Catégorie : Expositions

  • La Maison Rouge s’envole une dernière fois avant fermeture

     

     

    C’est avec sa dernière exposition, « L’Envol », que « La Maison Rouge », espace d’exposition d’art contemporain, va fermer ses portes définitivement. Antoine de Galbert, un collectionneur passionné, avait voulu y décloisonner la création, en ouvrant ce lieu en 2004.

     

    Pour les amateurs d’art contemporain, cet espace de création était devenu familier… La Maison Rouge fermera donc ses portes le 28 octobre, après 14 ans d’existence. C’est le choix assumé du propriétaire des lieux, Antoine de Galbert, qui ouvrira ensuite un nouveau chapitre de sa vie de mécène.

    Pour cette dernière exposition, « L’Envol ou le Rêve de Voler », il présente au public deux-cents objets d’art variés, tous réunis autour d’un thème hautement symbolique : l’envol.

     

    « Evidemment qu’on se s’envole pas, mais on en a le rêve, toujours… J’ai dit récemment au sujet de la Maison Rouge que ce rêve était devenu réalité. » (Antoine de Galbert, fondateur de la Maison Rouge)

     

    A l’occasion de cette dernière exposition, il est très intéressant de voir la manière dont les pièces sont agencées, ensemble, à travers diverses collections et différentes époques, avec une grande modernité.

     

    « Quand on ouvre un tel lieu, c’est toujours avec le plaisir de pouvoir apporter une certaine subjectivité, fondée forcément sur son propre goût et des choix personnels que vous faites partager aux visiteurs. » (Antoine de Galbert)

     

    C’est toujours touchant, un lieu de culture qui ferme… Triste de penser qu’on ne pourra plus avoir accès au regard personnel du collectionneur.

     

    « Qui dit fermeture ne signifie pas que tout va disparaître. Les murs vont disparaître, certes, mais la Fondation Antoine de Galbert va continuer à alimenter de nombreux autres lieux et événements culturels. Le monde entier est fait de gens passionnants, qui écrivent, qui dansent, qui chantent ou qui jouent. Donc tout reste possible. » (Antoine de Galbert)

     

    L’exposition « L’Envol ou le Rêve de Voler » est à découvrir à la Maison Rouge jusqu’au 28 octobre 2018…

     

     

    [arve url= »https://www.dailymotion.com/video/x6lagp5″ align= »center » title= »Exposition « L’Envol » à la Maison Rouge – Bande-Annonce » description= »Exposition L’Envol à la Maison Rouge » maxwidth= »900″ /]

     

    [arve url= »https://www.dailymotion.com/video/x6rczg6″ align= »center » title= »Interviews / Bruno Decharme, Antoine de Galbert, Barbara Safarova, Aline Vidal, exposition « L’envol ou le rêve de voler » » maxwidth= »900″ /]

     

     

     

  • « Jean-Michel Basquiat » à la Fondation Louis Vuitton, jusqu’au 14 janvier 2019

     

     

    Ce sont les événements picturaux incontournables de la rentrée : les deux expositions consacrées à Jean-Michel Basquiat et Egon Schiele à la Fondation Louis Vuitton. L’une des figures majeures de l’art contemporain confrontée à l’un des sommets de l’expressionnisme du début du XXème Siècle.

     

    Des artistes ultra-doués, torturés, morts très jeunes… Le premier il y a trente ans, en 1988, à l’âge de 28 ans et le second en 1918, au même âge. Deux destins, deux oeuvres coups de poing…

     

     

     

    Fulgurants et sans concession, l’art et la manière de Jean-Michel Basquiat ont marqué la scène artistique des années 80. Contemporain d’Andy Warhol et de Keith Haring, en dix ans de carrière, le jeune new-yorkais a coloré de sa fougue et de ses idées sombres plus de mille toiles. Trente ans après sa mort, survenue à l’âge de 28 ans, les peintures de cet autodidacte qui a fait ses débuts sur les murs de Manhattan affolent encore les marchands d’art.

    La Fondation Louis Vuitton lui consacre une rétrospective exceptionnelle, l’occasion de déchiffrer son esprit ultra-contemporain à travers le regard du commissaire de l’exposition, Dieter Buchhart, de son ami le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac et de ses soeurs.

     

    « Il était déterminé à laisser une trace et à devenir un grand artiste. Il y travaillait sans relâche. » (Lisane Basquiat, soeur de Jean-Michel Basquiat)

     

    « Jean », comme l’appelaient ses proches, est issu de la petite bourgeoisie de Brooklyn et fréquente les musées depuis son plus jeune âge. Lorsqu’il est hospitalisé à sept ans, suite à un accident de voiture, sa mère lui offre le livre d’anatomie « Gray’s Anatomy » d’Henry Gray, illustré par des dessins de H.V. Carter, et c’est une révélation… En s’inspirant de l’ouvrage, Il fait ses premiers croquis et rêve de devenir dessinateur de cartoon.

     

    « C’est certainement cet événement qui a suscité son intérêt pour le fonctionnement du corps humain, des os, des organes… » (Dieter Buchhart, commissaire de l’exposition)

     

    Mais avant d’exposer ses figures écorchées dans les plus grandes galeries, c’est dans la rue que Jean-Michel Basquiat se fait connaitre. A l’âge de 17 ans, il forme avec son ami Al Diaz le duo « Samo », de l’expression « Same All Shit », en Français « toujours la même merde ». Ensemble, ils recouvrent les murs de Manhattan d’interjections enragées et réussissent à faire parler d’eux.

     

     

     

    « Peu importe à quel événement culturel vous assistiez à New York, le collectif Samo était toujours passé par là juste avant vous. C’est ainsi que les membres de Samo se firent connaître. » (Dieter Buchhart, commissaire de l’exposition)

     

    En 1979, le duo Samo se sépare. Jean-Michel Basquiat se consacre désormais à la peinture et New York l’inspire.

     

    « Dans les années 80, New York n’est pas le New York d’aujourd’hui. La ville est beaucoup plus underground, vibrante, dangereuse. L’essence même de New York à l’époque est rythmique, comme une vibration. » (Jean-Charles de Castelbajac)

     

    Portes, palissades, toiles de fortune, Basquiat recouvre tout ce qu’il peut de sa colère débordante. Car dans ses créations, explique-t-il, « il y a 80 % de rage et 20 % de mystère ». Début 1981, Bruno Bischofberger, grand marchand d’art, décèle son énorme potentiel. A l’époque, Basquiat n’a que 20 ans mais s’apprête à devenir une star.

