Catégorie : Culture

  • Olga Picasso au Musée Picasso

     

     

    Une petite déception à la visite du Musée Picasso dans le quartier du Marais, tant l’attente était grande. Peut-être aussi parce que Malaga était passé avant…

     

    La Majesté de cet hôtel particulier de la rue de Thorigny, désigné comme l’un des plus beaux hôtels particuliers baroques du quartier, laissait présager des trésors architecturaux incroyables. Mais la rénovation moderne et le parti pris de ces grands panneaux blancs vertigineux qui reflètent la lumière tels des miroirs de plâtre et de peinture blanche déçoivent l’amateur d’histoire, même s’ils ravissent l’amateur d’art. Le musée est lumineux, propre, blanc, moderne, hyper fonctionnel, doté d’immenses fenêtres et de puits de lumière. Seul l’escalier central majestueux, qui fut à l’époque l’escalier d’honneur, sous un plafond aux moulures et aux ornements sculptés, nous rappelle que la maison fut habitée autrefois par un proche de Fouquet amoureux du théâtre de Corneille.

    On reste aussi un peu sur sa faim par rapport au nombre de peintures exposées : il y a surtout beaucoup de dessins et d’esquisses. Finalement, ce qui fait la valeur de ce énième musée Picasso à travers le monde, c’est la part prépondérante donnée à sa vie privée. En l’occurence, l’expo porte sur le personnage de sa première épouse, Olga. Il faut prendre le temps de regarder chacune des vitrines, dans lesquelles sont exposés de très nombreux objets personnels, de lire les lettres, de regarder les films de famille en noir et blanc très émouvants, et toutes ces photos méconnues de tous les proches du peintre : sa femme Olga en premier lieu bien sûr, son fils Paul dont on peut voir le tableau en Arlequin, les amis artistes Cocteau, Apollinaire, Max Jacob.

    L’exposition est une plongée dans la vie intime de ce couple. Olga nous touche particulièrement. On prend conscience des sacrifices qu’elle a dû faire en renonçant à sa carrière de danseuse, de l’amour profond et de la complicité entre elle et son fils en raison sans doute des absences longues et répétées de Pablo (la série de photomatons est très émouvante), et de sa souffrance quand elle comprend qu’elle a été remplacée par une autre (la très jeune Marie-Thérèse Walter), à la fois en tant que femme, muse et modèle. Picasso refusera la demande de divorce d’Olga qui finira ses jours à Cannes.

    Comme à chaque fois, la vie privée et l’oeuvre de Picasso s’entremêlent, l’une expliquant l’autre. L’exposition « Olga » montre bien cet aspect, jalonnant et juxtaposant à la fois photos et tableaux, objets et peintures, lettres et dessins. Autant de trésors compilés dans l’ouvrage magnifique du catalogue de l’exposition en vente à la librairie du musée et qui est un véritable petit bijou.

     

    Olga Picasso au Musée Picasso

    Jusqu’au 3 septembre 2017

    Tarif = 12,50 euros

    Catalogue = 39 euros

     

     

     

  • L’événement Walker Evans au Centre Pompidou

     

     

    À travers plus de quatre cents photographies et documents, la rétrospective Walker Evans (1903-1975) présentée au Centre Pompidou témoigne de l’obsession de ce photographe américain pour la culture vernaculaire de son pays. Evans est l’un des photographes américains les plus marquants du 20ème siècle.

     

    « Vous ne voulez pas que votre œuvre vienne de l’art ; vous voulez qu’elle prenne origine dans la vie ? Alors c’est dans la rue qu’elle se trouve. Je ne me sens plus à l’aise dans les musées. Je n’ai pas envie de les visiter. Je ne veux pas qu’on m’apprenne quoi que ce soit. Je ne veux pas voir de l’art « accompli ». Je m’intéresse à ce que l’on appelle le vernaculaire. » Walker Evans, entretien avec Leslie Katz (1971).

    Walker Evans est pourtant le premier photographe à se considérer comme artiste en tant que tel, et va sans cesse défendre une approche documentaire dans son art. Il a comme sujet de prédilection son propre pays, les Etats-Unis. Il devient donc tout naturellement à partir des années 30 le photographe de l’Amérique populaire, et rien ne lui échappe.

    Julie Jones, attachée de conservation au Centre Pompidou, à Anne Chépeau, Radio France : « Qu’est-ce qu’on voit aux Etats-Unis ? On voit des baraques au bord des routes, on voit des devantures de magasin, on voit des gens dans les rues, des architectures typiques, des publicités, des affiches de cinéma. Walker Evans va donc s’attacher à rendre compte de l’environnement visuel de tous, dans ce pays si vaste que sont les Etats-Unis. »

    L’exposition retrace la totalité de la carrière de Walker Evans, des premiers autoportraits de la fin des années 20 aux polaroïds des années 70. Certaines series nous plongent au coeur même de l’identité américaine. Walker Evans photographie donc les baraques de bord de route, et notamment un garage dans la banlieue d’Atlanta.

