Catégorie : By Hubert

  • Le 11 Mai by Hubert

     

     

    Dans ma série de billets d’humeur devenue culte, « Hubert a des p*bip*ains de problèmes dans la vie », je souhaitais aborder aujourd’hui : Le 11 Mai.

     

    … Alors qu’hier après-midi, il faisait beau et chaud, je profitais de mon heure allouée pour promener mon chien. Ah non, je n’ai pas de chien, c’est vrai… Bon, reprenons. Je profitais de mon heure allouée pour faire un peu de footing… bah non, non plus, j’ai horreur de courir boudiné dans un pantalon de jogging et encore moins de devoir arborer cette tête hyper concernée par l’entretien de mon corps et de ses fonctions vitales. J’allais travailler, peut-être… Que nenni.

    Bon, je reprends… Alors que muni de mon attestation remplie, signée, certifiée sur l’honneur, croix d’bois, croix d’fer, si j’mens j’mange des vers de terre, je profitais de cette heure consentie pour faire un plein de courses et remplir à ras bord mon caddie de produits de première nécessité et de survie (principalement 16 paquets de papier essuyage de fesses triple épaisseur et parfumé au jojoba, 20 kilos de pâtes Barillazani et riz Oncle Benjamin, une palette de Choco BN, environ trois tonnes de yaourts en tous genres et fromage blanc au lait de cactus), tout cela en respectant un mètre de distance avec mes congénères dans la file d’attente, ainsi que partout dans les rayons, malgré le masque ffp3, les gants, la combinaison étanche, les lunettes et un comportement encore plus hostile et agressif envers mon prochain qu’en temps normal.

    Car oui, je vis à Paris et le Parisien a l’impression qu’est enfin arrivé le Jour J tant attendu où il peut montrer toute l’étendue de son talent, à savoir être une sacré tête de c*bip*n, mais en pire encore… Avant toute cette histoire de grippette qui aurait rencontré Hulk, ça n’était qu’une répétition, un entrainement, en perspective de ce fameux grand jour où il pourra enfin être un super gros co*bip*ard égoïste et l’assumer pleinement, eu égard aux circonstances. Quel bonheur !

    Mais ça n’était pas ça non plus, car j’avais déjà fait des courses la veille… Mon frigo et mes placards étaient pleins à craquer et je pouvais tenir ainsi aussi longtemps que tous les sièges d’Arras mis bout-à-bout. Bon alors, c’était quoi, au juste, la raison impérieuse qui pouvait justifier cette sortie ? Non rien, juste une petite ballade… Une simple marche tranquille sur les trottoirs de mon quartier, afin de respirer à pleins poumons un air moins chargé en particules fines et en gaz carbonique, entendre davantage les oiseaux qui chantent le printemps, sentir le soleil sur ma peau.

    Tout cela évidemment en prenant soin de m’écarter dès que je voyais un autre quidam comme moi arriver en face, tout en feignant de l’ignorer ; il l’a ? Il l’a pas ? Je ne sais pas pourquoi mais… mais je suis sûr qu’il l’a ! Je le sens ! Mais moi, d’ailleurs, l’ai-je ? Je ne sais pas, je n’ai pas encore été testé. Le serai-je un jour ? Et merde… Mais alors, comment va-t-on savoir ? Il n’en reste pas moins que tous ces potentiels contaminés, je ne pouvais m’empêcher de les regarder de manière suspicieuse, ces quelques rares passants qui me frôlaient pourtant… de bien deux mètres, m’sieur le commissaire ! Car j’étais même à deux doigts d’aller les dénoncer aux forces de l’ordre, pour qu’ils se prennent une prune à 135 euros dans leur face, tous ces fils de p*bip*e. Je suis sûr qu’ils trichent, comme moi. Salauds de confinés !

    Mais c’est alors que je me voyais soudain submergé par une vague de panique, de doute, de que sais-je encore, et me voilà rebroussant chemin, gravissant les marches quatre à quatre pour remonter chez moi, dans mon nid d’aigle ; le seul lieu sûr que je connaisse, finalement, cet idéal, ce bunker où je suis peut-être en train de vivre les derniers jours du monde. Haletant, je claque la porte et je m’enferme à double tour. J’ouvre mes placards et mon frigo, certes pour me rassurer, mais aussi pour évaluer combien de temps je peux tenir avant de devoir ressortir, slalomer entre les dangers potentiels, tandis que dehors, le Covid-19 choisit arbitrairement ses prochaines victimes (toi j’t’aime, toi j’t’aime pas, toi j’t’aime, non en fait, j’t’aime pas… allez, tiens, toi, toi, toi pis toi ! euh… moi ?)

    Pour faire un point précis sur ma situation, je me mets à compter très précisément le nombre d’objets dont je dispose dans mon bunker, dans le but d’évaluer au mieux la durée potentielle de mon autarcie culturelle… Avec mes milliers de DVD, auxquels on peut ajouter les fichiers de films qui attendent sagement sur mes nombreux disques durs externes ainsi que la flopée de séries en réserve (tiens, je pourrais me faire « L’Homme de Picardie » ?!), je calcule rapidement que je devrais pouvoir encore tenir comme ça jusqu’en 2029… Cette dernière pensée me rassure quelques instants, avant de muter insidieusement en vision cauchemardesque (à moins que ça ne soient les histoires d’écluses et Christian Barbier qui me foutent les boules, je ne sais pas…)

    Le confinement, confiner, confit… Cuisse de canard ?? Café, décaféiné, déconfinement… Je déconfine, tu déconfines, nous déconfinons, ils déconfinaient… Que je déconfinasse ? Un temps certain s’écoule avant que je parvienne à me calmer. je ferme les yeux et je relativise. Je me dis qu’il y a pire comme situation que la mienne, qui partage pour l’occasion ma quarantaine avec mon chat. Je pense à « celles et ceux » qui sont obligés de tenir le coup avec des personnes qu’ils ne supportaient déjà plus avant, mais qu’ils ne voyaient finalement que très peu dans une journée. Tous ces couples qui ne peuvent plus se blairer. Ces parents qui meurent d’envie de défenestrer leur progéniture… Oui, tous ces êtres mis pour la première fois dans un contexte inédit, seuls face à leurs pires travers, leurs plus grosses angoisses : les autres. Comme si d’un coup, toutes les pendules du monde se remettaient à l’heure et que les karmas sonnaient la fin de la récré…

    Heureusement, pour se rassurer et savoir où on en est, se succèdent sur les chaines d’information en continue, les mêmes spécialistes, les mêmes médecins, qui toutes les heures, et ça depuis le début de « ce petit pépin inopportun », viennent nous expliquer avec le plus grand des sérieux que tout est « blanc ». Le lendemain, les mêmes nous affirment désormais que c’est le « noir » qui prévaut. C’est alors que des fans du professeur Raoult, l’ayant confondu depuis le début avec Jeff Bridges période « Big Lebowski », viennent nous asséner  que ça n’est ni « blanc » ni « noir » mais plutôt « gris ».