     

    « Basquiat apparaît comme un ovni aux yeux des amateurs d’art. Comme l’écriture automatique de ces médiums ou de ces sorciers vaudous qui écrivent dans la pénombre et transcrivent la parole de ceux qui sont partis. » (Jean-Charles de Castelbajac)

     

    Basquiat crée à partir de mots, d’images et de pictogrammes. Un univers complètement nouveau pour l’époque. Il initie l’ère du « copier-coller ». Une méthode dont se sert Basquiat pour dénoncer racisme et inégalités, car être noir dans le new York des années 80 reste une condition difficile. Sa mère est portoricaine, son père est haïtien, et dans ses toiles, il invoque aussi le vaudou et la sorcellerie.

     

    « Il y a tellement de gens que l’art néglige… parce que tout dépend finalement de celui qui tient le pinceau. Les noirs ne sont jamais représentés de façon réaliste. Ils ne sont pas suffisamment présents dans l’art moderne. » (extrait de « Jean-Michel Basquiat, la rage créative », documentaire de David Schulman, en diffusion le 19 octobre à 23h30 sur Arte)

     

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    « Quand on y réfléchit, il y a quelque chose de tentaculaire dans l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat… Quand on pense qu’il a peint plus de 800 toiles en l’espace de sept ou huit ans. Avec des périodes distinctes et des techniques toutes différentes. Peintures, détournements, tout y passe. A la manière de Picasso, qui crée une tête de  taureau à partir d’un guidon de bicyclette, Basquiat fait sa Chapelle Sixtine à partir d’une palissade. » (Jean-Charles de Castelbajac)

     

    En 1983, Basquiat se lie d’amitié avec son idole, Andy Warhol. De cette rencontre naîtra une collaboration foisonnante. Mélange d’effervescence et de compétition, cette association donne lieu à de nombreuses toiles et photos, ainsi qu’à une exposition.

     

    « Ça n’avait jamais existé auparavant, ce genre de collaboration, entre deux artistes gigantesques et de générations différentes. » (Jeffrey Deitch, conseiller en art)

     

    Après presque deux ans de création commune, ils se séparent en 1985. Rattrapé par ses addictions, Jean-Michel Basquiat voit son génie décliner peu à peu. Il meurt d’une overdose en 1988, à l’âge de 27 ans. Pourtant, trois décennies après sa disparition, ses prophéties résonnent encore…

     

     

     

    « Beaucoup des thèmes qu’il aborde dans ses toiles restent malheureusement aujourd’hui encore d’actualité, partout dans le monde. Nous continuons à faire face au racisme et aux discriminations. C’est pour cette raison que Jean émeut encore les gens aujourd’hui, tant son message résonne encore. » (Jeanine Basquiat, soeur de Jean-Michel Basquiat)

     

     

     

  • Alphonse Mucha au Musée du Luxembourg

     

     

    Le Musée du Luxembourg, à Paris, rend hommage au représentant de l’Art Nouveau, Alphonse Mucha. Artiste tchèque de renommée internationale, il reste indissociable de l’image du Paris 1900 et s’est fait connaître en signant les affiches des pièces d’une certaine Sarah Bernhardt.

     

    Les affiches de l’artiste tchèque Mucha sont indissociables du Paris des années 1900. Un style emblématique de l’Art Nouveau qui est aujourd’hui mis à l’honneur au Musée du Luxembourg. On y découvre aussi bien les peintures que les sculptures, les décors et les objets nés de l’imagination d’une personnalité foisonnante et toujours restée très attachée à son pays natal. 

    Des façades des immeubles à la sortie des métros parisiens, sur vos boîtes de biscuits à l’ancienne, le saviez-vous, l’Art Nouveau, vous le croisez partout. Dans les années 1880, ce mouvement artistique révolutionnaire casse les codes. Tandis que le monde s’industrialise, l’art s’inspire plus que jamais de la nature, ses couleurs et ses formes. A la tête de ce courant nouveau, un jeune Tchèque, Alphonse Mucha.

     

    « Mucha réussit à incarner l’esprit d’une époque et l’atmosphère de la ville qu’était Paris. » 

     

    Alphonse Mucha est né en 1860 en Moravie. Âgé de 27 ans, l’illustrateur débarque à Paris en 1887 et y vit une existence de bohème jusqu’à ce soir de 1894 où son imprimeur lui commande en urgence une affiche pour « Gis-Monda », la nouvelle pièce de la grande Sarah Bernhardt. 

     

    « Evidemment, quand Mucha présente son projet à l’imprimeur, celui-ci est un peu effrayé car ce qu’il a sous les yeux est totalement nouveau, mais il n’a pas le temps de consulter d’autres artistes et n’a de toute façon personne d’autre sous la main. Il décide donc de montrer le projet d’affiche à Sarah Bernhardt qui, quant à elle, trouve ça formidable. » (Alain Weill, auteur de « L’affiche au temps de l’Art Nouveau » paru aux Editions Hazan)

     

    « Ça reste un mystère de savoir comment, pour un illustrateur qui ne travaillait habituellement que sur des oeuvres de petite dimension, Mucha est parvenu à créer une affiche de deux mètres de haut. Mais toujours est-il qu’il est devenu célèbre en l’espace d’une nuit… » (Tomoko Sato, commissaire de l’exposition)

     

    Sarah et Mucha, c’est donc le duo gagnant. Pendant six ans, Mucha réalisera ainsi toutes ses affiches, mais aussi ses décors et ses costumes. Sarah Bernhardt comprend vite qu’elle tient là une pépite et qu’il n’est pas question de la laisser s’échapper… Quant à Mucha, il est non seulement aux anges, mais de surcroît, le fait de pouvoir travailler pour la superstar du moment est pour lui un aboutissement dont il n’aurait pu raisonnablement rêver quelques années plus tôt.

    Face aux immenses Toulouse-Lautrec ou Jules Chéret, le style Mucha parvient néanmoins à se faire une place dans ce Paris des années 1900 et a tellement la cote que les gens s’arrachent littéralement ses affiches placardées dans les rues de la ville.

