Auteur/autrice : Instant-Chris

  • H&M : Close the Loop

     

     

    Engagée depuis plusieurs années dans une mode éthique avec sa ligne « Conscious », la marque H&M continue sur sa lancée et propose désormais des vêtements recyclés avec sa nouvelle collection « Close The Loop ».

     

    La nouvelle bonne résolution d’H&M : « boucler la boucle de ses textiles ». L’enseigne, qui collecte déjà depuis 2013 des vieux vêtements afin de les recycler, prolonge son engagement en s’inscrivant dans une mode éthique et durable. La marque suédoise propose aujourd’hui « Close The Loop », une collection entièrement réalisée à base de coton et laine recyclés.

    Jeans, chemises, sweatshirts, vestes et T-shirts sont confectionnés à partir des textiles qui ont été rapportés dans les magasins. Les enjeux ? Réduire l’impact environnemental de l’industrie de la mode, en limitant les déchets textiles qui finissent dans les décharges. Un pari réussi avec ces pièces en denim pour hommes, femmes et enfants. Composée de toutes les tendances (jean à bords asymétriques, skinny noir, blouson bomber et hoodie oversize), cette collection prouve que vêtements recyclés peuvent rimer avec tenue stylée.

    H&M nous a depuis très longtemps habitués à des communications très mode avec des stars très glam. Ici la marque ne déroge pas à la règle, mais nous livre un discours légèrement différent : un film sous forme de manifeste qui partage des valeurs anti-diktats. Et au passage on échange Beyoncé contre Iggy Pop, ce qui ne manque pas d’une certaine classe.

     

     

     

    Eh oui, c’est qu’en l’occurrence H&M parle de sa collection éco-responsable : « Close The Loop ». Fondée sur une filière recyclage mise en place dans ses boutiques depuis 2013, « Close The Loop » propose des vêtements conçus à base d’au moins 20% de coton recyclé et jusqu’à 80% de textile biologique. Certes, 20% c’est encore peu, mais dans la mesure où c’est H&M qui a fortement contribué à rendre la mode à ce point jetable, l’initiative paraît surtout inévitable. Allez, ne soyons pas cyniques et espérons que dans le futur cela puisse devenir une norme.

    Quoiqu’il en soit, H&M respecte ici la sacro-sainte règle qui prévaut en matière de démarche RSE : penser responsable, agir concrètement, dans la durée, et en évitant toute prise de parole précipitée qui pourrait être taxée de greenwashing. Puis, quand l’initiative est établie, récolter les lauriers…

     

    Article par Emeline Blanc © Glamour Paris & © Couscous Royal

     

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  • Pierre Soulages, quand la matière devient lumière

     

     

    Nous allons nous intéresser à un immense artiste français qui va fêter ses 99 ans en décembre : Pierre Soulages, le peintre du noir et de la lumière. Une rétrospective exceptionnelle lui est consacrée à la Fondation Gianadda en Suisse, jusqu’au 13 janvier 2019, en collaboration avec le Centre Pompidou.

     

    La Fondation Gianadda fête quant à elle ses quarante ans cette année. Après 177 expositions présentées depuis sa naissance, la fondation a décidé, pour célébrer l’événement, de rendre hommage à Pierre Soulages, un artiste vivant, contemporain, français, même si ça se passe chez nos voisins suisses.

    Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez (Aveyron), vit et travaille entre Paris et Sète (Hérault). Figure majeure de l’abstraction, il est reconnu comme l’un des plus grands peintres de la scène française actuelle pour son œuvre qui traverse la seconde partie du XXème et le début du XXIème siècle.

     

    « Cette rétrospective Pierre Soulages couvre sept décennies de peinture, avec un choix ciblé d’oeuvres absolument exceptionnelles. » (Martha Degiacomi, Historienne de l’Art)

     

    Pierre Soulages est probablement moins connu en Suisse qu’en France, mais sa renommée internationale est telle que cette rétrospective connaît un retentissement important depuis son ouverture en juin 2018. Rappelons tout de même que Pierre Soulages est l’un des artistes les plus cotés actuellement sur le marché de l’art et ses toiles s’arrachent à prix d’or.