    Là-dessus, v’la t’y pas que la porte-parole de notre cher gouvernement, Sibeth Ndiaye, pour ne pas la nommer, s’en mêle également ; une péronnelle utilisée comme pare-feu, qui vient nous gratifier de sa science infuse et de ses moues arrogantes, nous autres, sombres petites merdes fumantes, à qui on doit vraiment tout expliquer. D’ailleurs, à ce sujet, je me pose une question (en ces temps incertains, il nous vient à l’esprit de drôles de petits défis que l’on se lance à nous-mêmes…) : est-ce que je préférerais attraper le coronavirus (thiz iz ze rizzem of ze night, oh yeah !!) ou bien passer une seule journée dans le corps et l’esprit de la porte-parole de l’état (que ne nous envie pas le Sénégal, soit dit en passant…) ? Challenge intéressant, non ?

    Mais il nous reste un espoir ! Regardez dans le ciel ! It’s a bird ?!  No ! It’s a plane ?! No ! Superman ?! non plus, mieux ! It’s Emmanuel Macron (prononcez Immanouel Macwon) ! On se régale d’ailleurs de chacune de ses (loooongues…) interventions à base de prompteur et de mine contrite. On s’abreuve de ses mots qu’il aime tant prononcer en suivant à la lettre chaque phrase qui défile devant ses yeux vides, pour nous rassurer, nous cajoler. On se souvient du désormais célèbre « nous sommes en guerre », c’est la merde, c’est la chiasse, c’est pas d’bol, c’est pas moi c’est lui…

    Mais… Mais pourtant, tout est sous contrôle, Emmanuel a tout prévu ou presque, car à défaut de masques qui seraient tous partis sur la lune en 1969 avec les gars de la mission Apollo 11, de tests et d’idées, il nous dit que tout est néanmoins verrouillé et que même pas le petit Poucet ne sera laissé de côté, dans cette bataille qu’il livre seul contre l’ignoble virus ! Pardon ? Ah oui, avec bien-sûr aussi le personnel de santé qui file quand même un petit coup de main. Tous ces soldats apparemment prêts à mourir pour le général en chef Immanouel Macwon.

    Après le « nous sommes en guerre » scandé façon général Patton, avec en décor de fond un hôpital militaire sur le front de l’Est, le slogan super trendy est désormais « Le 11 mai »… Le 11 mai ! Le 11 mai… Le onzmèèè… Ça claque, ça pulse, ça déménage ! Je 11 mai, tu 11 mai, vous 11 mai… Que je 11 mai, 11 masse ?… 11 mai, le film (par les producteurs de « Youppie, tagada, tsoin tsoin !! »). 11 mai, The new Emmanuel Macron’s fragrance (prononcez fwaguince)… « 11 mai for her and him, Paris ». Le 11 mai, a new world, a new dimencheun (grosse voix de bande annonce de film américain)… Le 11, mais…

    … Oui bon, Emmanuel Macron, on l’aura compris, n’est définitivement pas Jupiter mais juste la lune, cet astre mort qui gravite autour de la terre (comme la France autour du monde). Cette lune qui nous fait entrevoir sa face pleine de cratères, sans atmosphère, mais autour de laquelle tous ces obscurs intermédiaires, experts, ministres et communicants (Pintard, Michonnet, Paimboeuf et Poulardin) lévitent en apesanteur. Allez, le 11 mai, fini le confinement, mais au-dessus de nos têtes, toujours et encore ces finement cons… Comme la lune ?

    Mais vous n’êtes pas obligés de me croire…

     

     

     

  • Madonna Vs Mylène

     

     

    Madonna affiche une carrière tellement dense qu’elle aurait pu s’arrêter en pleine gloire, il y a déjà plus d’une quinzaine d’années. Finir en beauté à 45 ans avec son chef d’œuvre, « American Life », et laisser derrière elle une pléthore de tubes, une armée d’amants, un monceau de pouvoir et d’argent. Tout ce qui représente une certaine idée du glamour, pour une femme érigée en idole absolue. Forte, obstinée, talentueuse, perfectionniste et de surcroît… bitch.

     

    Attention, à partir de maintenant, j’avance en terrain miné, avec le risque de me prendre une bonne fatwa de la part de la communauté LGBT… Allez, je me lance… Madonna ne s’est jamais embarrassée d’un quelconque amour propre quant à son originalité intrinsèque et sa capacité à créer du neuf. Elle n’a fait que surfer, certes plus qu’adroitement, sur ce qui flottait dans l’air du temps, voire même d’aller récupérer des concepts underground oubliés, de les remettre au goût du jour et finir par les transformer en hype universelle, comme le « Voguing », cette danse communautaire très codée, inventée dans les « Houses » au tout début des années 80 à New York.

     

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    Neuf ans plus tard, avec des danseurs émérites et le soutien indéfectible de Jean Paul Gaultier, à l’époque lui aussi au top, Madonna impose à la terre entière, sans forcer sa nature, cette façon de danser qui fédérera presque toute la communauté gay au sein de son club d’admirateurs et lui permettra accessoirement d’écouler des millions d’albums. En 1991, le documentaire « In Bed With Madonna » parachève l’oeuvre de grand ratissage, pour séduire toujours plus de gays à travers le monde.

     

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    Madonna poursuit dans cette même direction avec ses albums suivants et pousse les curseurs encore plus à fond, en exploitant à merveille l’imagerie homo tout en usant et abusant de références pointues, entre bondage et SM soft, en passant par les accessoires, la nudité, la gestuelle et les gros mots en concert, dans le seul but de séduire et flatter ce goût pour l’impertinence et l’interdit que tous les gays de la planète cultivent. La vulgarité, comme une délicieuse crème glacée, avec pleins de trucs croustillants dessus…

    Si Madonna est une artiste douée d’un talent certain, elle est de surcroît une femme d’affaires redoutable, dont le seul défaut est probablement de penser qu’elle a encore vingt ans, toujours autant irrésistible, dangereusement exclusive et sulfureuse. Et il n’y aura personne dans son entourage proche pour oser lui signifier qu’à un moment donné, pourtant… Car le temps fait son ouvrage et Madonna, avec ses 60 ans au compteur, s’est transformée ces dernières années en Mado, tenancière de maison close…

     

     

     

    Botoxée, figée, plastifiée, sous blister, la Madone continue aujourd’hui d’exhiber outrageusement son fessier et de se trémousser dans le cadre de prestations scéniques toujours plus embarrassantes. Et cela fait déjà plusieurs albums qu’elle tente de surfer sur les succès de ses rivales, mais le constat n’en est que plus pathétique… Ce qui hier paraissait cool et branché est devenu aujourd’hui peau tendue artificiellement et chagrin.

    Celle qui donna pourtant la vocation à Lady Gaga, Britney Spears, Miley Cyrus, Rihanna, Ariana Grande, en est réduite à tenter de se mesurer à cette armée de poupées luisantes, hyper sexuées et toujours plus jeunes. Et même si Madonna revient aujourd’hui avec un album et une tournée plus intimiste, il y a belle lurette que ses producteurs, musiciens et songwriters ne lui ont pas offert un tube en or massif, du niveau de « Vogue », « Justify My Love », « Frozen » ou encore « Open Your Heart », pour ne citer que ceux-là…

     

     

     

    Mylène Farmer, de son côté, est une exclusivité bien française et accessoirement, elle aussi, l’égérie de nos gays hexagonaux, que l’on retrouve plutôt dans des secteurs socio-professionnels tels que coiffure, coloriste et tout ce qui se rattache plus généralement au monde du maquillage. Mylène Farmer serait en quelque sorte la Madonna du pauvre, comme une cousine de province montée à Paris… Biiim ! Deuxième fatwa sur ma tronche !