     

    « Il est impossible de ne pas reconnaître et identifier immédiatement une affiche de Mucha… C’est presque toujours la même formule. On retrouve un sujet seul, en général une très belle femme entourée d’images symboliques, comme des fleurs, des motifs inspirés de la nature, et cette figure féminine mène le regard du spectateur vers d’autres aspects tout autant symboliques. »

     

    Fidèle à l’esprit de l’Art Nouveau, Alphonse Mucha fait entrer l’art dans les objets du quotidien, au moment où la publicité et le marketing prennent leur essor. On lui commande des oeuvres pour des boîtes de biscuits, du papier à cigarette, du parfum ou même du champagne. 

     

    « Les panneaux décoratifs commandés par l’imprimeur-lithographe Ferdinand Champenois permettaient à des gens qui ne disposaient pas d’un gros budget de pouvoir décorer leurs murs avec des oeuvres d’art de qualité, et ce à moindre coût. Au début, Mucha était ravi de pouvoir réaliser ces panneaux, jusqu’à ce qu’il se trouve rapidement débordé par la demande. » 

     

    En 1900, Mucha se voit confier la décoration du pavillon de Bosnie-Herzégovine pour l’Exposition Universelle de Paris. Cette expérience le ramène à ses premières amours, la peinture historique, dont il rêvait déjà lorsqu’il étudiait en école d’art. De retour à Prague en 1910, il passe plus de quinze ans sur son grand projet, « L’épopée slave », série de vingt toiles monumentales qui retrace les épisodes marquants de l’histoire des peuples slaves.

     

    « Pour lui, la chose la plus importante en tant qu’artiste était la communication. Comment faire passer sa pensée politique ou philosophique à travers ses oeuvres. C’est en cela que son expérience de créateur d’affiches publicitaires lui a été fort utile. »

     

    De retour dans son pays, Mucha passe donc du statut de star internationale à celui de héros national. Il devenait l’artiste officiel et le grand artiste tchèque. Il réalisa ainsi des billets de banque, des timbres, il décora l’hôtel de ville de Prague. Pourtant, il ne parvint jamais à imposer sa peinture ailleurs en Europe. En ce début du 20ème siècle, l’heure est plutôt au Cubisme et aux autres mouvements d’avant-garde. 

    Mais ce n’est qu’à partir de 1960 qu’un nouveau boum « Mucha » retentit. En effet, à cette époque, l’identité visuelle de Mucha s’accorde bien avec la musique pop, le rock, la musique psychédélique ou la culture underground. Certaines affiches de Mucha deviennent des emblèmes et seront beaucoup utilisées dans différents contextes.

    Et c’est ainsi que l’ADN de Mucha continue de vivre aujourd’hui…

     

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    Et à ne surtout pas rater, le samedi 06 octobre 2018, c’est la « Nuit Blanche Mucha » au Musée du Luxembourg ! Les dessinateurs du collectif « Soirées Dessinées » réalisent sous vos yeux de grandes fresques inspirées par les œuvres d’Alphonse Mucha, accompagnés de musique et d’interventions dansées originales composées autour de Mucha.

     

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  • Mickey célèbre ses 90 ans en 2018

     

     

    À l’occasion des 90 printemps de la plus célèbre des souris, Disney proposera à ses fans une exposition interactive, « Mickey : The True Original Exhibition » à découvrir à New York, à partir du 8 novembre prochain.

     

    D’après la légende, Walt Disney avait coutume de dire : « N’oublions pas que tout a commencé par une souris ». Et c’est à cette petite souris âgée aujourd’hui de 90 ans que la firme Disney rend hommage cette année, à travers une exposition-événement. Celle-ci embarquera son visiteur pour un voyage dans le temps, aux débuts de la souris en noir et blanc dans « Steamboat Willie » jusqu’à son passage à la couleur dans plus d’une centaine de dessins animés.

    D’abord, cette exposition exceptionnelle qui présentera des dessins et toiles originales d’artistes contemporains rendant hommage à Mickey, dans un espace de 1500 m² à New York qui lui sera entièrement dédié. Et puis, en marge de l’événement, trois oeuvres seront présentées dans des galeries éphémères aux Etats-Unis. Celles-ci célèbreront trois produits dérivés Disney parmi les plus mythiques : la montre, le T-Shirt et la peluche Mickey.

     

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    Celle de Kenny Scharf, d’abord, qui s’est fait connaître comme artiste de rue au début des années 1980, prendra la forme d’une caverne cosmique, inspirée par la fameuse montre, à retrouver au Minnesota Street Project à San Francisco jusqu’au 1er octobre.

    Quant à Amanda Ross-Ho, qui a exposé son travail aux musées d’art contemporain de Los Angeles ou Chicago, mais aussi chez Art Basel en Suisse, elle prépare un T-Shirt Mickey géant qui sera dévoilé à l’Art Expo de Chicago du 27 au 30 septembre.

    Enfin, Shinique Smith, connue pour ses sculptures monumentales conçues avec des tissus et des vêtements, présentera à Los Angeles en octobre des installations qui rendront hommage à l’influence de la fameuse peluche.

     

    « Mickey : True Original Exhibition » du 8 novembre 2018 au 10 février 2019 à New York, au 60 10th Avenue,
    ✓ Du mardi au dimanche de 10h à 20h (38$ par personne)

     

     

     

  • L’Instant Gainsbourg avec Tony Frank

     

     

    Tony Frank n’est pas un simple photographe de stars. Il a toujours su saisir l’âme des célébrités pour mieux les raconter. En mai 2016, l’artiste s’exposait à la Galerie de l’Instant pour commémorer le 25ème anniversaire de la disparition de Serge Gainsbourg. Par les clichés intimes et léchés de Tony Frank, Gainsbourg n’aura jamais été aussi vivant. « Ça vous étonne, mais c’est comme ça »… Une rencontre suspendue dans le temps et bercée par les notes de Melody Nelson.

     

    Vous présentez jusqu’au 31 mai des clichés de Serge Gainsbourg à la Galerie de l’Instant. Quelle est l’histoire de cette exposition ?

    A l’occasion des 25 ans de la mort de Serge Gainsbourg, j’ai été contacté par de nombreuses galeries afin de lui rendre hommage. Je connais Julia Gragnon depuis très longtemps, elle avait déjà exposé au sein de sa galerie des photographies de Serge Gainsbourg. C’était donc une occasion de se retrouver.