     

     

    « On voit sur cette image ce garage un peu de fortune, évidemment situé au bord de la route. Une automobile est garée juste devant l’entrée, attendant peut-être d’être réparée. On y voit des pneus exposés sur la devanture, des accessoires, des pièces détachées, comme une sorte de cabinet de curiosité, et parmi tous ces gens devant le garage, on repère une femme qui semble attendre quelque chose. Tous ces éléments créent une sorte d’ambiance quasi cinématographique, caractéristique de l’esthétique d’Evans. »

     

    Si les vitrines, les enseignes, les publicités le passionnent, Walker Evans aime aussi saisir le regard des anonymes, « ceux qui, comme il l’écrivit, parlent avec leurs yeux ».

     

    « Ses portraits les plus connus sont sans doute ceux qu’il réalise en 1936 en Alabama, où il part avec l’écrivain James Agee pour le magazine Fortune, photographier trois familles de métayers victimes de la dépression, comme tant d’autres. Il part donc avec un appareil moyen-format avec lequel il va faire des portraits absolument magnifiques, de façon souvent très frontale. A travers ces portraits, tout l’art de Walker Evans est de laisser ces gens nous parler. » (Julie Jones)

    De retour à New York, dans la continuité de son travail de portraitiste inlassable de cette Amérique laborieuse des années 30, Walker Evans descend dans le métro new-yorkais de 1938 à 1941, et cachant son appareil sous son manteau, va photographier en toute discrétion les passagers assis en face de lui. En résultent des instants de vérité, qui constituent une étonnante galerie de portraits.

    A découvrir d’urgence au Centre Pompidou…

     

     

    Crédit photographique :

    © Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art

    © Fernando Maquieira, Cromotex

     

    L’événement Walker Evans, du 26 avril au 14 août 2017, Galerie 2 du Centre Pompidou (Paris)

    tous les jours de 11h à 21h, sauf les jeudis de 11h à 23h

     

     

     

  • John Dos Passos : Manhattan Transfer

     

     

    « Le crépuscule de plomb pèse sur les membres secs d’un vieillard qui se dirige vers Broadway. Quand il contourne l’étalage de Nedick, au coin de la rue, quelque chose se déclenche dans ses yeux. Poupée brisée parmi les rangées de poupées vernies, articulées, il se traîne, la tête basse, jusque dans la fournaise palpitante, jusque dans l’incandescence des chapelets de lettres lumineuses. « Je me rappelle quand tout cela était que des prairies », gronda-t-il à un petit garçon. »

     

    John Dos Passos est né le 14 janvier 1896. Il compte parmi les géants de la littérature américaine du XXème siècle. Son œuvre est immense, comprend 42 romans, des poèmes, des essais, des pièces de théâtre. Sa trilogie « USA », dont le célèbre « Manhattan Transfer », constitue le sommet de son œuvre et de sa gloire.

    « Soudain, un enchevêtrement de voix d’hommes qui l’entourent. Elle se redresse, blanche et froide, hors de toute atteinte, comme un phare. Des mains d’hommes rampent comme des insectes sur le verre incassable. Des regards d’hommes errent, voltigent tout autour, sans espoir, comme des papillons de nuit. Mais dans l’abîme intérieur, profond et sombre, quelque chose tinte comme une pompe à incendie. »

     

    Manhattan Transfer (1925)

    Traduit de l’Américain par Maurice-Edgar Coindreau

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Ca peut pas faire de mal (Guillaume Gallienne sur France Inter)

     

     

     

  • « PNB ! Personne Ne Bouge » sur Arte : branché

     

     

    Le magazine « PNB ! Personne Ne Bouge » sur Arte est diffusé tous les dimanches à 19h05. Et cela depuis 2012.

     

    Bientôt cinq ans que les voix-off de Philippe Collin, Xavier Mauduit et Frédéric Bonnaud nous régalent de leurs trouvailles et de leur humour. « PNB ! Personne Ne Bouge » est un magazine qualifié de « Pop-Culture ». Pendant 35 trop petites minutes, huit séquences courtes mais denses et à l’élocution rapide nous racontent toutes un même thème. A l’écran, nous voyons des silhouettes animées en ombres chinoises sur des fonds colorés et acidulés. Ce qui marque, ce sont le rythme, les couleurs, les voix, les sujets et l’humour. Chaque magazine est un petit concentré de nos souvenirs auxquels s’ajoutent des informations documentées souvent rares. Des perles, comme l’émission du dimanche 16 octobre 2016 sur Renaud.