    Même si ses chansons fleurent bien la mélancolie surannée, qui pourrait être liée à une adolescence entière passée en chambre de bonne à Cholet, avec toilettes sur le palier, lors de ses concerts, on a la nette impression que Mylène a toujours un peu louché sur ce que Madonna présentait, et il faut bien le reconnaître, avec nettement plus de hauteur et de professionnalisme au crédit de l’Américaine.

    Et malgré une armée de danseurs et une profusion d’effets pyrotechniques sur scène, avec costumes et câbles de remorquage en acier tressé pour léviter dans les airs, les chansons proposées par notre Mylène nationale semblent toujours sorties d’un autre âge, mal arrangées, assorties de beats incertains et de vagues mélodies technoïdes qui sonnent comme ce que l’on peut entendre sur les attractions de fêtes foraines.

    Mylène Farmer ou la Sabine Paturel en version « Darkly »…

     

     

     

  • C’est quoi, être Romantique en 2019 ?

     

     

    Celui qui ne retrouve plus le goût spécifique d’un Granola tel qu’il le savourait au goûter dans les années 80, en rentrant de l’école, est un romantique, et ça vaut d’ailleurs pour toute autre marque de biscuits toujours présente en rayon depuis près de 40 ans…

     

    La recette de ce petit biscuit chocolaté a été modifiée un certain nombre de fois au fil des décennies, tout ça pour de nébuleuses raisons économiques ou industrielles, mais le romantique se souvient de sa saveur première, de cette odeur et de tout ce qui allait avec. Car le romantique est un collectionneur de souvenirs, à l’heure où Alzheimer est devenu très tendance, comme maladie effective ou comme mal ultime de nos sociétés, où tout s’avale sans se mâcher, se digère (mal) et s’oublie.

    Le romantique est un fétichiste d’états, de sensations, de toucher, de surfaces, de sons, d’odeurs. Le moindre parfum de jasmin ou de bougainvillier et aussitôt il se téléporte dans la cour de son lycée, aux temps où ces fleurs agrémentaient encore les murs des établissements scolaires. Marcel et ses Madeleines n’aurait pas renié cette approche de l’existence où tout doit passer par le prisme de la mélancolie, de la nostalgie et des odeurs d’encaustique.

    C’est que notre époque est devenue, au même titre que ce que nous consommons au quotidien, fade, insignifiante, terne et uniforme. Alors pousser jusqu’à l’extase le moindre des petits détails qui composent nos jours est un privilège que seuls connaissent les romantiques. A défaut d’amour reçu ou donné, d’échange carné, de douceur prodiguée par les corps et la peau, les caresses et le goût des lèvres de l’autre, tout devient alors source de jouissance et d’attention, de puissance et d’inflexion.

     

    Il ne peut y avoir qu’un seul grand amour dans la vie d’un romantique. Qu’il soit accompli, avorté ou en jachère, celui-ci sera à jamais sacralisé, immortalisé en un écrin et son joyau en même temps. Un trésor enfoui, que l’on évoque tel une légende.

     

    Le romantique est souvent invivable, car lunatique, compliqué. Son ennemi, c’est l’habitude. Cette monotonie, qui envahit la vie de tous ces couples, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels. Cet aspect binôme du concept, où tout se concerte à deux, les projets comme les décisions. L’entité couple… La même voix, le même sourire, le même humour référentiel, les mêmes rires toujours en même temps. Cette association, ces deux étais qui finissent par former un triangle isocèle. La magie d’un jour qui va perdre très vite de son éclat, rattrapée par la corrosion, l’oxydation qui attaque la matière vivante.

    On ne peut refaire en boucle ce que l’on a aimé et retrouver la fibre de l’indescriptible, cette folie combustible qui sert à alimenter les passions. Cette petite flamme bleutée qui vacille et que l’on tente de raviver en allant chercher d’autres moyens pour l’entretenir : les voyages, le nouvel appartement, le bijou, l’animal de compagnie, puis le bébé, la descendance, comme autant d’objets, d’accessoires mis au même niveau pour aider à tenir bon.

    Ces amants, ces amoureux s’endorment dans un sommeil de glace, les yeux grands ouverts, le regard étonné, n’éprouvant plus rien. Ils oublient. Tout cela n’est que brindilles, papier d’Arménie pour alimenter coûte que coûte cette flammèche souffreteuse qui se mourait depuis le début. Parce que l’amour c’est ça, un grand malade incurable qui ne guérira jamais. Le romantisme n’est plus censé exister. Le monde n’a plus de place pour lui, ses incantations et ses mantra. Plus maintenant, en tout cas…

    Pourtant, tous les romantiques anonymes qui portent leur croix comme l’escargot sa coquille, ce secret au fond d’un coffre jeté au fond d’un océan, qui ressemble à un cœur rougeoyant, se frôlent tous les jours dans la rue, au détour d’un sourire, d’un regard. Toujours fugace mais qui pour le romantique dure une éternité.

    Dans des écrits, dans des films, des chansons, dans les vers des poèmes ou le bref instant d’une image, d’une lumière contemplée, les romantiques savent que l’on parle d’eux et qu’on leur rend hommage pour tous ces combats vains, toute cette énergie pour rien. Tout ce panache…

     

     

     

  • Porter des Baskets by Hubert

     

     

    Dans ma série de billets d’humeur devenue culte, « Hubert a des p*bip*ains de problèmes dans la vie », je souhaitais aborder aujourd’hui : Porter des Baskets.

     

    Il n’y a pas aujourd’hui un podium de Fashion Week où les mannequins hommes ou femmes ne défilent pas avec aux pieds des baskets dessinées pour l’occasion par les stylistes de la marque représentée. Et je vous laisse deviner le prix boutique qu’il vous faudra débourser pour un article de ce genre chez Givenchy, Balmain, Dries Van Noten ou Dior… Juste à titre d’exemple, la maison Margiella qui revisite les Fred Perry affiche des tarifs autour de 800 euros. 1200 euros chez Balenciaga, 2000 euros chez Rick Owens… Et tout cela évidemment fabriqué le plus souvent en Chine, en mode plastique et caoutchouc.

    Allo la terre ?? On les a perdus… Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Comment en est-on arrivé là ? Mais… Mais flûte, comment ??