     

    Peinture 175 x 222 cm, 23 mai 2013 © Vincent Cunillère

     

     

    « Cette rétrospective s’attache donc à montrer l’évolution du processus créatif de Pierre Soulages, du tout début de sa carrière à cette « arrivée dans le noir » marquant la seconde période de son oeuvre. » (Martha Degiacomi)

     

    Pour ceux qui se diront sûrement « moi, le noir, je n’aime pas ça, ça m’angoisse » ou encore « là, c’est du noir, d’autres ont fait dans le bleu avant comme Yves Klein ou dans le blanc comme Lucio Fontana », n’ayez pas peur et laissez vous embarquer dans l’univers monochrome de Pierre Soulages.

    La différence, avec Pierre Soulages, c’est que « ça n’est pas du noir, mais de la lumière »…

     

    Pierre Soulages (Né en 1919), Peinture 204 x 227 cm, 12 novembre 2007

     

     

    Le parcours de l’exposition démarre avec les premiers « brous de noix » des années 1948-1949. Le brou de noix est un liquide obtenu à partir du broyage de la coquille du célèbre fruit à coque. C’est un matériau absolument « non-académique », même s’il avait déjà été utilisé par des artistes tels que Le Lorrain ou Rembrandt, mais c’est Pierre Soulages qui invente à proprement parler ce procédé de création d’oeuvres sur papier à partir de cette matière.

     

    Pierre Soulages, Brou de noix sur papier, 65 x 50 cm, 1948

     

     

    Début 1979, Pierre Soulages commence à recouvrir, d’abord accidentellement, une toile entièrement de noir. A force d’appliquer la couleur, puis de tenter de l’enlever en la grattant, il remarque avec frayeur que la toile reste désespérément… noire. Il s’apprête à la détruire lorsqu’il remarque que la toile brille, que de la lumière émane de celle-ci. Du jamais vu…

    Pierre Soulages entame alors son processus de recherche empirique sur cette effet de lumière. A partir des années 90, le peintre travaille sur l’aboutissement ultime de son cheminement artistique : « les Outrenoirs ». On est maintenant au delà du noir…

    Car pour Pierre Soulages, le noir, c’est la couleur de la vie et de la lumière.

     

    Pierre Soulages, Peinture 324 x 362, 1985. Polyptyque C

     

     

    « On peut faire des expériences tout à fait étonnantes avec les oeuvres de Soulages. Vous pourrez vous promener autour du tableau et vous constaterez que celui-ci change sans cesse en fonction de votre propre position. C’est ce qui fait la particularité des Outrenoirs de Pierre Soulages. » (Martha Degiacomi)

     

    Les oeuvres de Soulages invitent ainsi à la méditation et à l’introspection. Ses tableaux à l’aspect sans cesse changeant nous amènent à nous questionner sur notre propre positionnement personnel.

    Dès le début de sa carrière, Pierre Soulages écarte rapidement les autres couleurs pour se concentrer sur ce noir, la couleur qui porte toutes les autres, et qui va peu à peu recouvrir totalement la toile… Il y reste très attaché, si bien qu’elle participe de son identité artistique. Majeure dans son art, elle se décline, selon les outils avec lesquels elle est appliquée, en surfaces lisses ou accidentées, qui révèlent une lumière multiple et insoupçonnée.

     

    Car, vous l’aurez compris, « ça n’est pas du noir, mais de la lumière »…

     

     

     

    « Soulages – Une Rétrospective » montre pour la première fois rassemblée la collection des œuvres du peintre, datées de 1948 à 2002 et conservées au MNAM-CCI Centre Pompidou. Il s’agit d’un exceptionnel ensemble composé de vingt-quatre œuvres sur les vingt-cinq répertoriées : soit seize peintures dont deux goudrons sur verre, trois brous de noix et cinq dessins. L’exposition est complétée par trois brous de noix prêtés par le musée Soulages de Rodez et respectivement créés en 1949, 1999 et 2003, ainsi que par des œuvres provenant de collections particulières.

    Cette rétrospective montre au total plus de 30 œuvres réalisées entre 1948 et 2017, selon un parcours chronologique qui met en évidence les recherches picturales et les différentes techniques que Soulages a explorées, ainsi que les étapes charnières de sa création.

     

    Depuis le 15 juin 2018 et jusqu’au  25 novembre 2018 – Tous les jours de 09h00 à 19h00.

