélodique des anciens albums et l’harmonie des voix. « C’est beaucoup plus dur de jouer les nouvelles chansons car elles sont moins connues et les gens sont plus concentrés » explique JP Nataf. Première partie de concert. Les mélodies prennent davantage de rythme, le public se lève et danse. Le contact est renoué. La salle et la scène se parlent et se répondent. Les fans retrouvent leur zone de confort avec les anciens tubes qui se mélangent aux nouveaux morceaux et chantent pour fêter les retrouvailles. « On se définit comme un bon groupe de variétés. Ce que nous voulons, c’est faire des chansons qui passent à la radio et qui marquent les gens. ». Pari gagné.

    A la sortie du concert, JP Nataf et JC Urbain viennent chaleureusement à la rencontre de ces gens pour quelques autographes et selfies. Instant City en a profité pour leur poser deux questions :

    ICity : Quel est le disque que vous écoutez en boucle en ce moment ?

    JPN   : Un  album de « This is the Kit ». Un groupe de folk-rock britannique.

    ICity : Un endroit que vous aimez et que vous aimeriez sauvegarder ?

    JPN   : Les falaises de Saint-Aubin sur mer près de Dieppe

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Les Innocents Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Les Innocents Facebook

     

     

     

  • Lou Doillon présente « Lay Low » au studio Kerwax

     

     

    Lou Doillon… Elle est chanteuse, actrice, mannequin… Difficile d’écrire sur une artiste qui a tout. La voix, la beauté, le talent et la vie qui va avec.

     

    Bon, vous vous en êtes peut-être rendu compte, mais on est assez fan de Lou Doillon à Instant City… Nous lui avions déjà exprimé tout le bien que nous pensons d’elle en juin dernier, à l’occasion d’une « parenthèse enchantée » que nous avions souhaité partager avec vous. Actrice précoce et mannequin international, la fille de Jacques Doillon et Jane Birkin nous avait caché jusqu’à la sortie de « Places » en 2012 une autre facette d’elle-même : la chanteuse. Voix troublante, mélodie magnétique, atmosphère vespérale des lendemains qui chantent.

    Le 9 octobre dernier paraissait son nouvel album « Lay Low », co-produit avec Taylor Kirk, le chanteur-guitariste du groupe canadien Timber Timbre. Et pour accompagner la sortie de cet opus, la belle nous offrait un live de 30 minutes, mélancolique et électrique, tourné au Studio Kerwax.

    A déguster sans modération…

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Lou Doillon Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Lou Doillon au Studio Kerwax

     

     

     

  • Kid A, premier album de l’histoire à être proposé en streaming sur internet…

     

    Il y a 15 ans, Radiohead sortait « Kid A », le premier album de l’histoire à être proposé en streaming sur internet.

    Nous sommes en octobre 2000. Les fans de Radiohead attendent avec impatience la sortie du quatrième album studio du groupe, « Kid A », qui doit succéder à « Ok Computer » publié quatre ans plus tôt. C’est alors que les membres du groupe refusent soudainement de se livrer à l’exercice normal et habituel, à l’époque, de promotion de leur dernier opus. Ils ne veulent ni donner d’interview, ni réaliser de clip, ni même sortir de single radio. Le groupe rentre ainsi dans une logique artistique dont il ne se départira plus, au grand dam de sa maison de disques, Capitol Records.

    La solution, qui va résulter en la campagne de promotion la plus intelligente et visionnaire de l’époque, va venir d’une jeune femme, Robin Sloan Bechtel, qui s’occupe alors d’un département quelque peu « anecdotique », la division web du label. Comme le raconte Slate, « Robin Sloan Bechtel s’occupe alors de la division web du label, après avoir longtemps fait des photocopies et des cafés. Les principales réussites à son actif : avoir sorti un économiseur d’écran mettant en scène les Beastie Boys ou réalisé un site Internet pour le groupe de heavy metal Megadeth, mais aussi avoir fait de Duran Duran le premier groupe à sortir un single en ligne ».