    Conçue pour pratiquer des activités physiques, la basket était donc naturellement portée à l’origine, je vous le donne en mille, par des sportifs ; pour être ensuite adoptée dans les années 80 par une communauté dite « de banlieue » et par les rappeurs, assortie au total look survêtement. Et il faudra finalement attendre le courant des années 90 pour que cet article soit récupéré d’abord par la communauté LGBT, désireuse de s’encanailler en singeant les dites « caillera » et afficher ainsi les codes ostentatoires du parfait lascar. Soit…

    Au début des années 2000, c’est au tour du métrosexuel d’arborer la fameuse Fred Perry ou encore la All Star (Converse), avec un jean et la petite veste qui va bien, afin de casser les codes, paraître cool, free dans sa tête, et pouvoir en toute décontraction aborder tous les sujets, de l’art à la politique, en passant par les faits de société, tout en faisant des clins d’œil insistants à la jeunesse. C’est non seulement l’apparition du jeunisme (syndrome Peter Pan), mais aussi du phénomène des bobos. Cependant, à cette époque, la « fashion sphère » s’intéresse encore assez peu à cette nouvelle tendance. Ici et là, il y a bien quelques percées chez Gaultier ou Yamamoto, mais qui restent tout de même assez confidentielles.

    Les souliers en cuir, Derby, Richelieu et diverses bottines vont cependant sacrément prendre du plomb dans l’aile à la fin des années 2010… Car les Lanvin, Saint Laurent et même Berluti entrent dans la danse et commencent eux aussi à proposer leurs modèles de baskets, à des prix bien-sûr un peu plus « fou-fou ». L’étiquette assure à elle seule la plus-value…

    Alors, pour justifier ces tarifs prohibitifs, les plus imaginatifs des créateurs (Kris Van Assche, Raf Simons ou Rick Owens) vont redoubler d’efforts et de roublardise pour concevoir des modèles les plus tarabiscotés possible, à grand renfort de lacets dans tous les sens qui empêchent presque de rentrer le pied dans la chaussure, de semelles ou de languettes surdimensionnées qui ne permettent de toute façon pas de marcher correctement. En d’autres termes, pas confortables et qui vous donnent une allure assez improbable. Mais en même temps, qu’est-ce qu’on se marre !

    Aujourd’hui, la basket est ainsi devenue le signe de la fainéantise absolue, à l’instar de la paire de blue jeans enfilée avec fausse négligence, pour s’habiller sans se tracasser outre mesure… En substance, comment apparaître, paraître et finalement être. Un réflexe qui en dit long sur notre époque. Comme un uniforme pour se sentir en phase avec les autres, avec son milieu, sa communauté. Et ce qui distinguera le pauvre de celui qui a les moyens, ce sera la marque de la chaussure.

    Une chaussure élevée au rang de signe de reconnaissance ultime, et qui supprimerait comme par enchantement cet insupportable no man’s land entre les classes sociales. En fait non… Poussons encore plus loin l’absurdité de cette utopie, dans la mesure où ceux qui en ont les moyens seront prêts à débourser une coquette somme, tout ça pour un objet à l’obsolescence programmée, et ce depuis sa conception. Car les prix que j’indiquais plus haut à titre d’exemple sont clairement le marqueur sociétal absurde mais concret, pour bien délimiter la frontière entre ce qui est hype et ce qui ne l’est pas.

    Dans ce renversement des valeurs généralisé, il est amusant de constater que cet accessoire devenu incontournable dans tout vestiaire qui se respecte est désormais plus cher et prestigieux qu’un bon vieux soulier en cuir, robuste, solide, qui quant à lui vieillira bien. Eh oui, il faut se rendre à l’évidence, l’autre spécificité de la basket, c’est que cet objet vieillit extrêmement mal. Certes, neuf, il peut paraître séduisant et clinquant, mais après quelques mois voire quelques semaines, il commencera immanquablement à montrer des signes de fatigue, car souvent mal entretenu et trop porté. La forme s’affaissera et la fameuse basket finira par ressembler à une grosse Charentaise.

    A l’inverse, un vrai soulier de qualité va vieillir sagement, en évoquant à celui qui le regarde une histoire, des histoires… La chaussure en cuir va ainsi devenir un témoin du temps qui passe, en soulignant la personnalité de celui qui la porte. Un objet plein de poésie et de mélancolie. Quand la basket ne vivra qu’au présent et sera le miroir qui ne renvoie que l’image du vide et du néant. L’objet séduit et flatte l’instant, le moment donné. Mais dès le lendemain, il n’y a déjà plus rien car un nouveau modèle a déjà supplanté le précédent.

    La basket, c’est la laideur d’un monde sans âme, un imposteur, une usurpatrice.

    Mais vous n’êtes pas obligés de me croire…

     

     

     

     

  • L’Histoire du « Cédï-ion » by Hubert

     

     

    Dans ma série de billets d’humeur devenue culte, « Hubert a des p*bip*ains de problèmes dans la vie », je souhaitais aborder aujourd’hui : L’Histoire du « Cédï-ion ».

     

    Il y a bien des années, des pages dérobées dans des dossiers ultra-top-importants de l’armée américaine avaient circulé un court moment sur le Dark Net. L’Internet parallèle et clandestin n’en était qu’à ses balbutiements et la CIA n’avait pas pris le contrôle absolu de chacun des faits et gestes des pirates informatiques qui y sévissaient. Même Julian Assange n’était encore qu’un adolescent boutonneux qui jouait dans sa chambre à Space Invaders sur sa console Atari.

    Probablement la raison pour laquelle l’information n’avait finalement retenu l’attention que de quelques personnes, qui ont depuis disparu dans des circonstances mystérieuses, voire ballot(es). A cette époque, les armées US et québécoise fricotaient ensemble sur des expériences un peu étranges. Ces fameux documents ultra-top-importants évoquaient en fait une nouvelle arme chimique redoutable testée sur des rats puis sur des babouins et qui risquait de causer des dommages sans précédent sur ses cibles potentielles… Nous avons depuis compris, mais malheureusement trop tard…

    Cette arme en question, nom de code « Cédï-ion », était en fait un appareil de destruction massive sophistiqué, à usage sonore (ultrason) comme visuel, provoquant une perte des sens et des repaires, tels que le goût, le jugement de valeur et l’objectivité, suivie d’un saignement abondant des yeux et des oreilles. L’appareil fut ensuite monté et intégré sur des clones Cyborgs de type féminin. Lorsque le département concerné fut fermé pour cause de budget non-alloué, les prototypes furent désactivés. Vraiment ?

    Eh bien non, car plusieurs parvinrent à échapper à la destruction. A moins que nous ayons eu affaire à un cerveau assez malade pour laisser délibérément en liberté certaines de ces machines qui allaient semer ruine et désolation sur leur passage. Depuis ses tout premiers tests en laboratoire, le « Cédï-ion » fait des ravages partout dans le monde. Une autre arme toute aussi dangereuse, même si elle fut conçue à l’époque de la guerre froide, a comme nom de code le « Mi-Reï Ma-Tïeu », un droïde capable de faire exploser la moindre tête d’humain dans un rayon de 200 mètres, tout ça rien qu’avec ses cordes vocales aux infrasons destructeurs. Et des rumeurs persistantes courent sur la dissémination parmi la population d’un « Mar-ïa Ka-Raie » et plus récemment, du terrible « A-Del »…

    Mais vous n’êtes pas obligés de me croire…

     

     

     

  • Le vendeur d’une boutique de prêt-à-porter de luxe by Hubert

     

     

    Dans ma série de billets d’humeur devenue culte, « Hubert a des p*bip*ains de problèmes dans la vie », je souhaitais aborder aujourd’hui : le vendeur dans une boutique de prêt-à-porter de luxe.