    Prolongation de l’exposition : du 26 novembre 2018 au 13 janvier 2019 – Tous les jours de 10h00 à 18h00.

     

    Fondation Gianadda, Rue du Forum 59, 1920 Martigny, Suisse

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Pierre Soulages

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= » large »] Fondation Gianadda

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Musée Soulages Rodez

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Les Outrenoirs de Pierre Soulages, obsession d’un physicien ?

     

     

     

  • En 24 Images Sonores | Don Letts

     

     

    Né en 1956, Don Letts se dit « aussi vieux que le rock ‘n’ roll »… Il appartient à cette toute première génération de « Black British » qui ont une vingtaine d’années en 1977, lorsque émerge le mouvement punk londonien.

     

    Il commence ainsi à fréquenter les clubs de la ville, en tant que musiciens et Dj, et se lie d’amitié avec les membres du groupe The Clash.

    C’est donc tout naturellement que Don Letts réalise en 1978 son premier documentaire, « The Punk Rock Movie », une chronique de ce mouvement punk naissant.

    Suite à l’éviction de Mick Jones des Clash en 1983, ils forment ensemble le groupe « Big Audio Dynamite ».

    En 2003, Don Letts obtient un Grammy Award pour son film documentaire, toujours sur les Clash, « Westway to the World ».

    Nous retrouvons Don Letts en 1982, derrière la camera, pour le clip « Rock The Casbah », titre des Clash extrait de leur 5ème album « Combat Rock ». Pour la petite histoire, lorsque le clip est tourné à Austin, Le batteur Topper Headon, qui a pourtant joué un rôle prépondérant dans la composition du morceau, est absent à l’image. Il est en fait en cure de désintoxication en Angleterre…

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] The Clash Official

     

     

  • Adeline Dieudonné : « La Vraie Vie »

     

     

    Elle est belge, elle s’appelle Adeline Dieudonné et elle signe son premier roman qui s’intitule « La Vraie Vie ».  C’est l’histoire très sombre et acide d’une violence familiale vue à travers les yeux des enfants, et notamment d’une petite fille surdouée. Nous sommes allés à sa rencontre.

     

    Votre premier livre ?

    « Mon premier livre raconte six étés de la vie d’une jeune fille, de ses dix ans à ses quinze ans, dans un univers familial assez compliqué, avec un père prédateur, chasseur de grand gibier, et une mère inexistante qui s’occupe de ses chèvres miniatures et de ses perruches, mais pas de ses enfants. Le premier de ces six étés, un événement tragique va survenir et traumatiser le jeune frère de mon héroïne. »

     

    « A la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres. »

     

    Votre premier texte ?

    « Le premier texte que j’ai écrit s’appelle ‹ Bonobo Moussaka ›. C’est un seul-en-scène de théâtre. C’est une fille qui arrive sur scène et qui raconte un diner de Noël chez son cousin Martin. Quelque chose d’assez banal, mais qui va servir de prétexte à l’expression de son inquiétude sur de grands sujets tels que l’économie ou l’écologie. »

     

    Premier coup de coeur littéraire ?

    « Les mémoires d’un âne de la Comtesse de Ségur. »

     

    Première déception littéraire ?

    « A treize ans, j’ai essayé de lire ‹ L’art d’aimer › d’Ovide. Je pense que c’était un peu tôt… »

     

    Vous sentez-vous écrivaine ?

    « Je ne suis pas sûre de me sentir vraiment écrivaine. Je crois qu’on a besoin du regard de la profession et des lecteurs. On n’est pas écrivain tant qu’on n’est pas lu… »

     

     

     

     

     

  • Nicolas Bets : Bigoudi Party #2

     

     

    Notre dernier coup de coeur photographique s’appelle Nicolas Bets. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ancien disciple de Jean-Daniel Lorieux ne manque pas de talent…

     

    Nicolas Bets arrive à Paris en provenance de sa Belgique natale à 17 ans pour devenir, comme son père, photographe. Après avoir abandonné les cours de photographie, il devient l’assistant pendant sept ans de Jean-Daniel Lorieux et de Claus Wickrath. C’est à cette époque qu’il apprend l’esthétisme et la mise en scène des personnages de ses compositions visuelles, en alliant délire et rigueur.