     

     

    Vous l’avez évoqué : nous commémorons cette année les 25 ans de la disparition de Serge Gainsbourg. Comment expliquez-vous qu’il fascine toujours autant aujourd’hui ?

    Je dirais même qu’il fascine encore plus aujourd’hui que par le passé. Je me souviens que lorsque « Melody Nelson » est sorti, nous étions tous comme des fous à l’idée de découvrir cet album-concept. Le disque a cependant été boudé par le public, ce qui a vraiment affecté Gainsbourg. En tant qu’interprète, il a bien marché seulement à la fin de sa carrière. Je me souviens notamment de sa joie quand il est remonté sur scène après plus de dix ans, avec Bijou, le groupe de rock. Ensemble, ils se sont produits au Théâtre Mogador avec une reprise de la chanson « Les Papillons Noirs ». Et j’ai eu la chance d’assister à ce beau moment.

    Aujourd’hui « Melody Nelson » est reconnu comme un album majeur et a influencé de nombreux musiciens comme Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin, les deux membres du groupe Air. Ils l’écoutent religieusement tous les ans ! Serge est également devenu mythique grâce à tous les titres qu’il a écrits pour les autres, et notamment pour les femmes. J’imagine qu’au fil des années, son talent a enfin été reconnu. Le public a compris à quel point il était rock’n’roll, dans le fond…

     

    Parmi les photos mythiques de cette exposition, celle de la pochette du concept-album « Melody Nelson ». Comment s’est déroulé la séance ?

    J’ai l’habitude de discuter avec les artistes avant de réaliser leurs pochettes d’albums. Mais en ce qui concerne « Melody Nelson », je n’en avais aucune idée, même si j’avais entendu quelques bribes lorsque Serge composait l’album à Londres. Il m’a demandé de venir en studio afin de prendre la photo de l’album. Jane Birkin, alors enceinte de trois mois, était seule quand je suis arrivé. Serge était en retard. J’ai donc commencé à tout installer et à faire les premiers réglages sans vraiment savoir ce que cela allait donner. Puis Serge est arrivé : il était parti chercher une perruque car le personnage de Melody, qu’il avait créé, avait les cheveux rouges. J’ai dirigé Jane de manière générale. Serge, lui, savait ce qu’il voulait. La photo est née de cette manière.

     

     

    Quel rapport Serge Gainsbourg avait-il avec la photographie et en particulier vos portraits de lui ?

    Serge adorait l’image. Il a même mis en scène des clips et des moyens métrages. Il a également publié un livre de photos, « Bambou et les Poupées ». Il avait une idée assez précise de ce qu’il voulait et m’a souvent demandé des conseils techniques.

    En ce qui concerne les portraits que j’ai faits de lui, il était en général assez content du résultat, je crois. Certains clichés figuraient d’ailleurs parmi ses préférés. Il me demandait d’immortaliser des moments de vie. Et nous choisissions les photos ensemble.

     

     

    De Frank Zappa à Sammy Davis Junior, en passant par Alain Bashung ou Léo Ferré, vous avez photographié beaucoup de célébrités. Pourquoi avoir choisi de les photographier eux, plutôt que des inconnus ?

    Je ne suis pas fasciné par les célébrités, je n’ai jamais été un fan. J’ai plutôt été ami avec les personnes que je photographiais, sinon je n’aurais pas pu travailler avec eux. Au début, j’ai fait des photos de jazzmen, car j’adorais le jazz. Puis j’ai commencé à photographier les artistes sur scène comme Louis Armstrong, Modern Jazz Quartet ou Gerry Mulligan. J’avais la passion de la photo et de la musique.

    Avec l’arrivée du rock’n’roll, j’ai commencé à sortir au Golf Drouot, fréquenté à l’époque par Johnny Hallyday ou Eddy Mitchell. C’est là que je les ai rencontrés et j’ai commencé à bosser avec eux, puis avec James Brown, les Who… J’ai également travaillé sur les tournages de films où j’ai pu photographier Alain Delon ou Jean-Paul Belmondo.

     

     

    En plus de cinquante ans de carrière, quelle célébrité auriez-vous aimé immortaliser ?

    Je regrette de ne pas avoir pu photographier Frank Sinatra et Elvis Presley.

     

    Vous êtes également l’auteur de la photo de Michel Polnareff qui a tant fait scandale à l’époque. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette affaire ?

    A l’époque, nous avions fait cette photo comme un gag potache. J’ai été convoqué à la brigade des moeurs et nous avons été condamnés à payer une amende. Je peux vous dire que je n’en menais pas large lorsque j’ai atterri Quai des Orfèvres… Ma photo a été saisie au même titre que de vulgaires magazines pornos, alors qu’elle n’avait rien à voir avec cela.

    Avec le recul, je pense qu’il en faudrait plus aujourd’hui pour choquer les gens. Quand je vois les magazines affichés sur les devantures des kiosques à journaux, je ne trouve d’ailleurs pas toujours cela de bon goût. Je me rends compte aussi que dès que l’on parle de Polnareff, on fait référence à cet épisode, ce qui, à l’époque, avait le don de l’agacer. Aujourd’hui, je crois qu’il est assez content que l’on en parle, finalement.

     

     

    Pour reprendre notre « baseline », en quoi êtes-vous un photographe « not like the others » ?

    Parce que j’ai eu les cheveux longs avant les autres, peut-être… Plus sérieusement, c’est une question difficile. De quels autres parle-t-on ? Je crois que j’ai toujours respecté les gens. J’ai toujours essayé de parler avec eux avant de faire une photo pour savoir dans quel contexte ils vivent, quelles sont leurs racines… j’ai à cœur de ne pas trahir leur esprit. Cette confiance est importante à mes yeux. C’est peut-être ce qui me différencie des autres.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size=« large »] Tony Frank Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size=« large »] Tony Frank à la Galerie de l’Instant

     

     

     

  • Coming World Remember Me : Le LandArt au service du souvenir de la première Guerre

     

     

    Belgique, 1918. Une zone de front pendant la guerre entre les lignes allemandes et les positions anglaises. Une colline, The Bluff, vaillamment défendue face à l’ennemi. Et des combats, forcément sanglants et meurtriers. Un No Man’s Land entre deux zones arborées, troué par les explosions de mines et les tunnels. Jonché de cadavres de soldats.