     

    Il ne s’agit là évidemment que d’un point de vue très subjectif sur ce sujet précis, puisqu’il vous faudra déjà posséder une bonne dose de snobisme pour détecter toutes ces apparences en trompe-l’œil. Vous devrez également avoir digéré tous les romans de Jane Austen, Edward Morgan Forster ou Kasuo Ishiguro, suivi de l’intégralité de la série « Downton Abbey », afin de mieux comprendre les attitudes cryptées chez tout ce beau monde, entre la Upper Class et ceux qui oeuvrent à son service et qui, en toute logique, doivent reprendre les mêmes tics et divers autres protocoles, entre savoir-vivre et étiquette, pour pouvoir évoluer même à titre d’ombre dans ce milieu.

    Comprenez que si jadis personne n’était dupe du jeu de chacun et de sa place respective dans la société, l’égalité ou le nivellement des classes quelles qu’elles soient ont au fil du temps fini par mélanger les cartes et brouiller les pistes, pour en arriver à cette inversion des codes et des valeurs, mais cela serait un tout autre débat d’ordre civilisationnel, en ces temps nouveaux où s’affirme cette idiocratie patentée.

     

    Safari Urbain

    Tout d’abord, à titre expérimental et en tant que première immersion, vous pourrez vous rendre dans ces grands magasins, tels que les Galeries Lafayette, le Printemps ou autre Bon Marché, pour tomber nez à nez avec ce genre de spécimen. Alors bien-sûr, ce n’est pas au rayon fromages que vous le débusquerez mais plutôt du côté des corners dédiés aux vêtements couteux et trendy.

    Et là, vous aurez en général affaire à un individu de type caucasien, pas très grand et extrêmement mince. On peut le repérer car il se trouve souvent devant le stand d’une marque dite « de prestige ». Approchez-vous sans faire de bruit, sur la pointe des pieds. Evitez de porter des vêtements trop voyants ou trop banals car cela risquerait de le faire fuir. Si au contraire vous êtes habillé de manière branchée et cool, cela va attirer son attention, voire même le tétaniser tel le lièvre pris dans les phares d’une voiture.

    Ce démonstrateur peut avoir entre 20 et 40 ans. Il ne vous sourira jamais, mais en revanche ne manquera pas de s’esclaffer avec d’autres individus de son espèce, qui semblent tous issus du même moule, à chaque fois qu’ils verront passer un client qui ne rentrerait pas dans le cadre étriqué des normes instaurées entre eux par ces petits majordomes. Cette catégorie d’humain n’existe que pour le principe futile de pouvoir porter, parce que c’est leur passion, des vêtements onéreux qu’ils ne pourraient jamais s’offrir en temps normal, ce qui génère forcément frustration et colère au bout de l’allée…

    Vous connaissez sans doute le proverbe, « Il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens ». Il se trouve que dans ce cas précis, justement, non seulement le métier est sot mais ces gens-là sont sottes, ou finissent inmanquablement par le devenir. Appréciant la mode mais jamais pour les bonnes raisons, les spécimens en question confondent hype et luxe, tout en arborant une insupportable arrogance, afin de masquer une petite vie mesquine, sans éclat et sans panache. Ces êtres constamment énervés ne se voient qu’en deux dimensions, alors qu’ils tentent de remporter sans cesse le vain combat des égos. Retirez juste les beaux atours et il ne restera plus que vulgarité, avec comme fond musical, non pas le hit dance du moment mais un simple bruit de pet…

    Mais il existe encore le stade supérieur… Une sorte d’Olympe de cette activité de niche ; en l’occurence, le vendeur qui officie dans la boutique principale, le show-room, la maison-mère. Au terminus des prétentieux, toujours plus près des étoiles, il est l’élu ! Sans oublier qu’il y a marques… et marques. Plus qu’une griffe, un nom, une renommée qui s’inscrit dans le temps, tels certaines légendes, vous avez la mode et puis les créateurs. Là, c’est encore autre chose. Le pinacle, le Nirvana, une adresse rue du Faubourg Saint-Honoré, rue Cambon ou encore la galerie de Valois au Palais Royal. Oui, vous l’aurez compris, à ce niveau-là, on tutoie les anges, on caresse la joue de Dieu.

    Imaginez… Un autre monde, une dimension parallèle où le temps semble suspendu, voire même lyophilisé… Oui c’est ça, du temps en poudre. Une grande boutique blanche, immaculée, à l’abri de toute souillure terrestre, un lieu où les lois de la gravité n’ont plus d’effet, loin de tous ces primates, ces barbares renâclant sur ces trésors d’hyper-tendance, qui devancent, qui transcendent de mille ans la naissance même de la mode. Que dis-je, de l’espèce humaine… Composée principalement d’infâmes personnages perclus de grossièreté, ne pouvant comprendre, percevoir et encore moins ressentir ce que le « Maîîîtrrr » a voulu exprimer avec sa dernière collection (tout simplement suuuupeeeerbb), aussi loin que les barrières Vauban le permettent de ces groins putrides et humides, condamnés par Mère Nature à se gaver, s’empiffrer jusque mort s’ensuive de Zara ou de H&M. Mais quelle horrreurrr !

    THE Boutique est donc posée là, élégante mouche sur une joue à la teinte d’albâtre, perdue dans cet univers urbain hostile. Sur la rue s’étirent ainsi ces grandes vitrines, avec derrière… rien… ou si, plutôt, Le Rien. En approchant plus près le visage de la paroi du bocal, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir à l’intérieur des vendeurs immobiles, figés, flottant dans l’espace tels le spermatozoide dans le liquide séminal ; tableau étrange, en y regardant de plus près, comme s’ils évoluaient au gré de l’indicible, du merveilleux, parmi les habits-rares-installés sur de sobres cintres métalliques ou sur des meubles minimalistes.

    Nous voici donc au cœur de la nef, car ça n’est pas une simple boutique. Le lieu est religieux. Un temple voué à des rites qui nous sont sûrement pour toujours inconnus, nous, les profanes. Il faut rentrer dans ce lieu d’exception pour comprendre ce qui s’y passe vraiment. Et voici les vendeurs. Ils bougent un peu, à peine, en fait. Ils sont trois, observant chacun une posture très étudiée. Les bras sont croisés ou le long du corps, une main sur la hanche, l’autre légèrement surélevée et suspendue dans le vide, la tête un peu de biais, moue de la bouche, yeux hagards… Ou alors le bras passant entre les deux jambes dont l’une, croisée, passe par dessus la tête…

    Lorsque vous aurez l’outrecuidance de vous diriger vers eux, ils vous gratifieront peut-être d’un regard distant, pourront éventuellement se laisser aller à vous faire un signe de la tête, voire même articuler un « bonjour », que vos modestes ouïes percevront comme une sorte de « bowjaune ». Ce « bowjaune » devrait être accompagné d’une moue des lèvres accentuée, qui pourrait vouloir signifier : « bienvenue dans le royaume triomphant des exceptions vestimentaires, qui ne sont plus de simples assemblages de tissus et d’ingéniosités, mais toute bonnement… des vérités ». Quant à moi, je crois que… que je viens juste de… jouir…

     

    « Ici, tout n’est que luxe, rareté, beauté, perfection. Mais même si vous achetez quelque chose, nous ne sourirons pas davantage. »

    Allez, faisons fi de ce satané instinct d’infériorité qui nous colle à la peau depuis que nous avons passé la porte et hasardons-nous à nous rapprocher, afin de contempler de plus près certaines pièces, tout en respectant le silence monacal du sanctuaire. Vestes, manteaux et chemises défilent sous nos yeux ébahis. Nous sommes marqués à la culotte par l’un des vendeurs-cénobites-cerbères qui replace aussitôt, dans un alignement que lui seul maîtrise, et selon des règles que lui seul comprend, ces augustes vêtements sur lesquels nous avons osé poser nos vilains gros doigts boudinés.