    Il officie aujourd’hui essentiellement dans la mode, les produits étant souvent au centre de tableaux mettant en scène des mannequins, où l’expression et le sens du détail sont poussés à l’extrême. On lui doit notamment le succès de la campagne Babouche dans laquelle il mit en scène des personnages nus en plein Paris, avec pour seuls accessoires… des babouches ! Nicolas Bets collabore régulièrement aux publications des magazines Vanity Fair, Photo, Marie-France et Wad ; ses principaux clients sont Louis Vuitton, Coca-Cola et Cegetel.

    A découvrir d’urgence l’univers décalé de Nicolas Bets et sa série « Bigoudi Party »…

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Jean Piat : Le Roi est mort, vive le Roi

     

     

    Après l’annonce de la disparition de Jean Piat, le monstre sacré du théâtre et la grande vedette des « Rois Maudits » au début des années 70, une pluie d’hommages s’est abattue sur la toile.

     

    Notamment ceux de Françoise Nyssen et Emmanuel Macron, qui saluait « ce géant qui brûlait de passion pour le théâtre et les grands textes ».

     

    « Le comédien Jean Piat, sociétaire honoraire de la Comédie Française, nous a quittés. Le monde du théâtre perd l’un des siens. Son interprétation magistrale dans le feuilleton « Les Rois Maudits » lui a valu l’amour du grand public et a marqué les générations. Mes pensées vont à ses proches. » (Françoise Nyssen)

     

    Réaction aussi de son partenaire sur scène, Francis Huster, qui s’est souvenu de l’émouvante standing ovation pour Cyrano de Bergerac, au micro de RTL : « J’ai vu cette demie-heure d’applaudissements, pendant laquelle Jean Piat arborait ce visage d’enfant… »

     

    Jean Piat, soixante-dix ans de carrière, dont vingt-cinq à la Comédie Française, était encore sur les planches l’année dernière en compagnie de Mylène Demongeot, avec « Love Letters » d’Albert Gurney, à la Comédie des Champs-Elysées.

    Il était Andy, elle était Melissa, et nous suivions leur correspondance amoureuse tout au long de leur vie. Une nouvelle manière pour le comédien d’exprimer son amour du jeu.

     

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    « C’est une pièce d’amour, et exprimer l’amour au théâtre, c’est toujours important. Love Letters, c’est l’histoire d’un amour compliqué. Melissa et Andy se sont connus à l’enfance, et les amours d’enfance se traduisent finalement très rarement par un amour continu et durable à l’âge adulte, et encore moins à l’âge de la vieillesse. Et là, ça continue… » (Jean Piat, Entrée Libre en janvier 2016)

     

    Jean Piat, un des plus beaux CV du théâtre français, amoureux des grands auteurs… Il a aussi été metteur en scène, notamment d’une pièce d’Alfred de Musset. Et il a prêté sa voix grave au cinéma, celle du magicien Gandalf dans « Le Seigneur des Anneaux » ou encore incarné Robert d’Artois dans « Les Rois Maudits » pour la télévision française.

    On ne peut résumer la carrière de Jean Piat en cinq minutes tant elle fut dense. Alors c’est lui qui va le faire, et ça démarre par les planches, sa grande passion, qu’il a découvertes à l’adolescence.

     

    P comme… Planches

    « Je me sens chez moi sur une scène de théâtre. Il faut dire qu’il y a bien longtemps que je fréquente les planches. J’ai commencé à 17 ans. Vous savez, le sentiment que, brusquement, le silence vous envahit. Quand on me propose quelque chose, à mon âge, ça n’est pas parce que je voudrais mourir en scène, c’est ridicule, mais plutôt parce que j’ai l’impression de pouvoir continuer encore, et d’éviter le silence, ce grand silence, quand le téléphone ne sonne plus, que les propositions n’arrivent plus. Alors, on m’a proposé Love Letters et j’ai accepté, avec le sentiment d’avoir encore des choses à exprimer au théâtre. »

     

    V comme… Voix

    A six reprises, Jean Piat a prêté sa voix à Ian McKellen, alias Gandalf dans « Le Seigneur des Anneaux ».