     

    En souvenir de ces hommes ayant combattu sur ces terres durant la première guerre mondiale, s’est montée une impressionnante exposition de LandArt, « Coming World Remember Me », imaginée par Jan Moeyaert, un concepteur de projets artistiques. 600.000 statuettes en argile représentant chacune une vie. C’est le lourd tribu payé par la Belgique pendant ces années sombres. Il aura fallu neuf années pour que le projet se concrétise.

    D’abord, élaborer une liste de noms. Puis trouver autant de volontaires qui, en finançant chacun une statuette, deviendront le grand-père ou la grand-mère d’un de ces soldats, créant ainsi un lien vivant d’affection à travers le temps. Enfin, mobiliser des milliers de volontaires, 170.000 au total, de toutes nationalités (Belges, Français, Australiens, Anglais, Canadiens…)  pour réaliser, dans des ateliers, ces 600.000 figurines en terre cuite, installées ensuite une par une sur le sol par 4.000 volontaires. Une marée humaine recouvrant un ancien no man’s land. La vie là où il n’y avait que mort et souffrance…

    De la plateforme des visiteurs, on peut prendre la mesure de cet immense champ désertique entre deux lignes de forêt. Les centaines de milliers de statuettes permettent de visualiser avec effroi l’ampleur du carnage humain. De cette nature aujourd’hui paisible remontent les cris des soldats blessés et agonisants. Seul un silence respectueux s’impose alors…

    L’artiste Koen Vanmechelen souhaite par cette oeuvre souligner le besoin de commémoration, la nécessité de se souvenir d’où l’on vient pour mieux savoir où l’on va. Se rappeler son passé avant d’envisager un avenir. Une évidence et un outil de Paix pour les générations futures, parfois peu enclines à lire l’histoire. Plus connu pour son approche à la fois artistique et scientifique de la poule, et en particulier pour son projet « The Cosmopolitan Chicken » qui reçut le prix « Ars Electronica » en 2013, d’où la sculpture d’oeuf géant au centre du terrain,  l’artiste de 52 ans est l’un des artistes d’art contemporain les plus prolifiques et les plus en vue en Belgique.

     

    Exposition du 30 mars au 11 novembre 2018

     

     

    [arve url= »https://vimeo.com/255050206″ align= »center » title= »Coming World Remember Me » description= »Coming World Remember Me » maxwidth= »900″ /]

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size=« large »] Le Domaine de Palingbeek

    [kleo_icon icon= »link » icon_size=« large »] Coming World Remember Me

     

     

     

  • Gilles Caron : Paris 1968 à l’Hôtel de Ville de Paris (du 04 mai au 28 juillet 2018)

     

     

    Gilles Caron, le photographe qui immortalisa les premiers pas de Daniel Cohn-Bendit à la tête des manifestations étudiantes de Mai 68, est mis à l’honneur à l’Hôtel de Ville de Paris depuis le 04 mai 2018, et ce jusqu’au 28 juillet. 300 clichés qui évoquent la capitale en mai 68, les icônes de la révolution, les grands lieux de l’insurrection ; des événements qui pousseront ensuite le jeune photo-reporter à partir couvrir les grands conflits de la planète pour l’agence Gamma. Instant City vous fait découvrir le travail de ce témoin de notre siècle, disparu au Cambodge en 1970.

     

    Il a capturé dans son objectif quelques-unes des grandes icônes de Mai 68. Le photo-journaliste Gilles Caron a 29 ans cette année-là et a su capter avec justesse les moments les plus marquants de la Vème République. Rencontre avec l’historien de la photographie Michel Poivert, qui nous a ouvert les portes de son exposition pendant son installation à l’Hôtel de Ville de Paris. Une occasion de remettre à plat les grandes figures de cette époque, à commencer par la plus célèbre, Daniel Cohn-Bendit.

     

    « On voit l’étudiant qui cherche manifestement à provoquer le policier. Ils se dressent l’un en face de l’autre, presque visage contre visage. Cette image est particulièrement intéressante, puisque c’est le moment où Daniel Cohn-Bendit voit le photographe. A partir de cet instant, on a véritablement l’impression que la réalité et la fiction vont se mêler, que l’étudiant va surjouer la provocation pour le photographe, et faire de cette situation une des images les plus célèbres de Mai 68. On avait dans cette série de photos quasiment tous les ingrédients de confrontation de l’ordre et de la jeunesse. »

     

     

     

    Gilles Caron commence sa carrière au milieu des années 60. Il appartient pleinement à cette génération « Pop » qu’il incarne et qu’il représente. Photographe de presse, il navigue entre reportages de guerre, voyages politiques officiels ou coulisses du showbiz, et décrypte cette société du spectacle en train de naître.

     

    « Le sujet de Gilles Caron, derrière la question de la vedette ou de la célébrité, c’est la jeunesse. Et cette jeunesse qui est finalement en train de devenir pratiquement une classe sociale, ou tout du moins une classe sociologique, c’est vraiment cela que Gilles Caron essaie de capter. Comment le jeune devient une figure de la modernité. »

     

    Dès le mois de mars 1968, Gilles Caron documente le mouvement qui se met en place à la Faculté de Nanterre. Dans tout le corpus de Caron en 68, la femme est omniprésente. Pas simplement la jeune femme héroïne, mais aussi la mère de famille avec ses enfants ou l’ouvrière plus âgée qui manifeste avec la CGT. Il a compris, des amphis de Nanterre jusqu’aux pavés de la Rue du Havre, à quel point la femme joue désormais un vrai rôle politique. Avec Gilles Caron, on assiste à un tournant dans le traitement photographique de l’événement historique.