    Nous contemplons ensuite de magnifiques pulls, en l’occurence au nombre de trois, qui se battent en duel sur une gigantesque table en métal mat à 10.000 dollars. Juste à côté, deux ceinturons enroulés, trois porte-monnaie et quatre paires de chaussettes alignées. Ces objets, accessoires et divers artéfacts auraient-ils appartenu à Napoléon Bonaparte ? Ou à Marilyn Monroe qui, selon la rumeur, portait des chaussettes pour dormir ?

    Nous esquissons alors une ébauche de dialogue avec l’un de ces archanges non-répertoriés par les Saintes Ecritures : « Veuillez m’excuser, auriez-vous ce modèle en médium ? ». L’être en deux dimensions s’approche de nous, comme s’il flottait dans les airs. En effet, je regarde à ce moment précis ses pieds et force est de constater qu’ils ne touchent pas le sol. L’être vaporeux qui défie la gravité ne manque cependant pas de se contempler au passage dans un grand miroir. Il doit avoir été assez satisfait de ce qu’il y a vu pour arborer ensuite une sorte de sourire, même si l’image renvoyée par la glace est restée étrangement impassible. Il nous lance alors, dans un chuintement singulier : « en mîdiôm, m’avez-vous dit ? »

    C’est avec une grande dextérité et la plus extrême souplesse dans les doigts, mouvement que nos grosses paluches roturières ne pourraient en aucun cas reproduire, que l’ectoplasme à deux dimensions extrait une petite étiquette de l’intérieur du pull que nous venons de lui désigner, posé au beau milieu de la table en métal mat à 10.000 boules. Une rotation de la tête à 180 degrés et un geste souple de la main plus tard, il interroge un autre xénomorphe : « Eugenio, y a-t-il encore le modèle B en… Mîdiôm ? ».

    L’autre marque un temps d’arrêt (Attention : la scène d’action du film !), puis disparaît derrière une petite porte dérobée, comme happé par la réserve du magasin, pour en ressurgir quelques minutes plus tard. Il semble effondré (il vient probablement d’apprendre un décès dans sa famille) : «  Nooooon, nous n’avons plus ce modèle, hélaaaas ». Et là, réaction en chaîne ! Le premier xénomorphe semble lui aussi soudainement gagné par une tristesse sans bornes. Les deux se regardent en dodelinant de la tête. Nous parvenons finalement à sortir de cette torpeur quelque peu angoissante en demandant à essayer un autre modèle dans un autre coloris. « … Oui c’est très joli aussi en noir. Vous pouvez le porter comme ça, avec le petit chose, là, voilà, avec le petit chemise aussi ou alors avec le petit maille. C’est très joli aussi avec le petit maille… ». Mais… Mais qu’est-ce qu’y dit ?

     

    Bon, nous prendrons celui-ci…

    Le vendeur, extatique, prend notre vêtement comme s’il tenait le petit Jésus, puis se dirige religieusement vers la caisse. Nous emboîtons ses pas, dans une lente procession sur ce chemin pavé de dalles en béton brossé aussi grises que notre âme, résignés à donner l’extrême-onction à notre carte bancaire.

    Voici maintenant venu le moment de l’emballage du vêtement susnommé. Pas simple, pour tout dire… Devant nos yeux ébahis, les deux moines trappistes se mettent à plier avec un soin infini l’article, le tout dans un silence teinté de sacralité et d’absolu. Le premier enveloppe le pull dans un immense papier de soie. L’autre, presque collé au premier, attend fébrilement, un second emballage cartonné à la main. L’ensemble est introduit dans un grand sac. Le cérémonial s’achève par la délicate mise en place d’un petit lacet ciré pour fermer le tout. J’ai cru un instant entendre chanter des anges juste au-dessus de nos têtes. Pour l’encaissement, nous assistons à une mise en scène à peu près identique. L’un des vendeurs nous jette alors de petits sourires complices…

    On nous remet le paquet et nous nous retirons enfin, sur la pointe des pieds, sans bruit. La grâce nous accompagne jusqu’à la porte. Les vendeurs, eux, sont restés plantés à la même place. Sans doute sont-ils branchés sur des socles, derrière le comptoir, pour se régénérer. Ils se contentent avec le peu d’énergie qui leur reste de nous dire au revoir (attention, prononcez « awu-voy »). A peine la porte franchie, nous voici replongés dans le maelström de la vulgarité crasse. C’est fini, tout reprend son rythme et le sentiment d’immortalité nous quitte peu à peu. Nous venons ainsi de goûter quelques moments à l’essence même de ce que vivent tous les jours ces garçons pétris d’extase. Au-delà de la mode et au-delà du temps.

    Mais vous n’êtes pas obligés de me croire…

     

     

     

  • J’ai 50 ans by Hubert

     

     

    Dans ma série de billets d’humeur devenue culte, « Hubert a des p*bip*ains de problèmes dans la vie », je souhaitais aborder aujourd’hui : Mes 50 ans.

     

    On est jeune. On s’en fout. Tout nous indiffère car on croit dur comme fer (et ça rime…) que tel sera notre état, immuable, permanent, et ce pour toute la durée de notre éternelle existence. Et puis un jour, en une ellipse, une perte de mémoire momentanée, on se retrouve dans un autre corps.

    Les signes de la vieillesse se manifestent par à-coups. On ne semble pas changer pendant des années et puis ça vous tombe sur le coin de la gueule, comme ça, un pauvre matin blême, alors que vous jetiez un regard encore endormi, mais pétri de certitudes, dans le miroir de la salle de bain.

    La surprise et l’étonnement font vite place à l’effroi. Et le constat est impitoyable… Vous avez des cernes et des plis qui n’étaient pas là avant, et qui ne semblent plus vouloir s’estomper depuis que vous les avez découverts… Oui, ceux-là, juste sous vos yeux qui ont d’ailleurs rétréci. Et au-dessus des yeux, on peut noter comme un affaissement des paupières, dans les coins. Tout votre regard paraît voilé… L’expression que vous affichiez encore hier soir, pétillante, arrogante, est aujourd’hui celle de quelqu’un qui exprime la lassitude, la fatigue comme nouvelle teinte de peau.