     

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    « Il y a une bande rythmo qui passe, et il faut rentrer dans le rythme de l’acteur étranger. Ça n’est pas très compliqué, finalement. C’est devenu extrêmement facilité par les moyens techniques nouveaux. Si l’interprète est un bon acteur, c’est assez facile de rentrer dans sa façon d’appréhender le personnage, et on se retrouve, presque comme deux frères. »

     

    A comme… Alfred de Musset

    « Musset dit qu’il ne faut jurer de rien, en amour. C’est un joli proverbe. C’est vrai qu’il ne faut jurer de rien, et encore moins en amour. Ça peut durer toujours, mais ça n’est pas toujours vrai. L’écriture, la tendresse, l’humour qu’il y a dans Musset, ça me ravit. Et puis le romantisme… C’est merveilleux, le romantisme. »

     

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    M comme… Metteur en scène

    « La joie de découper complètement en petits morceaux une pièce… Reconstruire tout ça morceau par morceau, et aider chacun des interprètes à laisser rentrer le personnage en lui. Car contrairement à ce que l’on pense, on ne rentre pas dans la peau du personnage, mais au contraire, on s’efforce de faire rentrer le personnage dans notre peau. »

     

    T comme… Télévision

    « On garde toujours un attendrissement profond pour les personnages qui vous ont donné autant de bonheur, à vous et au public, bien-sûr. Et je crois qu’avec « Les Rois Maudits », le public français a découvert ce qu’était le Moyen-Âge. C’était le commencement de cette ouverture sur un temps qu’on ne connaissait pas très bien. »

     

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    « La démocratie n’existait pas, et c’est peut-être le commencement d’une réflexion, le Moyen-Âge. Ou qui oblige en tout cas à une réflexion politique. »

     

    C comme… Carrière

    « Vous savez, mener une carrière, ça fait partie des choses qui ne m’ont jamais vraiment troublé. Je n’ai pas dirigé ma carrière, non, je me suis juste laissé faire… Et je crois que je n’ai pas à m’en plaindre. »

     

     

     

  • La Guerre du N°5

     

     

    Son oeuvre la plus aboutie fut le N°5. Avec l’alchimie parfaite de ses 80 ingrédients, Coco Chanel a réinventé le parfum comme elle a révolutionné la mode, en y insufflant la même modernité, la même audace, la même liberté. L’histoire de cette création est palpitante. Ce parfum fut l’objet, entre les années 20 et 40, d’une véritable guerre entre Coco Chanel et ses associés, les frères Wertheimer. Tous les éléments d’un film noir y sont réunis : les hauts dignitaires nazis, le tout Paris de la collaboration, des espions américains et allemands, l’ombre de Churchill.

     

    Plus qu’un parfum, le N°5 de Chanel est un mythe. Immortalisé par Marilyn Monroe qui confiait s’en « vêtir » la nuit, ce « jus », lancé en 1921, resta jusqu’au début du XXIème siècle le parfum le plus vendu au monde. Pour autant, derrière l’alchimie révolutionnaire imaginée par Ernest Beaux – il a été le premier à utiliser une matière de synthèse, les aldéhydes – une fragrance moins délicate se dégage de ce parfum iconique. Des effluves sombres et vénéneux, exhalant rancœur et revanche, à l’image de la guerre que Coco Chanel, en redoutable femme d’affaires, mena contre ses associés, les frères Wertheimer, en particulier sous l’Occupation.

     

    « Mlle Chanel, qui avait une maison de couture très en vogue, me demanda pour celle-ci quelques parfums. Je suis venu lui présenter mes créations, deux séries : 1 à 5 et 20 à 24. Elle en choisit quelques-unes, dont celle qui portait le no 5 et à la question « Quel nom faut-il lui donner ? », Mlle Chanel m’a répondu : « Je présente ma collection de robes le 5 du mois de mai, le cinquième de l’année, nous lui laisserons donc le numéro qu’il porte et ce numéro 5 lui portera bonheur ». Je dois reconnaître qu’elle ne s’était pas trompée… »

     

    Pour développer la commercialisation encore artisanale du N°5, qui connaît le succès dès son lancement, « Mademoiselle » s’associe en avril 1924 à Pierre et Paul Wertheimer, les patrons de la maison de cosmétiques Bourjois. L’accord stipule que 90 % des revenus sont versés aux producteurs et distributeurs et 10 % à la créatrice.