     

    « Sur cette photo, c’est Jean Hélion. Il est en train de peindre sur le motif. Il fait des croquis sur le vif des CRS qui sont en train de reprendre la Sorbonne. On a affaire, avec Gilles Caron, à un reporter qui connaît très bien la peinture, qui est le meilleur ami du fils d’André Derain. Il voit Hélion dans la rue, le reconnait et va aller le photographier. Il compare d’ailleurs son travail de photographe à celui du peintre sur le motif… »

     

     

     

    Cette connaissance de l’histoire de l’art permet à Gilles Caron de créer de véritables motifs visuels, comme celui des lanceurs. On voit dans la manifestation du 6 mai la perspective de la Rue Saint-Jacques, qui est d’ailleurs totalement noyée dans les gaz lacrymogènes. Le photographe a pris position derrière les tireurs ou les lanceurs les plus aguerris, qui vont avancer au plus près des forces de l’ordre. On sait à travers toutes les photos prises par Gilles Caron dès 1967 que lorsqu’il est dans une manifestation, le lanceur est pour lui l’incarnation de la rébellion. Et ses images vont s’imposer comme une sorte de stéréotype de la lutte, jusque finalement dans l’actualité actuelle la plus chaude, avec les intifadas en Palestine.

    En tant que reporter de guerre, Gilles Caron a compris depuis l’Algérie que les guerres sont désormais des épisodes qui mettent en scène civils et militaires. Que ça se passe dans les villes, jusque dans le quotidien des gens. De nouveaux théâtres de conflit, véritables guérillas urbaines, qui vont acquérir une force particulière avec ses clichés nocturnes.

     

     

    « On a avec ces nocturnes de Gilles Caron en mai 68 le cas d’un photographe qui cumule à peu près toutes les contraintes : le chaos, la nuit, la pluie… Finalement tous les éléments qui ne permettent pas de faire une bonne photo. Et pourtant, il parviendra à créer avec toutes ces contraintes un univers dramatique unique. »

     

    Gilles Caron disparaît en 1970, à 31 ans, lors d’un reportage photo au Cambodge. Une vie et une carrière fulgurante qui contribueront aussi, à force de commémorations et d’hommages, à faire de lui le photographe iconique de Mai 68.

    Cette exposition propose donc de plonger dans le Paris de l’année 1968, capitale d’une révolte que Gilles Caron met en résonance avec le monde, à travers ses photographies. Une France des premiers combats étudiants, du succès du cinéma de la Nouvelle Vague, de la mode des sixties ; mais également une France dont la vie politique tourbillonne autour du Général de Gaulle.

    Le parcours, composé de sept sections, fait revivre ce Paris de 68 et les étapes d’une année décisive dans l’histoire des mentalités. Trois cents photographies sont ici présentées : des clichés d’époque ainsi que des épreuves modernes d’après les négatifs originaux conservés dans les archives de la fondation Gilles Caron.

     

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Fondation Gilles Caron

     

     

     

  • Nicolas de Staël en Provence à l’Hôtel de Caumont, Aix-en-Provence

     

     

    A travers 71 peintures et 26 dessins provenant de prestigieuses collections internationales publiques et privées, cette exposition se concentre, pour la première fois et de manière exclusive, sur le développement de l’œuvre de Nicolas de Staël lors de son séjour en Provence, entre juillet 1953 et juin 1954.

     

    La période provençale de Nicolas de Staël marque un tournant essentiel, aussi bien dans sa vie que dans son œuvre. Entre juillet 1953 et juin 1954, l’artiste y puise une nouvelle source d’inspiration.

    La découverte de la lumière du Midi, la beauté exceptionnelle de ce pays, la rencontre amoureuse d’une femme et l’épreuve de la solitude qui lui permet de répondre à sa future exposition à New York à la galerie Paul Rosenberg, sont autant d’expériences qui nourrissent son imaginaire et le rythme spectaculaire de sa production artistique. La renommée internationale de Nicolas de Staël prend son élan au cœur de la Provence.

    À Lagnes, en juillet 1953, le regard du peintre s’intensifie. Les paysages sont saisis au plus près de leur motif, avec une attention portée sur l’évolution de la lumière au fil de la journée. En août, le peintre voyage jusqu’en Sicile. Son appréhension des paysages, des sites archéologiques et des musées, lui permet, une fois de retour à Lagnes, de mettre en chantier une série de tableaux parmi les plus importants de sa carrière, notamment à partir des notes prises dans ses carnets à Fiesole, Agrigente, Selinonte et Syracuse. À la même époque, son intérêt pour l’étude du nu trouve son expression la plus accomplie dans les grands tableaux de figures et de nus qui dialoguent souvent avec le paysage.

    Au terme de cette année intense de travail, le peintre a la certitude, en 1954, d’avoir donné le maximum de sa force. Préparant son exposition à New-York, il écrit à Paul Rosenberg : « Je vous donne là, avec ce que vous avez, de quoi faire la plus belle exposition que je n’ai jamais faite ». L’exposition « Nicolas de Staël en Provence » rend ainsi compte des plus hautes envolées picturales du peintre. Ici, la précision d’un regard révèle la nature dans son expression la plus inventive.

     

     

    Commissariat

    Gustave de Staël est né en 1954, à Paris. Il est le quatrième enfant de Nicolas de Staël. Après deux ans d’école d’architecture, il se met à peindre puis à graver. En 1991, il prend la direction de l’Association pour la Promotion des Arts à l’Hôtel de Ville de Paris où pendant quatorze ans, il est le commissaire d’une trentaine d’expositions pour la Salle Saint-Jean. Après avoir dirigé les Instituts Français du nord du Maroc, Tanger et Tétouan, il décide de partager son temps entre Paris et Tanger et de se consacrer à nouveau à la peinture où il travaille en alternance aquarelles sur le motif, dessins et peintures. Depuis dix ans, il est également coéditeur des éditions tangéroises Khbar Bladna. Sur Nicolas de Staël, il a réalisé l’exposition de la Salle Saint-Jean en 1994 ainsi que la rétrospective au Musée National de l’Ermitage en 2003, à l’occasion du tricentenaire de Saint-Pétersbourg.

    Marie du Bouchet est née en 1976. Elle est titulaire d’une maîtrise de philosophie sur la phénoménologie de Husserl. Après avoir collaboré à l’exposition « Paris sous le ciel de la peinture » organisée par Gustave de Staël à l’Hôtel de Ville de Paris en 2000, elle devient productrice à la radio, sur France Culture, à partir de 2001, pour l’émission « Surpris par la Nuit » dirigée par Alain Veinstein. Elle produit de nombreux documentaires sur la peinture et l’histoire de l’art. En 2003, elle écrit la monographie « Nicolas de Staël, Une illumination sans précédent » dans la collection Découvertes Gallimard. Depuis 2011, elle est membre et coordinatrice du Comité Nicolas de Staël.