    Alors, on se calme et on se dit que c’est le temps, probablement, et cette petite grippe qui n’en finit plus de nous asticoter. Demain, un peu d’ U.V., de la crème Machin, des fruits bios… et il n’y paraîtra plus ! Les jours passent. Vous allez vaquer à vos occupations. Ces mois de merde, avec leurs journées qui se finissent en plein après-midi, se font racheter par le printemps. Le beau temps revient.

    Un matin, de nouveau devant ce satané miroir au dessus du lavabo, vous n’en croyez tellement pas ces yeux que vous ne reconnaissez plus. Les poches et les cernes, les rides et cette teinte sur votre visage, se sont accentuées. La fraîcheur a cette fois-ci bel et bien disparu. Et vous ressemblez de plus en plus à un portrait de Bernard Buffet.

    Mais bon dieu, qu’est-ce qui se passe pendant que vous dormez ? Ils ont les clés de chez vous, ça n’est pas possible autrement… Bande de fumiers. Ah, les salauds ! Dans la rue, les magasins, partout, on vous appelle désormais « monsieur ». On vous vouvoie. C’est immonde, inacceptable. Voilà, ça se passe comme ça, sans que l’on nous demande notre avis sur la question. Ni vote ni référendum !

    Il y aurait pu y avoir une autre manière de voir les choses. Par exemple, on accepte de mourir, ok, mais on reste jeune toute la vie et puis quand c’est l’heure de partir, « paf », on meurt. C’est tout… Net, simple, un peu comme quand votre ordinateur vous lâche.

    Mais celui ou celle qui a paramétré nos vies semble avoir prévu l’exact contraire. Il s’est dit un truc du genre : « tiens, ce qui serait plutôt sympa, ce serait de garder en forme le vivant dans son corps un quart de son existence et puis après, jusqu’à la fin, il n’en finirait plus de s’étioler, lentement mais sûrement, sur une durée restant à déterminer, mais qui pourrait aller jusqu’à 50 ans. Allez, 60, mais par pure gourmandise… Un peu comme une fleur qui se fane en slow-motion. Ce serait drôle, non ? ». Ben non, justement, pas drôle du tout !

    Parce qu’avoir 50 ans, c’est quand même tout un concept. C’est comme avoir la tête de Michel Piccoli. C’est se retourner sur sa vie passée pour ensuite regarder ce qu’il va rester, tout en pensant à ce que l’on va bien pouvoir en faire. Marié ou pas, enfants, chat, chien, perruche ou célibataire, 50 ans, on n’est pas à l’abri d’un petit touché rectal pour prévenir des laideurs à venir…

    Alors peut-être vaut-il mieux le prendre avec ce petit côté revenu de tout, en conservant précieusement les expériences acquises. Ces moments chouettos que tous les petits couillons nés après 2000 ne connaîtront jamais. Et un regard cauteleux à souhait jeté sur ces mouflets qui s’agitent dans leur puérilité joyeuse et béate.

    Bref, j’ai 50 ans et je vous emmerde.

    Mais vous n’êtes pas obligés de me croire…

     

     

     

  • Hipster, le mot est lancé…

     

     

    Au début, une couverture de Vogue Homme International, un défilé Margiela, un Norvégien croisé à un brunch Quai de Valmy puis dans un rêve, un lutin qui vous aborde dans une forêt Colette… Paf, boule de neige ! C’est parti. « Hipster », le mot est lancé…

     

    « Hipster », soit cette mode qui consiste pour tous ces métro-sexuels en mal d’égo à arborer une pilosité du menton pendante et savamment entretenue façon Landru, Jaures, Hugo, Rodin, à savoir une mode capillaire datant donc de plus d’un siècle… Et comme toutes les modes, ça photocopie, ça se propage de manière exponentielle à la World War Z… Conchita Saucisse ne fait pas partie du mouvement…

    En tout cas, plus une rue, un bar, un WC, une mosquée (euh…) sans qu’il n’y ait à croiser un de ces mecs portant une barbe de quinze centimètres, avec souvent une allure générale qui serait le mix improbable entre Stromae et Sébastien Chabal.

    Moi Président, mais qui en fait deviendrais rapidement Tyran, je transformerais toutes ces têtes poilues et à claques en gigantesque élevage à poux, puces et morpions mutants, pour mon armée secrète et deviendrais ainsi LE MAÎÎÎÎÎTRE DU MOOOOONDE !!! (là normalement, il y a aussi un rire sardonique).

     

     

     

    A découvrir l’évolution du hipster mâle & femelle de 2000 à 2009 dans le numéro de novembre 2009 du magazine Paste, et c’est ici. Merci au photographe Josh Meister, au hair & make-up designer Lani Martz, à l’artiste tatoueur Bryan Reynolds pour Ink & Dagger, ainsi qu’aux modèles Michael Saba et Allie Tsavdarides.

     

     

    Instant-City-Hipster-021

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] The Evolution of the Hipster 2000-2009 @ Paste

     

     

     

  • Le Brunch by Hubert

     

     

    Dans ma série de billets d’humeur devenue culte, « Hubert a des p*bip*ains de problèmes dans la vie », je souhaitais aborder aujourd’hui le cas épineux du Brunch.

     

    « – Donc on s’voit dimanche ? 13 h ?

       – Oui génial, on vient avec Garance, Gaspard et leurs enfants Clothaire et Cléophée.

       – Gé-nial, toute la tribu ! »

     

    Voici un bout de dialogue saisi au vol, comme ça, au hasard, dans le 9ème, 10ème ou 11ème arrondissement. Mais de quoi parlaient donc ces gens, au juste ?

    De ce sacré, de cet absolu et incontournable brunch, évidemment ! Bien plus qu’un rendez-vous, une messe, voire une échappatoire, le brunch est devenu pour beaucoup de citadins une bouée salutaire, lancée le septième jour de la semaine dans un océan de néant, face au vide et à l’ennui du week-end, contrastant avec l’activité intense du reste de leur vie.

    Cette invention anglo-saxonne, contraction de « breakfast » et de « lunch » (petit déjeuner et déjeuner), atterrit en France, notamment à Paris, à la fin des années 80, puis explose littéralement courant 2000. Bon, attention, rien à voir non plus avec Crunch, le chocolat qui croustille…

    D’abord organisé clandestinement à la maison par des expatriés américains en mal du pays, le brunch devient rapidement le rite dominical que tous ceux qui, sans cesse à la recherche de nouveauté, se doivent de pratiquer pour être dans le coup. Et naturellement, ce sont ensuite les restaurants, hôtels ou bars qui récupérèrent l’idée, flairant la bonne affaire et décelant les perspectives hautement lucratives de ce nouveau concept.

    En effet, pour une somme modique entre 20 et 50 euros par personne, selon le quartier et le prestige de l’établissement, il sera proposé à tout citadin qui se respecte une formule « all inclusive » à base de « Vas-y comme j’te pousse », en clair de tout ce qui tombe sous la main et que l’on n’aurait pas vendu dans la semaine. Aubaine… Le brunch, c’est donc une sorte de petit déjeuner amélioré, mais bien plus cher car labélisé « brunch », en fait…

    Sur une base d’œufs brouillés, un jus d’orange parfois pressé, ou pas… du café ou du thé, une corbeille de tartines de pain avec beurre, confiture, suivis d’une salade de fruit ou d’un fromage blanc pour tapisser le tout. Clic clac, l’affaire est dans le sac, on a là les éléments de base du fameux brunch.