     

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    Qui sont ces trois petits génies ?

     

    Tous trois se sont rencontrés dans les locaux de France Inter au début des années 2000. Un journaliste breton, un passionné de cinéma, patron de cinémathèque, et un historien agrégé. Le coktail d’une petite pépite de bonne humeur qualifiée « d’émission culturelle potache et décalée, mais pointue » par les Inrocks. Une émission transgenre entre le culturel et le divertissement, qui fusionnent avec légèreté, et dans laquelle la curiosité côtoie les vieux souvenirs de jeunesse. L’attention ne retombe jamais, l’esprit est sans cesse en éveil et s’émerveille des nombreuses trouvailles des co-auteurs.

    Chaque émission est conçue selon un scénario précis, avec un fil rouge, le thème central, détourné en mode rupture de rythme, le tout dans un éclectisme volontaire très intéressant. Car s’il s’agit d’un magazine léger et de divertissement, il n’en demeure pas moins un exercice de style journalistique très rigoureux avec un vrai travail d’investigation et de recherche.

    Déjà plus de 195 émissions à leur compteur et bientôt un anniversaire. Souhaitons longue vie à ce petit bijou télévisuel.

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] PNB Arte

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  • Bardot avait une sœur… L’histoire de Mijanou Bardot

     

     

    Dans le reportage de France 3, « Bardot amoureuse », diffusé le 27 janvier 2017, on apprend que Brigitte Bardot a une sœur. Si tout le monde connait Bardot, qui d’entre nous savait qu’elle avait une sœur ? Enquête…

     

    Brigitte Bardot est née en 1934. Sa petite sœur Marie-Jeanne Bardot, surnommée Mijanou, est née en 1938, quatre ans après. Elle ressemble davantage à sa maman, Anne-Marie, une femme passionnée de danse et de mode, tandis que Brigitte ressemble plutôt à son père Louis, un industriel doué, féru de cinéma. Enfants, elles vivent dans un milieu aisé. Leurs parents fréquentent le « Tout-Paris », des directeurs de presse, de mode, de théâtre et de cinéma. Hélène Lazareff par exemple, la directrice de « Elle », est une grande amie de leur mère. Très vite, à quinze ans, Brigitte va devenir la mascotte puis l’égérie du magazine. Sa sœur cadette n’a encore que onze ans.

    La suite, nous la connaissons : le réalisateur Marc Allégret voyant les photos de mode de Brigitte dans « Elle » demande à la rencontrer. Il veut lui faire passer un casting pour son prochain film « Les lauriers sont coupés ». Il ne la prendra pas, mais elle tombera amoureuse de l’assistant d’Allégret qu’elle a rencontré au cours de l’audition et qui lui donnait la réplique : Roger Vadim.

    1956. Mijanou a dix-huit ans. Elle tourne à son tour son premier film. Il s’agit d’une comédie : « Club des femmes ». Son partenaire n’est autre que Jean-Louis Trintignant, l’homme dont sa sœur Brigitte vient de tomber follement amoureuse pendant le tournage de « Et Dieu créa la femme » et pour lequel elle quittera Vadim.

    1960. Brigitte Bardot rencontre Sami Frey lors du tournage de « La vérité ». Comme à chaque fois, elle tombe amoureuse de son partenaire. Elle se sépare de Jacques Charrier. Sami se sépare de Pascale Audret, la sœur de Hugues Aufray. Leur idylle  ne durera que deux ans. Et c’est Mijanou qui consolera le beau Sami quand Brigitte le quittera pour Gilbert Becaud.

    Marie-Jeanne Bardot enchaine les films. Elle rencontre Patrick Bauchau, un comédien belge sorti d’Oxford. Ils se marient en 1962 et donnent naissance à une petite fille, Camille. Ils s’octroient une pause avant de retrouver les réalisateurs de « La Nouvelle Vague ». Ils tournent alors ensemble avec Eric Rohmer  dans « La Collectionneuse » en 1967. Mais très vite, la petite sœur de Bardot va arrêter le cinéma…

     

    « J’ai toujours été timide face aux caméras et j’ai décidé assez vite d’arrêter le cinéma car je me sentais mal sur les plateaux : j’avais l’impression de n’avoir rien fait de mes journées », déclare-t-elle à Soir Magazine en juin 2009. Pendant ce temps, sa sœur ainée triomphe dans « L’ours et la poupée » de Michel Deville. Mais comme sa petite sœur, elle arrêtera elle aussi le cinéma quatre ans plus tard, en 1973.