    La manne est belle, trop sans doute pour que Chanel ne se sente pas lésée. Aussi, dès le début, cherche-t-elle à reprendre le contrôle d’une société de parfums qui lui assure l’essentiel de ses revenus. Pour cela, elle va user des pires expédients : les lois d’aryanisation mises en place en 1941 par le régime de Vichy, dans lequel, du reste, elle a ses entrées. Parmi ses ami(e) s et appuis, elle peut compter notamment sur Josée de Chambrun, la fille de Pierre Laval, Xavier Vallat, commissaire aux questions juives, ou René Bousquet.

    Sans parler du nouvel amour de Coco Chanel, rencontré au Ritz, le baron von Dincklage, officier de l’Abwehr. Reste que les Wertheimer, réfugiés aux Etats-Unis dès 1940, ont pour eux un homme de confiance qu’ils ont placé à la tête de la société, qui s’avéra être un homme de poids : l’avionneur Félix Amiot, chargé de fournir des appareils à la Luftwaffe.

    Si les faits de cette sombre affaire sont connus, le récit en quatre actes qu’en livre Stéphane Benhamou est non seulement captivant, mais aussi fouillé et minutieux. Sans tomber dans le dossier à charge, comme le fit le journaliste américain Hal Vaughan quand il publia « Dans le lit de l’ennemi » (Albin Michel, 2012), le réalisateur livre un récit n’omettant aucune pièce ni archive, analysées et contextualisées par des spécialistes. Du bel ouvrage, donc, autour d’une création au parfum de soufre.

     

    Source : Christine Rousseau pour Le Monde

     

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  • Matt Henry s’expose à la Galerie Polka jusqu’au 27 octobre 2018

     

     

    Après « The Trip » en 2016, la galerie Polka présente « Southern Gothic and Other Stories », la nouvelle exposition du photographe gallois Matt Henry, jusqu’au 27 octobre. 

     

    En mars 2015, nous vous faisions découvrir le travail du photographe gallois Matt Henry et c’était vraiment top ! Car il faut bien reconnaître que nous sommes tombés raides dingues de son univers et de ses clichés hauts en couleur qui nous dévoilent avec force l’envers du décor américain… Son travail pourrait rappeler par le grain d’image très contrasté et ses couleurs vives les célèbres séries de la « Collection Colorama », sauf que l’Amérique de Matt Henry est bien plus sombre…

     

    « Vous l’aurez sûrement remarqué, le travail de Matt Henry tourne autour de l’Amérique, et plus précisément de l’Amérique des années 60 & 70. Cette Amérique qui n’en a pas encore fini avec la guerre du Vietnam, cette Amérique qui s’accroche encore à son passé glorieux et conquérant, qui est en train de lui filer entre les doigts. » (Instant City Mag, mars 2015)

     

     

     

    Trois ans et demi plus tard, notre petit Gallois a fait un sacré bout de chemin et continue à nous embarquer dans son « road movie » elliptique et sans issue à travers les Etats-Unis, à la croisée des univers de Jim Jarmusch, des frères Coen, d’Harmony Korine ou de Twin Peaks. Les clichés de Matt Henry fleurent bon l’Amérique profonde, de motels miteux en diners glauques. Ça pleure, ça flingue, ça lynche en Technicolor, tandis que le rimmel coule sur les joues…

     

    « A l’instar d’un Garry Winogrand, Matt Henry nous dépeint dans ses clichés la fin du rêve américain. Les couleurs vives et chatoyantes s’opposent à la noirceur et à la tristesse des sujets. On y ressent l’ennui, l’attente, l’inquiétude, le vide parfois… »

     

    Adepte des récits visuels qu’il scénarise comme des romans photos, le photographe imagine de nouveaux contes photographiques respectivement réalisés en Géorgie, au Texas et en Louisiane, entre 2016 et 2017 : « The Curse of Nanny Goat Island », « Lone Stars » et « Born in the Bayou ». Trois nouvelles histoires qui plongent le spectateur dans un sud des Etats-Unis étrange et halluciné.