    Au-delà de l’escroquerie souriante et du consentement tacite des clients, ce rendez-vous est un alibi pratique pour oublier ce non-jour qu’est le dimanche. 24 heures de vide cosmique… Ce funeste jour où Dieu et ses plus proches collaborateurs se sont dit : « c’est bon là, stop, on souffle un peu… plus d’idée ».

    Alors, plutôt que de rester chez soi à contempler son reflet dans le miroir de la salle de bain et se faire un débriefing introspectif pour savoir où on en est dans sa vie, avec les autres, en particulier, on préfère aller s’étouffer avec du pain sans gluten, du miel bio et du café cueilli par Pedro dans des endroits saturés de monde, de poussettes géantes avec des étudiants-serveurs proches du black-out, qui ne travaillent que le dimanche parce que les autres employés officiels refusent de cocher ce jour sur leur planning.

    Car, oui, le brunch est un non-sens, une hérésie aussi utile qu’un presse-ananas ou un médicament pour la connerie. Le brunch et toutes ses extensions, d’ailleurs… En effet, on a même vu à un moment une tentative de « Drunch », si si… Soit cette plage horaire encore disponible entre le « Dinner » et le « Lunch », donc plutôt vers 17h-18h. J’espère que vous me suivez…

    Et puis depuis cinq ou six ans, des esprits tant malades que diaboliques ont quant à eux relancé la mode du « Goûter ». C’est ainsi qu’on peut désormais lire ici et là, juste à côté de la pancarte « Brunch » et « Drunch », le panneau « Ici, Goûter à toutes heures » avec l’avantage de ne pas en restreindre la consommation uniquement aux seuls dimanches.

     

    « – Donc on s’voit mardi ?

       – Oui génial, on vient avec Melissa, son deuxième mari Eugenio et les enfants qu’elle a eus avec Horts, Dakota, Sombrero et Guacamole.

       – Gé-nial, toute la smala ! »

     

    Autour d’un chocolat chaud ou d’un thé vert tibétain au beurre de chamelle, on pourra vous proposer une banane ou une pomme avec des Choco BN, le tout servi sur une bonne vieille feuille de papier d’aluminium. Reste à savoir maintenant si bientôt, on ne va pas nous proposer, dans le cadre de la refonte perpétuelle de nos us et coutumes, des « DGoûners » ou encore des « Glunchs ».

    Mais vous n’êtes pas obligés de me croire…

     

     

     

  • Le serre-tête à pompons by Hubert

     

     

    Dans ma série de billets d’humeur devenue culte, « Hubert a des p*bip*ains de problèmes dans la vie », je souhaitais aborder aujourd’hui le cas du port de casque audio dans la rue. Vous savez, cet imposant serre-tête à pompons que n’importe qui se doit désormais d’arborer, comme si c’était super cool, et qui au mieux donne à celui qui le porte une vague ressemblance avec un gars des pistes de porte avions ou alors au pire, une sorte de protège-oreilles pour personne hyper frileuse des conduits auditifs.

     

    C’est à dire que si vous n’êtes pas un DJ qui était juste sorti entre deux sets pour remettre des pièces dans l’horodateur, l’utilité intrinsèque de cet objet dans la rue ou dans les champs n’a objectivement pas lieu d’être.

     

    … Et là on me rétorque immédiatement, entre un « rétrograde », un « réac » ou encore un « facho de la coolitude », que nous traversons une époque où le ridicule ne tue plus personne et que, par conséquent, à l’instar des modes et de leurs conséquences sur les effets de masse, avec comme principe « si je saute par la fenêtre, etc… », on peut ainsi sans questionnement aucun imiter une allure empruntée à un look 80’s de ces premiers rappeurs qui s’étaient créé une attitude « street, musicos, pointue et amateur de bons sons ». Pourquoi pas… Il y a quelques semaines, j’évoquais d’ailleurs ici un cas similaire de mimétisme avec le port de la barbe à outrance.

    C’est donc de manière virale, incontrôlable, mais dictée par un inconscient apathique et spongieux que le phénomène s’est installé durablement, ou juste le temps nécessaire pour que des communicants zélés puissent parvenir à essayer de nous faire croire que l’objet en question, en plus d’être parfaitement encombrant, fragile et doué d’une durée de vie toute relative, est tout bonnement indispensable pour écouter La Musique que l’on aime, qui le plus souvent pourtant nous est proposée en format compressé Mp3. Avec ou sans fil, en couleur, parrainé par tel DJ ou rappeur du moment, une majorité silencieuse défile ainsi, écoutant ses playlists favorites.

    Vous vous arrêtez donc deux minutes et vous interrogez sur la tournure que prend ce micro-événement, ce phénomène insignifiant face à tant de problématiques autrement plus préoccupantes… Mais pourtant, comme un effet papillon, tout fait sens et finit par se rejoindre. Que dit en substance ce que nous constatons à chaque vision de ces gens que nous croisons si curieusement couronnés ? « Moi, dans la rue, on ne Me parle pas, on ne M’aborde pas, on Me fout la paix parce que j’écoute Ma Musique, Mon Son ». Ou encore une variante à cette sentence : « Même si Je suis dans la rue, ailleurs, Je fais comme si J’étais chez Moi et je ne change pas Mes habitudes et Mes plaisirs ».

     

    Il y aurait d’ailleurs aussi beaucoup à dire sur la façon de se mouvoir au milieu des autres, d’évoluer dans le décor anonyme, où l’on se rend compte que tout va de concert avec la manière de se comporter vis à vis d’un autre, comme nous.

     

    Muré, entouré par cette barrière auditive et hostile, l’Homo-Erectus, qu’il soit mâle ou femelle, dans l’avant-dernière étape de son évolution ou plutôt de son isolation, souhaite pourtant communiquer avec la terre entière, les oreilles saturées et les yeux plongés dans le bain luminescent de l’écran de sa tablette ou de son téléphone devenu, semblerait-il, la seule source fiable du pourquoi du comment. Ecouter et voir le monde, certes, mais surtout pas si c’est à moins d’un mètre. Quand à l’ultime étape, le stade final, un devenir plausible pour le bipède, ce sont ses pouces qui semblent avoir remplacé ce que l’on appelait jadis le cerveau…

    Ainsi, pour revenir et finir sur le sujet premier de ce billet, lorsque les communicants et autres refourgueurs de choses inutiles auront tari leurs stocks de cache-oreilles, ils proposeront le mieux du mieux, la solution ultime : La Boite En Carton sur la tête avec laquelle vous pourrez choisir vos ambiances, reproduire votre chambre à coucher, votre salon ou pourquoi pas, le confort absolu d’une forme recroquevillée dans l’utérus de votre maman.

    Mais vous n’êtes pas obligés de me croire…

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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