     

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    Programmation

    Nommée directrice de la programmation culturelle des expositions de Culturespaces en 2017, Beatrice Avanzi est notamment en charge du Musée Jacquemart-André, du Musée Maillol et de l’Hôtel de Caumont – Centre d’Art. En tant que conservatrice du département des peintures du Musée d’Orsay depuis 2012, elle avait assuré le commissariat d’expositions majeures telles que « Le Douanier Rousseau – L’innocence archaïque » ou « Au-delà des étoiles – Le paysage mystique de Monet à Kandinsky ».

    A ses côtés, Agnès Wolff, responsable de la production culturelle, Cecilia Braschi, responsable des expositions pour l’Hôtel de Caumont – Centre d’Art, et Sophie Blanc, régisseur des expositions chez Culturespaces.

     

    Application Smartphone

    Cette application vous permet de découvrir les plus belles œuvres de l’exposition grâce à 23 commentaires d’oeuvres et la bande-annonce de l’exposition. Profitez d’une visite en très haute définition avec une profondeur de zoom exceptionnelle.

    Tarif : 2,99 €

    ✓ Disponible sur l’AppStore
    Disponible sur Google Play

     

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    © Réalisation de la vidéo : Olam Productions

    © Photo à la Une : Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

    © Nicolas de Staël, Paysage de Provence, 1953, huile sur toile, 33 x 46 cm, Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid © Adagp, Paris, 2018

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hôtel de Caumont, Aix-en-Provence

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] « Nicolas de Staël en Provence » (Gustave de Staël et Marie du Bouchet, Ed. Hazan)

     

     

     

  • Klimt en images à l’Atelier des Lumières

     

    Gustav Klimt à l’Atelier des Lumières, c’est la belle expérience insolite à vivre du 13 avril au 11 novembre 2018. Dans une immense salle de 2000m², on se promène dans les plus beaux tableaux du peintre autrichien (oui, bien dans les tableaux et non parmi eux…) au son de valses de Vienne.

     

    A Paris, dans le 11ème arrondissement, il y avait la fonderie du Chemin-Vert créée en 1835 par les frères Plichon, d’anciens maréchaux-ferrants devenus fondeurs pendant la Révolution Industrielle. Soixante personnes y fabriquaient sur plus de 3000 m² des pièces en fonte pour la marine et les chemins de fer. En 1929, la crise et les débuts du plastique ont raison de l’entreprise qui est vendue.

    Bruno Monnier, déjà en charge des Baux de Provence, découvre cet espace incroyable en plein Paris. Quatre ans plus tard, le 13 avril 2018, L’Atelier des Lumières ouvre ses portes. Il se définit comme le premier centre d’Art Numérique de Paris. Et la première exposition est dédiée au peintre autrichien Gustav Klimt (1862-1918), pour le centenaire de sa disparition.

    Même concept, même site internet, comme pour les Carrières de Lumière des Baux, le visiteur est plongé dans une projection des œuvres de l’artiste en plusieurs dimensions : sols, murs mais aussi un bassin d’eau ou une pièce recouverte de miroirs. Il se retrouve ainsi au cœur de l’oeuvre, visualisant les plus petits détails auxquels il n’aurait peut-être pas prêté attention autrement.

     

    « C’est de l’art immersif », explique Michel Couzigou, le directeur de L’Atelier des Lumières. « On utilise 5.000 images numérisées, 140 vidéo-projecteurs et 50 sources sonores, pour que le spectateur se retrouve à l’intérieur de l’image et de l’oeuvre de Gustav Klimt. »

     

    En fond sonore, on peut entendre les œuvres de compositeurs contemporains de Klimt, comme Beethoven, Strauss ou Wagner. L’exposition a déjà attiré 120.000 spectateurs en trois semaines. Malgré le débat lancé par ses détracteurs qui comparent l’Atelier des Lumières à une attraction de Disneyland, il ne désemplit pas…

    La culture intellectualisée réservée aux avertis s’oppose à cette culture accessible à tous, qualifiée de « divertissement ». Si cette exposition s’adresse pour 25 % au public qui ne va jamais au musée, touchant un nombre considérable d’élèves de nos écoles jusqu’au lycée, alors c’est toute la culture en général qui est gagnante.

     

    Gustav Klimt à l’Atelier des Lumières du 13 avril au 11 novembre 2018.
    38 Rue Saint-Maur, 75011 Paris
    Ouvert tous les jours de 10h à 18h, nocturnes les vendredis et samedis jusqu’à 22 heures

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] L’Atelier des Lumières

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Klimt aux Carrières de Lumières

     

     

  • Serge Gainsbourg, 5 bis rue de Verneuil…

     

     

     

    Derrière cette célèbre adresse du 5 bis Rue de Verneuil à la façade devenue culte se cache l’antre de Serge Gainsbourg. Il y vécut de 1969 jusqu’à sa disparition en 1991. Ce petit hôtel particulier, acheté par l’artiste pour y abriter ses amours clandestins avec Brigitte Bardot, ponctuera ensuite tous les autres moments importants de sa vie, des débuts de son histoire avec Jane Birkin, en passant par la naissance de Charlotte, sa rencontre avec Bambou, jusqu’à la naissance de son fils Lulu…

     

    Cette maison, dont sa fille Charlotte héritera en 1992, n’a pas changé depuis la mort de Serge Gainsbourg. Rien n’a bougé… Comme dans un songe, on y trouve encore le cendrier plein de gitanes, le frigo rempli, les bouteilles de vin entamées… Tony Frank a eu le privilège de fréquenter, dans le cadre de cet écrin exceptionnel, le propriétaire des lieux, qu’il photographia à plusieurs reprises dans son décor favori, dès les débuts de leur rencontre à la fin des années 60.

    Au printemps 2017, plus de 25 ans après la mort de l’artiste, Tony Frank est revenu, non sans une certaine émotion, dans cette demeure si riche en souvenirs, où y plane encore l’ombre de Serge. On y découvre avec surprise que Gainsbourg admirait Marilyn Monroe, on croise l’immense portrait de Bardot, qui lui brisa le cœur avant qu’il ne rencontre Jane… On reconnaît le manuscrit original de La Marseillaise qu’il acheta aux enchères en 1981, et « l’Homme à la Tête de Chou »… Gainsbourg est tombé par hasard sur cette sculpture de Claude Lalanne à la vitrine d’une galerie d’art contemporain. Immédiatement fasciné par l’oeuvre, il l’achètera sur le champ, « cash » comme il se plaisait à le dire non sans une certaine fierté, et la fera livrer chez lui, pour l’installer dans sa cour intérieure.