     

    Des destins communs donc. Parallèles, tout du moins. Dans les années 1980, l’une s’envole pour les Etats-Unis où elle fondera une entreprise de mobilier en 1979, après avoir eu l’idée géniale des lits mezzanines pour gagner de la place dans les chambres d’enfants. Marie-Jeanne va créer la marque « Espace Loggia ». L’autre se lancera dans la défense de la cause animale. Après 48 films, Brigitte devient porte-parole de la SPA puis rejoint l’IFAW en 1976 et déclenche la fameuse campagne internationale de lutte contre la chasse aux phoques.

    Depuis, l’une vit à Los-Angeles, l’autre à Saint-Tropez où elle a créé sa Fondation en 1986.

    Patrick Bauchau, le mari de Mijou, devient un acteur célèbre grâce à la série « Le Caméléon » et ses apparitions dans de nombreux films, dont « Le maître de musique » en lice pour les Oscars de 1989. Brigitte de son côté épouse en 4ème noces Bernard d’Ormale, un industriel, deux mois seulement après leur rencontre lors d’un diner. Elle a 58 ans. Elle vit à la Madrague.

    Les deux sœurs ont en commun la défense des animaux mais ne se voient quasiment pas. Si les cousins, Camille et Nicolas, petits, faisaient de la planche-à-voile ensemble, il est loin le temps où la famille se réunissait.

     

    « On ne peut pas dire qu’elles soient fâchées, mais elles ne se voient jamais. Cela n’empêche pas de longues conversations téléphoniques ». Toujours dans Soir Magazine en 2009, elle déclarait : « ça fait peut-être dix ans que je ne l’ai plus vue, mais je communique encore souvent avec elle. L’amour des animaux est peut-être le seul point commun que j’aie avec ma sœur. Nous avons eu des vies très différentes », rajoute-t-elle. Mijanou a eu un seul amour, Patrick Bauchau, et il dure toujours. »

     

    Aujourd’hui âgées de 78 ans et 82 ans, elles sont toutes deux grand-mères et arrière-grand-mères. Toutes deux n’ont eu qu’un seul enfant : un garçon, Nicolas Charrier pour Brigitte et une fille, Camille, pour Marie-Jeanne. Toutes deux ont des petit-enfants : Anna et Théa (17 et 20 ans), les deux petites-filles de B.B. vivent en Norvège avec leur père, marié en 1984 au top-model Anne-Linne Bjerkan, et ne parlent pas français. Ceux de Mijanou vivent en Italie. Dans Paris Match en 2009, Brigitte déclare : « Non, je ne suis pas une bonne grand-mère. Elles vivent en Norvège avec leur père [Nicolas Charrier], elles ne parlent pas français, et nous n’avons pas l’occasion de nous voir. Pourquoi tricher ? Tu le sais, j’ai toujours dit ce que je pensais et pensé ce que je disais. Je n’ai jamais cru aux liens du sang. »

     

    Filmographie :

    1956 : « Club de Femmes » de Ralph Habib (Micheline)

    1957 : « Jusqu’au Dernier » de Pierre Billon (Josiane, l’écuyère)

    1958 : « C’est la faute d’Adam » de Jacqueline Audry

    1958 : « Le Pirate de l’épervier noir (Il pirata dello Sparviero nero) » de Sergio Grieco (Elena di Monteforte)

    1958 : « Une balle dans le Canon » de Michel Deville et Charles Gérard (Brigitte Geoffrain)

    1959 : « Ramuntcho » de Pierre Schoendoerffer (Gracieuse)

    1960 : « Sex Kittens Go to College » d’Albert Zugsmith (Suzanne)

    1967 : « La Collectionneuse » d’Éric Rohmer (Carole)

    1970 : « Después del Diluvio » de Jacinto Esteva

     

     

     

     

     

  • Romain Gary s’en va-t-en guerre

     

     

    À l’occasion de la publication de « Romain Gary s’en va-t-en guerre » de Laurent Seksik, revenons sur la vie et l’oeuvre du diplomate et romancier français originaire de Lituanie.

     

    Il est l’homme aux deux prix Goncourt et aux multiples identités. Romain Gary, alias Emile Ajar, de son vrai nom Roman Kacew, double prix Goncourt, d’abord en 1956 pour « Les Racines du Ciel », puis en 1975, sous un autre nom, Emile Ajar, pour « La Vie Devant Soi », naît à Vilna, en Russie, en 1914 (Aujourd’hui, Vilnius en Lituanie).

    Aviateur, diplomate, mais surtout écrivain à la fécondité exceptionnelle, capable d’écrire plusieurs ouvrages en même temps, Romain Gary a livré une oeuvre littéraire drôle, tendre et humaniste.

    Romain Gary, c’est une vie marquée par sa relation avec sa mère. Quant à son père, il va abandonner la famille pour épouser une autre femme, avoir d’autres enfants, avant de mourir dans le ghetto pendant la guerre.