    Si cette division de Capitol Records n’est pas considérée à sa juste valeur à l’époque, c’est pourtant Robin Sloan Bechtel qui va faire du lancement de « Kid A » une grande nouveauté et un incroyable succès, en diffusant l’album sur le net, trois semaines avant sa sortie, un mode de promotion jamais utilisé auparavant. Une stratégie qui mise avant tout sur le bouche à oreille. Un site internet est créé, il inclut un player qui permet d’écouter le disque, et de le partager sur d’autres sites.

    Mille sites parleront finalement du disque, tout cela sans réseaux sociaux, et avec un débit qui ne permettait pas une qualité d’écoute optimale, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais « Kid A » affiche pourtant rapidement plus de 400.000 écoutes au compteur, parmi lesquelles certaines de critiques de sites internet qui montent… Et parmi ces sites qui montent, une chronique sera particulièrement élogieuse, celle signée par un site complètement inconnu à l’époque : PitchFork

    Dès les premiers jours, l’album se vend à 207.000 exemplaires, marquant l’avènement prochain du streaming promotionnel tout puissant.

     

     

  • Jason Isbell et Caitlin Rose | L’autre Country

     

    Il se passe un truc étonnant en Amérique ces temps-ci… Le songwriter Jason Isbell, fer de lance de la country alternative, se retrouve en tête des ventes alors qu’il est dans le même temps complètement ignoré des médias mainstream.

    Alors, tout le Nashville prout prout de Music Row est surpris, tandis que chez nous, l’industrie pop commerciale continue à mépriser le phénomène en collant inlassablement à la country music cette image variétoche, ce qui a le don d’agacer les amateurs de ce genre musical. On dégomme même ce bon vieil Alan Jackson, plus gros vendeur de « country » de ces vingt dernières années (80 millions de disques), dont le dernier opus est d’ailleurs sorti il y a quelques jours.

    Vu la réaction du monde face à l’émergence de cette nouvelle country alternative, maligne, avec du texte, affichant fièrement l’étendard de l’intégrité et du zéro compromis musical ou vestimentaire (chapeaux à plume et tralali-pan-pan), cette première place de Jason Isbell est une véritable révolution overseas.

    Caitlin Rose, autre songwriter émérite, fait elle aussi partie de ce même cercle regroupant cette nouvelle génération de mecs du Sud qui se réapproprient la country, loin des clichés et du formatage véhiculés par les majors nashvilliennes, et du Taylor Swift & Onomatopées à la mode « flop, zip, shebam ! »… En substance, plus rien qui puisse ressembler de près ou de loin à du Hank Williams. Tout ça pour dire, Il y a de l’espoir avec ces nouvelles têtes qui bousculent le genre depuis quelques temps…

    Pour ceux qui s’intéressent à la country et qui n’y connaissent pas encore grand chose, voici une liste d’artistes actuels à écouter d’urgence et que nous vous recommandons fortement : Sturgill Simpson, Hayes Carll, Caitlin Rose, Todd Snider, Daniel Romano, Justin Townes Earle, Chris Stapleton, John Moreland, et bien-sûr Jason Isbell… Prenez ce qui vous plait là-dedans et déroulez le fil de la country, la vraie, celle qui sent la poussière…

     

    Auteur : Baptiste Walker Hamon

     

     

    [youtube id= »ZtgPeNKpnyw » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

    © 2015 Southeastern Records

     

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    © 2011 Lightning Rod Records

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Article du Guardian

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Chaîne YouTube Jason Isbell

     

     

  • Marsatac 2015 | 100 % Electro

     

    Marsatac 2015, le festival de musiques actuelles marseillais a lieu ces vendredi 25 et samedi 26 à la Friche Belle-de-Mai à Marseille pour une exploration en profondeur de l’électro.