    Le temps s’est donc arrêté au 5 bis de la Rue de Verneuil… C’est en ce lieu que Serge Gainsbourg a composé ses plus sublimes chansons et a façonné, au fil des années, un univers esthétique unique peuplé de milliers d’objets et de souvenirs. Une fois passée la célèbre façade recouverte de graffitis, et franchie la grille, on entre dans le grand salon tout tapissé de noir. C’est alors que commence la découverte de ce lieu fascinant. Œuvre de décorateur, de collectionneur et d’esthète, l’hôtel particulier de Serge Gainsbourg fut aussi un lieu de vie, et le repaire d’un des créateurs les plus importants du siècle dernier.

    Nous avons choisi de présenter une sélection des clichés de Tony Frank, pris en 1982 comme lors du retour récent du photographe au 5 bis Rue de Verneuil, mêlant ainsi le passé et le présent, le musicien et son ombre qui plane encore sur ce sanctuaire étonnant.

     

    « Voilà, c’est chez moi. Je ne sais pas ce que c’est : un sitting-room, une salle de musique, un bordel, un musée… »

     

    Dès l’entrée dans la maison, par le grand salon au rez-de-chaussée, on est immergé dans l’univers chargé d’objets de Serge. Appuyé sur la cheminée, le portrait grandeur nature de Brigitte Bardot, réalisé par Sam Levin au début des années 60, comptait beaucoup pour Serge. Il ne voulait en aucun cas qu’on le déplace ne serait-ce que de quelques centimètres.

     

     

    Dans l’angle gauche du séjour se trouve le buste de Jane Birkin, sculpté par E. Godard, et un écorché en papier maché grandeur nature dans le style de l’anatomiste Honoré Fragonard. On reconnaît également « l’Homme à la Tête de Chou » de Claude Lalanne créé en 1969. Sur la gauche, un orgue électrique Lowrey de 1980 au-dessus duquel est accroché « The Bishop’s Children », une huile de l’école anglaise du XIXème.

     

     

    Le séjour, toujours… Très complice avec les forces de police, qui le déposaient régulièrement chez lui au petit matin, Serge aimait se faire offrir des insignes, menottes et diverses munitions… au point qu’il s’était constitué une impressionnante collection de plus de 250 pièces ! A gauche, sur la table, on aperçoit une mallette à cocktails, et sur le mur, un article du Journal du Dimanche : « Gainsbourg face au paras ».

     

     

    La cuisine est éclairée par un lustre en bronze doré à riche décor de fleurs et feuilles de liseron en pâte de verre de Murano datant du XIXe. C’est Serge qui avait imaginé ce réfrigérateur dont la porte est en verre. Il trouvait ridicule d’avoir à l’ouvrir sans cesse…

     

     

    Juste derrière la salle de bain, la chambre d’artiste dans toute sa splendeur. Derrière le grand lit, une toile persane imprimée de la fin du XIXe. Un banc en forme de sirène, un paravent d’osier doré et, sur la gauche, un flambeau de bois sculpté à six bras laqué blanc d’origine allemande. Au pied du lit, une paire de Repetto blanches.

     

     

    Serge Gainsbourg chez lui le 15 Avril 1982.

     

     

    Gainsbourg sur son lit, entouré de quelques-uns de ses albums souvent illustrés par des photos de Tony Frank, en 1979.

     

     

    Retour dans le salon… Quel musicien n’a pas rêvé un jour de posséder un Rhodes Seventy Three, piano électrique d’une qualité sonore exceptionnelle ! Sur la droite, un pan entier de mur est réservé à des articles de journaux consacrés à la chanson « Je t’aime moi non plus » sortie en 1968.

     

     

    Serge Gainsbourg chez lui à côté de « l’Homme à la Tête de Chou » le 15 Avril 1982.

     

     

    Serge Gainsbourg à table dans sa cuisine, en 1982

     

     

    Serge Gainsbourg chez lui, jouant avec une marionnette à son effigie, en 1982.

     

     

    Serge Gainsbourg en blazer, avec son insigne des parachutistes.

     

     

    La Galerie de l’Instant nous permet donc de nous immiscer dans l’intimité du dandy au fil des photographies de Tony Frank. Une exposition nostalgique et poignante, qui raconte en images le quotidien de Serge Gainsbourg et de sa famille. Les gitanes s’entassent dans le cendrier, les bouteilles de rouge sont à moitié vides, le piano est ouvert, prêt à accueillir de nouvelles mélodies… Du grand salon illuminé par le portrait de Brigitte Bardot à la chambre de style persan où l’on aperçoit les Zizi blanches au pied du lit, en passant par le séjour rempli de vinyls et de beaux souvenirs qui prêtent à l’anecdote, la maison de Serge Gainsbourg semble encore habitée par sa présence magnétique.

    Sur son trône en velours dans l’entrée ou allongé sur le tapis d’Orient de sa chambre, entouré de marionnettes à son effigie, de poupées de porcelaine, le dandy se prête au jeu, avec malice et tendresse. Et pour un instant, ce lieu nous devient familier, porteur de tant de fantasmes et de légendes.

    En février 2018, Charlotte Gainsbourg relançait sur France Inter l’idée d’ouvrir au public le sanctuaire de son père, à l’exception de la chambre à coucher. L’actrice y est d’ailleurs retournée récemment pour tourner le clip de « Lying With You », extrait de son album « Rest » paru en novembre 2017, chanson dans laquelle elle s’adresse à lui. Mais ce musée est un serpent de mer… Charlotte Gainsbourg en avait déjà parlé au Monde en 2007 en évoquant un projet de l’architecte Jean Nouvel : « depuis quinze ans, nous y songeons ».

     

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    « 5 bis rue Verneuil, photographies de Tony Frank », du 29 mars au 10 juin 2018 à la Galerie de l’Instant, 46 Rue de Poitou, 75003 Paris

    Crédit photo : Serge Gainsbourg, 5 bis rue de Verneuil © Tony Frank

     

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