    Rencontre avec Laurent Seksik, qui vient tout juste de publier « Romain Gary s’en va-t-en guerre », Myriam Anissimov, sa biographe, auteur de « Romain Gary, le Caméléon » (Editions Folio), et Joann Sfar qui a illustré « La Promesse de l’Aube » en 2014.

     

    « Gary se levait tôt, il descendait vers 7h00 du matin, dès que les bistrots ouvraient. Ils les faisait tous, en écoutant toutes les conneries que les gens disaient, les notant minutieusement en mangeant un oeuf dur. Puis il remontait chez lui et travaillait jusque midi, une heure. » (Myriam Anissimov).

     

    « Gary écrit puissamment. C’est un flot, c’est une colère, c’est ininterrompu. Puis il y a des redites, il répète beaucoup les choses. On sent le diplomate rompu à l’écriture de mémos, qui a l’habitude de composer une littérature efficace, qui a une grande connaissance du cinéma et du roman américain, et qui pour se purger, se détendre ou faire plaisir à sa maman qui n’est plus là, écrit du roman. » (Joann Sfar)

    Sa maman, justement, il en fait une des plus belles héroïnes littéraires dans la « Promesse de l’Aube » publiée en 1960. Ce que cette femme a d’intéressant, c’est qu’elle est une héroïne sans homme, toute entière dévouée, peut-être pas intrinsèquement au bonheur de son fils, mais plutôt à l’avénement d’un fils roi.

     

    « J’ai écrit la Promesse de l’Aube pour m’exorciser, pour me débarrasser du fantôme de ma mère, qui vécut à mes côtés pendant quinze ou vingt ans, et qui semblait encore demander quelque chose. Aujourd’hui, je me sens beaucoup plus libre, Je me suis, comme on dit, affranchi… » (Romain Gary en 1960)

     

    Romain Gary a réussi à échapper au cadre très rigide du roman français traditionnel, pour introduire dans la littérature française quelque chose de nouveau, à savoir l’idée de l’émigré, avec la notion de métissage entre les cultures française et juive, yiddish d’Europe orientale, plus précisément.

    Il y a chez Gary, outre cette poésie et une façon peu commune de décrire les sentiments, les émotions ou les personnages, en les esquissant, cette forme d’humour, humour juif, humour du désespoir, plein de tendresse.

    Aviateur dans les Forces Françaises Libres pendant la Seconde Guerre Mondiale, voyageur et diplomate, Romain Gary ancre les thèmes de ses romans dans l’actualité du monde. En 1956, avec « Les Racines du Ciel » récompensé par le prix Goncourt, il livre l’un des premiers récits écologiques. Autre exemple avec « Chien Blanc » en 1970, sur la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis, et contre le racisme. Autant de sujets qui n’ont rien perdu de leur pertinence.

     

    « Chien Blanc préfigure Donald Trump. Quand on parle de l’actualité de Gary, tout ce qu’il dit sur l’Europe, sur la montée des périls ou sur l’Amérique, résonne aujourd’hui de façon totalement hallucinante. » (Laurent Seksik)

     

    C’était un humaniste, un homme profondément généreux qui aimait les autres hommes, mais aussi les femmes. Il en parlait d’ailleurs comme on en parlait peu à l’époque, comme des égales, des partenaires, aussi bien sur le plan amoureux que plus généralement dans la vie.

    En 1975, Romain Gary invente Emile Ajar, pseudonyme sous lequel il va remporter un second prix Goncourt pour « La Vie Devant Soi ».

     

    « Il a voulu se débarrasser de Romain Gary pour qu’enfin, on le lise vraiment. Il se plaignait toujours qu’on ne le lisait jamais. Tout roman de Gary relève du doute. Il a mis tellement d’énergie à raconter des mensonges qui lui plaisaient, à s’inventer un personnage qui lui convenait. Il a décidé que le roman, c’était finalement plus important que l’existence. Quand on prend cette décision-là, on peut finir un jour avec le canon d’un fusil dans la bouche. » (Joann Sfar)

     

    En 1980, Romain Gary décide donc de mettre fin à ses jours. ll eut cette phrase avant de se supprimer : « Je me suis totalement exprimé ». Comme pour Gary, il n’y avait que le roman qui importait, on peut imaginer qu’au moment de commettre l’irréparable, il eut le sentiment de s’être totalement exprimé sur le plan romanesque.

    Romain Gary est un génie, même si le terme peut paraître aujourd’hui quelque peu galvaudé. Déjà par le fait que c’est un auteur qui est extrêmement facile à lire. Et puis il y a cet humour irrésistible allié à un sens de l’auto-dérision poussé à son paroxysme… De ce point de vue, « Gros Câlin » est probablement le roman dans lequel l’humour de Gary, allié à un sens inné du surréalisme, est le plus jubilatoire. Oui, Romain Gary est un humaniste. Et finalement, est-ce que ce n’est pas ça, réussir sa vie ?