     

    Il ne change pas son ADN. Il évolue, il innove. Pour sa 17e édition, le festival marseillais Marsatac resserre sa programmation autour de la musique électronique. Une de ses composantes originelles, au côté du rock et du hip hop surtout. « Marsatac est né, il y a presque 20 ans, de la collision du hip hop avec l’esprit de la rave des années 90, notamment dans son format nocturne, se souvient Dro Kilndjian, le directeur artistique. Finalement aujourd’hui, cette partie de notre histoire transparaît ».

    Prononcer le trait électronique était donc une volonté. De se bousculer, se rafraîchir et de répondre en substance à une attente d’un public majoritairement âgé de 20 à 30 ans. « Les événements de ce type évoluent avec le temps, les tendances et leur public. Ces dernières années, la musique électronique avait, de fait, pris plus de place dans notre programmation. Là, on en a remis une couche. Mais cela ne veut pas dire que c’est définitif. Il s’agit d’une édition de transition, exceptionnelle », poursuit-il.

    Cette transition, portée par un nouveau visuel imaginé par le collectif nantais Ursidae (qui a travaillé avec C2C) répond aussi à une édition 2014 « belle mais compliquée ». Dro Kilndjian reconnaît un petit manque en terme de fréquentation. « Si difficulté, il y a eu, précise-t-il, on a tout fait pour que l’artistique ne soit pas impacté. Le budget à ce niveau est le même que celui de l’an passé ».

     

    Des propositions hybrides et fureteuses

    Il faut dire que Marsatac réunit quelques locomotives de la scène électro comme Rone, Boys Noize, Joris Delacroix, Dave Clark, Brodinski… Tout en ayant comme toujours le sens de la rareté. Avec Audion, un des visages du musicien Matthew Dear qui propose un live expérimental, mais aussi le duo Tale of Us pour sa première fois à Marseille et les transcendants Infected Mushroom.

    « Ce sont deux soirées qui paraissent relativement identiques, explique le programmateur. Mais à y regarder de plus près, les propositions sont très différentes. Le vendredi est plus linéaire autour de la techno, la house, la minimale. Le samedi est plus foutraque, plus foufou », avec les bondissants Club Cheval, l’électro-punk latino de Ninos du Brasil, le versant rap-oriental de Debruit ou encore la techno tropicale de Clap ! Clap !.

    Des propositions hybrides et fureteuses comme les aime le festival. Enfin, on s’immergera dans cette mixture dans une Friche Belle-de-Mai réinventée : entre Cartonnerie, Cabaret Aléatoire, Club flanqué dans un recoin, scène extérieure et déambulations envoûtantes.

     

    Annabelle Kempff @ La Provence

     

     

    [youtube id= »HixR1NYFj0k » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Marsatac 2015

     

     

  • Christine and the Queens dévoile son nouveau clip : « No Harm Is Done »

     

    Ca va faire des heureux… Christine and the Queens nous dévoile tout juste son nouveau clip, « No Harm Is Done », premier extrait de l’édition US de son album « Chaleur Humaine », avec lequel elle a la ferme intention de se lancer à la conquête de l’Amérique.

    Bon, force est de constater que c’est magnifique, encore plus impressionnant que les clips précédents ! La photographie est sublime, avec les néons qui emprisonnent les deux artistes et les différents contrastes qui les mettent en valeur. Les travellings sont aussi très stylisés et toujours parfaitement calibrés dans l’espace. La chanson est formidable aussi, la production est toujours aussi bien foutue (comme sur tout l’album) et la voix de Tunji Ige – artiste issu du rap, ce qui confirme l’influence du hip hop sur ce nouvel album – se marie parfaitement avec celle de Christine, plus douce. La chorégraphie est une nouvelle fois signée Marion Motin, qui officie également auprès de Stromae.

    Enjoy…

     

     

    [youtube id= »AQ6FYytu1pM » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Christine and the Queens Official