     

    Matt Henry s’expose donc actuellement à la Galerie Polka, jusqu’au 27 octobre 2018. Courez y découvrir l’univers du photographe gallois, qui est probablement un de nos plus grands coups de coeur photographiques de ces dernières années.

     

     

     

    Pires conditions de shooting ? Publication ou exposition ? Débuts dans la photo ? Le Gallois passionné par les Etats-Unis répond aux questions de l’Interview Flash pour Polka Magazine :

     

    [youtube id= »vpVnf2H-Elw » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    « Un gars très talentueux, Alexandre Liebert, a réalisé ce court-métrage fondé sur l’animation des photos de ma série The Curse of Nanny Goat Island. Vous devriez regarder ça. Je ne savais pas que c’était possible. Le résultat est vraiment étonnant. » :

     

    [arve url= »https://vimeo.com/292922562″ align= »center » title= »The Curse of Nanny Goat Island » description= »Matt Henry » maxwidth= »900″ /]

     

     

    Photo à la Une : Cool Hand Luke, The Curse of Nanny Goat Island, 2017. (© Matt Henry / Courtesy Polka Galerie)

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Matt Henry Officiel

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Matt Henry à la Galerie Polka

     

     

     

  • Jati Putra Pratama | Quand Dali et le Penseur de Rodin ne font plus qu’un…

     

     

    Bienvenue dans l’univers de Jati Putra Pratama. Ici, Dali et le Penseur de Rodin ne font plus qu’un, la Route 66 se perd dans les océans, et la mer se tord souvent à 90°.

     

    Sur son compte Instagram, le designer indonésien prend des libertés avec la réalité, pour le plus grand bonheur de ses 120.000 abonnés. Inutile de chercher la moindre logique dans les œuvres de Jati Putra Pratama, ce serait contraire au principe même de la photographie onirique. Du surréalisme, version 2018…

    Sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur Instagram, le mouvement de photographie onirique explose, avec notamment la création de comptes dédiés. Ainsi, Jati Putra est-il membre du groupe Rsa_graphics, qui compte près de 82.000 abonnés et publie quotidiennement des œuvres d’artistes du monde entier.

    A découvrir absolument…

     

     

     

    https://www.instagram.com/p/BSOcENqgK7V/?taken-by=jatiputra

     

     

    © Jade Toussay @ The Huffington Post

     

     

     

  • Masashi Wakui, entre chien et loup

     

     

    Tokyo est la principale source d’inspiration du photographe japonais Masashi Wakui, qui s’est spécialisé dans les vues nocturnes de paysages urbains.

     

    Né en 1978, Masashi Wakui porte un regard envoûtant et poétique sur la capitale nippone, qu’il capture inlassablement au gré de ses errances nocturnes. Son initiation à la photographie s’est faite en 2012 sur un plateau de tournage, alors qu’il découvre une nouvelle caméra qui lui permet, en filmant une scène en très haute définition, d’extraire des images fixes des plans réalisés. Il s’y intéresse de plus près et produit ainsi ses premières photographies dont il modifie ensuite les couleurs et les lumières à l’aide d’un logiciel de retouche.

    Masashi Wakui puise son inspiration dans l’univers cinématographique dans lequel il travaille au quotidien depuis 1999. Ses photographies aux couleurs feutrées évoquent les ambiances mystiques et surréalistes des bandes dessinées et des films d’animation japonais, qu’il s’agisse des mangas « Ghost in the Shell » de Masamune Shirow et « Akira » de Katsuhiro Ôtomo, ou encore des réalisations de l’illustre Studio Ghibli fondé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata en 1985.

    A l’instar d’autres photographes nippons comme Tatsuo Suzuki ou Hiroyuki Ogura, que nous avions déjà chroniqués dans nos pages, Masashi Wakui nous livre sa vision de la capitale japonaise, entre tradition et modernité, mouvement et immobilité, lumière et ombre, chien et loup… Dans ses clichés, on ressent la grande solitude des habitants de Tokyo qui rentrent chez eux à la nuit tombée, indifférents à l’agitation qui semble régner autour d’eux et au photographe qui les guette, tapi dans l’ombre…

    On adore ! A découvrir d’urgence, et c’est ici !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour Aller Plus Loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Masashi Wakui at Flickr

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Masashi Wakui at YellowCorner