    Profitez de la sortie de « Romain Gary s’en va-t-en guerre » pour aller jeter un oeil à « La Promesse de l’Aube » illustrée par Joann Sfar. C’est magnifique…

     

     

     

     

  • Lancement de KuBweb.media : La bande-annonce

     

     

    Projet hybride entre webzine, chaîne de diffusion multimédia et réseau social, le webmedia KuB, contraction de Kultur Bretagne, est l’outil de rayonnement de la richesse et la diversité des talents que recèle et qu’accueille la Bretagne.

    Son contenu est éditorialisé, toutes disciplines confondues, et son format en réseau invite à l’échange citoyen : ses internautes peuvent déposer leurs idées, productions, créations sur le site. Un comité éditorial, composé de représentants des secteurs de la culture, de la création, de l’audiovisuel ou encore de la recherche, étudie et sélectionne les œuvres et les projets à intégrer dans la ligne éditoriale de KuB.

     

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  • Picasso et Giacometti, en résonance

     

     

    Jusqu’en février 2017, le Musée Picasso présente la toute première exposition consacrée à l’œuvre de deux des plus grands artistes du XXème siècle : Pablo Picasso et Alberto Giacometti.

     

    Ils avaient vingt ans d’écart mais leurs oeuvres se sont toujours répondues. Picasso et Giacometti sont pour la première fois réunis dans une seule et même exposition. Deux-cents oeuvres, peintures, dessins, sculptures, des deux maitres du XXème Siècle sont présentées à l’Hôtel Salé.

    Les deux artistes qui se rencontrent au début des années 30 avaient des tempéraments bien différents, mais ils ont été influencés l’un et l’autre par le surréalisme et partagent le même questionnement sur la relation au réel.

    Un dialogue et des correspondances artistiques que décrit Catherine Grenier : « Ce sont deux monstres de l’art moderne. Les peintre et sculpteur les plus chers. D’un côté l’Espagnol, de l’autre le Suisse de vingt ans son cadet, Picasso et Giacometti. Deux artistes étrangers qui émigrent à Paris au début du XXème siècle, deux fils d’artiste qui partagent une très grande précocité avant d’inventer un langage révolutionnaire ».

     

    « Ils ont la même facilité, la même virtuosité à représenter le réel, et l’un comme l’autre vont aller vers la modernité » (Catherine Grenier, commissaire de l’exposition).

     

    Dans les années 1910 et 1920, Picasso et Giacometti trouvent l’inspiration et créent de nouvelles formes, de nouveaux motifs, en puisant dans le passé ou les arts extra-occidentaux.

    « Picasso était fasciné par la découverte des milieux de l’avant-garde, de l’art africain, de l’art océanien. Il était aussi fasciné par tout ce que l’on appelait le primitif, et Giacometti, de la même façon, se passionne pour les arts exotiques, pour l’art égyptien, l’art mésopotamien ou l’art des Cyclades. En effet, les objets archéologiques ou ceux provenant d’autres civilisations, d’autres cultures, vont venir nourrir leur vocabulaire artistique » (Catherine Grenier, commissaire de l’exposition).

    Giacometti connait l’oeuvre de Picasso depuis qu’il est arrivé à Paris. Bien entendu, il est émerveillé. Quant à Picasso, à cette époque, il est déjà le grand artiste de la modernité. Lorsque Giacometti organise sa toute première exposition personnelle, en 1932, il est d’ailleurs extrêmement fier de pouvoir annoncer à ses parents que Picasso a été le premier visiteur de l’exposition.

    Après leur rencontre, leur relation s’intensifie tout au long des années 30. Ils se voient presque quotidiennement pendant la guerre, en 1940 et 1941. Leur amitié est d’abord fondée sur un dialogue artistique. Ils parlent d’art, se soumettent leurs oeuvres l’un à l’autre. Eux qui partagent des thématiques communes, qui représentent souvent leur femme dans leurs oeuvres, vont se nourrir mutuellement, de manière consciente ou inconsciente. Leurs créations dialoguent entre elles, et des motifs de l’un peuvent apparaitre dans les oeuvres de l’autre.

    Tous les deux prennent pour thématique principale le corps humain, en particulier le corps de la femme, mais aussi le couple, la sexualité, ainsi que la relation entre l’homme et la femme. Ils se rencontrent au moment du surréalisme, une période durant laquelle les artistes convoquent leurs rêves, leurs fantasmes. Picasso et Giacometti s’expriment d’ailleurs assez librement pour l’époque sur toutes les questions qui ont trait à l’érotisme et à l’amour. Pour eux, le thème de l’érotisme est très étroitement lié au thème de la violence ou à celui de la mort.

    « La Femme Egorgée » de Giacometti est une sculpture qui représente d’abord un crime sexuel, mais cette femme qui est saisie par l’artiste dans une sorte de spasme amoureux ressemble aussi à une plante carnivore, ou à l’incarnation de la mante-religieuse. Cette oeuvre caractérise l’ambiguïté de la relation de Giacometti aux femmes, et à la façon dont il décrit la femme à la fois comme une victime et une prédatrice. On retrouve cette même ambiguïté dans l’oeuvre de Picasso, avec par exemple un couple qui s’embrasse sur la plage, dans un acte de baiser qui est presque une lutte physique, voire même un acte de dévoration…

     

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    Les deux artistes partagent donc des motifs, des préoccupations, mais leurs approches artistiques respectives restent cependant fondamentalement différentes. Pablo Picasso est l’artiste de la composition et de l’assemblage, quand Giacometti est l’artiste de la soustraction et de la simplification. Quant à leurs oeuvres, elles montrent des tempéraments foncièrement distincts : Picasso, solaire et dominateur, agacera forcément un Giacometti discret et toujours dans la retenue. Mais ce qui finira par les séparer définitivement, c’est bien l’éloignement physique. Picasso partira s’installer dans le Sud de la France après-guerre, tandis que Giacometti restera à Paris.

    A découvrir d’urgence au Musée Picasso cette exposition qui met en résonance les deux monstres de l’art moderne, dans une confrontation inédite.

     

    [youtube id= »7mmBwRJMbcM » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Musée Picasso

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Picasso Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Fondation Giacometti

     

     

  • Brassaï : Graffiti

     

     

    « Ces signes succincts ne sont rien moins que l’origine de l’écriture, ces animaux, ces monstres, ces démons, ces héros, ces dieux phalliques, rien moins que les éléments de la mythologie. »

     

    Les dessins et signes tracés ou grattés sur les murs de Paris ont fasciné Brassaï du début des années 1930 jusqu’à la fin de sa vie. Le photographe a constamment traqué ces expressions durant toute sa carrière, leur consacrant une importante série qui a pris forme dans un livre et à travers plusieurs expositions.

    Grâce à la richesse de sa collection de photographies, le Centre Pompidou propose une présentation thématique de la célèbre série « Graffiti » du photographe français d’origine hongroise. L’exposition replace la série dans le contexte de la fascination pour l’art brut d’artistes et écrivains proches de Brassaï : Raymond Queneau, Jean Dubuffet, Pablo Picasso, Jacques Prévert, notamment. Des documents enrichissent cette présentation inédite offrant au public d’en approfondir la compréhension et l’écho.

     

    « Le mur se dresse tel un défi. Protecteur de la propriété, défenseur de l’ordre, il reçoit protestations, injures, revendications et toutes les passions, politiques, sexuelles ou sociales. La Révolution française commença par détruire un mur, celui de la Bastille. Les journaux, les affiches n’ont pu supplanter les écritures murales. Un mot tracé à la main, en lettres immenses, a une emprise que n’aura jamais une affiche. Animé encore de l’émotion ou de la colère du geste, il hurle, barre le chemin. »

     

    C’est avec ces mots que Brassaï, photographe français d’origine hongroise, commentait, en 1933, la première publication de quelques-unes de ses photographies des fragments des murs parisiens parues dans la revue Minotaure. La série des « Graffiti », à laquelle le photographe travaillera pendant plus de vingt-cinq ans, est riche de plusieurs centaines d’images, dont une partie reste méconnue. L’exposition que présente le Centre Pompidou dans la Galerie de photographies, en dévoilant des inédits, propose un regard approfondi sur ce célèbre ensemble et sa fortune auprès d’artistes et d’écrivains proches de Brassaï : Pablo Picasso, Jacques Prévert, Jean Dubuffet, notamment.

    Flâneur nocturne, Brassaï s’intéresse dès ses débuts aux quartiers « mal famés » de Paris et à la culture populaire. Il est le premier, dans l’histoire de la photographie moderne, à penser intuitivement l’appareil photographique comme un outil de dissection de l’urbain. Il concentre son regard sur des dessins, signes et gribouillages inscrits sur les murs de Paris. À l’instar de ses clichés des pavés, il resserre son cadre, s’attache au détail et met en valeur un objet a priori sans importance, exactement comme il l’avait fait pour les Sculptures involontaires avec Salvador Dalí. Ces règles formelles établies, Brassaï entame un projet d’enregistrement systématique : au fil des années, il constitue un catalogue – un imagier populaire – des traces laissées sur les murs par les habitants de la capitale. Publiés pour la première fois dans le contexte surréaliste, ces dessins trouvés et photographiés sont lus comme l’expression de l’inconscient de la métropole. Rassemblés dans les années 1950 pour des expositions et édités dans le livre Graffiti (1961), ils sont soumis à une typologie proposée par l’artiste. Cette démarche inscrit sa pratique dans le contexte naissant de l’ethnologie et de la sociologie du quotidien.

    L’exposition prend sa source dans l’ensemble exceptionnel des « Graffiti » que conserve le Centre Pompidou et porte un regard nouveau sur ces images. Elle les inscrit dans le cadre plus large de la fascination exercée par l’art populaire sur certains artistes et écrivains en quête des sources premières de la création artistique. Grâce aux prêts d’œuvres venues de l’Estate Brassaï, de collections privées et d’autres institutions, l’exposition montre comment certains tirages de la série ont été réutilisés par des artistes : intégrés à des collages, illustrant des recueils de poésie, inspirant un dialogue avec des réalisations sculpturales ou graphiques.

     

    Brassaï : Graffiti au Centre Pompidou, du 09 novembre 2016 au 30 janvier 2017

    Commissaire : Mnam/Cci, Karolina Ziebinska-Lewandowska

    Crédit photographique : © Centre Pompidou / Photo A. Rzepka / dist. Rmn-GP, © Estate Brassaï

    Brassaï, « Graffiti », de la série « Images primitives », 1935-1950

     

     

    [youtube id= »F_ZiCMKqvms » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    L’exposition Brassaï s’écoute aussi sur Soundcloud !

     

     

     

  • Marilyn : I Wanna Be Loved By You…

     

     

    Marilyn Monroe (1926-1962) est certainement la star la plus photographiée de toute l’histoire du cinéma. André de Dienes, Milton Greene, Philippe Halsman, Eve Arnold, Cecil Beaton, Richard Avedon, Sam Shaw, Ed Feingersh, George Barris, Bert Stern… les meilleurs photographes de son temps l’ont immortalisée, faisant de Marilyn l’icône absolue.

     

    A travers une soixantaine de tirages photographiques, principalement issus de collections privées, et de nombreux supports multimédia, l’exposition « Marilyn » raconte l’histoire de la relation particulière que Marilyn Monroe a toujours entretenue avec la photographie et les photographes. Une relation centrale dans la construction de son image mythique.

    Plus encore que la caméra, Marilyn aimait l’appareil photo et les photographes le lui rendaient d’ailleurs bien. On sait combien Marilyn Monroe s’est prêtée au jeu de la célébrité, renvoyant à chaque paparazzi un sourire éclatant. Très jeune, elle dévore les magazines de cinéma dont les photos idéalisées éveillent son intérêt pour la photographie. Débutant comme modèle puis comme pin-up, elle comprend vite le pouvoir de l’image, dont elle a besoin pour lancer sa carrière cinématographique, et s’en empare. Sa photogénie exceptionnelle et son travail intensif avec les photographes hollywoodiens les plus réputés portent vite leurs fruits et elle apparaît en couverture de nombreux magazines, contribuant au développement de sa popularité comme de son érotisme. C’est sous l’objectif des photographes publicitaires des studios que Norma Jean Baker, petite fille à l’enfance difficile, devient Marilyn Monroe, la star. Les médias construisent l’image toute faite d’une femme joyeuse, radieuse. Or Marilyn est multiple, complexe. Car l’icône a deux faces : celle, solaire et lumineuse, de la blonde et celle, plus sombre, d’une jeune femme perfectionniste, fragile et vulnérable.

    Marilyn noue un dialogue de confiance avec les photographes, plus qu’avec les journalistes ou même les réalisateurs. Elle initie très régulièrement des séances de photographie pour façonner elle-même son image et se défaire du rôle dans lequel l’enferment les médias et les studios hollywoodiens, la Fox en particulier. Marilyn tient à contrôler chaque image – comme sur ces planches contacts de la « Dernière Séance » de Bert Stern, présentée en fin d’exposition, où elle barre les clichés qui lui déplaisent. C’est cette co-construction de son image, révélant la maîtrise du photographe autant que la sienne, qui est ainsi donnée à voir.

     

    [arve url= »https://vimeo.com/187333992″ mode= »normal » align= »center » title= »Marilyn : I Wanna Be Loved By You… » description= »Caumont Centre d’Art » maxwidth= »900″/]

     

    Marilyn : I Wanna Be Loved By You

    Du 22 octobre 2016 au 1er mai 2017

    Caumont Centre d’Art, Aix-en-Provence

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Caumont Centre d’Art Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bert Stern, la Galerie de l’Instant